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Cours de Photo-interprétation et Télédétection

Jérôme Picard

To cite this version:


Jérôme Picard. Cours de Photo-interprétation et Télédétection. Licence. TD de TELEDETECTION,
Université Paris Nanterre, France. 2017, pp.48. �hal-03974120�

HAL Id: hal-03974120


https://hal.science/hal-03974120
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TD. Télédétection.

Programme indicatif :

12 séances :

- Séances 1-2 : Rappels théoriques sur Photo-interprétation et


Télédétection.

- Séances 2-4 : Exercices pratiques de Photo-interprétation


(croquis) à partir d' images avec QGIS.

- Séances 5-11 : Exercices pratiques de Classifications d'images


satellite avec QGIS après présentation des méthodes de
classification.

- Séance 12 : Evaluation en salle de classe.

Notation :

- 1 ou 2 exercices notés réalisés pendant les 11 premières séances


(50% de la note finale)

- 1 exercice final (séance 12) en classe (50% de la note finale)

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 1


Cours Photo-interprétation et Télédétection :

A consulter : site de l’UVED (université virtuelle, Environnement et


développement durable) : http://www.uved.fr/navigation/accueil.html (pour
la télédétection)

et :

http://e-cours.univparis1.fr/modules/uved/envcal/html/ (pour la
télédétection)

I. Définitions :

Photo-interprétation :

Technique permettant la reconnaissance et la dénomination d’objets


homogènes sur des photos aériennes ou des images satellite (le terme court
de « photo » est passé dans le langage courant). L’interprétation se fait avec
des modèles décrivant des objets connus (avec des indicateurs comme la
texture, la structure,…). C'est aussi l'étude thématique d'une image aérienne
ou spatiale, photographique ou non, qui se fait à partir de l'analyse des
informations préalablement obtenues par photo-identification.

Autre définition :

Le terme « photo-interprétation » désigne l'interprétation des photographies


aériennes et des images spatiales (définition de l’Encyclopedia universalis).

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Concrètement, ce qu’est la photo-interprétation :

Télédétection :

C’est l’identification à distance d’objets sur la surface de la Terre sans contact


avec eux et en utilisant les propriétés du rayonnement électro-magnétique.

Autre définition :

« La télédétection est la technique qui, par l'acquisition d'images, permet


d'obtenir de l'information sur la surface de la Terre sans contact direct avec
celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et à
enregistrer l'énergie d'un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à
traiter et à analyser l'information, pour ensuite mettre en application cette
information. » (définition du Centre Canadien de télédétection)

La photographie est une technique qui permet de créer des images sans
l'action de la main, par l'action de la lumière. Une photo aérienne est donc
une image, qu'elle soit numérique (des capteurs électroniques captent le
rayonnement lumineux sur des surfaces photosensibles) ou argentique
(support papier).

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Une image satellite est exclusivement numérique. On peut ajouter qu'une
image satellite est une image numérique créée à partir du rayonnement
électromagnétique capté puis retranscrite dans des pixels.

Les domaines d’application de la photo-interprétation sont très variés :

Logiciel qui sera utilisé dans ce TD : QGIS

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BIBLIOGRAPHIE (Mme Anne-Marie Germaine, Maître de Conférence en
Géographie, Université Paris-Ouest La Défense) :

Références bibliographiques et autres ressources

En télédétection aérienne :

- Bakis H., 2000, La photographie aérienne et spatiale : apport de l'image


numérique, PUF, Paris, 126 p.

- Chevalier R., 1971, La photographie aérienne, Armand Colin, Paris, 233 p.

- Tricart J., Rimbert S., et Lutz G., 1970, Introduction à l’utilisation des
photographies aériennes, Sédes, Paris, 247 p.

En télédétection spatiale :

- Girard M.C. et Girard C. 1999. Traitement des données de Télédétection,


Paris, Dunod, 527 p. -

- Robin M. 1995. La télédétection. Edition Nathan. 318 p.

- Voiron C. 1995. Analyse spatiale et analyse d'images, Reclus, 190 p.

Quelques revues de références en télédétection :

- Photo Interprétation. Editions ESKA (Paris, FR).

