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COUR DE TOPOGRAPHIE Terminale F4

GUIGUEMDE N Serge Landry

Géomètre- Topographe

Tel : 78 04 43 10 / 70 43 02 03

Email : gsergelandry@yahoo.fr
COUR DE TOPOGRAPHIE Terminale F4

PROGRAMME

Chapitre I : Généralités

I. Définition des termes


II. Les grandes catégorie de travaux topographique
III. Unité et conversion d’angle
IV. Le Plan et la Carte
1. Définition
2. Notion d’échelle
3. Importance de l’échelle
V. Précision des observations
1. Généralité
2. Les fautes
3. Les erreurs
4. La tolérance
Chapitre II : MESURES DIRECTE DE DISTANCES

I. Introduction
II. Mesure directe de distance
III. Les fautes et erreurs lors de la mesure directe de distance
Chapitre III : NIVELLEMENT DIRECT

I. Introduction
II. Principe
1. Lecture sur mire
2. Calcul de la dénivelée
3. Calcul de l’altitude
4. Tableau de calcul

III. Les différents types de cheminement


IV. Précision des observations
1. Fermeture du cheminement
2. La compensation
Chapitre IV : MESURE DES ANGLES HORIZONTAUX ET VERTICAUX

A. MESURE DES ANGLES HORIZONTAUX


I. Généralité
II. Les instruments de mesure

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III. Mesure d’un angle horizontal à l’aide d’un théodolite


1. Définition d’un théodolite
1.1 Les théodolites ordinaires
1.2 Les théodolites modernes
2. Mise en station d’un théodolite
3. Généralité sur la mesure d’un angle horizontal
4. Les modes d’observations
5. Lecture sur verniers
IV. Fautes et erreurs dans la mesure des angles horizontaux
1. Les erreurs
2. Les fautes

B. MESURE DES ANGLES VERTICAUX

Chapitre V : GISEMENT ET TRANSMISSION DE GISEMENT

I. Les angles topographiques


1. Définition
2. Calcul du V0 d’une direction
II. Calcul du gisement d’une direction
1. Définition
2. Calcul du gisement d’une direction
3. Calcul de la distance
III. Tableau de calcul

Chapitre VI : CALCUL DES COORDONNEES RECTANGULAIRES

I. Calcul des coordonnées rectangulaires d’un point


1. Calcul
2. Tableau de calcul
II. Transmission de gisement
III. Cheminements Polygonaux
1. Définition
2. Types de cheminement
3. Tableau de calcul
IV. Compensation du cheminement
1. Introduction
2. Ecart de fermeture planimétrique et altimétrique
Chapitre VII : MESURE INDIRECT DE DISTANCE

Chapitre VII : NIVELLEMENT INDIRECT

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Chapitre I : Généralités

I. Définition des termes


1. La Topographie

La topographie vient des mots grec, topos qui signifie lieu et graphein qui veut dire dessiner, on
peut dire alors que la topographie est la science qui permet la mesure puis la représentation sur un
plan ou une carte des formes et détails visibles sur le terrain, qu'ils soient naturels (notamment le
relief et l'hydrographie) ou artificiels (comme les bâtiments, les routes, etc.).
 Autres définitions de la topographie

La topographie est la technique de représentation sur le plan des formes du terrain avec les détails
naturels ou artificiel qu’il porte.

La topographie est la technique qui a pour objet l’exécution, l’exploitation et le contrôle des
observations concernant la position planimétrique et altimétrique, la forme ; les dimensions et
l’identification des objets géographiques, objets ou entités localisés du monde réel, éléments concrets
fixes et durables existant à la surface du sol à un moment donné.

2. La Topométrie

Ensembles des techniques de mesurage géométrique servant à déterminer la forme d’objets et de


lieux, sans tenir compte de la courbure de la terre.

3. La Planimétrie
La planimétrie est la représentation en projection plane de l’ensemble des détails à deux dimensions
(X, Y) du plan topographique.

4. L’Altimétrie
L’altimétrie est la représentation du relief sur un plan ou une carte, par extension, elle permet la
détermination des altitudes des points par des opérations de nivellements à partir des repères connus.

5. La Cartographie
La cartographie est l’ensemble des études, des opérations techniques et artistiques qui interviennent à
partir d’observations direct (données topographiques) ou de l’exploitation de documents
(photographie aérienne) en vue de l’élaboration d’une carte ou d’un plan.

6. La carte
La carte est la représentation fidèle de l’information géographique sur un support plan. C’est donc
une image géométrique réduite d’une partie de la terre, qui grâce à une symbolique conventionnelle
permet une lecture et exploitation simplifié de l’information géographique.

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7. La Photogrammétrie :
Science qui consiste à l’étude et à la définition précise des formes, des dimensions et la position dans
l’espace d’un objet quelconque en utilisant seulement des mesures faites sur une ou plusieurs
photographies aériennes ou terrestres.

8. La Géodésie
La géodésie est la science qui définit la forme et les dimensions de la terre ; elle regroupe les
techniques ayant pour but de déterminer les positions planimétrique et altimétrique d’un nombre de
points géodésiques et de repères de nivellement.

9. Le Canevas :
Ensemble des points connus en planimétrie et/ou en altimétrie avec une précision absolue homogène.

II. Les grandes catégorie de travaux topographique

Les travaux topographiques peuvent être classés en six (06) grandes catégories suivant l’ordre
chronologique de leur exécution.
1. Le levé Topographique
Ensemble des opérations destinées à recueillir sur le terrain les éléments du sol, mais aussi du sous-
sol et du sursol (digue, dalot) nécessaires à l’établissement d’un plan ou d’une carte.
2. Les Calculs Topométriques
Il traite numériquement les observations d’angles, de distances et de dénivelées pour fournir les
coordonnées rectangulaires X (abscisse), Y (ordonnée) et Z (altitudes) des points du terrain ainsi que
les superficies ; en retour, les calculs topométriques exploitent ces valeurs pour déterminer les angles,
distances, et dénivelées non mesurées.
3. Les dessins topométriques
C’est la représentation conventionnelle des détails du terrain. Selon le mode de saisie et de traitement
des données mises en œuvre, on peut distinguer deux types de plan que sont : les plans graphiques et
les plans numériques.
4. Les Projets d’aménagement
Ce sont les projets qui modifient la planimétrie et l’altimétrie d’un terrain : les aménagements
fonciers, les VRD (voirie et Réseau Divers), etc….
5. Implantation
 Les projets d’aménagement sont établis généralement à partir de données topographiques qui
doivent être utilisés sur le terrain. Pour ce faire, le topographe implante ces données,
autrement dit met en place sur le terrain les éléments planimétrique et altimétrique nécessaire
à cette réalisation.

 Matérialisation sur le terrain des lignes maitresses nécessaire à sa réalisation (axes, ou limites)
d’un projet sur support papier ou informatique.

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6. Suivi et contrôle des ouvrages


Les ouvrages d’arts une fois construits demandent toujours un suivi, c’est-à-dire une auscultation à
intervalles de temps plus ou moins régulier dont le but est de vérifier la stabilité de l’ouvrage, les
mouvements de tassement et d’inclinaison.

III. Unité et conversion d’angle

1. Les unités de mesure de distance

Unités Symboles Valeur en mètre (m)


Kilomètre Km 103
hectomètre hm 102
décamètre dam 10
Mètre m 1
Décimètre dm 10-1
Centimètre cm 10-2
Millimètre mm 10-3
Micromètre µ 10-6

2. Unités de surface

Unités Symboles Valeur en mètre carré (m2)

hectare ha 104
are a 102
centiare ca 1

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3. Unités de mesure d’angle

3.1. Le Degré (deg ou °)

C'est la 360ème partie du cercle. Il est généralement exprimé en degrés décimaux


(121,636°). On peut aussi l’exprimer en degrés sexagésimaux.

