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THÈSE
pour le
UTILISATION DE L’ÉCHELLE DE
HAMILTON DANS LA PRISE EN
CHARGE DE LA DÉPRESSION EN
SOINS PRIMAIRES DANS LE MAINE
ET LOIRE, LA SARTHE ET LA
MAYENNE
Enquête épidémiologique à visée descriptive
(NB : si la thèse est rédigée en anglais,
indiquer ici le titre en anglais et en français)
Membres du jury
Monsieur Le Professeur Éric CAILLIEZ | Président
Madame le Docteur Emmanuelle GRANDIN | Directrice
Madame le Docteur Christine TESSIER-CAZENEUVE | Membre
Monsieur le Docteur Thibaut PY | Membre
Soutenue publiquement le :
11 juillet 2019
ENGAGEMENT
DE NON PLAGIAT
Nous, soussignés BEN HAMIDA Soufiane et PERRIN Anthony
déclarons être pleinement conscients que le plagiat de documents ou d’une
partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet,
constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée.
En conséquence, nous nous engageons à citer toutes les sources que nous avons utilisées pour écrire cette thèse.
MAÎTRES DE CONFÉRENCES
ANGOULVANT Cécile Médecine Générale Médecine
ANNAIX Véronique Biochimie et biologie moléculaires Pharmacie
BAGLIN Isabelle Chimie thérapeutique Pharmacie
BASTIAT Guillaume Biophysique et biostatistique Pharmacie
BEAUVILLAIN Céline Immunologie Médecine
BELIZNA Cristina Médecine interne Médecine
BELLANGER William Médecine générale Médecine
BELONCLE François Réanimation Médecine
BENOIT Jacqueline Pharmacologie Pharmacie
BIERE Loïc Cardiologie Médecine
BLANCHET Odile Hématologie ; transfusion Médecine
BOISARD Séverine Chimie analytique Pharmacie
CAPITAIN Olivier Cancérologie ; radiothérapie Médecine
CASSEREAU Julien Neurologie Médecine
CHEVAILLER Alain Immunologie Médecine
CHEVALIER Sylvie Biologie cellulaire Médecine
CLERE Nicolas Pharmacologie / physiologie Pharmacie
COLIN Estelle Génétique Médecine
DERBRE Séverine Pharmacognosie Pharmacie
DESHAYES Caroline Bactériologie virologie Pharmacie
FERRE Marc Biologie moléculaire Médecine
FLEURY Maxime Immunologie Pharmacie
FORTRAT Jacques-Olivier Physiologie Médecine
HAMEL Jean-François Biostatistiques, informatique médicale Médicale
HELESBEUX Jean-Jacques Chimie organique Pharmacie
HINDRE François Biophysique Médecine
JOUSSET-THULLIER Nathalie Médecine légale et droit de la santé Médecine
LACOEUILLE Franck Biophysique et médecine nucléaire Médecine
LANDREAU Anne Botanique/ Mycologie Pharmacie
LEBDAI Souhil Urologie Médecine
LEGEAY Samuel Pharmacocinétique Pharmacie
LE RAY-RICHOMME Anne- Pharmacognosie Pharmacie
Marie
LEPELTIER Elise Chimie générale Pharmacie
LETOURNEL Franck Biologie cellulaire Médecine
LIBOUBAN Hélène Histologie Médecine
MABILLEAU Guillaume Histologie, embryologie et Médecine
cytogénétique
MALLET Sabine Chimie Analytique Pharmacie
MAROT Agnès Parasitologie et mycologie médicale Pharmacie
MAY-PANLOUP Pascale Biologie et médecine du développement Médecine
et de la reproduction
MESLIER Nicole Physiologie Médecine
MOUILLIE Jean-Marc Philosophie Médecine
NAIL BILLAUD Sandrine Immunologie Pharmacie
PAILHORIES Hélène Bactériologie-virologie Médecine
PAPON Xavier Anatomie Médecine
PASCO-PAPON Anne Radiologie et imagerie médicale Médecine
PECH Brigitte Pharmacotechnie Pharmacie
PENCHAUD Anne-Laurence Sociologie Médecine
PIHET Marc Parasitologie et mycologie Médecine
PY Thibaut Médecine Générale Médecine
RINEAU Emmanuel Anesthésiologie réanimation Médecine
RIOU Jérémie Biostatistiques Pharmacie
ROGER Emilie Pharmacotechnie Pharmacie
SAVARY Camille Pharmacologie-Toxicologie Pharmacie
SCHMITT Françoise Chirurgie infantile Médecine
SCHINKOWITZ Andréas Pharmacognosie Pharmacie
SPIESSER-ROBELET Pharmacie Clinique et Education Pharmacie
Laurence Thérapeutique
TANGUY-SCHMIDT Aline Hématologie ; transfusion Médecine
TESSIER-CAZENEUVE Médecine Générale Médecine
Christine
TRZEPIZUR Wojciech Pneumologie Médecine
AUTRES ENSEIGNANTS
AUTRET Erwan Anglais Médecine
BARBEROUSSE Michel Informatique Médecine
BRUNOIS-DEBU Isabelle Anglais Pharmacie
CHIKH Yamina Économie-Gestion Médecine
FISBACH Martine Anglais Médecine
O’SULLIVAN Kayleigh Anglais Médecine
PAST
CAVAILLON Pascal Pharmacie Industrielle Pharmacie
LAFFILHE Jean-Louis Officine Pharmacie
MOAL Frédéric Pharmacie clinique Pharmacie
ATER
FOUDI Nabil Physiologie Pharmacie
KILANI Jaafar Biotechnologie Pharmacie
WAKIM Jamal Biochimie et chimie biomoléculaire Médecine
AHU
BRIS Céline Biochimie et biologie moléculaire Pharmacie
CHAPPE Marion Pharmacotechnie Pharmacie
LEBRETON Vincent Pharmacotechnie Pharmacie
CONTRACTUEL
VIAULT Guillaume Chimie organique Pharmacie
A notre jury de thèse :
De la part d’Anthony
Merci à Soufiane, pour avoir partagé ce travail de thèse, je suis content d’avoir vécu ça avec toi
Merci à Marie, tu me rends si heureux, j’ai une chance inouïe de t’avoir à mes côtés
Merci à ma sœur, pour ces heures passées au téléphone et son soutien infaillible, et Oliver, Elia et Milo
Merci ma mère et Jeff, qui m’ont toujours soutenu et encouragé durant toutes ces années d’études
Merci à mon père, qui malgré la distance m’a toujours soutenu et conseillé
Merci à Grand papa et Grand maman, votre soutien m’est extrêmement précieux
Merci à ma grand-mère d’être fière de moi,
Merci à toute ma famille, en Suisse et en France (cousines, tontons, tatas)
Merci à ma belle-famille, en particulier Chantal et Philippe, pour votre écoute et votre patience
Merci à Pluch (from TS) et Alex, vous êtes parfaits, ne changez rien. Ah si en fait, venez à Quimper
Merci à Coski mon collègue et ami et Claire, from Djibouti, il va falloir sortir le Champ’
Merci à mes collègues de MC, c’est un plaisir de travailler avec vous
Merci à tous mes amis, Brestois, Angevins, Nantais, Gouesnachais, Douarnenistes, Aixois, Vietnamiens.