- Télédétection, Agence Universitaire de la Francophonie


(http://www.teledetection.net/)

- Revue Française de Photogrammétrie et de Télédétection,


(http://www.ign.fr/sfpt/)

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Ressources Internet :

Pour se familiariser avec la vision « d’en haut » :

- Géoportail (IGN): http://www.geoportail.gouv.fr/accueil

- Google earth: http://www.google.fr/earth/index.html

Pour consulter/acquérir des images et se renseigner sur les principaux


fournisseurs :

- Site du CNES (Centre national d’études spatiales) : http://www.cnes.fr

- Spot Image : http://www.astrium-geo.com/fr/

- Liste exhaustive des capteurs en activité - Une des pages d'information du


programme TELSAT

http://telsat.belspo.be/beo/fr/satellites/index.htm

Des ressources pédagogiques sur la télédétection :

- Site de l’association québécoise de télédétection avec des ressources


pédagogiques en ligne : http://www.laqt.org/

- European Space Agency, Eduspace : http://www.esa.int/esaCP/France.html et


http://www.eduspace.esa.int/eduspace/subtopic/default.asp?document=295&
language=fr

et : http://www.esa.int/SPECIALS/Eduspace_FR/SEM11YR7NWF_0.html.

- Site du SERTIT (Service Régional de Traitement d’Image et de Télédétection) :


http://sertit.u-strasbg.fr/

- Maison de la Télédétection : http://www.teledetection.fr/

- Réseau de recherche en télédétection : http://www.reseautd.auf.org/

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- Site du Réseau de Recherche Sigma Cassini (observation de la terre) :
http://cassini.univ-lr.fr/versionFrancaise/GTObservationTerre/index.html

Pour des exemples de nomenclatures d’occupation/utilisation du sol en Europe


et en France :

- Site du Ministère de l’Ecologie : nomenclature Corine Land Cover :


http://www.statistiques.developpementdurable.gouv.fr/clc/carte/metropole

et aussi :

http://www.geolittoral.developpement-
durable.gouv.fr/carto/m_ortholittorale.html

et http://www.stats.environnement.developpement-
durable.gouv.fr/index.php?id=88 et surtout :

- IPLI (Inventaire Permanent du LIttoral) :


http://www.geolittoral.equipement.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=17

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II. Les photographies aériennes :

Comme nous le disions, la photographie est une technique qui permet de créer
des images sans l'action de la main, par l'action de la lumière.

Avant : photo argentique et pellicule photo (émulsion chimique et


éventuellement tirage papier)

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Aujourd’hui : photo numérique + capteurs photographiques. Les photos
argentiques ont tendance à être remplacées par des photos numériques.
Numérique : la photo est un fichier informatique composé d’une matrice de
pixels possédant des valeurs comprises entre 0 et 255. Ces valeurs
représentent un niveau d’intensité de la lumière.

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Historique de la photographie :

- 1844 : 1ères photographies prises depuis un ballon par NADAR

- 1914-1918 : développement de la photographie aérienne pendant la Première


Guerre Mondiale.

- 1939-1945 : développement des techniques de la photo-interprétation

- 1940 : 1ers RADARS. Ils furent d’abord développés par les Britanniques pour
repérer les avions allemands pendant la Bataille d’Angleterre.

- 1946 : 1ères photos de l'espace par des fusées

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Au cours du XXème siècle les photographies aériennes seront de plus en plus
utilisées pour réaliser la cartographie des Etats, des paysages. Avant l’aviation,
les relevés se faisaient sur le terrain avec un matériel topographique.

L'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) est le


fournisseur officiel en France. Une couverture de la France est réalisée en
moyenne tous les 5 ans. Tous les 3 ans pour les villes.

Photos IGN en panchromatique (noir et blanc) :

Espace urbain avec voies de


communication nombreuses

Espace rural avec parcellaire


agricole

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II.1. Typologie des photos :

Les photos sont classées en fonction de :

- l’émulsion (dans le cas des photos argentiques),


- longueur d’onde, l’ angle de prise de vue (verticale, oblique,
panoramique, …)

Photographie verticale :

La verticalité est nécessaire pour la cartographie. Si l'inclinaison est < 5 grades,


la photographie est exploitable en cartographie.

