Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chap. 1 (Version PC)
Chap. 1 (Version PC)
PREMIERE PARTIE
CRISTALLOGRAPHIE GEOMETRIQUE
Le chapitre 2 est consacré aux calculs dans les réseaux : métrique d'un réseau,
produit scalaire, produit vectoriel, volume de maille, plan réticulaire, réseau
réciproque et changement de repère.
La figure I.1 représente un cristal d'olivine idéalisé : celui-ci possède un certain nombre
de faces naturelles que l'on peut grouper en familles ou formes cristallines : ainsi, certaines
faces telles que la facette (1) se retrouvent, huit fois identiques à elles-mêmes sur le cristal ;
ces faces se déduisent les unes des autres par des opérations de symétrie, appelées opérations
de symétrie ponctuelles. Ainsi, (1') se déduit de (1) par une opération dite miroir (m1), (1") de
(1) par le miroir m2..., (1"') par une opération de symétrie binaire, rotation de 180° autour de
l'axe A2... Si nous dénombrions le nombre d'opérations de symétrie existant pour décrire la
morphologie du cristal, nous en trouverions huit, dont l'opérateur identité, permettant à la face
(1) de se retrouver 8 fois identique à elle-même. Remarquons que certaines faces dont les
normales, issues du centre du cristal, sont confondues avec un axe binaire ou appartiennent à
un miroir, ne sont pas répétées par ces opérateurs : ainsi, (2) ayant sa normale dans le miroir,
n'est reproduite que quatre fois pour donner une forme appelée prisme, tandis que (3) ou (4)
dont les normales sont confondues avec des axes binaires, qui comme nous pouvons le
remarquer sont l'intersection de deux miroirs, ne se reproduisent que deux fois : cette forme
est appelée pinacoïde. L'existence et la multiplicité des formes cristallines est liée à la
symétrie du cristal. La morphologie est la première propriété physique du cristal liée à la
symétrie.
2
2 2
m
2
Figure 1.1 : Habitus d'un cristal d'olivine ; les éléments de symétrie miroir m1, m2, m3 et
axes binaires ( ) sont représentés sur la figure.
Par ailleurs, un autre cristal d'olivine, cristallisé dans des conditions presque identiques,
peut avoir un développement de faces différent. Cependant, on retrouvera toujours les mêmes
angles entre normales aux faces ; ces angles se mesurent à l'aide d'un goniomètre optique
(voir Annexe 1). Il en résulte que si on trace à partir du centre du cristal l'ensemble des
normales aux faces, les directions de ce faisceau de droites forment un invariant (Romé de
l'Isle, 1722). Cette observation démontre le caractère anisotrope du cristal, les directions des
normales étant des directions privilégiées.
1. Projection sphérique
On représente le cristal par un faisceau de normales aux faces naturelles dont l'origine
commune est le centre du cristal (figure 1.2(a)).
(a)
3
(b)
Figure 1.2(a) : Faisceau de normales aux faces d'un cristal (b) Projection sphérique d'un
cristal
Il faut remarquer que les points a, b, c...f sont aussi les projections stéréographiques de
A', B', C'...F' images de A, B, C...F par rapport au plan . Pour différencier ces points, nous
utilisons la convention suivante (figure 1.5(a)).
5
Tout point représenté par une croix (X) provient d'un pôle appartenant à l'hemisphère
nord (A sur la figure). Tout point représenté par un rond (o) est la projection stéréographique
d'un point de l'hemisphère sud (B sur la figure). La projection stéréographique de ISa est
représentée sur la figure 1.5b où le cercle en pointillé représente le cercle équatorial : la croix
est la projection de A et le rond (O) celle de B ; une normale C appartenant au plan p de
projection coupe la sphère dans le plan équatorial et sa projection c appartient au périmètre
du cercle de projection. Nous pouvons donc la représenter indifféremment par une croix ou
un rond.
OS r
De plus, on a : Sp = =
cos (/2) cos(/2)
SN
SP = = 2r cos(θ/2)
cos(/2)
==> Sp x SP = 2r2 = constante
Figure 1.7 : Construction d'un cristal par répétition périodique d'une maille élémentaire
Les translations de maille dans les trois directions de l'espace vont donc définir un
réseau triplement périodique et le cristal est donc la convolution de cette fonction réseau par
une fonction motif élémentaire :
CRISTAL = RESEAU MOTIF
A titre d'exemple, la figure 1.8(a) représente la structure du quartz en projection sur
un plan défini par les vecteurs a etb ; on reconnait le tétraèdre SiO4 se répétant analogue à
lui-même, suivant les deux périodes a etb
Cet ensemble a etb forme une base élémentaire au sens mathématique du terme
permettant de générer un réseau bidimensionnel (figure 1.8(b)). La maille du cristal
tridimensionnel sera ensuite obtenue par l'adjunction d'un troisième vecteur
c linéairement
7
indépendant de
a etb et respectant les conditions de symétrie et de périodicité d'espace du
quartz .
Figure 1.8(a): Projection de la structure du quartz b) et réseau a etb