De la part de Soufiane :
Merci à Anthony sans qui cette thèse n’aurait jamais vu le jour. Et merci d’avoir maintenu le cap !
Merci à Elsa d’être là auprès de moi et de son soutien.
Merci à Rose pour ses « BaBa » et ses câlins.
Merci à ma mère grâce à qui j’en suis là. Le phare dans la nuit. Omi zeina
Merci à ma mammick.
Merci à ma famille, Mouna, Mehdi, les cousines et cousins. Et pour tous les bons moments.
Merci à mes amis. Des gars sûrs. Ils se reconnaîtront.
3. RÉSULTATS ....................................................................................................................................................... 22
4. DISCUSSION ..................................................................................................................................................... 34
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................. I
ANNEXES.......................................................................................................................................................... 1
- Recherches bibliographiques
Perrin Anthony
- Recherches bibliographiques
11
INTRODUCTION
La dépression est une pathologie très fréquente en médecine générale. Le médecin
traitant est bien souvent le premier recours face à la détresse psychologique de ses
patients. C'est une pathologie complexe, tant pour son diagnostic que pour sa prise
en charge. Afin d’aider le médecin dans sa démarche diagnostique, des
consultations dédiées existent. Le médecin peut alors utiliser différentes échelles
psychiatriques. Nous avons choisi de nous focaliser sur l’échelle de Hamilton
(HDRS).
Dans un premier temps, nous nous attarderons sur les données épidémiologiques,
les définitions, et nous verrons la place du médecin généraliste face à cette
pathologie.
Dans un second temps, nous aborderons l’étude réalisée en 2018 auprès des
médecins du Maine et Loire, Mayenne et de Sarthe.
Enfin nous commenterons l’ensemble de nos résultats.
1.1. Épidémiologie
La dépression représente un enjeu majeur de santé publique. Elle concernerait 350
millions de personnes dans le monde. Selon l’enquête baromètre santé réalisé en
2017(1)17/05/2019 14:19:00 la prévalence de l’épisode dépressif caractérisé
(EDC) était de 8,2% de la population étudiée ( 14520 actifs occupés en France
métropolitaine) au cours des 12 derniers mois. Les femmes ont une ont une
prévalence d’EDC deux fois plus élevées que les hommes. Un niveau de revenu plus
faible est associé à un risque plus important d’EDC.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)(2) en 2006 la dépression est la
première cause d'incapacité et de morbidité dans le monde. Elle serait responsable
de 800000 décès par suicide par an dans le monde(3). En France, l'enquête ANAPED
2005(4) révèle que 18% des personnes interrogés ont présenté un EDC au cours
de leur vie. Près de la moitié de l'échantillon a vécu une période d'au moins 2
semaines de tristesse ou de perte d'intérêt au cours de sa vie.
Les troubles du comportement ou maladie mentale (dont la dépression est
prépondérante) ont aboutis à 17929 décès en 2010 en France selon l’Institut
National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) (5). Le
12
retentissement des symptômes sur le quotidien (devenu l'un des critères du
Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders (DSMV)) est important. 76%
des épisodes de tristesse ou d'anhédonie sont accompagnées d'un retentissement
sur le quotidien(4). L'enjeu est de taille pour le médecin généraliste. Seule un peu
plus de la moitié des cas est dépisté par le médecin généraliste (6). Cela s’explique
en partie par la complexité et la diversité de présentation de cette pathologie, et
par une certaine stigmatisation sociale des personnes dépressives, limitant le
recours aux soins.
De nombreuses définitions ont été développées pour poser le diagnostic de
dépression et faciliter le diagnostic du médecin.
1.2. Définitions
La dépression est un terme générique, qui répond à plusieurs définitions.
Selon l'OMS(7), la dépression est « un trouble mental courant, caractérisé par la
tristesse, la perte d'intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de faible
estime de soi, des troubles du sommeil ou de l'appétit, d'une sensation de fatigue
et d'un manque de concentration. ». Cette définition fait appel à plusieurs critères,
dont certains sont subjectifs, et elle ne permet pas d'établir un cadre
nosographique.
Le DSM V(8) propose un ensemble de critères, permettant de poser le diagnostic
d'Épisode Dépressif Caractérisé, définit par :
A. Au moins 5 des symptômes suivants doivent avoir été présents
pendant une même période d'une durée de 2 semaines et avoir
représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur ;
au moins 1 des symptômes est soit une humeur dépressive, soit une
perte d'intérêt ou de plaisir.
- Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque
tous les jours, signalée par le sujet ou observé par les autres (ex. pleurs)
- Diminution marquée de l'intérêt et du plaisir pour toutes les activités
pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le
sujet ou observée par les autres)
13
- Perte ou gain de poids significatif en l'absence de régime (ex.
modification du poids corporel en 1 mois excédant 5%), ou diminution
de l'appétit presque tous les jours
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours
- Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours
(constatés par les autres, non limités à un sentiment subjectif de
fébrilité ou de ralentissement intérieur)
- Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou
inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas
seulement se faire grief ou se sentir coupable d'être malade)
- Diminution de l'aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision
presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres)
- Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir),
idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou
plan précis pour se suicider
B. Il n'y a jamais eu d'épisode maniaque ou hypomaniaque
C. Les symptômes traduisent une souffrance cliniquement significative
ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans
d’autres domaines importants.
D. L’épisode ne répond pas aux critères du troubles schizo-affectif et ne
se superpose pas à une schizophrénie, à un trouble schizophréniforme,
à un trouble délirant ou à une autre trouble psychotique.
E. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques
directs d’une substance (ex. une substance donnant lieu à abus, un
médicament), ou d’une affection médicale générale (ex. hypothyroïdie).
14
L'American Psychiatric Association (APA) (9) définit elle, L'épisode Dépressif Majeur
par :
A. Les symptômes 1 et/ou 2 sont obligatoires et il faut réunir 5 critères
ou plus pour une durée supérieure ou égaler à 2 semaines :
- Humeur dépressive présente quasiment toute la journée, presque tous
les jours, rapportée de façon subjective, ou par les observations de
l’entourage.