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Photographie oblique :

Les photographies panoramiques : le champ est très large et l'on doit voir
l'horizon.

Les photos doivent présenter une bonne qualité : nuages<10 %, netteté,


ombres minimales (prise de vue à midi)…

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Sur les bords des photos aériennes des organismes officiels ( avec support
papier) on trouve écrits des renseignements sur : année de prise de vue,
échelle, focale. Chez IGN, "300" = 1/30000ème (ajouter 2 zéros pour connaître
l’échelle).

L’échelle : rapport entre une longueur réelle et sa représentation sur un plan,


une carte. Ex : carte au 1/25000 : 1 cm sur la carte représente 25000
centimètres ou 250 mètres sur le terrain.

« Focale » : distance lentille-film (par ex. 50 mm). petite distance focale =


faible grossissement = champ de vision large. Voir :
http://tcollege.free.fr/siteannexe/photo.stereo.free.fr/photos-2d/photos-2d-
principe.html

Les échelles varient en fonction de l’altitude de prise de vue (échelles


fréquentes de l’IGN : 1/20000 ; 1/25000 ; 1/30000 : ces échelles permettent les
études urbaines et rurales).

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- Correspondance résolution spatiale et échelle cartographique : une
taille de pixel de 15 mètres est compatible avec une échelle de
1/50.000ème.

Calcul : 15 (m) x 3 = 45 échelle = 1/45000 ème. Ou encore, l’échelle =


résolution/0,4.

Résolution (taille Echelle


pixel)
30 m 1/80 000
20 m 1/50 000
10 m 1/24 000
5m 1/12 000
1m 1/2000

II.2. Les types d’émulsions : aujourd’hui les émulsions chimiques sur papier
sont de plus en plus remplacées par des images numériques.

Les émulsions chimiques :

- Panchromatique (N et B)

- La photographie couleur (ressemble aux couleurs du réel)

- L’infrarouge noir et blanc (végétation apparaît en blanc et l’eau en noir)

- L’infrarouge couleur (ou fausses couleurs)

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Comparaison des différentes émulsions :

Panchromatique Couleur
Infrarouge noir et blanc

Infrarouge couleur

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La photo-interprétaion est souvent menée intuitivement, mais on
peut décomposer sa mise en oeuvre en 6 étapes :

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Il existe des critères d'identification pour l'analyse des photos :

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La reconnaissance des structures récurrentes est importante dans le travail
d’interprétation

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Le stade ultime de la photo-interprétation est le croquis (que vous
réaliserez avec QGIS). Exemple de croquis (à partir d'une Photo aérienne
de la région de Roissy).

Photographie aérienne de 2003

Croquis de photo-interprétation

Source : "Initiation à la photo-


interprétation " de E. Bonnet

La photo-interprétation peut utiliser des nomenclatures comme celle de Corine


Land Cover :
(http://www.statistiques.developpementdurable.gouv.fr/clc/carte/metropole)
réalisée au niveau européen, concernant l’occupation des sols et à l’échelle
1/100000. Cette classification s’intéresse surtout à la nature biophysique du sol
et moins à son usage socio-économique.

La base de données géographique Corine Land Cover (CLC) est issue de


l'interprétation visuelle d'images satellite avec des données complémentaires

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d'appui. Elle est produite dans le cadre du programme européen d'observation
de la Terre Copernicus. Années de production : 1990, 2000, 2006, 2012.

Corine Land Cover s’articule suivant trois niveaux, avec 44 postes au niveau 3,
15 au niveau 2 et 5 au premier niveau :

