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Introduction

Les contes africains sont un fait de civilisation, le reflet de valeurs sociales, un mode
d’expression de la pensée, un art et une littérature. L’étude des contes peut permettre de
mieux comprendre le monde africain, sa vision de l’univers, de Dieu, de l’homme, des êtres et
des choses, de mieux apprécier sa culture et sa littérature. Voilà autant de choses qui font
l’importance d’étudier la moralité dans un conte, pour ce qui nous concerne Les Nouveaux
Contes d’Amadou Koumba de Birago Diop.

Nous avons à présenter la moralité, on devrait dire les moralités dans Les Nouveaux Contes
d’Amadou Koumba. En vérité, chaque conte véhicule une moralité, voire plusieurs moralités.
De ce fait, il est presque impossible de dire toutes les moralités sinon on risque de remplir des
pages sans les épuiser. Aussi avons-nous choisis de parcourir les moralités les plus lisibles,
mais en insistant sur quelques-unes pour mieux vous expliquer l’importance du conte dans
une société.

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Samba-de-la-nuit : Sept frères utérins, ayant sous-estimé leur cadet vont être
sauvés par les pouvoirs mystiques de ce dernier quand ils rencontrèrent d’énormes
difficultés durant leur voyage. Pour dire que la valeur d’une personne ne dépend pas
de son âge. (cela nous rappelle, cette phrase dans le Cid de Corneille, « Aux âmes
bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. »)

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INTRODUCTION :

Toute collectivité humaine doit instruire les jeunes, transmettre toute sa civilisation, sa
culture. La façon même de la transmission des contes est un facteur de cohésion du groupe.
C’est autour du feu, la famille réunie en compagnie des amis que l’on conte le soir. Cette
cohésion est renforcée par le contenu des contes qui cache (regorge) de puissantes leçons de
morale. Ainsi à l’image de Senghor et de Sadji, Birago Diop fait partie des écrivains qui
luttent pour la valorisation de la tradition orale. Et dans les nouveaux contes d’Amadou
Koumba nous découvrons cette ambiance des veillées nocturnes en Afrique noire lorsqu’on
conte.

I/Biographie et bibliographie de l’auteur

Birago Diop, né le 11 Décembre 1906 à Ouakam (Dakar) est un écrivain sénégalais qui
rendit hommage à la tradition orale de son pays en publiant des contes. Il reçut une formation
coranique et suivit simultanément les cours de l’école française. Pendant ses études de
médecine vétérinaire à Paris, il resta à l’écoute des travaux des africanistes et s’associa à la fin
des années 1930 au mouvement de la négritude qui comptait alors Césaire et Senghor. C’est à
Paris qu’il composa les Contes d’Amadou Koumba qui seront publiés en 1947, marquant dès
ce premier livre sa prédilection pour la tradition orale des griots, des conteurs populaires dont
il ne cessa jamais d’écouter la voix. Respectueux de l’oralité, il affirma un talent original
d’écrivain avec les Nouveaux Contes d’Amadou Koumba qui ont été publié en 1958 et Contes
et Lavanes qui ont été publiés en 1963. Leurres et Lueurs publié en 1960 est profondément
imprégné de la culture française et alliée à la source d’une aspiration purement africaine. Sa
carrière de diplomate après l’indépendance de son pays et son retour à son premier métier
vétérinaire à Dakar n’entravèrent pas son exploration de la littérature traditionnelle africaine
mais il déclara avoir « cesse sa plume ». Néanmoins, il publia La plume raboutée et 4 autres
volumes de mémoires de 1978 à 1989. Birago Diop décède le 25 Novembre 1989 à 82ans à
Dakar.

