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Souri A.

La voisine d’à côté

Copyright © Souri A. 2017


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ISBN : 9781719912440
Layla était une jeune femme de 25 ans qui venait de terminer ses études de Droit à New York. Elle
comptait, dès lors, retourner passer quelques mois dans la petite ville de Pumseck qui l’avait vu

grandir. Elle n’avait pas eu l’occasion de rentrer chez elle tous les étés comme elle l’aurait souhaité,
car elle avait dû travailler pour contribuer à payer ses études. Ses parents lui auraient avancé l’argent
volontiers, mais Layla avait tenu à contribuer autant qu’elle l’eût pu pour que ce ne soit pas trop
lourd pour eux. Son père avait une boulangerie où sa mère et lui travaillaient depuis quinze ans. Ils
vivaient dans une jolie maison, dans un quartier paisible. Son grand frère, Tom, était dentiste et avait
pompé toutes les économies de ses parents pour terminer ses études mais depuis qu’il avait ouvert
son propre cabinet, il les gâtait en leur offrant des voyages, des séjours de détente et tout ce qui
pouvait rendre leurs parents heureux.

Layla avait obtenu un poste important dans un cabinet de New York qui débutait en septembre, et
d’ici là, elle comptait rentrer se reposer chez ses parents.

« Ça y est, fini la fac. », se dit-elle, en s’installant au volant de sa voiture. Elle regarda une dernière
fois en direction du dortoir de filles où elle avait vécu ces cinq dernières années. Son sourire était un
mélange de soulagement et de nostalgie.

Elle arriva chez elle vers 19h. Elle gara sa voiture et entra par la porte du garage pour surprendre
ses parents. Ils étaient à table avec des invités. La bonne odeur de nourriture fit gargouiller le ventre
de Layla.

Quand son père l’aperçut, il s’arrêta de parler et un grand sourire vint illuminer son visage. Il n’eut

pas le temps de réagir que Layla lui sauta au cou. Sa mère resta bouche bée un instant puis fendit en
larmes.

― Tu ne nous avais pas dit que tu rentrais ce soir, on pensait que tu arriverais la semaine
prochaine, dit-elle les yeux remplis d’eau.

― Je voulais vous faire la surprise, répondit Layla en prenant sa mère dans ses bras.

― Tu as fait bonne route ? Tu as faim ? Va vite te laver les mains et viens manger avec nous.

― On te présente Martin et Rebecca, ce sont nos nouveaux voisins, ajouta son père.

Martin était un homme dans la début quarantaine, grand, plutôt musclé, châtain et Rebecca, une
grande brune, mi trentaine, aux lèvres finement tracées et de grands yeux bleus. La première chose à
laquelle Layla pensa était que Rebecca était une très belle femme. Elle avait vécu quelques
expériences lesbiennes dans son internat mais ce n’était jamais allé plus loin qu’un baiser. Elle avait
cependant eu des relations avec des garçons, mais rien de très concluant. Elle se disait ouverte à tous,

sans se prendre la tête.

― Enchantée de vous rencontrer, dit Layla en s’adressant aux deux convives. Je m’appelle Layla, je
suis la fille de Martha et Robert.

― Oui, on l’avait deviné, répondit Rebecca amusée. On a beaucoup entendu parler de toi.

Layla, tout sourire, alla se laver les mains et revint les rejoindre.

― Alors comme ça tu viens de terminer des études de Droit, tu comptes faire quoi ensuite ?
demanda Martin avec un sourire bienveillant.
― J’ai trouvé un poste à New York qui commence dans deux mois, dans le domaine du Droit civil

et je compte passer l’été ici en attendant, répondit-elle. Vous êtes dans le quartier depuis combien de

temps ?

― On est arrivé il y’a environ six mois, répondit Rebecca. Martin était professeur de physique à

Rosbery, pas très loin d’ici, et on lui a offert un poste de directeur au collège de Pumseck. On a tout
de suite sauté sur l’occasion.

― Et toi tu fais quoi ? demanda Layla à Rebecca qui sembla amusée par ce soudain tutoiement.