1 Territoires artificialisés (niveau 1)

11 Zones urbanisées

111 Tissu urbain continu

112 Tissu urbain discontinu

12 Zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication

121 Zones industrielles et commerciales

122 Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés

123 Zones portuaires

124 Aéroports

13 Mines, décharges et chantiers

131 Extraction de matériaux

132 Décharges

133 Chantiers

14 Espaces verts artificialisés, non agricoles

141 Espaces verts urbains

142 Équipements sportifs et de loisirs

2 Territoires agricoles (niveau 1)

21 Terres arables

211 Terres arables hors périmètres d'irrigation

212 Périmètres irrigués en permanence

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213 Rizières

22 Cultures permanentes

221 Vignobles

222 Vergers et petits fruits

223 Oliveraies

23 Prairies

231 Prairies

24 Zones agricoles hétérogènes

241 Cultures annuelles associées aux cultures permanentes

242 Systèmes culturaux et parcellaires complexes

243 Surfaces essentiellement agricoles, interrompues par des espaces


naturels importants

244 Territoires agro-forestiers

3 Forêts et milieux semi-naturels (niveau 1)

31 Forêts

311 Forêts de feuillus

312 Forêts de conifères

313 Forêts mélangées

32 Milieux à végétation arbustive et/ou herbacée

321 Pelouses et pâturages naturels

322 Landes et broussailles

323 Végétation sclérophylle

324 Forêt et végétation arbustive en mutation

33 Espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation

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331 Plages, dunes et sable

332 Roches nues

333 Végétation clairsemée

334 Zones incendiées

335 Glaciers et neiges éternelles

4 Zones humides (niveau 1)

41 Zones humides intérieures

411 Marais intérieurs

412 Tourbières

42 Zones humides maritimes

421 Marais maritimes

422 Marais salants

423 Zones intertidales

5 Surfaces en eau (niveau 1)

51 Eaux continentales

511 Cours d'eau et voies d'eau

512 Plans d'eau

52 Eaux maritimes

521 Lagunes littorales

522 Estuaire

523 Mers et océans

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Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 25
Les nomenclatures comme Corine Land Cover peuvent aider le photo-
interprète qui cherche à identifier les objets, les formes qu’il voit sur la photo
ou l’image satellite. Il existe aussi celle de l'IAU (Institut d'aménagement et
d'urbanisme d'Ile-de-France ) :

http://www.iau-idf.fr/ et

http://www.iau-idf.fr/liau-et-vous/cartes-donnees/mode-doccupation-du-sol-
mos.html (intéressant)

On trouve 11 postes au 1er niveau et 81 postes au 4ème et dernier niveau. Plus


fin que Corine Land Cover. Le site de l'IAU est à consulter.

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Voir aussi le site de l’Inventaire permanent du littoral (autre base de données spatiales ) : il propose des légendes et
nomenclatures et des cartes. http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/carto/m_ortholittorale.html et
http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/

ESPACES URBANISES

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ESPACES AGRICOLES
Terre cultivée Prairie Vignoble Friche

Culture légumière ou Prairie humide Arboriculture Espace en mutation


florale

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ESPACES NATURELS ROCHE, LINEAIRE ESPACES AQUATIQUES
COTIER
Landes, maquis, Mer, plan d’eau Salines et marais salants
garrigues Rocher, falaise
Plage
Landes sur dunes
Bois sur dunes
Dune

Bois Zones humides et plans


d’eau associés
CULTURES MARINES
Conchyliculture

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La télédétection (quelques notions)
Comme nous le disions la télédétection est la technique qui, par l'acquisition
d'images, permet d'obtenir de l'information sur la surface de la Terre sans
contact direct avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui
consiste à capter et à enregistrer l'énergie d'un rayonnement
électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à analyser l'information, pour
ensuite mettre en application cette information.

La télédétection utilise des images satellite qui sont, en fait, composées d'un
nombre plus ou moins important de pixels qui expriment chacun une intensité
lumineuse (traduite en une valeur numérique).

