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Topographie et Eléments de Géodésie - Table des matières (2ème partie)

4 DESCRIPTION, REGLAGE ET EMPLOI DES INSTRUMENTS ET APPAREILS TOPOGRAPHIQUES ....... 84


4.1 Instruments et appareils de matérialisation, d'alignement et de visée ............................... 85
4.1.1 Fiches, Piquets, Jalonettes, Jalon, Balises, Mires .......................................................... 85
4.1.2 Viseurs ordinaires et viseurs pour lunettes topographiques ........................................ 87
4.2 Instruments servant à construire les angles droits ............................................................... 94
4.2.1 Equerres à viseur ordinaire - Cas de l'équerre d'arpenteur (Cross staff, Square) ........ 95
4.2.2 Equerre à réflexion ou équerre à miroirs...................................................................... 95
4.2.3 Equerre à prisme ........................................................................................................... 97
4.3 Instruments pour l'observation de la verticale et/ou du plan de niveau ........................... 100
4.3.1 Le fil à plomb ............................................................................................................... 100
4.3.2 Nivelles et Niveaux à bulle d'air .................................................................................. 100
4.3.3 Réglage des nivelles .................................................................................................... 102
4.4 Instruments servant à la mesure d’angles horizontaux ...................................................... 103
4.4.1 Principe général de la mesure d’angles horizontaux .................................................. 103
4.4.2 Le pantomètre ou goniasmomètre ............................................................................. 103
4.4.3 Le graphomètre........................................................................................................... 104
4.4.4 Le goniomètre (transit en anglais, théodolite simple classique) ................................ 104
4.4.5 Le goniographe ou planchette/tablette topographique ............................................. 105
4.4.6 La boussole topographique (surveyor’s compass) ...................................................... 106
4.4.7 Autres instruments topographiques utiles ................................................................. 106
4.5 Instruments servant à la mesure des angles verticaux ....................................................... 106
4.5.1 Principe général de la mesure des angles verticaux ................................................... 106
4.5.2 L'éclimètre................................................................................................................... 107
4.5.3 Le clisimètre ou clinomètre (clinometer, abney level) ............................................... 107
4.5.4 Le baromètre ou altimètre topographique (altimeter) .............................................. 108
4.6 Instruments pour la mesure des distances ......................................................................... 108
4.6.1 Mesures directes de la distance.................................................................................. 108
4.6.2 Mesures indirectes de la distance............................................................................... 111
4.7 Les appareils multi fonctionnels. ........................................................................................ 116
4.7.1 Le niveau à lunette ...................................................................................................... 116
4.7.2 Le théodolite et le tachéomètre ................................................................................. 120
4.7.3 Niveaux et tachéomètres électroniques et à micro-ondes ‘électromagnétiques ...... 123
4.8 Le support des instruments ................................................................................................ 126

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4 DESCRIPTION, REGLAGE ET EMPLOI DES INSTRUMENTS ET APPAREILS
TOPOGRAPHIQUES
Dans les présentes notes du cours, une définition de la Topographie la considère comme la
technique qui traite de la représentation de la forme du sol et des détails qui s'y trouvent.

Il a déjà été démontré que les cartes et les plans de génie civil sont des représentations
planes sur un espace 2D d’objets 3D. La représentation d’un espace 3D sur une surface 2D
sans distorsions inadmissibles n'est possible qu'à l'échelle et moyennant certaines
conventions. Une des techniques présentée dans ce cours est celle de la carte
topographique à courbes de niveau. Ce type de carte autorise l’exploitation 2D pour le
calcul des positions, les distances, les surfaces planes et les coupes en élévation pour la
lecture altimétrique.

L’ingénieur du génie civil exploite les cartes topographiques conventionnelles en 3D. Ces
documents topographiques présupposent leur établissement ou dessin préalable. Le dessin
des cartes topographiques 3D exige des mesures réelles in situ et leurs reports conformes,
équivalents ou équidistants sur planches.
Une des phases essentielles du travail d’établissement de la carte topographique est celle
qui concerne les levés de terrain, c’est-à-dire les mesures réelles in situ. Elle nécessite
l’utilisation des instruments et des procédures conventionnels, des unités et précision
appropriées et de notations structurées (formulaires).
Les levés ou mesures topographiques concernent principalement les distances et les angles.
Ceux-ci peuvent être horizontaux, verticaux ou inclinés.

Avant de lever les points sur le terrain, il faut au préalable procéder aux opérations
suivantes :
 Reconnaissance physique du terrain à lever ;
 Choix et identification des points à lever ;
 Choix des instruments et des procédés de levé les mieux indiqués ;
 Matérialisation temporaire des points à lever ;
 Rattachement éventuel aux repères connus ;
 Préparation de tous les rapports nécessaires.
Il faut aussi signaler qu’il y a le levé proprement-dit et il y a des opérations et constructions
auxiliaires comme la construction des angles droits et des perpendiculaires, la vérification
de l’horizontalité et/ou de la verticalité des instruments de mesure ainsi que le dégagement
ou nettoyage des couloirs et lignes de visée appelé ̎ layonnage ̎.
Les instruments et appareils de mesure topographiques sont nombreux, fort variés et
évolutifs. Il est donc utile, dans le cadre d'un cours général et introductif de topographie, de
les regrouper et de ne présenter que les principes de construction et de fonctionnement du
matériel le plus représentatif.

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Il est présenté ou décrit ci-après quatre (4) grandes familles de matériels topographiques,
en l’occurrence :
 Le matériel de matérialisation et d’alignement et de visée ;
 Le matériel de mesure d’angles ;
 Le matériel de mesure de distances ;
 Le matériel multifonctionnel.

4.1 Instruments et appareils de matérialisation, d'alignement et de visée

4.1.1 Fiches, Piquets, Jalonettes, Jalon, Balises, Mires

Les rôles de cette famille d’instruments sont les suivants :


 matérialiser les points de visée, de mesures ou de repères ;
 visualiser (de loin) les points ;
 aider à implanter les alignements (approximatifs) des points intermédiaires ou de
travail.

4.1.1.1 Le piquet (peg) et la fiche


Le piquet est une tige, ou un morceau, de bois prismatique de quelques dizaines de cm de
long, biseauté à un bout pour faciliter son enfoncement dans le sol. Il est planté
temporairement dans le sol au droit du point à lever pour le matérialiser et pour le
visualiser. Il est généralement identifié par un numéro inscrit à sa partie supérieure. Sa mise
en place et son identification nécessitent un marteau ou un maillet et un marqueur ou une
peinture.
La fiche est une mince tige métallique qui peut être utilisée localement comme piquet,
comme point de relai des mesures et pour le comptage de séquences de mesures de
distance.

4.1.1.2 Le jalon et la jalonette


Le jalon (rod) est une tige en bois ou en métal. Il est muni d’une pointe renforcée pour
faciliter son enfoncement dans le sol. Il est
peint alternativement en bandes
rouges/oranges et blanches pour améliorer
sa visibilité de loin. Il peut être fendu en tête
afin de recevoir une feuille (carton) blanche,
portant éventuellement une identification. Il
peut être soutenu par un trépied en terrain
rocheux ou dur.
4.1.1.3 La balise (bench, bench mark)
La balise est, au sens général du terme, une construction en charpente, de forme
géométrique particulière montrant de loin, parfois à quelques Km, l'aplomb ou la verticale
d'un repère ou d’une borne géodésique. Il sert souvent de repère de direction ou
d’orientation.

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Par extension, les bornes géodésiques, topographiques et cadastrales peuvent servir de
balises.

Des objets surélevés, tels que les châteaux d’eau, les clochers d’églises, les minarets, les
pylônes et mâts de télécommunication et les monuments peuvent être utilisés comme
balises.
De manière simplifiée, la différence entre jalonettes, jalons et balises n’est pas
fonctionnelle. Elle se situe principalement au niveau de leur taille.

4.1.1.4 Les chaises d’implantation


Les chaises sont des supports en bois
utilisés dans l’implantation des fondations
d’ouvrages. Elles sont constituées de pieds
verticaux et des traverses sur lesquelles on
fixe des clous devant recevoir des ficelles
délimitant les fouilles. Elles sont
généralement plantées dans les coins et
divisions de la fondation. Elles peuvent servir de repères altimétriques.

4.1.1.5 La mire (staff, staves)


La mire est une balise mobile. En plus de la
fonction directionnelle, elle peut servir aussi
dans le levé de la distance entre points.

Dans la pratique, on distingue la mire muette et


la mire parlante.
La mire parlante est une longue latte de 3 ou 4
mètres, en bois ou en aluminium. Elle est
divisée de manière coloriée et très visible en
mètres, décimètres et centimètres. Elle est
posée verticalement au droit du point à lever.
Elle sert pour la matérialisation temporaire et la
visualisation du point. Elle facilite la visée de la
verticale du point. La lecture de ses divisions
permet, comme démontré ultérieurement dans
le cours, la mesure indirecte de la distance et de la dénivelée entre points.
Plusieurs types de divisions métriques de mires sont distribués par les fournisseurs. Il faut se
référer aux catalogues.
La mesure électronique de distance (MED), à voir, utilise la mire codé ou à barre-codes. Le
décodage électronique des barre-codes visés permet le calcul automatique de la distance.

La mesure électronique de distance sur les longues portées utilise des prismes réflecteurs
en lieu et place des mires à barre-codes.

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La mire muette ou non parlante n’a pas de divisions. Elle a souvent la forme d’un disque
peint en damiers. Elle est plus proche du jalon et de la balise mobile. On parle de mire-jalon.
Elle n’est utilisée pour la mesure indirecte de la distance.

4.1.2 Viseurs ordinaires et viseurs pour lunettes topographiques

4.1.2.1 Viseurs ordinaires


Les viseurs ordinaires sont des
instruments qui permettent de
voir ou de réaliser une visée
grossière en ligne droite, ou
encore selon un plan vertical.

Le viseur ordinaire le plus simple peut être constitué de deux pièces métalliques solidaires
ou jumelées. La première pièce, placée côté œil, est munie d’un trou circulaire et la
deuxième pièce, placée côté champ, est munie d’une fente verticale. Les trous sont appelés
pinnules.

Pour viser ou aligner des objets il suffit de regarder à travers les pinnules œil et champ, de
chercher lesdits objets et de les voir côté champ.

On peut améliorer la visée en plaçant un crin (poil de la queue d’un cheval) ou un fil tendu
verticalement dans la fente de la pinnule champ. Ce dispositif permet de centrer
horizontalement les visées. Il suffit de faire coïncider le fil avec le centre ou le plan du centre
de l’objet visé.

Le viseur ordinaire peut-être encore perfectionné en utilisant des pinnules circulaires pour
l’œil et pour le champ et en plaçant deux crins perpendiculaires, vertical et horizontal, côté
pinnule de champ. On parle dans ce cas d’une alidade à pinnules. Ce dispositif permet de
centrer horizontalement et verticalement les visées. Il suffit de faire coïncider le centre de
l’alidade avec le centre de l’objet visé. La visée étant linéaire et droite.

Plusieurs autres types de viseurs ordinaires sont associés aux appareils topographiques pour
faciliter une visée approximative, ou grossière, avant d’effectuer une visée précise à l’aide
d’autres instruments. Ces viseurs peuvent être constitués juste par une arrête vive d’une
pièce prismatique, par une gorge en V entaillée dans une pièce prismatique ou par deux
pointes.

Les instruments de visée que l'on vient de décrire sont plutôt rudimentaires et peu précis.
Les viseurs de grande précision sont constitués de lunettes optiques dites lunettes
topographiques.

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4.1.2.2 Viseurs à lunette topographique
La lunette topographique est construite à partir des principes physiques de l'optique
géométrique. Elle utilise les propriétés des lentilles minces et autorise des visées de
précision à grande distance.

4.1.2.2.1 Rappel de la physique (optique géométrique)


Soit la figure suivante qui donne le principe de développement de l’image à travers une
lentille mince. Elle montre la moitié axiale verticale du dessin tiré de l’optique géométrique.
Si la ligne AP représente un objet
réel et la ligne NO une lentille (L)
mince convergente.
L’optique géométrique définit et
illustre les paramètres suivants :
O : le centre optique, ou
point principal de la lentille ;
OP (PP’): l'axe optique ;
ON : l'axe de la lentille ;
F, F' : les foyers dits respective-
ment foyer objet et foyer image ;
f, f’ : les distances focales, généralement f = f’;
A'P' : l'image de l’objet ;
D : la distance la plus courte entre le centre de la lentille et l’objet visé ;
d : la distance la plus courte entre le centre de la lentille et le plan de l’image ;
l : la distance entre le foyer objet et l’objet ;
l’ : la distance entre le foyer image et l’image.

