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Anneau Géné
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Anneaux — Généralités
Version chantier du 16.03.2024
Plan
1 Anneaux. Morphismes d’anneaux. 2
1.1 Anneaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Morphismes d’anneaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Complément : Les quaternions (À venir) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Complément : Un mot sur les équations diophantiens. L’équation de Pell-Fermat (À venir) . . . 5
2 Idéaux. 5
2.1 Généralités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Opérations sur les idéaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Idéaux premiers et idéaux maximaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.4 Complément : Théorème de Gelfand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Anneaux quotients. 7
3.1 Construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Théorèmes d’isomorphismes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.3 Théorème des restes chinois. Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.4 Complément : Groupe des automorphismes du groupe (Zn , +). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
N.B.
Signaler vos commentaires via a.l.eddarraz@gmail.com.
La discussion des ces notes fera l’objet des séances de cours (elles serviront comme guide). Des clarifications,
des possibles errata et plus d’exemples seront alors apportés.
Les anneaux sont supposés commutatifs, unitaires et riches sauf mention du contraire.
1
1 Anneaux. Morphismes d’anneaux.
1.1 Anneaux.
Dans ce qui suit on reprend les derniers exemples discutés (lors de la séance 0) dans cette sous-section.
On commence par remarquer le fait suivant (dont les éléments d’intuition, au moins artisanale, sont déjà discutés
et seront rediscutés plus tard avec d’autres optiques) : Comme sous-anneau de C, la sous-anneau engendré par
Z ∪ {z} où z est un complexe racine d’un polynôme unitaire X n + an−1 X n−1 + · · · + a0 , à coefficients dans Z1 ,
est donnée par
Z[z] = {b0 + · · · + bn−1 z n−1 , b0 , . . . , bn−1 ∈ Z}.
Si on note B l’ensemble à droite dans la dernière égalité, alors il est claire que B est un sous-anneau modulo la
vérification de la stabilité par produit. On remarque que cette dernière est équivalente à la vérification que la
suite (z ℓ )ℓ⩾n ne quitte pas B. On procède alors par récurrence :
Initialisation : z n = −an−1 z n−1 − · · · − a0 ∈ B. C’est justement la condition de démarrage faite sur z.
Hérédité : Si z ℓ = b0 + · · · + bn−1 z n−1 , alors
2
Finalement L contient Q. Pour cela, on considère (p, q) ∈ Z × N∗ un représentant d’un rationnel. On a
p 1
= p · ∈ L · L = L.
q q
√ √
Exercise 1 1. Trouver le sous-corps de C engendré par Z ∪ { d}. Penser à Q ∪ { d} puis généraliser le
processus dans Z ∪ {z}.
2. Trouver Z[ d1 ] où d ⩾ 2 est un entier.
3. Soit A un anneau et B ∪ S une partie de A tel que B est un sous-anneau de A. Montrer que B[S] est
l’ensemble des éléments de la forme
Q(s1 , . . . , sn ),
où n ⩾ 1 est un paramètre entier, si parcourt S et Q parcourt B[X1 , . . . , Xn ].
√ √
4. On fixe le cadre Z[ d] (ou même Q[ d]). On appellera
√ √
Conjugué de z = a + b d l’élément z̄ = a − b d ;
Norme de z l’entier N (z) = z z̄ = a2 − db2 .
On tire l’attention du lecture au fait suivant : f : (A, +) → (B, +) est un morphisme de groupes. Si A et B
sont des corps, on parle d’un morphisme de corps.
■ On note Hom(A, B) l’ensemble des morphismes d’anneaux de A vers B et pour la simplicité End(A) =
Hom(A, A) l’ensemble des endomorphismes de A. Signalions que la notion de morphisme est stable par compo-
sition : Hom(B, C) ◦ Hom(A, B) ⊆ Hom(A, C) où A, B et C sont trois anneaux.
Exemple 1.2 1. End(R) = {id}. Soit f ∈ End(R). En suivant les mêmes techniques détaillées dans la fin
de la sous-section précédente, on montre que f|Q = id|Q . À cette étape on se trouve devant une situation
classique de transport d’un résultat du local vers le global. En remarquant que la continuité n’est pas
directement assurée, on s’oriente vers vérifier que f est croissante. Soit x ⩽ y deux réels, on a
√ 2 √
f (y) − f (x) = f (y − x) = f ( y − x ) = f ( y − x)2 ⩾ 0.
