: Les
métaux et alliages ferreux
Sommaire
Résumé
Introduction
Fiche environnementale
Le diagramme fer-carbone
Classification des alliages fer-carbone
Transformations allotropiques du fer
Mouvement du carbone lors du refroidissement lent
Phases formées lors d'un refroidissement lent
Voir les cristallites d'acier
Traitements thermiques
Les aciers
Les aciers au carbone
Les aciers faiblement alliés pour trempe
Les aciers de décolletage
Les aciers inoxydables
Les aciers à outil
Les aciers rapides
Traitements de surface
Désignation numérique
Les fontes
À retenir
Autres alliages
Voir aussi
Résumé
Étude du fer et ses alliages
Introduction
La découverte du fer dans l'Antiquité a été une véritable révolution par rapport au bronze. L'industrialisation
de la sidérurgie, associée à la découverte de la machine à vapeur, a constitué la Révolution industrielle du
xixe siècle. Jusque dans les années 1980, la production annuelle d'acier était une des manières de représenter
l'industrialisation d'un pays — la tour Eiffel, entièrement en poutrelles de fer, représentait la puissance
industrielle de la France lors de l'Exposition universelle de 1889.
Si des matériaux nouveaux ont avantageusement remplacé l'acier pour certaines applications — aluminium,
titane, matériaux composites —, il reste toujours une solution simple, peu onéreuse, bien maîtrisée et
recyclable pour réaliser des pièces mobiles et des structures.
Fiche environnementale
Il existe de très nombreuses nuances d'alliage, mais l’on peut globalement établir la fiche suivante.
Fiche environnementale
Le diagramme fer-carbone
En 1868, Chernov a établi le premier diagramme binaire fer-carbone. Cela a permis de comprendre de
mieux en mieux le rôle du carbone ; par rapport à la dénomination historique :
Puis, les aciers ont été classés selon leur dureté, qui, en absence d'éléments d'alliage, dépend directement de
la teneur en carbone :
fers industriels ou aciers extra doux (dead soft steel) : %C < 0,15 % ;
aciers doux (mild steel, soft steel) : 0,15 % < %C < 0,2 % ;
aciers demi-doux (low carbon steel, semi-soft steel) : 0,2 % < %C < 0,3 % ;
aciers demi-durs : 0,3 % < %C < 0,4 % ;
aciers durs : 0,4 % < %C < 0,6 % ;
aciers extra durs : 0,6 % < %C.
Cette dénomination est encore assez courante dans l’industrie, mais est insuffisante en raison de l’utilisation
massive des aciers alliés. Pour les aciers non alliés, on distingue maintenant :
Ces valeurs ne sont qu'indicatives. À titre d'exemple, la base de données de Cambridge (logiciel CES Selector
de Granta Design) prend pour limites 0,25 % et 0,7 %.
De nos jours, le terme « fer » désigne soit l'élément chimique, soit le fer pur (à moins de 0,008 % de carbone
en masse, lorsqu’il n'y a pas de précipitation de carbure), soit des barres d'acier laminées (fer plat, fer rond,
fer carré), soit de l'acier forgeable dans l’expression « fer forgé » ; ces deux derniers cas sont un reste de
l'acception « métal ne prenant pas la trempe ». Le fer blanc est un acier recouvert d'étain.
La dénomination correcte du métal se fait maintenant selon la teneur en carbone, on parle de :
fer : moins de 0,008 % de carbone en masse (limite de solubilité du carbone dans le fer α à température
ambiante) ;
acier : entre 0,008 et 2,11 % de carbone ;
fonte : teneur supérieure à 2,11 %.
Ces valeurs peuvent varier selon les auteurs. En particulier, certains placent la frontière entre acier et fonte à
1,75 %C, en se basant sur les phases formées à forte vitesse de refroidissement.
Lors de la solidification, il se forme donc de l'austénite, puis cette austénite se transforme en ferrite (entre les
lignes A3 et A1).