Les degrés sexagésimaux se présentent sous une forme d'une valeur en trois parties.
ddd° mm' ss,ppppp"
Exemple 1 : 209° 48' 07,4589"
 La première partie ddd est le chiffrage des degrés et la valeur est comprise entre 0 et 180.
 La deuxième partie mm correspond aux minutes et la valeur est comprise entre 0 et 59.
 Enfin la troisième partie ss correspond aux secondes et la valeur est comprise entre 0 et 59.
La minute sexagésimale vaut 1/60°

La seconde sexagésimale vaut 1/3600° ou 1/60min

3.2. Le Radian (rd)

C'est l'angle au centre interceptant sur le cercle un arc de longueur égale à son rayon.
Un angle de π rad intercepte donc une longueur de R π rad sur le cercle.
Le périmètre d'un cercle de rayon R est égal à 2.π R.

3.3. Le Grade (gon)

Par définition, le grade est la 400ème partie du cercle, c’est l’unité usuelle du topographe. On utilise
aussi souvent les sous-multiples du grade, à savoir : décigrade (dgon), centigrade (cgon), milligrade
(mgon), décimilligrade (dmgon).

Degré (°) Grade (gon) Radian (rd) Cercle

360 400 2π Circonférence


180 200 π Angle plat
90 100 π/2 Angle droit

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4. Conversion d’angle

a. Degrés sexagésimaux à degrés décimaux

1 1 1
60’ = 1° → 1’= ; 60’’ = 1’ → 1’’ = =
60 ° 60 ' 3600°

Exemple : convertir 93° 24’ 33’’ en degrés décimaux


24 33
Partie décimale : +
60 3600
= 0.4092° ; → 93° 24’ 33’’ = 93.4092°

b. Degrés décimaux à grade

Exemple : convertir 93.4092° en grade


10 10
90° = 100gon → 1° = gon → x° = x gon
9 9

10
93.4092° = ¿ 93.4092 = 103.7880gon
9

10 y Z
De même on a : X° Y’ Z’’ = ¿ (x + + )
9 60 3600

C. De grade à degré sexagésimaux

1ère étape : ont converti en degré décimaux l’angle en grade en le multipliant par 9/10
9
Exemple : A= 103.7880gon → A = ¿ 103.7880 = 93.4092°
10

2ème étape : on multiplie la partie décimale pour obtenir des minutes

0.4092 ¿ 60 = 24.55 soit 24’

3ème étape : on multiplie le reste de la partie décimale pour obtenir les secondes

0.55 ¿ 60 = 33’’

Finalement notre angle A= 93° 24’ 33’’

d. Radian à grade et inversement

200 π
π rd = 200gon → 1rd = π et 1gon = 200 rd

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200 π
→ X rd = gon et X gon = rd
π 200

IV. Le Plan et la Carte


1. Définition
1.1 La Carte
Une carte est une représentation qui, généralement, est réalisée sur un espace plane et qui montre, soit
toute la planète Terre, soit des parties de celle-ci. Elle peut en outre montrer une série de
particularités spécifiques concernant la position géographique et la taille.
1.2 Le Plan
Le plan est une représentation schématique, à une certaine échelle et en deux dimensions, d'une
population, d'une construction, d'un terrain, d'une maison, etc. L'importance d'un plan se concentre
sur la représentation à l'échelle de quelque chose.
2. Les cartes et plans topographique
Plans et cartes topographiques permettent de représenter graphiquement les principaux objets du
terrain, tels que bâtiments, clôtures, routes, cours d'eau, lacs et forêts, ainsi que les variations de
niveau présentées par les reliefs, tels que les vallées et les collines (c'est-à-dire le relief vertical).
L'établissement de ces plans ou de ces cartes repose sur les données recueillies lors des levés
topographiques.
2.1 Principale différence entre un plan et une carte
L'échelle à laquelle on travaille représente la principale différence qui existe entre un plan et une
carte. Dans les plans, on n'utilise pas de représentation cartographique pour représenter les éléments,
alors que les cartes, qui ont une échelle plus petite, doivent utiliser un certain type de projection pour
palier la courbure de la planète Terre.
2.2 Importance des plans et des cartes topographiques
Les plans et les cartes topographiques facilitent la connaissance de la topographie d'un terrain x, au
moyen de courbes de niveaux normales, d'ombres et d'autres systèmes servant à représenter des
graphiques. De plus, ils permettent de signaler les localisations générales, les caractéristiques
spécifiques d'un espace et les limites administratives. Les symboles et l'échelle utilisés sont précisés
dans la légende de chaque carte.

3. Notion d’échelle
3.1 Définition
On appelle échelle, le rapport de similitude de la figure du plan à la figure de terrain ; autrement dit
c’est le rapport entre la distance qui sépare deux points sur la carte et la distance horizontale
correspondante sur le terrain. Ce rapport s’exprime par une fraction simple dont le numérateur est 1.
1
Ce rapport s’exprime sur la forme e= , avec e = l’échelle du plan ou de la carte et
E
E = le facteur d’échelle.
Par exemple, pour une carte au 1/25 000, l’échelle se traduira par :
1 1mm 1mm
=
25 000 25 000 mm = 25 m ,

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Soit 1mm sur la carte correspond à 25m sur le terrain, ou encore


1 1cm 1 cm
=
25 000 25 000 cm
= 250 m
;
Soit 1mc sur la carte correspond à 250m sur le terrain, c’est-à-dire que 4cm sur la carte correspond à
1km sur le terrain.
Exemple 1 : Soit une distance de 5,5cm sur une carte à l’échelle du 1/50 000. Quelle
distance représente-t-elle sur le terrain.
Solution 1 : 5,5cm donne X et 1cm donne 50 000cm = 500m ; faire une règle de trois
5 ,5 cm∗500 m
X= =2750 m
1 cm

Solution 1 :
55mm donne X ce qui signifie que 1mm donne 50 m ; faire une règle de trois
55 mm∗50 m
X= =2750 m
1 mm

Remarque :
 L’échelle est dite grande lorsque le facteur d’échelle est relativement petit (1/ 100)
 L’échelle est dite petite lorsque le facteur d’échelle est relativement grand (1/50000)

3.2 Importance de l’échelle pour un topographe


Contrairement aux dessins industriels qui est un dessin côté, les distances mesurées sur un plan
topographique doivent exacte à l’erreur graphique près. Cette erreur graphique est l’erreur moyenne
que commet le dessinateur sur la position d’un point lorsqu’il effectue son report.
L’expérience montre que cette erreur graphique est de 2/10èm mm (0.2mm) en moyenne. Si un plan
est à l’échelle 1/E, l’erreur graphique se traduira sur le terrain par une erreur de e=0.2mm* E.
Une distance sur le terrain inferieur (<) à 0.2mm × E ne pourra pas être représenté sur le plan
réciproquement le plan sera incapable de représenter un détail inferieur (<) à cette limite.
1
Exemple : E= → e = 0.2mm × 1000 = 200mm = 20cm
1000
1
Une distance inferieur à 20cm sur le terrain ne peut être représenté sur le plan à l’échelle du
1000

Précision des observations


1. Généralité
Les mesures topométriques, comme toutes les mesures physiques, sont inévitablement inexactes. Ces
inexactitudes proviennent des instruments de mesure, des sens de l'observateur et parfois des

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méthodes de mesure. En topométrie, on les classe en deux grandes catégories : les fautes et les
erreurs.

2. Les fautes
Les fautes, au sens des mesures physiques et topographiques, sont des imperfections évitables,
généralement grossières, dues à des inadvertances opératoires qu’une organisation judicieuse et une
discipline plus stricte dans les travaux permet de les déceler et d’éliminer. Les fautes proviennent
d'une étourderie, d'une maladresse ou d'un oubli. Ces fautes risquent de ne pas être décelées si aucune
mesure surabondante ou répétition de mesures n’est réalisée. Exemples :
•faute de 1m sur une lecture sur mire en nivellement
•oubli d'une portée de chaîne en mesure de distance
Il est donc indispensable de les éliminer.
Pour cela on utilise :
−le contrôle direct qui consiste à recommencer la mesure par le même procédé ;
−le contrôle indirect avec une mesure ou un calcul avec une méthode différente.