Où la première et la dernière égalité provient des axiomatiques définissant un endomorphisme d’anneaux.
n
Soit maintenant x un réel quelconque et introduisons la suite du terme général, rationnel, xn = ⌊bbnx⌋ où
b ⩾ 2 est un entier quelconque (b pour base). Alors xn ⩽ x ⩽ xn + b1n . En appliquant f (qui préserve
l’inégalité précédente) et en passant à la limite on trouve le résultat.
2. Hom(Z, A) ? En utilisant les mêmes astuces signalés pour l’exemple en haut, on démontre qu’il existe un
seul morphisme donné par : n 7→ n1 = n1A .
3
■ Le morphisme f est dit un isomorphisme d’anneaux s’il existe g ∈ Hom(B, A) tel que f ◦g = idB et g ◦f = idA
: le g est noté f −1 . Dans ce cas on dit que A et B sont isomorphes et on note comme d’habitude A ≃ B ou
A ≃ B. On note Isom(A, B) l’ensemble des isomorphismes de A vers B et Aut(A) = Isom(A, A) l’ensemble
ann.
des automorphisme de A. Nous avons
Proposition 1.3 Soit f ∈ Hom(A, B). On a
■ On note que la relation de ≃ est une relation transitive et symétrique. De plus si A ≃ B, alors
▶ Il suffit de vérifier l’implication directe : L’implication indirecte s’obtient en appliquant l’implication directe
à f −1 .
A est intègre implique B est intègre. Soit b1 , b2 deux éléments de B tels que b1 b2 = 0. Comme f est
surjectif, il existe a1 , a2 ∈ A tels que b1 = f (a1 ), b2 = f (a2 ) et vu l’hypothèse f (a1 )f (a2 ) = 0. Mais
puisque f est un morphisme, il vient que f (a1 a2 ) = 0. Comme f est injectif on a a1 a2 = 0. L’intégrité de
A s’applique : a1 = 0 ou a2 = 0 et donc b1 = 0 ou b2 = 0.
A est un corps implique B est un corps. Soit b ∈ B ∗ . Puisque f est surjectif, il existe a ∈ A tel que
f (a) = b. Nécessairement a ∈ A∗ , sinon b = 0. Par suite a est inversible disons d’inverse c. Le résultat
s’en déduit comme suit :
bf (c) = f (a)f (c) = f (ac) = f (1) = 1.
Proposition 1.5 Soit f ∈ Isom(A, B). Alors f induit un isomorphisme de groupes entre A× et B × .
πµ ((aλ )) = aµ .
evx : AX ∋ f 7→ f (x) ∈ A.
4
1.3 Complément : Les quaternions (À venir)
1.4 Complément : Un mot sur les équations diophantiens. L’équation de Pell-
Fermat (À venir)
2 Idéaux.
2.1 Généralités.
Soit A un anneau.
Définition 2.1 On dit que I ⊆ A est un idéal de A, si (I, +) ⩽ (A, +) et A · I ⊂ I.
■ Faisons la remarque beaucoup utile suivante :
I = A ⇐⇒ I ∩ A× ̸= ∅.
Le sens direct se démontre facilement, puisque 1 est inversible. Inversement, si a ∈ I ∩ A× , alors il existe b ∈ A
tel que 1 = ab ∈ I. D’où A = {a1, a ∈ A} ⊆ I.
Donnons quelques exemples :
(0) = {0} (l’idéal nul) et A (l’idéal anneau tout entier) sont bien des idéaux de A. Un anneau sera dit
simple s’il ne possède que deux idéaux.
Soit a ∈ A, alors (a) = aA = {ax, x ∈ A} est un idéal dit idéal principal de A. Notons que (a) = A si et
seulement si a ∈ A× . Un anneau dont tous les idéaux sont principaux est dit un anneau principal.
Les idéaux de Z sont (n) = nZ où n ⩾ 0. En effet, nous devons chercher les idéaux de Z parmi les
sous-groupes de (Z, +) qui sont bien nZ où n ⩾ 0 est un entier. Clairement ces derniers sont des idéaux.