- Réduction marquée de l’intérêt ou du plaisir dans toutes, ou presque,
les activités, quasiment toute la journée, presque tous les jours
- Perte de poids significative en l’absence de régime, ou gain de poids
significatif, ou réduction ou augmentation de l’appétit presque tous les
jours.
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
- Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours
(objectivable par l’entourage)
- Fatigue ou manque d’énergie quasi quotidien.
- Sentiment d’indignité́, ou de culpabilité́ excessive ou inappropriée (qui
peut être délirant), presque tous les jours.
- Réduction des capacités réflexives ou de concentration, ou indécisions
quasi quotidiennes.
- Pensées récurrentes autour de la mort, idéation suicidaire récurrente
sans ou avec élaboration d’un plan ou tentative de suicide.
B. La symptomatologie est responsable d’une détresse cliniquement
significative ou une détérioration du fonctionnement social,
professionnel ou tout autre domaine fonctionnel important.
C. L’épisode n’est pas attribuable aux effets physiologiques d’une
substance ou à une autre pathologie médicale.
D. Le trouble n’est pas mieux expliqué par un trouble schizo-affectif,
une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant, ou
un autre trouble du spectre de la schizophrénie et autres troubles
psychotiques spécifiés et non spécifiés.
E. Il n’y a jamais eu d’épisodes maniaque ou hypomane.
15
La définition de l'APA utilise le terme « Majeur » qui est traduit de l'anglo-saxon, et
ne qualifie pas l'intensité de l'épisode dépressif, d'où les critères de la Classification
Internationale des Maladies (CIM 10) (10), qui définit l'Épisode Dépressif
Caractérisé par :
A. L’épisode présente une durée d’au moins deux semaines.
B. Le sujet présente au moins deux des trois symptômes suivants :
- Humeur dépressive à un degré́ nettement anormal pour le sujet,
présente pratiquement toute la journée et presque tous les jours, dans
une large mesure non influencée par les circonstances, et persistant
pendant au moins deux semaines ;
- Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour des activités
habituellement agréables
- Réduction de l’énergie ou augmentation de la fatigabilité́.
C. Présence d’au moins un des symptômes suivants pour atteindre un
total d’au moins quatre symptômes :
- Perte de la confiance en soi ou de l’estime de soi ;
- Sentiments injustifiés de culpabilité́ ou culpabilité́ excessive et
inappropriée ;
- Pensées récurrentes de mort ou idées suicidaires récurrentes, ou
comportement suicidaire de n’importe quel type ;
- Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer (signalée par le
sujet ou observée par les autres), se manifestant, par exemple, par une
indécision ou des hésitations ;
- Modification de l’activité́ psychomotrice, caractérisée par une agitation
ou un ralentissement (signalée ou observée) ;
- Perturbation du sommeil de n’importe quel type ;
- Modification de l’appétit (diminution ou augmentation) avec variation
pondérale correspondante.
16
de l'activité́. Il existe une altération de la capacité́ à éprouver du plaisir, une perte
d'intérêt, une diminution de l'aptitude à se concentrer, associées couramment à
une fatigue importante, même après un effort minime. On observe habituellement
des troubles du sommeil et une diminution de l'appétit. Il existe presque toujours
une diminution de l'estime de soi et de la confiance en soi et, fréquemment, des
idées de culpabilité́ ou de dévalorisation, même dans les formes légères. L'humeur
dépressive ne varie guère d'un jour à l'autre ou selon les circonstances et peut
s'accompagner de symptômes dits « somatiques », par exemple d'une perte
d'intérêt ou de plaisir, d'un réveil matinal précoce, plusieurs heures avant l'heure
habituelle, d'une aggravation matinale de la dépression, d'un ralentissement
psychomoteur important, d'une agitation, d'une perte d'appétit, d'une perte de
poids et d'une perte de la libido. Le nombre et la sévérité́ des symptômes
permettent de déterminer trois degrés de sévérité́ d'un épisode dépressif : léger,
moyen et sévère. »
L’épisode dépressif léger est défini par au moins 2 ou 3 des précédents symptômes,
accompagnés d’un sentiment de détresse, mais sans affecter ses activités
habituelles.
L’épisode dépressif moyen est lui définit par au moins 4 de ces symptômes, et un
retentissement sur les activités habituelles.
L’épisode dépressif sévère est défini par plusieurs des symptômes sus cités d’une
manière marquée et pénible (avec typiquement une perte de l’estime de soi et des
idées de dévalorisation et de culpabilité). Ce dernier est subdivisé en « avec ou sans
symptômes psychotiques ».
17
les étapes de la prise en charge. Elle a été modifiée à plusieurs reprises. La version
la plus utilisée est celle composée d'un questionnaire à 17 items, pouvant être
réalisée sous forme d'auto ou d'hétéro questionnaire.
Son but n'est pas diagnostic, mais permet une évaluation de la sévérité de la
dépression. Un score inférieur à 7 indique l'absence de dépression, un score compris
entre 7 et 17 indique une dépression légère, entre 18 et 24 une dépression
modérée, et au-delà de 25, une dépression sévère.
Nous avons choisi de nous intéresser à cette échelle en particulier car elle est la
plus utilisée dans les études(11) (pour l'inclusion de patients). Elle est employée de
manière universelle presque comme gold standard dans l'évaluation de la
dépression(12).
Il existe toutefois d'autres échelles, dont voici une liste non exhaustive :
- L'Échelle de Dépression de Montgomery et Asberg (MADRS pour Montgomery-
Asberg Depression Rating Scale)
- L’Inventaire de Dépression de Beck (ou BDI pour Beck Depression Inventory)
- Le Patient Health Questionnaire for Depression and Anxiety (PHQ-9)
- L’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale)
- L'Échelle de Dépression Gériatrique (ou GDS pour Geriatric Depression Scale),
spécifique à la personne âgée.
18
un psychiatre, et 24,8% un psychologue. Cette étude met en évidence que plus
d'un patient sur deux ayant consultés un psychiatre (58%) ou un psychologue
(55,1%) ont également consultés un médecin généraliste. 67% des médecins de
ville sont confrontés à des patients présentant un état dépressif toutes les
semaines.
Seuls 37,2% des personnes présentant un EDM et ayant consulté un médecin
généraliste reçoivent un traitement adéquat (défini par un antidépresseur et/ou une
psychothérapie durant au moins 6 mois) contre 65,1% chez les personnes ayant
recours à un psychiatre. Le chiffre global est alarmant en France. Seulement 21%
des personnes ayant présenté un Épisode Dépressif Caractérisé ont eu un
traitement adéquat.