II/ Le contenu de l’œuvre :

Les Nouveaux Contes d’Amadou Koumba parlent de l’hospitalité, de la politesse, du


loyalisme, du culte, des ancêtres, de la compassion de la discrétion, de l’acceptation des
épreuves de la vie, de la pitié, de la solidarité sociale, de la patience, du dénouement, de la
reconnaissance, de la prévoyance… Ils condamnent par contre la violence, la jalousie, la
malhonnêteté, la gourmandise, la cupidité, en un mot les vices qui peuvent accabler l’être .Ces
contes mettent en scène des animaux, des personnes, des génies.

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Le merveilleux met l’accent sur des êtres surnaturels et sur des situations féeriques, où
le mystique et le magique sont quotidiens et banals.
Dans ces contes on retrouve un unique, irréel où se côtoient humains, animaux et choses.
La parole n'y est exclusivement un moyen d'expression pour l'homme, car il peut parler aux
animaux et ces derniers lui répondent. Dans "Liguidi-Malgam", rat-le-le petit parle à Nitjéma
et voici comment parlait Leuk-le-Lièvre à la vieille et riche Khoudia qui voulait des maris à
ses deux filles :
"Mame (grand-mère), je peux trouver un mari à chacune de tes filles et le même jour, si tu le
veux bien.
- Je t'en remercierais tout le restant de mes vieux jours, Leuk! Fit la vieille Khoudia." (p. 138)
La zoomorphisation où transformation des êtres humains en animaux est remarquable à
travers les contes. C'est le cas dans Khary-Gaye où cette dernière deviendra Tourterelle, sa
fille, euphorbe et le Python, un Prince par la magie de ce même serpent.
Voici comment se manifeste la magie dans le conte Samba-de-la-nuit, pour échapper à la
vieille femme qui "soufflait et crachait du feu", " Samba-de-la-nuit prit le pagne qu'il avait volé
à la vieille femme et l'étendit sur le Grand Fleuve. Et les eaux du Grand Fleuve s'écartèrent
et Samba-de-la-nuit et ses frères passèrent entre les grandes eaux, qui se refermaient
derrière eux" (p. 121). Tout cela fait penser à Moïse et le pharaon lorsqu'il traversa le fleuve.
Introduction
Le conte de « Samba de la Nuit » appartient au type de conte que l’on pourrait
appeler conte merveilleux. La thématique générale de ce conte se rencontre dans
plusieurs aires géographiques et avec diverses variantes. Un conte étant toujours un
enseignement, nous verrons ce que peut nous apporter l’étude de « samba de la nuit
».

I. Vie et œuvre de l’auteur


1. La vie de l’auteur
Né en décembre 1906 à Ouakam, Birago Diop fréquenta l'école coranique. Après sa
première scolarité, et ne trouvant de bourse pour poursuivre ses études, il prend le
risque d'hypothéquer sa maison familiale et se rendit à Toulouse puis à Paris où il
retrouve le groupe de L'Etudiant Noir. A son retour au bercail, il est affecté à Kaye au
Mali, ce qui lui donne l'occasion de parcourir la brousse et de faire la rencontre
d'Amadou Koumba, griot de la famille maternelle auprès de qui il recueillit beaucoup
d'histoires. Birago Diop est à la fois conteur et poète. Il est marqué par
l'enracinement dans les valeurs culturelles ancestrales. De même, les traits des
mœurs qui caractérisent ses personnages renvoient-ils à la réalité villageoise dans ce
qu'elle a à la fois de particulier et d'universel. Il mourut en 1989.
2. Les œuvres écrites
Birago DIOP a à son actif une publication très riche, surtout dans les textes oraux
tels que le conte dont le plus célèbre, Contes d'Amadou Koumba publié en 1947 qui
sera repris par Nouveaux Contes d'Amadou Koumba en 1958. En 1963 il fait
paraître Contes et Lavanes. L'Os de Mor Lam (1966), Contes d'Awa (1977)
Dans la poésie on a Leurres et Lueurs, en 1960. Et des mémoires, La plume
raboutée, A Rebrousse-temps, A Rebrousse-gens, Du Temps de ... Les yeux pour le
dire