On rappelle l’intuition utile suivante :
x ∈ (n) ⇐⇒ n divise x.
Proposition 2.4 Soit f ∈ Hom(A, B). Alors l’image réciproque par f d’un idéal de B est un idéal de A.
■ Notons que l’image direct par f d’un idéal de A est un idéal dans Imf ; généralement ce n’est un idéal de B.
Par exemple, considérer l’injection i : Z → Q.
5
Définition 2.6 Soit (Iλ )λ∈Λ une famille d’idéaux de A. On définit
L’idéal somme !
X [
Iλ = Iλ .
λ∈Λ λ∈Λ
L’idéal produit Y
Iλ = ({produit fini des Iλ }) .
λ∈Λ
6
Proposition 2.12 Soit A un anneau. On a
a ∈ A× ⇐⇒ a ∈
/ m pour tout idéal maximal m.
Autrement dit \
A× = (A \ m) .
m
3 Anneaux quotients.
3.1 Construction
■ On se donne A un anneau et I un idéal de A. Le groupe additif (A/I, +) pourra être muni d’une structure de
multiplication qui rende la surjection canonique4 πI : A → A/I un morphisme d’anneaux. En effet, on considère
le produit naturel πI (a) · πI (b) = πI (ab) pour tout πI (a), πI (b) ∈ A/I. On utilisera aussi ā au lieu de π(a).
Définition 3.1 L’anneau quotient de A par I est l’ensemble A/I muni de
pour tout a, b ∈ A. Le zéro de l’anneau est πI (0) = 0 + I = I et son unité est πI (1) = 1 + I.
Signalons les caractérisations utiles suivantes :
Proposition 3.2 Soit A un anneau.
7
Les idéaux de A/I sont déterminés via
Proposition 3.3 Soit A un anneau et I un idéal de A.
1. Les idéaux de A/I sont exactement π(J) où I ⊆ J est un idéal de A. On les notes J/I !
2. Les idéaux premiers (respectivement maximaux) sont exactement π(J) où I ⊆ J est un idéal premier
(respectivement maximal) de A.
■ Autrement dit il y a une bijection entre
Exemple 3.6 Soit evi : R[X] → C le morphisme d’évaluation en i. Cherchons le noyau et l’image de evi :
Soit P ∈ ker evi , alors P (i) = 0 et en passant au conjugué P (−i) = 0. Ainsi, (X + i)(X − i)|P ; soit
X 2 +1|P . En conclusion ker f ⊆ (X 2 +1), l’inverse étant clairement vrai on obtient donc ker f = (X 2 +1).
Soit z = a + bi un complexe et P = a + bX, alors P (i) = z.
En conclusion C ≃ R[X]/(X 2 + 1) : On peut identifier i à X. C’est une définition potentielle de C.
Exemple 3.7 Dans cette exemple, on définit et on analyse la caractéristique d’un anneau. Soit A un anneau et
c : Z ∋ n 7→ n1 l’unique élément de Hom(Z, A). Alors Im(c) = Z · 1 et ker c = (n) pour certain n ⩾ 0. L’entier
n est dit la caractéristique de A : on écrit car(A) = n. En utilisant le théorème d’isomorphisme Zn ≃ Z · 1. En
particulier
Si n = 0, alors A est infini. En particulier, si A est un corps, alors A contient une copie de Q ;
Si n ̸= 0 et A est intègre, il vient que n est un entier premier. En particulier Z · 1 est un corps à n
éléments.
Dans ce cas Frob : A ∋ x 7→ xn est un morphisme d’anneaux.
8
Exemple 3.8 Dans Z[X] l’idéal est premier non maximal. En effet, Z[X]/(X) ≃ Z. De plus les (X) est
contenu dans les idéaux mp = (p, X) où p parcourt l’ensemble des nombres premiers. Les idéaux mp (penser à
une composition d’application) sont maximaux et donc n’avons pas unicité dans le théorème de Krull.
Le troisième théorème d’isomorphisme est un résultat d’un ”quotient de quotient”.
Théorème 3.9 Soit I ⊆ J deux idéaux de A. Alors
(A/I)/(J/I) ≃ A/J.
