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Compatibilité Electromagnétique

Master 1
Réseaux Electriques

Responsable de la matière
Pr. A. MIMOUNI

Université Ibn Khaldoun Tiaret 2017-2018


Introduction

 Les systèmes électriques et/ou électroniques ne sont pas isolés


de leur environnement. De l'énergie électromagnétique peut
donc franchir non intentionnellement leurs frontières soit pour y
pénétrer, soit pour s'en échapper. Cette énergie parasite est
appelée perturbation électromagnétique.
 Si nous nous intéressons à l'environnement électromagnétique
d'un équipement, nous pouvons distinguer les sources de
perturbations d'origine naturelle et les sources de
perturbations qui tiennent à l'activité humaine.

2
Introduction

Sources de
Perturbations Découlent de
Naturelles l’activité humaine

involontaires qui
proviennent de
-Les sources de
l'utilisation de rayonnement - Les décharges
-Foudre électromagnétique
l'électricité : lignes électrostatiques
-Rayonnements volontairement
de transport de qui impliquent le
cosmiques créées par
l'énergie, éclairage corps humain ou
fluorescent, moteurs l'homme: des matériaux
électriques, émetteurs radio, mis en
alimentations des télévision, radar, mouvement par
systèmes téléphones l'homme
électroniques, etc. portables, etc. ;

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Introduction

Un équipement électrique ou électronique peut devenir victime de


l'environnement électromagnétique dans lequel il opère. Le
fonctionnement du système est alors perturbé. Ce qui peut aller du
simple désagrément, comme le grésillement d'un récepteur radio, à la
perte de fonctionnalité momentanée ou permanente. Il est donc
indispensable de se préoccuper lors de sa conception des
perturbations électromagnétiques qu'il aura à subir et de sa capacité
à leur résister.
Parallèlement, en tant qu'émetteur non intentionnel d'énergie
électromagnétique, un système électrique ou électronique constitue
une source potentielle de perturbations.

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Introduction

La compatibilité électromagnétique (CEM) est la discipline qui a pour


objet d'étudier les problèmes de cohabitation électromagnétique. Sa
vocation est :
• D’étudier les transferts d'énergie non intentionnels entre systèmes
électriques et/ou électroniques ;
• De mettre au point des procédés permettant de limiter les
perturbations électromagnétiques émises et ainsi de satisfaire à la
réglementation en vigueur ;
• De mettre au point des procédés permettant d'accroître l'immunité
des systèmes aux parasites dans des limites faisant également l'objet
de réglementations.
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Introduction

Le champ d'action de la CEM est vaste :


• Phénomènes physiques (foudre, décharges électrostatiques,
rayonnements, courants conduits) ;
• Domaines d'application (télécommunications, équipement spatial et
militaire, contrôle commande, instrumentation, électronique de
puissance) ;
• Gamme de fréquence (de quelques Hz à quelques dizaines de GHz).
On peut donc délimiter trois principaux centres d'étude :
• Les sources de perturbation ;
• Leur mode de couplage et de propagation ;
• Les effets des perturbations sur les "victimes", qui correspondent au
concept de susceptibilité électromagnétique.
Des normes existent concernant chacun des ces trois points.
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Historique
C'est lors des toutes premières applications de l'électricité qu'on s'est aperçu de l'existence de
phénomènes perturbateurs.
1850: Les premiers télégraphes ont déjà dû faire face à des problèmes de diaphonie.
1910: Lors de l'électrification des chemins de fer, les premières interférences entre les lignes de
transport d'énergie et celles de télécommunications sont apparues.
1920: Les premières transmissions de radio ont fait apparaître le caractère perturbateur de
nombreux appareils électriques, qu'il a donc fallu déparasiter.
Des organismes internationaux ont été fondés pour mettre au point des valeurs limites de
perturbations : c'est notamment le cas du Comité International Spécial des Perturbations
Radioélectriques (CISPR).
Durant la seconde guerre mondiale sont apparues les techniques électroniques de réglage et
de contrôle des installations de puissance, où les risques de perturbation sont importants.
L'utilisation d'appareils électroniques (radio, navigation, radar) s'est également accélérée,
beaucoup de cas d'interférences entre radios et systèmes de navigation aérienne sont
apparus. Le CISPR a repris ses activités après la fin de la deuxième guerre mondiale en
produisant plusieurs publications présentant des techniques de mesure des perturbations, et
recommandant des valeurs limites d'émissions.
7
Historique

L'augmentation la plus significative


des problèmes d'interférences est
apparue avec l'apparition de la
microélectronique. L'énergie
requise pour la destruction d'un
élément, qui était de l'ordre du
millijoule pour les tubes
électroniques et les relais, a
brusquement baissé de plusieurs
ordres de grandeurs pour les
circuits intégrés
Évolution du seuil d'énergie de destruction des composantes
électroniques les plus sensibles

