Les Groupes 2

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Chapitre I

Groupes : révisions et compléments

Ce chapitre est divisé en six paragraphes : définitions de base, sous-groupes, sous-groupe engendré,
morphismes de groupes, classes suivant un sous-groupe, sous-groupe distingué.

1 Définitions de base
Définition. Un groupe G, est un ensemble G muni d’une loi interne (ou loi de composition interne), c’est-
G G G
à-dire une application possédant les propriétés suivantes :
x, y x y
(i) la loi est associative :
x, y, z G, x y z x y z .

(ii) il existe un élément e G, appelé élément neutre de G, tel que :

g G, g e e g g.

(iii) pour tout élément g G, il existe g G, appelé symétrique de g, et noté g 1, tel que :

g g g g e.

Théorème 1 (Propriétés élémentaires). Soit G, un groupe.


(a) G ∅.
(b) L’élément neutre de G est unique.
(c) Si g G, alors son symétrique est unique.
(d) e 1 e.
(e) (règles de simplification) Pour tous x, y, z G,

z x z y x y
x z y z x y.

1 1
(f) Pour tout x G, x x.
(g) (symétrique d’un produit) Pour tous x, y G, x y 1 y 1 x 1.

1
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 2

Démonstration.
(a) Car d’après (ii), « il existe un élément e G. . . ».
(b) Soient e, e G des éléments neutres.

e élément neutre e e e e e
e élément neutre e e e e e, d’où e e.

(c) Soient g , g G des symétriques de g. Alors :

g g e, donc
g g g g e, alors
g g g g par (i) et (ii), d’où
e g g car g est le symétrique de g, d’où g g .

(d) découle du fait que e e e et l’unicité du symétrique.


(e) Si z x z y, alors z 1 z x z 1 z y , donc z 1 z x z 1 z y, d’où e x e y, et
x y. Il en est de même pour x z y z.
(f) Comme x 1 x x x 1 e, x est le symétrique de x 1.

(g) On vérifie aisément que x y y 1 x 1 y 1 x 1 x y e. Le résultat découle de l’unicité


du symétrique.

Définition. Un groupe G, est dit commutatif (ou abélien) si la loi est commutative, c’est-à-dire :

pour tous x, y G, on a x y y x.

Exemples.
(i) , , , , , , , sont des groupes commutatifs, d’élément neutre 0. Le symétrique de x
est x.
(ii) 0 , , 0 , , 0 , sont des groupes commutatifs, d’élément neutre 1. Le symétrique
de x est 1 x.
(iii) Soit n . Si k , on note k sa classe de congruence modulo n. L’ensemble des classes de
congruence de modulo n, noté n (ou n ) est un groupe commutatif pour la loi définie par
k l k l.
(iv) Soit A , , or . Alors l’ensemble des polynômes à coefficients dans A, noté A X , est un groupe
pour l’addition des polynômes. L’élément neutre est le polynôme nul, le symétrique du polynôme
P X ai X i A X est P X ai X i .
(v) Soient n et K , ou . Soit GL n, K l’ensemble des matrices carrées de type n, n in-
versibles, c’est-à-dire de déterminant non nul. Alors muni du produit matriciel, GL n, K , est un
groupe, appelé groupe linéaire. En effet :
– M, N GL n, K MN GL n, K (loi interne) (car dét M 0, dét N 0 dét MN 0).
– Le produit matriciel est associatif.
1 0
– L’élément neutre est la matrice identité In .. .
0 . 0
0 1
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 3

– Le symétrique d’une matrice M est son inverse matriciel M 1 qui existe car dét M 0.
1 1
Pour n 2, GL n, K est non commutatif : par exemple dans GL 2, , prenons M et
0 1
2 1 2 2 2 3
N . Alors MN NM .
0 1 0 1 0 1
Notation.
• Dorénavant, lorsqu’on étudiera les propriétés d’un groupe général :
– on écrira souvent G au lieu de G, .
– l’élément x y sera noté plus simplement xy, et sera appelé le produit de x par y (attention à l’ordre :
dans un groupe non commutatif, xy yx en général). L’élément neutre se note e ou 1, et le symétrique
de g G se note g 1 , et sera appelé aussi l’inverse de g.
• Si g G et n , on écrira :

g0 e
n
g g g si n 1
n fois
n n 1
g g si n 0.