▶ Soit f le morphisme surjectif, donné par f = πJ/I ◦ πI . Un calcul immédiat montre que le noyau de cet
morphisme est exactement J.
Exemple 3.10 On considère le contexte suivant : A = Z[X], J = (p, X 2 +1) et I = (p) où p est entier premier.
On a
Z[X]/(p, X 2 + 1) ≃ Fp [X]/(X 2 + 1).
Pour ce fait, on fait la remarque : Si f ∈ Isom(A, B), I un idéal de A. Alors A/I ≃ B/f (I) via f˜ donné par
πI (a) 7→ πf (I) (f (a)).
Exercise 8 Deuxième théorème d’isomorphisme ! Soit B un sous-anneau de A et I un idéal de A, alors
B/B ∩ I ≃ (B + I)/I.
9
3.4 Complément : Groupe des automorphismes du groupe (Zn , +).
×
Proposition 3.14 Soit n ⩾ 1 un entier. Alors Aut(Zn ) ≃ (Zn ) . En particulier Aut(Zn ) est un groupe
abélien.
■ Si n = pe11 · · · peℓ ℓ , alors en utilisant le théorème des restes chinois combiné avec le fait que les inversibles d’un
produit sont exactement le produit des inversibles, on trouve
× ×
×
(Zn ) ≃ Zpe11 × · · · × Zpek .
1
×
Ainsi l’ordre de Aut(Zn ) qui l’ordre de (Zn ) , et qu’on note φ(n), l’indicatrice d’Euler vérifie
φ(n) = φ (pe11 ) · · · φ (pekk ) = pe11 − pe11 −1 · · · pekk − pkek −1 .
Où on a utiliser
Lemme 3.15 Pour tout nombre premier p et tout entier e ⩾ 1, nous avons
φ(pe ) = pe − pe−1 .
▶ Les entiers dont le PGCD avec pe différent de 1 sont les entiers divisibles par p. Ils sont exactement les entiers
de la forme mp avec 1 ⩽ mp ⩽ pe et donc 1 ⩽ m ⩽ pe−1 . Donc il y a pe−1 entiers de {1, . . . , pe−1 } divisibles
par p ; soit pe − pe−1 entiers non divisible par p. D’où le résultat.
Lemme 3.16 Soit n ⩾ 2 un entier. On a
×
(Zn ) = {ℓ̄, 1 ⩽ ℓ ⩽ 1 : gcd(ℓ, n) = 1}.
▶ On utilise le théorème de Bézout.
Si ℓ̄ est inversible, alors il existe ū tel que ℓu ≡ 1 mod n. Si, d est un diviseur (positif) commun de ℓ et
n, alors d divise 1 et donc d = 1.
Par le théorème de Bézout, il existe u, v deux entiers tels que uℓ + vn = 1. Donc ūℓ̄ = 1̄ ; i.e. ℓ̄ est
inversible.
▶ Pour prouver le résultat principal, on considère les applications Φ : f 7→ f (1̄) et Ψ : ℓ̄ 7→ fℓ̄ : x̄ 7→ ℓ̄x̄.
Exercise 9 Vérifier que φ est multiplicative ; i.e. φ(mn) = φ(m)φ(n) pour tout m, n ⩾ 1 deux entiers premiers
enter eux. En déduire que X
n= φ(d),
d|n
pour tout n ⩾ 1.
Exercise 10 Soit n ⩾ 1 un entier et x ∈ Z premier avec n. Montrer que, dans Zn , x̄n! = 1̄.
×
♣ On a x̄ ∈ (Zn ) et donc x̄φ(n) = 1̄. Mais φ(n) ⩽ n, donc φ(n)|n! et on trouve le résultat.
10
an est appelé le coefficient dominant P et on le note lc(P ) ;
a0 est appelé le terme constant ;
n est le degré de P et le note deg P . On note que deg P = max{ℓ, aℓ ̸= 0} ;
Si an = 1, on dit que P est unitaire.
On utilise deg 0 = −∞ et on note que certains auteurs ne définissent pas deg 0. Dans le même esprit on signale
les faits suivants :
deg P = 0 si et seulement si P est un polynôme constant non nul.
