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Exercices d'hydrogéologie pour le cours de M. Dassargues.

1. Bilans :

Le Rechterbach, un affluent de l'Amblève, est une petite rivière dont le bassin


hydrographique possède une superficie d'environ 41 km². Son débit moyen annuel est légèrement
inférieur à 1m/s².

Le basson du Rechterbach s'étend à la fois sur le bord Sud-Est du massif de Stavelot et sur la
partie Nord du Synclonorium de l'Eifel. Le substratum est constitué de grès, quartzite, argilites
schistosées et phyllades.

Des données de précipitations et température sont disponibles pour la période janvier 2001 à
avril 2007 pour respectivement 5 et 4 stations situées à proximité du bassin. Grâce à la méthode des
polygones de Thiessen, les poids à attribuer à chaque station pour le calcul de précipitations et
températures moyennes pour le bassin du Rechterbach ont été calculés.

Le débit du Rechterbach à été mesuré à l'exutoire du bassin du 29 décembre 2006 au 23 mai


2007.

Des forages sont exploités dans le bassin pour alimenter la ville de St-Vith, elle même située
hors du bassin du Rechterbach. Le débit capté sur la période janvier-avril 2007 est de 187 883m³.

Questions :
– A l'aide de la formule de Thornthwaite, calculer l'eau utile pour la période 2001-2006.
– Réaliser un bilan hydrologique pour la période janvier-avril 2007.

a. Calcul de l'eau utile (jan 2001- déc 2006) .

Pour ce calcul, il a été considéré :


– Que l'état du stock au début de la série de données et maximum. Ceci est valable
puisqu'en janvier nous sommes au sortir de la période hivernale, et qu'il est généralement
considéré que celle-ci lui permet de se reconstituer. Par facilité de calcul, nous avons pris
ce maximum égal à 0, et l'état du stock est donc négatif dès que nous sommes sous le
maximum.
– Que ce stock ne possède pas de minimum (il n'est jamais vide), ou en tout cas que celui-
ci n'est jamais atteint. Nous ne disposons en effet pas de données concernant le sol. Ceci
reviens en fait à considérer que l'évapotranspiration potentielle est toujours réalisée.
Comme les précipitations sont le plus souvent supérieures à l'évapotranspiration
potentielle (figure 1), cette approximation n'a pas de gros effet sur les résultats. Ceux-ci
montrent que l'état du stock ne descend en dessous de -100mm qu'à une seule occasion.
– Le ruissellement est négligeable.
Précipitations,stock,évapotranspiration potentielle de janvier 2001 à avril 2007
300

250

200

150
Lame d'eau (mm)

100 Précipitations
ETP
stock
50

0
juillet 2001 juillet 2002 juillet 2003 juillet 2004 juillet 2005 juillet 2006
janvier 2001 janvier 2002 janvier 2003 janvier 2004 janvier 2005 janvier 2006 janvier 2007
-50

-100
Figure 1
-150

Les évaporations potentielles ont été calculées en utilisant la formule de Thornthwaite à


partir des températures moyennes pondérées par des polygones de Thiessen fournies dans le
tableau, cette formule étant la seule utilisable avec les données fournies. L'absence d'informations
concernant le facteur de correction pour l'ensoleillement nous a conduit à ne pas tenir compte de
celui-ci. Les précipitations moyennes pondérées sont également fournies, et peuvent être utilisées
directement. La méthode de Thornthwaite fournit les résultats suivants (figure 2) concernant l'eau
s'infiltrant dans la nappe, avec une infiltration totale sur la période de 3466 mm, soit 1,42.108 m³
pour l'ensemble du bassin.

250
Eau utile de janvier 2001 à avril 2007

200
lame d'eau (mm)

150

Eau utile

100

50
Figure 2
0
janvier 2001 mai 2002 septembre 2003 février 2005 juin 2006
b. Bilan Hydrologique.

Précipitations : La méthode des polygones de Thiessen permet grâce aux poids fournis pour
les précipitations de calculer des valeurs moyennes pour celles-ci. Une simple addition nous permet
ensuite de connaître la valeur totale de ces précipitations sur le bassin versant. Nous obtenons ici
366,19mm de pluie.

