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THÈSE
pour le
RIOULT Guillaume
Né le 19/07/1995 à CAEN (14)
Membres du jury
Madame le Professeur DE CASABIANCA Catherine | Présidente
Madame le Docteur PEDAILLES Sabine | Directrice
Monsieur le Professeur MARTIN Ludovic | Membre
Monsieur le Docteur MAILLARD Hervé | Membre
Monsieur le Docteur PY Thibault | Membre
Soutenue publiquement le :
08/09/2022
ENGAGEMENT
DE NON PLAGIAT
Je, soussigné RIOULT Guillaume
déclare être pleinement conscient que le plagiat de documents ou d’une
partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet,
constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée.
En conséquence, je m’engage à citer toutes les sources que j’ai utilisées
pour écrire ce rapport ou mémoire.
1
FURBER Alain Cardiologie Médecine
GAGNADOUX Frédéric Pneumologie Médecine
GOHIER Bénédicte Psychiatrie d'adultes Médecine
GUARDIOLA Philippe Hématologie ; transfusion Médecine
GUILET David Chimie analytique Pharmacie
GUITTON Christophe Médecine intensive-réanimation Médecine
HAMY Antoine Chirurgie générale Médecine
HENNI Samir Médecine Vasculaire Médecine
HUNAULT-BERGER Hématologie ; transfusion Médecine
Mathilde
IFRAH Norbert Hématologie ; transfusion Médecine
JEANNIN Pascale Immunologie Médecine
KEMPF Marie Bactériologie-virologie ; hygiène Médecine
hospitalière
LACCOURREYE Laurent Oto-rhino-laryngologie Médecine
LAGARCE Frédéric Biopharmacie Pharmacie
LARCHER Gérald Biochimie et biologie moléculaires Pharmacie
LASOCKI Sigismond Anesthésiologie-réanimation Médecine
LEGENDRE Guillaume Gynécologie-obstétrique Médecine
LEGRAND Erick Rhumatologie Médecine
LERMITE Emilie Chirurgie générale Médecine
LEROLLE Nicolas Réanimation Médecine
LUNEL-FABIANI Françoise Bactériologie-virologie ; hygiène Médecine
hospitalière
MARCHAIS Véronique Bactériologie-virologie Pharmacie
MARTIN Ludovic Dermato-vénéréologie Médecine
MAY-PANLOUP Pascale Biologie et médecine du développement Médecine
et de la
reproduction
MENEI Philippe Neurochirurgie Médecine
MERCAT Alain Réanimation Médecine
PAPON Nicolas Parasitologie et mycologie médicale Pharmacie
PASSIRANI Catherine Chimie générale Pharmacie
PELLIER Isabelle Pédiatrie Médecine
PETIT Audrey Médecine et Santé au Travail Médecine
PICQUET Jean Chirurgie vasculaire ; médecine Médecine
vasculaire
PODEVIN Guillaume Chirurgie infantile Médecine
PROCACCIO Vincent Génétique Médecine
PRUNIER Delphine Biochimie et Biologie Moléculaire Médecine
PRUNIER Fabrice Cardiologie Médecine
REYNIER Pascal Biochimie et biologie moléculaire Médecine
RICHARD Isabelle Médecine physique et de réadaptation Médecine
RICHOMME Pascal Pharmacognosie Pharmacie
RODIEN Patrice Endocrinologie, diabète et maladies Médecine
métaboliques
ROQUELAURE Yves Médecine et santé au travail Médecine
ROUGE-MAILLART Médecine légale et droit de la santé Médecine
Clotilde
2
ROUSSEAU Audrey Anatomie et cytologie pathologiques Médecine
ROUSSEAU Pascal Chirurgie plastique, reconstructrice et Médecine
esthétique
ROUSSELET Marie- Anatomie et cytologie pathologiques Médecine
Christine
ROY Pierre-Marie Médecine d’urgence Médecine
SAULNIER Patrick Biophysique et Biostatistiques Pharmacie
SERAPHIN Denis Chimie organique Pharmacie
SCHMIDT Aline Hématologie ; transfusion Médecine
TRZEPIZUR Wojciech Pneumologie Médecine
UGO Valérie Hématologie ; transfusion Médecine
URBAN Thierry Pneumologie Médecine
VAN BOGAERT Patrick Pédiatrie Médecine
VENARA Aurélien Chirurgie viscérale et digestive Médecine
VENIER-JULIENNE Marie- Pharmacotechnie Pharmacie
Claire
VERNY Christophe Neurologie Médecine
WILLOTEAUX Serge Radiologie et imagerie médicale Médecine
MAÎTRES DE CONFÉRENCES
ANGOULVANT Cécile Médecine Générale Médecine
BAGLIN Isabelle Chimie thérapeutique Pharmacie
BASTIAT Guillaume Biophysique et Biostatistiques Pharmacie
BEAUVILLAIN Céline Immunologie Médecine
BEGUE Cyril Médecine générale Médecine
BELIZNA Cristina Médecine interne Médecine
BELONCLE François Réanimation Médecine
BENOIT Jacqueline Pharmacologie Pharmacie
BESSAGUET Flavien Physiologie Pharmacologie Pharmacie
BIERE Loïc Cardiologie Médecine
BLANCHET Odile Hématologie ; transfusion Médecine
BOISARD Séverine Chimie analytique Pharmacie
BRIET Claire Endocrinologie, Diabète et maladies Médecine
métaboliques
BRIS Céline Biochimie et biologie moléculaire Pharmacie
CAPITAIN Olivier Cancérologie ; radiothérapie Médecine
CASSEREAU Julien Neurologie Médecine
CHEVALIER Sylvie Biologie cellulaire Médecine
CLERE Nicolas Pharmacologie / physiologie Pharmacie
COLIN Estelle Génétique Médecine
DERBRE Séverine Pharmacognosie Pharmacie
DESHAYES Caroline Bactériologie virologie Pharmacie
FERRE Marc Biologie moléculaire Médecine
FORTRAT Jacques-Olivier Physiologie Médecine
3
GUELFF Jessica Médecine Générale Médecine
HAMEL Jean-François Biostatistiques, informatique médicale Médicale
HELESBEUX Jean-Jacques Chimie organique Pharmacie
HERIVAUX Anaïs Biotechnologie Pharmacie
HINDRE François Biophysique Médecine
JOUSSET-THULLIER Nathalie Médecine légale et droit de la santé Médecine
JUDALET-ILLAND Ghislaine Médecine générale Médecine
KHIATI Salim Biochimie et biologie moléculaire Médecine
KUN-DARBOIS Daniel Chirurgie maxillo-faciale et Médecine
stomatologie
LACOEUILLE Franck Radiopharmacie Pharmacie
LANDREAU Anne Botanique/ Mycologie Pharmacie
LEBDAI Souhil Urologie Médecine
LEGEAY Samuel Pharmacocinétique Pharmacie
LEMEE Jean-Michel Neurochirurgie Médecine
LE RAY-RICHOMME Anne- Pharmacognosie Pharmacie
Marie
LEPELTIER Elise Chimie générale Pharmacie
LETOURNEL Franck Biologie cellulaire Médecine
LIBOUBAN Hélène Histologie Médecine
LUQUE PAZ Damien Hématologie biologique Médecine
MABILLEAU Guillaume Histologie, embryologie et Médecine
cytogénétique
MALLET Sabine Chimie Analytique Pharmacie
MAROT Agnès Parasitologie et mycologie médicale Pharmacie
MESLIER Nicole Physiologie Médecine
MIOT Charline Immunologie Médecine
MOUILLIE Jean-Marc Philosophie Médecine
NAIL BILLAUD Sandrine Immunologie Pharmacie
PAILHORIES Hélène Bactériologie-virologie Médecine
PAPON Xavier Anatomie Médecine
PASCO-PAPON Anne Radiologie et imagerie médicale Médecine
PECH Brigitte Pharmacotechnie Pharmacie
PENCHAUD Anne-Laurence Sociologie Médecine
PIHET Marc Parasitologie et mycologie Médecine
POIROUX Laurent Sciences infirmières Médecine
PY Thibaut Médecine Générale Médecine
RAMOND-ROQUIN Aline Médecine Générale Médecine
RINEAU Emmanuel Anesthésiologie réanimation Médecine
RIOU Jérémie Biostatistiques Pharmacie
RIQUIN Elise Pédopsychiatrie ; addictologie Médecine
ROGER Emilie Pharmacotechnie Pharmacie
SAVARY Camille Pharmacologie-Toxicologie Pharmacie
SCHMITT Françoise Chirurgie infantile Médecine
SCHINKOWITZ Andréas Pharmacognosie Pharmacie
SPIESSER-ROBELET Pharmacie Clinique et Education Pharmacie
Laurence Thérapeutique
TESSIER-CAZENEUVE Médecine Générale Médecine
Christine
4
TEXIER-LEGENDRE Gaëlle Médecine Générale Médecine
VIAULT Guillaume Chimie organique Pharmacie
AUTRES ENSEIGNANTS
PRCE
AUTRET Erwan Anglais Médecine
BARBEROUSSE Michel Informatique Médecine
BRUNOIS-DEBU Isabelle Anglais Pharmacie
FISBACH Martine Anglais Médecine
O’SULLIVAN Kayleigh Anglais Médecine
PAST
CAVAILLON Pascal Pharmacie Industrielle Pharmacie
DILÉ Nathalie Officine Pharmacie
MOAL Frédéric Pharmacie clinique Pharmacie
PAPIN-PUREN Claire Officine Pharmacie
SAVARY Dominique Médecine d’urgence Médecine
ATER
Arrivée prévue nov 2021 Immunologie Pharmacie
PLP
CHIKH Yamina Economie-gestion Médecine
AHU
CORVAISIER Mathieu Pharmacie Clinique Pharmacie
IFRAH Amélie Droit de la Santé Pharmacie
LEBRETON Vincent Pharmacotechnie Pharmacie
5
A Mme le Professeur Catherine DE CASABIANCA, je vous remercie pour l’honneur que vous me faites en
REMERCIEMENTS ayant accepté de présider mon jury de thèse, ainsi que pour votre disponibilité, vos conseils de rédaction
et notre échange pour une vision du médecin généraliste.
A M le Professeur Ludovic MARTIN, qui me fait l’honneur de juger mon travail et œuvre pour la
télémédecine en dermatologie.
A M le Docteur Hervé MAILLARD, pour la gentillesse dont vous avez toujours fait preuve à mon égard,
pour nos débats passionnants sur la dermatologie en médecine générale, pour votre soutien et votre
investissement afin que je puisse poursuivre mes projets professionnels. Un grand merci. Que la force
reste avec vous.