II. Présentation générale du conte


1. Résumé
Sept frères utérins, ayant sous-estimé leur cadet vont être sauvés par les pouvoirs
mystiques de ce dernier quand ils rencontrèrent d'énormes difficultés durant leur
voyage.
2. La structure du conte
a. La situation initiale
elle est marquée par le bébé qui parle dans le ventre de sa mère « mère accouche
moi », en incitant sa maman à le mettre bas. Une naissance qu’il a lui-même
orchestré. Aussitôt né il s’est lui-même coupé le cordon ombilical et s’est baptisé :
« samba de la nuit ». Sa première préoccupation est d’accompagner ses 7 frères à leur
voyage « vers des pays lointains pour aller chercher femme »
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b. Les péripéties : (la quête)


Première séquence :

Tôt le matin les 7 frères s’en vont sans samba de la nuit. Après une longue
marche un des frères ramasse une pièce qu’il garde dans sa bourse. Plus loin en se
plaignant de la chaleur, une voix soudaine fait entendre « et que devrais-je dire, moi,
qui suis dans le gousset qui est dans la poche de ton boubou¸ ? ». Quand le frère jeta
la pièce samba apparut. Malgré les renvois il est resté caché.

Deuxième séquence

Toujours en marche, pendant plusieurs jours ; les frères entrent dans un terrain
caillouteux et l’un d’eux heurta un caillou, en se plaignant, une voix retenti du caillou
« et moi ne dois-je pas me plaindre, moi qui est reçu un si fort coup de pied ».

Troisième séquence:
après une longue marche encore pendant des jours, les frères se reposent sous un
jujubier avec de gros jujubes. Un des frères cueilli un fruit et le trouva très amère ;
quand il s’est plaint une voix est sorti du noyau « et si tu avais demandé l’autorisation
de me cueillir ? ». Quand un des frères à tenter de le renvoyer une troisième fois, les
autres frères décidèrent que samba de la nuit peut les accompagner.
L’acceptation de samba de la nuit dans le groupe ouvre le début des épreuves mais ils
auront besoins d’un bienfaiteur

Rencontre avec le bienfaiteur


Après une longue marche ensemble, les frères se trouve devant un fleuve. Pour la
traversée samba de la nuit commence à chanter aussitôt les flots réagissent jusqu’à ce
que diassigue le vieux caïman apparaisse. Il demanda a samba le but de son voyage et
ce dernier expliqua. Diassigue le vieux caïman transporta samba et ses frères sur son
dos et lui prodigua des conseils « inutiles de te dire de faire bien attention, surtout
pour ceux-ci.va tout droit ; plus loin tu trouveras ce qu’ils cherchent, mais ne ferme ni
l’œil ni l’oreille un seul instant quand trouveras ce qu’ils cherchent là où tu le
trouveras. Souviens toi aussi que le pagne, c’est la femme ! ». Après remerciement de
la part de samba pour son conseiller le Diassigue, il continua sa route.

1ére épreuve :

Une longue marche pendant des jours, enfin samba et ses 7 frères arrivent à la
demeure de la mère des 7 filles. Ils furent accueilli par une vieille femme qui leur
demanda le but de leurs visites ; quand samba précisa les conditions de leur femmes,
aussitôt, la mère appela ses 7 filles et les ordonna de préparer un diner. Prenant
compte des conseils de Diassigue samba demanda à ses frères de ne pas manger le
repas mais de creuser chacun un trou et d’y verser le manger. Il conseilla à ses frères
aussi d’échanger leur couche avec les filles. Dans le cadre de cette même méfiance,
samba ne mangea pas le repas qu’il a lui-même exigé, et au couché il refusa de dormir
pour veiller sur ses frères. Après plusieurs manigances pour échapper à la vigilance
de samba, la vieille décida de se rendre dans les 7 cases et égorgea tous ceux qui
étaient couché à gauche. Après ce sentiment de satisfaction la vieille s’endormi ; et
samba en a profité pour fuir avec ses frères en emportant le pagne noir de la vieille.

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