Nous adopterons cette notation multiplicative pour énoncer et démontrer des propriétés générales des
groupes.
• Toutefois, si un groupe est commutatif, on a la possibilité d’utiliser une notation additive. Dans ce cas, la
loi se note , g h s’appelle le somme de g et h, l’élément neutre se note 0, et l’inverse de g se note g (et
s’appelle aussi l’opposé de g). De plus, si n , on écrit :

nx x x
n fois

Définition. Un groupe G est dit fini s’il n’a qu’un nombre fini d’éléments. Dans ce cas, le cardinal de G
s’appelle l’ordre du groupe G, et se note | G | (ou #G).

2 Sous-groupes
Définition. Un sous-groupe d’un groupe G, est une partie H de G qui forme un groupe pour la même
opération .

Proposition 2 (Propriétés élémentaires des sous-groupes). Soit G un groupe.


(a) G et e sont des sous-groupes de G.
(b) Si H est un sous-groupe de G, alors :
(i) l’élément neutre de H coïncide avec celui de G.
(ii) l’inverse d’un élément de H coïncide avec l’élément inverse dans G.
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 4

Démonstration. Laissée en exercice.

Définition. On appelle sous-groupe propre tout sous-groupe de G distinct de G et de e .


Les deux résultats suivants donnent des critères pratiques que l’on utilise pour montrer qu’une partie
donnée d’un groupe est (ou n’est pas) un sous-groupe.

Proposition 3 (Condition nécessaire et suffisante pour être un sous-groupe). Soit H une partie d’un
groupe G, . Alors H est un sous-groupe de G si et seulement si :
(a) H ∅ (en général on montre que e H).
(b) H est stable pour : cela signifie que pour tous x, y H, on a x y H.
(c) H est stable par passage à l’inverse : cela signifie que pour tout x H, on a x 1 H.

Démonstration.
: découle du fait que H est un groupe muni de la loi induite .
: On montre que H vérifie la définition de groupe. Le (b) implique que la loi de groupe de G induit une
loi interne sur H. L’associativité découle de celle de la loi dans G. Enfin, d’après le (a), il existe x H.
D’après le (c), x 1 H, d’où x x 1 e H par le (b).

Des conditions (b) et (c) de la Proposition 3, on peut en faire une seule :

Corollaire 4 (Une autre condition nécessaire et suffisante pour être un sous-groupe). Soit H une partie
d’un groupe G, . Alors H et un sous-groupe de G si et seulement si H ∅ et x, y H, xy 1 H.

Démonstration. Il suffit de démontrer que les conditions (b) et (c) de la Proposition 3 sont équivalentes à :

1
x, y H, xy H.

: soient x, y H. D’après le (c), y 1 H, et d’après le (b), x y 1 H.


: si x H, alors x x 1 H, d’où e H. Comme e, x H, on a x 1 e x 1 H, d’où le (c). Si x, y H,
alors y 1 H, donc x y x y 1 1 H.

Remarques.
(a) Lorsqu’on se sert de ces deux critères, on n’oubliera pas de vérifier que H est bien une partie de G !
(b) Pour un groupe G, noté additivement, la condition du Corollaire 4 s’écrit H ∅ et x, y H,
x y H.
Exemples.
(i) Pour tout n ,n na a est un sous-groupe de , .
(ii) est un sous-groupe de , .
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 5

(iii) Soient n , U z |z| 1 , , et Un z zn 1 , . Géométriquement, U est le


cercle unité dans le plan complexe, et Un est l’ensemble des racines nièmes de l’unité. Alors U et Un
sont des sous-groupes de , , et Un est un sous-groupe de U, .

Proposition 5 (Une intersection quelconque de sous-groupes est un sous-groupe). Soient G, un


groupe et Hi i I une famille (finie ou infinie) de sous-groupes de G. Alors i I Hi est un sous-groupe de
G.