― Je suis écrivain. Mon éditeur est à Philadelphie donc ça ne change rien pour moi d’être ici ou
ailleurs. Quoi que je me sois vite attachée à cette ville, on a rapidement l’impression d’être chez soi.

― Surtout que vous êtes tombés sur les meilleurs voisins du monde, ajouta Layla en ricanant.

― C’est vrai que tes parents n’ont pas tardé à venir nous inviter à manger, ça nous a touché,
répondit Martin en s’adressant à Robert et Martha. Depuis, on mange ensemble, quasiment quoi ? tous
les dimanches et le jeudi soir c’est bowling avec ton père, pendant que ta mère est à la réunion
municipale.

― Et toi, tu fais quoi le jeudi soir ? demanda Layla en s’adressant à Rebecca avec un sourire
taquin.

― Je suis trop jeune pour les soirées Bowling de village, répondit-elle en riant. Non, en fait, j’y
suis allée quelque fois mais je ne suis pas très Bowling.

― Tu en as eu marre de perdre plutôt, lui lança Robert.

― Oui, y’avait de ça aussi, répondit-elle en éclatant de rire.

Le repas alla de bon train toute la soirée, Layla était ravie, elle venait de passer un excellent
moment. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été aussi détendue, libre et heureuse. Le temps des
examens et des nuits blanches à la bibliothèque était révolu, elle était bien décidée à profiter de

chaque instant. Cette nuit-là, elle se coucha le cœur paisible.


Quelques jours plus tard, Layla était à la librairie. Elle choisissait un CD, lorsqu’elle aperçut

Rebecca, au rayon voyage, qui tenait dans les mains un livre sur les océans.

― Bonjour Rebecca, tu vas bien ?

― Salut Layla, lui répondit-elle avec un grand sourire. Qu’est-ce que tu fais ici ? Les bouquins te
manquent déjà ?

― Je cherche un CD à écouter dans ma voiture, un truc sympa, j’espère que celui-ci fera l’affaire,

lui répondit-elle en agitant l’album qu’elle avait dans les mains. Et toi, tu vas quelque part ?

― En fait, je suis fascinée par les océans. Ne le dis à personne, même Martin n’est pas au courant,
mais je n’ai jamais vu la mer.

Layla fut touchée de partager une confidence avec Rebecca, aussi insignifiante soit elle.

― C’est vrai ? Si ça peut te rassurer je n’y ai été que deux ou trois fois dans ma vie.

Cela n’avait pas l’air de l’avoir rassuré mais elle était reconnaissante de l’effort de Layla pour la
faire sentir mieux.

Rebecca appréciait beaucoup sa compagnie et elles finirent par devenir amies. Quand elle
n’écrivait pas, elle passait voir si Layla était disponible et elles sortaient toutes les deux se balader
en ville. Parfois, de vieux amis à Layla venaient les rejoindre mais comme ils travaillaient pendant la
journée, elle se retrouvait souvent seule avec Rebecca.

― Tu as déjà pensé à avoir des enfants ? demanda Layla alors qu’elles prenaient un café toutes les
deux sur une terrasse.

― Oui et non. J’ai 32 ans, je sais que je devrais commencer à y penser sérieusement mais je me
donne encore un an ou deux. Martin est un peu plus âgé, il aimerait bien que je tombe enceinte mais je
ne me prends pas la tête avec ça. Ça viendra quand ça viendra.

Layla aimait beaucoup l’honnêteté de Rebecca, elle ne passait jamais par quatre chemins pour dire
les choses. Dans son métier d’avocate, elle avait été formée pour « gratter » les confidences, démêler

le vrai du faux, et elle s’y exerçait avec ses interlocuteurs dans la vie de tous les jours. C’était une
déformation professionnelle mais avec Rebecca, elle n’avait pas besoin de faire ça. Rebecca se
dévoilait à elle, sans retenue.

Un jour, Layla alla sonner à sa porte avec un sac de croissants provenant de la boulangerie de ses

parents. Elle venait de passer la matinée à nettoyer une de leur vieille machine à pain qui refusait de
rendre l’âme.

Elle voulut déposer les croissants chauds chez Rebecca avant de rentrer chez elle prendre une
douche. Comme elle n’eut aucune réponse et que la porte était ouverte, elle entra.