A M le Docteur Thibault PY, qui me fait l’honneur de juger mon travail et participe à l’enseignement de la
dermatologie.
A Mme le Docteur Sabine PEDAILLES, pour avoir non seulement dirigé ma thèse mais également porté
toutes nos formations, pour m’avoir initié à la dermoscopie et enseigné la rigueur clinique.
Vous êtes le premier mentor que j’ai eu au cours de mes études et avez redonné un sens au
« compagnonnage médical », souvent évoqué mais rarement vécu. Je vous dois une partie de ma pratique
médicale. Merci pour tout votre temps, votre investissement et la confiance que vous m’avez accordée.
A tous les médecins généralistes et les dermatologues qui ont donné leur temps pour être présents aux
formations, répondre aux questionnaires, m’accorder des entretiens. Ce travail est fait avec et pour vous.
A mes parents, qui m’ont élevé dans tous les sens du terme. Plus j’avance dans la vie et plus je suis
reconnaissant de tout ce que vous m’avez apporté, m’apportez encore et m’apporterez sûrement. Je vous
aime.
A mon frère, l’aîné génial, incontestablement un grand esprit de son temps, qui sème depuis longtemps
des graines dans mes circonvolutions, ne désespérant pas qu’elles germent le temps venu. Merci
également pour tes conseils de rédaction dans ce travail.
A mes grands-parents, qui se sont occupés et préoccupés de moi tout au long de la vie, pour leur affection
et leur générosité permanente.
A Marjorie, ma grande coloc, pour son dévouement dans l’amitié démontré à maintes reprises.
Merci d’avoir relu spontanément ce travail et de l’avoir nourri de commentaires avisés.
A mes amis de longue date qui m’ont aidé à devenir qui je suis, par la discussion, la découverte et le
partage d’expérience. A Guillaume pour son soutien en toutes circonstances, Louise pour infléchir ma vision
de la vie et des arts, Camille pour nos escapades culturelles diverses, Léa pour sa vision des rapports
humains et son empathie permanente, Silvestre maître de fresques et de parkour, Aude et Antoine pour
leur bonté et leur accueil adorable, Duncan pour nos échanges sur l’expertise médicale et autres, Emma
pour son franc-parler à toute épreuve.
Aux compagnons de PACES et d’externat, Joséphine et Thomas, pour notre entraide tout au long de ces
dures années.
A mes trois internes Jonathan, modèle de compagnonnage, Tanguy, sans qui je n’aurai pas fait mon FFI à
Alençon, Luca, il Dottore Casa.
Aux services de dermatologie d’Alençon et du Mans qui ont confirmé ma passion dermatologique : Adrien,
Sabine, Mathilde, Camille, Corina, Nathalie, Céleste, Edmond, Blandine, Fleur, Sylvie, Audrey.
A toutes les personnes restant humaines et agréables dans les grandes machines à broyer que deviennent
les hôpitaux. Nous ne tenons qu’ensemble, par notre soutien réciproque.
A Julie, si le temps n’offre pas à lui seul la valeur de l’intime, je désire qu’en durant notre amour se sublime.
6
Plan
INTRODUCTION
1.1 Genèse du projet
1.2 Objectifs de la thèse
1.3 Dermoscopie et diagnostic des cancers cutanés :
1.3.1 Description de l’outil et de son utilisation
1.3.2 Observation dermoscopique
1.3.3 Intérêt général de la dermoscopie pour l’analyse de lésions suspectes
1.3.3.1 Recommandations HAS pour la dermoscopie
1.3.3.2 Performances diagnostiques et accessibilité
1.3.4 Utilisateurs de la dermoscopie
1.3.4.1 En France
1.3.4.2 Dans le monde
1.4 Dépistages cutanés : recommandations actuelles de dépistage
1.4.1 Situation épidémiologique
1.4.1.1 Incidence des cancers cutanés
1.4.1.2 Pronostic selon la précocité du diagnostic
1.4.2 Facteurs de risque du mélanome
1.4.3 Phototypes cutanés
1.4.4 Les recommandations de dépistage cutané
1.4.4.1 Les recommandations de dépistage en France
1.4.4.2 Le dépistage à l’œil nu
1.5 Démographie médicale et relation entre les partenaires médicaux
1.5.1 Démographie
1.5.2 Rôle du généraliste
1.5.3 Relations entre généralistes et spécialistes en ville et à l’hôpital
1.6 Téléconsultation et téléexpertise
1.6.1 Législation et définitions
1.6.2 Télédermatologie
2 POPULATION ET METHODE
2.1 Population
2.2 Critères de jugement :
2.3 Outils et méthodologie pédagogiques
2.3.1 Achat de dermoscope
2.3.2 Choix d’algorithme
2.3.3 Téléexpertise et choix de plateforme
2.3.4 Déroulement de la formation
2.3.4.1 Durée, rythme et lieu de formation
2.3.4.2 Choix des supports
2.3.4.3 Objectifs pédagogiques et déroulement des séances
2.3.4.3.1 Séance 1 : Introduction à la dermoscopie (9/07/2020)
2.3.4.3.2 Séance 2 : Lésions pigmentées (10/09/2020)
2.3.4.3.3 Séance 3 : Lésions mélanocytaires (7/12/20)
2.3.4.3.4 Séance 4 : Lésions pigmentées du visage (4/01/21)
2.3.4.3.5 Séance 5 : Structures vasculaires (15/02/21)
2.3.4.3.6 Séance 6 : Rappels (19/04/21)
7
2.3.4.3.7 Séance 7 : Diagnostiquer un mélanome – Approfondissement
(28/06/2021)
2.3.4.3.8 Séance 8 : Kératose actinique, carcinome épidermoïde et Bowen (2/11/21)
2.3.4.3.9 Séance 9 : Challenge dermoscopique inter-pôles par équipes (9/12/21)
2.4 Méthodologie d’évaluation et recueil des données
3 RESULTATS
3.1 Auto-questionnaire et entretiens semi-dirigés
3.1.1 Participation des généralistes et satisfaction vis-à vis de la formation
3.1.2 Utilisation de la dermoscopie
3.1.2.1 Equipement
3.1.2.2 Fréquence
3.1.2.3 Confiance
3.1.2.4 Indications
3.1.3 Téléexpertise
3.1.3.1 Ratio d’adressage
3.1.3.2 Remplissage des demandes
3.1.3.3 Satisfaction et améliorations à envisager
3.2 Résultats des quiz
3.3 Restitution des séances de formation
3.3.1 Séance 1 : Introduction à la dermoscopie (9/07/2020)
3.3.2 Séance 2 : Lésions pigmentées (10/09/2020)
3.3.3 Séance 3 : Lésions mélanocytaires (7/12/20)
3.3.4 Séance 4 : Lésions pigmentées du visage (4/01/21)
3.3.5 Séance 5 : Structures vasculaires (15/02/21)
3.3.6 Séance 6 : Rappels (19/04/21)
3.3.7 Séance 7 : Diagnostiquer un mélanome – Approfondissement (28/06/2021)
3.3.8 Séance 8 : Kératose actinique, carcinome épidermoïde et Bowen (2/11/21)
3.3.9 Séance 9 : Challenge dermoscopique inter-pôles par équipes (9/12/21)
4 DISCUSSION
1. Forces et faiblesses
2. Dermoscopie et dermatologie en médecine générale
3. Relations entre généralistes et dermatologues
4. Plaidoyer pour une autre vision du médecin généraliste
5. Conclusion
5 BIBLIOGRAPHIE
6 LISTE DES FIGURES
7 LISTE DES PHOTOGRAPHIES
8 LISTE DES TABLEAUX
9 TABLE DES MATIERES
10 ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
8
Liste des abréviations
9
Résumé
Introduction : La dermoscopie, technique non invasive, améliore le dépistage des cancers
cutanés, particulièrement le mélanome. Elle est très peu employée par les généralistes français
malgré ses bénéfices et son accessibilité, contrairement à certains pays comme l’Australie.
téléexpertise. Pour cela, nous avons inclus les généralistes de la Maison de Santé
Méthodes : Nous avons délivré une formation dermoscopique aux généralistes, avec quiz
illustrés, en 9 séances sur 18 mois. Par une méthode mixte quanti-qualitative, des quiz sur cas
dans la pratique courante des généralistes, leur satisfaction concernant la formation et leur
degré de confiance dans leurs capacités diagnostiques. J’ai effectué des entretiens semi-dirigés
complémentaires avec des dermatologues téléexperts, pour une approche globale de l’usage
participation aux séances de formation était en moyenne de 75%, avec une note de satisfaction
globale de 9,6 sur 10. A 10 mois, 60% des répondants utilisaient la dermoscopie plusieurs fois
par semaine. Tous les généralistes et dermatologues étaient satisfaits de la téléexpertise avec
ajout de photos de dermoscopie. Les entretiens semi-dirigés identifient la rapidité des réponses
10
des améliorations notables des soins. La formation proposée correspondait aux attentes des
participants.
Introduction
continué de me former durant mon internat avec le Dr PEDAILLES, alors chef du service
dermatologique de cet hôpital. Depuis 2020, elle formait des généralistes à la dermoscopie, à
raison d’une séance tous les 2 mois, en se rendant directement dans différentes structures et
libéraux de la Startech d’Alençon, du Pôle de Santé de L’Aigle). De plus, son projet est devenu
d’infirmières (au Pôle de Santé de L’Aigle). On remarque qu’il y a peu de formations par les
facultés dans ce domaine en France, les Diplômes Universitaires étant assurés essentiellement
par celle de Lyon. Pourtant, plusieurs initiatives locales permettent de former les généralistes
à la dermoscopie.
