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Chapitre conflits
et mobilisation
sociale
THEME I – VERS
LA DISPARITION
DU CONFLIT DE
CLASSES ?
VERS UNE
MOYENNISATIO
N DE LA
SOCIETE ?
PARTIE I – LES
ANALYSES
THEORIQUES DES
CLASSES
INTRODUCTION /LES DEUX VISIONS DE LA
STRATIFICATION SELON LOUIS CHAUVEL
•
I – L’ANALYSE
MARXISTE DES
CLASSES
A – Rappel : la conception
marxiste de l’histoire
1. La lutte des classes
• Toute société est divisée en classes sociales
antagonistes
• Les esclaves et les hommes libres dans l’antiquité
• Les serfs et les seigneurs au moyen-âge
• Les prolétaires et les bourgeois sous le capitalisme
• Ces classes sociales se constituent autour de la
propriété des moyens de production, qui permet
de jouir d’un avantage décisif dans le partage des
richesses
• Toute l’histoire humaine s’explique par la lutte des
classes.
• L’idéologie intervient dans cette lutte : la classe
dominante impose son idéologie donc sa vision de
ce qui est naturel :
• L’idéologie dominante est l’idéologie de la classe
A- Rappel : la conception
marxiste de l’histoire
2. Le matérialisme
• « Ce n’est pas la conscience qui détermine la
vie mais la vie qui détermine la conscience ».
• En d’autres termes :
– L’idéologie est expliquée par les conditions
matérielles dans lesquelles les hommes
vivent.
– Elle a généralement pour effet de «
naturaliser » ces conditions matérielles en les
faisant paraître « évidentes », anhistoriques
A – La conception marxiste de
l’histoire
Rapports de production
Forces productives
Forme le fondement économique et matériel de la société sur quoi
est construite une
superstructure juridico-politique
• 1.Présentation du capitalisme
• Les rapports de production :
– Les prolétaires n’ont que leur force de travail, qu’ils doivent vendre
pour vivre
– Les capitalistes (les bourgeois) disposent des moyens de production.
Cela leur permet d’acheter la force de travail des prolétaires et de les
exploiter.
• L’exploitation :
– Les prolétaires produisent plus de valeur que ce qu’ils coûtent
– La différence est la plus-value
– Les capitalistes peuvent garder la plus value grâce au rapport de
force que leur confère la propriété des moyens de production.
• La logique de l’accumulation
– Passage du circuit marchand : M A M
– Au circuit capitaliste : A M A+
L’explication de l’exploitation dans l’analyse de
Marx
La théorie de la plus-
value
et de l’exploitation
B- Le mode de production
capitaliste
3 – Le capitalisme porte en lui les
germes de sa destruction
LE MARXISME: toute évolution politique et sociale dépend de l’évolution économique.
On peut parler de
«sociologie
compréhensive »
Le sociologue
prend en
compte le sens
que les
individus
donnent à leur Il fait au contraire de
action, leur l’éthique protestante un
valeurs. 1864 – 1920
des facteur d’essor du
capitalisme
Sociologue allemand
En quoi
consistent les
groupes
statutaires ?
En quoi cette
Serge Bosc
analyse Stratification et
diverge-t-elle transformations
du marxisme ? sociales (Nathan
1993)
En quoi cette analyse
diverge-t-elle du marxisme ?
Elle repose sur des critères objectifs : style de vie, instruction, naissance,
profession.
PARTIE III UNE
MOYENNISATION DE LA
SOCIETE ET UN
EFFONDREMENT DE LA
CONSCIENCE DE CLASSE
A - UNE REELLE
HOMOGENEISATION
Le jeune agriculteur français d'aujourd'hui n'a plus grand-chose de commun avec ses aïeux
: « C'est un producteur urbanisé qui vit à la campagne, regarde la télévision, et fait ses
comptes, comme un cadre ou comme un commerçant des villes. ( ... ) Dans le cas du
monde ouvrier, l'évolution est moins radicale mais le mode de vie ouvrier a aussi perdu de
sa spécificité. Il n'est plus possible aujourd'hui d'isoler, comme le faisait Maurice Halbwachs
dans l’entre-deux-guerres, le style de vie ouvrier et le style de vie bourgeois. La répartition
des dépenses de l'ouvrier français s'est nettement rapprochée de celle des membres des
autres catégories. Le temps libre, la voiture, l'équipement ménager, la radio et la télévision
ont contribué à son « embourgeoisement ». (…) Aujourd'hui tous bénéficient d'une
protection sociale et la bourgeoisie rentière a disparu. (…) Cette tendance à l'homogénéité
sociale est manifeste dans de multiples aspects de la vie quotidienne: la télévision parle
urbi et orbi, elle s'adresse à des masses non à des classes, les embouteillages du
dimanche soir rassemblent, si l'on peut dire, un peu tout le monde, le vêtement distingue
beaucoup moins qu'autrefois les sexes, les âges et les milieux sociaux - la casquette de
l'ouvrier s'opposait au chapeau du bourgeois, aujourd'hui le jean ignore les distinctions de
classe... Les manières sont devenues plus « démocratiques » ou plus informelles - le
sentiment d'égalité, notait Tocqueville, tend à miner le respect des formes. En France, le
tutoiement s'est étendu, Monsieur ou Madame sont des formules qui tendent à s'effacer.
