Cours de Télédétection

cours n° 4645

Année universitaire 2000-2001

Semestre d’été

Hy Dao, chargé de cours suppléant

Genève, mars 2001

ORGANISATION
OBJECTIFS DU COURS
L’objectif du cours de télédétection est double :
• montrer la place et l’utilité de la télédétection dans une approche géographique du territoire
• fournir les éléments théoriques et méthodologiques indispensables à la compréhension de
l’information fournie par les images de la télédétection satellitaire

Le séminaire de télédétection est le complément logique du cours car il permet de mettre en pratique
les aspects théoriques.
PROGRAMME
Le cours a lieu tous les mercredi de 14h15 à 16h à la salle 6220 d’UNIMAIL.

N° Date Thème
1 14 mars Théorie Introduction et problématique du cours
2 21 mars Principes physiques
3 28 mars Satellites et capteurs
4 4 avril Signatures spectrales et images numériques
5 11 avril Traitements Corrections
- 18 avril d’image Vacances de Pâques
6 25 avril Rehaussements
7 2 mai Images non spectrales (néo- canaux)
8 9 mai Classification non supervisée
9 16 mai Classification supervisée
10 23 mai Vérifications + cas pratique
11 30 mai Analyse temporelle
12 6 juin Statistiques spatiales
13 13 juin Synthèse Bilan et questions

COMMENT M’ATTEINDRE
Hy Dao tél : (022) 705 81 76/917 82 25
Dép. de Géographie fax : (022) 705 83 53
UNIMAIL E-mail : hy.dao@unige.ch
40, bd du Pont d’Arve
1211 Genève 4

BIBLIOGRAPHIE

THEORIE DE LA TELEDETECTION
- ASRAR Ghassem (ed.), 1989, Theory and applications of optical remote sensing, New York, etc., John
Wiley & Sons
- BEDARD Yvan, 1989, A study of the nature of data using a communication-based conceptual
framework of land information systems, Ann Arbor (Michigan), UMI
- BONN F., ROCHON G., 1992, Précis de télédétection, Québec, Presses de l'Université du Québec, 3
vol.
- CALOZ R., 1992, Télédétection satellitaire. Notes de cours : système d ’information géographique I et
II, Lausanne, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne - Institut de génie rural Hydrologie et
aménagement, 136 pp.
- CALOZ R., 1987, Télédétection appliquée : notes de cours : 7ème semestre en génie rural, Lausanne,
Ecole polytechnique fédérale de Lausanne - Institut de génie rural Hydrologie et aménagement, 121 pp.
- CNES, 1988, SPOT 1, utilisation des images, bilan, résultats, Toulouse, Cepadues-éditions, 1552 pp.
- CRACKNELL A., HAYES L., 1991, Introduction to remote sensing, London, New York, Taylor and
Francis, 293 pp.

H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE -1- semestre d’été 2000-2001