― J’arrive dans une minute, cria Rebecca.

Layla déposa les croissants et s’assit sur la chaise de la cuisine en attendant Rebecca. En voyant son
reflet dans le miroir, elle se fit peur à elle-même. Layla était d’ordinaire une très jolie fille, plutôt

grande, châtain, des lèvres pulpeuses, de beaux yeux couleur noisette, mais là pour le coup, ses
cheveux étaient ruisselant de sueur et des mèches tombaient négligemment sur son petit visage fatigué.
Elle se dirigea vers la salle de bain pour se rincer le visage. En entrant, elle tomba sur Rebecca, nue,
qui s’essuyait les cheveux.

― Je suis désolée, s’empressa de dire Layla. Je pensais que tu étais dans ta chambre.

― Ce n’est rien, je n’en ai plus pour très longtemps, vas-y entre, répondit Rebecca sans aucune
pointe de gène dans sa voix.

Layla entra timidement et se dirigea vers le lavabo. Derrière elle, Rebecca, complètement nue, la fit
frémir de désir. Ses courbes étaient harmonieuses, ses cheveux mouillés tombaient sur ses beaux

seins ronds, sa peau claire semblait très douce. Layla se rinça plusieurs fois le visage pour se

remettre de ses émotions, sans succès. Elle s’essuya le visage, se retourna et contempla le corps de
Rebecca qui se tenait à quelques centimètres d’elle. Elle appliquait de la crème dans ses cheveux.

Layla s’approcha, prit le visage de Rebecca dans ses mains et d’un geste lent, approcha son visage du
sien et l’embrassa. Rebecca eut l’air surpris mais ne protesta pas. Elles s’embrassèrent lentement
comme si chacune d’elles attendait que l’autre mette fin à cette scène irréelle, mais aucune des deux
ne voulut y mettre un terme. Leurs langues chaudes se caressaient, s’apprivoisaient. Layla déposa ses

mains sur le corps de Rebecca qui se laissa faire. Elle caressa ses hanches, son dos, puis ses seins
qu’elle serra entre ses paumes. Un bruit provenant de la télévision, restée allumée, vint les ramener à
la réalité. Layla, confuse, s’excusa aussitôt.

― Je ne sais pas ce qui m’a pris, lui dit-elle. Je suis désolée.

― Ne le sois pas. On était deux, je n’ai rien fait non plus pour t’en empêcher.

― Oui, je sais mais je t’ai littéralement sauté dessus.

― T’inquiètes pas, c’est rien. Ça arrive.

― Ah bon ? Ça t’est déjà arrivé à toi ? Parce que moi, je n’ai jamais sauté sur une copine… à part
des petits bisous pendant des jeux alcoolisés à la fac…

― Ça ne m’est jamais arrivé à moi non plus mais ce que je veux dire c’est que ça ne m’étonne pas.
On a passé beaucoup de temps ensemble ces derniers temps, tu es très belle et je t’avoue que j’y
avais déjà pensé.

― Mais ça veut dire quoi ? demanda Layla surprise par ces révélations.

― Rien. Tu es une très belle femme, tu es attirante et un dérapage était une possibilité. Maintenant,
faudra faire attention pour ne plus que ça se reproduise Layla, je suis mariée.
Les jours qui suivirent n’aidèrent pas à calmer Layla. Son cerveau bouillonnait, elle qui aurait

souhaité décompresser, ne plus penser à rien et s’amuser.

Elle se posait mille questions mais devant l’indifférence de Rebecca, elle finit par se faire une raison

et décida de moins la fréquenter. Elle ne participa plus aux repas du dimanche avec ses parents et
prétextait vouloir passer plus de temps avec ses amis.

Un soir, son père avait organisé un anniversaire surprise pour Martha. Ils avaient tous fait semblant

de ne pas savoir quel jour on était. Layla était restée dans sa chambre pour écrire sa carte
d’anniversaire et emballer les cadeaux de son père, le sien, ainsi que celui de son frère, Tom, qui
était venu spécialement pour l’occasion. Il s’était caché dans son ancienne chambre en attendant que
tous les invités soient là. Il devait sortir au moment où Martha ouvrirait ses cadeaux, juste avant le
repas. Tom étant le plus gros cadeau de tous.