3. Les erreurs
Par définition, une erreur est l'inexactitude qui découle de l'imperfection des instruments et de nos
sens. Les erreurs sont généralement petites mais leur accumulation peut devenir importante. La
connaissance des lois de leur combinaison est fondamentale pour le géomètre topographe, car ce sont
celles qui conditionnent l’organisation même de leurs travaux. On distingue deux types d’erreur à
savoir les erreurs accidentelles et les erreurs systématique :
 Les erreurs accidentelles : Les erreurs accidentelles ou fortuites sont des inexactitudes de faibles
valeurs, variables en grandeur et en signe, tantôt positive, tantôt négative, indépendantes les unes
des autres, qui affectent le résultat des mesures. Elles ont des causes complexes, multiples qui
échappent à une analyse précise. Cependant, lorsqu’une opération est réitérée un grand nombre de
fois, les erreurs accidentelles tentent à se produire et à se composer suivant des lois remarquables
dont l’étude constitue la théorie des erreurs accidentelles.
 Les erreurs systématiques : Une erreur est dite systématique lorsque dans l’exécution d’une
suite de mesures effectuées dans des conditions absolument identiques, ces mesures sont affectées
d’une erreur toujours là même en grandeur et en signe. Il en résulte que les erreurs systématiques
sont cumulatives par voie d’addition, et, en conséquence, qu’elles sont particulièrement à
craindre. Si une détermination comporte n mesures entachés chacune d’une erreur systématique
es, la détermination est entachée d’une erreur finale E telle que Es = es x n.

4. La tolérance
Par définition, la tolérance est la limite maximale dans lesquelles doivent être contenues les résultats
des mesures effectuées. La Tolérance est donc une valeur normée de critères de validité de résultats.
Elle est fonction du type de matériels utilisée et de la précision cherchée.

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Chapitre II : MESURES LINIEAIRES


I. Généralités
Le mesurage linéaire, généralement appelé chainage, est la base de toute opération
topométriques. Autrefois les arpenteurs utilisaient une véritable chaîne composée de maillons
pour mesurer une distance entre deux points. C'est pourquoi cette opération s'appelle un
chaînage. De nos jours la chaîne a été remplacée par un ruban à mesurer, généralement
fabriqué en acier. Ces rubans sont étalonnés en mètres (SI) et ont généralement des longueurs
de 30, 50 ou 100 mètres. Il semble facile de mesurer une distance avec un ruban. Cependant
les résultats obtenus varient en fonction des conditions d'observation. Il faut donc utiliser une
bonne technique de mesurage et corriger les observations adéquatement.
Les procédés de mesures des distances peuvent être classées en deux catégories que sont :
Les mesures Directe et les Mesures Indirecte.
Une mesure de distance est dite directe lorsqu’on parcourt la ligne à mesurer en appliquant
bout à bout un certain nombre de fois, autant qu’il le faut un étalon de mesure. C’est un
procédé donnant la distance sur le terrain entre deux points.
Une mesure est dite indirecte lorsqu'on l'obtient sans avoir à parcourir la longueur à
mesurer. On utilise le procédés stadimétriques parallactiques.
D’une façon générale, la distance entre deux points est toujours ramenée à l’horizontale soit
par calcul soit par la méthode utilisée lors du mesurage.

II. LES TECHNIQUES DE CHAINAGE


1. Généralités
Le chaînage s'effectue par deux opérateurs, le chaîneur arrière (celui qui occupe initialement
le point de départ et qui tient le zéro du ruban) et le chaîneur avant (celui qui avance vers le
point en déroulant le ruban). L'opérateur (chaîneur avant) se place à l'arrière, et l'aide
(chaîneur avant) à l'avant, en se mettant sur le côté du ruban. L'opérateur place l'extrémité 0
du ruban sur le repère, aligne l'aide qui tend le ruban et marque son extrémité en enfonçant
une fiche au sol. Cette fiche doit être enfoncée perpendiculairement au ruban. Pour des
mesures longues, les chaîneurs doivent effectuer plusieurs portées ayant la longueur nominale
du ruban. La précision de la mesure de longue portée est limitée et dépend fortement des
opérateurs. La technique de chainage adoptée dépend des conditions dans lesquelles la
mesure doit être effectuée.
On utilise généralement un jeu de onze fiches de façon que l'échange de dix fiches s'effectue
à 100 m avec un ruban de 10 m ou à 200 m avec un ruban de 20 m, une fiche restant au sol
pour matérialiser la dernière portée. Le terrain étant horizontal, on obtient une distance
horizontale.

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La distance D est donnée par la formule suivante :


D = (e*10*L) + (f*L) + appoint avec :
e = le nombre d’échange, L = la longueur nominale du ruban et f = le nombre de fiches

2. Les différentes étapes nécessaires à la réalisation d’un bon chaînage

Afin de réaliser un bon chaînage, il est conseiller de :


• procéder à un alignement entre les deux points, soit à l’œil ou avec l’appareil ;
• exercer une tension sur la chaîne pour la rendre tendue et rectiligne ;
• marquer la portée avec une fiche plantée verticalement ;
• inscrire la mesure du chaînage au fur et à mesure ;
• écarter la chaîne de la fiche implantée pour éviter de refaire le chaînage ;
• ne jamais tirer sur la chaîne si on sent une certaine résistance car elle peut être bloquée par
un obstacle.

III. LES MODES DE CHAINAGE

1. Le chaînage supportée

Lorsque le terrain est plat et horizontal, la chaine peut être supportée dans toute sa longueur
cette technique ne peut être utilisée que dans des conditions idéales que l'on retrouve surtout
en laboratoire ou sur une route horizontale. De plus il ne doit pas y avoir d'obstacles entre les
deux points à mesurer. On peut aussi mesurer avec une chaîne supportée lorsque le terrain a
une pente uniforme entre les points. Il suffira alors de corriger les observations pour les
ramener à l'horizontale.

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2. Le chaînage suspendu

Il est bien rare que les conditions idéales (surface plane, horizontale et sans obstacles)
prévalent lors de la prise de mesures. Souvent les chaînages doivent être effectués sur une
surface relativement plane mais comportant des obstacles. Les opérateurs doivent alors
suspendre le ruban au-dessus des obstacles suffisamment hauts pour que le ruban ne soit pas
en contact avec eux. Il est préférable d'utiliser des jalons. On placera le zéro sur le jalon placé
à côté du premier point. L'autre jalon sera placé vis-à-vis de la graduation indiquant la
longueur nominale du ruban. Les opérateurs peuvent combiner des portées de chaîne
supportée avec des portées de chaîne suspendue à condition de l'indiquer clairement dans les
notes. Les portées de chaîne suspendue devront être corrigées par calcul afin d'éliminer l'effet
de la chaînette.

3. Le chaînage suspendu par cultellation ou ressauts horizontaux

En plus des obstacles, il arrive souvent que les chaînages doivent être effectués sur un terrain
accidenté. Le chaînage par cultellation consiste à morceler le travail en sections horizontales.
Dans ce cas-ci, c'est la pente qui oblige le chaîneur avant à suspendre la chaîne dans les airs.
Le chaîneur arrière met en coïncidence le zéro de la chaîne avec le point au sol. Le chaîneur
avant suspend le ruban au-dessus du sol à la même élévation que le chaîneur arrière. La
longueur de la portée est habituellement inférieure à la longueur du ruban. Elle dépend de la
pente sur laquelle le chaînage s'effectue. Plus la pente est forte, plus les portées sont courtes
et plus le nombre de portées augmente.

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4. Le chaînage suspendu en pente

En terrain accidenté, on peut mesurer une distance par le chaînage en pente. Pour chaque
portée, on évalue l'angle d'inclinaison du ruban avec un inclinomètre. Celui-ci est assez précis
pour la plupart des travaux. L'inclinomètre peut aussi servir à contrôler l'horizontalité du
chaînage. Pour un chaînage de plus grande précision, le théodolite peut remplacer
l'inclinomètre. La précision est supérieure avec le théodolite.

La distance réduite à l’horizontale (Dh) d’une distance suivant la pente (Dp) mesurée, sous
un angle vertical (α) est donnée par la relation suivante : Dh = Dp cos α

IV. Les instruments utilisés lors d’un chainage


Parmi les instruments utilisés en chaînage on peut distinguer :
- Les chaînes (mètre, double-mètre ou ruban de poche en acier pour mesure de très courtes
distances)
- les fiches : tiges en fer utilisées pour marquer le terme d'une portée. Elles servent aussi à
compter le nombre de portées effectuées.
- le fil à plomb : sert à donner la verticale du point où la fiche est implantée, ainsi que dans le
chaînage d'un terrain accidenté ou en pente (chaînage par cultellation).
- jalons : utilisés pour marquer l'alignement et indiquer la direction à suivre.