Pendant mon stage de 2e semestre de médecine générale, j’ai proposé aux généralistes
alliant cours théoriques et quiz d’évaluation. Bien que n’appartenant pas à l’Orne, la position
11
En effet, c’est pédagogiquement pertinent que les formateurs puissent suivre une partie des
demandes de téléexpertise envoyées par les participants, obtenant ainsi un retour sur la
constitution d’un territoire de santé par des médecins mutualisant leurs compétences.
nous rejoignit dans ce projet. Convaincu de l’utilité d’un tel travail, j’ai décidé d’en faire mon
sujet de thèse.
thèmes clés défendus par le Département de Médecine Générale. Par cette démarche, nous
12
1.2 Objectifs de la thèse
Les objectifs de cette thèse portaient sur la formation, le parcours de soins et
l’amélioration du délai de prise en charge des patients venant pour motif dermatologique. Ces
Nous avons choisi des séances successives sur du long terme pour bâtir des connaissances
solides et une utilisation durable de la dermoscopie par les généralistes formés. Notre
besoins. Les généralistes intéressés nous ont d’ailleurs exprimé que ce sujet répondait à une
vous nécessitait la mise en place de pratiques modernes et innovantes, avec des outils
appropriés (dermoscopie et téléexpertise). De plus, il nous semblait primordial, pour une bonne
communication, que les interlocuteurs puissent adopter un langage commun, à savoir décrire
Troisièmement, s’il était indispensable que les généralistes puissent fournir des
photographies pertinentes dans leurs demandes, il était important qu’ils puissent les analyser
eux-mêmes pour un adressage adéquat. Par ce terme, j’entends qu’une partie des lésions
satisfaisant, et qu’une autre partie pouvait être priorisée par gravité sur avis du généraliste
dans son adressage. Concernant la part des incertitudes, elle restait, comme en tout autre
13
1.3 Dermoscopie et diagnostic des cancers cutanés :
1.3.1 Description de l’outil et de son utilisation
La dermoscopie est une technique de microscopie permettant d’observer les différentes
couches de la peau. Un dermoscope est composé d’une lentille grossissante et d’une source
lumineuse, avec option de lumière polarisée. L’usage le plus fréquent est une application à
même la peau, en utilisant un liquide d’immersion. L’objectif est d’observer uniquement les
rayons lumineux réfléchis par les structures de la peau, en aplanissant la surface cutanée et
en diminuant l’indice de réfraction entre la peau et l’air par le liquide d’immersion. Ce dernier
peut être simplement du gel hydroalcoolique, bien qu’il existe des huiles de dermoscopie ad
hoc (1).
14
Le modèle de dermoscope employé pour notre thèse est un Delta 20 T de Heine®. Son
utilisation est extrêmement simple, il s’allume en tournant la bague et la mise au point se règle
avec une molette au niveau de la tête. L’application de gel peut se faire directement sur la
lentille et le passage en lumière polarisée par un simple bouton (cf. Figure 1).
vaisseaux dans les couches de la peau (cf. Figure 2) (2). La mélanine est donc perçue noire
dans la couche cornée ou en superficie de l’épiderme ; marron, gris ou gris-bleu dans le derme
Les pigments, comme les vaisseaux, peuvent s’agencer de manière variée pour
15
recueil de ces signes permet ensuite l’utilisation de différents algorithmes pour le diagnostic
dans le dépistage des cancers cutanés. Cette technique est déjà encouragée par la
recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) de 2006 (4), soulignant entre autres
pour le dépistage des mélanomes (nous entendrons tout au long de cette thèse « mélanome
cutané » en absence de précision quant au terme « mélanome ») (5). Dans son actualisation,
16
cliniciens en examen de routine des lésions mélanocytaires de la peau. » (5) . Notons qu’il
prouvé que cet outil était performant dans les mains de généralistes après formation. Dans
une étude (6) comparant deux groupes de généralistes utilisant l’examen à l’œil nu dans l’un
et la dermoscopie dans l’autre, après une formation de 1 jour seulement, on observait après
sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive (VPP) et valeur prédictive négative (VPN)
étaient respectivement de 54,1%, 71,3%, 11,3%, et 95,8% dans le groupe « œil nu » contre
Une autre étude (7) confirmait le gain diagnostique après formation des généralistes à
généralistes naïfs de la dermoscopie, elle leur soumettait un quiz de 100 lésions pigmentées
formation du groupe B) le même test. Alors que le taux de diagnostic correct n’était pas modifié
17
La dermoscopie est donc une technique simple à apprendre (temps très court), une
Par ailleurs, un essai contrôlé randomisé (8) prouvait une diminution significative du
l'examen à l'œil nu, il y avait 73% de lésions supplémentaires enlevées (15.6%) par rapport
dans les deux groupes était similaire (3 parmi les 302 sujets du groupe A et 2 parmi les 311
Une autre étude menée en Bretagne indiquait que tous les dermatologues utilisaient la
Nous ne disposons pas de données nationales pour les généralistes, cependant une
thèse (11) effectuée en région PACA relevait que 6,4% des généralistes avaient un dermoscope
à disposition, et 73,9% de ceux en possédant s’en servaient au moins une fois par semaine.
49% des généralistes en formation avaient reçu une formation dermoscopique (12), et les taux
18
d’utilisation de la dermoscopie par les généralistes variaient entre 34 et 42% d’après une méta-
analyse (13).
Au Royaume-Uni, il existe une société savante (UK Primary Care Dermatology Society),
triplé entre 1980 et 2018. On retrouve parmi eux en majorité les carcinomes (90%), en
premier lieu basocellulaires puis épidermoïdes, et finalement les mélanomes (estimés à 10%).
Nous ne disposons pas des chiffres précis pour les carcinomes, qui n’ont pas de registre
cas en 2018 (dernières données disponibles). Il est également indiqué que le mélanome
constituait 4% de l’ensemble des cancers incidents et 1,2% des décès par cancer, ces deux
diagnostic : moins le mélanome est épais moins le risque de métastases est élevé. D’après le
Panorama des Cancers en 2021 (16), le taux de survie net standardisé à 5 ans reste très élevé,
19
du mélanome, tant sur le plan de l’exérèse, de la surveillance et des thérapies systémiques
éventuellement proposées (17). Il s’ensuit qu’une prise en charge précoce a un intérêt non
seulement en termes de survie, mais également d’iatrogénie pour le patient et de coût pour le
système de santé.
Nous trouvons aux Etats-Unis (18) les chiffres de mortalité par degré d’extension du
mélanome, qui sont à la fois simples et parlants. Ils sont résumés dans le tableau I. A noter
que l’American Society of Cancer utilise ici le Summary Stage, classification très simple dont
le stade « localisé » regroupe différentes épaisseurs selon l’indice de BRESLOW (cf. Annexe 1
Tableau I : Taux de survie relative à 5 ans aux Etats-Unis des patients atteints de
Localisé 99
Extension loco-régionale 66
Extension métastatique 27
modifiables. Parmi les modifiables, l’exposition aux Ultra-Violets (UV) était le principal.
Parmi les non-modifiables, nous retrouvions l’ethnie, liée au phototype comme développé
ultérieurement. Ensuite, le genre et l’âge avaient leur importance. Si l’âge moyen du diagnostic
était de 57 ans, on constatait une plus forte incidence chez les femmes de moins de 40 ans,
mais après 75 ans l’incidence était trois fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes.
Dans l’ensemble, les hommes étaient plus touchés que les femmes, de 50%.
20
Au sein d’une même classe d’âge, une étude (21) menée en Finlande sur 330 patients
mettait en évidence des différences de facteurs de risque. Entre deux groupes de malades,
l’un de 18 à 39 ans et l’autre de 40 à 60 ans, les plus jeunes avaient plus fréquemment des
antécédents familiaux par rapport aux plus âgés, qui présentaient eux des antécédents
facultative (le « bronzage », c'est-à-dire la coloration après exposition aux UV), d’après un
travail de FITZPATRICK (22) qui venait compléter la distinction fondée sur la couleur de peau. Sa
classification était simple, se basant sur deux questions concernant les effets d’une exposition
recherchait l’apparition d’une brûlure dans les 24 heures après l’exposition, la seconde la
présence d’un bronzage dans les jours suivants. A ces deux éléments principaux étaient
ajoutés des éléments phénotypiques complémentaires pour les deux premiers types,
21
Tableau II : Liste des phototypes avec leurs critères de détermination (22)
Pigmentation Eléments
bruns
Bronze progressivement
Bronze intensément
Bronze intensément et
profondément
Ces différences cliniques étaient corrélées à des différences histologiques, notamment par des
22
1.4.4 Les recommandations de dépistage cutané
1.4.4.1 Les recommandations de dépistage en France
Le mélanome faisait partie des 4 cancers dont le dépistage était recommandé en
population générale par l’INCa (24), avec le cancer colorectal, le cancer du sein et le cancer
du col de l’utérus.
généraliste (25). Les cinq facteurs de risque à rechercher étaient : la présence d’antécédents
ceux ayant entraîné des brûlures au second degré ; la multiplicité des naevi (40 ou plus) ainsi
que leur largeur (5 millimètres ou plus) ; l’exposition aux UV artificiels, à l’arsenic, aux
plupart des cancers pour lesquels il était primordial de rechercher une consommation
comme suffisante pour donner lieu à des conseils de prévention et de suivi « spécifique », sans
photoprotection (incluant l’éviction des UV artificiels), ainsi que la prévention secondaire, soit
un auto-examen tous les 4 mois et le recours à un avis médical au moindre doute pour une
Pour l’examen des lésions, l’INCa distinguait d’une part les carcinomes cutanés, à
évoquer de manière large devant toute plaie ne cicatrisant pas et devant toute papule ou
croûte persistante, et les mélanomes d’autre part, pour lesquels était recommandée la règle
23
Remarquons que cette approche ne nécessite aucun moyen et peut être réalisée par tout
médecin.
Pour autant, les cancers cutanés n’appartenaient pas aux cancers faisant l’objet d’un
à s’impliquer dans le dépistage cutané (26). De plus, des actions nationales de prévention sont
dernière campagne de 2021 utilisait notamment un site internet dédié, les réseaux sociaux et
En Allemagne, une étude a été réalisée pour évaluer la faisabilité et l’intérêt d’un
dépistage national (28). L’évaluation de l’étude pilote initialement menée dans un land
indiquait une mortalité plus basse ainsi qu’un taux de diagnostic plus important comparés à
un autre land (29), cependant dans biais doivent rendre prudents quant aux conclusions.
présentation clinique.
Il convient de distinguer les lésions pigmentées, pouvant être des mélanomes, et les
lésions non pigmentées, parmi lesquels sont classés les carcinomes basocellulaires et les
carcinomes épidermoïdes.
La diversité des cancers cutanés s’étend bien au-delà des trois entités mentionnées,
mais il convient de se concentrer sur les problématiques de santé publique, c'est-à-dire des
cancers les plus fréquents et les plus graves rencontrés en médecine générale. Par ailleurs,
cette dichotomie entre pigmenté et non pigmenté met de côté les mélanomes achromiques.
