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Introduction
Les mélanocytes situés à la base de l’épiderme produisent des mélanosomes qui sont transférés aux kératinocytes
pour assurer la pigmentation de l’épiderme et sa photoprotection contre les rayons ultraviolets.
Les mélanosomes, organites apparentés aux lysosomes sont le lieu de synthèse et de stockage d’un pigment, la
mélanine.
Trois enzymes principales de la mélanogenèse ont été identifiées : la tyrosinase et les tyrosinases related proteins 1
et 2.
De nombreux facteurs de régulation de la mélanogenèse sont impliqués (ultraviolets, hormones mélanotropes,
cytokines, etc)
Intérêt
Mieux connaître les bases génétiques de la photoprotection mélanique de la peau
Identifier de nombreuses cibles potentielles pour de futures stratégies thérapeutiques des hypermélanoses et des
hypomélanoses cutanées
Les mélanocytes ont pour précurseurs les mélanoblastes, cellules dérivées de la crête neurale.
Les crêtes neurales sont deux structures transitoires situées à la partie dorsale du tube neural, d’où dérivent outre
les mélanocytes, plusieurs lignées cellulaires telles que des cellules de soutien du système nerveux, certains
neurones (ganglions spinaux, ganglions entériques), les cellules de la médullosurrénale et certaines cellules
osseuses et mésenchymateuses du squelette facial
Les
Les mélanoblastes vont aussi coloniser certaines structures oculaires (choroïde, stroma ciliaire et irien), auditives
(organe vestibulaire, strie vasculaire du canal cochléaire) et nerveuses (leptoméninges)
Seuls les mélanocytes de l’épithélium pigmenté de la rétine, qui dérivent de l’ectoderme neuronal de la partie
antérieure du tube neural empruntent une voie différente
La différenciation des mélanoblastes en mélanocytes, qui se traduit par l’acquisition de la morphologie dendritique
et de la synthèse de mélanine, se produit chez l’homme entre la 8ème et la 14ème semaine de gestation. Elle
s’effectue sous le contrôle des voies Wnt/β-caténine et Notch et de certains gènes
Compartiment épidermique
Distribution
Les patients atteints de Vitiligo ont une expression de CCN3 et de DDR1 diminuée dans les zones lésionnelles par
rapports aux zones péri-lésionnelles
Le défaut d’adhésion des mélanocytes associé à un stress induirait un détachement des mélanocytes de la lame
basale. Ils subiront ensuite une migration trans-épidermale par le mouvement de renouvellement de l’épiderme et
se retrouveront dans les couches supérieures de l’épiderme pour être éliminés par desquamation ce qui aboutirait
à leur disparition et à la dépigmentation
Compartiment folliculaire :
Le bulge du follicule pileux contient des cellules souches mélanocytaires et des cellules souches kératinocytaires
- Epidermal Stem Cell (ESC) : intervient dans la phase anagène du
cycle pilaire et permet la repigmentation de l’épiderme
interfolliculaire en cas de blessure et la régénérescence de la
population cellulaire des glandes sébacées
- Melanocyte Stem Cell (MelSC) : Cellules ovalaires présentant
l’antigène de surface DCT/Pax3, s’associent aux ESC pour assurer la
pigmentation cutanée et pilaire. Se différencient en cellules à fort
index mitotique qui constituent les futures cellules matricielles.
Elles migrent et occupent les niches vacantes de l’épiderme et
deviennent des mélanocytes bien différenciés si stimuli
- Neural Crest Stem Cell (NCSC) : dont l’antigène de surface est le (Twist-SLUG-SOX10). Elles peuvent se
différencier en S100 et mélanocytes
Les glandes sudoripares et l’épiderme interfolliculaire contiennent des cellules souches mélanocytaires
Les mélanosomes ont une morphologie différente selon le type de pigments synthétisés
Durant la synthèse des mélanines, les mélanosomes subissent une maturation morphologique classée en 4 stades
évolutifs selon l’aspect observé en microscopie électronique
Les mélanosomes proviennent de la voie des endosomes qui donne aussi les lysosomes. Ils résultent de la fusion
entre des vésicules de l’appareil de Golgi et les vésicules du réticulum endoplasmique que génère la Pmel17
La mélanogenèse débute par la formation d’organites non pigmentés ou pré-mélanosomes (stade 1 et 2).
A partie du stade 3, il y’a activation par la tyrosinase de la synthèse de mélanines, ce qui donne cet aspect opaque
à la matrice des mélanosomes
Après avoir atteint la pointe des dendrites, les mélanosomes sont transférés aux kératinocytes grâce à un
processus de cytophagocytose des extrémités dendritiques par les kératinocytes.