8
Historique
En 1979, l’American Federal Communications Commission (FCC) a publié des normes
limitant les émissions électromagnétiques de tous les appareils électroniques. Les valeurs
limites définies par la FCC correspondent dans l'ensemble à celles recommandées par le
CISPR. Dans les années 1980, plusieurs pays notamment l'Allemagne, avaient mis en place
des réglementations contraignantes avec l'application des normes spécifiques sur la
compatibilité électromagnétique.
L’évolution de la réglementation actuelle a été marquée par les étapes suivantes :
3 mai 1989 : Le Conseil des Communautés Européennes émet la directive 89/336/CEE qui constitue
l’un des premiers fondements de la réglementation. Chaque état membre devait entreprendre la
transposition du texte dans sa législation nationale.
Toutes les installations impliquant des composants électriques et/ou électroniques doivent « être
construits de telle sorte que :
a) les perturbations électromagnétiques générées soient limitées à un niveau permettant aux appareils
de radio et de télécommunication et aux autres appareils de fonctionner conformément à leur
destination ;
b) les appareils aient un niveau adéquat d’immunité intrinsèque contre les perturbations
électromagnétiques, leur permettant de fonctionner conformément à leur destination. »
Les niveaux et recommandations pour la CEM sont donnés par une série de normes.
9
Historique
Les appareils déclarés conformes aux exigences de la directive peuvent recevoir la marque CE
et être mis sur le marché après qu’une déclaration CE de conformité ait été faite et reste à la
disposition de l’autorité compétente pendant dix ans suivant la mise sur le marché des appareils.

28 avril 1992 : La directive 92/31/CEE fixe la date d’application obligatoire de la réglementation


CEM au 1er janvier 1996.
22 juillet 1993 : La directive 93/68/CEE définit le marquage CE proprement dit
1er janvier 1996 : Entrée en vigueur du caractère obligatoire de la réglementation, spécifiant des
normes CEM d'émission et d'immunité.

Cette directive a été adoptée avec un double objectif :


(1) favoriser les échanges commerciaux en évitant les protectionnismes créés par des
réglementations disparates,
(2) imposer un code de bonne conduite dans la gestion de l'environnement
électromagnétique.

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Définitions
Compatibilité ElectroMagnétique, CEM (abréviation) (VEI 161-01-07)
Aptitude d’un appareil ou d’un système à fonctionner dans son environnement
électromagnétique, de façon satisfaisante et sans produire lui-même des perturbations
électromagnétiques intolérables pour tout ce qui se trouve dans cet environnement.
Perturbation (électromagnétique) (VEI 161-01-05)
Phénomène électromagnétique susceptible de créer des troubles de fonctionnement d’un
dispositif, d’un appareil ou d’un système, ou d’affecter défavorablement la matière vivante ou
inerte.
Note : une perturbation électromagnétique peut être un bruit, un signal non désiré ou une
modification du milieu de propagation lui-même.
Niveau de compatibilité (électromagnétique) (VEI 161-03-10)
Niveau maximal spécifié de perturbations électromagnétiques auquel on peut s’attendre que soit
soumis un dispositif, appareil ou système fonctionnant dans des conditions particulières.
Note : en pratique le niveau de compatibilité électromagnétique n’est pas un niveau maximal
absolu mais peut être dépassé avec une faible probabilité.

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Définitions
Niveau de perturbation (non défini dans le VEI 161)
Valeur d’une perturbation électromagnétique de forme donnée, mesurée dans des conditions
spécifiées.
Limite de perturbation (VEI 161-03-08)
Niveau maximal, admissible des perturbations électromagnétiques mesuré dans des conditions
spécifiées.
Niveau d’immunité (VEI 161-03-14)
Niveau maximal d’une perturbation électromagnétique de forme donnée agissant sur un
dispositif, appareil ou système particulier, pour lequel celui-ci demeure capable de fonctionner
avec la qualité voulue.
Susceptibilité (électromagnétique) (VEI 161-01-21)
Inaptitude d’un dispositif, d’un appareil ou d’un système à fonctionner sans dégradation de
qualité en présence d’une perturbation électromagnétique

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Définitions
%

100%
Marge de compatibilité

Probabilité d’être gêné


Probabilité de générer
par ce niveau de
ce niveau de
niveau de perturbation
perturbation
Marge d'émission
Echelle logarithmique
Marge d'immunité

perturbation (db)
Limite d’immunité
Limite d’émission
Niveau de compatibilité

Positionnement des niveaux en Compatibilité électromagnétique (A)

13
Définitions

Positionnement des niveaux en Compatibilité électromagnétique (B)

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Définitions

La compatibilité électromagnétique (CEM) est donc un domaine dont le but est de


rendre compatible le fonctionnement d'un système électrique/électronique sensible dans
un environnement électromagnétique perturbé.
Un système « électromagnétiquement compatible ».respecte 3 critères :
•Il ne produit aucune interférence avec d'autres systèmes
•Il n'est pas susceptible aux émissions d'autres systèmes
•Il ne produit aucune interférence avec lui-même.

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Décomposition d’un problème de CEM
La compatibilité électromagnétique, selon ses « principes fondamentaux » s'analyse en termes
d'émission (ne pas perturber l'environnement) et d'immunité (ne pas être perturbé). Les deux
aspects se produisent à la fois en conduction (courants et tensions parasites) et en rayonnement
(champs électriques, magnétiques, ou électromagnétiques). Par conséquent, dans un problème
de CEM, on trouvera trois éléments: une source de perturbation (par exemple l'équipement lui-
même dans le cas d'un problème d'émission, ou son environnement dans le cas de l'immunité),
un moyen de couplage (par exemple par conduction, par rayonnement, par diaphonie,..), et une
victime des perturbations ainsi couplées (par exemple l'équipement lui-même dans le cas d'un
problème d'immunité).

Source de Milieu de couplage


Système victime
perturbations Rayonnement/conduction

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Comment réduire l'effet de la perturbation électromagnétique sur la victime?

Source de Milieu de couplage


Système victime
perturbations Rayonnement/conduction

Pour avoir « compatibilité », il faut


• Atteindre un niveau d'émission correct
• Atteindre un niveau d'immunité élevé¨.