Assise sur son lit, Layla mâchouillait son stylo à la recherche de mots pour sa mère. C’était
important pour elle de lui dire combien elle l’aimait et à quel point elle était reconnaissante de tous
les sacrifices qu’ils avaient fait pour elle. Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, quelqu’un

frappa à la porte de sa chambre. C’était Rebecca. Elle entra, puis referma la porte derrière elle. Elle
était très belle. Ses beaux yeux bleus étaient pétillants. Elle était coiffée d’un chignon sophistiqué qui
dévoilait son cou fin. Elle portait une jolie robe d’été dont le décolleté était difficile à ignorer. Layla
dût se forcer pour ne pas la dévorer des yeux.

― Tu m’as manqué, commença par avouer Rebecca tout en rejoignant Layla sur son lit.

― Toi aussi tu m’as manqué, répondit simplement Layla.

Son cœur battait à toute allure. Elle n’avait pas arrêté de repenser à leur dérapage dans la salle de
bain et en la revoyant ce soir-là dans sa chambre, elle comprit qu’elle n’avait pas réussi à taire ses
sentiments pour elle.

Rebecca, assise au coin du lit, se rapprocha d’elle pour s’adosser à la tête de lit.

― Ton père m’a dit que tu pourrais avoir besoin d’aide. Je peux ? demanda-t-elle tout en coupant

du ruban. Martin va arriver un peu plus tard, poursuivit-elle. C’est la semaine des rencontres parents-
professeurs. Ta mère est en train d’accueillir ses invités, elle a l’air très heureuse, c’est beau à voir.

― Attends de voir sa tête quand mon frère va débarquer dans le salon.

― Oui, je viens d’aller le saluer. Il regarde la télé dans sa chambre. C’est fou comme il te

ressemble.

-Tu trouves ? Je dois être très moche alors, répondit Layla en riant.

― Non, tu es magnifique.

Layla rougit. Elle n’avait pas l’habitude de se sentir intimidée, par qui que ce soit. Rebecca n’eut
pas besoin de dire autre chose. Elles s’étaient comprises. Layla savait que Rebecca avait autant envie
d’elle, qu’elle avait envie de Rebecca.

Ce soir-là, dans la chambre de Layla, à l’abris des regards, cachées par les bruits des conversations

et des éclats de rire qui provenaient du rez-de-chaussée, elles s’apprêtaient à passer un moment
d’intimité comme elles n’en avaient jamais connu auparavant. Rebecca s’avança vers Layla et lui ôta
son haut. Elle découvrit sa poitrine généreuse. Layla l’observait sans rien dire, son cœur battant à
tout rompre. Rebecca enleva ensuite la robe qu’elle portait et se retrouva complètement nue. Les deux
femmes s’allongèrent et s’enlacèrent tendrement dans les draps en soie qui caressaient leurs peaux.
Rebecca parcourut le corps de Layla avec ses mains. Elle n’avait jamais touché une autre femme
auparavant, mais les gestes venaient naturellement. Elle voulait tout connaitre de Layla, que son corps
n’ait plus aucun secret pour elle. Elle prit un sein dans sa main et le mit dans sa bouche. Layla se
mordit les lèvres d’excitation. Tandis que leurs sexes se frottaient l’un contre l’autre, leur plaisir
augmentait. Rebecca se faufila entre les cuisses de Layla et caressa son sexe avec sa langue. Elle la

pénétra lentement, puis de plus en plus profond. Layla gémissait, se forçant pour ne pas hurler de

plaisir. La langue chaude de Rebecca la faisait monter au septième ciel. Elles savaient que leur temps
était compté mais elles auraient voulu que ça ne s’arrête jamais. Layla jouit comme elle n’avait

jamais joui auparavant puis s’allongea sur Rebecca. Elles avaient encore quelques minutes devant
elles, et Layla n’en avait pas encore fini avec Rebecca.