Dans les kératinocytes, les mélanosomes sont contenus dans des lysosomes secondaires et se distribuent ainsi
- Les mélanosomes de grande taille sont isolés : c’est l’apanage des phénotypes foncés
- Les mélanosomes de petite taille s’organisent en complexes : c’est l’apanage des phénotypes clairs
Les mélanosomes, organites apparentés aux lysosomes, sont le lieu de synthèse et de stockage d’un pigment, la
mélanine. Les propriétés physicochimiques de la mélanine sont utilisées pour les classer en deux grands types, les
eumélanines et les phaeomélanine
La mélanogenèse résulte d’une succession de réactions catalysées par différentes enzymes dont les mieux
caractérisées sont la tyrosinase, la TRP-1 et la TRP-2. Cette synthèse a pour substrat un acidé aminé, la tyrosine, qui
est transformé successivement en 3-4 dopa, puis en dopaquinone sous l’action de la tyrosinase. Les voies de
synthèse divergent ensuite, impliquant TRP-1 et TRP-2 dans l’eumélanogenèse et l’incorporation de dérivés soufrés
dans la phaeomélanogenèse.
La tyrosinase est codée par le locus albino présent sur le chromosome 11, sa mutation conduit au phénotype
clinique de l’albinisme oculo-cutané de type 1
La TRP-1 est codée par le locus Brown du chromosome 9. Sa mutation conduit à l’AOC type 3 où la formation de
mélanine est plutôt marron que noire
Régulation de la mélanogenèse
- Facteurs génétiques
130 gènes interviennent au cours des différents stades de la mélanogenèse
o Embryogenèse du mélanocyte (C-Kit)
o Synthèse des enzymes régulatrices de la mélanogenèse
o Production des enzymes constitutives des mélanosomes
o Transport des mélanosomes
o Transfert des mélanosomes aux kératinocytes
o Transport du cuivre et de la tyrosine
- Rayons UV
o Les UVA et les UVB sont les principaux stimulants de la mélanogenèse, directement sur les
mélanocytes et indirectement sur les kératinocytes par des agents activateurs de la
mélanogenèse
Effet direct :
Activation de la tyrosinase + activation de la transcription néosynthèse de
mélanine
Augmentation de la taille et du nombre des mélanocytes
Accroissement du transfert de mélanosomes
Type 1 : peau blanche, brûle toujours, ne bronze Type 4 : peau mate, brûle peu, bronze toujours bien
jamais
Type 2 : peau blanche, brûle facilement, bronze peu et Type 5 : peau brune, brûle rarement, bronze
avec difficulté intensément
Type 3 : peau blanche, brûle peu, bronze Type 6 : peau brun foncé à noire, ne brûle jamais,
progressivement bronze intensément et profondément
- De façon directe comme un filtre solaire inerte en diffractant et/ou réfléchissant le rayonnement UV.
Lors d’une irradiation, les mélanosomes vont se regrouper (phénomène de capping) au-dessus du
noyau des kératinocytes et des mélanocytes, protégeant ainsi l’ADN de la cellule
- De façon indirecte en neutralisant les radicaux libres et autres espèces chimiques réactives (ions
superoxydes) induites par les UV susceptibles d’induire des altérations cellulaires (eumélanines photo-
protectrices / phaeomélanines non photo-protectrices)
Les mélanocytes expriment à leur surface les molécules HLA de classe II, jouent le rôle de cellules présentatrices
d’antigène, et sécrètent des cytokines inflammatoires : TNFα et Interleukine.
Applications pathologiques :
- Hypermélanoses
o Génétiques
Hyperpigmentations épidermiques :
Ephélides
Taches café-au-lait
Naevus spilus
Hyperpigmentations dermiques :
Tache mongolique (taches gris-bleutées chez le nouveau-né)
Naevus d’Ota
Hypermélanose au niveau du visage, des conjonctives ou des muqueuses aéro-
digestives
o Associées à des troubles endocriniens
Insuffisance surrénalienne périphérique
Syndrome de Cushing : striations érythémato-violacées
Mélasma (augmentation des oestrogènes et de la progestérone au cours de la
grossesse)
o Tumorales
Mastocytose
Acanthosis nigricans
Mélanome
Naevus
o Par agents physiques + chimiques
Physiques :
Radiothérapie : hyperpigmentation sur les zones exposées
Erythème des chaufferettes : exposition chronique à la chaleur
Traumatismes répétés
Médicamenteuses :
Erythème pigmenté fixe
o Infectieuses et parasitaires
Endocardite infectieuse
Paludisme
Amibiase
Pityriasis versicolor
o Carentielles
Avitaminose A
Anémie de Biermer
Maladie de Whipple
o Métaboliques
Hémochromatose : teint gris sur les zones découvertes et les plis
Maladie de Wilson : hyperpigmentation des membres inférieurs
Maladie de Gaucher : hyperpigmentation du visage
- Hypomélanoses
o Génétiques :
Albinisme : absence partielle ou totale de la synthèse de tyrosine
Vitiligo : disparition progressive des mélanocytes
Sclérose tubéreuse de Bourneville : taches hypopigmentées en feuille de sorbier
o Associées à des troubles endocriniens
Diabète juvénile
Hyperthyroïdie
Hypoandrogénie
o Par agents physiques ou chimiques
Phénols – Mercure – Arsenic – Peroxyde – Dermocorticoïdes
o Infectieuse
Lèpre – Pityriasis versicolor