Vous êtes sur la page 1sur 6

Examen d’Electromagnétisme I - 8 janvier 2015 3 pro-

blèmes recto-verso. Durée de l’épreuve 2 heures


Calculettes standards autorisées

1. Conducteurs en équilibre électrostatique :


Un conducteur métallique a la forme d’une boule creuse de centre O. Les rayons intérieur
et extérieur sont respectivement R1 et R2 . Au centre O de la cavité est présente une charge
ponctuelle q positive. Avec un bâton d’ébonite préalablement frotté avec une peau de lapin,
on fait contact avec la sphère extérieure, puis on éloigne celui-ci : on a alors apporté sur le
conducteur, maintenant isolé, une charge totale Q négative.

(a) Faire un schéma annoté.

(b) Justifier que la surface de la cavité (sphère de rayon R1 ) porte la charge −q. Que
peut-on dire de la densité surfacique de charge, σ1 , de cette surface ?
Toutes les lignes de champ partant de la charge q doivent se terminer à la surface de
la cavité au rayon R1 car le champ à l’inéterieur de la boule doit être nul à l’équilibre.
La charge totale sur la surface intérieure du conducteur est donc :

Qint = −q .

On peut dire que σ1 est uniforme afin de garder la symétrie sphérique du problème et
sa valeur est :
q
σ1 = − .
4πR12
(c) Quelle charge porte la surface extérieure du conducteur (sphère de rayon R2 ) ? Justifier.
Que peut-on dire de la densité surfacique de charge, σ2 , de cette surface ?
La surface extérieure du conducteur doit porter une charge

Qext = Q + q ,
car toute la charge doit se trouver à la surface conducteur, et la large total de la boule
creuse doit être Qext + Qint = (Q + q) −q = Q par conservation de charge.
La densité surfacique de charge, σ2 , est donc :
Q+q
σ2 = .
4πR22

(d) Montrer que l’étude des symétries conduit à une expression simple du champ électro-
statique en tout point de l’espace. On utilisera les coordonnées sphériques de centre O
et la base sphérique associée.


La symétrie sphérique du problème impose que le champ, E ne dépend que du coordo-


née r, et elle doit être dans la direction ebr . Donc, le champ E en tout point de l’espace
doit être de la forme :

− →
E −

r = Er (r) ebr .

(e) Grâce au théorème de Gauss, déterminer l’expression du champ électrostatique dans


les différentes zones de l’espace. On exprimera le résultat à l’aide des charges q et/ou
Q. Faire une représentation graphique appropriée, dans le cas où Q = −2q.
Dans chaque région de l’espace, grâce aux symétries du champ donné en (e), le flux
électrique à travers une surface spéhrique de rayon r est
ZZ
− −
→ →
Φe = E · dS = 4πr2 Er (r)

Dans la région r < R1 il n’y a que la charge q à l’intérieur et donc


q
Er (r) = r < R1
4π0 r2
Dans la région R2 > r > R1 , on est à l’intérieur d’un conducteur en équilibre et donc

− →

E = 0 :
Er (r) = 0 R2 > r > R1
Dans la région r > R2 , la chage à l’intérieur de la sphère est Q + q et donc
Q+q
Er (r) = r > R2
4π0 r2

(f) Rappeler l’énoncé du théorème de Coulomb concernant un conducteur à l’équilibre


électrostatique. Son application aux deux sphères du conducteur est-elle cohérente avec
les résultats de la question précédente ?


Le théorème de Coulomb dit que le champ, E , à la surface d’un conducteur enéquilibre
est normale à la surface du métal et proportionelle à la charge surfacique du métal
suivant la rélation :

− σ
E = n b
0
b = −b
A la surface à R1 , n r, et on voit des l’exercises (e), et (b) que