Cependant, leur diagnostic reste extrêmement difficile pour les dermatologues eux-mêmes, et
bien qu’on puisse garder leur existence en tête, on pourrait difficilement blâmer le médecin
24
traitant de ne pas l’avoir dépisté de manière extrêmement précoce. De plus, nous ne disposons
malheureusement pas d’algorithme clinique simple pour étayer facilement leur hypothèse
diagnostique.
Les carcinomes basocellulaires sont décrits classiquement (30) comme une lésion
« perlée », i.e. une papule rosée arrondie translucide, souvent parcourue de télangiectasies,
25
Les carcinomes épidermoïdes doivent être évoqués (30) devant plusieurs critères
inconstamment associés qui sont l’ulcération, un bourgeonnement ou une croûte. Ils peuvent
prendre l’aspect d’une lésion croûteuse et jaunâtre, indurée avec une ulcération centrale, ou
bien une lésion végétante ou bourgeonnante, ou encore une association de ces aspects.
Les mélanomes, quant à eux, sont à évoquer devant une lésion pigmentée « atypique ».
Le dépistage classique du mélanome, sans dermoscope, repose sur deux grandes approches,
complémentaires, que sont la règle ABCDE et le principe du « vilain petit canard » (25).
26
La règle ABCDE :
- Asymétrie : dans l’examen à l’œil nu, ce terme désigne une asymétrie de contour,
c'est-à-dire une lésion de forme ni ronde ni ovale, mais aussi (et surtout) une répartition
- Bords irréguliers : désigne des bords dentelés ou mal limités, contrairement à une
manière homogène.
- Couleurs multiples : coexistence sur une même lésion de marron, noir, blanc, bleu,
rouge.
dynamique, toute modification des qualités précédemment citées constituant en soi un signe
d’alerte.
Une méta-analyse (31) de 2017 s’est penchée sur les règles de prédictivité clinique du
mélanome. Parmi les 51 études retenues après une large revue de la littérature, 4 portaient
sur la sensibilité et la spécificité des critères ABCDE pour le diagnostic de mélanome. Notons
qu’elles étaient relativement anciennes, toutes antérieures à 2000. Elles étaient inégales dans
l’exhaustivité des données rapportées. Nous vous proposons de les examiner brièvement.
L’étude de HEALSMITH (32), comparant les critères ABCDE à la liste en sept points (méthode
d’analyse des mélanomes sur 7 critères dermoscopiques), retrouvait une sensibilité de 92.3%
pour les critères ABCDE. Nous émettons cependant trois réserves à propos de la contribution
correspondait ici non à Evolution mais à Elevation, (i.e. le caractère « surélevé », en relief de
27
de critères dynamiques. Deuxièmement, la spécificité n’était pas renseignée, ni le nombre de
critères requis parmi les 5 pour retenir le diagnostic de mélanome (un passage de l’article
laissait déduire qu’un seul n’était pas suffisant). Or, en fixant le seuil diagnostique à un très
petit nombre de critères, il était possible d’obtenir des chiffres extraordinaires de sensibilité au
prix d’une spécificité catastrophique, entraînant l’ablation d’un nombre démesuré de lésions
L’article de THOMAS (33) était le plus détaillé, puisqu’il évaluait individuellement la sensibilité
et la spécificité de chaque critère (cf tableau III), ainsi que leurs valeurs en cas d’association
Tableau III : Sensibilité et spécificité individuelle des critères ABCDE pour le diagnostic de mélanome,
irréguliers multiples ≥ 6 mm
Sensibilité (%) 57 57 65 90 84
Spécificité (%) 72 71 59 63 90
qui constitue un critère de gravité du mélanome. En effet, il existait une corrélation inverse
entre l’indice de BRESLOW et le taux de survie à 5 ans, même en analyse multivariée (35). Ainsi,
le facteur de diagnostic le plus sensible était aussi le plus tardif, ce qui était péjoratif pour le
28
pronostic du patient. Il en ressortait donc un besoin d’outils d’analyse précoce des mélanomes
Par ailleurs, les associations de critères ne précisaient pas quels étaient les critères
retenus, et étaient par conséquent impropres à l’analyse. En outre, une bonne sensibilité était
Ce principe se fonde sur une certaine homogénéité physiologique entre les différentes
lésions pigmentées d’un même corps. La présence d’un élément se distinguant de manière
trop flagrante des autres doit conduire à évoquer l’apparition d’un mélanome, ou la
transformation d’une lésion préexistante. Cette approche est particulièrement pertinente chez
des patients porteurs d’un grand nombre de nævi, pour lesquels un examen détaillé de chaque
densité médicale était de 2,8 dermatologues pour 100 000 habitants (cf. Figure 3), avec une
diminution de quasiment 10% depuis 2010 (36). Cette densité était inférieure à celle observée
au plan national. Concernant les généralistes, leur densité était de 91,5 pour 100 000 habitants
au 1e janvier 2021, avec une diminution drastique de plus de 20% entre 2010 et 2021 (36).
La situation était pire encore dans l’Orne avec, au 1er janvier 2021, 1.8 dermatologues
pour 100 000 habitants, avec une baisse de 25% depuis 2010. La densité des généralistes
était de 101,9 pour 100 000 habitants, avec une diminution de 16.3% de 2010 à 2021 (36).
29
Bien que la baisse du nombre de médecins concernât dermatologues et généralistes, ces
derniers demeuraient bien plus nombreux et étaient amenés à voir un grand nombre de
patients, ce qui leur offrait une position clef dans ce contexte de désertification médicale.
G. RIOULT (Mise en forme des données du Conseil National de l’Ordre des Médecins par 3D Maps)
30
médecin effectuant le plus d’examens généraux systématiques et suivant les patients sur de
longues périodes, il apparaissait donc tout indiqué pour dépister des lésions cutanées.
précoce de mélanome et leur rôle : le patient consultant pour une lésion suspecte ou pour un
terrain à risque de cancer cutané, le médecin traitant identifiant également les lésions
réalisée dans le Cher, département sous-doté en dermatologues, montrait en 2017 une forte
s’effectue par un parcours bien défini, dont le coordinateur est le médecin généraliste. Ce texte
conditionne les remboursements des assurés de plus de 16 ans, selon qu’ils soient adressés
ou non par leur médecin traitant avant de consulter un spécialiste. Quelques spécialités font
Comme évoqué plus haut, le rapport démographique médical dans la Sarthe et l’Orne implique
un très grand nombre de patients pour peu de dermatologues, la qualité de l’adressage devient
donc absolument nécessaire pour que ces spécialistes puissent prioriser leurs demandes de
rendez-vous.
31
1.6 Téléconsultation et téléexpertise
1.6.1 Législation et définitions
La notion de télémédecine a fait son apparition dans la loi française en octobre 2010 (40) avant
(41). Cet article incite à faciliter l’utilisation de ces services en multipliant les professionnels
pouvant y recourir, ainsi qu’en leur laissant le champ libre sur la décision de l’employer ou
non.
Par ailleurs, la HAS a édité une fiche (42) définissant les différentes modalités de la
télésanté et les bonnes pratiques pour les mettre en place. Ce document distinguait la
patient, le requérant et le requis n’ont pas besoin de synchroniser leur agenda pour que
l’expertise ait lieu, ce qui permet potentiellement une réponse plus rapide.
Concernant l’aspect pécuniaire, la loi française (43) prévoit une rémunération pour le
requérant comme pour le requis. Chaque téléexpertise du requérant et du requis est facturable
respectivement à hauteur de 10 euros et de 20 euros, « dans la limite de 4 actes par an, par
1.6.2 Télédermatologie
Une revue de littérature de 2016 (44) a inclus 128 publications récentes (2011 jusqu’à
32
télédermatologie dans le système de soins, comparativement au « in-person care » [soins en
présentiel], concernant le diagnostic et la prise en charge. Une partie des études mettait en
l’économie représentée par cette approche pour le système de soins, mais on trouvait
particulier (45) retient notre attention. Menée aux Pays-Bas, elle s’adressait à tous les
nous définissions en France par « téléexpertise » et non « téléconsultation »). Au total, 1820
d’entre eux formulèrent au moins une demande via le service numérique, entre mars 2007 et
septembre 2010. Deux questions étaient utilisées dans l’étude, la première était générée lors
d’éviction d’un adressage direct en première intention, et d’absence d’adressage après clôture
demande de téléexpertise alors qu’à défaut d’un service numérique le patient n’aurait pas été
l’impact pédagogique sur les généralistes. Les résultats s’avérèrent impressionnants : d’après
l’article, 71% des patients ayant bénéficié de la téléexpertise auraient été adressés
mené à une consultation en absence d’une plateforme ad hoc (et parmi ces demandes, 16%
33
délai de réponse égale à 2 heures ; plus de la moitié des généralistes estimaient avoir appris
Nous noterons également qu’en l’absence de consignes sur les motifs d’adressage, 19%
des demandes concernaient des tumeurs (bénignes et malignes). Ce pourcentage est élevé
généralistes pour le dépistage des tumeurs (qui ne représentent pas l’essentiel des pathologies
Elles s’adressent non seulement aux personnels médicaux et paramédicaux, mais aussi aux
pharmaciens, comme dans le projet Télépharm développé dans l’Orne en 2019 (46). Les
PEDAILLES, dans le cadre d’un enseignement global aux professionnels d’un territoire de santé.
Société Française de Dermatologie (TELDES) a rédigé un document complet (47) rappelant les
pré-requis à une demande de télémédecine en dermatologie, ainsi que des conseils précis pour
cutané.
34
Si la télédermatologie peut répondre à des besoins de santé, il faut cependant prendre en
2 Population et Méthode
La méthode de formation employée par le Dr PEDAILLES, dans l’Orne, a été transposée à la MSP
de Sillé-le-Guillaume. J’ai ensuite mené une évaluation plus détaillée sur ce site.
2.1 Population
Sur 10 médecins généralistes titulaires à la MSP de Sillé-le-Guillaume, 9 ont accepté de
participer à ce travail de thèse. L’une d’entre elle n’a pu assister qu’à la séance de présentation
avant son congé maternité et n’a donc pas été incluse dans le recueil des données. Les 8 autres
avons fondé cette évaluation sur la participation ainsi que sur une enquête de satisfaction
auprès des participants, notamment en adaptant les modèles d’évaluation numériques décrits
(auto-évaluation quantitative)
Pour une vision globale de la pratique de la dermoscopie, nous avons également réalisé des
entretiens semi dirigés avec les praticiens de la MSP de Sillé-le-Guillaume et les dermatologues
35
requis pour les téléexpertises, afin de comprendre leur usage ainsi que leurs attentes
réciproques.