Démonstration. Posons H i IHi . On applique le Corollaire 4. Comme e Hi pour tout i I, on a que


e H, d’ou H ∅. Soient x, y H. Alors, pour tout i I, x, y Hi , donc xy 1 Hi par le Corollaire 4, d’où
xy 1 H.

Remarque. En général, la réunion de sous-groupes n’est pas un sous-groupe. Par exemple, 2 et 3 sont
des sous-groupes de , . Mais 2 3 n’est pas stable pour la loi de car 2 3 5 2 3 (5 n’est
ni divisible par 2, ni par 3). Donc 2 3 n’est pas un sous-groupe de .

Proposition 6 (caractérisation des sous-groupes de ). Les sous-groupes de , sont de la forme n .

Démonstration. On a déjà vu que pour tout n , n est un sous-groupe de , . Réciproquement, soit


H un sous-groupe de . Montrons qu’il existe n tel que H n .
Si H 0 , alors H 0 . Supposons donc que H 0 . Alors il existe x H, x 0 ; x H implique
x H. On en déduit que H ∅. La partie x H x 0 est donc une partie non vide de , et par
conséquent il admet un plus petit élément n 0. Puisque H est un sous-groupe de , on a que n H.
Réciproquement, soit x H. On effectue la division euclidienne de x par n. Il existe alors q, r ,0 r n
tels que x nq r. Or, n H, donc nq H, d’où r x nq H. Puisque 0 r n, il vient de la
minimalité de n que r 0, d’où x nq n , et H n . Par double inclusion, il suit que H n .

3 Sous-groupe engendré, groupe monogène


Définition. Soient G, un groupe et S une partie de G. On note S (ou gr S ) l’intersection de tous les
sous-groupes de G contenant S. D’après la Proposition 5, c’est un sous-groupe de G, appelé le sous-groupe
de G engendré par S.
Remarques.
(a) Pour la relation d’ordre d’inclusion, sur G, S est le plus petit sous-groupe de G contenant S, c’est-à-
dire si H G et H contient S, alors S H.
(b) Par convention, si S ∅, alors S e .
(c) Si S x est un singleton, on écrit alors x (au lieu de x ). On a que

2 1
x xr r ...,x ,x , e, x, x2 , . . . . (1)

Ceci étant, x est un sous-groupe commutatif de G, appelé sous-groupe engendré par x.


CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 6

Définition. S’il existe x G tel que G x , on dit que le groupe G est monogène. Si de plus, G est fini, on
dit qu’il est cyclique.
Remarque. Lorsque le groupe G est commutatif, avec la notation additive, l’équation (1) s’écrit sous la
forme :
x rx r . . . , 2x, x, 0, x, 2x, . . . .

Exemples.
(a) Soient n et S n un singleton de . Alors n n , donc n engendre n , et n est un groupe
monogène engendré par n. En particulier, 1 est monogène.
!
(b) Soit n . Alors Un e2πik n ! k 0, . . . , n 1 est un groupe cyclique (car e2πik n e2πi n k ),
engendré par e2πi n .
(c) Soit n . Alors n est un groupe cyclique engendré par 1.
Définitions. Soient G un groupe, et x G un élément.
(a) On appelle ordre de l’élément x, noté o x , le cardinal du sous-groupe x engendré par x.
(b) Si ce cardinal est infini, on dit que x est d’ordre infini dans G.
(c) Si o x est fini, on dit que x est d’ordre fini (ou de torsion). Dans ce cas, on a que o x | x |.
Exemples.
(a) Dans tout groupe, e est l’unique élément d’ordre 1.
(b) Dans , si n 0, alors n n , et donc n est un élément d’ordre infini dans .
(c) Soit n . Alors Un est engendré par e2πi n , et est un groupe cyclique d’ordre n (car il y a exactement
n racines nièmes de l’unité.