Les images satellite peuvent être composées d'un seul canal (mono-canal) ou
de plusieurs canaux (multi-canal) exprimant un certain rayonnement
électromagnétique (un canal = une longueur d'onde du rayonnement
électromagnétique. Par exemple, le canal du Vert qui correspond à une
longueur d’onde comprise entre 520 et 585 nm)

I. Le spectre électromagnétique.

Le spectre électromagnétique :

Le spectre électromagnétique est la description de l'ensemble des


rayonnements électromagnétiques classés par fréquence, longueur d'onde
ou énergie. Le spectre électromagnétique s'étend théoriquement de zéro à
l'infini en fréquence (ou en longueur d'onde), de façon continue. C’est le
domaine de la Télédétection et des images satellite. Le spectre
électromagnétique (= les ondes). Une onde émet une énergie (ex :
l’infrarouge thermique, onde non visible à l’œil nu) et renvoie à une couleur

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captée (ou non) par l’œil humain.

https://www.youtube.com/watch?v=hXe7EVv1y0Q

= pour comprendre les ondes

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L’objet de la Télédétection en géographie est de fournir des informations sur la couverture du sol sous la forme de données images, en utilisant le
rayonnement électromagnétique comme véhicule de ces informations.

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1gigahertz : 1 milliard de hertz. Voir aussi Terahertz = THz et 1 THz = 10 12 HZ.

Le spectre du visible, qui est une partie du spectre électromagnétique,


comprend des longueurs d’onde comprises entre 400 (violet, « courtes »
longueurs d’ondes) et 700 nm (rouge, plus « grande » longueur d’onde). La
lumière « blanche » émise par le Soleil et qui éclaire les objets à la surface
terrestre est un mélange de toutes les couleurs du spectre visible.

1 nanomètre (nm) = c'est un sous-multiple du mètre, qui vaut 10-10 mètre =


0,000 000 001 mètre = 0,000 001 millimètre = 0,001 micromètre

1 micromètre : c'est un sous-multiple du mètre, qui vaut 10-6 mètre = 0,000 001
mètre = 0,001 millimètre.

Le hertz représente un nombre d'oscillations par seconde (d’une onde) ou plus


généralement le nombre de répétitions d'un phénomène périodique pendant
une seconde. Une oscillation correspond à la distance entre 2 sommets de
l’onde.

1nm : millionième partie du millimètre

Pour comprendre les ondes Radar :


http://www.radartutorial.eu/07.waves/Ondes%20et%20bandes%20de%20fr%
C3%A9quences.fr.html

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 33


Le spectre invisible : certaines radiations ne sont pas visibles à l’oeil humain.
Elles se situent à chaque extrémité du spectre : l’ultraviolet (fréquence courte)
et l’infrarouge (fréquence supérieure à celle du rouge).

Les émulsions chimiques ne permettent de photographier que le visible et les


infrarouges très proches du rouge visible. Les images satellitales permettent
d’élargir le champ d’observation en allant jusqu’aux hyperfréquences (micro-
ondes), ondes radio…

Les autres restitutions ne sont pas liées à des émulsions : elles sont numériques
: sous forme d’images multibandes, infrarouge thermique, radar.

Applications : photogrammétrie et restitution photogrammétrique. Production


d’orthophotographies (géoréférencées correctement en latitude et longitude
et corrigées des distortions du relief)

II. Les images satellite numériques : historique, résolutions spatiale,


spectrale et temporelle :

Un site très utile pour télécharger et consulter des images de


multiples satellites : LANDSAT, IKONOS, … : Global Land Cover
Facility (Université du Maryland). http://glcf.umd.edu/. Cliquer sur
ESDI une fois sur le site.
Autre site très utile pour télécharger des images satellite :
http://earthexplorer.usgs.gov/ (images LANDSAT).

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 34


Image satellite Spot 5, 2003, Mont- Saint -Michel.

Historique des images satellite :

- 1960 : lancement de TIROS 1 (première image satellitaire dédiée à la


météorologie).

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 35


- 1972 : lancement du satellite LANDSAT 1. Satellite américain spécialisé dans
l'observation des ressources terrestres et des paysages. Cette gamme de
satellite existe toujours. Aujourd'hui, le dernier satellite de la famille est
LANDSAT8.

Les capteurs Landsat enregistrent des pixels compris entre 80 et 15 mètres de


côté.