MSP. Nous avions finalement opté pour le modèle Delta 20 T de Heine (50), qui présentait un
avec notamment une fonction « toggle » pour passer en lumière polarisée. Son prix neuf variait
le diagnostic des lésions cutanées. L’étude se composait d’une première étape pour classer en
classification correcte), puis d’une seconde étape pour évaluer la malignité des lésions
mélanocytaires. Quatre algorithmes furent testés pour cette deuxième étape, l’analyse de
pattern fut retenue comme la plus performante en termes de spécificité (Sp =84,3%, rapport
de vraisemblance positif de 5,1), bien que ses valeurs de sensibilité fussent similaires aux
36
Pour détailler cet algorithme en deux étapes (cf. Figure 4), la première comprend 7 niveaux.
Le premier niveau détermine si la lésion est mélanocytaire (en ce cas il faut passer à la
deuxième étape) ou non (il faut alors développer les niveaux suivants de cette même étape).
Figure 4 : Algorithme dermoscopique pour le diagnostic des lésions cutanées (traduit de l’anglais) (52)
pour un diagnostic de :
2) Carcinome basocellulaire
3) Kératose séborrhéique
37
Les deux dernières catégories doivent faire évoquer un mélanome (en particulier
achromique) qui aurait échappé aux critères du premier niveau. C’est une sécurité en accord
lésions mélanocytaires pour traquer un mélanome. Nous n’avons pas choisi d’enseigner
initialement la méthode par analyse de pattern car elle requiert une plus grande expérience
(52). Nous avons privilégié la sensibilité avant tout, le généraliste étant un médecin de premier
mélanocytaires, celui de MENZIES (53) nous a paru pertinent par sa simplicité. Dans un premier
temps, il élimine une suspicion de mélanome si au moins 1 des deux critères initiaux (la
présence de plusieurs couleurs et l’asymétrie de la lésion) est positif. Si ces deux critères sont
négatifs, on passe à la deuxième étape, consistant à identifier des critères positifs parmi une
liste de 9. Si un de ces critères est positif à cette étape, cela suffit pour nécessiter la
était de 92% et la spécificité de 71%. Pourtant, les critères de la première étape, constituées
appréhender. C’est particulièrement le cas pour la notion d’asymétrie, puisqu’il s’agit ici d’une
visuellement découpée en 4 quarts), plutôt que de contours ne se superposant pas selon deux
- Le voile blanc-bleu (zone bleutée, parfois laiteuse, sur une partie de la lésion)
38
- Des stries radiaires (fines stries pigmentées brunes ou noires en périphérie de la
lésion)
- 5 ou 6 couleurs différentes
en considérant la négativité d’un seul critère comme suffisante pour rechercher des arguments
spécificité. Cependant, il nous paraissait essentiel dans une formation initiale de dermoscopie
de privilégier la sensibilité. En effet, toute lésion classée comme suspecte par un généraliste
ne serait pas sanctionnée par une exérèse immédiate, mais entraînerait un avis d’un
transmettre une démarche médicale rigoureuse rassemblant une description clinique puis
39
téléconsultation. En premier lieu, elle permettait une réponse différée à la sollicitation (évitant
ainsi les contraintes de coordination) et une analyse rapide en présence de photos adéquates.
Cependant, elle présentait à l’inverse des inconvénients, en particulier pour le requis. Son avis
dépend des informations fournies par le requérant, ce qui implique de fournir d’éventuelles
En accord avec les habitudes des dermatologues du Mans, les généralistes de la MSP de
Pour faciliter l’adhésion, nous avions convenu avec les généralistes d’une séance tous les deux
mois environ, en choisissant à chaque fois la date avec eux, via l’intermédiaire de Doodle.
Toutes les formations eurent lieu à la MSP de Sillé-le-Guillaume même (hormis la dernière,
regroupant des généralistes de différentes villes) vers 20 heures après les consultations de
nos participants.
combinant une partie théorique (richement illustrée par des photos dermoscopiques,
principalement) et une partie quiz, afin de mettre les participants en situation et les impliquer
Les quiz comprenaient des éléments de contexte clinique (âge, sexe, localisation de la
lésion, ancienneté), des photos cliniques et des photos dermoscopiques. Ainsi, la présentation
40
était au plus proche de la réalité du généraliste. Elle lui permettait également une approche
téléexpertise adressées au Dr PEDAILLES, par des généralistes qu’elle avait formés. Ces deux
sources nous semblaient complémentaires. Concernant les cas exposés en staff, ils étaient soit
des cas de téléexpertise, ils étaient au plus proche de la réalité rencontrée par nos généralistes
en formation. Cela les encourageait à utiliser eux aussi cet outil, en prenant exemple sur leurs
confrères, et les confortait également dans leur capacité diagnostique, puisque d’autres
médecins, ayant une formation similaire à la leur, étaient capables d’adressages pertinents.
• Être rassuré sur l’accessibilité et l’utilité de ces compétences pour un médecin généraliste
41
Déroulement de la séance :
1) Tour de table
dermatologiques.
profondeur.
d. Exercices pratiques :
e. Debriefing
7) Discussion des outils de téléexpertise utilisés par les praticiens et choix d’un outil
42
a. Principes théoriques d’approche diagnostique : en priorité apprendre à distinguer les
pigmenté)
v. Carcinome épidermoïde
e. Debriefing
43
Description clinique : lésion papuleuse rouge à violacé
le diagnostic d’angiome)
44
• Identifier les types de lésions pour lesquelles la dermoscopie est la plus utile
Déroulement de la séance :
d’adressage
particulier mélanocytaires
schémas)
45
Exemples de cas cliniques proposés lors du quiz (en l’occurrence pour distinguer les
lors de la séance
46
• Vérifier ma bonne compréhension de la séance précédente (distinction des différentes lésions
Déroulement de la séance :
d’adressage
47
Exemple de cas clinique proposé lors du quiz (en l’occurrence un carcinome
basocellulaire) :
globules (donc lésion non mélanocytaire). Présence de nids ovoïdes et points gris bleu
Déroulement de la séance :
48
a. Rappel des critères diagnostiques de mélanome du corps
critères dermoscopiques
4) Evaluation des connaissances acquises sur les lésions pigmentées du visage par quiz
de photos dermoscopiques
49
Exemple de cas clinique proposé lors du quiz (en l’occurrence un mélanome de
Dubreuilh) :
Dubreuilh)
50
Déroulement de la séance :
dermoscopiques
c. Debriefing en groupe
préalablement enseignée
b. Utilisation des vaisseaux comme éléments d’orientation entre les lésions bénignes et
51
6) Recueil des impressions et attentes des participants, vivement intéressés par une
Description clinique : macule rosée dans son ensemble avec une zone pigmentée à 6 heures
rosée de la lésion.
52
• Me mettre en situation de consultation en médecine générale, c'est-à-dire sans a priori sur
Déroulement de la séance :
3) Quiz à partir de cas cliniques illustrés par des photos cliniques et dermoscopiques.
53
Exemple de cas clinique proposé lors du quiz (en l’occurrence une kératose
séborrhéique) :
macroscopiquement
globules (donc lésion non mélanocytaire). Bords nets, présence de de pseudokystes et pseudo-
suspecte).
(28/06/2021)
mélanome
54
• Synthétiser les enseignements précédents pour une démarche diagnostique complète,
• Identifier les nævi atypiques, savoir raisonner sur les localisations acrales
• Prendre en compte l’âge du patient dans mon raisonnement, élargir mes compétences au
sujet jeune
Déroulement de la séance :
importance de l’âge
d. Ablation des lésions en croissance chez le sujet âgé (que cette évolution soit
diagnostic de certitude)
des sillons
55
c. Nævus jonctionnel atypique : confrontation de ce résultat
5) Quiz à partir de cas cliniques illustrés par des photos cliniques et dermoscopiques :
56
Exemple de cas clinique proposé lors du quiz (en l’occurrence un carcinome basocellulaire
superficiel) :
Description clinique : lésion maculeuse érythémateuse (du dos) avec quelques discrètes
pigmentations périphériques.
Description dermoscopique : Pas de réseau, pas de globule, pas de couleur bleue homogène
(non mélanocytaire). Zone sans structure rouge blanc, globules gris bleu, structures en forme
(2/11/21)
charge
Bowen.
57
• Se préparer au concours de dermoscopie rassemblant les médecins de la MSP de Sillé-le-
Départemental d’Alençon.
Déroulement de la séance :
et de son mari, nous avons mis en place une visio-conférence afin que le couple (et leur
2) Kératoses actiniques :
a. Epidémiologie
actiniques pigmentées
photothérapie dynamique
b. Leucoplasie labiale
c. Papulose bowénoïde
d. Lichen scléreux
b. Risque d’évolution
5) Carcinome épidermoïde :
58
a. Formes cliniques : ulcéro-végétante, bourgeonnante, kératosique
métastases
e. Principes du traitement
7) Quiz à partir de cas cliniques illustrés par des photos cliniques et dermoscopiques,
reprenant les éléments du cours ainsi que, de manière transversale, les diagnostics difficiles
59
Exemple de cas cliniques proposés lors du quiz (en l’occurrence un carcinome
épidermoïde) :
Description dermoscopique : Lésion blanchâtre, kératosique au centre, sur base rosée bien
limitée, avec quelques vaisseaux linéaires irréguliers en périphérie. Pas d’arguments en faveur
d’une lésion mélanocytaire. Multiples lignes blanches. Quelques cercles blancs. (Faisceau
(9/12/21)
Introduction :
Avec le Dr PEDAILLES, nous avons pu organiser un échange entre les différents généralistes en
cours de formation dermoscopique, dans la Sarthe et dans l’Orne. Le 9 décembre 2021, tous
ces praticiens se sont rassemblés au Conseil Départemental d’Alençon (partenaire actif de cet
partage.
60
Objectifs pédagogiques (du point de vue du participant) :
Déroulement de la séance :
a. Les différents groupes de généralistes sont répartis dans des salles isolées. Ils
sont accompagnés chacun d’un superviseur qui chronomètre le temps imparti à chaque
cas clinique (1 minute). L’un des généralistes est désigné comme secrétaire et
renseigne un diagnostic pour chaque cas clinique, après discussion au sein du groupe.
c. Au terme du quiz, les groupes sont rassemblés dans une pièce commune, afin
d. Chacun son tour, un groupe donne la parole à un de ses membres qui propose
e. Un classement des groupes est donné à la suite du décompte des points, avec
61
Exemple de cas clinique proposé lors du quiz (en l’occurrence une maladie de Bowen) :
d’arguments en faveur d’une lésion mélanocytaire (réseau, globules stries). Patron vasculaire
formation ?