Selon l'assurance maladie, la France est le deuxième pays Européen en termes de
consommation de psychotropes. Cela représente 16% des dépenses totales en
santé (22,6 milliards d'euros) en 2011(14).
L'assurance maladie met à disposition ces échelles psychiatriques pour aider les
praticiens à mieux prendre en charge ces pathologies. Celui-ci pourra utiliser la
cotation de la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) correspondante,
à savoir ALQP003 (69,12euros), une fois par an et par patient.
2. MATÉRIEL ET MÉTHODE
2.1. Type de l’étude
L'étude avait pour objectif principal de faire un état des lieux de l'utilisation de
l'échelle de dépression de Hamilton par les médecins généralistes.
19
Les Objectifs secondaires étaient :
- D’évaluer les situations dans lesquelles le médecin trouve pertinente son
utilisation
- D’évaluer l'impact de son utilisation sur la prise en charge
- D’évaluer les freins à son utilisation
2.3. Méthodologie
Nous avons utilisé la plateforme Google Forms pour envoyer les questionnaires. Les
adresses mails ont été recueillies via les conseils de l'ordre des médecins. Le mail
contenait le lien vers Google Forms et une brève explication de notre étude. Les
réponses sont anonymes.
Pour des raisons techniques, (difficulté d'obtention des adresses mails) nous
n'avons pas envoyé la totalité des questionnaires en même temps. La période
d'inclusion des questionnaires s’étend du 12 février 2018 (date du premier envoie)
au 25 avril 2018 (date de la dernière relance)
Après avoir vérifié chacun des questionnaires, nous avons inclus ceux
correspondants à nos critères d'inclusion et d'exclusion dans un tableur Excel. Les
réponses ont été codées et intégrées aux colonnes des questions correspondantes.
Nous avons choisi le logiciel BiostaTGV pour réaliser une analyse statistique uni
variée. Le test de Chi2 a été utilisé pour comparer les variables qualitatives
nominales.
Les réponses libres ont également été incluses, et recopiées dans les colonnes
correspondantes. Les réponses similaires ont été regroupées selon leur pertinence
statistique.
21
3. RÉSULTATS
Nous avons obtenu 198 adresses mails de médecins généralistes en Sarthe, 354 en
Maine et Loire (via les Conseils Départementaux de l’Ordre des Médecins (CDOM)),
et le département de Mayenne ne nous a pas communiqué les adresses mails, mais
a transféré notre mail aux médecins directement. Il n’est pas possible de déterminer
précisément le nombre de questionnaires reçus par les médecins généralistes
(systèmes de protections informatiques sur les mails groupés). Nous avons opté
pour des réponses anonymes, afin de maximiser le taux de réponse. Il nous est
impossible de savoir dans quel département chacun des médecins répondeurs
travaillent.
Notre étude à recueillie 212 questionnaires. 5 questionnaires ont été exclus car
comportaient des incohérences ou des réponses incomplètes, nous amenant au
nombre de 207 questionnaires exploitables.
Oui
38%
Non
62%
22
3.1.1. Motifs d’utilisation
Nous avons ensuite interrogé les médecins quant à l'utilisation qu'ils en faisaient.
La principale raison évoquée est de faire accepter le diagnostic au patient, et dans
la même proportion pour évaluer la sévérité des symptômes (principale fonction de
cette échelle). Ensuite, ils l'utilisent comme aide à la décision thérapeutique (mise
en route d'un traitement, hospitalisation, orientation vers un spécialiste), puis en
cas de difficulté diagnostic, pour le suivi de l'épisode dépressif.
59 59
46
30 29 11
67,1% des médecins utilisent l’HDRS plusieurs fois par an, 25,3% l'utilisent
plusieurs fois par mois, 2,5% seulement l'utilisent plusieurs fois par semaines.
67,5
23
3.1.3. Support
Nous nous sommes ensuite intéressés au support sur lequel les médecins l'utilisent.
43% des médecins utilisent un site internet pour faire réaliser l'échelle de Hamilton,
38% utilisent le logiciel de leur cabinet, 25% utilisent un document papier, et 10%
sur un document créé spécialement pour cela.
43
38
25
10 0
Oui
14%
Non
86%
24
3.1.5. Estimation du temps de consultation
Non
Oui
75% des médecins affirment que l'utilisation de l'échelle de Hamilton modifie leur
prise en charge, 25% affirment que cette dernière n'a pas d'impact sur leur prise
en charge.
Non
25%
Oui
75%
25
Parmi les 59 médecins qui affirment modifier leur prise en charge suite à l'utilisation
de l'échelle de Hamilton, 90% indiquent que l'échelle a un impact sur la mise en
route d'un traitement, médicamenteux ou non, 37% sur le suivi, 34% modifient
leur thérapeutique, 22% l'utilisent pour décider de l'orientation ou vers un
spécialiste, et enfin, 12% s'aident de l'échelle pour une décision d'hospitalisation
ou non.
90
37 34 22 12 2
Lors de cette étude, nous avons demandé aux différents médecins s'ils utilisaient
la cotation CCAM quand ils effectuaient l'échelle de Hamilton : 63 le font, soit 79,7%
contre 20,3% qui n'utilise pas la cotation spécifiquement dédiée.
Non
20%
Oui
80%
Nous avons ensuite interrogé les médecins n'utilisant pas l'échelle pour en connaître
les freins.
26
Oui
38% Non
62%
47% d'entre eux considèrent que l'interrogatoire est plus adapté que l'échelle, 43%
trouvent qu'elle prend trop de temps, 32% déclarent ne pas la connaître, 7% enfin
ne croient pas en son efficacité.
49
43
35
7 6.7 5.3
Interrogatoire Trop Ne la connait pas Ne croit pas en Autre Utilisation d'une
plus adapté chronophage son efficacité autre
échelle/aide
diagnostic
Parmi les réponses autres, nous avons regroupés les réponses similaires aux choix
du questionnaire. Nous avons pu faire ressortir une proposition qui ne figurait pas
dans les choix : L’utilisation d’une autre échelle ou méthode diagnostic. 2 médecins
déclarent utiliser la CIM 10, 3 médecins l’échelle de Beck et 3 médecins l’échelle
MADRS.
27
Groupe A Groupe B P
n= 79 n=128 value
Avant
17(21,5%) 27(21,1%)
1990
Années
20(25,3%) 29(22,6%)
1990
Année de thèse 0,40
Années
27(34,2%) 35(27,4%)
2000
Années
15(19%) 37(28,9%)
2010
Semi
Mode d’exercice 19(24%) 58(45,3%) <0,05
rural
Une fois
par 50(63,3%) 77(60,2%)
semaine
Une fois
0 4(3,1%)
par an
Autres 0 3(2,3%)
28
Sur les 207 questionnaires retenus, 102 ont été complétés par des femmes, contre
105 par des hommes.