Cependant, l'austénite peut accueillir plus de carbone dans ses sites
interstitiels que la ferrite (voir Le cristal parfait > Réseau cubique à
faces centrées). Lors de la transformation austénite → ferrite, l'austénite
rejette donc du carbone ; celui-ci se lie au fer pour former un carbure
Fe3C appelé « cémentite » 6,67 % de carbone). Dans la partie acier du
diagramme de phase, on note la présence d'un eutectoïde lamellaire
ferrite/cementite, appelé « perlite ».
Si le refroidissement est lent, on obtient donc diverses structures selon la teneur en carbone :
La cémentite est un matériau dur mais non ductile (fragile), comme tous les carbures. La plupart des aciers
que l’on utilise sont hypoeutectoïdes (moins de 0,77 % de carbone) ; plus la teneur en carbone est élevée, plus
on a de carbure, donc plus l'acier est dur mais moins il est ductile.
Structure cristalline des aciers pour un refroidissement lent :
répartition de la ferrite (jaune) et de la cémentite (bleu)
Les différentes phases de l'acier — ferrite, cémentite, perlite, austénite — ont des propriétés très différentes, il
est donc nécessaire de maîtriser la structure de l'acier pour maîtriser ses propriétés. La compréhension de ce
diagramme fer-carbone est fondamentale pour :
l'élaboration de l'acier :
composition initiale de l'acier,
conditions de fabrication des produits semi-finis : la déformation pour obtenir la tôle, la barre, le tube,
… peut se faire à chaud ou à froid ;
la mise en œuvre :
les opérations de soudage, qui comportent un chauffage puis un refroidissement de la pièce,
traitement thermique après fabrication de la pièce : on peut chauffer puis refroidir la pièce.
La méthode la plus couramment utilisée pour voir les cristallites — les monocristaux qui constituent l’objet —
est la micrographie :
la surface du métal est polie miroir (papier abrasif de granulométrie 4 000 voir polissage avec des
diamants de 3 µm) ;
attaque de la surface (etching) avec un réactif appelé « nital » (5 %vol. au plus acide nitrique concentré
dans environ de l'éthanol) ;
rinçage de la surface et observation au microscope optique.
Traitements thermiques
Lorsque la température s'élève, il y a tout d’abord une augmentation de la
vitesse de diffusion ; les atomes s'agitent autour de leur position, ce qui
permet des mouvements de défauts (défauts ponctuels, dislocations,
joints de grain). Au dessus d'une certaine température, le fer prend une
structure austénitique. Si l’on chauffe au dessus du solvus de l'austénite,
ligne appelée A3 pour les aciers hypoeutectoïdes et Acm pour les aciers
hypereutectoïdes, les carbures se dissolvent, le carbone entre en solution
solide dans l'austénite.
Les aciers
Les aciers sont des alliages
fer/carbone qui, lorsqu’ils sont
chauffés suffisamment, se
transforment intégralement en
austénite.
On distingue deux dénominations européennes normalisées. La première est une dénomination relative aux
propriétés mécaniques, puisque c’est la préoccupation principale lorsque l’on utilise ce type d'acier ; on parle
d'aciers de construction. Cette dénomination commence par une lettre qui indique l'usage de l'acier — S
(structure) pour les acier d’usage général, E pour les aciers pour construction mécanique, P pour les appareils
de pression — suivi de la limite élastique Re en mégapascals (MPa = N/mm²). Par exemple
S235 : acier non allié d’usage général avec un limite élastique garantie de 235 MPa ;
P295GH : acier non allié pour appareils à pression avec un limite élastique garantie de 295 MPa.
Dans le langage courant, on parle d'acier à ferrer les ânes. Ce sont des aciers à bas carbone afin d’avoir une
bonne soudabilité (la soudure constituant un traitement thermique local, il faut avoir peu de carbone pour
éviter une trempe locale). Ils ne prennent pas la trempe.