62
2/ Ont-ils utilisé cet outil ? Cette utilisation s’est-elle maintenue dans le temps ?
par la dermoscopie ?
On pourrait objecter que les questions étaient nombreuses, pourtant elles me paraissaient
pertinentes pour appréhender de manière efficace la mise en place d’un nouvel outil. En effet,
ce qui m’importait, c’était de mettre en place quelque chose de concret, qui ait un impact sur
ci n’étaient pas anonymes car il a fallu relancer plusieurs fois les participants, et le faire de
2/ Pour l’utilisation de l’outil, j’ai proposé un relevé d’utilisation, par praticien, sous
forme de tableau (cf. Annexe 2), comportant 4 colonnes afin d’indiquer pour toute demande
d’utilisation et leur évolution dans le temps, ainsi que calculer un ratio d’utilisation par rapport
d’utilisations du dermoscope. J’espérais également coupler ces ratios à une analyse des
demandes de téléexpertises. Mon raisonnement était qu’un adressage direct après utilisation,
ou une absence totale d’adressage (que ce soit direct ou par téléexpertise), reflétaient tous
deux une certitude diagnostique du généraliste. Par ailleurs, l’examen des réponses de
63
téléexpertises aurait permis d’évaluer si les demandes étaient pertinentes ou non, en
afin de m’adapter aux difficultés rapportées par les généralistes dans leur utilisation de la
dermoscopie. D’une part, l’hôpital du Mans a banni l’adressage direct, exigeant que toute
consultation dermatologique fasse préalablement l’objet d’une téléexpertise. C’est une position
que l’on peut entièrement comprendre lorsqu’on connaît le nombre important de demandes de
rendez-vous auxquelles font face les dermatologues (délai d’attente d’environ 6 mois en dehors
d’un cadre d’urgence). Nous discuterons néanmoins ultérieurement d’autres façons de pallier
à ce problème. Quoiqu’il en soit, ce refus de l’adressage direct biaisait les ratios que nous
souhaitions en tirer.
D’autre part, le tableau de relevé d’utilisation du dermoscope fut dans l’ensemble peu rempli
par les généralistes, ne permettant pas d’en extraire un nombre de données suffisant.
cas cliniques illustrés à la quasi-totalité des formations proposées, portant à la fois sur des
points venant d’être présentés, mais également sur la séance précédente. Nous souhaitions
ainsi travailler la mémoire à court terme, pour favoriser l’encodage de manière active, et la
mémoire à long terme, pour ne pas perdre les connaissances précédemment acquises.
4/ Pour évaluer les compétences pratiques, c’est-à-dire la relation entre les demandes et
64
5 et 6/ J’ai réalisé des entretiens semi-dirigés avec les généralistes de Sillé-le-Guillaume
3 Résultats
première séance de formation. Trois relances ont été effectuées par mail et SMS, en cas de
Entre 12 et 14 mois après la première formation, j’ai mené des entretiens semi-dirigés
avec 5 des généralistes (anonymisés de A à E) sur les 8 participants. L’un n’a pas répondu car
n’utilisant pas la téléexpertise par absence de compte adéquat. Trois relances ont été
effectuées par mail et SMS pour les autres. J’ai également mené des entretiens semi-dirigés
avec tous les dermatologues requis via la plateforme Qimed pour les demandes de
2020 à décembre 2021. Le nombre de participants était compris entre 5 et 8 à chaque séance,
pour une moyenne de 6 généralistes à chaque séance, soit un taux de participation de 75%.
65
3.1.2 Utilisation de la dermoscopie
3.1.2.1 Equipement
Lors de la 3e séance de formation, 5 dermoscopes avaient été acquis dans la MSP (4
3.1.2.2 Fréquence
A 10 mois, 3 généralistes déclaraient utiliser la dermoscopie plusieurs fois par semaine,
1 moins d’une fois par semaine et 1 moins d’une fois par mois, soit une proportion de 60%
20%
20% 60%
3.1.2.3 Confiance
Leur note de confiance en la dermoscopie pour le diagnostic de lésions cutanées était
de 7,2/10 et leur note de confiance en leur propre capacité à faire un diagnostic de lésion
66
3.1.2.4 Indications
Tous les généralistes ont répondu utiliser essentiellement la dermoscopie pour les
lésions pigmentées, et plus précisément « avant tout pour les lésions pigmentées du corps, le
visage, c’est plus difficile » (C). D’autres usages ont été mentionnés pour des lésions suspectes
non mélanocytaires : « je m’en sers pour les lésions pigmentées, essentiellement, plus que
dans les baso ou les kératoses actiniques, mais ça m’arrive aussi » (A) mais également pour
les corps étrangers « tu sais, je l’utilise aussi quand les gens viennent pour des échardes, ou
des corps étrangers… je sors ma loupe, je regarde avant, puis une fois que j’ai extrait je
contrôle d’avoir tout retiré […] pour les tiques aussi, je peux l’utiliser » (E)
un doute sur une kératose, je regarde et je confirme que c’est bien ça » (B), « ça me permet
souvent de me faire une idée quand cliniquement eh ben on sait pas trop » (A) ), « absolument
toujours si j’ai une suspicion de malignité » (E). Son utilisation peut changer le degré de
certitude : « parfois cliniquement on se dit, oui, ça peut-être ça, et puis au dermoscope on est
sûr » (A), bien que la clinique reste prépondérante : « « cela dit, si cliniquement ça ne me plait
pas, même si je suis un peu rassuré par la dermoscopie, je demande un avis » (A).
3.1.3 Téléexpertise
3.1.3.1 Ratio d’adressage
Le ratio déclaré d’adressage en téléexpertise après utilisation de la dermoscopie est très
plupart du temps je ne fais pas de demande de téléexpertise, parce que je suis sûr que c’est :
une kératose séborrhéique, ou un angiome, ou alors un naevus typique » (B), « c’est typique
67
3.1.3.2 Remplissage des demandes
Tous les praticiens ont répondu qu’ils joignaient désormais une photo de dermoscopie à
toutes les demandes de téléexpertise pour des lésions pigmentées, mais aussi « si c’est pour
quelque chose de suspect, j’envoie toujours une photo clinique et une photo dermoscopique
maintenant » (C). Par contre, ce n’est pas le cas pour les lésions inflammatoires : « je n’envoie
Les éléments déclarés comme renseignés systématiquement par les généralistes dans
les demandes de téléexpertise sont dans l’ensemble des réponses : l’identité, le siège, l’aspect
profession. Les seuls critères retrouvés strictement à chaque entretien sont cependant
Du point de vue des dermatologues, les éléments qui manquent le plus souvent dans
La qualité des photos reçues de manière générale était définie comme très hétérogène d’un
[recommandations pour la téléexpertise] : une photo globale, une photo rapprochée avec si
possible une échelle, une photo de dermoscopie en immersion. Il faut aussi bien cadrer et
Tous ont répondu que l’ajout d’une photo de dermoscopie les aidait dans leur prise en
68
3.1.3.3 Satisfaction et améliorations à envisager
La totalité des généralistes sont satisfaits de la téléexpertise, mettant en avant la
rapidité et une orientation adéquate : « oui je suis satisfait, on a une réponse extrêmement
meilleur adressage, et on a des prises en charges plus adaptées et plus rapides » (D),
« D’abord c’est très rapide ! Et puis pour le patient c’est parfait, il est orienté d’emblée vers la
bonne prise en charge, on surveille, il voit le dermatologue ou exérèse directement » (E). Par
ailleurs, la téléexpertise prend une dimension pédagogique : « en plus on apprend des trucs,
Qimed avait été choisie principalement pour son étendue sur le territoire des Pays-de-la-Loire
son manque d’ergonomie selon les appareils pour l’utiliser : « « Qimed c’est plutôt facile sur
ordinateur, mais pas optimisé sur téléphone » (D), parfois de manière discordante « ça
manque d’ergonomie, on ne peut pas classer comme on veut, et c’est compliqué à utiliser sur
l’ordinateur » (C).
reste celle du premier envoi, même si un complément d’information est donné après, donc si
on laisse passer la demande elle se retrouve en bas de la liste et on risque de pas y répondre »
(I). De plus, dermatologues comme généralistes regrettent qu’on ne puisse échanger sur un
dossier car la réponse du requis clôt la demande : « Il n’y a pas de moyen pour répondre au
dermatologue, tu sais des fois je voudrais juste remercier, ou j’ai juste une petite question,
mais non tu es obligé de créer une nouvelle demande. » (D), ce qui signifie également que
69
tout complément d’information demandé par le requis entraîne la rédaction d’une seconde
demande.
d’autres moyens de communication : « [Qimed] c’est plus long, sinon un message c’est vite
fait ! Qimed faut ouvrir, c’est long, il faut taper ses identifiants, il y a plus de choses à remplir…
je prends Qimed quand je pense qu’il faut une consultation dermato » (A).
reste plus pratique que de déranger le dermatologue au téléphone » (D), « ça prend du temps
mais ça permet d’en gagner après, c’est du temps utile parce qu’on a un meilleur adressage
12,7/20, soit un taux de réussite de 64%. Ce même questionnaire avait été soumis aux
(assistante), obtenant une moyenne de groupe de 18,1/20. Les effectifs sont trop réduits pour
effectuer un test statistique de comparaison, et nous n’attendions évidemment pas que les
confirmés. Par contre, le fait que le taux de réussite au quiz soit de 91% pour les
dermatologues reflète un niveau d’exigence élevé dans les questions soumises aux candidats.
70
Médecins généralistes présents : 5
Compte-rendu de la séance :
- Objectifs de thèse :
encourageant car il nous semblait un facteur décisif pour le bon déroulé de ce travail.
• Matériel : achat d’au moins un dermoscope par la MSP. Préconisation du Delta 20T
Heine car modèle de qualité avec un certain recul quant à son utilisation (employé au CHU de
Caen et au CHICAM). Je transmets une liste avec les différents revendeurs et les prix.
• Relevé de données :
71
- Temps d’échange et de discussion autour de ce projet. Exemple de verbatim : « C’est
Compte-rendu de la séance :
b. Logiciel de téléexpertise :
2) Demandes autour de la formation : Isabelle LEVY souhaite la réalisation par mes soins
laquelle je participerai.
Résultats du quiz de fin de séance : quiz effectué au fur et à mesure de la séance, sans
72
Compte-rendu de la séance :
1) Equipement
commun à la MSP).