Tout le long de la soirée, elles se dévorèrent du regard, la passion qui les animait était palpable.
Elles devaient se faire violence pour rester loin l’une de l’autre. Heureusement, personne ne semblait

s’en rendre compte. L’anniversaire se déroula mieux que prévu. Martha était enchantée par toutes ces
attentions, et le clou du spectacle fut l’entrée de Tom qui fit pleurer leur mère à chaudes larmes.
L’émotion était telle que certains convives ne purent retenir quelques larmes.
Les jours qui suivirent Layla passa le plus clair de son temps chez Rebecca. Elles étaient

conscientes que c’était mal, par rapport à Martin, mais elles ne pouvaient pas s’en empêcher. Quand
l’une décidait de prendre ses distances, l’autre réussissait toujours à la faire changer d’avis. Elles

étaient comme deux aimants qu’on ne pouvait séparer.

La fin de l’été arriva et toutes deux savaient que cette histoire était de toute façon vouée à se
terminer.

Il ne restait plus qu’une seule semaine avant son départ et Layla savait qu’elle voulait la passer dans
les bras de Rebecca. Elle avait organisé une escapade plutôt périlleuse mais elle savait que Rebecca
était assez folle pour accepter.

Elle guetta le départ de Martin par la fenêtre. Aussitôt que sa voiture s’éloigna, elle fonça chez eux.
Elle ouvrit la porte, ne trouvant Rebecca nulle part, elle se dit qu’elle était probablement encore en
train de dormir. Elle avait vu juste. Elle retira ses chaussures et se faufila dans son lit. Rebecca
ouvrit ses grands yeux bleus et fit un grand sourire.

― Bonjour mon amour, tu m’as tellement manqué.

Elles s’enlacèrent tendrement. Le corps de Rebecca était chaud et doux. Elle était magnifique, même
au réveil.

― J’ai une surprise pour toi, mais tu dois me faire confiance. Notre avion décolle dans 1h, on doit
aller rapidement à l’aéroport.

― Mais je ne suis pas prête, je dois me préparer, faire mon sac, tu es folle.

― Ton sac est déjà prêt, le mien aussi, va prendre une douche, habille-toi, je t’attends dans la
voiture. Je t’aime.
Elles s’embrassèrent tendrement. Avant de rentrer dans la salle de bain, Rebecca regarda

longuement Layla.

― Je t’aime tellement, je ne sais pas ce que je vais devenir quand tu repartiras à New York.

Puis, elle entra dans la salle de bain, laissant Layla pensive.

Elles s’étaient préparées à cette fatalité depuis plusieurs semaines mais une peur extrême s’empara
soudainement de Layla, la poignardant au plus profond de ses entrailles. Elle non plus, elle ne se
voyait pas vivre sans Rebecca. Au-delà de l’attirance physique qui faisait frémir leurs corps à

chaque fois qu’elles se retrouvaient dans la même pièce, elles vivaient une véritable histoire
d’amour. Le genre qu’on ne vit pas souvent dans une vie. Elle le savait bien, elle n’avait jamais
connu cela auparavant. Il fallait qu’elle trouve un moyen, une solution à tout ça. Dès leur retour, elle
commencerait à y penser. Pour l’instant, elle voulait profiter de chaque instant de leur escapade en
amoureuses.

Quand Rebecca termina de se préparer, elle ferma rapidement la porte et alla rejoindre Layla dans
la voiture.

Sur le chemin, Rebecca avait une main sur la cuisse de Layla, et lui faisait des baisers dans le cou.

Elle était très curieuse de savoir où elle l’emmenait et avait tout essayé pour lui faire cracher le
morceau mais Layla était imperturbable.

Elles laissèrent la voiture sur le stationnement de l’aéroport et foncèrent vers la porte


d’embarquement.

Elles avaient 1h de vol avant d’atterrir. Layla avait fait les choses en grand, rien de moins que la
première classe pour sa douce.

Assise l’une à côté de l’autre, elles se mirent à s’embrasser. L’hôtesse de l’air voulut leur proposer
quelque chose à boire mais préféra ne pas les déranger. Autour d’elles, plus personne n’existait.

― On va où mon amour ? demanda Rebecca tout en inondant le visage de Layla de baisers.