Evapotranspiration : Celle-ci est calculée par la formule de Thornthwaite. Les valeurs de I


sont calculées sur les douze mois précédents grâce aux série de données de 2006. Les polygones de
Thiessen sont à nouveau utilisés dans la détermination des températures moyennes. Enfin, pour les
raisons évoquées précédemment, nous avons considéré que l'évapotranspiration potentielle était
toujours réalisée. Nous obtenons une évapotranspiration totale de 107,21mm.

Flux sortant à l'exutoire : Les données de débit du Rechterbach nous permettent de calculer
qu'un total de 1,18.107 m³ d'eau ont quitté le bassin par le Rechterbach. Rapporté à la superficie du
bassin (41 km²), ceci donne une lame d'eau de 287,61 mm.

Flux pompé : 187 833 m³ ont été pompé durant la période incriminée, ce qui revient à 4,58
mm ramené à l'échelle du bassin.

Variation du stock dans le sol : Comme il ne s'agit pas ici d'un bilan annuel ou pluriannuel,
nous devons tenir compte de la variation du stock d'eau dans le sol. Calculée par la méthode de
Thornthwaite, on trouve une variation négative égale à – 47,93mm.

Variation des réserves dans le sous-sol : Plusieurs méthode s'offraient ici à nous. La méthode
classique consiste à utiliser une période de récession pour calculer le débit de base, et d'obtenir ainsi
une estimation des réserves. Toutefois, les débits doivent être pris en période d'étiage afin d'éliminer
l'effet du ruissellement, et ce n'est pas le cas au mois de janvier. Cette méthode fournit un résultat de
-12,74mm. Ce n'est pas cette valeur qui a été considérée. Une autre méthode consiste à faire le bilan
entre l'eau utile, calculée par la méthode de Thornthwaite, et le débit de sortie du Rechterbach.
Comme le ruissellement est négligé dans notre calcul de l'eau utile, il est inclus dans celle-ci, et
donc supprimé lorsqu'on effectue la soustraction. Sur la période considérée, 306,91mm se sont
infiltrés dans la nappe, on peut donc considérer que la quantité d'eau dans celle-ci a augmenté de
19,29mm. Cette valeur a été considérée comme meilleure et c'est celle-ci que nous garderons.

Au final le bilan donne 366,19 mm d'entrée d'eau et 370,77 mm de sortie, ce qui figure un
bilan net de 4,58 mm d'eau sortant du bassin. Cet écart peut provenir aussi bien d'imprécisions de
mesure que d'une entrée d'eau par le bassin hydrogéologique, et plus probablement des deux.
2. Loi de Darcy.

Un aquifère contenant une nappe captive a une épaisseur de 33m et une largeur de 4km.

Figure 3

– Quel est le débit total au travers de l'aquifère ?


– Donner une estimation du temps de transport advectif de 1 vers 2.

Débit total.

La conductivité de l'aquifère peut-être déterminée par une simple moyenne arithmétique


(pondérée par les largeurs des couches) des conductivités hydrauliques propres à chaque couche. On
obtient une valeur de 4,06.10-4 m/s. Le gradient est de 8,33.10-4, la section de l'aquifère de 1,32.105
m². De là, l'équation de Darcy nous conduit facilement à un débit de 4,46.10-2 m³/s.

Temps de transport.

Si l'on divise le débit par la section de l'aquifère, on obtient non pas la vitesse de
déplacement du fluide mais la vitesse de Darcy. Il faut multiplier cette section par la porosité
efficace afin de tenir compte de la section réellement utilisée par le fluide lors de son déplacement.
De la même manière que précédemment, celle-ci est obtenue par une moyenne pondérée des
différentes porosités. On obtient ainsi une porosité efficace moyenne de 0,043, et une vitesse de
déplacement de 7,75.10-6 m/s. Pour les 1200 mètres de l'aquifère cela équivaut à un temps de
parcours de 4 ans et 11 mois approximativement. C'est également le temps que mettrait un polluant
dissous à parcourir cette distance.
3. Essais de pompage au PP3.