(…)
Bénéton Philippe (1997), Les classes sociales, Paris, PUF, col. Que-sais-je ?, n° 341,
p. 118-120
Temps de rattrapage ___________et la
_________ des salaires _________
Rapport du Croissance annuelle temps de
salaire moyenne depuis 5 ans du rattrapage
cadres / pouvoir d’achat du salaire (années)
ouvriers ouvrier (%)
1955 3,9 4,8 29,1
1960 3,9 2,8 49,7
1965 4,0 3,5 40,0
1970 3,8 3,7 36,8
1975 3,4 3,5 35,7
1980 2,9 1,6 65,1
1985 2,7 0,3 371,9
1990 2,8 0,3 353,0
1995 2,6 0,3 316,2
1998 2,5 0,6 150,6
40
Ouvriers (dont contremaîtres)
35
30
Employés
25
20
Professions intermédiaires
15
Cadres
10
Patrons
5 Agriculteurs
Chômeurs n’ayant jamais travaillé
0
1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999
65
63
61
59
57
55
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
1
La spirale des classes sociales
On peut représenter
horizontalement
l’intensité des inégalités
et verticalement
celle des identités
collectives, c’est-
à-dire de la
conscience de
classe.
4
La spirale des classes sociales
Plus
une société se
trouve à droite,
plus elle
correspond à une
structure
inégalitaire,
5
La spirale des classes sociales
6
La spirale des classes sociales
Directionnellement, nous
avons ainsi quatre
types repérables.
7
La spirale des classes sociales
8
La spirale des classes sociales
9
La spirale des classes sociales
4/ En bas à gauche, il
s’agit plutôt
(directionnellement et à la
limite) de la situation
d’une société sans classe
: sans inégalité ni identité.
11
La spirale des classes sociales
La situation de classes en
lutte (1) est conflictuelle et
+ confronte au risque d’une
conflagration sociale,
Conscience
de
classe
_
_ Inégalités
+
12
La spirale des classes sociales
Conscience
de
classe
_
_ Inégalités
+
13
La spirale des classes sociales
_
_ Inégalités
+
14
La spirale des classes sociales
(1)
+ (2)
_ Inégalités
+
15
La spirale des classes sociales
_ Inégalités
+
16
La spirale des classes sociales
Conscience
de
classe
18
La spirale des classes sociales
Conscience
de
classe
Il est possible de partir du cas de la
France préindustrielle de 1830,
marquée par des inégalités
économiques très fortes, mais où
l’identité du prolétariat est
1830encore loin
_ d’être constituée.
_ Inégalités
+
19
La spirale des classes sociales
_ 1830
_ Inégalités
+
20
La spirale des classes sociales
+ 1950
_ 1830
_ Inégalités
+
21
La spirale des classes sociales
1970
+ 1950
1890
…les inégalités ont été
Conscience fortement régulées, sans
de que la conscience de
classe classe ne se soit
dissoute pour autant.
_ 1830
_ Inégalités
+
22
La spirale des classes sociales
1970
+ 1950
_ Inégalités
+
23
La spirale des classes sociales
1970
+ 1950
Comme Ulysse et les
siens repris par la 1890
Conscience tempête devant
de Ithaque, c’est là que
classe s’éloigne le rêve de la
et le discours
société sans classes,
inverse marque des
parce que le discours
points dans le débat
égalitariste perd de ses
public. La
1982 soutiens,
reconstitution
_ 2000
d’inégalités plus
1830
fortes est alors en
route.
_ Inégalités
+
24
La spirale des classes sociales
_ 2000
_ Inégalités
+
25
La spirale des classes
sociales
Intensité des
identités
« Victoire du prolétariat » « Classes en soi et pour soi »
F 1970
F 1950
EU 1960
F 1890
EU 1940
F 1982 EU 1920
EU 1890
F 1830
EU 1980
F 2000 EU 2000
Intensité des inégalités
Note : les points représentent la France et les Etats-Unis à différentes dates. Les positions sont
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A partir de _____ le temps de rattrapage
___________
Rapport du Croissance annuelle temps de
salaire moyenne depuis 5 ans du rattrapage
cadres / pouvoir d’achat du salaire (années)
ouvriers ouvrier (%)
1955 3,9 4,8 29,1
1960 3,9 2,8 49,7
1965 4,0 3,5 40,0
1970 3,8 3,7 36,8
1975 3,4 3,5 35,7
1980 2,9 1,6 65,1
1985 2,7 0,3 371,9
1990 2,8 0,3 353,0
1995 2,6 0,3 316,2
1998 2,5 0,6 150,6
Source: Séries longues sur les salaires, France, INSEE 1950-1999
Note : en 1955, le salaire moyen des cadres est 3,9 fois plus élevé que celui des ouvriers ;
de 1950 à 1955, le taux de croissance annuelle du pouvoir d’achat du salaire ouvrier était de
4,8 % par an ; en 1955, à ce rythme, le temps nécessaire pour rattraper le pouvoir d’achat du
salaire des cadres de 1955 est de 29,1 ans.
La spirale des classes sociales
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