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V. Les fautes et erreurs lors de la mesure directe de distance


1. Les fautes

Les fautes sont dues à un oubli ou à la maladresse des opérateurs. Elles peuvent être évitées
par une attention constante sur le travail à effectuer. Les fautes les plus courantes sont les
suivantes : Mauvaise identification de l'origine ; Oubli d'inscrire une portée ; Mauvaise
lecture due à l'inversion des chiffres ; Mauvaise tension ; Mauvaise transcription.

2. Les erreurs
2.1 Les erreurs accidentelles lors d'un chaînage
Par définition, une erreur est l'inexactitude qui découle de l'imperfection des instruments et de
nos sens. Les erreurs sont généralement petites mais leur accumulation peut devenir
importante. Les erreurs accidentelles sont difficiles à éliminer et à quantifier parce qu’elles
sont de nature aléatoire. Pour quantifier une erreur accidentelle, il faut procéder à une analyse
de précision. Seule une bonne technique et un travail minutieux permettent de minimiser ce
type d'erreurs. Comme erreur accidentelles on peut citer entre autres : Le défaut de
verticalité du jalon, L'incertitude sur la lecture du ruban, L'incertitude sur les
observations de température, L'incertitude sur la tension appliquée au ruban,
L'incertitude sur la lecture de l'angle d'inclinaison.

2.2 Les erreurs systématiques lors d'un chaînage


Les erreurs systématiques sont difficiles à éliminer, mais sont assez faciles à quantifier. Bien
qu'il soit difficile d'éliminer la source d'une erreur systématique, il est relativement facile de
corriger la mesure par une correction appropriée. Comme erreur systématique nous pouvons
citer entre autres : L’erreur d'étalonnage ; L’erreur d'alignement ; L’erreur
d'horizontalité ; L’erreur due à l’élasticité du ruban ; L'erreur due à la chainette

V. Calcul de la distance entre deux points


Connaissant maintenant toutes les erreurs impliquées dans un chaînage, on peut calculer la
distance entre deux points en appliquant les corrections aux valeurs observées :
D = L + Ce + Ca + Ch + Ct + Cp + Cc avec :
L : Longueur mesurée sur une portée
Ce : Correction d'étalonnage ;
Ca : Correction d'alignement ;
Ch : Correction pour réduction à l'horizontale ;
CT : Correction pour la température ;

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CP : Correction pour la tension ;


Cc : Correction pour la chaînette.

Chapitre III : LE NIVELLEMENT DIRECT OU GEOMETRIQUE

I. DEFINITION

Le nivellement en topographie est l'ensemble des opérations consistant à mesurer des


différences de niveau (ou dénivelés ou dénivellation), généralement pour déterminer des
altitudes. En d'autres termes, le nivellement permet de mesurer des dénivelés puis de déduire
l'altitude de repères ou de points caractéristiques du sol ou d'ouvrages. Les altitudes peuvent
être rapportées à une référence locale (qu'il est d'usage de choisir plus basse que le point le
plus bas de la zone étudiée pour ne pas avoir d'altitudes négatives, et suffisamment différente
du niveau de référence général pour éviter les confusions), ou à un système de référence plus
général. Le géoïde (niveau moyen des mers prolongé sous les continents) constitue la surface
de référence pour les altitudes du nivellement général d’un pays.

Le nivellement est l’opération qui consiste à mesurer une différence de niveau entre deux
points ou à rechercher la hauteur des différents points du sol au-dessus d’une surface de
niveau prise comme origine.

Le nivellement peut s’effectuer selon trois procédés que sont :

 Le nivellement direct ou géométrique


 Le nivellement indirect trigonométrique ou géodésique (l’appellation trigonométrique
vient des calculs trigonométriques simple donnant ΔH et DH)
 Le nivellement barométrique (méthode de nivellement basée sur des mesures de
pressions atmosphériques)

II. PRINCIPE

Le nivellement direct consiste à déterminer la dénivelée ΔH entre deux points à l’aide d’un
appareil appelé niveau et d’une échelle verticale appelée mire. Le niveau est constitué d’une
optique de visée tournant autour d’un axe vertical : il définit donc un plan de visée horizontal.

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Soit à déterminer la différence de niveau encore appelé dénivelé entre deux points R et P, la
mire est placée successivement sur les points R et P et le niveau entre les points R et P et à
égale distance dans la mesure du possible.

L’opérateur effectue une lecture dite arrière (LAR =1,252m) sur la mire placée sur le point S
qui est le point de départ de nos opérations et dont on connait l’altitude (48,724m). Cette
lecture arrière LAR indique que le plan de référence nn’ est 1,252m plus haut que le point S.
Il effectue ensuite une lecture sur le point P dite lecture avant (LAV= 1,338). La différence de
niveau ou dénivelé entre les S et P est une valeur algébrique dont le signe indique le point le
plus haut.

La dénivelée de R vers P noté ΔH RP ou Dn RP est égale à la lecture arrière au point R


diminué de la lecture avant au point P.

ΔH RP = LAR R – LAV P = 1,252 – 1,338 = -0,086m

Nous remarquons que dans l’exemple choisi, la dénivelée est négative, ce qui veut traduire
que le point R est plus élevé que le point P.

L’altitude se définit comme étant la distance verticale d’un point par rapport au géoïde
(niveau moyen des mers prolongés sous les continents). Connaissant l’altitude du point de

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départ (Le point R dans l’exemple choisi) ont peut calculer l’altitude du point visé (Le P dans
l’exemple choisi).

Alt P = Alt R + Dn RP = 48,724m + (-0,086m) = 48,724m – 0,086m = 48,638m

Quelque fois, dans les opérations isolées, les hauteurs ne sont pas prises par rapport au géoïde
mais à partir d’une surface de niveau quelconque prise comme origine. Il faut alors signaler
sur le plan et indiquer la surface origine arbitraire.

La portée est la distance du niveau à la mire ; elle varie suivant le matériel et la précision
cherchée, et doit être au maximum de 60 m en nivellement ordinaire et 35 m en nivellement
de précision. Dans la mesure du possible, l’opérateur place le niveau à peu près à égale
distance entre les deux points.

1. Lectures sur la mire

La mire est une échelle linéaire qui doit être tenue verticalement (elle comporte une nivelle
sphérique) sur le point intervenant dans la dénivelée à mesurer. La précision de sa graduation
et de son maintien en position verticale joue fortement sur la précision de la dénivelée
mesurée. Le réticule d’un niveau est généralement constitué de quatre fils :

1. le fil stadimétrique supérieur ;

2. le fil niveleur ;

3. le fil stadimétrique inférieur ;

4. le fil vertical

III. LES TYPES DE CHEMINEMENT

Lorsque les deux points sont situés de sorte qu’une seule station du niveau ne suffit pas à
déterminer leur dénivelée (éloignement, masque, dénivelée trop importante, etc.), il faut
décomposer la dénivelée totale en dénivelées élémentaires à l’aide de points intermédiaires.
L’ensemble de ces décompositions est appelé nivellement par cheminement.

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1. Le cheminement ouvert :

On dit qu’un cheminement est ouvert, s’il part d’un point connu en altitude, passe par un
certain nombre de point et se referme sur un point différent du point de départ et dont on
ignore l’altitude. Ce type de cheminement est déconseillé car ne permet aucun control.

2. Le cheminement encadré :
On dit qu’un cheminement est encadré s’il part d’un « point origine » connu en altitude, passe
par un certain nombre de points intermédiaires et se referme sur un « point extrémité »
différent du point d’origine et également connu en altitude.

3. Le cheminement fermé :
Un cheminement est dit fermé s’il part d’un point connu en altitude, constitue une boucle et
retourne à son point de départ.