L’optique géométrique défini les relations suivantes pour les lentilles minces convergentes :
 Selon le principe dit de DESCARTES : (1/D + 1/d)= 1/f ;
 Selon le principe dit de NEWTON : l x l' = f².
La formation de l'image A'P' dépend de la distance D entre l'objet réel et la lentille et des
caractéristiques de la lentille.
a) Si 2 f < D << ∞, une image réelle, renversée et réduite, se forme à droite du foyer
image F'. Ce cas est illustré par une figure précédente.
b) Si D est très grand, on peut considérer que D tend vers ∞. Dans ce cas, 1/D tend vers
zéro. La relation de Descartes prend la forme suivante :
1/d ≈ 1/f, ou encore d ≈ f
C’est-à-dire que l'image de l’objet se forme dans le plan du foyer. Il s’agit d’une
image réelle. Elle est renversée et réduite.
c) Si 0 < D < f, voir la figure suivante, la lentille fonctionne comme une loupe. Une
image, dite virtuelle, se forme du côté objet de la lentille. Elle est droite et agrandie.

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Ces résultats de l’optique géométrique,
particulièrement ceux donnés aux points (a)
et (c) ci-dessus, sont exploités dans la
construction de la lunette topographique.
On associe (place) en fait sur un même axe
optique la lentille dite ‘’objectif’’ et en aval
lentille ou loupe dite oculaire. La première
forme une image réelle, renversée et
réduite, voisine de son foyer image. La
deuxième, prend comme objet l’image précédente et forme à son tour une image
virtuelle, droite et agrandie, ce qu’illustre la figure du paragraphe suivant. Cette
combinaison permet à l'utilisateur de la lunette topographique de voir, à la taille
normale, les objets lointains, impossibles à discerner à l'œil nu.

4.1.2.2.2 Principe du montage du fonctionnement de la lunette topographique


a) Principe du montage de la lunette topographique
Le principe de montage de la lunette topographique consiste à placer deux lentilles
convergentes, notées L1 et L2 sur la figure suivante. La lentille L1 est dite "objectif" et la
lentille L2 est dite "oculaire". Les lentilles L1 et L2 sont disposées de manière à exploiter
les résultats présentés ci-dessus, aux points (a) et (c) du rappel de l’optique
géométrique.
Pour rappel : la lentille L1 forme d’abord une image réelle renversée et réduite et la
lentille L2 part de l’image formée pour donner une deuxième image virtuelle, droite et
agrandie.

b) Montage et
fonctionnement d’une lunette
topographique
La figure donne le schéma de
montage et l’ordre de grandeurs
de dimensions d’une lunette
topographique.

Soit AP l'objet réel visé, on a les


dispositions et les dimensions
suivantes :
 Pour l'objectif de foyer F1,
f1 = 20 à 40 cm
Il s'agit d'une lentille mince convergente à faible courbure.

La distance focale f1 est grande. L'ouverture ON1 est aussi grande.

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A’P’ est l’image réelle, petite et renversée. Elle est très proche de F1’. Elle va servir d’image
intermédiaire, en fait d’objectif pour l’oculaire.

La réduction de l'objet par l’objectif est donnée par le rapport A'P'/ AP.

A titre d’illustration avec les annotations de la figure précédente, l’ordre de grandeur de la


réduction par l’objectif est le suivant :
 Si f1 = 20 cm et D = 50 mètres et si on considère l1 ≈ D = 50 m, le principe de Newton
donne la réduction suivante :
l1 x l'1 = f² d'où l’on tire l'1 = f²/l1 = 20²/5000 ≈ 0.08.
 La géométrie, voir les triangles semblables, permet de calculer le grossissement ‘’G’’ et
la réduction ‘’1/G’’ comme suit :
G = AP/A'P' = PO1/O1P' = (l1+f)/(f+l'1) ≈ (5000+20) (20+0,08) = 250.
Et 1/G = A'P'/AP ≈ 1/250.
 Pour l’oculaire, de foyer F2, la distance focale f2 ≈ 2 à 4 cm.
La distance focale est faible. L'objet intermédiaire A'P', ou objet secondaire, est
situé entre le foyer objet F2 et le centre optique O2 de l’oculaire. La deuxième
image, ou image finale, A"P" est virtuelle, renversée par rapport à l’objet AP et
agrandie par rapport à l’objet intermédiaire A'P'.

Partant du principe de DESCARTES on écrit la relation suivante :


1/D2 + 1/d2 = 1/f2, ce qui donne D2 = 1/(-1/d2 + 1/f2)
″d2″ doit être égale à la distance de vision nette qui selon la physiologie est
égale à 30 cm pour un œil normal.
″f2″ est la distance focale, elle est de l’ordre de 3cm.

La formule précédente donne D2 ≈ 3cm, ce qui autorise la construction des


lunettes topographiques relativement courtes.

On appelle grossissement de la lunette, noté "G", c'est-à-dire de l'ensemble objectif-


oculaire, le rapport des angles sous lesquels on voit l'objet et la deuxième image, soit
″tagβ/tagα″, α pour l’objet AP et β pour l’image A"P" comme illustré sur l’image
précédente.

Comme les images se forment dans le voisinage des foyers, le grossissement global de la
lunette peut être estimé par le rapport suivant :
G = tgβ/tgα = (A'P'/D2) / (A'P'/d1) ≈ d1/D2 ≈ f1/f2
c) Le réticule

Comme la distance de vision nette varie avec la détérioration physiologique de l’œil, donc
avec les individus, ou encore selon la dioptrie de l’opérateur (sans verre correcteur) de la
lunette topographique, un dispositif de mise au point ou de réglage de la netteté de l’image,
doit être associé à la lunette. Cette fonction est assurée par une lentille réglable dite
réticule.

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Pour assurer les visées de grande précision, la lunette topographique, c’est-à-dire le
système des lentilles décrit ci-dessus, est couplé avec un viseur de précision. Ce viseur
est une alidade à pinnules confondue ou superposée au réticule.
Le réticule/viseur ancien était constitué par un anneau, ou par un diaphragme à
ouverture circulaire, sur lequel étaient placés deux crins (poils de la queue d’un cheval)
ou deux filaments excessivement fins se croisant perpendiculaires au centre du réticule.
Le réticule moderne est constitué d’une plaque de verre transparent sur laquelle sont
gravés des traits perpendiculaires (vertical et horizontal) se croisant au centre du
réticule. Ces gravures sont appelées traits réticulaires.

En plus de la fonction ‘’mise au point’’ et de la fonction ‘’visée’’, le réticule permet aussi


la correction du défaut de parallaxe qui sera expliqué ci-dessous.

On appelle axe optique de la lunette la droite qui passe par les centres de l'objectif et de
l'oculaire.

On appelle ligne de visée de la lunette la droite qui passe par les centres de l'objectif et du
réticule.

Remarque : Il sera vu ultérieurement que le réticule porte aussi les traits stadimétriques qui
servent dans la mesure indirecte de la distance à l’aide de la lunette topographique.

d) Erreurs et défauts inhérents à la construction de la lunette topographique


i) L'aberration chromatique
Le principe de convergence ponctuelle des rayons lumineux au foyer, tiré de l’optique
géométrique, n'est possible, pour les lentilles plates, qu'en cas de lumière monochrome et
unidirectionnelle. La lumière solaire, qui est polychrome et multidirectionnelle, conduit à la
création de plusieurs foyers et en définitive à la détérioration de la qualité ou de la netteté
de l'image et même à sa distorsion. L’image est floue et coloriée. Sa lecture est difficile ou
impossible. Autrement dit, suite au caractère polychrome de la lumière solaire, les points de
convergence de la lentille s'étalent sur l'axe optique entre le point de convergence des
ultraviolets, qui est le plus rapproché de l'objectif, et le point de convergence des
infrarouges qui est le plus éloigné de l'objectif. L'image n'est pas nette, elle est coloriée sur
le pourtour. Ce défaut doit être corrigé comme indiqué plus loin dans le texte.
ii) L'aberration de sphéricité
Suite à la sphéricité de la lentille-objectif, il y a des rayons qui ne sont pas normaux à la
surface de la lentille. Il y a aussi création de plusieurs foyers et dégradation de l'image.
iii) L'astigmatisme
Les rayons solaires ne sont pas unidirectionnelles, certains arrivent en oblique par rapport
au plan de l'objectif. Il y a création de plusieurs foyers et dégradation de la qualité de
l'image.

Autrement dit, compte tenu de tout ce qui précède, si des précautions ne sont pas prises, la
distorsion de l'image peut atteindre un seuil inadmissible et fausser les mesures.

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iv) La parallaxe dans une lunette topographique
La lecture d'une mire parlante à travers l’objectif d’une lunette topographique doit se faire
selon la ligne de visée. Pour que cette lecture se fasse convenablement, il faut que le plan
du réticule coïncide avec le plan de l'image A'P' et que l'axe optique et la ligne de visée
coïncident. Si ces conditions ne sont pas satisfaites, il y a défaut de parallaxe. L'opérateur
voit les crins se déplacer sur la mire quand il se soulève ou s'abaisse lentement ou encore la
netteté de l'image s'améliorer quand il s'éloigne un peu de l'oculaire.
Un système de réglage permet, d'une part de faire coïncider le centre du réticule et l'image
A’'P’', autrement dit, l'image se forme au point nodal arrière, et d'autre part de faire
concorder l'axe optique et la ligne de visée. On parlera de la mise au point de la lunette, qui
comprend d’une part la mise au point de l’alidade (netteté des traits réticulaires et
stadimétriques et d’autre part la mise au point (netteté) de l’image de la mire.

v) Correction des défauts de conception de la lunette topographique


Pour supprimer les défauts cités, inhérents à la conception, ou à l’application des principes
de la physique théorique mentionnés ci-dessus, la lentille convergente, biconvexe, est
remplacée par un système achromatique. Comme illustré sur la figure suivante, le système
achromatique comprend deux lentilles accolées, l'une étant plan-concave ou ménisque
divergent et l'autre biconvexe. Il est démontré que l’ensemble du système fonctionne
comme une lentille convergente. L’oculaire (voir dioptrie) est constitué de deux lentilles
plans convexes, placées dos à dos.

Une vis à crémaillère et une vis hélicoïdale autorisent les mises au point de la lunette
topographique.
La figure suivante schématise le montage pratique de la lunette topographique du type
KERN :

L1 : lentille 1 (objectif)
L2 : lentille 2 (oculaire)
R : Réticule

N.B. Il y a ainsi une différence entre l’application des principes de la physique théorique ou
conception et la solution technologique ou l’invention.

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4.1.2.2.3 Construction pratique de la lunette topographique
a) Le système ancien ou la lunette KERN
La lunette topographique ancienne comprend les 3 parties suivantes :
i) Un objectif : Celui-ci est placé dans un tube porte objectif. Le tube porte
objectif comprend une partie rallonge qui sert à protéger contre une
pénétration trop vive ou directe de la lumière solaire.
ii) Un oculaire : Celui-ci est placé dans un tube porte oculaire. La position de
l'oculaire est réglée par un mouvement hélicoïdal. L'oculaire comprend deux
demi lentilles appelées verre de champ et verre de l'œil.
iii) Un réticule : celui-ci est placé dans un tube porte réticule. Le tube porte
réticule coulisse par un système de crémaillère.
Par ailleurs, le système de lentilles a beaucoup évolué dans le temps. Actuellement les
lentilles sont faites de plusieurs lames accolées ou associées.
La lunette du type KERN, décrite ci-dessus, a un inconvénient majeur car sa longueur (hors
tout) doit changer constamment suite au réglage, ou à la mise au point, en fonction de la
distance ‘’D’’ objet-objectif. Cette lunette doit être relativement longue.

i) Le système moderne ou la lunette WILD

Pour remédier à l’inconvénient de longueur de la lunette ancienne, le mathématicien WILD


a inventé une lunette à lentille centrale divergente. Cette lentille est dite de mise au point.
Dans ce nouveau système, l'image de l'objectif reste réduite et renversée et l'image de
l'oculaire droite et grossie. L'intercalation d'une lentille divergente fait que par un réglage
approprié une image intermédiaire se forme toujours au même endroit dans un plan qui est
celui du réticule. Le réticule devient fixe et la longueur totale de la lunette se trouve réduite.
La mise au point de l'oculaire devient ainsi indépendante de la distance objet-objectif.
Par ailleurs, dans les lunettes modernes, l'oculaire est muni d'un système de dioptrie
référencée par des unités, ce qui permet à chaque opérateur de retenir une référence
numérique de mise au point rapide.
La figure suivante schématise le montage pratique de la lunette moderne :

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4.1.2.2.4 Utilisation de la lunette topographique
Chaque étudiant aura à manipuler personnellement la lunette topographique lors des
travaux pratiques (TP). Il y a cependant lieu de noter les opérations essentielles suivantes :
a) La mise au point de l'oculaire sur le réticule par une visée nulle sur fond blanc,
c'est-à-dire la recherche de la netteté des fils réticulaires.
b) Le positionnement du plan du réticule au point nodal arrière par une visée
directe sur une mire bien exposée. Cela revient à mettre au point la lunette sur
l'objet réel (mire) de manière à avoir à la fois une image nette de l'objet et des
fils réticulaires. On évite ainsi le défaut de parallaxe de la lunette.

