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Chapitre I Mesures de distances

Introduction

En topométrie, l'expression «distance entre deux points » signifie toujours la distance horizontale entre ces deux points. Si les
points sont situés chacun à une altitude différente, la distance horizontale cherchée est la projection orthogonale entre ces deux
points. Par conséquent, la mesure linéaire est toujours ramenée à l’horizontale, soit par calculs, soit par la technique de
chaînage employée lors du mesurage. La mesure des distances est conditionnée par le degré de précision chercher qui est lui-
même varie selon la nature des travaux à réaliser. La détermination de la grandeur linéaire s'effectue de deux façons : par la
mesure directe ou par la mesure indirecte.

1. Mesure directe
1.1. Mesures de distances à l’aide d’une chaîne
La mesure à la chaîne est le moyen le plus classique et utilisé pour déterminer les distances. Ses
inconvénients principaux sont d’être tributaire du terrain (accidenté ou non, en forte pente ou non, etc.) et
d’être limité en portée (les rubans utilisés couramment sont limités à 100 m). La précision de la mesure est
également limitée et dépend fortement des opérateurs.
Autrefois, la chaîne était une véritable chaîne à maillons étalonnée servant à mesurer les longueurs,
appelée également chaîne d’arpenteur. Aujourd’hui, on utilise le décamètre, simple, double, triple ou
quintuple, bien plus facile à manipuler. On a gardé le nom de chaîne qui devient le terme général
englobant le décamètre, le double-décamètre, etc. On utilise aussi le terme de ruban.
1. 2.Le décamètre
Pour mesurer la longueur des chemins, des champs, il a fallu avoir un appareil plus long que le mètre et le
double-mètre. C’est la chaîne d’arpenteur, cette Chaine a une longueur totale de 10 mètre .Elles
correspond donc au décamètre.

Les brins en fer de la chaîne d'arpenteur correspondent à 20 cm. Tous les 5 brins, le mètre
ainsi matérialisé est délimité par un anneau de laiton.

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1.3.Le mètre pliant

Le mètre pliant est un instrument de mesure de précision moyenne, utilisé dans la


construction, la menuiserie et pour le bricolage. On le trouve en différentes matières (bois,
plastique ou aluminium).

1.4.Double-mètre

Le mètre de maçon est généralement en bois, de couleur jaune, composé de cinq (ou dix pour un double

mètre) segments de vingt centimètres attachés par des rivets avec un ressort permettant de fixer le mètre
en position fermée ou ouverte.

1.5.Les rubans

Il est en acier ou en inox de longueurs 10, 20, 30 ou 50m, il est bien adapté pour tous les travaux topo-
métriques.

 Rubans en toile

Ils sont fabriqués en tissu de fibre de verre enrobé de matière plastique polyester ; ils sont imputrescibles
et résistants et peu extensibles. La tension d'utilisation est de 2 kg environ. Ils sont dits de « précision
courante » de 5 mm pour 10 m. Ils sont contrôlés par le fabricant, mais ne possèdent en général pas de

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certificat d'étalonnage.

 Rubans en acier

Il existe une grande variété de rubans acier qui peuvent se distinguer :

♦par la longueur 10, 20, 50, 100 m et parfois plus tel les rubans des puits de mine utilisée en mode
suspendu.

♦par l’intervalle des graduations (millimétrique – centimétrique ou décimétrique) et le type de la


graduation (trous, rivets, impression gravée ou chimique ...)

♦par la nature du métal :-acier inoxydable, acier au chrome, au carbone etc....on les utilise en général à
plat

sous tension de 5 à 10 kg assurée par un dynamomètre.

♦Par leur précision :

-Fine : pour les rubans métalliques ; elle est de 1,5 mm pour 10 m pour laquelle l'utilisateur peut demander
un certificat d'étalonnage.

-Spéciale : rubans acier - carbone ; elle est de 0,75 mm pour 10 m : ces rubans sont livrés avec un certificat
d'Etalonnage.

2.Le Chainage
le procédé le plus utilisé et le plus courant pour mesurer directement une distance est le chaînage qui
est une opération importante (elle donne la distance sur le terrain) et délicate (introduction de fautes
et d'erreurs dans les mesures).
C’est un procédé donnant la distance sur le terrain entre deux points A et B. Parmi les instruments
utilisés en chaînage on peut distinguer:
les fiches: tiges en fer utilisées pour marquer le terme d'une portée. Elles servent aussi à
compter le nombre de portées.