éléments cliniques (critères ABCDE, règle du « vilain petit canard ») associés aux éléments
dermoscopiques. Favoriser l’association des deux démarches, pour ne pas tomber dans l’écueil
avis d’expert.
4) Excellent taux de réussite pour l’ensemble des participants. Rester cependant vigilant
à maintenir une rigueur dans la démarche diagnostique, afin d’éviter l’analyse par
Moyenne : 15,6/20
Compte-rendu de la séance :
73
J’insiste sur l’intérêt d’évaluer le nombre d’utilisations. J’envisage cependant de construire un
autre outil pour recueillir ces données. Je pense à des entretiens après quelques formations
pigmentées du visage.
Compte-rendu de la séance :
3) Dans leur pratique, les généralistes de Sillé continuent d’utiliser la dermoscopie pour
74
Compte-rendu de la séance :
a. Situation : Satisfaction des réponses lors des adressages par Qimed, mais
n’est pas fait dès la prise de photos, or le temps demandé pour l’adressage, bien que court
ii. Beaucoup de champs d’information à remplir pour les généralistes, dont ils ne
3) Cette séance était orientée sur la pratique courante en médecine générale et semble
avoir été appréciée des généralistes. Elle combinait rappel théoriques illustrés, conseils
pratiques et quiz à partir de cas cliniques : ce format semble très adapté aux attentes des
participants.
75
1) Point de vigilance : défaut de remplissage et l’adressage en dehors de la plateforme
choisie :
l’efficacité
individuel ponctuel en fin de formation. Cette solution nous semble d’autant plus pertinente
qu’elle permettra d’avoir une approche globale et non purement quantitative. Cela correspond
à notre vision initiale d’évaluer la mise en place d’un outil, c'est-à-dire la formation,
ressenti des généralistes quant à l’impact de cet outil dans leur qualité de soins, et leur
2) Points positifs :
a. Utilité manifeste de l’aide au dépistage pour les généralistes, qui répond à une
du long terme, déjà 10 mois après la première formation. Bons retours sur les
c. Bon niveau du groupe aux quiz de dermoscopie, avec une moyenne supérieure
à 12 depuis le début des formations. Le niveau de ces quiz est par ailleurs exigeant, se
76
basant sur des cas cliniques présentés en staff de dermatologie au CHU de Caen ou
Compte-rendu de la séance :
2) Nous avons cette fois axé la séance sur la prise en charge autant que sur le
diagnostic, de façon à mettre les participants en situation pratique. Nous souhaitions aussi
favoriser une démarche d’appréciation globale du patient, et non séparer sa lésion de tout
contexte.
3) En dépit des difficultés qu’ils peuvent exprimer pour l’analyse de ces lésions, très
ardues à diagnostiquer, les généralistes font preuve d’un bon niveau de maîtrise des
Verbatim humoristique :
« Ça m’arrangeait pas car je loupe le match France-Suisse, mais je suis venu quand même à
ta formation ! »
77
Résultats du quiz de fin de séance : quiz effectué au fur et à mesure de la séance, sans
Compte-rendu de la séance :
le praticien en difficulté en exigeant de lui un niveau de prise en charge d’un spécialiste. Cette
1) Nous avons abordé au cours de ces derniers mois de formation l’ensemble des lésions
Ce programme de formation tel que nous l’avions conçu touche donc à sa fin, ayant atteint son
objectif.
de formations ultérieures, qui incluraient dans une proportion plus importante la clinique (en
2) Les adressages via Qimed restent peu nombreux, par contre les entretiens individuels
sont très favorables à la formation reçue, et l’usage du dermoscope est très fréquent.
78
Il existe d’autres plateformes, comme Omnidoc, dont l’usage parait plus simple pour le
requérant comme pour le requis. Cependant, les dermatologues du CHM ont choisi de traiter
toutes leurs demandes de téléexpertise par Qimed uniquement, ce qui freine un changement
éventuel.
Compte-rendu de la séance :
1) Moment très convivial d’échanges, tant dans sa partie officielle qu’après le concours
lui-même.
2) Les résultats furent globalement très bons, avec pour le groupe de Sillé-le-Guillaume
un résultat de 12,7/20, sur un panel de questions regroupant, de manière non exhaustive, des
bénignes, ainsi que des lésions rares telles que l’acanthome à cellules claires.
3) La soirée fût clôturée par une sympathique remise des prix et des discussions très
enrichissantes sur la pratique de chacun, ainsi que des discussions fertiles sur des outils de
79
4 Discussion
de dermoscopie sur une période aussi prolongée. Il a permis l’achat de matériel améliorant les
enseignement de la dermoscopie sur une longue durée permet de pérenniser cette pratique
sur le long terme. Cet ancrage réussi de la dermoscopie en pratique courante de médecine
générale constituait l’enjeu principal de mon travail. La formation que nous avons mise en
place a été très appréciée par les généralistes, avec un taux de participation se maintenant
élevé dans le temps. Les facilités d’accès (formations délivrées sur le lieu de travail, après les
Les résultats des évaluations objectives d’acquisition des compétences théoriques ont été
satisfaisants. Les formulations d’hypothèse et les discussions au cours des séances ont permis
entretiens ont témoigné de cette analyse en deux temps (observation à l’œil nu puis analyse
dermoscopique).
Ces entretiens ont également montré une satisfaction réciproque des généralistes et
dermatologues concernant les échanges par téléexpertise. Du point de vue des spécialistes
reconnue, de manière consensuelle, favorable au parcours de soins. Elle était décrite comme
Des pistes d’amélioration ont été évoquées par les généralistes, comme par les
employée lors de cette thèse. Des suggestions pratiques pour l’ajout des photos, le classement
80
des demandes, les options de réponse et le suivi des dossiers ont été exprimées. Les
plateformes d’expertise devront s’adapter aux besoins des utilisateurs au cours des prochaines
années.
n’avons pu effectuer une partie des analyses envisagées, du fait d’un nombre insuffisant de
Le relevé de données d’adressage a été rendu difficile par l’utilisation des moyens de
Nous n’avons pas proposé de groupe contrôle dans la mise en place de cette étude. La
de la diversité du programme proposé. Cela reste néanmoins une perspective pour un travail
ultérieur. De plus, l’échantillon était trop petit pour y appliquer des tests statistiques.
En s’appropriant cet outil, les généralistes doivent aussi intégrer l’examen cutané de l’ensemble
de la peau dans leur champ de compétences, afin d’améliorer ce dépistage. Cet examen
s’appuie sur un raisonnement clinique rigoureux avec, dans un premier temps, la description
dermoscopique aide à étayer ou réfuter les hypothèses précédentes, mais peut en produire de
81
La dermoscopie est donc un bon moyen pour le généraliste de renouer avec l’ensemble
clinique étant indispensables pour générer les hypothèses initiales, qui déterminent ensuite
l’usage du dermoscope.
Notre formation, telle que nous l’avons proposée (c'est-à-dire des séances répétées à
intervalles réguliers, richement illustrées et évaluées par des quiz), pourrait devenir la base
d’un programme d’enseignement pour d’autres MSP en France. Mon souhait est de sensibiliser
une large part des médecins généralistes à la dermatologie, notamment dans une optique de
dépistage.
sur des pratiques (photographies) et sur un langage (description sémiologique) communs, est
permettent une téléexpertise de qualité, encourageant les échanges entre ces deux spécialités,
avec un bénéfice de formation pour l’adresseur, ainsi que du temps gagné pour le requis et le
sémiologiques précis sont nécessaires au premier examinateur, qui peut alors formuler des
hypothèses étayées, au-delà du simple « coup d’œil », bien souvent trompeur. La description
amène à demander ou non une téléexpertise. De plus, l’examen dynamique d’une lésion peut
82
contenir plus d’informations qu’une photographie, statique par essence, et il est nécessaire de
renforçant la capacité diagnostique du généraliste, elle aide à adresser à bon escient, ce qui
représente une réduction de coût dans le système de soins (réduction des déplacements, de
soins.
dans les départements faiblement dotés comme l’Orne ou la Sarthe. Le Conseil Départemental
décision d’installation des nouveaux médecins. Ainsi, on peut espérer un effet boule-de-neige
permettent des prises en charges précoces de cancers cutanés. Cette précocité est primordiale
pour le patient sur le plan pronostique, mais impacte aussi directement les possibilités de prise
en charge par les dermatologues, pour l’ensemble des patients. En effet, plus les cancers sont
développés, plus le rythme de surveillance est rapproché. Cet accroissement de la «file active»
limite les rendez-vous disponibles pour examiner de nouveaux patients, dont les pathologies
peuvent à leur tour s’aggraver, et ainsi créer un cercle vicieux, avec une augmentation des
Renforcer les compétences de dépistage des généralistes permet donc une optimisation
des disponibilités des dermatologues, réunissant les différents médecins vers un même but :
83
4.4 Plaidoyer pour une autre vision du médecin généraliste
J’aimerais proposer une vision du généraliste, parmi d’autres possibles. Nous pouvons
cartographier la plupart des spécialités médicales selon deux axes, l’un horizontal
organique
Sur cette représentation, nous pouvons situer les spécialités médicales selon qu’elles
soient principalement liées à un organe ou à une temporalité. Pour illustrer une « spécialité
risque, l’équilibre de traitements pour l’insuffisance cardiaque, mais également pour l’infarctus
aigu du myocarde. Pour illustrer une « spécialité temporelle » : les urgentistes se spécialisent
dans l’expression aiguë d’un ensemble de maladies d’organes. Les deux peuvent être
confrontés à des infarctus, leurs deux activités se rencontrent ponctuellement pour une
84
Les généralistes n’appartiennent pas aux spécialités d’organe, mais plutôt aux
spécialités temporelles. Bien qu’ils puissent être amenés à rencontrer toutes les maladies, à
tous les stades de développement, leur quotidien repose rarement sur l’extrême gravité, mais
sur la prévention et le suivi, l’avant et l’après. Je pense qu’une partie d’entre eux pourrait se
initiale des pathologies, lorsqu’elles sont les plus accessibles à un traitement. Les mesures
actuelles de dépistage des cancers attendent du médecin généraliste de multiples rôles, avec
pour constante sa connaissance des patients et sa capacité à communiquer avec eux. Il peut
simplement donner et expliquer la réalisation d’un test (dépistage du cancer colo-rectal), mais
aussi maîtriser un geste (palpation mammaire pour le dépistage du cancer du sein ; frottis
devant lui un domaine d’expertise à s’approprier : la prévention de premier recours. Parmi les
Outre le bénéfice de santé publique, j’y vois la possibilité d’élever chaque médecin à
son plus haut niveau de compétences. Le généraliste apportera aux patients l’étendue de ses
connaissances, lui dont le métier est fondé sur la diversité des champs nosologiques. Le
dermatologue offrira quant à lui la précision pour dénouer les cas épineux, valorisant
pleinement la profondeur de son expérience sur les pathologies cutanées. Chacun pourra de
cette manière accomplir le mieux possible la mission attribuée par sa formation. Cette notion
Enfin, la dermoscopie offre des algorithmes clairs pour guider le raisonnement médical,
85
un champ nosologique parfois délaissé. Entre aimer et connaître existe un lien étroit.
chacun, pour le bénéfice de tous. Il s’agit d’établir un réseau de confiance, fondé sur un
apprentissage.