4.1.2.2.5 Autres instruments de grossissement et de visée (Lecture)


Les instruments de grossissement et de visée suivants sont différents de la lunette
topographique et ont des champs d’application différents. On cite pour mémoire la loupe, le
collimateur, le télescope, le miroir parabolique ainsi que les viseurs à infrarouge et à laser.

a) Le collimateur
Le collimateur est un instrument situé entre le viseur et la loupe. C’est en fait une loupe
spéciale dont la distance focale "f" est de 2 cm. Placé sur le texte à lire, son image se forme
entre la lentille "L" et le foyer (F), à plus ou moins 30 cm de l'œil, d'où peu de fatigue de l'œil
pendant la lecture.

b) Le télescope
Le principe de construction du télescope est différent
de celui d'une lunette topographique comme
schématisé par la figure ci-contre. Dans ce cas, la
lentille-objectif est remplacée par un miroir concave.
Le premier miroir était sphérique et métallique.
FOUCAULT a corrigé l'aberration de sphéricité par
l'emploi du miroir parabolique en verre argenté. Le
miroir réfléchit la lumière reçue sur un miroir plan. A son tour, le miroir plan renvoie la
lumière reçue à l’oculaire.

N.B. Actuellement les miroirs sont remplacés par des prismes à réflexion totale.

c) Les viseurs à rayons infrarouges et les viseurs à laser


Il s’agit des dispositifs qui émettent un rayon infrarouge ou un rayon laser dont le point
l’impact sur l’objet est visible. Ces rayons étant minces et unidirectionnels, les visées
obtenues sont très précises.

4.2 Instruments servant à construire les angles droits


Il s’agit des instruments, simples ou relativement complexes, qui permettent de construire
ou de matérialiser, sur le terrain, des directions ou droites planes perpendiculaires, par
élévation ou par abaissement. Ils sont appelés équerres et sont de plusieurs types.

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4.2.1 Equerres à viseur ordinaire - Cas de l'équerre d'arpenteur (Cross staff, Square)
L'équerre d'arpenteur comprend les parties suivantes :
 Un corps généralement cylindrique en laiton ;
 Un prisme droit octogonal régulier ou un cylindre droit, muni de pinnules permettant
de faire des visées sur deux ou quatre plans verticaux formant entre eux des dièdres
d'angle 90° ou 45°, ou encore 100 ou 50 grades. Les plans de visées sont définis par
les axes de deux ou quatre fentes fines diamétralement.
On parle d'une pinnule
oculaire côté œil et d'une
pinnule objectif côté
champ ;
 Un pied à une
branche, appelé mono-
pied ou un pied à trois
branches, appelé trépied.
La figure ci-contre montre
le principe de construction et l’utilisation des équerres d’arpenteur :

4.2.2 Equerre à réflexion ou équerre à miroirs


L'équerre à réflexion est conçue à partir des propriétés optiques des miroirs plans,
développées dans le cours de physique générale.

4.2.2.1 Rappel des notions d'optique géométrique


Soit un miroir plan. Si un rayon de lumière (rayon
incident) est envoyé sur la surface du miroir selon un
angle α par rapport à la normale au miroir plan (α est
l’angle d'incidence), il est renvoyé, comme rayon
réfléchi, selon un angle de même valeur α (le nouvel
angle α est l’angle de réflexion).

4.2.2.2 Principe de construction de l'équerre à réflexion


L'équerre à réflexion utilise deux miroirs plans disposés de manière que le rayon incident
initial et le rayon réfléchi final forment entre eux un angle droit, autrement dit, les
directions de l’objet et de l’image forment un angle droit par rapport à l’arrête des miroirs.

4.2.2.3 Condition de disposition des miroirs pour que le rayon incident initial et le rayon
réfléchi final forment entre eux un angle droit
Soient deux miroirs plans nommés M1 et M2 formant entre eux un angle dièdre nommé Γ.
La figure suivante montre que le rayon incident initial "i1", venant de l’objet, est renvoyé en
premier rayon réfléchi ″r1″ ou image 1 par le miroir M1 selon un angle α1 par rapport à la
normale, ou selon un angle β par rapport à la surface du miroir.

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Le premier rayon réfléchi "r1" est, à son tour,
envoyé comme deuxième rayon incident "i2"
sur le miroir M2. Ce deuxième rayon incident est
renvoyé comme deuxième rayon réfléchi ou
image final "r2" par M2 selon un angle α2 ou
son complément γ.
Il reste au fabricant de l’équerre fixer l’angle ‘‘Γ’’
et à l’opérateur de l’équerre de choisir une
position qui lui permette de pouvoir voir l’objet
et l’image final sous un angle de 90°.
La figure ci-contre et la géométrie permettent
d'écrire les relations suivantes :
Γ+β+γ=π
α1 + β = π/2
α2 + γ = π/2
Γ = π - (β + γ)
Γ = π - (π/2 - α1) - (π/2 - α2) = α1 + α2
δ = π - (2α1 + 2α2)
θ=π–δ
θ = π - [π- (2α1 + 2α2)] = 2(α1 + α2) = 2Γ
La condition recherchée est : θ = π/2 ou encore 2Γ = π/2, ce qui donne Γ = π/4.
L'angle dièdre formé par les miroirs doit avoir 45°.

4.2.2.4 Construction pratique et utilisation de l’équerre optique à réflexion - Cas des


équerres de COUTUREAU et de CHASSELON
La figure suivante montre les parties ou le montage et le fonctionnement des équerres
optiques à miroirs de COUTUREAU et de CHASSELON.
Construction pratique
L’équerre à réflexion décrite est
constituée d’un corps cylindrique
droit qui comprend : deux viseurs
ordinaires à pinnules montés sur
des axes perpendiculaires (voir JA
et JB) et deux miroirs formant
entre eux un angle ‘’Γ=45°’’ (voir partie hachurée). Les deux composantes (double viseur et
double miroir) sont montées sur un même axe vertical au centre de l’instrument. La figure
montre le cheminement d’un rayon lumineux (en pointillé) partant de l’objet A (JA) et
sortant sous la forme d’une image JA finale.

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Mode opératoire ou principes d’utilisation de l’équerre optique pour élever une
perpendiculaire
 Soit une direction donnée (matérialisée) sur le sol, l’opérateur y choisit le point ‘’C’’
sur lequel il veut construire (élever) la perpendiculaire ;
 Il choisit ensuite un point ‘’A’’ sur la direction donnée, à une distance raisonnable de
‘’C’’ et y place un premier jalon nommé JA. Les points matérialisés ‘’C’’ et ‘’A’’
représentent la base sur laquelle on veut élever une perpendiculaire ‘’CB’’ ;
 L’opérateur stationne l’équerre sur la direction ‘’CA’’ au droit du point ‘’C’’ et
regarde dans le sens de l’élévation de la perpendiculaire. Après quelques
tâtonnements, il doit voir en face de lui, dans le deuxième miroir de l’équerre,
l’image ‘’IA’’ du jalon ‘’JA ‘’ ;
 Il guide ensuite le porte jalon du deuxième jalon, nommé ‘’JB’’, de manière à voir ce
nouveau jalon (objet) dans le viseur (pinnule), au-dessus (ou en dessous) du miroir
comme montré sur la figure précédente. Lorsque l’image ‘’IA’’ et le jalon JB
apparaissent alignés sur la même verticale, alors les directions formées par les
droites C-A(JA) et C-B(JB) sont perpendiculaires. L’opérateur fixe le jalon ‘’JB’’ et
matérialise le point ‘’B’’. On dit qu’on a élevé la perpendiculaire ‘’CB’’ sur ‘’AC’’.

Devoir : L’opération inverse permet de baisser la perpendiculaire BC sur AC. Les étudiants
décriront cette opération inverse selon le modèle donné ci-dessus.

4.2.3 Equerre à prisme


L'équerre à prisme est conçue à partir des propriétés physiques des prismes réfringents et
des miroirs plans. Il est une combinaison des prismes et des miroirs.

4.2.3.1 Rappel des propriétés du prisme réfringent en optique géométrique


Si un rayon incident "Ri1" est envoyé sur une
face d'un prisme réfringent selon un angle
d'incidence "i1", il est renvoyé sous forme de
rayon réfracté "Rr1") à l'intérieur du prisme,
selon un angle de réfraction "r1". A l'intérieur
du prisme, le rayon réfracté ″Rr1″ devient à
son tour un rayon incident "Ri2".
Ce nouveau rayon arrive sur une deuxième face du prisme selon un angle d'incidence "i2". Il
est renvoyé en rayon réfracté "Rr2", une deuxième fois, selon un angle de réfraction "r2".

La physique générale établit, pour le verre poli, que si l'angle "i2" est plus grand que 41°48',
la deuxième réfraction "Rr2" se fait à l'intérieur du prisme.

4.2.3.2 Principe de construction de l'équerre à prisme


L'équerre à prisme utilise un prisme dont une ou plusieurs de ses faces sont dotées de
miroirs.
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Soit le prime triangulaire dont la section est
présentée sur la figure. Un miroir est collé sur sa face
horizontale. Selon les principes de la physique
générale, si un rayon incident extérieur (initial) ‘’Ri1’’
(représentant un objet) est envoyé sur une des faces
sans miroir du prisme (voir figure), par un jeu de
réfractions et de réflexions à l’intérieur du prisme et
sur le miroir, il sort du prisme. On parle de rayon réfracté extérieur (final) ou rayon
émergent. Le choix par le fabricant de l’équerre des propriétés du matériau constitutif et de
la géométrie peuvent faire en sorte que le rayon émergent ressorte du prisme sous un angle
de 90° par rapport au rayon incident extérieur initial. Le prisme et le miroir sont donc
disposés de manière que l'angle entre le rayon incident initial ou entrant et le rayon réfracté
final ou émergent soit droit.
Les modèles d’équerres optiques à prisme distribués dans le commerce différent par le
nombre et la disposition des faces du prisme et des miroirs ainsi que par la qualité de
l’image émergeant.

4.2.3.3 Description de quelques à prisme ou équerres à réfraction


a) Equerre de BAUERNFEIND
L'équerre de BAUERNFEIND utilise un prisme triangulaire avec une face argentée
fonctionnant comme un miroir. Le prisme est dimensionné de manière qu'un rayon
extérieur incident subisse la deuxième réfraction à l'intérieur du prisme et connaisse une
réflexion sur la surface argentée avant l’aller vers l’émergence, ce qu’illustre la figure.
Le fonctionnement de l'équerre est illustré par la
figure ci-contre : Avec ‘’Ri1’’ le rayon incident initial
ou extérieur, ‘’ii’’ les angles d'incidence des rayons
incidents, ‘’Rr’’ les angles de réfraction des rayons
réfractés, ‘’Re’’ le rayon émergent ou rayon
réfracté final, ‘’n’’ l'indice de réfraction du prisme,
‘’n0’’ l'indice de réfraction de l'air égale à l'unité et
‘’G’’ le point de réflexion sur le miroir.
La physique générale permet d’écrire les relations suivantes :

n0*sin i1 = n*sin r1 ou encore sin i1 = n*sin r1 et n*sin i3 = sin r3


d’où sin i3 = (1/n)*sin r3
Comme r1 = i3 par la réfraction de l'air et du verre, on déduit la relation suivante :
Sin i1 = n*sin i3 = sin r3.
La géométrie et la physique générales montrent donc que le rayon incident extérieur ‘’Ri’’
est perpendiculaire au rayon émergent ‘’Re’’ si le prisme est rectangle et isocèle.
Donc, la condition pour que le rayon incident extérieur ″Ri1" et le rayon réfracté émergent
"Re" forment un angle droit est que le prisme soit rectangle et isocèle.