Tant par respect des normes de CEM, que sur le plan technique et économique, il est donc
devenu important de prendre en considération les problèmes de CEM dès la phase de
conception et de développement de nouveaux produits afin de se prémunir contre d'éventuels
accidents liés à un mauvais fonctionnement. Cette étape passe naturellement par la
compréhension des phénomènes physiques qui entrent en jeu. On parle d'interférence lorsque
l'énergie transmise dépasse un niveau critique qui entrave le bon fonctionnement du 'récepteur'.

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Problèmes de base en CEM
Le transfert de l'énergie électromagnétique peut être schématisé en quatre catégories:

a) émission par rayonnement b) émission conduite


Composant
Perturbateur

c) Susceptibilité au rayonnement d) Susceptibilité conduite

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Problèmes de base en CEM

Les câbles d’alimentation et d’interconnexion ont le potentiel d’émettre ou de capter l’énergie


électromagnétique. Les signaux perturbateurs peuvent également passer directement entre
différentes parties du système par conduction directe.

Des émissions électromagnétiques peuvent être également engendrées par une composante
électronique dans une enceinte nonmétallique (Fig. a).

Les problèmes d’émission ou de susceptibilité interviennent également lorsque les signaux


perturbateurs circulent par conduction le long des conducteurs (Figs. b et d). Pour bloquer la
transmission de ce type de perturbations, on utilise généralement des filtres.

Il est enfin important de réaliser que les problèmes d’interférences vont au-delà des schémas de
la Fig. précédente et souvent on est en présence d’au moins deux des quatre catégories
illustrées.

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Autre Classification des sources de
perturbations

Sources de perturbations EM permanentes et transitoires

Sources permanentes (fréquence fixe) Sources transitoires (large de bande de fréquence)


•Emetteurs radio •La foudre
•Radars •Défauts dans les lignes d'énergie
•Bruits des moteurs électriques •Interruption de courant (disjoncteurs)
•Communications fixes et mobiles •Décharge électrostatique
•Ordinateurs, écrans, imprimantes •Etc.
•Redresseurs
•Etc.

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Fréquences et niveaux de bruit associés aux différentes sources de perturbations
typiques

Type de source Commentaires


Transitoires de type double-exponentielle, temps de montée de
l'ordre de 1 ms, durée de quelques dizaines de ms, amplitude
Réseau électrique
d'environ 10 kV. Formes d'onde oscillatoires 100 kHz. Creux de tension
(jusqu'à une durée de 100 ms) Harmoniques jusqu'à environ 2 kHz Etc.
Appareils de coupure du Transitoires rapides
courant (temps de montée quelques ns, amplitude de quelques kV)
Décharge
Temps de montée de 1 à 10 ns
électrostatique

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Intervention CEM
Pour quel produit et à quel moment faut-il tenir compte des problèmes de compatibilité ?

- Pour tout produit :


•qui risque de se trouver dans un environnement perturbé.
•qui est particulièrement sensible.
- Au moment de la conception du produit.
Phase de
Phase de Phase de
conception
test production
On estime que si la CEM est prise en
considération :
•à la conception => coût majoré de 5%.
•après la construction du prototype => Moyen
techniques
coût majoré de 50%.
•quand le produit est sur le marché =>
coût majoré de 100%.

Développement du produit Echelle du temps


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Exemple : Essai d'immunité dans une chambre semi-anéchoïque

Moyens d'action contre les problèmes d'interférences


Blindage, mise à la terre, filtrage, isolation, conception du câblage,… etc.

23
Décibels
Les grandeurs utilisées en CEM sont souvent exprimées en quantité logarithmique dB (décibel). Ceci est dû
d'une part au fait que les calculs deviennent plus simples. D'autre part, dans les problèmes d'interférences,
il est souvent nécessaire de comparer des signaux de très grande et de très faible amplitudes. Le rapport des
amplitudes se transforme alors en leur différence en dB.
Le dB représente un rapport logarithmique de deux valeurs. Il est donc sans unité.
Initialement, le dB a été utilisé pour exprimer le rapport de deux puissances P1 et P2 :

où U1 et U2 sont les tensions associées aux puissances P1 et P2, déterminées aux bornes de la même résistance
R.
Si le rapport se réfère à une valeur spécifique de référence, par exemple U2 = 1 V, on dit alors que la
tension est exprimée en dBV :

Exemple numérique : U1 = 120 dBV  U1 = 106 V= 1 V

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Décibels

Les valeurs de références communes dans la CEM :

Grandeur unité Valeur de référence


Tension dBV V
Courant dBA A
Puissance dBmW mW
Champ E dBV/m V/m
Champ H dBA/m A/m

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II. La source de perturbations

La connaissance, ou plus exactement l’identification et la mesure, des sources est


indispensable car elle permet d’arrêter le choix des solutions à mettre en œuvre pour :
•limiter leur perturbation,
•éviter les couplages (écarter deux éléments difficilement compatibles par exemple),
•et insensibiliser les victimes potentielles (utiliser des blindages par exemple).

Principales causes de perturbations


Tout appareil qui émet une perturbation électromagnétique, par conduction ou par
rayonnement, est qualifié de source. Parmi les principales causes de perturbations, il faut
relever : la distribution d’énergie électrique, les ondes hertziennes, les décharges
électrostatiques et la foudre.
26
II. La source de perturbations
•Dans la distribution d’énergie électrique un grand nombre de perturbations proviennent de
manœuvres de fermeture et d’ouverture des circuits :
- En basse tension, les ouvertures des circuits inductifs comme les bobines de
contacteurs, les moteurs, les électrovannes… produisent aux bornes des bobines des
surtensions très élevées et riches en hautes fréquences (quelques kV et des
dizaines, voire centaines de MHz),
-En moyenne et haute tension l’ouverture et la fermeture des sectionneurs
provoquent l’apparition d’ondes à front très raide (quelques nanosecondes).

