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Chapitre I

INTRODUCTION

1- Les Surfaces de Référence

1.1 La Surface Topographique

La surface topographique est la surface physique qui sépare l’atmosphère (ou


l’océan) et la Terre solide. Cette surface est très irrégulière, elle varie de –11,000 m à
+ 8800 m par rapport au niveau de la mer.

La topométrie et la topographie sont chargées de décrire la surface topographique


l’une en faisant des mesures sur elle, l’autre en la représentant graphiquement. Cette
représentation graphique se fait généralement en séparant l’aspect horizontal (plan
cartographique) et l’aspect altimétrie (courbes de niveaux).
Les mesures topographiques se font sur la surface topographique.

1.2 Le Géoïde

Surface équipotentielle du champ de pesanteur correspondant à peu près au niveau


moyen des mers. Cette surface est irrégulière mais à courbure très lentement variable,
elle comporte des trous et des bosses de quelques dizaines de mètres.

1
L’écart entre la surface topographique et le géoïde s’appelle le relief. En première
approximation l’altitude est la distance entre le point de la surface topographique et le
géoïde comptée sur la verticale du point.

1.3 L’Ellipsoïde

Surface géométrique simple donnant une approximation du géoïde. Cette surface est un
ellipsoïde de révolution engendré par une ellipse tournant autour du petit axe. Le petit
axe est proche de l’axe de rotation de la Terre et le centre proche du centre de gravité.

a: demi grand axe, b: demi petit axe


b  a-b
f : aplatissement  f  
 a 
 2 a 2 - b2 
a a e: excentricité  e  
 a2 
Ordre de grandeur d’un ellipsoïde terrestre:
a = 6378 km, b = 6356 km, f = 1/300

Exemples en France:

Nom de l’Ellipsoïde a (m) b (m) f


Clarke 1880 6,378,249.2 6,356,515.000 1/293.466
WGS 84 6,378,137 6,356,752.314 1/298.257
Hayford 1924 6,378,388 6,356,911.946 1/297

Un point de la surface topographique est représenté par sa projection sur l’ellipsoïde


selon la normale à l’ellipsoïde. La latitude (φ) est l’angle entre la normale à
l’ellipsoïde et l’équateur de l’ellipsoïde, la longitude (λ) est l’angle entre le méridien
origine et le méridien du point, et la hauteur au-dessus de l’ellipsoïde (h) est la
distance entre M0 et l’ellipsoïde comptée sur la normale.

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2- Le Plan - La Carte (Représentation Plane de l’Ellipsoïde)

La carte est une image plane de l’ellipsoïde. On


définit cette image par une représentation plane qui
au point M0 sur l’ellipsoïde fait correspondre un
point sur le plan.

Une représentation plane est une application qui à


λ et φ fait correspondre les coordonnées planes E
(Est) et N (Nord). Les coordonnées planes sont
très souvent dénommées X et Y.

Comme on travaille ici sur un plan, il n’y a pas


vraiment de composante verticale. Cependant en
général les coordonnées planes sont associées à
l’altitude qui sur la carte figure sous la forme de
courbes de niveau.

Il y a de nombreux algorithmes de représentations planes et certaines ont des


propriétés particulières: celles qui conservent les angles sont dits conformes, celles
qui conservent les aires sont dites équivalentes. En topographie on utilise des
représentations conformes. Aucune représentation ne conserve les longueurs.

On appelle module linéaire (μ) la quantité qui permet de quantifier cette déformation.
Soit AB un petit élément de longueur sur l’ellipsoïde et ab son image sur le plan on a:
ab

AB

ab ab  AB l
On utilise aussi l’altération linéaire:     1  1  
AB AB l

On démontre que   r 2 2R 2 pour les représentations coniques et cylindriques


conformes et   r 2 4R 2 pour les représentations centrales appelées aussi azimutales
ou stéréographique. r étant la distance à l’isomètre central.