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b) Equerre à prisme pentagonal – Cas de l’équerre de PRANDTL
Pour offrir un champ visuel plus grand et des images plus nettes, PRANDTL a conçu une
équerre à prisme pentagonal avec deux faces argentées. Elle est décrite par la figure
suivante.
c) Equerre à prisme pentagonal – Cas de l’équerre de WALLASTON
Toujours dans le souci de rechercher plus de netteté de l’image émergeant, WALLASTON a
aussi conçu une équerre à prisme pentagonal avec deux faces argentées. La figure suivante
donne les conditions de fonctionnement de l'équerre de PRANDTL et WALLASTON.

d) Equerre double
L'équerre double est constituée d’un viseur frontal ordinaire à pinnules (comme dans
l’équerre simple) et de deux équerres simples associés à miroirs ou à prismes. Le viseur et
les deux équerres sont montés sur le même axe vertical représentant l’axe central de
l’équerre double. Les deux équerres simples sont disposées en sens inverses, de manière à
voir les images d’objets ‘’A’’ et ‘’B’’, en l’occurrence des jalons JA et JB, placés de part et
d’autre de l’équerre, à gauche et à droite de l’opérateur. Lorsque ces deux images ‘’IA’’ et
‘’IB’’ sont verticalement alignées, c’est que l’équerre se trouve sur la direction définie par les
deux jalons objets ‘’JA’’ et ‘’JB’’. Le viseur à pinnules permet alors à l’opérateur d’abaisser ou
d’élever la perpendiculaire à partir d’un point ‘’D’’ choisi à l’aide d’un troisième jalon ‘’JC’’,
extérieur à la direction ‘’A-B’’. Pour ce, l’opérateur doit aligner verticalement le troisième
jalon objet ‘’JC’’ avec les images ‘’IA’’ et ‘’IB’’ de deux jalons directionnels ‘’JA’’ et ‘’JB’’.
Les figures suivantes montrent le montage et le fonctionnement d’une équerre double :

Devoir : Les étudiants devront expliquer brièvement, sur la base du modèle déjà présenté,
l’exécution des opérations d’élévation et d’abaissement des perpendiculaires à l’aide
de l’équerre double.

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4.3 Instruments pour l'observation de la verticale et/ou du plan de niveau
Les travaux du génie civil ont souvent besoin de réaliser des ouvrages verticaux (non
penchés) et horizontaux (sans pente). Plusieurs instruments topographiques
permettent de satisfaire ces conditions à la construction et/ou de les vérifier après
exécution.

4.3.1 Le fil à plomb


Le fil à plomb est constitué d'un fil souple et d'une masse de plomb suspendue. La masse de
plomb est cylindrique et pointue pour faciliter le pointage des points à lever ou à implanter.
Il prend toujours la direction de la verticale du lieu. Il peut servir à exécuter des ouvrages
verticaux et horizontaux comme les colonnes, les murs et les charpentes.
Concernant l’exécution d’ouvrages horizontaux, dans une
technologie rudimentaire, le fil à plomb peut être associé à un
châssis triangulaire isocèle dont la base (voir DD’ sur la figure) peut
indiquer la direction horizontale, par rapport à la verticale du lieu.

En effet, la figure ci-contre et les propriétés du triangle isocèle


montrent que si le fil à plomb est centré sur la base entre D et D’
(voir repères sur la figure), alors la direction DD’ est perpendiculaire
au fil à plomb. Autrement dit, dans ces conditions, DD’ est une
direction horizontale.
Il va de soi qu’un viseur, en espèce une alidade à pinnules, peut-être associé à la base du
châssis de sorte que lorsque DD’ est horizontale, la visée le soit aussi.

4.3.2 Nivelles et Niveaux à bulle d'air

4.3.2.1 La nivelle et le niveau tubulaire ou niveau de maçon (Bulbe tube)


La nivelle tubulaire est composée d'une fiole
partiellement remplie d’un liquide avec bulle d’air ainsi
que d'un système de graduation ou des repères. Le
remplissage partiel de la fiole donne une bulle d'air
mobile avec l'inclinaison de la fiole.
La fiole est fixée à un support rigide ou bâti pour
former ensemble un niveau à bulle d’air.

En général, la fiole, en verre translucide, est un tube incurvé (en arc de cercle) partiellement
rempli de l'alcool (liquide) et de l'éther (gaz). Elle est horizontalement fixée au bâti ou
support de sorte que la bulle d’air occupe le sommet de la fiole lorsque le bâti est
horizontal.

Le système de graduation ou repères se ramène dans la plupart des cas à des traits gravés à
même le verre de la fiole. La graduation est faite de manière que la bulle d'air occupe le
centre des repères lorsque la face de référence du support ou bâti est horizontale.

Topographie et Éléments de Géodésie 2018 par Professeur Paul T. TSHIULA 100


Le bâti est généralement une latte en bois ou en métal.

On appelle directrice de la nivelle la droite


immatérielle tangente au centre, sommet de la
fiole en position horizontale (voir DD’ sur la
figure précédente). Par sa technologie, La
directrice est horizontale quand la face de
référence du bâti est horizontale.

Le calage de la nivelle tubulaire consiste à ramener la bulle d'air au centre de ses repères
avant toute utilisation du niveau. On dit que la nivelle est calée ou encore que la bulle d’air
est dans ses repères.
Le réglage de la nivelle tubulaire consiste à assurer que lorsque la face de référence du bâti
est horizontale, la directrice l'est aussi. On dit que la nivelle est réglée. Il existe pour ce faire
des vis de réglage. Le réglage se fait en laboratoire grâce à un éprouvette témoin.

4.3.2.2 La nivelle réversible


La nivelle réversible est utilisable sur deux faces, celle de
référence et celle opposée. La fiole de la nivelle réversible
a deux courbures opposées qui permettent une utilisation
de la nivelle après retournement vertical de 180°.

4.3.2.3. La nivelle de coïncidence


La nivelle de coïncidence est une nivelle tubulaire à laquelle est associé un système optique
de miroirs qui permet de voir la bulle d'air sous l'aspect de
deux quarts de bulle qui se déplacent l'un par rapport à
l'autre. Les deux quarts de bulle apparaissent juxtaposés et
symétriquement opposés. Lorsque ces quarts de bulle d'air
sont en coïncidence, la nivelle est calée. La technologie est
telle que le déplacement relatif des bulles images est doublé,
ce qui multiplie la sensibilité de la lecture.

4.3.2.4. La nivelle sphérique


Dans la nivelle sphérique la fiole est remplacée par un petit récipient en verre surmonté par
une calotte sphérique de rayon de courbure 0,50 à 1 mètre. La
nivelle est fixée au bâti par l'intermédiaire d'une monture et
des vis de réglage. La nivelle est calée dès que la bulle d'air
occupe le sommet de la calotte et reste stationnaire.
Le calage du niveau à nivelle sphérique se fait à l'aide de trois vis de calage, ou de réglage,
fixées au bâti aux sommets d'un triangle équilatéral (voir la figure suivante). Pour caler le
niveau, une des méthodes consiste à centrer d'abord la nivelle par rapport à deux vis et
ensuite par rapport à la perpendiculaire plane à la direction de ces deux vis.

Topographie et Éléments de Géodésie 2018 par Professeur Paul T. TSHIULA 101


Enfin, à tourner le niveau horizontalement pour s'assurer que la bulle d'air ne quitte pas ses
repères. La procédure, illustrée par la figure suivante (voir 1 et 2 à gauche) demande
quelques tâtonnements.

Lorsqu’il y a association de deux types de nivelles, la sphérique et la tubulaire, sur un même


appareil topographique, le calage consiste à centrer le niveau tubulaire successivement sur
trois côtés d’un triangle équilatéral à tour de rôle (voir 1, 2 et 3 à droite sur la figure
précédente la position de la nivelle tubulaire parallèle à deux vis calant). L’opération est
reprise jusqu’à ce que les bulles ne sortent plus de leurs repères.

4.3.3 Réglage des nivelles

4.3.3.1 Réglage d'une nivelle tubulaire par rapport à un plan


Soit un plan horizontal AB et la directrice DD’
de la nivelle, qui est une droite immatérielle
parallèle au plan AB lorsque le niveau est réglé
et calé. Si le niveau est déréglé, la directrice de
la nivelle occupe la position D1D1‘ différente
de DD’ à la première lecture bien que la bulle
soit dans ses repères. L'erreur de lecture
angulaire correspondante est ε.
Si on retourne la nivelle de 180°, c’est-à-dire de bout à bout, la directrice occupe la nouvelle
position D2D2’ différente de DD’ et de D1D1‘. L'erreur angulaire de la deuxième lecture est
aussi ε par rapport à DD’.

L'écart ou l’erreur totale ou finale de lecture angulaire entre D1D1‘ et D2D2’ est 2ε comme
montré sur la figure précédente.
A l'erreur angulaire totale 2ε correspond, sur la fiole, un déplacement proportionnel de la
bulle d’air sur les divisions ou système de repères de la fiole. La bulle sort de ses repères de
″2n″ divisions. Si après le retournement de 180°, on ramène volontairement la bulle d'air, à
l’aide des vis de réglage, d'une quantité ½* 2n divisions, soit n divisions, on aura éliminé
l'erreur de déréglage. 0n aura en fait ramené la directrice de la position D2D2’ à la position
DD’. La directrice de la nivelle redevient parallèle au plan AB. La nivelle est de nouveau
réglée. On procède généralement de manière itérative par des corrections successives.

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4.3.3.2 Réglage d'une nivelle par rapport à un axe vertical
La nivelle est supposée pivoter par rapport à un point
de l'axe vertical.
La figure montre que le réglage est semblable à celui
de la nivelle horizontale. L’opération consiste à
ramener aussi progressivement la bulle dans ses
repères de 2n/2 = n divisions.

Remarque :
 Si l'instrument ou l'appareil topographique possède deux types de nivelle à bulle
d’air, une nivelle tubulaire et une nivelle sphérique, on cale d'abord l'axe vertical à
l'aide de la nivelle sphérique, puis on cale ensuite la nivelle tubulaire.
 Le réglage et le calage sont parfaits lorsque la bulle reste stationnaire dans les
repères pendant un tour complet de la fiole ou de la calotte autour de l'axe vertical.
 Des appareils modernes peuvent disposer d’autres systèmes de réglage et de calage
des nivelles, notamment les systèmes électroniques et les systèmes automatiques.
 Les directrices de nivelles peuvent être couplées avec des rayons infrarouges et des
rayons lasers (laser level planer) dans les appareils de visée.

4.4 Instruments servant à la mesure d’angles horizontaux


4.4.1 Principe général de la mesure d’angles horizontaux
On utilise deux cercles plans horizontaux, coaxiaux, de diamètres différents. Un de deux
cercles est fixe, on parle de cercle limbe, alors que l’autre est mobile autour de l’axe, on
parle de cercle alidade.

Un de deux cercles porte la graduation ou divisions régulières tandis que l’autre porte
l’index, ou pointeur des graduations, ou encore un repère de lecture.
Par des viseurs, on pointe les objets, ou directions, ou côtés de l’angle, on lit les index
correspondants. La mesure de l’angle se fait par la différence des index.

4.4.2 Le pantomètre ou goniasmomètre


Le pantomètre est un instrument qui permet de mesurer les
angles dièdres plans. Il est constitué d'un cercle gradué fixe
appelé limbe, d'un cercle coaxial au limbe appelé cercle
alidade, muni d'un repère index et solidaire d'un instrument
de visée, ce dernier étant souvent une alidade à pinnules, et
d'un support ou pied permettant son installation sur le terrain.

Topographie et Éléments de Géodésie 2018 par Professeur Paul T. TSHIULA 103


Le cercle limbe est divisé en système sexagésimal soit 360° ou en système centésimal soit
400 grades. Pour une question de lisibilité, il n'est pas représenté toutes les subdivisions du
limbe comme les degrés, les minutes et les secondes. Il se limite aux tranches de 10°. La
lecture des unités (degrés ou grades) se fait avec interpolation.
Le cercle alidade peut être réduit à un index linéaire, par exemple une aiguille.
4.4.3 Le graphomètre
Le graphomètre est construit selon les
mêmes principes que le pantomètre. Il
est composé d'un limbe fixe en demi-
cercle évidé gradué et d’une ou deux
alidades à pinnules ou index. Dans ce
dernier cas une alidade est fixe tandis que l'autre est mobile.

4.4.4 Le goniomètre (transit en anglais, théodolite simple classique)

4.4.4.1 Description du goniomètre


Le goniomètre présente la situation améliorée et même parfois sophistiquée du
pantomètre. Il comprend les parties suivantes :
 Un cercle-limbe gradué dans toutes ses subdivisions ;
 Un cercle alidade ou une alidade tout court pourvu d'un index de lecture ou de deux
index diamétralement opposés ;
 un système de lecture de précision de l'index et du limbe ;
 un appareil de visée.

Les cercles limbe et alidade sont coaxiaux. La lecture au droit de l'index se fait au vernier, au
micromètre ou au microscope. La lecture est digitale, avec affichage des cristaux liquides,
dans les appareils électroniques modernes.

Le goniomètre peut être associé à la lunette topographique comme instrument de visée ou


encore à une boussole dont le nord constitue la référence angulaire.