La deuxième dénomination indique la teneur en carbone, puisqu'elle détermine directement les propriétés
mécaniques, mais aussi la trempabilité. La désignation commence par un C suivi de la teneur en carbone
en % multipliée par 100, par exemple
L'ancienne dénomination française utilisait le préfixe CC ou XC selon la teneur admissible en impuretés. Par
exemple
On remarque une petite différence dans les valeurs. Il faut voir que d’une part les valeurs sont des moyennes,
la teneur réelle pouvant être dans une fourchette, et que d’autre part une différence de 3 unité correspond à
une différence de 0,03 %…
Pour les fortes teneurs en carbone (> 0,3 %), ces acier prennent la trempe mais superficiellement : dans le cas
d'une pièce massive, le cœur se refroidit lentement, cette situation n'est donc pas propice à la formation de
martensite.
On trouve également relativement souvent les désignations américaines (SAE/AISI). La nuance 10xx
correspond à un acier à 0.xx % de carbone, par exemple
Dans le langage courant, on parle souvent de « tôle bleue », ce qui désigne en général un C75 ou C90
(anciennement XC75 ou XC90) trempé, et de « corde à piano » lorsqu’il s'agit d'un fil (utilisé pour fabriquer
les ressorts).
acier doux (adx, ne prend pas la trempe) : S185 (A33), S235 (E24), C10 (XC10, 1010), C22 (XC18,
1020) ;
acier mi-dur : C35 (XC38, 1035), C40 (XC42, 1040), C45 (XC48, 1045) ;
acier dur : C60 (XC65, 1060), C75 (XC80, 1075).
L'ajout d'éléments d'alliage en faible teneur facilite la trempe. On peut ainsi avoir une trempe à cœur, c'est-à-
dire une pièce massive entièrement martensitique, ou bien un acier prenant la trempe pour des vitesse de
refroidissement lente, par exemple en trempant dans un bain de sel chauffé (entre 200 et 400 °C), dans un
bain d'huile, ou en laissant refroidir simplement à l'air — on parle de trempe à l'air ou d'acier autotrempant.
Un refroidissement lent permet de limiter la déformation et les contraintes résiduelles résultant de la
trempe ; une trempe à l'huile est parfois appelée « brunissage ».
Les éléments que l’on ajoute pour favoriser la trempe sont le nickel, le chrome et le molybdène, et il faut bien
sûr une teneur suffisante en carbone.
Par exemple :
L'ancienne désignation française, encore très utilisée, utilisait les « symboles métallurgiques » à la place des
symboles chimique : N pour le nickel, C pour le chrome, D pour le molybdène, S pour le silicium, … Par
exemple
aciers durs : 37Cr4 (38 C 4), 25CrMo4 (25 CD 4), 34CrMo4 (34 CD 4), 42CrMo4 (42 CD 4), 36NiCrMo16
(35 NCD 16), 51CrV4 (50 CV 4) ;
aciers extra durs : 100Cr6 (100 C 6).
Le stub (appellation américaine), ou « arbre de douille à bille », également appelé « acier argent » (silver
steel au Royaume Uni, Silberstahl en Allemagne), désigne un « rond » (c'est-à-dire une barre laminée de
section circulaire) en acier rectifié (usiné de manière très précise, tolérance h7), en acier trempé haute
dureté : acier faiblement allié de type 115CrV3 (115 CV 3, non normalisé EN, W. Nr. 1.2210). Ces produits sont
utilisés pour les pièces cylindriques en mouvement nécessitant une haute résistance : tige de vérin, arbre de
transmission de puissance, arbre soumis à de la flexion (essieu), colonne de guidage linéaire.
Le décolletage est une fabrication en grande série par tournage rapide. On utilise souvent des aciers
contenant une forte teneur en soufre ou en plomb pour faciliter l'usinage. Ces éléments fragilisent l'acier, les
pièces ont donc une résistance mécanique médiocre.
Ces aciers sont considérés comme non alliés du fait de leur usage, mais leur désignation suit celle des aciers
faiblement alliés, par exemple :
10S20 ;
11SMn37 ;
36SMnPb14 ;
…
Les aciers inoxydables
Les aciers inoxydables, ou inox, sont des aciers contenant plus de 10 % de chrome : le chrome s'oxyde à l'air
et forme une couche d'oxyde de chrome Cr2O3 protectrice, dite « couche passive ». Ils ne rouillent pas dans
des conditions « normales ». Ce sont donc des aciers fortement alliés.