27
II. La source de perturbations
•Les ondes hertziennes provenant des systèmes de télésurveillance, de télécommande,
radio communication, télévision, talkie-walkie…, sont, pour certains équipements
électroniques, des sources de perturbation de l’ordre de quelques volts par mètre. Tous
ces émetteurs sont de nos jours de plus en plus utilisés et conduisent à durcir (protéger)
ces équipements.
•Enfin, l’homme peut se charger électrostatiquement ; par exemple en marchant sur la
moquette. Par temps froid et sec, son corps peut atteindre un potentiel supérieur à 25 kV !
Tout contact avec un équipement électronique provoque alors une décharge électrique qui
peut pénétrer dans l’appareil par conduction et par rayonnement, et dont le temps de
montée très court (quelques nanosecondes) est très perturbateur.

28
II. La source de perturbations
Principales caractéristiques de ces perturbations

•le spectre,
•la forme d’onde, ou le temps de montée,
•l’amplitude,
•l’énergie.

1. Le spectre, ou bande de fréquences couverte par les perturbations peut être très étroit,
cas des radiotéléphones, ou au contraire large, four à arc par exemple. Les perturbations
impulsionnelles ont en particulier un spectre très large, pouvant aller jusqu’à la centaine de
MHz

29
II. La source de perturbations

Exemple de caractéristiques spectrales de perturbations.

30
II. La source de perturbations

Les perturbations impulsionnelles ayant essentiellement pour source :


•des décharges électrostatiques,
•le fonctionnement d’appareillage tels que relais, sectionneurs, contacteurs, interrupteurs et
disjoncteurs, en BT et en MT/HT,
•et enfin dans un domaine plus « spécifique » les Impulsions ElectroMagnétiques Nucléaires
(I.E.M.N.).
Les couplages étant directement fonction de la fréquence, la représentation fréquentielle des
perturbations électromagnétiques est couramment utilisée en CEM.

31
II. La source de perturbations
2. La forme d’onde est caractéristique de l’allure temporelle de la perturbation,
sinusoïdale amortie ou bi-exponentielle par exemple. Elle s’exprime sous la forme d’un
temps de montée tm, d’une fréquence équivalente à ce temps de montée (0,35/tm), ou
simplement de la fréquence de la perturbation si elle est à bande étroite, ou enfin sous la
forme d’une longueur d’onde λ qui se ramène à la fréquence f par la relation λ = c/f où c
est la célérité de la lumière (3.108 m.s-1).

3. L’amplitude est la valeur maximale atteinte par le signal, tension (volt), champ
électrique (volt/mètre),….
4. L’énergie de la perturbation est l’intégrale de sa puissance sur toute la durée de cette
perturbation (Joule).
32
III. Le couplage

Par couplage il faut comprendre liaison, passage ou transmission des perturbations


électromagnétiques de la source vers la victime.
Le couplage est caractérisé par un coefficient kf dit de couplage, exprimé en dB, pouvant
être défini comme l’efficacité de transmission d’une perturbation de la source à la victime
potentielle (k = 20 log A reçue/A émise, avec A amplitude de la perturbation).
Définir ce coefficient est important dans la connaissance de la CEM, car plus il est faible
(plus sa valeur absolue en décibel est importante), plus la perturbation effectivement reçue
par la victime potentielle est faible, et meilleure est la CEM.

33
III. Le couplage

Trois modes de couplage sont classiquement distingués :


•le couplage champ à câble, en mode commun ou différentiel,
•le couplage par impédance commune,
•le couplage câble à câble en mode différentiel ou diaphonie.

1. Le couplage champ à câble, en mode commun ou différentiel

Un champ électromagnétique peut se coupler sur toute structure filaire, donc tout câble, et
générer sur ces structures des tensions soit en mode commun (par rapport à la masse),
soit en mode différentiel (entre fils), soit et d’ailleurs plus généralement les deux. Ces
couplages sont appelés champ à câble.

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III. Le couplage
Les couplages en mode commun sont ceux qui
mettent en œuvre des perturbations de type
tension ou courant de mode commun. Une tension
conduite de mode commun (VMC) est une
tension qui s’applique à l’ensemble des
conducteurs actifs. Elle est référencée par rapport
à la masse ou par rapport à la terre (cas habituel
en électrotechnique). Un courant de mode
commun (IMC) est un courant qui parcourt tous
les conducteurs actifs dans le même sens. Le Exemple de tension et courant de mode commun entre deux relais

courant induit par un choc de foudre sur une ligne


35 BT est un courant de mode commun.
III. Le couplage

Les couplages de mode différentiel concernent des tensions ou courants au sens


classique du terme, par exemple entre les deux phases d’un disjoncteur ou entre les deux
fils qui amènent un signal de mesure. Les équations qui régissent le couplage entre un
champ électromagnétique d’impédance d’onde quelconque et une structure filaire, qui peut
elle aussi être quelconque, sont très complexes. Dans la plupart des cas, elles ne peuvent
être résolues ni analytiquement, ni même numériquement. Cependant l’un de ces
couplages, simple et des plus fréquents, peut s’exprimer de manière analytique, il s’agit du
couplage entre la composante magnétique d’un champ électromagnétique et une boucle
de surface S formée par des conducteurs (figure suivante).
La composante magnétique H du champ induit en série dans la boucle une tension égale à
e = µ0 S dH/dt, avec µ0 = la perméabilité du vide (4 π10-7 H/m).
36
III. Le couplage

Exemple de couplage champ à câble de mode différentiel.