Pour tout P, Q ∈ A[X], on a deg(P + Q) ⩽ max (deg P, deg Q) avec égalité si deg P ̸= deg Q.
Notons que l’intégrité de l’anneau est importante : Considérer par exemple l’anneau Z4 et P = Q = 2X.
■ L’anneau des polynômes se dote d’une division euclidienne.
Théorème 4.2 Soit P, Q deux polynômes tels que lc(Q) ∈ A× . Alors il existe un unique couple (S, R) tel que
P = QS + R ;
deg(R) < deg Q.
▶ On donne une preuve algorithmique.
Unicité. Si P = QS1 + R1 = QS2 + R2 , alors Q(S1 − S2 ) = R2 − R1 . Si S1 ̸= S2 , alors le terme du plus
grand degré de Q(S2 − S1 ) est exactement
11
4.1.2 Racines (zéros)
■ On se donne A un anneau et P ∈ A[X] non nul. Une racine ou zéro de P est élément a ∈ A tel que P (a) = 0.
Nous avons
Proposition 4.5 Soit A un anneau et P un polynôme non nul. Si a est une racine de P , alors il existe
P1 ∈ A[X] tel que P = (X − a)P1 .
■ Soit A un anneau. Soit a une racine de P , donc il existe P1 tel que P = (X − a)P1 . Si P1 (a) ̸= 0, on dira que
a est une racine simple de P . Sinon, il existe P2 tel que P = (X − a)2 P2 . Si P2 (a) ̸= 0, on dit a est une racine
double de P . Sinon, on recommence ! Le processus va s’éteindre en temps fini (Le degré de (X − a)ℓ est ℓ).
Définition 4.6 Soit A un anneau et P ∈ A[X] non nul. Une racine a est de P est dite de multiplicité m ⩾ 1,
s’il existe Pm tel P = (X − a)m Pm et Pm (a) ̸= 0.
On relie la multiplicité au racine via
Proposition 4.7 Soit A intègre, P ∈ A[X] non nul et a ∈ A.
1. Si a est une racine de multiplicité m, alors P (a) = P ′ (a) = · · · = P (m−1) (a) = 0. Si de plus car(A) = 0,
alors P (m) (a) ̸= 0.
2. P (a) = P ′ (a) = · · · = P (m−1) (a) = 0 et P (m) (a) ̸= 0, alors a est une racine de multiplicité m.
Proposition 4.8 Soit A un anneau intègre et P un polynôme non nul. Soit a1 , . . . , ar le racines de P , dans
A, de multiplicité m1 , . . . , mr respectivement. Alors P se décompose d’une unique façon comme suit
(X − a1 )m1 · · · (X − ar )mr Q,
Corollaire 4.9 Dans un anneau intègre, le nombre des racines, compté avec leur multiplicité, d’un polynôme
est toujours inférieur ou égal à son degré.
Exercise 11 Soit A un anneau et P un polynôme de degré ⩽ n. On suppose que (n!)1 ∈ A× . Alors nous avons
la formule dite de Taylor
Proposition 4.11 Tout élément P de A[X1 , . . . , Xn ] s’écrit d’une façon unique comme
X
a(i1 ,...,in ) X1i1 · · · Xnin , où les a(i1 ,...,in ) ∈ A.
(i1 ,...,in ) finie
■ Lorsque tous les mônomes figurant dans P ont le même degré d (et donc deg P = d), on dira que P est
homogène de degré d.
Comme pour l’anneau des polynômes à une indéterminé, nous avons
Proposition 4.12 Si l’anneau A est intègre, alors il est de même pour A[X1 , . . . , Xn ].
12
Théorème 4.13 (Propriété universelle) Soit f ∈ Hom(A, B) et b1 , . . . , bn des éléments de B. Il existe un
unique f˜ ∈ Hom(A[X1 , . . . , Xn ], B) qui prolonge f et envoi Xi sur bi : il est donné par
X X
f˜ a(i1 ,...,in ) X1i1 · · · Xnin = f a(i1 ,...,in ) bi11 · · · binn .
où la somme est prise sur les parties I de {1, . . . , n} de cardinal égal à k. Par défaut Σ0 = 1.
13
Les polynômes de Newton.