4. Le cheminement aller-retour :
Lorsque l’on cherche à déterminer l’altitude d’un point extrémité B à partir de celle connue
d’un repère A, on effectue généralement un cheminement de A vers A en passant par B. Ceci
permet de calculer l’altitude de B et de vérifier la validité des mesures en retrouvant l’altitude
de A.
5. Cheminement double :

Il consiste à faire deux cheminements parallèles avec deux supports de mire pour pallier aux
fautes de stabilités des points de retournement.

6. Cheminement par rayonnement :

Lorsqu'un nombre important de points à déterminer sont à portée de niveau, il est


préférable d'utiliser la méthode du rayonnement. Cette méthode consiste à faire
une visée sur une référence et de noter la lecture en lecture arrière de façon à déterminer
l’altitude du plan de visée et ensuite à viser tous les autres points à niveler en lecture avant. A

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partir de l’altitude du plan de visé, les altitudes à niveler sont déterminées par différence par
rapport à ce plan. Cette méthode permet de lever rapidement un semis de points matérialisés
(sondages, points de berges, de fonds...). Sur la figure ci-dessous, à partir de la station ST on
vise le point R (repère) en lecture arrière et on effectue une série de lectures avant sur les
points 1, 2 et 3. Les altitudes des points rayonnés (1, 2, 3) seront calculées à partir de
l’altitude du repère R et de la lecture arrière faite sur ce point.

7. Cheminement mixte
Depuis une station quelconque du niveau dans un cheminement, et après avoir enregistré la
lecture arrière sur le point de cheminement précédent, l’opérateur vise plusieurs points de
détail et effectue sur chacun d’eux une lecture unique qui est donc une lecture avant. Ensuite,
il termine la station par la lecture avant sur le point de cheminement suivant. Dans le
cheminement mixte, on calcule d’abord les points du c cheminement principal sans tenir
compte des points de détails rayonnés. Puis on calcule ensuite les points rayonnés.

IV. TABLEAU DE CALCUL

Points LAR LAV Dn Altitudes


+ -
A LAR (A) Dn (AB) Alt (A)
B LAR (B) LAV (B) Dn (BC) Alt (B
C LAR (C) LAV (C) Dn (CD) Alt (C)
D LAR (D) LAV (D) Dn (DE) Alt (D)
E LAV (E) Alt (E)

 Calcul de la dénivelée entre les points à partir des lectures arrière et avant effectuées sur
ces points

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Dn (AB) = LAR (A) – LAV (B) ; Dn (BC) = LAR (B) – LAV (C) ;
Dn (CD) = LAR (C) – LAV (D) ; Dn (DE) = LAR (D) – LAV (E)
 Calcul de l’altitude des points B, C, D, E à partir de celle du point A
Altitude (B) = Altitude (A) + Dn (AB) ; Altitude (C) = Altitude (B) + Dn (BC)
Altitude (D) = Altitude (C) + Dn (CD) ; Altitude (E) = Altitude (D) + Dn (DE)

V. LE POINT NODAL
Un sommet commun à plusieurs cheminement polygonaux est appelé point nodal. En
pratique, les résultats des calculs obtenus sur le point nodal et mené à partir de différents
cheminements suivis présente souvent quelques écarts. Lorsque les écarts constatés sont
tolérables, on effectue les corrections nécessaires afin de déterminer l’altitude définitive du
point nodal.

VI. PRECISION DES OBSERVATIONS


Dans tout type de mesure, il y a des erreurs élémentaires et accidentelles qui se composent
pour former une erreur résiduelle.
Donc lorsqu'on effectue un cheminement fermé ou encadré il existe toujours un écart entre
nos mesures et la dénivelée fournie par les altitudes des repères. Cet écart appelé "erreur de
fermeture" (ef) doit être inférieure à la tolérance pour être acceptable. Pour satisfaire son
esprit nous allons répartir cette erreur de fermeture si elle est acceptable tout le long du
cheminement. Le fait d'ajuster nos mesures ne les rend pas meilleures, l'erreur est tout
simplement répartie sur l'ensemble des mesures. Si la fermeture est supérieure à la tolérance,
il faut refaire le cheminement. La tolérance est la limite à ne pas dépasser par l'erreur de
fermeture. Au-delà il faut penser qu'il peut y avoir une faute dans nos mesures.

1. Les fautes lors des opérations de nivellement


On distingue les fautes de :
● mauvais calage : oubli de caler la bulle, compensateur bloqué ;
● mauvaise lecture : confusion du trait niveleur avec un trait stadimétrique ; confusion de
graduation ou d’unité ;
● mauvaise transcription sur carnet : mauvaise retranscription de la valeur lue.
2. Les erreurs lors des opérations de nivellement
2.1 Erreurs systématiques
Les erreurs systématiques sont :

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● l’erreur d’étalonnage de la mire ;


● le défaut de verticalité de la mire : bulle déréglée ;
● l’erreur d’inclinaison de l’axe optique : axe optique non perpendiculaire à l’axe principal ;
● le défaut de fonctionnement du compensateur.
2.2 Erreurs accidentelles
Les erreurs accidentelles sont :
● l’erreur de parallaxe qui est une mauvaise mise au point de la lunette ;
● le mauvais calage de la bulle ;
● l’erreur de lecture sur la mire due à l’estimation du millimètre ;
● le mauvais choix d’un point intermédiaire : point non stable ;
● le flamboiement de l’air : il faut éviter les visées en bas de mire près du sol lorsqu’il fait chaud ;
● l’erreur de pointé de l’objet : elle est due à la forme du réticule (un seul fil pour un

3. L’ECART TYPE
L’écart type noté eq (σ) est défini comme étant la racine carrée de la moyenne du carré de
l’écart entre la mesure et la valeur réelle. Dans les opérations de nivellement, Ils varient
suivant les niveaux et les mires utilisées ; le soin apporté au mesurage, la stabilité des points,
la force du vent, etc.
4. LA TOLERANCE
La tolérance est la limite maximale dans lesquelles doivent être contenues les résultats des mesures
effectuées. La Tolérance est donc une valeur normée de critères de validité de résultats. Elle est
fonction du type de matériels utilisée et de la précision cherchée.
L’article 10 des normes applicables aux travaux topographiques au Burkina stipule que
‘’ pour un nivellement l’écart type admise sera de 7,6mm soit une tolérance de 20,52√D
avec D exprimé en km’’
Tableau des tolérances

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5. Fermeture du cheminement
Connaissant l’altitude du point A, on peut calculer celle de B à partir des mesures de terrain :
on appelle cette valeur de Alt B la valeur observée, notée Alt B obs. Elle est définie par : Alt
B = Alt A + Δ H i. La dénivelée totale ΔHAB de A vers B est égale à la somme des lectures
arrière diminuée de la somme des lectures avant.
ƩLar – Ʃlav =ƩΔH i = ΔHAB.
Remarque : Si le cheminement est fermé, la dénivelée totale doit être égale à zéro.
Si les mesures étaient exemptes d’erreurs, on retrouverait exactement l’altitude connue de B
(AltB). En réalité, il existe un écart appelé erreur de fermeture du cheminement (ou plus
simplement fermeture) qui est soumis à tolérance. Cette fermeture notée fH et vaut : fH= Alt
B obs - Alt B. L’écart de fermeture peut provenir : d’une ou plusieurs lectures fausses, d’une
mauvaise horizontalité de l’appareil, d’un dérèglement de l’appareil.
Si l’on appelle TΔH la tolérance réglementaire de fermeture du cheminement, on doit donc
vérifier : | fH|< TΔH. Si ce n’est pas le cas, les mesures doivent être refaites.
6. Compensation du cheminement
La compensation est l’opération qui consiste à répartir la fermeture sur toutes les mesures. La
compensation, notée CH, est donc l’opposée de la fermeture, c’est-à-dire : CH = – fH. Cet
ajustement consiste modifier les dénivelées partielles en répartissant la compensation totale
CH sur chacune d’elle. Cette répartition peut être effectuée de plusieurs manières :
 Si l’erreur de fermeture est faible, c’est à dire inférieur à l’écart type, dans ce cas la
compensation est proportionnelle au nombre de dénivelées.
−fH
CH = Avec fH pour l’erreur de fermeture et SN le nombre de stations.
SN