Description du puits PP3 : Le puits PP3 consiste en un tubage métallique de 530 mm de


diamètre, dont l'étendue de la zone crépinée est inconnue. Le sommet du tubage se situe à la cote +
64,17m et la base de l'ouvrage à la cote + 48,91m, la hauteur du tubage au-dessus du sol étant de
0,42m. La description de la lithologie rencontrée en cours de forage fait défaut.

Procédure de l'essai de pompage : L'essai de pompage au droit du puits PP3 a consisté en


une succession de deux pompages. Le premier, à un débit moyen de 59m³/h, conduit jusqu'à
stabilisation du niveau d'eau et est suivi d'une remontée jusqu'au niveau statique initial (cette
remontée n’a pas été enregistrée). Le second, à un débit moyen de 87m³/h, conduit jusqu'à
stabilisation du niveau d'eau et est suivi d'une remontée jusqu'au niveau statique initial (cette
remontée n’a été pas enregistrée). L'évolution des niveaux d'eau des ouvrages PZ3', PR3 situé à
respectivement 46 et 85 m a été suivie tout au long de l'essai de pompage à 87m³/h (phase de
rabattement). Le niveau statique initial mesuré avant pompage dans le puits PP3 était de 4,54 m (par
rapport au sommet du tubage).

Questions :Indiquer quelles sont les courbes d’interprétation d’essais de pompage qui
pourront être dessinées et utilisées pour déterminer les paramètres hydrodynamiques de l’aquifère
Déterminer la conductivité hydraulique de l’aquifère investigué.

Détermination du type de nappe : La première étape est de déterminer si on a affaire à une


nappe libre ou captive. Il est nécessaire pour cela de tracer la courbe des débits spécifique. Comme
nous n'avons de données que pour deux débits, cette « courbe » ne présentera que deux points.
Toutefois, ainsi qu'on le voit sur le graphe suivant (Figure 4), ils permettent de voir que cette courbe
présente une certaine pente, signature d'un pompage en nappe libre.

Courbe de débits spécifique du PP3


0,03 0,03 0,04 0,04 0,04 0,04 0,04 0,05 0,05
0

0,1
Rabattement (m)

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7
Figure 4
0,8
Débits spécifique (m²/s)
Choix d'une méthode : Plusieurs méthodes s'offrent à nous et il convient de choisir la bonne.
Les données présentent un profil de régime d'abord transitoire puis permanent (Figure 5). Les
équations de Theiss dans l'approximation de Jacob pour un régime transitoire sont a écarter d'entrée
car nous ne sommes pas en nappe captive, et que les données ne permettent pas de vérifier si la
condition ∆h/h < 25% est vérifiée. Ils nous reste alors la méthode de Dupuit en nappe libre, que
nous pouvons utiliser pour plusieurs débits ( courbe caractéristique du puits) ou pour plusieurs puits
à un même débit. Étant donné que nous ne disposons que des données concernant deux débits, c'est
cette dernière méthode qui sera utilisée pour la détermination de la conductivité hydraulique du
sous-sol.

Rabattements pour les différents puits


0 200 400 600 800 1000 1200
0

0,1

0,2
Rabattement (m)

Pp3 87 m³/h
0,3
PR3
0,4 pz3
Pp3 59 m³/h
0,5
Régime
permanent
0,6

0,7 Figure 5
0,8
Temps (s)

Détermination de la conductivité hydraulique : Il convient donc de tracer la courbe H²-y² en


fonction de log(x) pour le pompage à 87 m³/h, où H est la hauteur de la nappe en l'absence de
pompage, et y la hauteur de la nappe en régime permanent à une distance de x mètres du centre du
puits (Figure 6). Les caractéristiques du puits et la hauteur relevée de l'eau en l'absence de pompage
permettent de déterminer une hauteur de nappe de 10,72 m. Les y peuvent être obtenus en
soustrayant de cette hauteur les rabattements. X est pris égal au rayon du puits pour PP3. La pente
de la droite obtenue (par régression linéaire dans ce cas-ci) est égale à – 0,73 Q / K, ce qui permet
de déterminer que K vaut 2,61.10-3 m/s.

Cône de rabattement pour un pompage à 87 m³/h


16
f(x) = -6,77x + 12,88
14 R² = 1
12

10
h²-y²
8
H²-y²

Régression linéaire
6 pour h²-y²

0
Figure 6
-0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5
log(x)

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