Femme Homme
49% 51%
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle, 45,6% sont des femmes contre 51,6%
dans le groupe des médecins n’utilisant pas l’échelle.
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle de Hamilton, 54,4% sont des hommes
contre 48,4% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle.
Il n’a pas été trouvé de différence significative entre ces 2 groupes.
La population a été répartie en année d'obtention de thèse, ainsi, 4 groupes ont été
établis :
44 médecins ont obtenu leur thèse avant les années 1990
49 médecins ont obtenu leur thèse dans les années 1990
62 médecins ont obtenu leur thèse dans les années 2000
52 médecins ont obtenu leur thèse dans les années 2010
Avant 1990
2000-2010
1990-2000
Après 2010
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle 21,5% ont soutenu leur thèse avant les
années 90, contre 21,1% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle,
29
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle 25,3% dans les années 90 contre 22,6%
dans le groupe n’utilisant pas l’échelle,
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle 34,2% dans les années 2000 contre 27,4%
dans le groupe n’utilisant pas l’échelle,
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle 19% dans les années 2010 contre 28,9%
dans le groupe n’utilisant pas l’échelle.
Il n'a pas été trouvé de différence significative entre les 2 groupes étudiés en
fonction de l’année d’obtention de la thèse.
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle de Hamilton 34,2% exercent en milieu
rural contre 26,6% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle de Hamilton,
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle de Hamilton, 24% en milieu semi rural
contre 45,3% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle de Hamilton,
Parmi les médecins qui utilisent l’échelle de Hamilton 41,8% en milieu urbain contre
28,1% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle de Hamilton.
Une différence significative a été retrouvée concernant le mode d'exercice semi
rural.
23 médecins sur 207 ont reçu une formation complémentaire en psychiatrie soit
11,1%.
Oui
11%
Non
89%
30
Parmi les médecins utilisant l’échelle de Hamilton 14% ont reçu une formation
complémentaire en psychiatrie, contre 9% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle
de Hamilton.
Parmi les médecins utilisant l’échelle de Hamilton 86% n’ont pas reçu de formation
contre 91% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle de Hamilton.
Il n'a pas été trouvé de différence significative entre les 2 groupes.
Oui Non
49% 51%
Parmi les médecins utilisant l’échelle de Hamilton, 46,9% ont déclaré avoir un
correspondant (psychiatre) d'accès facile ou un CMP accessible contre 50,8% dans
le groupe n’utilisant pas l’échelle de Hamilton.
Parmi les médecins n’utilisant pas l’échelle de Hamilton 49,2% ont déclaré ne pas
avoir de correspondant (psychiatre) d'accès facile ou de CMP accessible contre
53,1% dans le groupe utilisant l’échelle de Hamilton.
Il n'a pas été retrouvé de différence significative entre ces 2 groupes
31
Nous avons interrogé les médecins sur la fréquence à laquelle ils étaient confrontés
au diagnostic de dépression.
61% déclarent être confrontés toutes les semaines au diagnostic de dépression
35% déclarent y être confrontés tous les mois
2% tous les ans
2% ont donnés une réponse autre
120 médecins utilisaient une ou des échelles dans d'autres domaines que la
psychiatrie soit 57,9%.
Non
Oui 42%
58%
32
Parmi les médecins utilisant l’échelle de Hamilton 77,2% utilisent des échelles dans
d’autre spécialités contre 46% dans le groupe n’utilisant pas l’échelle de Hamilton.
Les médecins utilisant des échelles dans d’autres spécialités utilisaient
significativement plus l’HDRS.
Nous avons regroupé la liste des différentes échelles utilisées par les médecins dans
d’autres spécialités.
53
42
32 29
24 23 21
11
7
Les autres échelles utilisées non répertoriées dans ce graphique sont : orthopédie
(3), urologie (3), nutrition (3), pédiatrie (2), endocrinologie (2), soins palliatifs
(2), infectiologie (1), oncologie (1), hépato-gastro-entérologie (1), gynécologie
(1), handicap (1) et tutelle (1).
33
4. DISCUSSION
4.1. Médecins utilisant l’HDRS
4.1.1. Utilisation de l’HDRS
Nous avons vu que parmi les 207 médecins interrogés, 79 ont déclaré utiliser
l’échelle de Hamilton, soit 38,2%. Ce résultat se rapproche de celui trouvé dans des
études similaires de médecine générale. Dans la première, réalisée en Picardie en
2015(15) 31,5% des médecins généralistes utilisaient des échelles psychiatriques
de la dépression. Sur ces 31,5%, la majorité utilisaient l’échelle de Hamilton
(77,6%).
Une seconde étude, réalisée en Haute Normandie en 2017(16), retrouve une
utilisation spécifique de cette de l’échelle de Hamilton par 63% des médecins
connaissant l’échelle. Ce dernier chiffre n’est pas comparable étant donné qu’il
intègre uniquement les médecins connaissant l’échelle de Hamilton, et que dans
notre étude, la question était posée à tous les médecins généralistes, connaissant
ou non cette échelle.
Une étude sur l’utilisation des principaux scores prédictifs par les médecins du
réseau sentinelle(17) retrouve une utilisation à 65% de l’HDRS. Cette différence
peut être en partie expliquée par un biais de sélection (médecins exclusivement du
réseau sentinelle). Dans une étude réalisée sur les psychiatres et psychologues
cliniciens Coréens(18) ceux-ci utilisaient une échelle de dépression dans 70% des
cas où leur patient présentait des symptômes dépressifs, et dans environ 44% des
cas où leur patient avait d’autres symptômes que ceux de la dépression.
59% des médecins interrogés utilisent l’échelle de Hamilton pour évaluer la sévérité
des symptômes. L’HDRS est validée pour l’évaluation de la sévérité des symptômes
dépressifs. Ce résultat nous montre une bonne utilisation de ce score par les
médecins généralistes. Dans l’étude réalisée en Picardie en 2015, 75,9% des
médecins utilisant des échelles psychiatriques le font pour établir la sévérité de
l’EDC. Nous n’avons pas d’explication quant à cette différence.
34
La même proportion (59%) des médecins généralistes utilisent l’HDRS pour faire
accepter le diagnostic à leurs patients. Sur ce point-là, il semble que le score
supplante la relation médecin malade. Dans la thèse réalisée en Picardie, ce chiffre
est de 43,1%.