 Cours de Télédétection/UNIGE
- DIZIER J.-L., LEO O., 1986, Télédétection: techniques et applications cartographiques, Paris,
FORHOM, 275 pp.
- LILLESAND T., KIEFER R., 1987, Remote sensing and image interpretation (2ème édition), New
York, Chichester, etc., John Wiley, 721 pp.
- LIVERMAN D. et al. (ed.), 1998, People and pixels : linking remote sensing and social science,
Washington DC, National Academy Press, 244 pp.
- RICHARDS J. A., 1986, Remote sensing digital image analysis - An introduction, Berlin, Heidelberg,
etc., Springer-Verlag, 281 pp.
- SABINS Floyd F., 1987, Remote sensing: principles and interpretation, New York, Freeman, 449 pp.
- SIMONETT David S., 1983, The development and principles of remote sensing. In: COLWELL Robert
N. (éd.), "Manual of remote sensing (second edition)", Falls Church, American Society of
Photogrammetry
CLASSIFICATION DE L’OCCUPATION / UTILISATION /AFFECTATION DU SOL
- ANDERSON et al., 1976, A land use and land cover classification system for use with remote sensor
data, Washington DC, USGS Professional Paper 964
- DI GREGORIO A., JANSEN L.J.M., 1996, The AFRICOVER Land Cover Classification Scheme: A
Dichotomous, Modular-Hierarchical Approach, Dakar, Working Paper with the Proposal for the
International Working Group Meeting
- HEYMANN Yves (dir.),, 1993, CORINE land cover. Technical guide, Brussels, European
Commission, 136 pp.
- TURNER B.L. et al., 1995, Land-use and land-cover change. Science/research plan., Stockholm and
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- UNEP/FAO, 1994, Report of the UNEP/FAO expert meeting on harmonizing land cover and land use
classifications. Geneva, 23-25 November 1993, Nairobi, GEMS Report Series no. 25
- VAN GILS H. et al., 1988, Land ecology and landuse survey, Enschede, ITC lecture Series N9, Parts B
-E
- VAN GILS H. et al., 1991, The evolution of the ITC system of rural land use and land cover
classification (LUCC), Enschede, ITC Journal 1991-3, pp. 163-167
DICTIONNAIRES
- PAUL S., ALOUGES, A. et al., 1982, Dictionnaire de télédétection aérospatiale, Paris, etc., Masson,
236 pp.
- RABCHEVSKY Georges A. (éd.), 1984, Multilingual dictionnary of remote sensing and
photogrammetry, Falls Church (Virginia), American Society of Photogrammetry, 343 pp.
PERIODIQUES EN ANGLAIS
1972-> Environmental Remote Sensing, London
1986-> Geo Abstracts, serie G, Remote sensing, photogrammetry and cartography, Norwich
1986-> Geocarto International: a multi-disciplinary journal of remote sensing, Hong Kong
1980-> IEEE Transactions on Geoscience and Remote Sensing, New York
1980-> International Journal of Remote Sensing, London
1989-> ISPRS Journal of Photogrammetry and Remote Sensing, Amsterdam, Oxford, ISPRS
1934-> Photogrammetric Engineering & Remote Sensing, Washington DC
1969-> Remote sensing of Environment: an interdisciplinary journal, New York
PERIODIQUES EN FRANÇAIS
1932-> Bibliographie Géographique Internationale, Paris, Intergéo
1961-> Bulletin de la Société Française de Photogrammétrie et de Télédétection, Paris
1972-> Bulletin de Recherches / Dép. de Géographie de l'Université de Sherbrooke, Sherbrooke
(Canada)
1968-> Bulletin Trimestriel de la Société Belge de Photogrammétrie et de Télédétection, Bruxelles
1976-> Journées de Télédétection du Groupement pour le Développement de la Télédétection
Aérospatiale, Toulouse
1990, La Télédétection et l'Environnement, Nature & Ressources (UNESCO) vol.26, n°1

H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE -2- semestre d’été 2000-2001

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I.1. INTRODUCTION

I.1.1. DEFINITIONS DE LA TELEDETECTION

La mesure de l’environnement physique ne date pas d'aujourd'hui et la télédétection n’est qu’un des
outils de collecte de données sur le territoire. Ce que les satellites ont apporté, ce sont d’autres dimensions
thématiques, spatiales et temporelles nécessaires à l’étude de phénomènes environnementaux complexes,
très étendus et se déroulant rapidement (sur quelques mois) comme la déforestation.
Collecter des données sur un objet sans contact avec lui
Une première définition de la télédétection nous est offerte dans le Manual of Remote Sensing
(SIMONETT 1983, p.1):
“ Remote sensing is the acquisition of information about an object wihtout physical
contact ”
“ Remote sensing usually refers to the gathering and processing of information about the
earth environment ”
La télédétection est donc l’ensemble des outils et méthodes de mesure, à partir d’un engin volant, des
ondes électromagnétiques provenant d’objets au sol. Cette définition inclut implicitement à la fois la
télédétection satellitaire et la photographie aérienne. Ajoutons que la télédétection englobe également le
traitement de ces données.
Cet objet est le territoire
Ce qui est mesuré, ce sont des caractéristiques physiques du territoire. On peut distinguer trois cas de
figure :
• l’objet est suffisamment grand pour être identifié directement
• l’objet est détecté mais de manière indirecte (comme par exemple une ligne électrique qu’on
repère grâce à une trouée dans la forêt)
• l’objet est invisible mais on le détecte par la présence d’un autre objet observable (un bassin
sédimentaire signale la présence éventuelle d’un champ pétrolifère, ou bien un type de sol est
déduit d’un type de couvert végétal)
Tout ceci ne concerne que des objets physiques, matériels. Les phénomènes humains sont ensuite
éventuellement identifiés à partir des objets matériels observés. La télédétection nous renseigne d’abord sur
l’occupation du sol.
Le produit est une image
La télédétection produit des images, c’est-à-dire des représentations planes du territoire. Ces images
contiennent potentiellement des informations qu’il s’agit d’extraire par des traitements appropriés
(interprétation, classification, etc.), dans le but de connaître et agir sur le territoire.
Figure 1 : Image SPOT de la forêt amazonienne