4.4.4.2 Description de quelques systèmes de lecture du goniomètre


4.4.4.2.1 Lecture des index sur le vernier
Il s’agit d’un dispositif optique qui permet de lire les sous divisions des divisions principales,
par exemple les dixièmes de la division principale autrement illisibles à l’œil nu. Pour ce
faire, on recourt à deux échelles, une principale en degrés ou en grades et une secondaire
ou vernier en dixièmes de degré ou de grade.
La figure suivante montre la superposition de deux échelles au moment d’une lecture :

Le système est conçu de manière que la longueur de


(n - 1) divisions principales soit égale à celle de n
divisions secondaires ou du vernier, ce qui donne la
relation suivante :

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(𝑛 − 1) ∗ 𝑑𝑝 = 𝑛 ∗ 𝑑𝑣
Avec dp la longueur d’une division principale et dv la longueur d’une division sur le vernier
(échelle secondaire).
La longueur d’une division sur le vernier est donnée par la relation suivante :
(𝑛 − 1) 9
𝑑𝑣 = ∗ 𝑑𝑝; 𝑜𝑢 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑛 = 10, 𝑑𝑣 = ∗ 𝑑𝑝
𝑛 10
La décimale est lue au point où les traits de deux échelles (principale et vernier) coïncident.
Dans l’exemple donné sur la figure, l’index est situé entre 42 et 43. Le trait de coïncidence
de deux échelles permet de lire 42.4.
Ce principe est utilisé pour les lectures d’un instrument très connu : le pied à coulisse.

4.4.4.2.2 Lecture des index sur le micromètre


La lecture des index sur le micromètre utilise deux échelles, une principale affichée
horizontale et une secondaire (micromètre) affichée verticalement.
Sans aller dans le détail de description des mécanismes optiques qui peuvent être lues dans
les ouvrages, la lecture se fait en deux temps. D’abord sur l’échelle principale (horizontale)
après avoir positionner l’index du micromètre sur zéro. Ensuite on fait la lecture sur le
micromètre après avoir positionner l’index de l’échelle principale sur une division entière.
L’exemple présenté sur la figure suivante illustre une lecture au micromètre :
La lecture donne : 31°35’10’’.
4.4.4.2.3 Lecture des index
à l’aide des loupes et des
microscopes
L’évolution technologique
permet la gravure des écritures
très petites sur les cercles et
l’association des microscopes
puissants pour leurs lectures.

4.4.4.2.4 Affichage et lecture digitales des index


Grâce à l’évolution technologique, notamment la technologie des capteurs et transducteurs,
il est possible d’afficher les mesures sur un écran à cristaux liquides et d’enregistrer
directement les données sur support numérique (magnétique).

4.4.5 Le goniographe ou planchette/tablette topographique


Le goniographe est un goniomètre qui permet de déterminer les projections horizontales
des lignes de visée en régissant graphiquement leurs positions. Il faut pour ce faire disposer
d'un plan horizontal de travail, généralement une planche à dessiner appelée planchette ou
tablette topographique, et d’une lunette topographique solidaire d’un jeu de lattes. Le tracé
graphique direct matérialise les directions des lignes de visée.

Topographie et Éléments de Géodésie 2018 par Professeur Paul T. TSHIULA 105


4.4.6 La boussole topographique (surveyor’s compass)
Il s'agit d'un goniomètre dans lequel le cercle limbe est remplacé par le cadran gradué de la
boussole. Le limbe peut pivoter sur l'axe pour permettre un ajustement du zéro au Nord
magnétique ou au Nord vrai en fonction de la déclinaison magnétique ou de l’isogone du
lieu. Un viseur de précision est associé à la boussole.

Le cas échéant, si le Nord vrai n’est pas utilisé comme zéro, la connaissance de l’isogone du
lieu permet de rapporter analytiquement tous les angles lus au Nord magnétique ou au
Nord géographique.
On peut ainsi distinguer le gisement magnétique et le gisement vrai.
Le levé à la boussole topographique est aussi dit levé en mode décliné.

4.4.7 Autres instruments topographiques utiles


a) Le planimètre, est un instrument qui est utilisé pour mesurer les périmètres et les
surfaces planes après le report graphique des levés.
Le planimètre traditionnel est un instrument composé de lattes coulissantes
agencées selon certains rapports mathématiques, d’un compteur enregistreur et
éventuellement d’un viseur. Il sert, notamment, à déterminer la superficie des
figures délimitées par un contour quelconque. Il suffit, dans son utilisation, de suivre
le contour fermé de la surface à calculer et de lire directement la superficie sur le
compteur.
Le planimètre digital utilise des capteurs. Il affiche les résultats sur des écrans à
cristaux liquides.
b) Le pantographe est un instrument qui permet de redessiner les reports graphiques
(dessins topographiques) à une échelle différente de celle existante (voir
agrandissement et réduction).

N.B. Le logiciel Autocad autorise la modification des échelles des dessins par la fonction
‘’échelle’’ ou ‘’scale’’. On peut aussi mieux visualiser les dessins par la fonction ‘’zoom
out/in’’.
c) L’odographe a une fonction semblable à celle du pantographe.

Devoir : Les étudiants chercheront les images de ces instruments sur Internet et
apprendront leurs utilisations.

4.5 Instruments servant à la mesure des angles verticaux

4.5.1 Principe général de la mesure des angles verticaux


Comme pour le goniomètre qui sert à mesurer les angles horizontaux, on utilise deux cercles
plans verticaux, coaxiaux, de diamètres différents. Un de deux cercles est fixe, on parle de
cercle limbe, alors que l’autre est mobile autour de l’axe, on parle de cercle alidade.

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Le cercle limbe, qui porte la graduation ou divisions régulières, est fixe. Son zéro est d’office
fixé au zénith (angle zénithal θ), ou au nadir (angle nadiral ϕ), ou encore sur l’horizontal
(angle d’inclinaison β) selon les constructeurs des appareils. Le cercle alidade se réduit
généralement à un index, ou pointeur, des graduations ou encore repère de lecture
solidaire d’un instrument de visée. Il suffit de viser ou de pointer l’objet pour connaître
l’angle zénithal, l’angle nadiral ou l’inclinaison de la direction de la visée.

4.5.2 L'éclimètre
L’éclimètre sert à mesurer les angles verticaux zénithaux
ou nadiraux ou encore les inclinaisons des visées. Il
comprend les parties suivantes :
 Un cercle limbe gradué fixe ;
 Un cercle alidade indexé coaxial au cercle limbe ;
 Un système de lecture de précision (vernier,
micromètre ou microscope);
 Un instrument de visée, généralement une lunette topographique.

4.5.3 Le clisimètre ou clinomètre (clinometer, abney level)


Le clisimètre est un (petit) instrument qui permet d’estimer rapidement l’inclinaison ou la
pente d'un terrain (naturel).
Il s’agit d’un système composé d’un pendule réversible, qui joue le rôle de l’index (voir
alidade) et d’un demi-cercle (limbe) coaxiaux associés à un viseur. La graduation du limbe
est telle que le zéro coïncide avec l’axe du pendule lorsque la visée est horizontale. La
graduation du limbe peut-être exprimée en degrés, en grades, ou % (tg de l’angle au
centre). La figure suivante montre le principe du montage du clinomètre et ses utilisations
pour l’appréciation de la pente du terrain, de la dénivelée entre deux points et de la
distance.

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4.5.4 Le baromètre ou altimètre topographique (altimeter)
L’altimètre ou le baromètre topographique est un instrument de mesure qui exploite la
relation existant entre la pression atmosphérique et l'altitude pour déterminer la dénivelée
entre deux points de la surface de la terre donnés. Si l’altitude d’un de deux points est
connue, on déduit celle de l’autre.
Il existe plusieurs types et modèles d’altimètres dans le commerce. Pour mémoire, on cite
les types suivants :
a) L’altimètre ou baromètre à mercure qui est basé sur le principe de l'appareil de
TORRICELLI (voir cours de physique générale et la relation entre la hauteur d’une
colonne de mercure et la pression atmosphérique) ;
b) L’altimètre ou baromètre anéroïde qui est basé sur la relation existant entre la
pression atmosphérique et la déformation (dilatation isochore) des lames
métalliques minces. Il s’agit, généralement, d’une lame de ressort qui entraîne un
index ou un capteur lors de sa dilation/contraction sous l’effet de la dilatation
isochore (Voir physique générale) ;
c) L’altimètre ou le thermomètre hypsométrique qui est basé sur la relation existant
entre la pression atmosphérique et la température d'ébullition de l'eau. Il s’agit de
mesurer la température d’ébullition de l’eau et de déduire l’altitude.
La précision des altimètres décrits ci-dessus est généralement comprise entre 1m et 3m.

N.B. Plusieurs d’instruments simples ci-dessus décrits ont perdu beaucoup de leur utilité
avec l’avènement d’approches et du matériel numériques, de calculateurs ou logiciels
puissants ainsi que du GPS.

4.6 Instruments pour la mesure des distances


La distance entre deux points de terrain peut-être mesurée directement ou indirectement.
4.6.1 Mesures directes de la distance

4.6.1.1 Instruments de mesure directe des distances ou du chaînage


La mesure directe de la distance se fait par le biais d’un instrument de type linéaire (droit,
courbe ou circulaire), unitaire ou multiple comprenant des sous divisions ou graduations.
L’instrument de mesure est tendu ou superposé à l’axe qui joint les deux points cadrant la
distance à mesurer. Le cas échéant, la ligne ou l’axe à mesurer est divisé en segments ou
tronçons mesurables de façon additive à l’aide de l’instrument.
Plusieurs instruments et méthodes de mesure directe des distances existent sur le marché.
Ils sont de taille, de précision et de nature diverses. On cite notamment les instruments
suivants :
 le comptage des pas (pacing, stepping) lors des travaux préliminaires, la longueur du
pas étant généralement comprise entre 70 cm et 80 cm ; on peut utiliser un
compteur des pas à poussoir (passometer) ;

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 le compteur kilométrique des véhicules ou odomètre (odometer) qui convertit le
nombre de tours des roues en distance ; la précision est généralement de 100 m ;
 le mètre unitaire droit en bois ou en métal ;
 le mètre unitaire pliant en bois ou en métal ;
 le mètre unitaire ruban en métal ou en tissu ;
 le mètre télescopique pour mesurer de l’intérieur des repères ;
 le double mètre, le triple mètre, le quintuple mètre ;
 le dam (10m), le double dam, le triple dam, le quintuple dam, le hectomètre (tape) ;
 la chaine d'arpenteur constituée de chaînons de 20 cm ou 50cm (chain) ;
 l’odomètre (roue compteur) appelé aussi de manière inappropriée cyclomètre
(perambulator).
L'opération de mesure directe de la distance est appelée chaînage.
Le chaînage peut se faire horizontalement (distance horizontale DAB
sur la figure) ou au sol (LAB sur la figure). La mesure directe de la
distance horizontale DAB nécessite l’utilisation d’une nivelle
d’horizontalité, par exemple le niveau de maçon comme illustré sur
la figure ci-contre.

4.6.1.2 Quelques techniques ou méthodes de chaînage

4.6.1.2.1 Tronçonnage des distances à chaîner


Quand la distance à mesurer dépasse la longueur de l'instrument utilisé, on procède au
tronçonnage de cette distance et au jalonnement intermédiaire.
Le jalon-repère des tronçons le plus utilisé est une fiche métallique lestée. Il suffit de
compter le nombre de fiches intermédiaires utilisé pour déduire la longueur mesurée.

La mauvaise translation longitudinale ou report de l’instrument de mesure, d’un tronçon au


suivant, peut être à l'origine des erreurs importantes, voire des fautes. Une attention
particulière est attirée sur la position du zéro de l’instrument et sur les arrondis de fin de
lecture. L’utilisation d’une ficelle pour matérialiser l’alignement droit contribue à réduire les
erreurs.

4.6.1.2.2 Chaînage à l’aide des constructions auxiliaires


Quand la mesure selon l'alignement droit n'est pas possible, à cause de différents types
d’obstacles (constructions, cours d’eau et étangs, forêts et bois, invisibilité), on procède à
des constructions auxiliaires appuyées sur la géométrie et la trigonométrie et aux calculs.
La figure suivante donne des exemples de constructions auxiliaires du chaînage.

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4.6.1.2.3 Chaînage par cultellation ou par ressauts
Quand la pente du terrain est assez forte, le chaînage horizontal est impossible. Le chaînage
horizontal se fait alors par cultellation, c’est-à-dire par ressauts successifs ou autrement dit
par tronçonnage et cumulation des sections horizontales. Dans ce cas, aux mesures
horizontales sont associées les mesures verticales des dénivelées comme indiqué sur la
figure. La pente du terrain est déduite par calcul. La figure suivante montre le chaînage
horizontal et la mesure des dénivelées par cultellation.