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On utilise généralement un jeu de onze fiches de façon que l’échange de dix fiches s’effectue { 100 m

avec un ruban de 10m ou à 200 m avec un ruban de 20 m, une fiche restant au sol pour matérialiser la
dernière portée. Le terrain étant horizontal, on obtient une distance horizontale.

le fil à plomb: sert à donner la verticale du point où la fiche est implantée, ainsi que dans le
chaînage d'un terrain accidenté ou en pente (chaînage par cultellation).

jalons: utilisés pour marquer l'alignement et indiquer la direction à suivre.

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1.3. Mesurage à plat

a) le terrain est horizontal

Règle générale.

L’opérateur se place { l’arrière, l’aide { l’avant, en se mettant sur le côte du ruban; L’opérateur place
l’extrémité 0 du ruban sur le repère, aligne l’aide qui tend le ruban et marque son extrémité en
enfonçant une fiche au sol. Cette fiche doit être enfoncée perpendiculairement au ruban et inclinée
vers le sol.

La même opération se répète autant de fois qu’il est nécessaire. Si le terrain est régulier et
en pente faible (moins de 2 %), il est possible de se contenter de poser le ruban sur le sol et de
considérer que la distance horizontale est lue directement.

Mesures parallactiques

Mesure avec une stadia

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b) le terrain est incliné, la pente régulière

On applique la règle générale, la distance obtenue est une distance suivant la pente (dp).

La distance à introduire dans les calculs est la distance horizontale.

- si on a mesuré le site (i),

on aura :

c/Mesures en terrain irrégulier ou en forte pente (Chaînage par cultellation)

 Le terrain est incliné, la pente irrégulière

On décompose la distance en tronçons d’égale inclinaison, on mesure le site ou la dénivelée de chaque


tronçon.

Méthode utilisée lorsque le terrain est très irrégulier, caillouteux,broussailleux, ….etc)

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2.Mesure indirecte

2.1.Mesures parallactiques
2.1.1.Mesure avec un stadia
Principe

On dispose en M une stadia horizontale (en métal invar).Un petit viseur permet d’orienter la stadia
perpendiculaire à la direction SM.

La stadia est munie de deux voyants Aet B symétriques par rapports à M et écartés exactement de 2 m
.L’opérateur en station S, mesure l’angle horizontal ou parallactique entre A et B avec un théodolite de
précision (Wild T2, ZeisTH2….).Le calcul donne la distance horizontale. AB=2m AM4=1m A=
100gr-a/2

Des tables donnent directement la distance horizontale en fonction d’alpha. Deux paires de séquences
sont nécessaires pour la mesure d’alpha. La précision de ce procédé est d’environ 1 cm pour une
distance de 35 m.

2.1.2. Les mesures stadimétriques

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La stadimétrie consiste à mesurer une distance indirectement au moyen d'un procédé optique, à l'aide
d'un appareil (tachéomètre par exemple) et une mire (verticale ou horizontale).
La distance qui sépare ces deux instruments est déterminée en faisant la différence de lectures sur la
mire multipliée par 100.

 Stadimétrie à angle constant

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 Stadimétrie à angle variable


L’angle a est variable sur certains appareils dits « auto-réducteurs », par exemple le
tachéomètre Wild RDS, le terme « auto-réducteur » signifiant que le calcul de réduction
de la distance inclinée { l’horizontale est automatisé. L’angle stadimétrique varie en
permanence en fonction de l’inclinaison de la visée de manière { intercepter une longueur
constante L sur la mire. Les fils stadimétriques deviennent des courbes qui défilent dans
l’optique au fur et { mesure de l’inclinaison de la lunette (voir courbes C0, C1 et C2,. La mire utilisée
est spéciale : elle comporte une graduation particulière sur laquelle l’opérateur fait tangenter la
courbe origine C0 de manière à pouvoir lire directement sur la mire la longueur Dh, sans avoir à faire
de soustraction et en une seule lecture. La mire comporte aussi une graduation coulissante qui permet
de positionner la graduation particulière à la hauteur des tourillons du théodolite.
La formule donnant Dh reste la même, c’est-à-dire Dh = 100 . L , L étant la longueur interceptée sur la
mire.La figure ci-dessous représente l’objectif du Wild RDS ; C0 est la courbe origine, C1 la courbe des

dénivelées (avec coefficient) et C2 la courbe des distances horizontales. Les lectures sont :