 Si l’erreur de fermeture est importante, c’est à dire compris entre l’écart type et la
tolérance, dans ce cas la compensation est proportionnelle à la hauteur des dénivelées.
¿
CH = - fH∗¿ ΔHi∨ Ʃ∨ΔHi∨¿ ¿ ¿ Avec fH pour l’erreur de fermeture et ΔHi différence
de hauteur entre 2 points

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CHAPITRE IV : MESURE DES ANGLES HORIZONTAUX ET VERTICAUX

A MESURE DES ANGLES HORIZONTAUX

I. GENERALITES
Dans l'histoire du positionnement les instruments de mesures d'angles occupent une place
privilégiée.
Les mesures angulaires sont indispensables pour les travaux topographiques. L’angle est
l’une des grandeurs utilisées dans les calculs topométriques. L’angle horizontal (AH) appelé
aussi angle azimutal (AZ) se définit comme étant l’angle plan d'un dièdre (en géométrie
dièdre : qui est déterminé par la rencontre de deux plan) formé par la verticale locale d’un
lieu et les deux (2) points visés. En pratique cet angle est calculé par différence de lectures
effectuées sur un cercle horizontal gradué de 0 à 400 grades dans le sens des aiguilles d’une
montre appelé "limbe ". Les angles peuvent être obtenus soit en mode goniométrique en

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mesurant les angles que les côtés font entre eux soit en mode décliné en mesurant les angles
que chaque côté fait avec une direction origine donnée par une aiguille aimantée.
Les angles horizontaux (azimutaux) peuvent être mesurés en deux manières différentes :
 Observés et dessinées directement sur une feuille de papier placée sur une planchette
horizontale. L'instrument utilisé est un goniographe composé d'un trépied, d'une
planchette, d'un organe de visée et d'une règle.

 Mesurés à l'aide d'un goniomètre. Dans ce cas les instruments utilisés sont les suivants :
Les Equerres optiques qui ne permettent que de tracer sommairement des perpendiculaires
ou de s'aligner entre deux points.
Les Cercles d'alignement avec lesquels les angles horizontaux peuvent être mesurés. Ces
instruments ont été remplacés par les théodolites.
Les Théodolites dont les lectures ne se font plus sur des verniers mais à l'aide de
microscopes permettant d'apprécier, suivant le degré de précision de l’instrument : le cgon, le
mgon, le dmgon.
Le choix de la méthode d'observation angulaire dépendra de l'instrument utilisé et de la
précision recherchée.
En topographie on utilise deux types d’angle à savoir les angles horizontaux et les angles
verticaux.

II. Les instruments de mesures angulaires

L’instrument le plus utilisé pour mesurer les angles est le théodolite (angle seulement) ou le
tachéomètre (angle et distance) ou Station Totale (mesure indirecte des angles, des distances
et des dénivelées). Le terme tachéomètre signifie « mesure rapide ». Un tachéomètre est par
conséquent un « instrument de mesure rapide ». C’est un théodolite muni d’un distancemètre
qui relève simultanément les angles et les distances mesurés.
Il existe quatre groupes d’instrument de mesures angulaires que sont :
Les goniomètres ; Les goniographe ; Les équerres : Les boussoles et théodolites-boussole

III. LA MESURE DES ANGLES HORIZONTAUX A L’AIDE D’UN THEODOLITE

1 Définition d’un théodolite

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Un théodolite est un appareil permettant de mesurer des angles horizontaux (angles projetés
dans un plan horizontal) et des angles verticaux (angles projetés dans un plan vertical). On
distingue deux types de théodolites : les théodolites ordinaires et les théodolites modernes.
2. Mesure des angles horizontaux à l’aide d’un théodolite
L’angle horizontal observé à l’aide d’un théodolite est un angle plan, compté positivement
dans le sens horaire. La lunette d’observation pivote dans un plan vertical, quelque soient les
positions altimétriques des points, l’angle observé est identique " AH".

4. Les Modes d’observations angulaire


Lorsque le théodolite est dans sa position normale le cercle vertical doit être à gauche ; on
l’appel cercle à gauche (CG), en retournant la lunette de 200 grades au tour de son axe, le
cercle vertical se trouve alors à droite, on parle de cercle à droite (CD). La mesure des angles
horizontaux en mode goniométrique sont faites par divers mode dont on peut citer entre
autres : la répétition, le retournement, le double retournement, la réitération, l’alternance, la
séquence, la paire de séquence, le tour d’horizon. Cependant, les modes d’observations
dépendent du nombre de directions à mesurer et de la précision cherchée.

IV. Les erreurs lors des mesures angulaires


Les erreurs dans la mesure des angles en topographie peuvent être classées en deux catégories
que sont les erreurs systématiques et les erreurs accidentelles encore appelé erreur d’emplois.

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1. Erreurs systématiques
Nous rangeons dans ce paragraphe les principales erreurs de construction qui n’ont pu être
éliminées par réglage, ou dont le réglage serait trop délicat. Comme erreur systématique nous
pouvons citez entre autres :
• Collimation horizontale,
• Tourillonnement ou collimation verticale,
• Excentricité limbe/ alidade,
• Erreur de graduation.

2. Erreurs d’emploi ou erreurs accidentelles


Les principales erreurs accidentelles sont d’origine instrumentale (déréglage non détectés ou
ignorés), météorologiques (vent, soleil, effluves, mauvais éclairage…) et humaines
(imperfections de manipulation). Comme erreurs accidentelles nous pouvons citer :
• Erreur de mise en station
• Mauvais calage de l’axe principal
• Erreur de pointe
• Erreurs de lecture
• Erreur de dérive du zéro

B. MESURE DES ANGLES VERTICAUX

L’angle vertical d’une direction est l’angle donné par la position de cette direction par rapport
à la verticale du lieu. Comme les angles horizontaux, les angles verticaux sont utilisés dans
les calculs topométriques. L’angle d’inclinaison ou site indique la position du visé par rapport
à l’horizontal.

V + i = 100gon
V + n = 200gon

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n - i = 100gon

L’angle vertical est déterminé à l’aide du cercle vertical du théodolite. Le zéro de la


graduation du limbe est fixe et dirigé vers le zénith, le cercle vertical est solidaire de la
lunette et donne l’angle suivant l’inclinaison de celle-ci (lunette).

1. La collimation verticale

L’origine de la graduation ne coïncide pas forcement


avec la verticale du lieu ; l’angle que fait la direction du
zénith avec la direction de la graduation zéro s’appelle
collimation vertical noté z0 ou cv. On détermine la
collimation verticale par retournement de la lunette (CG ;
CD).
400−(LCG + LCD)
Z0 = CV=
2
La correction de la collimation verticale ajoutée
algébriquement à l’angle vertical mesuré dans une seule position de la lunette (CG) donne
l’angle zénithal.
Z = LCG + CV

Chapitre V : Gisement et transmission de gisement

1. Les angles topographiques


On appel angle topographique la différence de lectures angulai

res entre deux (02) directions comptées à gauche dans le sens de la marche du cheminement.
L’angle topographique est obtenu en faisant la différence entre la lecture avant (LAV) et la
lecture arrière (LAR) dans le sens du cheminement. Si toute fois la valeur de la lecture avant
est plus faible que celle de la lecture arrière, on ajoute 400 grades à la valeur de la lecture
avant.

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On appel angle topographique de droite (αd) l’angle formé par deux cotés consécutif du
cheminement, mesuré en projection horizontale et situé à droite du cheminement dans le sens
du parcours choisi. L’angle topographique de gauche (αg) sera tel que αd+αg = 400gon.
2. Le gisement d’une direction

Le gisement d’une droite (AB) est l’angle mesuré dans le sens des aiguilles d’une montre
entre l’axe positif de Y et la direction considérée. Le gisement AB s’écrit GAB dans le sens
contraire on l’appelle l’orientement. L’axe positif des Y dans un système de coordonnées
rattaché à un système général indique la direction du Nord carte.
 Le Nord magnétique est donné par la direction de l’aiguille aimantée d’une boussole ou
d’un déclinatoire.
 Le Nord géographique est donné par la direction de l’étoile polaire.
 L’angle que fait une direction avec le nord magnétique est appelé Azimut géographique.