Proposition 7. Soient G un groupe et x un élément de G. Les affirmations suivantes sont équivalentes :


(i) L’élément x est d’ordre fini.
(ii) Il existe k tel que x k e.
! k
Dans ce cas, o x inf k !x e .

Démonstration. Supposons d’abord que x est d’ordre fini. Alors le groupe x xn n est fini. Cela
implique que toutes les puissances de x ne sont pas distinctes : il existe deux entiers p, q, avec p q, tels
que x p q
x , d’où x k e, avec k p q .
Supposons désormais qu’il existe k tel que x k e. Soit r le plus petit entier naturel vérifiant
cette condition. Il est clair que e, x, . . . , x r 1 x . Si n , effectuons la division euclidienne dans de
n par r : il existe q, s , 0 s r 1 tels que n qr s. Donc

xn x qr s
xr q . x s eq . x s xs .

Puisque 0 s r 1, il suit que x e, x, . . . , xr 1 . On a donc x e, x, . . . , xr 1 par double


inclusion.
Notons enfin que tous les éléments de e, x, . . . , xr 1 sont distincts en raison de la minimalité de r,
donc o x | x | r.
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 7

4 Morphismes de groupes
Étant donné un groupe, on voudrait étudier ses propriétés algébriques. Pour ce faire, on pourra le
comparer à un autre groupe dont on connaît déjà les propriétés. On cherche donc des applications d’un
groupe dans un autre qui soient compatibles avec les lois de deux groupes : c’est la notion de morphisme.
Définitions.
(a) Soient G, et G , deux groupes. Un morphisme (ou homomorphisme) de groupes de G dans G est
une application f : G G telle que :

x, y G, f x y f x f y .

(b) Un morphisme de groupes bijectif est dit isomorphisme (de groupes). Deux groupes sont dits isomorphes
s’il existe un isomorphisme de G sur G .
(c) Un morphisme d’un groupe G dans lui-même est appelé endomorphisme (de groupe).
(d) Un isomorphisme d’un groupe G dans lui-même est appelé automorphisme de G.

Proposition 8 (Propriétés élémentaires des morphismes de groupes). Tout morphisme de groupes


f: G G vérifie les propriétés suivantes :
(a) Soient e, e les éléments neutres respectifs de G, G . Alors f e e.
(b) Pour tout x G, f x 1 f x 1.

(c) Pour tout n et x G, f x n f x n.

(d) Si H est un sous-groupe de G, alors f H est un sous-groupe de G .

Démonstration.
(a) On a que f e f e e f e f e . Or, f e G , donc f e f e e , et en simplifiant, on trouve
e f e .
(b) Soit x G. Alors e f e f x x 1 f x f x 1 . De même, e f x 1 f x , d’où le résultat.
(c) (exercice) On effectue d’abord une récurrence lorsque n , et ensuite on applique le (b).
(d) Soit H un sous-groupe de G. On applique le Corollaire 4. Il est clair que f H G . Ensuite, e H,
e f e f H , donc f H ∅. Soient y1 , y2 f H . Alors il existe x1 , x2 H tels que f x1 y1
1 1 1
et f x2 y2 , donc y2 f x2 par le (b). De plus, comme H G, on a x1 x2 H. Donc
1 1 1
y1 y2 f x1 f x2 f x1 x2 f H . Ceci prouve que f H est un sous-groupe de G .

Exercice. Si f : G G et g : G G sont des morphismes de groupes, montrer que la composée


g f: G G est aussi un morphisme de groupes.
Définitions. Soit f : G, G, un morphisme de groupes.
(a) L’image de f , notée Im f , est définie par

Im f y G | x G, f x y .

(b) Le noyau de f , noté Ker f , est défini par

Ker f x G f x e .
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 8

Proposition 9 (Propriétés du noyau et de l’image). Soit f : G, G, un morphisme de groupes.


Alors :
(a) Ker f est un sous-groupe de G. En particulier, l’élément neutre e appartient toujours à Ker f .
(b) Im f est un sous-groupe de G .
(c) f est injectif si et seulement si Ker f e .
(d) f est surjectif si et seulement si Im f G.