Nm (X1 , . . . , Xn ) = X1m + · · · + Xnm .
G(Y ) = (Y − X1 ) · · · (Y − Xn ).
Théorème 4.20 Tout polynôme symétrique S de A[X1 , . . . , Xn ] s’écrit de façon unique comme
Clairement ∼ est symétrique et réflexive. Nous allons montrer que ∼ est transitive : Soit (a, s) ∼ (b, t) et
(b, t) ∼ (c, r), donc il existe u, v ∈ S tels que u(at − bs) = v(br − ct) = 0. Mais alors
14
Définition 4.21 L’ensemble S −1 A muni des lois décrits ci-dessus est appelé le localisé de A par rapport S. On
note que
0 1
0S −1 A = , 1S −1 A = .
1 1
La définition de la relation d’équivalence dans la construction de l’anneau localisé peut sembler surprenante
puisqu’elle est plus faible que l’égalité du produit at = bs. Lorsque l’anneau est intègre et 0 ∈/ S, ou plus
généralement lorsque tous les éléments de S sont simplifiables, c’est équivalent !
Exercise 14 Montrer que S −1 A est nul si et seulement si 0 ∈ S. Analyser le cas où S = sN .
Théorème 4.23 Soit A un anneau intègre et S = A∗ . Alors S −1 A est un corps appelé le corps de fraction de
A, qu’on note Frac(A). De plus A s’injecte dans Frac(A).
Corollaire 4.25 Soit A un anneau intègre et K un corps tels que A s’injecte dans K via un morphisme
d’anneaux. Alors Frac(A) s’injecte dans K.
Donnons quelques exemples.
Frac(Z) = Q.
Le localisé de A en s est l’anneau S−1 A où S = sN . La tradition est de noté As au lieu de S −1 A. Les
éléments de As sont exactement { sak , a ∈ A, k ⩾ 0}. Par exemple le localisé de Z en 10 est D.
Soit A un anneau intègre, alors le corps de fraction de A[X] est appelé le corps des fractions rationnelles
à coefficients sur A. On le note A(X).
Le résultat suivant est donné à titre d’un exercice de synthèse.
f˜ ◦ g̃ = idAs et g̃ ◦ f˜ = idA[X]/(1−sX) .
a
– Soit sk
∈ As . On a a
g̃ = g(a)g(sk )−1 = aX k .
sk
Donc a a
f˜ ◦ g̃ k = f˜ aX k = k .
s s
15
– Soit aX k ∈ A[X]/(1 − sX). On a
a
f˜ āX k = f (aX k ) = k .
s
Donc a
g̃ ◦ f˜ āX k = g̃ k = aX k .
s
En utilisant l’additivité on trouve le résultat.
2. Montrer que les idéaux premiers de S −1 A s’identifie aux idéaux premier de A ne rencontrant pas S.
2. Toute suite croissante d’idéaux (In )n⩾1 stationne : il existe N ⩾ 1, tel que In = IN pour tout n ⩾ N ;
3. Toute partie non vide d’idéaux de A possède un élément maximal pour l’inclusion.
▶ En effet,
Pour démontrer 2 à partir de 1, on remarque que I la réunion de tout les In est idéal et donc de type fini
: I = (a1 , . . . , an ). À chaque i, parcourt 1, . . . , n, on associe ni ⩾ 1 tel que ai ∈ Ini . Pour N = max ni ,
tout les ai appartient à I et donc I = IN . D’où le résultat.
L’assertion 2 implique 3 par l’utilisation du lemme de Zorn.
Démarrons de 3 et I un idéal de A. Notons I l’ensemble des idéaux J de type fini contenu de I. Clairement
I est non vide puisque (0) est un élément de I : 3 s’applique, il existe J maximal de I. Pour conclure nous
allons démontrer que J = I. Sinon, il existe a ∈ I \ J. Posons Ja = I + (a), alors Ja ∈ I : contradiction
avec la maximalité de I.
Le théorème de Transfert de Hilbert s’énonce comme suit :
Théorème 4.28 Si A est un anneau noethérien, alors A[X] l’est aussi.
Par une induction immédiate, il vient que A[X1 , . . . , Xn ] est noethérien une fois A l’est.
16