Dh = 100 * 2,53 dm

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soit : 25,30 m ± 11 cm

DH = 100 *0,1 * 1,05 dm

soit : 1,05 m ± 1 cm

 Mesure par variation de pente

C’est un procédé qui est peu précis bien que plus précis que la stadimétrie. La méthode générale
consiste à lire les angles V et V’ correspondant à des graduations m et m¢ de la mire interceptées par
le fil horizontal du réticule .

On pose pour la suite L = m’ – m.

Pour calculer Dh, on fait intervenir la lecture m0 faite sur la mire lorsque l’appareil est horizontal V =
100 gon, mais sa connaissance est inutile puisqu’elle s’élimine dans le calcul :

Ce procédé s’applique { tout appareil mesurant des angles verticaux (ou des pentes).

 Variation de pente à base variable

L’opérateur lit les graduations m et m¢ de la mire interceptées pour des lectures angulaires

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imposées de V et V’. La base, c’est-à-dire la longueur L interceptée sur la mire, varie d’une mesure à
l’autre. Le tachéomètre Sangue t fonctionnait sur ce principe : on effectuait quatre lectures sur la mire,
chaque passage d’une lecture { l’autre étant fait avec une différence de pente constante. La formule
utilisée est une transformation de la formule générale faisant intervenir les pentes des visées.

Soit i l’angle de site de la visée de pente p (i = V – 100 gon), on a p = tan i = cotan V et

P’ = tan i ‘= cotan V’.

2.2. Mesure au moyen d’un IMEL

Un IMEL, Instrument de Mesure Électronique des Longueurs ou distance mètre, est

un appareil qui fonctionne le plus souvent par émission d’une onde électromagnétique,

qui permet la mesure du déphasage de l’écho de cette onde renvoyée par un réflecteur.

Ces appareils peuvent être intégrés { l’optique d’un théodolite ou être montés en externe sur des
bases de théodolites optico-mécaniques classiques ou électroniques .Ils fonctionnent sur la base de
différentes technologies, dont les suivantes :
l les appareils électro-optiques utilisent une onde électromagnétique modulée par une onde porteuse
lumineuse de type lumière blanche, infrarouge ou laser. Ce sont les plus utilisés dans le domaine de la
topométrie. La photographie de la page précédente (documentation Leica) présente trois types de
distance mètres indépendants pouvant être associés à des théodolites optico-mécaniques ou
electroniques ;
 les appareils à micro-ondes utilisent des micro-ondes dont les fréquences varient de
5 à 35 GHz (Gigahertz ou 109 Hz) ;

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 les appareils à longues ondes utilisent des ondes radio très longues, de l’ordre du kilomètre :
d’une moins bonne précision que les appareils précédemment cités, ils sont très peu utilisés en
topométrie.
Réduction à la projection
Des distances mesurées
Toutes les distances mesurées par les techniques vues précédemment doivent être transformées
avant d’être retranscrites sur une carte en raison des problèmes de représentation plane de
l’ellipsoïde.
Détermination de la distance réduite à partir de la distance mesurée sur le terrain
On cherche à obtenir la distance A’B’ notée Dr en projection sur un plan

horizontal, par exemple une carte. Sur le terrain, on mesure la distance inclinée Di au moyen d’un
appareil à réflexion d’ondes. Cette distance est mesurée suivant le trajet du rayon lumineux incurvé
par la réfraction atmosphérique (angle de réfraction r). Di est mesurée entre les points (a) et (b),

centres optiques des appareils posés en A et B : par exemple (a) représente l’axe des tourillons en A et
(b) le centre du miroir en B.On peut mesurer Di en station en A et en visant B ou bien en station en B
et en visant A ou encore par visées réciproques (simultanées ou non) entre A et B. On mesure
également les angles verticaux VA et VB. On doit connaître les hauteurs ha et hb des points a et b au-
dessus de l’ellipsoïde.

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