5 Conclusion
Ce travail de thèse a permis d’incorporer la dermoscopie, ainsi que son utilisation pour
le-Guillaume.
dermatologues, ainsi qu’à améliorer le parcours de soins pour tous, médecins comme patients.
prévention des médecins généralistes en France, et accroître leur autonomie dans le dépistage
de premier recours.
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90
7 Liste des figures
Figure 1 ..................................................................................................................... 15
Figure 2 ..................................................................................................................... 16
Figure 3 ..................................................................................................................... 30
Figure 4 ..................................................................................................................... 37
Figure 5 ..................................................................................................................... 44
Figure 6 ..................................................................................................................... 46
Figure 7 ..................................................................................................................... 66
Figure 8 ..................................................................................................................... 84
Photographie 1 ........................................................................................................... 25
Photographie 2 ........................................................................................................... 26
Photographie 3 ........................................................................................................... 26
Photographie 4 ........................................................................................................... 43
Photographie 5 ........................................................................................................... 46
Photographie 6 ........................................................................................................... 46
Photographie 7 ........................................................................................................... 48
Photographie 8 ........................................................................................................... 48
Photographie 9 ........................................................................................................... 50
Photographie 10 ........................................................................................................ 50
Photographie 11 ........................................................................................................ 52
91
Photographie 12 ........................................................................................................ 52
Photographie 13 ........................................................................................................ 54
Photographie 14 ........................................................................................................ 54
Photographie 15 ........................................................................................................ 57
Photographie 16 ........................................................................................................ 57
Photographie 17 ........................................................................................................ 60
Photographie 18 ........................................................................................................ 60
Photographie 19 ........................................................................................................ 62
Photographie 20 ........................................................................................................ 62
Tableau I .................................................................................................................. 20
Tableau II .................................................................................................................. 22
92
1.4.2 Facteurs de risque du mélanome .......................................................................20
1.4.3 Phototypes cutanés ..........................................................................................21
1.4.4 Les recommandations de dépistage cutané .........................................................23
1.5 Démographie médicale et relation entre les partenaires médicaux ............ 29
1.5.1 Démographie ...................................................................................................29
1.5.2 Rôle du généraliste ...........................................................................................30
1.5.3 Relations entre généralistes et spécialistes en ville et à l’hôpital............................31
1.6 Téléconsultation et téléexpertise ................................................................. 32
1.6.1 Législation et définitions ...................................................................................32
1.6.2 Télédermatologie .............................................................................................32
2 POPULATION ET METHODE .......................................................................... 35
2.1 Population .................................................................................................... 35
2.2 Critères de jugement : ................................................................................. 35
2.3 Outils et méthodologie pédagogiques .......................................................... 36
2.3.1 Achat de dermoscope .......................................................................................36
2.3.2 Choix d’algorithme ...........................................................................................36
2.3.3 Téléexpertise et choix de plateforme ..................................................................39
2.3.4 Déroulement de la formation .............................................................................40
2.4 Méthodologie d’évaluation et recueil des données ...................................... 62
3 RESULTATS ................................................................................................... 65
3.1 Auto-questionnaire et entretiens semi-dirigés ............................................ 65
3.1.1 Participation des généralistes et satisfaction vis-à vis de la formation ....................65
3.1.2 Utilisation de la dermoscopie .............................................................................66
3.1.3 Téléexpertise ...................................................................................................67
3.2 Résultats des quiz ........................................................................................ 70
3.3 Restitution des séances de formation .......................................................... 70
3.3.1 Séance 1 : Introduction à la dermoscopie (9/07/2020) ........................................70
3.3.2 Séance 2 : Lésions pigmentées (10/09/2020) .....................................................72
3.3.3 Séance 3 : Lésions mélanocytaires (7/12/20) .....................................................72
3.3.4 Séance 4 : Lésions pigmentées du visage (4/01/21) ............................................73
3.3.5 Séance 5 : Structures vasculaires (15/02/21) .....................................................74
3.3.6 Séance 6 : Rappels (19/04/21)..........................................................................74
3.3.7 Séance 7 : Diagnostiquer un mélanome – Approfondissement (28/06/2021) ..........77
3.3.8 Séance 8 : Kératose actinique, carcinome épidermoïde et Bowen (2/11/21) ...........78
3.3.9 Séance 9 : Challenge dermoscopique inter-pôles par équipes (9/12/21) ................79
4 DISCUSSION ................................................................................................ 80
4.1 Forces et faiblesses ..........................................................................................80
4.2 Dermoscopie et dermatologie en médecine générale .................................. 81
4.3 Relations entre généralistes et dermatologues ........................................... 82
4.4 Plaidoyer pour une autre vision du médecin généraliste ............................. 84
5 Conclusion .................................................................................................... 86
6 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 86
7 LISTE DES FIGURES ..................................................................................... 91
93
8 LISTE DES PHOTOGRAPHIES ........................................................................ 91
9 LISTE DES TABLEAUX ................................................................................... 92
10 TABLE DES MATIERES .................................................................................. 92
11 ANNEXES ...................................................................................................... 94
11 Annexes
Annexe 1 :
In situ In situ I
Localisé ≤ 0.75 mm II
≥ 1.5 mm IV
du site primitif
muscle ou localisations
métastatiques
94
Annexe 2 :
Nom du généraliste :
Mois de l’examen
(chiffre ou lettres)
Annexe 3 :
☐ Non
☐ Quelques-uns
☐ La plupart
☐ Tous
95
3/ A combien estimez-vous votre confiance dans la dermoscopie en général pour
totale.
satisfaction totale.
6/ Commentaires et suggestions :
Annexe 4 :
(Pour vous rassurer, pour chercher des signes de malignité, pour se former, par curiosité…)
5/ Quels sont les éléments que vous renseignez systématiquement dans les demandes de
téléexpertise ?
96
7/ Quels sont les retours du dermatologue au généraliste sur son adressage ?
Annexe 5 :
1/ Quels sont les éléments indispensables devant être renseignés dans une demande de
téléexpertise ?
2/ Quels sont les éléments qui manquent le plus souvent dans une demande de téléexpertise ?
4/ Est-ce que les photos de dermoscopie reçues sont d’une qualité suffisante ?
5/ Est-ce que l’ajout d’une photo de dermoscopie prise par les généralistes vous aide dans
votre PEC ?
97
General practitioners training to the dermoscopy in a health area
Inclusion and assessment of the Multidisciplinary Group Practice
at Sillé-le-Guillaume (Sarthe)
Keywords: general practice; general practitioner; MGP; Multidisciplinary Group Practice; dermatology;
dermatologist; dermoscopy; dermatoscopy; dermoscope; dermatoscope; tele-expertise;
teleconsultation; prevention; health care pathway.
RIOULT Guillaume
Formation des généralistes à la dermoscopie dans un territoire de santé
Inclusion et évaluation de la Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP)
de Sillé-le-Guillaume (Sarthe)
Introduction : La dermoscopie, technique non invasive, améliore le dépistage des cancers Introduct
RÉSUMÉ
cutanés, particulièrement le mélanome. Elle est très peu employée par les généralistes
cancers cu
français malgré ses bénéfices et son accessibilité, contrairement à certains pays comme
l’Australie. Répondant au manque de dermatologues, le Dr Sabine PEDAILLES (dermatologue généralist
au Centre Hospitalier d’Alençon-Mamers) enseigne le dépistage dermoscopique depuis 2020
certains p
à des généralistes, paramédicaux et pharmaciens ornais. Associé à la téléexpertise, ce
transfert de compétences améliore réseau et parcours de soins. Sabine PED
Ma thèse a pour but d’évaluer la formation des généralistes à la dermoscopie, combiné à la
dépistage
téléexpertise. Pour cela, nous avons inclus les généralistes de la Maison de Santé
Pluriprofessionnelle (MSP) de Sillé-le-Guillaume dans le programme du Dr PEDAILLES. pharmacie
Méthodes : Nous avons délivré une formation dermoscopique aux généralistes, avec quiz réseau et
illustrés, en 9 séances sur 18 mois. Par une méthode mixte quanti-qualitative, des quiz sur
Ma thèse a
cas cliniques ont évalué l’acquisition de compétences dermoscopiques ; puis des auto-
questionnaires et entretiens semi-dirigés ont évalué le maintien de l’usage de la dermoscopie à la téléex
dans la pratique courante des généralistes, leur satisfaction concernant la formation et leur
Pluriprofes
degré de confiance dans leurs capacités diagnostiques. J’ai effectué des entretiens semi-
dirigés complémentaires avec des dermatologues téléexperts, pour une approche globale de Méthodes
l’usage de la dermoscopie dans le réseau de soins de la MSP de Sillé-le-Guillaume.
quiz illustr
Résultats : Les généralistes se sont investis en achetant 5 dermoscopes. Le taux de
participation aux séances de formation était en moyenne de 75%, avec une note de des quiz s
satisfaction globale de 9,6 sur 10. A 10 mois, 60% des répondants utilisaient la dermoscopie
puis des
plusieurs fois par semaine. Tous les généralistes et dermatologues étaient satisfaits de la
téléexpertise avec ajout de photos de dermoscopie. Les entretiens semi-dirigés identifient la l’usage de
rapidité des réponses et le raccourcissement des délais (avant un éventuel rendez-vous avec
concernan
le spécialiste) comme des améliorations notables des soins. La formation proposée
correspondait aux attentes des participants.
Analyse : Cette formation au long cours a permis d’implanter durablement la dermoscopie
dans la pratique courante des généralistes de la MSP de Sillé-le-Guillaume. L’adjonction de la
dermoscopie à l’examen cutané et aux demandes de téléexpertise améliore le parcours de
soin du point de vue des généralistes et des dermatologues.