Les échelles des cartes s’expriment sous la forme 1/(n×1000) et donc 1mm sur la
carte représentent n mètres sur l’ellipsoïde. On classe les cartes en:
- Grandes échelles, supérieures ou égales à 1/5,000
- Moyennes échelles entre 1/10,000 et 1/25,000
- Petites échelles entre 1/50,000 et 1/200,000

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2.1 Les Représentations Conformes

2.1.1 Classification
Les représentations conformes les plus utilisées dans le monde se classent en trois
catégories:
1- Les représentations cylindrique ou UTM (Universel Transverse Mercator) qui
admettent comme isometre central un méridien λο.(fig 1)
2- Les représentations coniques ou Lambert qui admettent comme isometre
central un parallèle φο.(fig 2)
3- Les représentations centrales ou pseudo-stéréographiques qui admettent
comme isomètre central un point (λο,φο).(fig 3)

(λο, ο)
λο
ο

fig 1 fig 2 fig 3


Nous nous bornerons à l’étude de la représentation pseudo-stéréographique utilisée
dans la cartographie du Liban.

2.1.2 La Représentation Pseudo-Stéréographique


1- cas d’une sphère
Examinons tout d’abord la représentation stéréographique polaire d’une sphère
qui n’est autre qu’une projection de la sphère sur plan tangent au pôle P et à
partir du pôle opposé P′.
Cette transformation est une inversion de pole P′. Nous savons que l’inversion
transforme un cercle en un cercle donc c’est une représentation conforme.
Y Y
P
X
a

G A P X

λ λ r

a
P'

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a- Formules de la représentation
L’image de A(λ,φ) est a(x,y). Il est facile de voir que P a dr b
   A
Pa  r  2 R tan    d' où B
4 2
  
x  2 R tan    sin   d
4 2
   
y  2 R tan    cos 
4 2

b- Module linéaire μ et altération linéaire ε


 

ab dr 4 2
1  
AB  Rd
P'
1     
et comme dr    2 R 1  tan 2    d
2   4 2 

   r2
on aura 1  1  tan 2     1  2
4 2 4R

l ab  AB r2
l’altération linéaire 1  sera alors 1   1  1 
l AB 4R 2
(Proportionnelle au carré de la distance à l’isomètre central).

2- Cas de l’Ellipsoïde
Si au lieu d’une sphère on prend un ellipsoïde de révolution et au lieu du pole
un point quelconque (λο,φο), la représentation aura une définition analytique
complexe et on l’appelle alors représentation pseudo-stéréographique.
a- Formules de la représentation: voir imprimé en annexe du cours
b- Module linéaire et altération linéaire
Comme sur une sphère le module linéaire en un point vaut:
r2
1  1  2 d’où
4R
R: rayon de la terre
r: distance à l’isomètre central

r r
0 max
r
6
r2
L’altération linéaire vaut 1  1  1  2
4R
Le Liban et la Syrie sont englobés dans un cercle de rayon rmax = 389 km,
2
389 1
l’altération linéaire maximale est: 1m  2
 soit +94 cm/km
4  6371 1073.2

1m 1
On applique un facteur d’échelle égal à 0  1   1  0.9995341
2 2146.4
 r  2
Le module linéaire sera   0 1  0 1  2 
 4R 
1m 1
L’altération linéaire maximale sera alors  m   
2 2146.4
Soit environ  47 cm/km.

Exercice 1:

On considère la représentation pseudo–stéréographique commune au Liban et à la


Syrie dont la constante d’échelle µ0 = 0.9995341.
1- A quelle distance du centre de la représentation l’altération linéaire est nulle?
2- Calculer l’altération linéaire aux environs des villes suivantes:
Ville Beyrouth Tripoli Tyr Damas Hama Alep
X (km) -340.0 -306 -369.0 -265 -220 -180
Y (km) -27.5 33 -96.5 -75 110 230
3- Calculer l’altération de l’aire d’un bienfond à Tyr à l’altitude zéro dont la
superficie est égale à A = 10 hectares.

Exercice 2:

On suppose que le territoire français est un hexagone inscrit dans un cercle de rayon
500 km. Calculer l’altération linéaire après la réduction d’échelle dans les quatre cas
suivants:
1- On utilise une seule représentation:
a- cylindrique
b- conique
c- azimutale
2- On utilise trois représentations coniques.

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