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Les Règles d’or de Total

Règle d’or N°10 :


Travaux en hauteur
Il y a un siècle…

Choquant
n’est-ce pas ?
Et pourtant aujourd’hui encore…
Préambule

◗ Toutes les activités du Groupe nécessitent que l’on procède, parfois ou


fréquemment, à des travaux en hauteur. La configuration de nos
installations, dictée par des impératifs de procédé et de place
disponible, est telle que nous devons quelque fois procéder à des
opérations de maintenance ou d’inspection à de grandes hauteurs.

◗ Le plus souvent, les travaux en hauteur sont effectués à moins de 4 m


et la faible hauteur d’intervention conduit à minimiser la perception du
risque et à négliger de prendre les dispositions pourtant requises. Une
confiance exagérée envers la solidité du support sur lequel on évolue,
envers sa propre vigilance, son aptitude à gérer la peur du vide, et
envers les conditions mêmes de l’intervention sont autant de facteurs
graves qui mènent à l’accident.

◗ Les accidents qui surviennent lors de travaux en hauteur ont pourtant


des conséquences fatales et ils sont plus fréquents qu’on l’imagine. Un
opérateur d’une entreprise proche de la nôtre est ainsi décédé en juillet
2011 après une chute de 8 mètres. Un strict respect des règles de
sécurité auraient, dans tous les cas que nous connaissons, évité des
pertes humaines ou des vies brisées par une invalidité permanente.
◗ En Europe chaque année les chutes de hauteur représentent :
▪ 500 000 accidents du travail
▪ 40 000 incapacités permanentes
▪ 1 000 décès.

Il s’agit de la cause d’accident grave la plus importante.

◗ En France, récemment, les chutes de hauteur représentaient l’une des


principales causes d’accident du travail soit, sur une année :
▪ 12% des accidents avec arrêt de travail
▪ Plus de 87 000 arrêts de travail
▪ 7 800 incapacités de travail avec invalidité permanente
▪ 88 décès

Les chutes de hauteur représente la 2e cause de mortalité et


la 3e cause d’invalidité permanente
◗ Le travail en hauteur présente deux risques principaux :
▪ Le risque de chute de personnes
▪ Le risque de chute de matériel

◗ Un travail est considéré comme travail en hauteur quand il est


réalisé à plus de 2 mètres du sol.
Les risques et les conséquences

◗ Les deux risques liés aux interventions en hauteur sont :


▪ Le risque de chute de l’intervenant
▪ Le risque de chute d’outillage ou de matériel

Les conséquences sont très dépendantes de la hauteur à laquelle est


réalisée l’intervention et de son environnement.

◗ Chute de personne :
▪ Il impossible de définir une hauteur de chute au-delà de laquelle une chute aurait
des conséquences graves pour la personne.
Trop de paramètres sont à prendre en considération tels que :
▪ La nature du sol
▪ L’encombrement de la zone
▪ La corpulence de la personne
▪ Le type de réception
▪ …
Les risques et les conséquences

◗ Il est donc admis qu’il y a risque de conséquences graves à partir de


2 m de hauteur :
▪ Décès
▪ Invalidité permanente
▪ Fractures diverses ou traumatismes graves

◗ Chute d’objets :
▪ C’est un danger pour le personnel intervenant aux niveaux inférieurs mais aussi
pour certains équipements de l’unité :
▪ Arrachement ou endommagement de transmetteurs
▪ Percement d’équipement
▪ …
▪ Certains spécialistes médicaux ont déterminé les seuils d’énergie limites (couple
« masse-hauteur de chute ») qui engendrent des effets graves chez la personne se
trouvant sous la trajectoire de l’objet. Bien entendu, les abaques que l’on peut
trouver ne prennent pas en compte la forme de l’objet, mais il suffit de savoir qu’un
tournevis qui tombe d’une hauteur de 14 m atteint le sol à près de 60 km/h, pour
mieux imaginer le danger de la chute d’un tel outil. A titre indicatif, la chute d’une
masse de 5 kg d’une hauteur de moins de 4 m est fatale
Les risques et les conséquences

Les photos suivantes ont été prises


par un collaborateur qui, en voyant la
scène, a alerté le chef de chantier
(chantier externe au Groupe).