Parmi les médecins utilisant l’HDRS, 46% le font pour s’aider dans la décision
thérapeutique au sens large (à la prescription médicamenteuse, à l’hospitalisation,
en passant par l’orientation à un spécialiste). Dans la partie qualitative de l’enquête
réalisée auprès des médecins du réseau sentinelle, les scores Mini Mental State
Examination (MMSE) et HDRS semblent être un prérequis obligatoire avant
d’adresser leur patient à un spécialiste.
Pour 30% des médecins généralistes, l’HDRS est utile en cas de difficulté diagnostic.
Ce chiffre montre encore une fois la difficulté de prise en charge de cette pathologie.
Selon une étude de 2014(19) l’HDRS ne peut pas se substituer à la CIM-10 pour
poser le diagnostic d’EDC. Il en est de même selon les recommandations de l’HAS
2017, son but ne doit pas être diagnostic(20)
La dépression est une pathologie dont la prise en charge est longue, et pour laquelle
le suivi est primordial. Parmi les médecins utilisant l’HDRS, 29% le font pour le suivi
de la dépression. Il aurait été intéressant d’interroger les médecins sur la
reproduction de cette échelle dans le temps, avec les adaptations de prise en charge
que cela peut impliquer.
Parmi les réponses libres, 7 médecins (soit 9%) ont mentionné la cotation CCAM
comme motif d’utilisation. Malgré son manque de significativité statistique, ce
chiffre mérite d’être souligné. Il est abordé de manière plus spécifique par la suite.
Parmi les 38% de médecins généralistes utilisant l’échelle, seulement 2,5% s’en
servent plusieurs fois par semaine. Ceci est faible compte tenu la fréquence la
35
pathologie. L’étude du réseau de médecins sentinelle retrouve une utilisation des
scores prédictifs par 75% des médecins généralistes dans leur pratique quotidienne
(c’est-à-dire au moins un score par jour), mais seulement 6% pour l’HDRS
spécifiquement.
25,3% des médecins l’utilisent plusieurs fois par mois, et plus de 67% l’utilisent
plusieurs fois par an. Ce dernier chiffre est à relativiser. La majorité des médecins
déclarant utiliser l’HDRS, le font moins d’une fois par mois. Nous verrons dans la
deuxième partie de la discussion quels sont les freins à son utilisation.
L’étude réalisée en Picardie en 2015 retrouve des chiffres similaires. 3,4% des
médecins interrogés déclaraient l’utiliser plusieurs fois par semaine, 22,4%
plusieurs fois par mois, et 74,2% plusieurs fois par an.
Dans l’étude réalisée en Haute Normandie en 2017, plus de 50% des médecins
connaissant l’HDRS l’utilisaient rarement voire jamais.
4.1.4. Support
13,9% des médecins généralistes utilisant l’HDRS la font réaliser par leurs patients
à son domicile. Il n’existe malheureusement pas de donnée dans la littérature à ce
sujet. Proposer son utilisation à domicile par le patient pourrait peut-être limiter
l’aspect chronophage de cette échelle.
36
4.1.6. Temps de consultation
Nous avons interrogé les médecins sur l’impact de l’HDRS au niveau de leur prise
en charge de la dépression. Pour 74,7% d’entre eux, l’utilisation de l’HDRS aboutit
à une modification de leur prise en charge.
Parmi ceux-ci, 90% déclarent que l’HDRS a un impact sur l’instauration d’un
traitement (médicamenteux ou non), 37% sur le suivi de l’efficacité (thérapeutique)
et 34% déclarent modifier leur prescription suite à la réalisation de l’HDRS.
Selon une étude de 2008(23), les anxiolytiques sont les premiers psychotropes
prescrits en France. Dans cette étude, parmi les patients chez qui le médecin a
diagnostiqué un EDC, 60% ont reçu un traitement antidépresseur et un
anxiolytique. Une plus large utilisation de l’HDRS pourrait améliorer la prise en
charge médicamenteuse de l’EDC.
La décision d’orienter un patient vers un spécialiste (psychiatre) est influencé par
la réalisation de l’HDRS pour 22% des médecins l’utilisant. Enfin, 12% des médecins
utilisent l’échellent de Hamilton pour décider d’une hospitalisation ou non.
Ces chiffres semblent montrer une certaine efficacité de l’HDRS, ou au moins une
influence dans la prise de décision du médecin.
Une étude réalisée sur la durée des traitements antidépresseurs en France retrouve
que plus de 75% des patients bénéficient d’un traitement antidépresseur pour une
durée inférieure à 6 mois. Ceci est loin des recommandations de prise en charge de
la dépression.
37
Selon une méta-analyse parue dans le Lancet en 2009 décrit un risque de sur-
diagnostic de la dépression(24).
Une plus large utilisation de l’HDRS pourrait réduire le risque de faux positif dans
le diagnostic de la dépression, et améliorer le suivi des patients sous
antidépresseur.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a mis en place une cotation spécifique pour le
score de dépression de Hamilton. Il s’agit du code ALQP003, réalisable une fois par
an par patient, pour une rémunération de 69,12 euros.
Dans notre étude, la grande majorité des médecins s’aidant de ce score utilisent la
cotation spécifique soit 79,5%. Dans l’étude des médecins du réseau sentinelle le
facteur financier est avancé pour justifier la plus large utilisation de l’HDRS comparé
à d’autres scores prédictifs. Face au caractère chronophage de ce test, la
rémunération semble compenser en partie le temps passé.
Sur l’ensemble des médecins ayant répondu à notre questionnaire, les freins les
plus importants sont la primauté de la clinique (47%), ainsi que l’aspect
chronophage (43 %). La relation médecin-patient reste au centre des
préoccupations.
Il s’agit d’une extrapolation, la question n’ayant pas été clairement posée dans ce
sens. Cela concorde avec des chiffres retrouvés dans des études similaires (16)
(45 % des médecins de l’étude réalisée en Normandie rapporte un aspect
impersonnel dans le HDRS, comportant un temps trop long associé au nombre
d’items).
Dans l’étude réalisée en 2015, 45,2 % des médecins interrogés rapportés l’aspect
chronophage comme frein à l’utilisation du HDRS, alors que 49,3 % rapportaient
38
l’argument d’une altération de la relation médecin-patient. Leur clinique suffisait à
se faire une idée de l’état dépressif de leurs patients. (16)
Le diagnostic de dépression peut être posé lors d’une consultation de médecine
générale sans utiliser de tests spécifiques (tels que l’HDRS). Le diagnostic est avant
tout clinique, faisant appel aux connaissances théoriques, empiriques ainsi qu’à
l’expérience de chaque praticien.
