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IV- Dipôle électrostatique

1- Moment dipolaire :

a- Moment dipolaire d’une distribution de charges globalement neutre


Séparons la distribution D en charges positives dont la somme est notée + q et en
charges négatives dont la somme vaut –q, q étant supposée non nulle. Nous pouvons définir
A+, le barycentre des charges positives de D, et A- le barycentre des charges négatives de D.
! !
Le moment dipolaire de la distribution est alors défini par : p = q . A - A + .

b- Doublet de charges
q -q
Le modèle de représentation le plus
simple d’un dipôle correspond à un doublet de d
charges opposées et séparées par une distance que
nous noterons d. Fig. 28
Un objet non chargé mais polarisé crée un potentiel et un champ analogues à ceux
! ! !
d’un doublet de charges de moment dipolaire p non nul (q>0) : p = q . d
1
L’unité du moment dipolaire est le Debye (D) ; 1D = 10-29 C.m.
3

Exemples de dipôles : H+

- Molécule d’HCl (1.08 D) : H+ Cl- - Molécule d’H2O (1. 85 D) : -


O-

H+
2- Potentiel et champ créés par un dipôle :

Nous nous limiterons au calcul et à la représentation de ces grandeurs pour le modèle


du doublet.

a- Approximation dipolaire :
L’approximation dipolaire consiste à supposer la distance à laquelle nous observons
le champ créé par le dipôle très grande devant ses dimensions : r >> d. Dans ces conditions,
d
nous mènerons les calculs en ne déterminant que les termes d’ordre le plus bas en .
r
b- Potentiel électrostatique créé par un dipôle : M
La distribution considérée (doublet)
étant finie, nous pouvons choisir le potentiel nul à
l’infini, le potentiel créé par le doublet en un
q æ1 1ö
point M s’écrit alors : V ( M ) = ç - ÷.
4pe 0 çè r1 r2 ÷ø
O
En utilisant les coordonnées - q z
sphériques d’axe Oz, nous avons : Fig. 29 q

! 2 1/ 2
!2 æ! d ö d2 æ 2 d2 ö
r1 = çç r - ÷÷ = r - r d cos q +
2
Þ r1 = ç r - r d cos q +
ç
÷
÷
è 2 ø 4 è 4 ø
1/ 2
æ d2 ö
De même : r2 = çç r 2 + r d cos q + ÷ .
è 4 ÷ø
d
En développant au 1er ordre en , on obtient :
r
1 æ d d ö
V (M ) = ç1 + cos q - (1 - cos q ) + ........÷ q
4pe 0 r è 2r 2r ø
1
La charge totale du doublet étant nulle, le terme en du potentiel s’annule ; le premier
r
d
terme non nul du développement limité est proportionnel à , il décroît beaucoup plus vite à
r2
grande distance que le potentiel d’une charge seule :
! !
qd . cos q 1 p .O M
V (M ) = =
4pe 0 r 2 4pe 0 OM 3

c- Champ électrostatique créé par un dipôle :


D’après le théorème de superposition, l’expression du champ électrostatique du
! !
! 1 æç e1 e 2 ö÷
doublet s’écrit : E ( M ) = - . Le développement de cette expression est
4pe 0 çè r1 2 r2 2 ÷ø
délicat ; nous préférons donc déterminer le champ en calculant le gradient du potentiel trouvé
précédemment. En coordonnées sphériques (Fig. 30), on obtient :

- dV 1 2 p . cos q
Er = =
dr 4pe 0 r3
1 dV 1 p . sin q
Eq = - =
r dq 4pe 0 r3
Fig. 30
1 dV
Ej = - =0 q
r sin q dj z
o j

Remarques :
- Le plan contenant M et l’axe Oz étant un plan de symétrie de la distribution, il est
!
naturel que le champ n’admette pas de composante suivant e j .
- Ce champ peut être encore écrit sous forme intrinsèque (sans référence à un système
!! ! !
! 1 æç 3 ( p r ). r - p r 2 ö÷
d’axe particulier) : E ( M ) =
4pe 0 çè r5 ÷
ø

3- Actions d’un champ électrostatique sur un dipôle :

a- Cas d’un champ uniforme


En présence d’un champ uniforme la résultante des forces s’exerçant sur un
! !
dipôle est nulle (Fig.31) : F = 0 . Le dipôle est donc soumis à un couple de force.
! !
- qE 0 -q E0

Calculons le moment de ce couple par !


rapport au point O milieu des deux charges : G Effet d’alignement
!
+q + qE 0
! ! !
G = p Ù E0 .
Fig. 31
Conclusion : Dans un champ uniforme, le dipôle
subit un couple qui tend à l’aligner parallèlement
au champ appliqué, dans le même sens que celui-
ci.

b- Cas d’un champ non uniforme


En présence d’un champ légèrement inhomogène, le dipôle subit une force
! ! ! !
F = ( p.grad )E .qui tende à l’aligner parallèlement et dans le même sens que le champ
appliqué (Fig.32). Une fois aligné, le dipôle subit encore une force qui tend à le déplacer vers
les zones de champ intense.
!
! E
+q E (-q)
-q
+q
!
! -q E (+q)
E !
F : effet de dérive vers
les zones de champ
intense

Lignes de champ

Fig. 32

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