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I.1.2. QUELQUES DATES IMPORTANTES
• 4e siècle av. J.C : réflexions d ’Aristote sur la nature de la lumière
• 17e : décomposition/recomposition de la lumière à travers un prisme par Newton
• 1783 : premier vol en ballon
• 1827 : première photographie par Niepce
• 1830 : invention du stéréoscope
• 1858 : première photo. aérienne depuis un ballon par Nadar
• 1861 : technique de photographie couleur par Maxwell
• vers 1870 : premières images haute altitude (10’000m) depuis ballons
• 1887 : utilisation de la photographie pour la foresterie (Allemagne)
• 1906 : première photo. depuis une fusée (800m d’altitude)
• 1909 : première photo. depuis un avion par Wilbur Wright
• 1914-18 : développement de la photographie aérienne
• 1919 : détection infrarouge depuis un avion
• 1936 : première photo. de la courbure terrestre (22’000m, ballon)
• 1939-45 : développement des techniques de photo-interprétation
• 1942 : film couleur infrarouge par Kodak
• 1946 : premières photo. de l’espace par des fusées V-2
• 1954 : système radar aéroporté (Westinghouse)
• 1960 : lancement de TIROS 1 ? première image satellitaire
• années 1960 : photo. satellites d’espionnage (Corona, KH)
• fin années 1960 : photos depuis Apollo et Gemini
• 1972 : lancement du Earth Resources Technology Satellite (ERTS), rebaptisé plus tard Landsat 1 ;
photos de Skylab
• 1975 : Landsat 2
• 1978 : Landsat 3 ; Seasat, premier satellite radar civil ; NOAA 6 (ex TIROS) avec le Advanced Very
High Resolution Radiometer (AVHRR) à 1km de résolution spatiale
• 1982 : Landsat 4 (avec le capteur Thematic Mapper)
• 1984 : Landsat 5
• 1985 : RESURS-01 #1 (Russie)
• 1986 : SPOT-1 (France)
• 1988 : Indian Remote Sensing Satellite (IRS), RESURS-01 #2
• 1989 : Meteosat
• 1990 : SPOT-2
• 1991 : European Radar Satellite (ERS-1) ; IRS-2
• 1992 : Japanese Earth Resources Satellite (JERS)
• 1993 : SPOT-3
• 1994 : Echec de la mise sur orbite de Landsat-6, , RESURS-01 #3
• 1995 : IRS-3 ; ERS-2 ; RADARSAT ; images secrètes de CORONA et KH (années 60) accessibles au
public
• 1997 : SeaWiFs
• 1998 : SPOT-4, RESURS-01 #4
• 1999 : Landsat-7, Ikonos (1 mètre de résolution)
• 2000 : Terra-MODIS, navette spatiale Endeavour (topographie), QuickBird
• 2002 : SPOT-5

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I.2. PRODUCTION DE L’INFORMATION

I.2.1. DU SIGNAL A LA CONNAISSANCE

La chaîne de production de l’information est illustrée par Bérard ci-dessous :
Figure 2: Signal, donnée, information et connaissance

(BEDARD 1989)

Pour Bédard cette chaîne de transformations dans son ensemble constitue un processus de
communication.

I.2.2. PROCESSUS EN JEU

La figure ci-dessous résume les transformation successives de l’information et les processus
impliqués:

Figure 3: Passage du signal à la connaissance

processus: processus détection, ⇒ traitements ⇒ sémiologie

territoriaux mesure graphique
produit: signal non- ⇒ Donnée, image ⇒ information ⇒ cartes
intentionnel
(rayonnement
électromagnétiqu
e)

H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE -5- semestre d’été 2000-2001

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I.3. UTILITE DE LA TELEDETECTION