− q q σ1
E (R1 br) = 2
r=−
b
2
n
b = n
b
4π0 R1 4π0 R1 0

Page 2
A la surface à R2 , n r, et on voit des l’exercises (e), et (c) que
b =b


− Q+q σ2
E (R2 br) = 2
r= n
b b .
4π0 R2 0
Notre solution est donc en accord avec le théorème de Coulomb comme il se doit.
(g) On remplace la charge ponctuelle (O, q) par une boule métallique de centre O, de rayon
R < R1 et de charge q. Montrer que le dispositif constitue alors un condensateur. Qu’y
a-t-il de changé dans le calcul du champ électrostatique de la question 1.5. ? Déterminer
la capacité du condensateur.
La seule chose qui change par rapport au problème précédent est que le champ à
l’intérieure de la boule métallique est nul :

Er (r) = 0 r<R

La capacité est donné par


q Z R1

− →  →
− Z R1
q q Z R1 dr
U= = Vboule − Vcavité = E −r · dl = dr =
C R R 4π0 r2 4π0 R r2
 R1
q 1 q 1 1 q R1 − R
   
=− = − =
4π0 r R 4π0 R R1 4π0 RR1
RR1
⇒ C = 4π0 .
R1 − R

2. Un cadre conducteur de résistance R, de largeur a et de longueur l est immergé dans un




champ magnétique variable dans le temps et l’espace B (z, t) = B0 exp−z/l cos (ωt) eby .

(a) Calculer le flux magnétique, Φ(t), à travers le cadre.


ZZ
− −
→ →
Φ(t) = B · dS
Z a Z l
= dx dz B0 e−z/l cos (ωt) eby · eby
0 0
Z a Z l
= B0 cos (ωt) dx dz e−z/l
0 0
−z/l l
h i  
= −B0 la cos (ωt) e = −B0 la cos (ωt) e−1 − e0
0
  e−1
= B0 la cos (ωt) 1 − e−1 = B0 la cos (ωt)
e

Page 3
(b) Trouver la force électromotrice, e(t), dans le cadre.
dΦ e − 1 d cos (ωt) e−1 e−1
e(t) = − = B0 la = B0 laω sin (ωt) = B0 laω sin (ωt)
dt e dt e e
(c) Trouver le courant induit, i(t), dans le cadre.
e(t) B0 laω e − 1
i(t) = = sin (ωt)
R R e

3. Un conducteur filaire de longueur a est allongé sur l’axe x et parcouru par un courant I
dans la direction ebx (fig.(a)). Cette tige fait partie d’un circuit complet et baigne dans une


région de champ magnétique B = B0 ebz constant et uniforme (B0 = 0, 6 T). Préciser dans
vos réponses, l’expression analytique, ainsi que l’application numérique. Attention : les trois
sous-questions (a), (b) et (c) sont indépendantes !



(a) Quelle est la force totale, F L , sur la tige quand elle est allongée sur l’axe Ox ?

− Z a

− Z a

− → − Z a
FL = dF L = I dl ∧ B = I dlebx ∧ ebz B0
0 0 0
Z a
6
= −IB0 eby dl = −IB0 aeby = −IB0 aebφ = 5
0 10
(b) On garde le bout de la tige à l’origine, O, et on la fait tourner autour de l’axe Oz afin
qu’elle finisse orientée le long de l’axe Oy (voir fig.(b)). La rotation a lieu dans le plan
xOy.
On cherche le travail, Wop , qu’un opérateur doit exercer sur la tige pour effectuer ce
mouvement en se rappelant que le travail d’une force est égal au produit scalaire de
cette force par le vecteur déplacement et que la force développée par l’opérateur est

− →

opposée à la force de Laplace : F op = − F L . Vous pouvez trouver le résultat avec le
procédé suivant faisant appel aux coordonnées cylindriques (ρ,φ,z), ou avec le théorème
de Maxwell :
Par le théorème de Maxwell, le travail fait par les forces de Laplace est égal à :

WL = IΦc ,


où Φc est le flux coupé par le déplacement. Ceci est simple à trouver car le champ B
b = −z
est (anti)colinéaire avec la normale de la surface coupée , n b:
ZZ
− −
→ → ZZ
πa2
Φc = B · dS = −B0 dS = −B0 Sc = −B0
Sc Sc 4