Le 3ème frein est la méconnaissance de cette échelle (32 %). Ils étaient 46,8 %
sur l’étude de 2014 à admettre ne pas connaître l’HDRS. (16)
Il semble y avoir un manque de formation des médecins généralistes en pathologies
psychiatriques (lors des études médicales, ainsi que des formations médicales
continue). Une étude réalisée en 2014 (25) rapporte un manque de formation
théorique lors du 3ème cycle d’étude médicale (au cours de l’internat) ainsi qu’un
trop faible nombre de terrain de stage de psychiatrie (proposé qu’en stage libre et
se focalisant trop souvent sur la prise en charge somatique).
Les Formations Médicales Continues (FMC) semblent insuffisantes et discordantes
par rapport aux attentes des Praticiens.
7 % des praticiens ne croient pas en l’efficacité du HDRS. Notre questionnaire ne
permet pas de ressortir les causes de cette impression d’inefficacité.
40
L’informatisation du cabinet ne s’avère pas être un élément discriminant dans
l’utilisation du HDRS dans notre étude (2 médecins non-informatisés). Le manque
de puissance de l’étude ne permet pas de réaliser des statistiques sur cette variable.
4.2.4. Correspondant/CMP
Notre étude montre des difficultés au recours à un avis spécialisé. 102 médecins
considèrent avoir un accès facile à un collègue psychiatre ou un CMP, (49,3 %).
Ceci montre un manque de communication entre spécialistes. Selon une thèse
réalisée à Angers en 2017, des outils existent pour améliorer cette communication
mais sont peu utilisés(27). Il manque d’outils dédiés à cet effet. Plusieurs travaux
tendent à le prouver (28) (29), s’intéressant à l’échange de données relatives à un
patient entre confrère.
41
Nous n’avons retrouvé aucune différence significative entre le groupe ayant un
accès facile à un correspondant et celui éprouvant plus de difficulté, quant à
l’utilisation du score Hamilton. Avoir un correspondant ne sensibilise pas à
l’utilisation de ce type d’échelles.
Nous pouvons poser l’hypothèse que la sensibilisation vient principalement par la
formation.
42
4.2.6. Utilisation d’autres échelles
43
négligeable dans la prise en charge de la dépression. Ils évoquent la possibilité
d’ouvrir la parole par la réalisation de ce test. Cela laisserait évoquer la nécessité
de le réaliser en présence du patient.
Par contre il n’est pas évoqué la prise de conscience de l’amélioration de l’état
psychique par le patient lui-même lors de la réalisation de ce test.
Il serait intéressant de réaliser une étude prenant en compte l’avis des patients
eux-mêmes pour déterminer le renforcement positif.
5. LIMITES DE L’ÉTUDE
5.1. Puissance
L’étude a recruté 207 médecins généralistes. Cet échantillon a été divisé en deux
groupes en fonction de l’utilisation ou non de l’HDRS. Ceci a comme conséquence
une diminution de la puissance de l’étude, et donc une diminution de la
significativité des résultats statistiques. Une étude de plus grande ampleur pourrait
corriger ce biais.
Afin de maximiser notre taux de réponses exploitables, nous avons choisi de poser
des questions obligatoires, et des questions à choix multiples. Ceci permet aux
médecins de répondre plus facilement et surtout plus rapidement que des questions
ouvertes. Cependant, cette méthode ne permet pas aux médecins d’être exhaustifs
dans leurs réponses.
Nous avons également utilisé des échelles de Likert afin d’obtenir une meilleure
homogénéité des réponses, ce qui a pour conséquence d’orienter les réponses de
certains médecins. Pour pallier ce biais, nous avons choisi de proposer une réponse
libre, que nous avons ensuite retranscrite dans les statistiques.
44
5.3. Non réponse
5.4. Sélection
6. Conclusion et ouverture
Le but de notre étude était d’évaluer l’utilisation de l’échelle de Hamilton en soins
primaires, dans les départements du Maine et Loire, de la Mayenne et de la Sarthe.
Nos résultats semblent concordants avec ceux retrouvés dans la littérature, avec
une utilisation pour 38% des généralistes ayant répondus. Par ailleurs, certains
résultats sont encourageants, notamment ceux sur l’impact au cours de la prise en
charge de cette échelle. La dépression étant une pathologie très fréquente, et
difficile à prendre en charge, s’appuyer sur cette échelle semble influer la
prescription du médecin.
Si une majorité des médecins s’aident d’échelles dans d’autres spécialités, la
psychiatrie n’est pas au premier plan. Ceci est peut-être dû au caractère intime de
cette pathologie. En effet, un des principaux freins à son utilisation est qu’elle se
réalise sous forme de questionnaire pouvant être perçu pour certains (patients
comme médecins) comme froid et distant.
Par ailleurs, si le caractère chronophage de l’HDRS est un frein à son utilisation, il
semble que la majorité des médecins utilisent la cotation CCAM dédiée, ce qui leur
45
permet de valoriser leur temps passé auprès de patients dépressifs. Une version de
l’HDRS à 7 items, plus courte que la version classique à 21 items pourrait faciliter
sa réalisation.
Il serait intéressant de réaliser une étude afin de savoir si les médecins généralistes
seraient plus enclins à utiliser une échelle moins longue, à savoir l’HDRS à 7 items.
46
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LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................................... 12
3. RÉSULTATS ................................................................................................................................................................... 22
4. DISCUSSION ................................................................................................................................................................. 34
4.1. Médecins utilisant l’HDRS .............................................................................................................................................................. 34
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................... I
ANNEXES .................................................................................................................................................................... 1
1. ÉCHELLE DE HAMILTON ................................................................................................................................................. 1
2. QUESTIONNAIRE ............................................................................................................................................................ 4
1. ÉCHELLE DE HAMILTON
1- Humeur dépressive (tristesse, sentiment d'être sans espoir, impuissant,
autodépréciation)
0 Absente.
1 Ces états affectifs ne sont signalés qui si l'on interroge le sujet.
2 Ces états affectifs sont signalés verbalement spontanément.
3 Le sujet communique ces états affectifs non verbalement (expression facile, attitude,
voix, pleurs).
4 Le sujet ne communique pratiquement que ses états affectifs dans ses
communications spontanées verbales et non verbales.
2- Sentiments de culpabilité́
0 Absents.
1 S'adresse des reproches à lui-même, a l'impression qu'il a causé́ un préjudice à des
gens.
2 Idées de culpabilité́ ou ruminations sur des erreurs passées ou des actions
condamnables.
3 La maladie actuelle est une punition. Idées délirantes de culpabilité́.
4 Entend des voix qui l'accusent ou le dénoncent et/ou a des hallucinations visuelles
menaçantes.