I.3.1. PLACE DE LA TELEDETECTION DANS LA RECHERCHE

Figure 4: Les différents niveaux de connaissance

I.3.2. BUTS PRATIQUES DE LA TELEDETECTION

1. inventaire
ex : cartographie de l’occupation du sol, repérage de feux
2. modélisation/simulation
ex : déforestation, changements climatiques
3. aménagement du territoire (action)
• gestion
ex : cadastre, circulation routière, services d’intervention et de secours
• aide à la décision
ex : mesures de protection, allocations de ressources (humaines ou financières),
décisions d’intervention, prévisions

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I.4. ECHELLES D'APPLICATION DE LA TELEDETECTION

I.4.1. APPLICATIONS DE LA TELEDETECTION

Domaines Applications
Géosciences Géologie, pédologie, géomorphologie
Milieu marin et littoral Qualité de l’eau, circulation océanique, végétation marine
Atmosphère et climat Météorologie, bilans énergétiques et hydriques
Hydrologie Comportements de l’eau à la surface du sol et dans le sol, cycles de l’eau
Glaciologie Suivi des glaciers
Biosphère Cartographie de la végétation
Espace aménagé Statistiques agricoles, foresterie, croissance des villes
Archéologie Cartographie de sites archéologiques
Humanitaire Pré-alerte de famines ; réfugiés (camps)
Santé Prévision des épidémies, relations avec changements globaux
Catastrophes Feux de forêts, inondations, sécheresses, marées noires, etc.
environnementales
Changements globaux Désertification, variations climatiques, composition de l’atmosphère
I.4.2. ECHELLES D'APPLICATION DE LA TELEDETECTION

Figure 5 : Echelles d'utilisation de la télédétection

(Bonn & Rochon 1992)

La télédétection offre un certain nombre d’avantages par rapport à d’autres moyens traditionnels de
collecte de données :
Tableau 1 : Unités d'observation des moyens de collecte de données
Outil Découpage Couverture spatiale Découpage thématique
spatial
télédétection régulier (maille) aréale / globale souple
statistiques irrégulier (objet) aréale / limité à un pays selon les catégories de la
officielles statistique
relevés de terrain irrégulier ponctuelle, linéaire, aréale / très peu souple
étendue

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I.4.3. PROJETS DE CARTOGRAPHIE A L'ECHELLE GLOBALE

Projet MTV-TREES (JRC et ESA)

TREES (acronyme de TRopical Ecosystem Environment observation by Satellite) a débuté en 1991;
c’est un projet d’étude de la forêt tropicale (http://www.mtv.sai.jrc.it/).

Les objectifs principaux du projet sont:

• the development of techniques for a global tropical forest inventory using AVHRR and
ERS-1 as the main sources of data supplemented by high resolution optical data ;
• the development of techniques for the detection and monitoring of the active deforestation
areas ; measurement of deforestation rates in critical areas ;
• the development of a comprehensive Tropical Forest Information System to support the
modelling of tropical deforestation dynamics.

The TREES project is oriented towards the study of tropical forest dynamics at regional to global
scales using remote sensing techniques. ”

Le programme Pathfinder (NASA/NOAA)

Un autre projet, américain, s’attache moins au développement de techniques de traitement d’images; il
vise plus à la mise à disposition de séries temporelles de données satellitaires couvrant de grandes régions.
Des informations sur ce projet débuté en 1987 se trouvent à la NASA:
http://daac.gsfc.nasa.gov/CAMPAIGN_DOCS/LAND_BIO/Pathfinder_Prog.html

Objectifs du projet:
“ The primary goal of the joint NOAA-NASA Pathfinder Program is the creation of universally
available, global, long-term, remote-sensed data sets that can be used to study global climate change. ”
Composantes du projet (Pathfinder Programs):
• Advanced Very High Resolution Radiometer (AVHRR) : Atmosphere, Land, 1-km Land,
Oceans
⇒ Global Land 1-KM AVHRR Project (http://edcwww.cr.usgs.gov/
landdaac/1KM/1kmhomepage.html)
Figure 6 : Réseau de stations du Global Land 1-KM AVHRR Data Set Project

• Television Infrared Observing Satellite (TIROS) Operational Vertical Sounder (TOVS)

• Geostationary Operational Environmental Satellite (GOES)
• Special Sensor Microwave/Imager (SSM/I)
• Landsat ( NALC, Humid Tropical Forest Inventory Project)
• Polar Regions

H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE -8- semestre d’été 2000-2001

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I.5. OCCUPATION ET UTILISATION DU SOL