37
III. Le couplage
2. Le couplage par impédance commune

Le couplage par impédance commune résulte de la présence d’une impédance commune


à deux ou plusieurs circuits.

Cette impédance commune peut être :


la liaison de masse,
le réseau de terre,
le réseau de distribution d’énergie,
le conducteur de retour de plusieurs signaux dans une même liaison, etc.

38
III. Le couplage

Fig. III.3 : les mesures effectuées par l'amplificateur opérationnel seront erronées car un courant perturbateur
dans le circuit A (d'alimentation) suffit pour créer dans le circuit B (de mesure) des tensions perturbatrices.

39
III. Le couplage
Un courant perturbateur dans un circuit A de
l’ordre de la dizaine de mA suffit pour créer
dans un circuit B des tensions perturbatrices de
plusieurs volts. Le circuit de mesure devrait
avoir pour référence le point M et non le point
A. Ceci peut assurément être gênant avec des
électroniques à circuits intégrés travaillant sous
des tensions du même ordre de grandeur.
Dans cet exemple, l’impédance commune peut
être les quelques mètres d’un câble commun
aux deux circuits A et B.
La perturbation a alors une valeur Uc, telle que
Uc = Ia Zc, avec : Fig. III.4 : schéma d'impédance commune
Ia : courant perturbateur,
Zc : impédance commune (fig. III.4).

40
III. Le couplage
La valeur de l’impédance commune est généralement extrêmement faible en basse fréquence. Mais
il est important ici de considérer la valeur de cette même impédance aux fréquences caractéristiques
des phénomènes perturbateurs décrits précédemment. Et la valeur de cette impédance prend alors
des valeurs beaucoup plus importantes.

3. Le couplage câble à câble en mode différentiel ou diaphonie


La diaphonie est un mode de couplage qui se rapproche du couplage champ à câble. Et, selon
qu’elle a pour origine une variation de tension ou une variation de courant, elle est nommée
diaphonie capacitive ou diaphonie inductive.

41
III. Le couplage

Une variation brusque de tension entre un fil et


un plan de masse ou entre deux fils (fig. III.5)
génère un champ qui peut être à faible distance,
moyennant certaines approximations, considéré
comme principalement électrique. Ce champ
peut se coupler dans une autre structure filaire
qui lui est parallèle. C’est la diaphonie
capacitive.

42
III. Le couplage

De la même manière, une variation de


courant dans un fil ou câble génère un
champ électromagnétique qui, moyennant
les mêmes approximations, peut être
considéré comme purement magnétique.
Ce champ peut alors se coupler dans une
paire et induit une tension perturbatrice.
C’est la diaphonie inductive (fig. III.6).

43
III. Le couplage

En fait, diaphonie capacitive et diaphonie inductive interviennent dès que des


conducteurs ont un cheminement parallèle et proche. Elles sont donc susceptibles de
s’appliquer dans tout chemin de câbles, et tout particulièrement entre les câbles de
puissance véhiculant en mode différentiel des perturbations HF et les paires de fils d’un
réseau véhiculant des signaux numériques. De plus, elles sont d’autant plus efficaces que
la longueur des fils circulant parallèlement est grande, que l’écartement des fils ou paires
est faible, et que la fréquence des phénomènes est élevée.
Dans la réalité, les couplages capacitifs et inductifs de ce type sont considérablement
réduits par l’utilisation de paires torsadées, voire blindées.
44
IV. La victime

La victime, dans la trilogie source/couplage/ victime, représente tout matériel susceptible d’être
perturbé. Il s’agit généralement d’un équipement comprenant une partie électronique, qui présente
un dysfonctionnement dû à la présence de perturbations électromagnétiques généralement d'origine
extérieure à l'équipement.

IV.1 Les défauts de fonctionnement


Ils sont classés en quatre types :
1.permanent et mesurable,
2.aléatoire non répétitif survenant lors de l’apparition des perturbations,
3.aléatoire non répétitif persistant après l’apparition des perturbations,
4.défaut permanent subi par l’équipement (destruction de composant(s)).
Ces quatre types sont caractéristiques de la durabilité d’un défaut, mais ils ne caractérisent pas sa
gravité. Certains défauts peuvent être temporairement acceptés, telle une perte momentanée
d’affichage ; d’autres sont inacceptables : appareillage de sécurité ne remplissant plus sa fonction.

45
IV. La victime
IV.2 Des solutions
De nombreuses dispositions constructives permettent d’avoir à coûts réduits des matériels
présentant une bonne tenue aux perturbations électromagnétiques. Ces précautions concernent :
•la conception des circuits imprimés (leur découpage fonctionnel, leur tracé, leur connectique),
•le choix des composants électroniques,
•la réalisation des enveloppes,
•l’interconnexion des masses,
•le câblage.
Ces choix concernent de nombreux intervenants, ils doivent donc être faits au stade de l’étude pour
éviter des surcoûts toujours importants en cas de modifications en fin de conception, voire après la
mise sur le marché.
La mise en œuvre de toutes ces précautions demande un savoir-faire qui dépasse les actions de
filtrage et de blindage.