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 36


Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 37
Landsat-1 Landsat-4 et Landsat-
Caractéristiques Landsat-7 LDCM
à3 5 6
Landsat-
1 : 1972-
1978
Landsat-4 :
Landsat-
Début et fin de 1982-1993 1993
2 : 1975- 1999- 2013-
mission Landsat-5 : (échec)
1981
1984-2013
Landsat-
3 : 1982-
1993
Achevée (L-4)
Fonctionne en Echec au En
Statut satellite Achevée Actif
mode dégradé lancement développement
(L-5)
816-960
Masse 1938-1961 kg - 2200 kg 2600 kg
kg
MSS :
MSS et
radiomètre
MSS et TM : TM : ETM+ : OLI et TIRS :
Instruments RVB :
radiomètre radiomètr radiomètre radiomètre
caméra
e
vidéo
0,433-0,453 µm
0,45-0,52 µm 0,45-0,52 µm 0,45-0,515 µm
0,5-0,6 µm 0,52-0,6 µm 0,53-0,61 µm 0,525-0,6 µm
0,6-0,7 µm 0,63-0,69 µm 0,63-0,69 µm 0,63-0,68 µm
Bandes spectrales -
0,7-0,8 µm 0,76-0,9 µm 0,78-0,9 µm 0,845-0,885 µm
0,8-1,1 µm 1,55-1,75 µm 1,55-1,75 µm 1,56-1,66 µm
2,08-2,35 µm 2,09-2,35 µm 1,36-1,39 µm
2,1-2,3 µm
Infrarouge 10,3-11,3 µm
- 10,4-12,5 µm - 10,4-12,5 µm
thermique 11,5-12,5 µm
Panchromatique - - - 0,52-0,9 µm 0,5-0,68 µm
Générale : 30 m Générale : 30 m
Générale : 30
Panchromatique Panchromatique
m
Générale : : 15 m : 15 m
Résolution Infrarouge -
79 m Infrarouge Infrarouge
thermique :12
thermique :100 thermique : 60
0m
m m
Technique de Whiskbroo
Whiskbroom - Whiskbroom Pushbroom
prise d'image m
Altitude :
Altitude : 705
907-915 Altitude : 705
km Altitude : 705
km km
cycle : 16 km
Orbite cycle : 18 - cycle : 16 jours
jours cycle : 16 jours
jours heure : 10 h-10 h
heure : 9 h 30- heure : 10 h
heure : 9 h 15
10 h
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Composition colorée d’une image Landsat de la région parisienne : Landsat 5,
30 août 2005 (30 m. de résolution). Plusieurs canaux dans le visible et
l’infrarouge disponibles.

- 1986 : lancement de Spot 1 (France). 20 m. de résolution.

- 1991 : lancement 1er satellite RADAR ERS1 (satellite européen).

- 1999 : lancement IKONOS (USA), très haute résolution (1m )

Aujourd'hui les satellites proposant des capteurs à très haute résolution sont
nombreux : Quickbird, Geoeye...

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 40


La résolution spatiale dépend de la performance des capteurs photographiques
numériques embarqués sur les avions et les satellites.

Capteur : « instrument qui recueille de l’énergie radiative provenant de la


scène visée et délivre un signal électrique correspondant et mesurable »

Caractéristiques des images satellite :

- Résolution spatiale : taille au sol des pixels, étendue de l’image. Ex, pixel
de 30 mètres de côté (Landsat). Rappel : une image numérique se
compose d’un nombre plus ou moins important de cellules de base
appelées «pixels », comme vu plus haut.
- Résolution spectrale : largeur des bandes spectrales détectées (ex : entre
435 et 490 nm pour la bande du bleu). On parle de « bande » ou de
« canal ». Ex : la bande du Rouge ou le canal du Rouge.
- Résolution temporelle : intervalle entre les prises de vue d’un même lieu.

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 41


Exemple : à 900 km, l’aire observable au sol (pixel, ou élément de base de
l’image) est de :

- 30 x 30 m pour le satellite Landsat TM (résolution basse)


- 10 x 10 m pour SPOT 5
- 4 x 4 m pour Ikonos (résolution fine, mais il existe des résolutions encore
plus fines aujourd’hui de 50 cm X 50 cm).

III . Résolution radiométrique et images satellite numériques :

Un capteur est un dispositif qui transforme l'état d'une grandeur physique


observée en une grandeur utilisable.

La résolution radiométrique d’un capteur correspond à l’étendue des niveaux


d’intensité utilisés pour quantifier la réponse spectrale d’une partie de la scène
sur un pixel.