Démonstration.
(a) On applique le Corollaire 4. D’après la Proposition 8(a), e Ker f , donc Ker f ∅. Ensuite, soient
x, y Ker f . Donc f x e et f y e . Par la Proposition 8(b), f y 1 e 1 e , et comme f est un
morphisme de groupes, f xy 1 f x f y 1 e e e , d’où xy 1 Ker f .
(b) Le résultat découle du fait que Im f f G et la Proposition 8(d).
(c) On rappelle que l’application f est injective si :

x, y G, f x f y x y.

Supposons f injectif. Soit x Ker f . Alors f x e f e (Proposition 8(a)), donc x e, d’où


Ker f e .
Réciproquement, supposons Ker f e , et soient x, y G tels que f x f y . Alors e f x
f y 1 f x f y 1 f x y 1 (Proposition 8(b)). Donc x y 1 Ker f , d’où x y.
(d) f surjectif y G, x G, f x y Im f f G G.

Exemples.
(i) Soit n . Considérons l’application f : définie par f k e2πik n . C’est un morphisme du
groupe , dans le groupe , car pour tous k, l ,

f k l e2πi k l n
e2πik n e2πil n
f k f l .

L’image de f est
! !
! !
Im f e2πik n ! k e2πik n ! k 0, 1, . . . , n 1 Un .

Le noyau de f est
!
! 2πik n
Ker f k |f k 1 k !e 1 n .

(ii) Soient n . Considérons l’application

dét : GL n, 0 ,
A dét A .

Puisque la matrice A appartient à GL n, , elle est inversible, et dét A 0. De plus, quelles que
soient A, B n, , dét AB dét A dét B ; par suite, dét est un morphisme de groupes. Il est
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 9

λ 0 0
..
0 1 . 0
surjectif car si λ 0 , alors la matrice diagonale .. .. .. appartient à GL n, , et son
0 . . . 0
..
0 . 1 0
0 0 1
déterminant vaut λ. Le noyau de dét s’appelle groupe linéaire spécial et se note
SL n, A GL n, dét A 1 .

5 Classes suivant un sous-groupe


La notion de « structure quotient » (ensemble, groupe, espace vectoriel, anneau, . . . ) est fondamentale
en algèbre et en topologie. Elle permet de regrouper les éléments par « paquets » et de doter ces derniers
d’une structure analogue.
Dans tout ce qui suit, G sera un groupe, et H sera un sous-groupe de G.
Si x G, on pose :
xH xh h H et
Hx hx h H .
Définitions.
(a) On appelle relation à gauche modulo H (ou suivant H) la relation binaire définie par :
1
x ∼g y x y H.

(b) On appelle relation à droite modulo H (ou suivant H) la relation binaire définie par :
1
x ∼d y xy H.

Théorème 10 (Propriétés des relations à gauche et à droite). Soient G un groupe, et H un sous-groupe de


G.
(a) (propriétés de la relation ∼g )
(i) La relation ∼g est une relation d’équivalence sur G.
(ii) La classe d’équivalence de x G pour ∼g est égale à xH.
(iii) L’application h xh est une bijection de H sur xH ; toutes les classes à gauche modulo H ont même
cardinal.
(b) (propriétés de la relation ∼d )
(i) La relation ∼d est une relation d’équivalence sur G.
(ii) La classe d’équivalence de x G pour ∼d est égale à Hx.
(iii) L’application h hx est une bijection de H sur Hx ; toutes les classes à droite modulo H ont même
cardinal.
On note G H g l’ensemble quotient des classes à gauche modulo H, et G H d l’ensemble quotient des
classes à droite modulo H.
(c) Les ensembles quotients G H g et G H d sont en bijection. En particulier ils ont même cardinal.
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 10