4.6.1.2.4 Erreurs de chaînage dues à la déformation des instruments


Plus l'instrument de mesure directe de la distance est long, plus il est l'objet des
déformations importantes dues notamment à la dilation, à son poids propre (flèche) et à la
tension de traction créée par les opérateurs. Ces déformations peuvent être quantifiées à
partir des lois de la physique générale. Des correctifs doivent donc être portés aux mesures
directes de distance le cas échéant.
Pour la dilatation et le retrait thermiques, on peut recourir à la formule suivante :
∆𝐿 = 𝛼𝑙 ∗ (𝑇 − 𝑇0 ) ∗ 𝐿0
Avec α le coefficient de dilatation linéaire thermique, To = 20°C, Lo la longueur à 20°C et T la
température de travail.
Pour l’allongement suite à la traction, on peut recourir à la formule suivante :
(𝐹 − 𝐹0 ) ∗ 𝐿0
∆𝐿 =
𝐴∗𝐸
Avec Lo la longueur de référence à la force Fo d’étalonnage, F la force de travail, A la section
de la chaîne et E le module d’élasticité du matériau constitutif de l’instrument.

Pour l’allongement ou le raccourcissement dû au poids propre, on peut recourir à la formule


suivante :
𝐿0 ∗ (𝑃 ∗ 𝐿)2
∆𝐿 =
24 ∗ 𝐹 2
Avec Lo la longueur de référence en m, F la force de traction exercée en kg, P le poids
propre de la chaîne en kg/ml.
Le matériau le mieux indiqué pour les instruments de mesure directe de la distance est
l’acier INVAR à cause de son faible coefficient de dilatation, de son grand module d’élasticité
et de son faible poids volumique. Il est vendu sous la forme d’un fil.

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4.6.2 Mesures indirectes de la distance

4.6.2.1 Mesure indirecte optique ou stadimétrique de la distance

4.6.2.1.1 Principe de base du stadimètre


Le principe de base de la mesure stadimétrique (optique) de la distance est celui des
triangles semblables avec l’angle au sommet commun.
La figure suivante montre deux triangles semblables à angle au sommet commun et les
différentes dimensions :
Les propriétés des triangles semblables permettent d’écrire les
relations suivantes, particulièrement lorsque les dimensions D1 et
H1 sont constantes :
𝐷1 𝐻1 ′ 𝐷1
= 𝑑 𝑜ù 𝐷2 = ∗ 𝐻2
𝐷2 𝐻2 𝐻1
𝑒𝑡 𝑒𝑛 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡 𝐷 = 𝑘 ∗ 𝐻
Autrement dit, la distance D peut être indirectement déterminée si un dispositif optique
permet de fixer l’angle sous lequel on voit une mire verticale parlante ainsi que la constante
stadimétrique k. Il suffirait de lire la longueur interceptée sur la mire (entre traits
stadimétriques supérieur et inférieur) pour déduire la distance.

4.6.2.1.2 Incorporation d’un stadimètre à la lunette topographique


L’incorporation d’un stadimètre (optique) à la lunette topographique est un artifice
technologique qui consiste à utiliser un réticule en verre transparent et à y tracer les traits
stadimétriques supérieur et inférieur par rapport à l’axe optique (voir trait niveleur) pour
fixer la hauteur de base du stadimètre (voir H1 sur la figure). La position du réticule étant
fixe dans la lunette moderne, la distance de base est aussi constante (voir D1 sur la figure).
L’angle stadimétrique est ainsi constant.
En pratique et concrètement, le réticule présente à sa surface les traits réticulaires (croix) et
les traits stadimétriques. Les traits réticulaires sont une ligne verticale et une ligne
horizontale dont le croisement définit l’axe optique de la lunette et la ligne de visée. Le trait
réticulaire horizontal est appelé (trait) niveleur car il sert aussi dans la mesure des
dénivelées. Les traits stadimétriques sont symétriques par rapport au niveleur. Elles sont
superposées (projetées) sur l’image de la mire parlante lors de la lecture ou de la mesure.
La figure ci-contre montre un réticule avec les traits réticulaires et les
traits stadimétriques. Il suffit de connaître la stadia, c’est-à-dire H2, ou
différence entre les lectures supérieure et inférieure sur la mire parlante,
et la constante stadimétrique de l’instrument pour déduire la distance.
Actuellement tous les constructeurs de matériels prennent k = 100.

4.6.2.1.3 Mesures stadimétriques géométriques et trigonométriques de la distance


On parle des mesures géométriques de la distance lorsque la visée est horizontale et que la
mire parlante est verticale. La ligne de visée est normale à la mire.

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On parle des mesures trigonométriques de la distance lorsque la visée est oblique et que la
mire parlante est verticale. La ligne de visée est inclinée sur la mire. L’obliquité de la visée
est définie par son angle zénithal ou nadiral selon les fabricants de matériels.
Les trois figures suivantes montrent les paramètres de mesures stadimétriques géométrique
et trigonométrique de la distance :

Les deux figures ci-contre permettent de démontrer que la


distance horizontale en cas de visée inclinée et d’angle
zénithal θ est donnée par la relation suivante :
𝐷 = 𝑘 ∗ 𝑠𝑖𝑛2 𝜃 ∗ 𝐻 = 𝑘 ∗ 𝑠𝑖𝑛2 𝜃 ∗ 𝑆
Avec H = S (Lecture supérieure – Lecture inférieure) sur la
mire.
La démonstration peut être faite par l’égalité des angles
alternes et par les angles complémentaires.

Devoir : Les étudiants traiteront le cas de l’angle nadiral.

4.6.2.2 Mesures électromagnétiques ou électroniques (indirectes) de la distance (MED)


ou encore par réflexions d’ondes
4.6.2.2.1 Premier principe de base de la MED (EDM)
Le premier principe de base des appareils MED est de mesurer le temps mis par une onde
électromagnétique partant d’un émetteur à un récepteur et de calculer la distance
parcourue par l’onde en fonction de sa célérité. L’onde peut être sonore ou radio (ultrasons
ou infrasons) ou lumineuse (infrarouges, ultraviolets).

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Pour plusieurs appareils MED, l’émetteur et le récepteur sont combinés et placés au même
point. Dans ce cas, l’onde incidente est renvoyée en onde réfléchie par un réflecteur, en
l’occurrence un prisme.
La figure suivante montre le premier principe de MED :

La distance est donnée par une des formules suivantes :


𝐷 =𝑐∗𝑡
2𝐷 = 𝑐 ∗ 𝑡 → 𝐷 = (𝑐 ∗ 𝑡)/2
Avec c la célérité et t est le temps écoulé entre l’émission et la réception de l’onde.
En anglais, le combiné émetteur-récepteur est appelé ″master″ et le réflecteur ″remote″.
La valeur de la célérité ″c″ est de 299792.5 Km/s dans le vide. Comme elle est très grande, le
temps ″t″ doit être très petit en topométrie.
Parmi les grandes difficultés technologiques de réalisation des instruments MED, il y a
l’interruption rapide du signal pour permettre sa réflexion et le bruit de fond (autres ondes
parasites). L’électronique apporte des solutions.

4.6.2.2.2 Deuxième principe de la MED


Le deuxième principe de base des appareils MED est d’émettre une onde électromagnétique
de fréquence ″f″, de longueur ″λ″ et d’amplitude ″A″ connues et de déduire la distance à
partir du nombre d’oscillations enregistrées entre l’émission et la réception.
La figure suivante illustre ce principe :
Lorsque que le nombre d’ondes ou
d’oscillations est entier, la distance est
donnée par la formule suivante :
𝐷𝐴𝐵 = 𝑛 ∗ 𝜆
Cette approche est cependant limitée
dans la pratique car n, le nombre
d’oscillations n’est pas toujours entier. Dans ce cas, la distance est donnée par la relation
reprise sur la figure, où intervient l’angle de phasage φ (Voir oscillographe en physique
générale).

L’électronique, certaines astuces physiques et géométriques ainsi que des microprocesseurs


installés sur les appareils permettent d’afficher directement la distance DAB sur un écran à
cristaux liquides.

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4.6.2.2.3 Constante de l’appareil et du prisme
La distance mesurée à l’aide des principes présentés ci-haut doit être corrigée
manuellement ou électroniquement par l’ajout d’une constante caractéristique du
complexe émetteur – réflecteur. Autrement dit, une correction systématique de la distance
est à faire pour tenir compte des décalages entre les centres des émetteurs et des
réflecteurs, les appuis des appareils et les centres géométriques.
La formule précédente prend la forme suivante :
∅∗𝜆
𝐷𝐴𝐵 = 𝑛 ∗ 𝜆 + +𝑎
2𝜋
La constante ″a″, dite constante électro-géométrique additive est donnée par le fabricant du
matériel.
Comme la plupart d’appareils utilisent les ondes aller & retour, le processeur interne calcule
la distance 2D et la divise par 2. Dans la pratique, certains constructeurs recourent à la
longueur d’onde effective λeff pour éviter la division par 2.
λeff est donnée par la relation suivante :
𝜆
𝜆𝑒𝑓𝑓 =
2

4.6.2.2.4 Ondes électromagnétiques pour appareils topographiques


 Le choix de la fréquence d’ondes électromagnétiques est déterminant pour la
technologie et la précision des MED. La fréquence généralement utilisée varie de
1014 Hz (λ = 10-6m) pour les ondes courtes à 105 (λ = 104m) pour les ondes longues.
Les instruments topographiques émettent des ondes comprises dans les trois
spectres suivants :
(1) Ondes radios longues : f = 105 à 106 Hz, λ = 103 à 102m
(2) Ondes radios courtes ou micro-ondes : f = 1010 Hz, λ = 10-2 m
(3) Ondes infrarouges et ondes visibles : f = 1014 Hz, λ = 10-6 m
 La transmission des ondes longues est stable pour des distances relativement
grandes, ce qui autorise des mesures longues, concrètement plusieurs dizaines, voire
centaines de Km. Ce type d’ondes est cependant sensible à la variation des
conditions atmosphériques (pression, température) et peut être réfléchi par divers
objets situés à proximité ou sur leur trajectoire. Des corrections expertes sont
indispensables. Par ailleurs, sa production nécessite des appareils ou installations
lourdes et encombrantes.
 Les ondes très courtes n’assurent la fiabilité des mesures que sur des distances très
courtes, concrètement quelques dizaines de mètres.
Par ailleurs, il y est difficile de comptabiliser et de calculer ″n″ et φ. Cependant, cette
transmission a l’avantage d’être relativement moins sensible aux conditions
atmosphériques et à la proximité d’objets massifs.

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 Afin de résoudre des difficultés de transmission et d’exploitation des ondes très
courtes, on utilise les techniques de la modulation d’amplitude et de modulation de
fréquence utile à l’aide d’une onde enveloppante ou porteuse.
Les figures suivantes montrent les principes de modulation d’amplitude et de modulation de
fréquence :

En principe, la fréquence, la longueur d’onde et la célérité sont reliées par la relation


suivante :
𝑐
𝜆=
𝑓

En pratique, la relation précédente dépend aussi de l’indice de réfraction de l’air ″μ″.


𝑉0
𝜆=
𝜇∗𝑓
Avec c la célérité dans l’air, Vo la célérité dans le vide, f la fréquence et µ l’indice de
réfraction de l’air.

4.6.2.2.5 Appareils topographiques à micro-ondes et appareils électro-optiques


La majorité d’appareils topographiques et géodésiques dits électroniques utilisent les ondes
sonores (ultrasons) ou les ondes courtes optiques (infrarouges).

N.B. On distingue les appareils à micro-ondes (ultrasons et infrarouges) des appareils dits
électro-optiques. Les appareils électro-optiques n’émettent pas d’ondes
électromagnétiques, la mesure des distances s’y fait par stadimètre optique. Ils sont
juste dotés d’un système électronique de lecture et d’affichage d’angles (horizontal et
vertical), ce qui facilite déjà les opérations.
Généralement, les appareils à micro-ondes sonores mesurent les distances comprises entre
50m et 50 Km, avec une fréquence f de 10 GHz et une longueur d’ondes λ de 0.03m. L’onde
porteuse a une fréquence de 7.5 MHz ou 15 MHz et une longueur de 20m. La précision est
de l’ordre de 0.01m (Voir ″Tellurometer″). Ce sont des appareils relativement lourds.
Les appareils à micro-ondes optiques permettent des mesures des distances allant de 1m à
1Km et sous certaines conditions de 2 à 3 Km. Ils sont compacts et légers.