46
Conception des circuits imprimés
Lors du dessin des cartes, un certain nombre de règles sont à respecter. Ces règles
concernent le découpage fonctionnel des cartes et le tracé des pistes. Tout d’abord à
l’implantation, il est déjà possible de réduire les couplages entre composants dus à leur
proximité ; par exemple le regroupement des circuits par type : numérique - analogique -
puissance, en fonction de leur susceptibilité réduit leurs interférences. D'autre part le
tracé des pistes (routage) sur un circuit imprimé a une incidence importante sur la
susceptibilité d’une carte : le même schéma électrique, implanté de différentes manières
aura une immunité aux perturbations pouvant varier d’un facteur un à plusieurs dizaines.
Par exemple un tracé des circuits à l’anglaise (fig. IV.1) en retirant le minimum de cuivre
réduit leur rayonnement et leur sensibilité.
47
Conception des circuits imprimés

Fig. IV.1 : le tracé des circuits peut réduire la susceptibilité d'une carte : soit par minimisation des impédances
(tracé à l'anglaise), soit par réduction des couplages dus au champ électromagnétique (tracé avec plan de
masse).

48
Choix des composants électroniques

De nombreux composants permettent d’assurer une protection efficace contre les


perturbations conduites. Le choix de ces composants est guidé par la puissance des
circuits à protéger (alimentation, contrôle-commande,…), et en fonction du type de
perturbations. Ainsi, contre les perturbations de mode commun sur un circuit de
puissance, un transformateur sera utilisé si elles sont de basses fréquences (< 1 kHz), et
un filtre sera préféré pour les hautes fréquences.
Le tableau ci dessous donne, à titre d’exemple, une liste de composants de protection.
Tous ne sont pas équivalents : un filtre ne protège pas des surtensions, et un
parasurtenseur n’élimine pas les perturbations HF.

49
Choix des composants électroniques

50
Réalisation des enveloppes

La réalisation d’une enveloppe conductrice (blindage) autour des équipements sensibles


est un moyen de les protéger contre les champs électromagnétiques.
Pour une bonne efficacité, l'épaisseur du matériau conducteur utilisé doit dépasser la
valeur de son épaisseur de peau aux fréquences perturbatrices considérées (fig. IV.2).
Face à une perturbation, très haute fréquence ou à un champ électrique, un vernis
conducteur peut être utilisé avec efficacité. Mais seule une enveloppe en matériaux à
forte perméabilité permet d'arrêter les champs magnétiques en BF.

51
Fig. IV.2 : phénomène écran d'une enveloppe métallique.

52
L'interconnexion des masses
Dans ce domaine, la continuité électrique entre les différentes parties du boîtier est
extrêmement importante. Leur connexion doit être réalisée avec soin, par exemple en
protégeant leurs zones de contact de tout dépôt de peinture, mais aussi en utilisant des
tresses larges et courtes (recherche d’une réduction maximale de leur impédance).
Le câblage
De même, le blindage des câbles, parfois appelé écran (cf. vocabulaire des câbliers), est
une extension de l’enveloppe conductrice réalisée autour de l’équipement sensible. Il est
donc relié à celle-ci au plus court, et si possible sur toute sa circonférence pour une
protection contre des perturbations de fréquences élevées.
53
La prise en compte de toutes ces règles de conception et de réalisation permet au produit
ou au système d’avoir une immunité aux perturbations électromagnétiques suffisante
compte tenu du milieu dans lequel il est placé.
Cependant, cette immunité ne peut être validée qu’expérimentalement par des mesures
qui permettent alors de quantifier l’efficacité des différentes solutions.

54
DISPOSITIFS DE MESURE DES PERTURBATIONS

Les dispositifs de mesure des perturbations conduites à haute fréquence:


1. le Réseau Stabilisé d'Impédance de Ligne (RSIL),
2. les capteurs de courant passif basés sur le principe du transformateur de courant.
Les dispositifs de mesure des perturbations rayonnées:
- divers types d'antennes destinées aux mesures en champ proche ou lointain.

55
Mesures des perturbations conduites

Pour les fréquences :150kHz à 30MHz :


Les mesures doivent être effectuées en connectant l'appareil sous test à un RSIL

Pour les fréquences de 30MHz à 300MHz :


On utilise une pince absorbante

56
1. Le RSIL

Le RSIL s'apparente à un filtre qui est inséré entre le dispositif sous test et le réseau fournissant
l'énergie.
Rôle:
- La mesure
- Il doit isoler le réseau de l'équipement sous test.
A la fréquence du réseau, le RSIL présente une chute de tension sortie/entrée inférieure à 5% de la
tension nominale lorsqu'il est parcouru par le courant nominal. Enfin, il doit présenter une
impédance de fermeture constante vis-à-vis des perturbations à haute fréquence émises par le
dispositif sous test. Cette impédance est normalisée par le CISPR. La norme définit les limites de
variation de cette impédance, mesurée entre une borne de sortie et la terre dans la gamme de
fréquence 10kHz-100MHz.
57
Impédance du RSIL
58
Schéma de principe d'un RSIL monophasé

59
Principe de la mesure des perturbations

60
Principe de la mesure

Le RSIL permet d'effectuer une mesure combinée des perturbations de mode commun et de mode
différentiel. Pour bien comprendre le principe de fonctionnement du RSIL, nous pouvons nous
intéresser au schéma simplifié de la Figure ci-dessous valable pour des fréquences des signaux
perturbateurs supérieures à 1MHz.
Les perturbations conduites générées par le
système sous test sont caractérisées par les
tensions vRSIL1 et vRSIL2.
Les relations liant ces tensions aux courants imd
et imc sont données ci-dessous :