Pour de fortes teneurs en carbone (supérieures à 0,15 %, le chrome facilitant déjà la trempe), on a un acier
prenant la trempe (acier inox martensitique).
Les aciers inoxydable ne peuvent pas se travailler à chaud : cela produit la formation d'une couche d'oxyde
épaisse qui s'écaille lors des opérations de déformation et laisse une sous-couche d'acier contenant peu de
chrome (puisque celui-ci est parti dans la couche d'oxyde), et donc sensible à la corrosion. D'ailleurs, lorsque
l’on soude des inox, on passe sur la soudure une pâte qui dissout la couche d'oxyde formée — elle contient
pour cela de l'acide fluorhydrique, très dangereux — et repassive l'acier, grâce à la présence d'acide nitrique.
Pour travailler des épaisseurs épaisses à froid, il faut un acier très malléable ; on utilise donc des aciers
austénitiques : leur structure cubique à faces centrées les rend malléables (40 à 50 % d'allongement à la
rupture A%, contre 30 % maximum pour une acier ferritique), mais ils ont une faible limite élastique, à
l'instar de l'or, de l'argent, du plomb, de l'aluminium, … Pour avoir un acier austénitique, on ajoute une forte
quantité de nickel, supérieure à 8 %, pour une faible quantité de carbone, moins de 0,1 %, et on effectue une
trempe très rapide — hypertrempe — pour piéger la structure austénitique.
Par ailleurs, la présence de nickel permet de stabiliser la couche passive et donc améliore la tenue à la
corrosion. De fait, les aciers austénitiques représente la très grande majorité des inox utilisés.
Mais bien qu'étant plus malléable et ayant une limite élastique plus
basse, l'inox austénitique est un peu plus difficile à travailler qu'un acier
d’usage général :
Les inox ferritiques sont les moins chers mais ne conviennent donc que
pour les pièces de faible épaisseur. On les trouve en général pour les applications domestiques (couverts, tôles
d'appareils ménagers). Les inox martensitiques sont utilisés pour les pièces devant être très dures, par
exemple les lames de couteaux de haute qualité. Pour la plupart des applications industrielles, on utilise des
inox austénitiques.
Les inox présentent des risques de corrosion perforante, appelée piqûration, en milieu marin. Pour éviter ce
problème, on leur ajoute du molybdène.
La désignation européenne normalisée commence par un X, indiquant un acier fortement allié ; suit la teneur
en carbone multipliée par 100, puis la liste des éléments d'alliage par ordre de teneur décroissante, puis la
liste des teneur indiquées en %. Par exemple :
X5CrNi18-10 : acier fortement allié contenant 0,05 % de carbone, 18 % de chrome et 10 % de nickel,
c’est donc un acier inoxydable austénitique.
L'ancienne dénomination française commençait par un Z et utilisait les symboles métallurgiques, par
exemple
(NF) Z 6 CN 18-10 = X5CrNi18-10.
On utilise fréquemment la dénomination américaine pour les inox, composé d'un nombre de trois chiffres
éventuellement suivi d'une lettre. Pour les principales nuances d'inox austénitiques :
inox standard :
304 = X5CrNi18-10 (Z 6 CN 18-10), « acier 18-10 »,
304L = X2CrNi18-9 (Z 2 CN 18-10), « acier 18-10 bas carbone » ;
inox « marine » (au molybdène) :
316 = X5CrNiMo17-12-2 (Z 6 CND 17-12), « acier 18-10 au molybdène », « acier 18-10 D », « acier
18-10 Mo »
316L = X2CrNiMo17-12-2 (Z 2 CND 17-12), « acier 18-10 bas carbone au molybdène ».