I.5.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS

Le territoire tel qu’il est observé, peut être ramené à deux concepts : l’occupation du sol et
l’utilisation du sol.
L’occupation du sol
L’occupation du sol désigne les aspects physiques, matériels du territoire, en fait ceux qui sont l’objet des
sciences de la nature. Cette occupation est observable soit de manière directe lorsque les surfaces
considérées sont suffisamment grandes par rapport au moyens d’observation, soit de manière indirecte,
comme par exemple les réseaux (électriques, de transports), des structures géologiques, etc. On peut encore
distinguer la couverture du sol, qui est en surface, de ce qui se trouve dans le sous-sol et qu’on peut parfois
induire, comme par exemple la pédologie, des sites archéologiques (parfois décelables par de petites
variations de ton sur une photographie aérienne). Appliqué au domaine forestier, le concept d’occupation du
sol désigne la couverture des arbres, identifiée par des indicateurs comme un pourcentage de sol couvert par
les couronnes d’arbres, une composition d’espèces, la structure de la canopée, etc.
L’utilisation du sol
En considérant les activités humaines, une autre réalité peut être décrite, c’est l’utilisation du sol,
c’est-à-dire la façon dont l’espace est utilisé. A ce niveau on peut encore distinguer les aspects techniques de
l’utilisation des aspects relevant plus de l’affectation du sol qui est la fonction dévolue à une portion de
territoire. Pour reprendre le cas de la forêt, un exemple serait l’affectation d’une étendue de forêt à des
activités forestières en vue d’une exploitation commerciale, les techniques pour atteindre de but pouvant être
très variées (coupe sélective, coupe rase, plantation, etc.) :
Tableau 2 : Les concepts d'occupation et d'utilisation sol

Concepts Exemples

forêt agriculture

Occupation (couverture du sol) forêt champ de riz

Utilisation Manière, technique coupe d’arbres sélective culture en terrasses

Intention, affectation exploitation forestière agriculture

Dans les pays où le régime foncier s’inspire du code napoléonien et où la tradition cartographique est
bien établie, l’affectation se traduit par des plans de zones qui établissent de manière précise la fonction (en
principe unique) attribuée à un espace clairement délimité. L’affectation peut être imposée par la loi, mais
aussi par des représentations mentales (par ex. les déserts sont affectés d’une fonction d’évasion par les
sociétés occidentales) et surtout par l’économie (localisation des activités). Un espace est le plus souvent
l’enjeu de plusieurs volontés d’affectation qui doivent tenir compte l’une de l’autre; la gestion de ces
différentes volontés peut déboucher sur la satisfaction des besoins de tous les acteurs, sur des concessions
réciproques ou enfin sur la domination d’un ou plusieurs acteurs sur tous les autres.

H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE -9- semestre d’été 2000-2001

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I.5.2. EXEMPLE DE LEGENDE D’OCCUPATION / UTILISATION DU SOL

Figure 7 : Système de classification de l'ITC

(VAN GILS et al., 1991)

I.5.3. LE MODELE LAND-USE AND LAND COVER CHANGE (LUCC)

Le programme Land Use and Land Cover Change (IGBP/IHDP1) propose un cadre conceptuel et
méthodologique pour l’étude des changements d’occupation et d’utilisation du sol à plusieurs échelles
géographiques. Ce modèle distingue les concepts d'occupation et d'utilisation du sol, qui sont le résultats de
l'action de 3 types de facteurs (Figure 8 et Figure 9):

1. Les facteurs socio-économiques sous-jacents (démographie, économie, droit foncier, etc.)

2. Les facteurs bio-physiques sous-jacents (climat, sols, etc.)
3. Les facteurs proximaux ou directs (accessibilité, techniques de cultures, etc.)

Les auteurs du modèle insistent sur l'importance de la télédétection comme moyen de collecte de
données à diverses échelles temporelles et spatiales.

1
International Geosphere-Biosphere Programme / International Human Dimensions Programme on
Global Environmental Change (voir http://www.geo.ucl.ac.be/LUCC/)
H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE - 10 - semestre d’été 2000-2001
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Figure 8 : Facteurs LUCC

(TURNER & AL. 1995)

Figure 9 : Modèle général LUCC

(Turner et al. 1995

H. Dao/Dép. de géographie/UNIGE - 11 - semestre d’été 2000-2001