61
2. La pince absorbante

Au-dessus de 30MHz, l'énergie perturbatrice se propage par rayonnement vers l'installation


réceptrice perturbée.
L'expérience a montré que l'énergie perturbatrice était surtout rayonnée par la portion de la ligne
voisine de l'appareil considéré.
Le pouvoir perturbateur d'un tel appareil est la puissance qu'il pourrait fournir à son cordon
d'alimentation.
Cette puissance est sensiblement égale à celle qui est fournie par l'appareil à un dispositif absorbant
placé autour de ce cordon à l'endroit où cette puissance est à son maximum.
Cet équipement doit être conforme à la Publication 14 du CISPR et est utilisé pour la mesure des
perturbations générées par les équipements électroménagers et les outils portatifs (norme
européenne EN55014).
62
Principe de la méthode

Le cordon d'alimentation du perturbateur est connecté directement à la prise du réseau. La pince


absorbante vient se placer autour de ce cordon d'alimentation. Il s'agit d'un transformateur de
courant entourant le cordon secteur. Il donne une indication de la somme vectorielle des courants
circulant dans ce dernier. Le secondaire du transformateur est constitué d'une spire de fil blindé.

La position de ce dispositif doit être réglée à chaque fréquence d'essai en le faisant glisser sur le
cordon d'alimentation secteur pour obtenir le maximum en sortie de mesure.
63
3. Les capteurs de courant

Les capteurs de courant utilisés en métrologie doivent posséder une bande passante très large, du
continu à la centaine de MHz, être capable de mesurer des courant élevés (jusqu'à quelques kA) et
être insensibles aux agressions électromagnétiques délivrées par le convertisseur testé. Ils sont
également utilisés pour la mesure CEM des courants conduits.

64
Mesure des perturbations rayonnées ; Antennes

Les antennes sont employées pour les mesures en champs proches, c'est à dire pour une distance

ou lointain

( λ est la longueur d'onde du signal perturbateur). Dans ce dernier cas, on considère que les ondes
sont planes. L'impédance d'onde définie par le rapport E/H est constante et vaut 377 . Il suffit
donc de mesurer une des deux composantes du champ électromagnétique. Les antennes pour les
mesures en champ lointain sont caractérisées par :

•le diagramme de rayonnement : c'est la mesure de l'intensité du champ E émis en fonction de


deux angles définissant les coordonnées sphériques de l'espace.
65
•le gain G, il est défini relativement à une antenne isotrope rayonnant la même puissance :
G = densité de puissance maximale rayonnée dans une direction spécifique/densité de puissance
maximale rayonnées de façon uniforme dans toutes les directions de l'espace
Le gain d'une antenne est variable avec la fréquence, la connaissance de cette caractéristique doit
être établie par gamme de fréquence.
•le facteur d'antenne Fa. C'est le rapport entre le champ E et la tension U mesurée aux bornes de
l'antenne, il varie également avec la fréquence. Il est établit à une distance précisément définie et est
généralement exprimé en dB :

La nature des antennes est adaptée à la bande de fréquence et à la nature du champ que l'on veut
mesurer. Ses caractéristiques doivent être aussi constantes que possible dans la bande de fréquence
66 considérée.
Bande A (10kHz-150kHz),
champ H : les observations montrent que c'est le champ magnétique qui est responsable des
perturbations. L'antenne est de type boucle dans un cadre blindé électriquement, elle doit s'inscrire
dans un carré de 0.6m.
Bande B (150kHz-30MHz),
champ H : on utilise le même dispositif qu'en bande A
Champ E : on utilise une antenne verticale de 1m pour une distance de mesure d<10m.

67
Bande C (30-300MHz), Bande D (300MHz-1000MHz)

68
LES NORMES

Deux principales catégories de normes existent : celles qui définissent les niveaux tolérés
d'émission conduite ou rayonnée, et celles qui définissent la susceptibilité
électromagnétique d'un équipement, à savoir sa tolérance aux agressions
électromagnétiques.

L'objectif principal des normes est de caractériser aussi précisément que possible
l'environnement de mesure en conduit et en rayonné (mesure en espace libre, en
chambre anéchoïque, support des appareils), les conditions de mesure (longueur des
câbles, distance des antennes, hauteur, angle, etc..), la calibration et le réglage des
appareils de mesure utilisés, ceci dans le but d'effectuer des mesures reproductibles et

69 fiables.
LES NORMES

Depuis le 01/01/1996, tout équipement électrique doit obligatoirement satisfaire à une ou


plusieurs normes CEM liée à sa catégorie.

La normalisation dans le domaine de la CEM a commencé sur le plan international dans


les années 30, avec la création du Comité International Spécial des Perturbations
Radioélectriques (CISPR), sous-comité de la Commission Electrotechnique
Internationale ( CEI )
En Europe, c’est le Comité Européen de Normalisation en Electrotechnique (
CENELEC ), qui est chargé d’élaborer les directives de normalisation en donnant des
références de normes harmonisées entre les pays de la communauté européenne .
70
LES NORMES

Le CENELEC a défini deux types de normes essentielles :

- Les normes fondamentales

- Les normes génériques

71
- Les normes fondamentales

Les normes fondamentales donnent les règles et conditions générales applicables à tous
les produits, les systèmes et les installations électriques. Elles servent de références pour
les différents comités lors de l'établissement des normes génériques ou spécifiques à un
produit. Elles traitent par exemple, des méthodes de mesure, sans en fixer les sanctions,
et recommandent des niveaux de sévérité sans fixer de limite, en fonction de
l'environnement en matière de CEM. Les rapports techniques établis ont pour objectif
d'orienter les Comités de produits, les concepteurs et les utilisateurs à mieux connaître et
comprendre les phénomènes et à choisir des niveaux de sévérité appropriés.