Définitions.
(a) La classe d’équivalence xH de x pour la relation ∼g s’appelle la classe à gauche de x modulo H.
(b) La classe d’équivalence Hx de x pour la relation ∼d s’appelle la classe à droite de x modulo H.
(c) On appelle indice de H dans G, noté G : H , le cardinal de G H g (qui est donc aussi égal au cardinal
de G H d ).
Exemple. Soient G , ,n et H le sous-groupe n de . Dans la notation additive, la relation ∼g
s’écrit x ∼g y si y x n . Donc x ∼g y si et seulement s’il existe l tel que y x nl, c’est-à-dire que
x ∼g y si et seulement x et y sont congrus modulo n. La classe d’équivalence de y G pour ∼g est donc
égale à y n y nl l .
On constate que les classes y n , y 0, 1 . . . , n 1 forment une partition de (leur réunion vaut , et
elles sont deux à deux disjointes). Les éléments de G H g sont donc ces classes, et l’indice : n vaut n.
La relation ∼d s’écrit x ∼d y si x y n . Mais x y n si et seulement si y x n . La relation ∼d
coïncide donc avec la relation ∼g , et par conséquent, pour tout élément y , la classe d’équivalence de
y G pour ∼d est égale à la classe d’équivalence de y G pour ∼g .

Démonstration du Théorème 10.


(a) (i) – La relation ∼g est réflexive : pour tout x G, on a x 1x e H, donc x ∼g x.
– La relation ∼g est symétrique : soient x, y G, et supposons que x ∼g y. Alors x 1y H. Donc
x 1 y 1 y 1 x H, d’où y ∼g x.
– La relation ∼g est transitive : soient x, y, z G tels que x ∼g y et y ∼g z. Alors x 1 y, y 1 z H,
donc x 1 y y 1 z x 1 z H, d’où x ∼g z.
La relation ∼g est donc une relation d’équivalence dans G.
(ii) Par définition, la classe d’équivalence de x G pour la relation ∼g est :
!
x c G ! x ∼g c
!
!
c G ! x 1c H
!
! 1
c G ! h H, x c h

c G| h H, c xh
xH.

(iii) L’application est injective, car la relation xh1 xh2 (avec h1 , h2 H) entraîne h1 h2 .
Elle est aussi surjective, car si b xH, alors x 1b H, et x 1b xx 1b b.
(b) se démontre de la même manière.
(c) La corrrespondance f : G H G H définie par xH Hx 1 est une application bijective. En
g d
effet, les équivalences

1 1 1 1 1 1 1 1
xH yH x y H x y y x H Hx Hy

montrent que f est une application et que f est injective. Si Hx G H d , alors x 1H G H g , et


f x 1H Hx, donc f est surjective.
CHAPITRE I. GROUPES : RÉVISIONS ET COMPLÉMENTS 11

Théorème 11 (de Lagrange). Soient G un groupe fini, et H un sous-groupe de G. Alors | G | G: H | H |.


En particulier, | H | divise | G |.

Démonstration. Les classes d’équivalence pour la relation à gauche ∼g modulo H forment une partition de
G. Elles sont finies car G est fini, et elles ont chacune le même cardinal que H d’après le Théorème 10(iii).
D’où
| G | | H | m,
où m est le nombre de classes d’équivalence pour ∼g , c’est-à-dire le cardinal de G H g . Donc | G | G: H
| H |.

Corollaire 12. Soit G un groupe fini. Alors l’ordre de tout élément de G divise l’ordre du groupe.

Exemple. Dans le groupe additif 4 0, 1, 2, 3 , 0 est d’ordre 1, 2 est d’ordre 2, et 1 et 3 sont d’ordre 4.
Chacun de ces ordres divise 4 qui est l’ordre du groupe 4 .

Démonstration du Corollaire 12. Soit x G. Puisque G est fini, x est d’ordre fini o x . Par définition, o x
| x |. Mais x est un sous-groupe de G. Le résultat découle du Théorème de Lagrange.

Ceci nous permet de classifier les groupes finis d’ordre premier :

Corollaire 13. Soit G un groupe fini d’ordre premier p. Alors G est cyclique.

Démonstration. Soit x G, x e. Alors x est un sous-groupe de G, d’ordre | x | 2. Or, | x | |G| p,


donc | x | p, et comme x G, on a x G, c’est-à-dire G est cyclique, engendré par x.

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