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Le signal modulé émis est réfléchi par un prisme, généralement en quartz. Une fois capté, il
est converti en signal électrique par un convertisseur avant d’être traité en vue de
l’affichage de la distance.
Certains appareils utilisent le rayon laser qui a l’avantage d’être plus compact, plus
concentré, monochrome et visible.
Il existe des appareils dont l’émetteur et le récepteur sont montés sur un même axe et des
appareils où ils sont juxtaposés.
Les réflecteurs d’appareils à micro-ondes sont constitués d’un mono-prisme ou d’un multi-
prisme, montés respectivement sur un mono-pied ou sur un trépied. Le mono-prisme est
précis pour des faibles distances, en pratique moins de 2 km, tandis que le multi-prisme
autorise des mesures plus précises pour des distances plus longues.

4.7 Les appareils multi fonctionnels.


Les appareils multifonctionnels sont une combinaison de différents instruments déjà décrits
en vue d'une certaine facilitation du travail de levé et d’implantation.

4.7.1 Le niveau à lunette


Le niveau à lunette est un appareil qui permet la visée horizontale, l'estimation indirecte de
la distance entre une station et une mire ainsi que la mesure d’angles horizontaux.

4.7.1.1 Principe de construction et montage d’un niveau à lunette


Le niveau à lunette est une combinaison du goniomètre, de la lunette topographique et de
la nivelle d'horizontalité/verticalité.
La figure suivante donne le schéma de montage (assemblage) d’un niveau à lunette :

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Le niveau à lunette comprend deux axes. L'axe principal Z1Z2 ou axe de la verticalité du
goniomètre et l'axe secondaire L1L2 ou axe de l'horizontalité de la lunette. L'axe secondaire
coïncide avec l'axe optique.
Pour pouvoir utiliser convenablement le niveau à lunette, on s'assure d'abord que l'axe
principal Z1Z2 est vertical par une nivelle sphérique, et ensuite que l'axe secondaire L1L2 est
horizontal et perpendiculaire à l'axe principal par une nivelle tubulaire, parfois sous la forme
d’une nivelle de coïncidence.
Les principales parties (composantes) d’un niveau à lunette sont les suivantes :
(1) Embase : L'embase avec trois vis calantes pour le calage de la nivelle sphérique qui
assure la verticalité de l’appareil, c’est-à-dire de l’axe Z1Z2. ;
(2) Limbe : Le cercle limbe qui comprend le système de graduation ; il est solidaire de la
nivelle sphérique ;
(3) Alidade : Le cercle alidade qui supporte le système de l'index et de la lecture de
précision, type vernier, micromètre ou microscope ;
(4) Lunette: La lunette topographique équipée d’une nivelle tubulaire ou d'horizontalité ;
(5) Diverses vis : Plusieurs vis pour le blocage général (total), particulier (partiel) et pour le
rappel.

Deux mouvements sont possibles pendant les mesures de distance et d’'angle à l'aide d'un
niveau à lunette : le mouvement particulier et le mouvement général.

Le mouvement est dit particulier quand l'alidade tourne par rapport au limbe. Il permet la
visée et la lecture d’index d’angle.

Le mouvement est dit général quand l'alidade est solidaire du limbe et tournent ensemble. Il
permet la fixation du zéro du limbe ou mise à zéro angulaire dans une position ou direction
choisie.

Le blocage de tout l’appareil, notamment pour les besoins de transport s’obtient par les
blocages du mouvement particulier et du mouvement général.

Pour une question d'opérabilité, le niveau à lunette comprend en plus des systèmes de
calage, de réglage et de blocage déjà décrits, des vis de rappel ou de réglage fin qui facilitent
la visée et la lecture de précision.

Plusieurs instruments modernes ne possèdent qu’une seule nivelle, en l’occurrence la


nivelle sphérique. Son calage entraîne automatiquement l’horizontalité de la lunette
optique.

Remarque :
 Si l’alidade et le limbe ne sont pas coaxiaux, il
y a erreur d’excentricité. C’est-à-dire que l’angle au
centre mesuré n’est pas exact.

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 Si l’axe L1L2 n’est pas perpendiculaire à l’axe Z1Z2 après le calage de la nivelle, il y a
erreur de collimation verticale comme indiqué sur la figure. C’est-à-dire que la visée
n’est pas horizontale lorsque la bulle est dans ses repères.

4.7.1.2 Constante de REICHENBACH


Soit une lunette ordinaire à réticule mobile. L'optique géométrique permet de construire
l'image d'un objet AB en ab comme déjà rappelé et comme le montre la figure suivante.
L'image de AB se forme en
ab sur le réticule après la
mise au point. L'angle
stadimétrique ne se trouve
pas au niveau de l'objectif,
ni au centre C de
l’appareil. Autrement dit,
le calcul indirect de la
distance, telle que défini,
ne donne pas la distance
entre l'objet et l'objectif, ni
entre l’objet et le centre de l’appareil qui généralement coïncide avec la verticale du piquet
au sol.
Si l'image se formait dans le plan de l'objectif (voir a’b’), l'angle stadimétrique se trouverait
au point F appelé centre d'anallatisme.

Comme l'image se forme à proximité du foyer image et que la distance entre les traits
stadimétriques est notée "e", la figure permet d'écrire la relation suivante :
𝐻 𝐿 𝑓
𝑎′ 𝑏 ′ = 𝑎𝑏 = 𝑒 𝑒𝑡 = , 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝐿 = ∗ 𝐻 = 𝑘 ∗ 𝐻
𝑒 𝑓 𝑒
Avec k le facteur stadimétrique de l'instrument et H la stadia.

On note que L < D la distance entre l’objectif et le centre ou pied de l’appareil.


La distance stadimétrique doit dont être corrigée ou additionnée d'une valeur "n" dite
constante de REINCHENBACH qui est la distance entre le centre d'anallatisme F et le centre
de l'instrument C, ce qui s’écrit :
𝐷 =𝐿+𝑛 =𝑘∗𝐻+𝑛
Les constructeurs de matériels corrigent la valeur "L" de trois manières différentes reprises
ci-après :
a) Par l'ajout de la constante d'addition de REINCHENBACK qui est donnée par le
constructeur de l'appareil ;
b) En agissant sur la graduation de la mire (stadia) de façon à lire l'écart distordu ou
corrigé A'B' ;
c) En modifiant le dispositif optique de la lunette afin de déplacer le centre
d'anallatisme en C, c'est le cas dans la lunette anallatique dite de PORRO.

Topographie et Éléments de Géodésie 2018 par Professeur Paul T. TSHIULA 118


Remarque : Le niveau à lunette moderne n'est pas anallatique. Les paramètres optiques des
lentilles sont choisis de sorte que la correction ne soit nécessaire que pour les visées
très courtes, c'est-à-dire concrètement pour D < 4 m. A titre d'exemple, une erreur de 7
à 8 mm, est relevée pour une distance "L" de 10 m.

La précision de la lecture de la mire, laquelle est divisée en cm, est plus déterminante. Un
écart de 0.1cm sur la mire correspond à une erreur de 10cm sur la distance.

4.7.1.3 Le niveau à horizontalité automatique


Il arrive souvent que pendant les mesures l'horizontalité de la lunette subisse des légères
modifications d'où la nécessité de mises au point fréquentes et partant ennuyeuses.
Le niveau à horizontalité automatique assure les corrections de l'horizontalité après une
mise en station correcte. Le niveau automatique utilise le principe d'un compensateur
interne, autrement dit, la correction automatique se fait à l’aide d’un compensateur interne.
Le compensateur est composé d’un pendule simple et d’un dispositif optique (miroir ou
prisme).

La figure suivante donne le principe de construction du compensateur :

La trajectoire des rayons lumineux est déviée par un système optique commandé par un
dispositif mécanique, en l'occurrence un compensateur ou un pendule qui agit par gravité.
Soit un point M situé loin de l'objectif, c’est-dire à l’infini, sur l'axe optique. L'image de M,
soit m, se forme au centre réticulaire r. Si l'horizontalité est légèrement perturbée, l'objectif,
bascule au point O, d'un angle α par rapport à la verticale ou à l’horizontale. Le nouveau
point visé est M’. L’image de M’ se forme en m’ sur le réticule, autrement dit, par rapport au
point O, m se déplace en m’ d’un angle α par rapport à l’horizontal. L’axe optique et la ligne
de visée horizontale ne correspondent pas.
Comme l'image se forme à proximité du foyer image et que α est petit, on écrit la relation
suivante:
𝑚𝑚′ = 𝑓 ∗ 𝑠𝑖𝑛𝛼 = 𝑓 ∗ 𝛼
Si on imagine un système optique conçu de manière que la ligne de visée horizontale, soit
coudée au point C d'un angle β, qui fait coïncider m et m', on obtient la correction de
l'erreur de non horizontalité de l’appareil avec la coïncidence de la ligne de visée et de l’axe
optique.

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Comme les angles sont petits et les distances proches, la figure permet d'écrire :
𝛽 𝑓
𝑚𝑚′ = 𝑓 ∗ 𝛼 = 𝛽 ∗ 𝑠 𝑜𝑢 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑛 = =
𝛼 𝑠
″n″ est appelé le coefficient du compensateur, plus il est élevé, plus la lunette est sensible
aux oscillations.
Le niveau à horizontalité automatique est précis et pratique dans les terrains relativement
mous où des petits mouvements sont fréquents.

4.7.1.4 Réglage et calage du niveau à lunette avant toute mesure (mise en station)
Le réglage du niveau à lunette consiste à vérifier et à assurer les conditions de travail
suivantes :
a) Quand la nivelle sphérique ou de verticalité est calée, l'axe Z1Z2 est vertical ;
b) Quand la nivelle tubulaire ou d'horizontalité est calée, l'axe L1L2 est horizontal ;
c) Quand les nivelles sphérique et tubulaire sont calées, l'axe L1L2 est perpendiculaire à
l'axe Z1Z2.
Le calage du niveau à lunette consiste à caler la nivelle de verticalité en premier lieu et la
nivelle d'horizontalité en second lieu.

Les niveaux à lunette modernes n’ont qu’une seule nivelle, celle de sphéricité. Le
constructeur garantit que lorsque Z1Z2 est vertical, d’office L1L2 est normal à Z1Z2, donc est
horizontal.

4.7.2 Le théodolite et le tachéomètre


Le théodolite et le tachéomètre sont une combinaison du goniomètre, de la lunette
topographique et de l'éclimètre. Ces appareils permettent d’effectuer les opérations
suivantes :
 les visées inclinées ;
 les mesures d’angles verticaux ;
 les mesures d’angles horizontaux ;
 la mesure indirecte de la distance pour le tachéomètre.
Les dénivelées sont obtenues par calcul.

4.7.2.1 Principe de montage ou assemblage et de fonctionnement du tachéomètre


(théodolite)
Le tachéomètre comprend les parties principales suivantes reprises sur la figure suivante :
a) le goniomètre qui comprend à son tour :
(1) L’embase : L'embase est le support général de l’appareil. Elle est posée sur une
plaque de fixation par l'intermédiaire de trois vis calantes.
(2) L'embase peut-être rendue solidaire du limbe et de l'alidade à l'aide des vis de
blocage. Ces vis autorisent le mouvement particulier de l’alidade par rapport au
limbe et le mouvement général du goniomètre et de l’éclimètre par rapport à
l’embase.
(3) Le limbe: Le limbe porte la graduation du goniomètre. Il est solidaire du manchon M.
Le limbe et le manchon sont coaxiaux. L'axe du manchon est perpendiculaire au
limbe.

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(4) Le limbe porte la nivelle tubulaire ou d’horizontalité. Cette nivelle est calée à l’aide
de trois vis calant.
(5) L’alidade : L'alidade porte l’index et le système de lecture de précision. Elle est
coaxiale au limbe. Elle porte la nivelle sphérique.
L'alidade est solidaire de deux montants verticaux qui supportent l'éclimètre et la
lunette topographique. L'alidade est normale à l'axe principal.
Le limbe et l'alidade tournent autour d'un axe vertical Z1Z2 ou axe principal du
théodolite.
(6) Nivelle sphérique : La nivelle sphérique, ou nivelle de verticalité, est portée par
l'alidade. La nivelle est calée à l'aide des vis calant avant le calage de la nivelle
tubulaire.

b) L'éclimètre qui comprend à son tour :


(7) Le cercle vertical : Le cercle vertical est composé des cercles limbe et alidade
verticaux.
Le cercle vertical tourne autour de l’axe X1X2 porté par les montants M1 et M2.
L'axe du cercle vertical est appelé axe des tourillons ou encore axe secondaire. Il
s'agit d'un axe mécanique qui est aussi appelé axe de basculement.
L'axe secondaire est normal à l'axe principal. La position normale de lecture se fait le
cercle vertical placé sur la gauche de l'opérateur.

c) La lunette topographique
(8) La lunette topographique est un organe de visée. Elle bascule ou tourne autour de
l'axe secondaire X1X2. L'axe optique de la lunette ou axe tertiaire L1L2 tourne ou
bascule dans un plan perpendiculaire à l'axe secondaire.