Page 4
Le travail fait par l’opérateur est opposé au travail de Laplace et donc :

a2
Wop = −WL = B0 Iπ
4
Si on ne connait pas le théorème de Maxwell, on peut obtenir le même résultat en
faisant le calcul de premier principe comme détaillé dans l’énoncé :

i. Calculer le travail élémentaire dWop effectué par l’opérateur lors d’une rotation
élémentaire dφ en décomposant la tige en éléments de longueur dρ et en intégrant
sur cette dernière.
Le travail élémentaire effectué par l’opérateur est le produit scalaire de la différen-
−→ →
− → − →

tielle de la force de Laplace, dF L = I dl ∧ B, sur un segment dl avec la différentielle


de déplacement dr : −→ − →
d2 Wop = − dF L · dr
où le carré sur d2 Wop nous rappel qu’il s’agit d’une différentielle de dimension 2.
Après les données de l’énoncé :

− →
− −

B = ebz B0 , dl = dρebρ , dr = ebφ ρdφ

On obtient donc :
−→ −

dF L = IB0 dρ ebρ ∧ ebz = −IB0 dlebφ et dr = ebφ ρdφ

et finalement
−→ − →
d2 Wop = − dF L · dr = IB0 dρebφ · ebφ ρdφ = IB0 ρdρdφ

Intégrant dρ de 0 à a comme spécifié dans l’énoncé, on obtient :

a2
Z Z a  Z a
dWop = d2 Wop = dρIB0 ρ dφ = IB0 dφ dρρ = IB0 dφ .
0 0 2

ii. On peut ensuite faire le calcul final en intégrant dWop sur toute la rotation (φ
variant de 0 à π/2).
Z Z π/2
a2 a2 Z π/2 a2
Wop = dWop = IB0 dφ = IB0 dφ = IB0 π
0 2 2 0 4
Autrement dit : (i) et (ii) ensemble vous demandent d’effectuer un double intégrale
de d2 Wop sur la surface décrite par le déplacement de la tige (Il s’agit de la même
surface coupée, Sc , utilisée dans l’approche par le théorème de Maxwell) :
ZZ
2
Z a Z π/2
a2
Wop = d Wop = dρ dφρIB0 = IB0 π
0 0 4

Page 5
(c) Quelle est la force sur la tige quand elle est allongée sur l’axe Oy (c.-à-d. à la fin de son
déplacement) ?
Tout ce qui a changé dans ce problème par rapport au problème en (a) est le fait que


la tige est maintenant orientée le long de l’axe Oy, et donc dl = dleby

− Z a

− Z a

− → − Z a
FL = dF L = I dl ∧ B = I dleby ∧ ebz B0
0 0 0
Z a
= IB0 ebx dl = IB0 aebx = −IB0 aebφ
0

(d) On considère maintenant que la tige allongée sur l’axe Oy est de longueur infinie et on
supprime le champ extérieur (B0 = 0T). Après une étude des symétries du problème
et en utilisant le théorème d’Ampère, donner l’expression du champ généré par la tige
allongée parcourue par le courant I .


Le champ B est orienté tangent à des cercles autour de l’axe Oy et diminue comme
1/ρy où ρy est la distance entre le point où on mersure le champ et l’axe Oy (et pas
1/2
l’axe Oz comme nous avons l’habitude à le faire). Dans ce cas ρy = (x2 + z 2 ) et


l’amplitude du champ B est donné par le théorème d’Ampère par :

− µ0 I µ0 I
B = =
2πρy 2π (x2 + z 2 )1/2

On peut prendre l’angle φy comme étant 0 pour une orientation le long de l’axe Ox
comme d’habitude, et de valeur positive pour des angles dans le sens des aiguilles d’une
montre autour de l’axe Oy. La direction du champ est φby = −ebz cos φy − ebx sin φy .
x
cos φy =
(x2 + z 2 )1/2
z
sin φy = −
(x2 + z 2 )1/2


Puisque les sources du champ sont invariants selon le variable y, le champ B ne dépend
des variable x et z es s’écrit est donc :
!

− µ0 I µ0 I x z
B (x, z) = φb
y = −ebz + ebx
2π (x2 + z 2 )1/2 2π (x2 + z 2 )1/2 (x2 + z 2 )1/2 (x2 + z 2 )1/2

Page 6

Vous aimerez peut-être aussi