Les aciers à outils sont utilisés pour la coupe, le poinçonnage. Ils doivent avoir une dureté très importante, et
sont fragiles. Ils ont une très forte teneur en carbone et sont fortement alliés, par exemple :
Les aciers rapides sont des aciers à outil conservant leur dureté même à haute température : le chauffage
n'annule pas la trempe. Ils portent ce nom car ils sont utilisés pour les outils de coupe à haute vitesse : fraises,
outils de tour, forets de perceuse. Dans ce domaine, ils sont remplacés quasiment partout par des outils en
carbure (céramique très dure) qui permettent de travailler encore plus vite, mise à part pour les forets et
certains outils de forme (outils ayant une forme spéciale) ; mais ils sont toujours utilisé pour des outils
travaillant sans enlèvement de copeau.On parle d'ARS (aciers rapides spéciaux) ou de HSS (de l'anglais high
speed steels).
Les aciers rapides contiennent tous les éléments d'alliage suivants : tungstène, molybdène, vanadium et
cobalt. On les désigne donc par le préfixe HS suivi de la teneur en % de ces éléments, par exemple :
HS2-9-1-8 : acier rapide contenant 2 % de W, 9 % de Mo, 1 % de V et 8 % de Co ;
HS6-5-2 (anc. Z 85 WDCV 06-05-04-02).
Traitements de surface
On peut modifier la surface d'une pièce afin d’avoir des propriétés différentes du cœur de la pièce. Cela
permet d’avoir une pièce moins chère que si elle avait les propriétés à cœur, ou bien d'associer différentes
propriétés. par contre, cela induit une dépense énergétique supplémentaire, et éventuellement la
manipulation et le rejet de produits toxiques.
Désignation numérique
Outre la désignation selon le comportement mécanique (type S235) ou la composition chimique (type
25CrMo4, X2NiCrMo17-12-2), les nuances ont aussi une désignation numérique européenne — c’est le
Werkstoff Nummer (numéro de matériau) de la norme allemande. Cette désignation est à cinq chiffres du
type 1.xxxx. Les deux premiers chiffres après le 1 indiquent le type d'acier, les deux derniers sont un numéro
de référence dans ce type. Par exemple :
1.0037 = S235 ;
1.0540 = C50 ;
1.2363 = X100CrMoV5 ;
1.2367 = X38CrMoV5-3
1.3247 = HS2-9-1-8 ;
1.3343 = HS6-5-2 ;
1.4404 = X2NiCrMo17-12-2 ;
1.6773 = 36NiCrMo16 ;
1.7218 = 25CrMo4.
Les fontes
Les fontes, lorsqu'elles sont chauffées, ne se transforment pas intégralement en austénite : en raison de leur
forte teneur en carbone, il reste des carbures. Par ailleurs, elles présentent une certaine proportion
d'eutectique.
Leur principal intérêt est la faible température de fusion et la fluidité, qui permet de fabriquer des pièces
moulées à faible coût : pièces d'art, inserts de cheminée, plaques d'égoût, tuyaux de grande dimension. En
outre, par rapport à l'acier, les fontes présentent une grande stabilité dimensionnelle et la capacité à absorber
les vibrations : pièces de suspension de voiture, bâtis de machines-outil.
On distingue :
la fonte de première fusion : elle est issue directement du haut fourneau, elle peut être destinée à
fabriquer de l'acier ou bien à être transformée en fonte de seconde fusion ; on parle aussi de fonte brute
(pig iron) ;
la fonte de seconde fusion, ou fonte élaborée (cast iron) : fonte utilisée pour fabriquer des pièces.