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d) Accessoires
(9) Vis : Des pinces ou vis de blocage servent à empêcher le mouvement, dans le plan
vertical, de la lunette topographique ou des cercles constitutifs de l’éclimètre. Il en
est de même pour le goniomètre et les mouvements dans le plan horizontal.
Des vis de mouvements fins entre les cercles constitutifs de l'éclimètre dans le plan
vertical, ou du goniomètre dans le plan horizontal, permettent d’ajuster les visées et
les pointés avec une grande précision.
Des vis de rappel ramènent automatiquement l’appareil à la position initial (zéro) du
goniomètre.
D'autres accessoires permettent notamment :
 le centrage, à l’aide de l’équerre optique, de l'appareil sur un point au sol
prédéterminé et matérialisé ;
 la fixation de l’appareil sur son support, notamment sur le plateau du trépied (à voir)
à l’aide d’une vis à pompe ;
 le réglage et la fixation de la dioptrie individuelle (de l’oculaire) ;
 l’éclairage interne des appareils par un jeu de miroirs ;
 la boussole incorporée ou démontable.
N.B. Si la lunette de l’appareil ne dispose pas d’un système de lecture indirecte de la
distance, c’est-à-dire d’un stadimètre, l’appareil est un théodolite. Dans le cas
contraire, l’appareil est un tachéomètre.

4.7.2.2 Mise en station, Réglage et calage du théodolite/tachéomètre


 Le réglage du théodolite/tachéomètre consiste à assurer que quand les nivelles,
sphérique et tubulaire, sont calées :
a) L'axe principal Z1Z2 est vertical ;
b) L'axe secondaire X1X2 ou l'axe des tourillons est perpendiculaire à l'axe principal
Z1Z2 ;
c) Le cercle vertical est situé dans un plan normal à l'axe secondaire X1X2 et parallèle à
l'axe principal Z1Z2 ;
d) L'axe tertiaire L1L2 est normal à l'axe secondaire X1X2 et bascule dans un plan
parallèle à l'axe principal Z1Z2.
 Le calage du théodolite/tachéomètre consiste à caler la nivelle sphérique et la nivelle
tubulaire.

Remarque : Quand les cercles limbe et alidade ne sont pas coaxiaux il y a erreur
d'excentricité dans l’appareil. Il faut détecter et supprimer cette erreur. Des techniques
ou procédés existent à cet effet. On distingue l’excentricité du goniomètre de celle de
l’éclimètre.

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Quand l'axe secondaire X1X2 n'est pas perpendiculaire à l'axe principal Z1Z2 il y a
erreur d'inclinaison. Il faut détecter cette erreur et la supprimer. Des techniques ou
procédés existent à cet effet.
Quand l'axe tertiaire L1L2 n'est pas perpendiculaire à l'axe secondaire X1X2 il y a erreur
de collimation horizontale. Il faut détecter cette erreur et la supprimer. Des techniques
ou procédés existent à cet effet.
L’erreur de collimation verticale dans la lunette topographique déjà vue peut exister,
bien que très rare.

4.7.3 Niveaux et tachéomètres électroniques et à micro-ondes ‘électromagnétiques

4.7.3.1 Particularités des appareils topographiques électroniques


Il s’agit d’appareils dont les fonctions sont les mêmes que celles décrites ci-haut. La
différence principale est que la mesure d’angles est électronique (digitale) et/ou que celle
de la distance se fait à l’aide d’un instrument EDM.

L’instrument EDM peut être fixé à l’extérieur de l’appareil de type classique ou peut-être
incorporé à l’intérieur des appareils modernes.

Par ailleurs, selon les modèles d’appareils disponibles sur le marché, modèles qui ne cessent
d’évoluer, il y a des niveaux et tachéomètres électroniques dotés d’un lecteur électronique
d’index du goniomètre et de l’éclimètre, des compensateurs (à cristaux liquides) pour des
faibles oscillations d’axes Z1Z2, X1X2 et L1L2, des microprocesseurs pour le calcul et
l’affichage des angles, des distances et des dénivelées ainsi que des mémoires internes ou
externes ayant des interfaces avec les ordinateurs extérieurs.
Les mires parlantes chiffrées sont remplacées par des mires barre-codées, par des mono-
prismes ou par des multi-prismes (réflecteurs).

4.7.3.2 Quelques exemples de niveaux et tachéomètres électroniques


a) Quelques appareils à EDM démontable ou à placer sur le théodolite/tachéomètre
optique ou électronique
(1) GEODIMETER 220 qui comprend les accessoires et les caractéristiques suivants :
 un dispositif de repérage rapide du réflecteur (tracklight) pour des visées
rapides et précises ;
 un microphone et une télécommunication radio entre les opérateurs ;
 un microprocesseur et un système d’affichage des mesures ;
 Distance max avec mono-prisme = 2.3 km ;
 F = 14.986 MHz, λ = 10 m et μ = 1.000273 ;
 Précision = ± 5mm + 5*D*10-6 mm (D en mètres). On écrit généralement
5 mm + 5 ppm*D ;
 La lecture des cercles horizontal et vertical est optique (classique).

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(2) WILD DISTOMAT DI 3000 comprend les accessoires et les caractéristiques
suivants :
 MED avec Dmax = 7 km avec mono-prisme et Dmax = 16 km avec multi-
prisme.

(3) WILD DISTOMAT DIOR 3002 comprend les accessoires et les caractéristiques
suivants :
 MED sans réflecteur pour Dmax < 200m ;
 Pointé ou visée des points par rayon laser ;
 Précision : 5 à 10 mm.

(4) KERN MEKOMETER 500 comprend les accessoires et les caractéristiques


suivants :
 Dmax = 2.5 km avec mono-prisme et Dmax = 8.0 km avec tri-prisme ;
 F = 449.5103 MHz et λ = 0.600 m :
 Précision = 0.2 mm + 0.2 ppm*D.

b) Niveau électronique ou digital, (digital level)

(5) SOKKIA SDL30 (niveau digital), comprend les accessoires et caractéristiques


suivants :
 Constante stadimétrique = 100 ;
 Constante électronique additive a = 0 ;
 Goniomètre avec grossissement 32X ;
 Précision sur la distance = 1cm ± 2 ppm*D ; Précision en ‘’tracking mode’’
0.10m ;
 Sensibilité du compensateur (pendule) : Dès que les oscillations dépassent
une amplitude de 15 minutes ;
 Précision sur la hauteur = 0.1mm (Fermeture de nivellement 1mm/km A&R).

c) Tachéomètre électronique
Cette famille d’appareils n’est pas équipée d’un système MED incorporé. La mesure de
distances se fait à l’aide d’un stadimètre optique. La différence essentielle, par rapport aux
appareils classiques, se trouve au niveau de la lecture électronique des angles et par leur
affichage digitale grâce au microprocesseur incorporé.
Certains de ces appareils sont dotés de compensateurs (à cristaux liquides) pour les
corrections de petites oscillations.
La mise à zéro des index d’angles est automatique. La fixation manuelle du zéro est possible
sur certains modèles.
(6) SOKKIA DT 600 comprend les accessoires et les caractéristiques suivants :
 Précision angulaire = 7 secondes ;
 Grossissement = 26X ;

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 Constante électronique a = 0 ;
 Précision du compensateur = 7 secondes.
d) Station totale
La station totale est un appareil qui combine le théodolite électronique (lecture
électronique des index d’angles), la MED incorporée, un microprocesseur et un écran
d’affichage digital des distances inclinées, des distances horizontales, des dénivelées ainsi
que des angles horizontaux et verticaux. Il utilise un mono-prisme ou un multi-prisme
réflecteur. Un compensateur (à cristaux liquides) corrige les lectures pour les oscillations
inférieures à 3 minutes. Le microprocesseur autorise aussi le calcul des coordonnées par
rapport à un référentiel prédéterminé ainsi que le calcul des distances manquantes (missing
lines).

(7) SOKKIA SET 610 comprend les accessoires et les caractéristiques suivants :
 Correction atmosphérique de variation de la température et de la pression ;
 Température de fonctionnement = -20° à + 50°C ;
 Mémoire interne pour 10,000 points mesurés ;
 Possibilité de mémoire externe ;
 Dmax = 2.4 Km avec mono-prisme et 3.1 Km avec multi-prisme ;
 Dmin = 1.0 m ;
 Précision sur la distance = 5 mm ± 5 ppm ;
 Grossissement = 26X ;
 Précision angulaire = 6 secondes ou 1.9 mgon ;
 Viseur à infrarouge.

e) Station totale automatique


Il s’agit d’une station totale dotée d’un servomoteur. Ce dernier assure une recherche
automatique du réflecteur (track) et exécute des pointés à partir des directions
(coordonnées) introduites au clavier.
Certains modèles reçoivent les données par télécommande. Dans ce cas, un seul opérateur,
après avoir stationné l’unité principale, la commande à partir de l’unité réflecteur (Remote
Position Unit = RPU). Le travail de nuit est ainsi possible.
(8) GEODIMETER 4400 comprend les accessoires et caractéristiques suivants :
 Dmax = 2.3 Km avec un mono-prisme ;
 Précision sur la distance = 6 à 15 mm pour 100 m ;
 Précision angulaire = 2 secondes après la correction automatique des erreurs
d’excentricité ;
 Affichage des valeurs d’erreurs de collimation et d’inclinaison ;
 La recherche automatique du réflecteur se fait dans un rayon de 500 m, soit
sur une surface de 7.85 ha.

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4.7.3.3 Sources d’erreurs dans les appareils topographiques électroniques
Les erreurs de mesure d’appareils topographiques électroniques peuvent provenir des
sources suivantes :
 Erreur sur la constante électronique additive de l’appareil ;
 Erreur sur la constante géométrique du réflecteur ;
 Combinaison de deux erreurs précédentes ;
 Erreur sur la fréquence du signal. Cette-dernière peut varier dans le temps ; Elle peut
varier avec λ et avec μ (indice de réfraction de l’air) ;
 Erreur cyclique attribuée à une variation de μ, particulièrement dans les visées
longues et en environnement climatique perturbée.

Remarque :
 μ = 1.00274 pour une pression atmosphérique de 1013.25 mb et une température
de 20°C ;
 Il faut procéder à la répétition des mesures plusieurs fois et au calcul de la
moyenne ;
 Il faut procéder à l’étalonnage régulier d’appareils, particulièrement au contrôle de
la constante électro-géométrique additive ″ a ″ ;
 La constante ″a″ de l’appareil peut être déduite des mesures sur points connus ou à
partir des mesures sur points colinéaires comme illustré par la figure suivante :

(AC + a) = (AB + a) + (BC + a) d’où a = AC – (AB + BC).


 Normalement on lit les distances et on ajoute la constante. La relation précédente
montre que l’on peut se contenter de lire les 3 distances et déduire la valeur de ″a″.
 Si la précision de la distance est exprimée sous la forme [e + D*p*10-6] mm, en vertu
de la composition des erreurs, la déviation standard ou la précision de l’appareil
notée SD est donnée par la relation suivante :
𝑆𝐷 2 = 𝑒 2 + [𝐷 ∗ 𝑝 ∗ 10−6 ]2
Dans la formule, p dépend essentiellement de μ. Il est négligeable pour les petites distances,
concrètement pour moins de 100m.

4.8 Le support des instruments


Peu d'instruments topographiques se tiennent à la main. On fait généralement usage d'un
support sous forme de mono-pied ou de trépied permettant un réglage de la hauteur de
l'appareil topographique ainsi qu’une fixation au sol sécurisée.

Le mono-pied est constitué des tiges télescopiques terminées en pointe pour la fixation
dans le sol et d’un système de verrouillage à la longueur souhaitée. Un système de filetage
permet de serrer le trépied dans l’embase de l’appareil topographique.

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Le trépied simple comprend les parties suivantes :
 Trois pieds ;
 Trois tenons/coulisses à serrer à l’aide des boulons écrous à oreilles ;
 Un plateau destiné à recevoir l’embase des appareils topographiques. Le plateau
comprend une vis à ressort de pompe pour l'immobilisation de l'appareil sur le
plateau.
Plusieurs types de trépieds existent sur le marché. On cite pour mémoire les types suivants :
 le trépied à translation ;
 le trépied à rotule ;
 le trépied mixte ;
 le trépied à branches coulissantes.

Devoir : Les étudiants décriront les appareils utilisés pendant les travaux pratiques selon le
modèle présenté.

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