― Tu verras.

― Si tu acceptes de me le dire, je vais enlever ma petite culotte, j’irais dans les toilettes juste-là, et
tu n’auras qu’à venir me rejoindre.

― Tu triches, tu sais bien que je ne peux pas te résister bien longtemps. On part à Anna Maria,
parce que je voulais que tu voies l’océan.

Rebecca était très touchée. Personne ne s’était jamais autant souciée d’elle, de toute sa vie. Elle
l’embrassa tendrement sur la bouche. Elle vivait un bonheur pur et inégalable. La journée s’annonçait
chargée en émotions.

Elle se pencha en arrière pour ôter discrètement son string.

― Mais qu’est-ce que tu fais ? lui dit Layla amusée.

― J’enlève ma petite culotte et ensuite je vais t’attendre dans les toilettes.

― Mais tu es folle, et si quelqu’un nous voyait ?

― On sera discrètes, lui répondit Rebecca avec un sourire coquin auquel Layla ne put résister.

Rebecca rangea sa culotte dans son sac à main, ce qui eut pour effet d’exciter Layla. Elle alla
ensuite dans les toilettes les plus proches, dissimulées derrière un rideau. Layla attendit un instant,
regarda autour d’elle. Rien à signaler. Elle marcha jusqu’au rideau et se faufila discrètement jusqu’à
la porte des toilettes où Rebecca l’attendait avec impatience. Les toilettes étaient plus grandes et plus
propres que les toilettes éco dont Layla avait l’habitude. Elle assit Rebecca sur le comptoir du
lavabo et remonta sa petite jupe en soie. Elle déboutonna sa chemise et lécha ses seins. Elle avait
faim de Rebecca et voulait la dévorer en entier. Pendant qu’elle l’embrassait, elle introduisit ses

doigts dans son sexe. Rebecca était de plus en plus excitée. Les turbulences ne faisaient qu’accroitre

son plaisir. Quelqu’un vint taper à la porte des toilettes. Rebecca retint Layla qui, mal à l’aise,
préférait libérer les toilettes.

― Laisse-les attendre. On est occupé, chuchota-t-elle à l’oreille de Layla.

Layla l’embrassa de plus belle, tout en la pénétrant avec ses doigts, de plus en plus profond.
Rebecca hurlait de plaisir, les bruits de l’avion couvrant à peine ses cris.

Elles sortirent main dans la main, comme si de rien était. L’homme qui attendait sagement à la porte
ne fit aucun commentaire. L’étincelle qu’il eut dans les yeux en les voyant sortir toutes les deux, vint
rassurer les deux femmes. Il n’avait pas l’air dérangé qu’elles aient occupées les toilettes aussi
longtemps, bien au contraire.

Une fois sur place, elles prirent le taxi vers le petit hôtel au bord de l’eau où Layla avait réservée
une chambre. Elles déposèrent leurs affaires sur le lit, puis se dirigèrent vers la plage. Rebecca était
émue et Layla était fière d’avoir eu cette idée. Elle pouvait ressentir les émotions de Rebecca à
travers sa main, qui serrait la sienne de plus en plus fort. Après s’être baignées, elles passèrent

l’après-midi sur les transats de l’hôtel, à commander des cocktails. Ce furent des moments magiques,
qu’elles n’oublieraient jamais.

Elles rentrèrent ensuite à l’hôtel. Il fallait repartir à Pumseck avant que Martin ne rentre du travail.
C’était l’aspect le plus difficile à gérer de leur relation. Rebecca ne voulait pas faire de mal à Martin
et elle devait protéger son secret sans éveiller de soupçons.

Layla savait que Rebecca ne pourrait jamais quitter son mari, et qu’elle n’aurait jamais pu lui offrir
une vie à deux. Elle devait elle-même repartir à New York et travailler dans un cabinet où elle avait
toujours rêvé de travailler. Peut-être valait-il mieux qu’elles arrêtent leur histoire le plus tôt possible
afin d’éviter de terribles adieux, quatre jours plus tard.
En rentrant chez elle, Rebecca constata que Martin n’était pas encore rentré. Elle trouva un message
vocal sur le répondeur.