Codage en niveaux de gris (8 bits, 11 bits, 16 bits) .

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 42


IV. Compositions colorées.

Pour visualiser des images satellite en couleur, on crée des compositions


colorées à partir de 3 bandes ou canaux que le logiciel superpose. On
attribuera une couleur différente à chaque canal (Rouge, vert, bleu). Par
exemple, on peut attribuer la couleur Rouge au canal Infrarouge, le vert au
canal Rouge et le Bleu au canal du Vert. L’écran de l’ordinateur ne propose
que 3 couleurs au maximum : R, V, B. Exemple d’une composition colorée
d’une image satellite SPOT :

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 43


V. Réflectance des objets et signatures spectrales :

Les objets à la surface du sol sont éclairés par la lumière « blanche » du


soleil puis renvoient cette lumière -modifiée- dans l’atmosphère : c’est ce
qu’on appelle la réflectance (lumière réfléchie). Cependant, cette intensité
lumineuse renvoyée dans l’atmosphère est variable selon la nature de
l’objet. Chaque objet possède une réflectance ou une « signature
spectrale » qui lui est propre. Les objets absorbent et réfléchissent
différemment le rayonnement solaire.

Un objet qui nous apparaît vert, par exemple une pelouse de gazon,
absorbe le Rouge et le Bleu et réfléchit uniquement le Vert. Rouge, Vert et
Bleu sont les couleurs primaires.

Un objet qui nous apparaît bleu, absorbe les ondes du Rouge et du Vert
mais rejette le Bleu.

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 44


Synthèse additive des
couleurs

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 45


Signatures spectrales des surfaces naturelles dans le domaine du visible, du
proche infrarouge et de l'infrarouge moyen

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 46


VI. Les classifications des images satellite :

Une image satellite peut être classifiée, c’est-à-dire que l’on va regrouper
ensemble (c’est le travail du logiciel de télédétection) les pixels de même
valeur radiométrique (valeurs allant de 0 à 255) de manière à obtenir des
plages de couleur ou en différentes teintes de gris renvoyant à des objets
supposés identiques. Par exemple, à l’aide du logiciel QGIS, on définit que
certains pixels de couleur vert sombre correspondent à la forêt sur toute
l’image satellite.

3 types de classification existent :

- Automatique : l’utilisateur du logiciel définit uniquement le nombre de


classes (5, 6, 7,…) qu’il désire pour classifier l’image et le logiciel
regroupe lui-même les pixels de même valeur radiométrique en utilisant
un algorithme (ex : « Kmean »). La connaissance du terrain n’est pas
nécessaire.
- Supervisée : une connaissance du terrain est nécessaire. C’est l’utilisateur
du logiciel qui « propose » au logiciel QGIS des échantillons de pixels qui
vont servir au classement. Ces échantillons sont représentatifs des
différentes catégories de paysage visibles sur l’image et sur le terrain. Le
logiciel utilise alors un algorithme (ex : l’algorithme dit du Maximum de
vraisemblance) pour classifier l’image en fonction des échantillons de
terrain.
Par ex., l’utilisateur identifie sur l’image un groupe de pixels qu’il sait
appartenir à la catégorie « habitat ». Le logiciel va alors rechercher et
dessiner avec une même couleur sur l’image tous les autres pixels
équivalents radiométriquement : toutes les zones d’habitat apparaîtront
sur l’image en gris, si le gris est la couleur choisie pour la classe
« habitat ».
- « orientée-objet » : dans ce cas, qui nécessite un logiciel très spécialisé
(QGIS ne l’est pas assez), les pixels sont regroupés ensembles en fonction
non seulement de leur valeur radiométrique mais aussi de critères de
texture et de forme…

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 47


Le logiciel QGIS permet une classification supervisée simple. Pour réaliser une
stricte classification automatique, il faut installer un autre logiciel indépendant
: "ORFEO" dans QGIS. Dans QGIS, la classification proposée est donc appelée
semi-automatique car c'est un mélange de classification automatique et de
classification superviséee.

Jérôme Picard : Cours Photointerprétation et télédétection Page 48

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