3. V0 d’une station

On appelle V0 d’une station le gisement du zéro de la graduation du limbe ou le gisement de


la visée pour laquelle on aurait fait la lecture zéro
V0 = GOA – Lecture A ou V0= GOB - Lecture B

On calcule le V0 moyen d’une direction en faisant la


moyenne arithmétique ou pondérée. Dans un tour d’horizon,
les observations sur le point de référence sont ramenées à

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zéro, le V0 devient alors le gisement de la droite joignant le point stationné et le point de visé
en référence. Le gisement de toute autre direction sera égal a :
GOP = V0 + Lecture P

4. Calcul du gisement d’un segment connaissant les cordonnées de ses extrémités

Les données du problème sont : XA, YA ;


XB YB. On vous demande de calculer le
gisement de la droite AB (GAB)

4.1 Calcul du gisement

Considérons le triangle ABC


BC
tg GAB = , BC = XB – XA = ΔX, AC = YB – YA = ΔY,
AC
ΔX
BC = ΔX = AB * Sinus GAB , AC = ΔY = AB * Cosinus GAB , Tg GAB =
ΔY
Dans le triangle ABC, ΔX et ΔY sont positif (+) ou négatif (-) suivant le cadrant dans lequel
l’extrémité du vecteur se trouve par rapport à son origine.

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ΔX
Posons que : tg g= ΔY

TABLEAU RECAPITULATIF
Après avoir calculé g et suivant le signe de ΔX et de ΔY on déduit la valeur de G Voir tableau
ci-dessus.

4.2

Calcul de la distance AB entre deux points A et B


ΔX ΔY
AB = sin GAB = cos GAB = √ Δ X 2+ Δ Y 2

5. Présentation des calculs

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Chapitre VI : Calcul de coordonnées rectangulaire d’un point défini par ses


coordonnées polaires

I. Le point et la droite

1. Le point
Un point est défini dans un plan si l’on connaît en grandeur et en signe les distances de ce
point aux deux axes.

2. La droite
Une droite est définie dans le plan :

- Lorsque l’on connaît deux points de cette droite

- Lorsque l’on connaît un point et le gisement de sa direction

II. Calcul des coordonnées rectangulaires d’un point


Les données du problème sont :

- Les coordonnées rectangulaires du point A

- Le gisement de la droite AM- La longueur AM Il s'agit de déterminer les coordonnées


rectangulaires du point M

On sait que :
XM – XA = HM

YM – YA = AH

XM = XA + HM

YM = YA + AH

HM
Sin GAM =
AM
→ HM = AM Sin GAM

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AH
Cos GAM =
AM
→ AH = AM Cos GAM

XM – XA= HM or HM = AM Sin GAM  XM - XA = AM Sin GAM 


XM = XA + AM Sin GAM
YM – YA= AH or AH = AM Cos GAM  YM -YA = AH Cos GAM 
YM = YA + AM Cos GAM

1. Présentation des calculs

III. Cheminements polygonaux

1. Définition
Un cheminement est une ligne brisée dont on a mesuré tous les angles et cotés en vue de
déterminer les coordonnées de chaque sommet.
Lorsque l’on a un cheminement polygonal ABCDE…etc. Le gisement de chaque côté
s’obtient à partir du gisement du côté précédent.

GBC = GAB + αg B ± 200gon

En calcul topométriques le sens des aiguilles d’une montre (sens + ) est appelé sens du
gisement, le sens contraire est celui de l’orientement.

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2. Les différents types de cheminement

 Le cheminement en antenne : Est un cheminement sans fermeture, ce type de


cheminement est déconseillé car il est sans vérification possible.

 Les cheminements développés entre deux points connus : Par comparaison des
coordonnées exactes du point d’arrivée du cheminement et celle issue des calculs, on a un
moyen de contrôle des calculs ainsi que la possibilité de juger de la validité des mesures
du terrain.

 Les cheminements fermés : C’est une polygonale qui se referme sur elle-même, c’est-à-
dire une polygonale dont l’extrémité est confondue avec l’origine.

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3. Transmission des gisements


On connait le gisement GAB
On a donc : GBC = GAB + αg B ± 200gon

4. Présentation des calculs

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5. COMPENSATION
5.1 Introduction
Les mesures de terrain sont entachées d’erreurs accidentelles ou systématique qui empêchent
d’obtenir des résultats exactement conformes à la théorie ; pour les exploiter avec le
maximum de précision possible il faudra les appliquer une correction appelé compensation.
Cependant les écarts constatés ne doivent pas excéder une certaine grandeur appelé tolérance
qui dépend de la nature du travail, donc du type de matériel utilisé et du type de terrain.
5.2 Ecart de fermeture angulaire
G’AR = Gisement d’arrivé calculé = G départ + Ʃ αg ± nc* 200
GAR = Gisement d’arrivé réel (connu) , nc = nombre de cotés
Fermeture angulaire fα = G’AR – GAR
Il faudra donc corriger de cα = - fα
Exemple : G’AR = 266,422 et GAR = 266,418 ; fα = 266,422-266,418 = 0,004
→ cα = - 0,004gon = - 4 mgon
Il faudra alors repartir cette correction sur l’ensemble des angles
En compensant également chacun des angles, si les côtés on sensiblement la même longueur

αg compensé = αg brut + ; ns = nombre de sommets
ns
Remarque : Il faut faire la compensation angulaire sur les angles αg avant d’inscrire les
gisements dit compensés dans le tableau.
5.3 Ecart de fermeture planimétrique
Soit B le point d’arrivé réel et B’ le point d’arrivé calculé
XB’ = XA + ƩΔXi ; YB’ = YA + ƩΔYi
XB’ – XB = fx → cx = - fx ; YB’ – YB = fy → cy = - fy
Si on considère le cheminement de nc côtés, on effectue une compensation dite parallèle, on
utilise ce type de compensation dans le cas où les côtés du cheminement on sensiblement la
même longueur.
Cx Cy
Δxi compensé = ΔXi brut + ; Δyi compensé = Δyi brut +
nc nc
La compensation parallèle proportionnelle : elle est valable dans tous les cas et spécialement
lorsque les côtés du cheminement sont de longueur assez différente.
Di Di
Δxi compensé = ΔXi brut + cx * ; Δyi compensé = Δyi brut + cy *
D D
Avec D = à la longueur totale du cheminement

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CHAPITRE VII : MESURE INDIRECT DE DISTANCES

I. Définition
Une mesure de distance est dite indirect lorsqu’on obtient celle-ci sans avoir recours à un
étalon de mesure ni à parcourir la distance à mesurer. On utilise à cet effet un appareil à une
des extrémités de la longueur à mesurer et une mire ou une canne munit d’un voyant à l’autre
extrémité. Les mesures effectuées donnent soit directement le résultat (cas des théodolites
électronique) soit une quantité appelé nombre générateur qui permet d’obtenir la distance
après un calcul simple. Ces appareils peuvent être :
 Des stadimètres
 Des télémètres
 Des appareils à onde télémagnétique

II. MESURE PARRALACTIQUE DES DISTANCES

1. Principe
Soit une distance AB à mesurer, on dispose en B une stadia horizontale perpendiculaire à la
ligne de visée AB et muni de deux voyant L et R symétrique par rapport à l’axe et
généralement distant de deux mètres. On place en A un goniomètre avec lequel on vise
successivement les voyants L et R. On mesure l’angle α sous lequel on voit la longueur
LR = b comprise entre les deux voyants.

2. Emplois et calcul
La stadia est rendu horizontal au moyen d’une nivelle sphérique et de vice calantes. On met la
mire (stadia) perpendiculairement à la ligne de visée au moyen d’un collimateur, on mesure
ensuite les angles horizontaux sur les deux voyants.