En raison de la forte teneur en carbone, on peut avoir la formation de précipités de graphite à la place de
carbures. La formation de graphite est favorisée par une vitesse de refroidissement lente et la présence
d'éléments dits graphitisants : cuivre, nickel, silicium. Le graphite est intéressant car c’est un lubrifiant, il
facilite donc l'usinage. Par contre, l'eutectique fer/graphite est habituellement un eutectique lamellaire ; cette
forme de lamelles provoque des concentrations de contrainte et donc une fragilisation. Certains éléments, en
particulier le magnésium et des terres rares, permettent d’avoir un eutectique globulaire, et donc une fonte
ductile, malléable. On a quatre grands types de fontes :
les fontes blanches (FB) : fontes à cémentite, l'eutectique s’appelle la lédéburite, c’est un eutectique
globulaire ; elles sont peu chères (pas d'élément d'alliage) et très dures (grande quantité de carbure)
donc utilisée pour les pièces esthétiques ou les pièces de broyage ;
les fontes grises : fontes à graphite,
fontes à graphite lamellaire (FGL) : pièces de grande dimension (stabilité dimensionnelle, absorption
des vibrations), pièce de frottement (faible coefficient d'adhérence, de glissement),
fontes à graphite sphéroïdal (FGS) : pièces automobiles et canalisations (bonne résistance
mécanique, bonne ductilité, facilité d'usinage) ;
les fontes malléables à cœur noir ou à cœur blanc, obtenues par traitement thermique des fontes
blanches (un recuit long et refroidissement lent transforme la cémentite en graphite) : domaine
d'application similaire aux fontes grises, mais moins chères.
La désignation européenne symbolique commence par EN-GJ, puis suit une ou plusieurs lettres indiquant le
type de fonte :
suit la résistance à l'extension Rm en MPa, éventuellement l'allongement à la rupture A%. Par exemple :
La désignation numérique a un préfixe similaire mais sans la lettre G ; le numéro est composé de quatre
chiffres :
Plaque d'égout
À retenir
Il s'agit d'un chapitre destiné à donner une culture générale sur les différents types d'acier et leur élaboration.
Il ne s'agit pas de connaître par cœur toutes les nuances. On s'attachera toutefois à se souvenir des
équivalences entre les appellations usuelles, les nuances et les application principales :
TC = S235, acier au carbone de construction (bas carbone, faible coût, soudable, mais limite élastique
modérée) ;
tôle bleue = C75 ou C90, acier au carbone trempé (haute limite élastique) ;
corde à piano : fil métallique en acier trempé type C90 (haute limite élastique), utilisé pour faire des
ressorts ;
stub, arbre de douille à bille = barre cylindrique rectifiée d'acier trempé (haute limite élastique) : tiges de
vérin, arbre de transmission de puissance, arbre devant résister à la flexion ;
304 = « 18-10 », acier inoxydable austénitique à 18 % et chrome et 10 % de nickel ;
316 = « inox marine », acier inoxydable austénitique 18-10 au molybdène, pour milieu marin ;
304L et 316L : comme précédemment, mais à bas carbone (soudable) ;
ARS = HSS, acier rapide (acier à outil à haute limite élastique, gardant la trempe malgré l'élévation de
température) ;
fonte blanche = fonte à cémentite (faible coût, dureté) ;
fonte grise = fonte à graphite
fonte à graphite lamellaire (FGL, stabilité dimensionnelle et absorption des vibrations),
fonte à graphite sphéroïdale (FGS, fontes ductiles).
Autres alliages
Il existe d'autres alliages où le fer est majoritaire :
Invar : alliage à 64 % de fer et 36 % de nickel (désignation symbolique FeNi36), il a un coefficient de
dilatation linéaire α très faible ;
45 permalloy : alliage à 55 % de fer et 45 % de nickel (FeNi45), il a une perméabilité magnétique μ très
élevée, il est utilisé pour les blindages magnétique et pour la lecture de bandes magnétiques ;
alliages fer-chrome (p. ex. FeCr20) et fer-chrome-aluminium (FeCrAl, p. ex. FeCr20Al5) : alliage
réfractaire résistant bien à la corrosion à haute température.
Voir aussi
Barralis et Maeder (1991)
p. 50-121
Fanchon (2008)
p. 153-168
Matériel pédagogique :
vidéo: Le dire c’est bien, le fer c’est mieux, coll. C'est pas sorcier (http://c-est-pas-sorcier.france3.fr/),
France Télévisions (7 janvier 1996)
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