3- Suicide
0 Absent
1 A l'impression que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.
2 Souhaite être mort ou équivalent : toute pensée de mort possible dirigée contre lui-
même.
3 Idées ou gestes de suicide.
4 Tentatives de suicide.
0 Pas de difficulté́.
1 Se plaint de difficultés éventuelles à s'endormir.
2 Se plaint d'avoir chaque soir des difficultés à s'endormir.
0 Pas de difficulté́.
1 Le malade se plaint d'être agité ou troublé pendant la nuit.
2 Il se réveille pendant la nuit.
6- Insomnie du matin
0 Pas de difficulté́.
1 Se réveille de très bonne heure le matin mais se rendort.
2 Incapable de se rendormir s'il se levé.
7- Travail et activités
0 Pas de difficulté́.
1 Pensées et sentiments d'incapacité́, fatigue ou faiblesse se rapportant à des activités
professionnelles ou de détente.
2 Perte d'intérêt pour les activités professionnelles ou de détente, décrite directement
par le malade ou indirectement par son apathie, son indécision et ses hésitations.
3 Diminution du temps d'activité́ ou diminution de la productivité́.
4 A arrêté́ son travail en raison de sa maladie actuelle.
9- Agitation
0 Aucune.
1 Crispations, secousses musculaires.
2 Joue avec ses mains, ses cheveux...
3 Bouge, ne peut rester assis tranquille.
4 Se tord les mains, ronge ses ongles, arrache ses cheveux, se mord les lèvres...
0 Aucun trouble.
1 Symptômes légers (par ex. une tension subjective, irritabilité́, perte de concentration)
2 Symptômes modérés (par ex. la personne se soucie de problèmes mineurs)
3 Symptômes sévères (par ex. une appréhension apparente apparait dans l’expression
faciale et la parole)
4 Symptômes très invalidants (par ex. la personne exprime une peur sans que l’on pose
de questions)
0 Absente.
1 Discrète.
2 Moyenne.
3 Grave.
4 Frappant le sujet d'incapacité́ fonctionnelle.
12- Symptômes somatiques gastro-intestinaux
0 Aucun.
1 Perte d'appétit mais mange sans y être poussé. Sentiment de lourdeur abdominale.
2 A des difficultés à manger en l'absence d'incitations. Demande ou besoins de laxatifs,
de médicaments intestinaux.
0 Aucun.
1 Lourdeur dans les membres, dans le dos ou la tête. Douleurs dans le dos, céphalées,
douleurs musculaires, perte d'énergie et fatigabilité́.
2 Si n'importe quel symptôme est net.
0 Absents.
1 Légers.
2 Sévères.
15- Hypochondrie
0 Absente.
1 Attention concentrée sur son propre corps.
2 Préoccupations sur sa santé.
3 Plaintes fréquentes, demandes d'aide.
4 Idées délirantes hypochondriaques.
5- Vous arrive-t-il de faire réaliser cette échelle par le patient à son domicile ?
Une seule réponse possible.
• Oui
• Non
8- A quel(s) niveau(x) ?
Plusieurs réponses possibles.
• Décision d'orientation vers un spécialiste ?
• Décision de mise en route d'un traitement (médicamenteux ou non) ?
• Décision d'hospitalisation ?
• Décision de modification thérapeutique ? (Arrêt de traitement,
augmentation/diminution de posologie)
• Suivi de l'efficacité thérapeutique ?
• Autre
18- Utilisez-vous une/des échelle(s) dans d'autres spécialités médicales que la psychiatrie ? *
Une seule réponse possible.
• Oui
• Non
sERMENt D’HIPPOCRAt E
a u moment d’être admis(e) à exercer la médecine, è je promets et je jure
d’être fidl e aux loi s de l’honneur e t de la probité.
a dmis(e) dansi l’intimt é des personnes, je tairai les secrets qui me seront
s
confié. r eçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des
foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’ad-
versité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leure estim si je suisè
fidl e à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y
manque.
BEN HAMIDA Soufiane et PERRIN Anthony
Utilisation de l’échelle de Hamilton dans la prise en charge de la dépression en
soins primaires dans le Maine et Loire, la Sarthe et le Mayenne
Introduction : La dépression est une pathologie très fréquente. Le médecin généraliste peut s’aider des
RÉSUMÉ
Objectifs : réaliser un état des lieux de l'utilisation de l'échelle de dépression de Hamilton par les médecins
généralistes en Maine et Loire, Sarthe et Mayenne.
Matériel et méthode : étude épidémiologique déclarative à visée descriptive. Utilisation d’un questionnaire
anonyme adressé par mail aux médecins généralistes des différents départements en 2018.
Résultats : 38% des médecins généralistes déclarent utiliser l’échelle de Hamilton dont 67,5% plusieurs fois par
an. Il est utilisé dans 59% des cas pour faire accepter le diagnostic au patient et/ou évaluer la sévérité des
symptômes. 75% des médecins affirment que son utilisation aboutit à une modification de leur prise en charge.
Pour 90% d’entre eux déclarent que l’utilisation d’HDRS influe sur l’initiation d’un traitement. Chez les médecins
n’utilisant pas l’échelle, 49% déclarent que l’interrogatoire est plus adapté, et 43% la trouve trop chronophage.
Nous avons pu montrer que les médecins utilisant des échelles dans d’autres spécialités, utilisent plus fréquemment
l’HDRS.
Conclusion : Dans le Maine et Loire, la Sarthe et la Mayenne, les médecins généralistes utilisent peu l’échelle de
Hamilton.
Introduction : Depression is a very frequent pathology. The general practitionner could help himself with
ABSTRACT
several psychiatric scales including Hamilton’s scale.
Goals : Doing an inventory of the use of Hamilton’s scale from general practitionners in Maine et Loire, Sarthe and
Mayenne.
Equipment and Method : declarative epidemiological study for descriptive purposes. Using an anonymous
questionnary e-mailed to general practitionners of different departments on 2018.
Results : 38% of general practitionners declares using Hamilton’s scale, whose 67,5% as several times a year. It
is been used in 59% of cases to make the diagnosis accept from the patient and/or to assess symptoms severety.
75% of practitionners assures as this use conduct to their medical care change. 90% among them assures as the
HDRS’s use has an impact on starting treatment. Among practitionners who is not using the scale, 49% assures
that interrogatory is more suitable, and 43% considers it time-consuming. We have been able to show that
practionners who are using scales in others specialities are using more frequently HDRS.
Conclusion : In Maine et Loire, Sarthe and Mayenne, general practitionners are using HDRS hardly.
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