LR = b
b α
AB = D = 2 cotg 2

Pour une stadia de deux (2m) mètres on aura


2
b = 2  2 =1 on aura donc

α
AB = D = cotg 2

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III. La Stadimetrie
La Stadimetrie est une méthode moins précise que la mesure directe de distance. Elle permet
la mesure indirecte d’une distance horizontale en lisant la hauteur interceptée sur une mire
par les fils stadimétriques du réticule de visée. Pour effectuer des mesures stadimétriques on
utilise soit un tachéomètre opticaux mécanique non autoréducteur (la distance horizontale est
obtenue après calcul) soit un tachéomètre opticaux mécanique auto- réducteur (la distance
horizontale est donnée directement). Le procédé stadimétriques à l’avantage de permettre des
mesures en terrain accidenté ou semé d’obstacle ; cependant il faut noter que l’avènement des
appareils mesure électronique (station totale ou théodolite électronique) ont permis à la
Stadimetrie de supplanter la mesure à la chaine de par la précision qu’offre ces instruments.
Selon que l’angle ou la longueur de la stadia est variable, on aura des stadimètres à angle
variable ou à angle constant.

Le point A, centre optique d’un théodolite, est situé à la verticale du point stationné en S ;
l’opérateur vise une mire posée en P et effectue la lecture interceptée par chaque fil sur la
mire soit m1 et m2. Le fil stadimétriques supérieur (s´) lit la valeur la plus grande m2 et le fil
stadimétriques inférieur (s) lit la valeur m1.
La distance horizontale peut s’exprimer par :
m 2−m 1 2
D h= si n v

2 tg ⁡( )
2

Si la visée est horizontale, l’angle verticale V =100gon ; On aura alors


m2−m1
Dh=

2tg ⁡( )
2

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1. Stadimetrie à angle constant


Si l’angle α est constant dans l’appareil utilisé,

On a : Dh = K (m2 – m1) sin² V


La constante K appelée constante stadimétriques vaut :

Elle vaut généralement 100 ; c’est pourquoi l’expression de Dh devient :

Dh = 100 (m2 – m1) sin² V

Pour un niveau, V=100gon ; d’où Dh = 100 (m2 – m1)


2. Stadimetrie à variation de pente
Les stadimètres à variation de pente sont basés sur le principe des stadimètres autoréducteurs,
dans ces stadimètres l’angle varie en fonction de l’inclinaison de la lunette.
Les stadimètres à variation de pente permettent de mesurer la distance entre deux points grâce
à un instrument placé sur l’un des points et une mire placée sur l’autre point. On effectue
deux visées sur la mire ; à chaque visée correspondra une lecture sur mire et une lecture de
l’angle d’inclinaison. Deux cas peuvent se présenter :
1er Cas : Les deux visées sur la mire sont au-dessus de l’horizontal
Soit AB la distance à mesurer, on place en A un appareil et en B une mire tenu verticalement.
On effectue deux visées d'inclinaison i et i’, à ces deux visées correspondent les lectures C
(L1) et D (L2) sur la mire

CH DH
CH = D tg i  D = tgi ; DH = D tg i’  D = tgi '

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CH – DH = CD = D (tg i – tg i’)

CD = L1 – L2 =   D = tg i−tg i'

2eme Cas : Les deux visées sur la mire sont de part et d’autre de l’horizontal

On a: CH = D tg i et DH = D tg i’ ; CH + DH = CD = D (tg i + tg i’)

CD = L1 – L2 =   D = tgi+tgi '

Appelons P et P’ les pentes c’est-à-dire les tangentes exprimées en pourcentage (%) des
droites OC et OD. Par définition, la pente d’une droite est le quotient de la dénivelée par la
distance horizontale. Elle donne la valeur de la tangente de l’angle d’inclinaison.
ΔH ❑ ❑ ❑
P= = tg i ; on aura : D = P−P ' OU D = P+ P ' d’où D = P ± P '
D

La distance D est exprimée en fonction de  et de P et P’, ainsi si nous avons  fixe P ± P’


sera variable on a alors des stadimètres à pente variable, si  est variable nous avons P ± P’
constant, on a alors dans ce cas des stadimètres à pente constante.

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Chapitre VIII : NIVELLEMENT INDIRECTE


I. INTRODUCTION

Il est intéressant d’étudier en détail cette technique puisse que c’est le moyen de mesure
utilisé par théodolites électroniques (encore appelé station totale ou TC). Il est donc appelé à
se généraliser même s’il reste moins précis sur les dénivelées que le nivellement direct.

II. PRINCIPE DU NIVELLEMENT INDIRECT TRIGONOMÉTRIQUE


Le nivellement indirect trigonométrique permet de déterminer la dénivelée ∆H entre la station
T d’un théodolite et un point P visé. Ceci est fait par la mesure de la distance inclinée suivant
la ligne de visée Di et de l’angle zénithal (noté V).

À partir du schéma, on peut écrire que : ∆HTP est la dénivelée de T vers P ; ht est la hauteur
de station (ou hauteur des tourillons) ; hv est la hauteur de voyant ou plus généralement la
hauteur visée au-dessus du point cherché (on peut aussi poser une mire en P).
∆HTP = ht + Di.cosV – hv
On en déduit la distance horizontale Dh : DhTP = Di. Sinus V
On en déduit la distance suivant la pente Dp : Dp = √ (Δh² + dh²)
Remarque :
● Le terme Di.cosV est appelé « dénivelée instrumentale ». Il est noté ∆hi. C’est la dénivelée
entre l’axe des tourillons (t) du théodolite et le point p visé.

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● Dh ne dépend pas de hv et ht : elle n’est fonction que de Di et de V.


● L’appellation « trigonométrique » vient des calculs de trigonométrie simples donnant ∆H et
Dh

III. NIVELLEMENT INDIRECT GÉODÉSIQUE


Ce type de nivellement permet la détermination de la dénivelée entre le point de station T et
un point P visé à partir de la connaissance des coordonnées planimétriques de T et P et de la
mesure de l’angle vertical V.

IV. NIVELLEMENT INDIRECT SUR COURTE PORTÉE

Une portée est dite courte si sa longueur (distance horizontale Dh) est inférieure à 500m.
1. Nivellement indirect avec un théodolite optico-mécanique
Sur de très courtes portées (Dh < 100 m), on peut effectuer un nivellement indirect avec un
théodolite optico-mécanique, une chaîne et une mire. La précision obtenue est médiocre (voir
calculs § 4.1.1) mais peut être suffisante dans certains cas, par exemple, pour le calcul
d’altitudes approchées pour un avant-projet de terrassement.

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1.1 Cas où la distance suivant la pente Dp est mesurable


C’est le cas si le terrain présente une pente régulière entre S et A (fig. 6.3.). On peut alors
mesurer directement la distance Dp à la chaîne avec une précision correcte (voir estimation
ci-après).
La méthode est la suivante : depuis le théodolite stationné en S, l’opérateur vise la mire en
interceptant la graduation correspondante à la hauteur des tourillons ht de sorte que la visée
soit parallèle à la droite SA dont l’opérateur a mesuré la longueur Dp. Il lit l’angle V
correspondant, il mesure Dp et en déduit que :

Dh = Dp.sinV
∆H = Dp.cosV
HA = HS + ∆H

1.2 Cas où si la distance suivant la pente Dp n’est pas mesurable


C’est le cas si la pente est irrégulière, sur un terrain fortement bosselé, par exemple, s’il y a
des obstacles, etc.
Il faut calculer la distance horizontale Dh de la station S à partir des lectures sur une mire
posée en A (fig. 6.4.). Sur un tachéomètre optico-mécanique, ceci peut être effectué par
stadimétrie avec une précision médiocre (voir stadimétrie en nivellement direct, chapitre 5).

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On détermine Dh par stadimétrie à partir des lectures m1, m2 et V. La dénivelée ∆H est


ensuite déterminée par : ∆H = ht + Dh . cotan V – Lm
Dh.cotV étant la dénivelée instrumentale notée ∆hi.

Or, on cherche à calculer Dh en fonction des lectures m1 et m2 sur les fils stadimétriques.

α est l’angle stadimétrique ; la


constante stadimétrique
correspondante est :

Soit L la longueur interceptée sur la


mire, on a :
L = hm2 – hm1

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Pour V = 100gon, on retrouve l’expression issue de la stadimétrie pour le nivellement direct


Dh = K.L où L est la longueur interceptée sur la mire. Dans la pratique, cette expression est
simplifiée en considérant que le terme

est négligeable devant 1. V étant l’angle vertical lu sur une graduation quelconque de la mire,
on obtient les expressions approchées employées ci-dessous :

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