72
- Les normes génériques

Les normes génériques sont établies dans le cas où il n'existe pas de normes spécifiques,
pour des produits nouveaux par exemple. Elles concernent les systèmes et équipements
destinés à fonctionner dans un environnement spécifique industriel commercial... Le
domaine d'application de ces normes cesse lorsqu'il existe une norme couvrant les
exigences essentielles de perturbation et d'immunité.

73
LES NORMES

Se basant sur les recommandations du CISPR et du CENELEC, chaque pays décrète ses
propres réglementations en la matière et en confie l’élaboration et la mise en application
à ses propres organismes de normalisation.
- Suisse : Association Electrotechnique Suisse, SEV,
- Allemagne : Association Allemande des Electrotechniciens, FTZ/VDE,
- USA : Commission Fédérale des Communications, FCC,
- France : Association Française de Normalisation, AFNOR.

74
LES NORMES

La directive de la CEE 89/336/CEE du 03-05-1989 préconise l'harmonisation des


contraintes CEM pour permettre la libre circulation des équipements et produits
électriques dans les pays membres de la CEE. Elle comporte des exigences sur la
limitation des perturbations émises par rayonnement et par conduction, et sur les
niveaux d'immunité minimaux à ce type de perturbations. La complexité d'application
de cette directive a provoqué plusieurs reports de sa date d'application jusqu'au 01-01-
1996. Depuis cette date, tout appareil électrique mis en circulation dans les pays de la
Communauté Européenne doit être en conformité avec les normes CEM. L'application
de cette directive sur un équipement conduit au "marquage" CE de cet équipement, c'est
à dire l'apposition d'une étiquette "CE", "Certified Europ" ou "Conformité
75 Européenne".
Apposition du marquage CE d'après les directives de l'Union Européenne

LES NORMES

76
LES NORMES

Les exigences des normes établies portent sur trois thèmes :


- les limitations des perturbations émises. - les niveaux minimaux d’immunité. - les conditions de
mesure.

Les concepteurs de normes s’attachent à réglementer les perturbations rayonnées et conduites des :
- appareils industriels, scientifiques et médicaux ( EN55011 ), - récepteurs de radiodiffusion, télé
visions, appareils associés (EN 55013 ), - appareils électrodomestiques ( EN 55014 ), - appareils
électriques d’éclairage ( EN 55015 ), - appareils de traitement de l’information ( EN 55022 ), -
courants harmoniques, - fluctuations de tension..

Ils s’occupent aussi de l’immunité aux :


- décharges électrostatiques ( EN 61000-4-2 ), - rayonnements ( EN 61000-4-3 ), - transitoires ra
pides et salves ( EN 61000-4-4 ), - ondes de choc ( EN 61000-4-5 ), - champs radioélectriques ( EN
61000-4-6 ), - champs magnétiques ( EN 61000-4-8/9/10 ), - creux de tension, coupures brèves et
77 variations de tension ( EN 61000-4-11 ).
CONCLUSION

On a vu que la CEM s'articule autour de deux axes principaux :


- la caractérisation de la source de perturbation et la détermination des signaux perturbateurs,
qu'ils soient rayonnés ou conduits.
- L'étude de tous les modes de couplage possibles entre le système coupable et le système victime,
tant au niveau qualitatif que quantitatif.
Cela conduit à établir des recommandations et des directives, concernant :
- les divers environnements dans lesquels les appareils sont susceptibles d'être installés,
- les niveaux de compatibilité par type de perturbation,
- les méthodes et moyens de mesure permettant de vérifier le degré d'immunité d'un appareil ou
d'un système,

78
CONCLUSION

- les niveaux d'émission de perturbation à ne pas dépasser dans ces différents


environnements,
- les classes d'immunité possible pour les matériels.

Aujourd'hui, la CEM est introduite lors de la conception du produit. De cette façon, on


peut avoir un produit fini conforme aux normes et à moindre frais. Cela nécessite des
connaissances spécialisées et des moyens techniques et financiers adéquats.

On peut dire que la CEM est une composante importante de la planification et du


développement d'un système électrique et/ou électronique quelconque. Sa négligence
peut entraîner des impacts négatifs sur la qualité et la commercialisation de ce système.
79
CONCLUSION

L'analyse de la CEM d'un système, formé d'un ou plusieurs équipements ou sous-


systèmes, consiste à évaluer ses caractéristiques électromagnétiques. Il s'agit de
déterminer la marge de compatibilité de chaque sous-système et de vérifier qu'elle est
bien conforme à la norme en vigueur. Après avoir identifié et délimité tous les
constituants du système analysé, on définit pour chacun d'eux :

- les niveaux de perturbations émises par rayonnement et/ou par conduction,


- les niveaux d'immunité,
- les effets dus aux différents couplages existants,
- les marges de compatibilité de chaque constituant vis à vis des autres.

80
Les êtres vivants en général, et l’homme en particulier, peuvent être victimes des perturbations
électromagnétiques. Fort heureusement, les amplitudes des rayons ambiants émis restent faibles et sont, à
priori, sans effets apparents,. Il est plus que temps d’appliquer l’adage suivant : " mieux vaut prévenir que
guérir ".

Thank you for your attention

81

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