« Salut mon amour, ce soir c’est notre anniversaire de mariage, eh non, je n’ai pas oublié. Sois
prête pour 20h, je passerais te chercher directement après le boulot. Je t’aime. »

Il n’en fallait pas plus pour ramener Rebecca sur terre. Elle avait un homme merveilleux, qui la

traitait comme une reine. Elle n’avait plus envie de jouer. À 32 ans, on est censé être mûre et arrêter
les liaisons sans lendemain. Pour elle, c’était clair, son histoire avec Layla était bel et bien terminée.

Elle alla se préparer puis Martin vint la chercher.

Elle passa une excellente soirée avec son mari et se promit de ne plus jamais le trahir.

Dès le lendemain, elle mit un terme à sa relation avec Layla, qui ne put qu’aller dans son sens.
Malgré tout l’amour qu’elle ressentait pour Rebecca, elle savait qu’elles n’avaient aucun avenir
ensemble.
Le jour du départ arriva enfin. Layla se préparait dans sa chambre. Ses parents étaient sortis pour

lui trouver une nouvelle valise car les roues de l’ancienne s’étaient cassées. Elle repensait avec
nostalgie à l’été incroyable qu’elle venait de passer auprès des siens, et à sa relation fusionnelle avec

Rebecca. Cette dernière allait lui manquer terriblement. Elle ne l’avait pas revu depuis le matin de
leur rupture trois jours plus tôt.

Rebecca, comme connectée à ses pensées, vint la retrouver.

― Layla, je ne vois pas mon avenir sans toi. Je pensais que notre histoire était impossible mais en
réalité c’est ma vie sans toi qui est impossible. J’y ai réfléchis toute la nuit. Au matin, j’ai tout dit à
Martin. Je ne pouvais plus continuer à lui mentir, ni à me mentir à moi. Je t’aime tellement. Ma vie
est avec toi, et tu le sais.

Layla la serra dans ses bras. Elle avait rêvé que Rebecca lui dise ça tellement de fois, qu’elle n’en
croyait pas ses oreilles.

― Je retardais le moment de mon départ, au point que j’ai envoyé mes pauvres parents m’acheter
une nouvelle valise. Quelque chose me retient ici et c’est toi. J’ai toujours voulu revivre à Pumseck,

travailler comme juriste à la municipalité, être auprès de mes parents mais je savais que si je voulais
rencontrer le grand amour, il fallait que je m’éloigne d’ici. Je n’ai jamais aimé la vie en métropole,
je m’y suis toujours sentie comme un indien dans la ville. C’est pourtant là-bas que je me suis
émancipée, que mon esprit s’est ouvert au monde. Mais depuis que je t’ai rencontré, la donne a
changé, parce qu’avec toi, je vivrais n’importe où. Tu es à moi, tu es mon tout et je t’aimerais
toujours.

Rebecca était émue, tout était clair à présent. Elles ne jouaient plus. C’était réel. Il ne restait plus
qu’à l’annoncer à ses parents.
Ils arrivèrent quelques minutes plus tard. Ils s’attendaient à trouver leur fille agitée, courant partout
pour être sûre de n’avoir rien oublié mais la scène était toute autre. Rebecca et Layla se tenaient par
la main, assises sur le canapé du salon.

― Maman, papa, je dois vous dire quelque chose.

― Si tu savais comme je suis heureuse pour vous, répondit Martha émue. Robert et moi avions
compris votre petit manège et on se demandait comment tout ça allait bien finir. On ne t’avait jamais

vu aussi heureuse Layla et on est très contents pour vous deux.

Layla était sous le choc. Elle n’en revenait pas. Ses parents étaient au courant de tout et elle qui
croyait avoir joué le jeu à la perfection.

― C’est triste pour Martin mais votre complicité était indéniable, renchérit Robert.

Les deux femmes poussèrent un soupir de soulagement. Décidemment, cette journée ne pouvait pas
être plus belle.

Layla finit par travailler à Pumseck, ce qui lui permettait de passer tout son temps libre avec sa
belle. Elles achetèrent une maison ensemble et y coulèrent des jours heureux.

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