Ce dernier lui a répondu


« no problem ! »

Le résultat…
Quels sont les types d’intervention en hauteur ?

◗ Selon l’activité de votre site, les interventions en hauteur


ne sont pas les mêmes.
Listez les types d’intervention en hauteur sur votre site.
Qui les effectue, quel équipement est utilisé et quel est la fréquence annuelle de
ces travaux et à quelle hauteur sont-ils réalisés ?
Tentez d’être le plus exhaustif possible.

Travaux Qui les réalise Équipement Fréquence Hauteur


utilisé
Quelles sont les défaillances les plus courantes ?

◗ A fin 2010, notre base de retours d’expérience comportait plus de 50


documents en relation avec les chutes de hauteur, qu’elles soient de
personnes ou d’objets.
Le tableau ci-dessous montre comment se répartissent les causes des
événements relatés dans ces documents.

Causes % des REX


Non port d’EPI, non accrochage du harnais 19%
Chute d’objet 16%
13%
Chute du dôme de camion-citerne/wagon
10%
Corrosion (rambarde, boulons…)
10%
Ripage d’échelle
10%
Caillebotis absent, plancher non conforme
6%
Glissade de l’opérateur sur une échelle
6%
Chute de toiture ou de plafond
3%
Mauvaise façon d'opérer
3%
Glissade
3%
Mauvaise conception
Comment se protéger des risques de chute ?

Il existe 3 façons de se prémunir des risques de chute :

◗ La conception

◗ Les protections collectives

◗ Les protections individuelles


Conception :

◗ Une bonne conception des installations est primordiale : elle permettra


aux personnes en charge de la réalisation de travaux en hauteur,
d’évoluer dans un environnement sûr et facilitant la réalisation de la
tâche.
▪ Disposition des équipements et des vannes : accessibilité, position…
▪ Disposition des moyens d’accès.

◗ Dans le cas où il n’est pas possible d’intervenir dans la conception de


l’installation, le recours aux protections collectives et/ou individuelles
est obligatoire.
Protections collectives

◗ Comme pour tous les principes généraux de prévention, la prévention des


chutes de hauteur se fera le plus en amont possible : on préfèrera donc toujours
la protection collective.

◗ On privilégiera donc en priorité, l’exécution du travail en hauteur à partir d'un


plan de travail conçu, construit et équipé de manière à garantir la santé et la
sécurité des travailleurs.

◗ Pour prévenir les chutes, ces plans de travail seront équipés de garde-corps
intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et résistants.

Pour chacun des travaux listés dans le tableau suivant, indiquez le type de
protection collective possible

Intervention Protection collective


Toiture métallique
Toiture en fibro-ciment
Prise d’échantillon sur camion-citerne
Inspection de soupape sur un réservoir
Pose d’un faux-plafond
Protections collectives : quelques exemples

Accès au dôme de camion-


citerne ou de wagon.

Passerelles

Filet de sécurité Filet de recueil anti-chute Échelle à crinoline


(« Altius.fr »)  (« deparisnet.be »)
NB : les garde-corps et les portillons d’accès aux échelles à crinoline sont aussi des protections collectives.
Les plates-formes élévatrices (nacelle)

◗ Les plates-formes élévatrices mobiles (PEMP) ont été conçues pour faciliter et
sécuriser les travaux en hauteur.

◗ Les utilisateurs des PEMP sont exposés aux risques suivants :


▪ Renversement de la nacelle (2 décès en janvier 2006)
▪ Chute dans le vide
▪ Heurt ou écrasement
▪ Chute d’objet
▪ Risque électrique

◗ Seules les personnes habilitées peuvent conduire une PEMP : elles doivent
connaître les caractéristiques, les possibilités et les limites de manœuvre de
l’appareil et s’assurer de son bon état de fonctionnement.

◗ L’opérateur dans la plateforme doit toujours garder contact avec le plancher. Il


est équipé d’un harnais accroché à la plateforme.

◗ Il existe un nombre maximal de passagers pouvant prendre place dans la nacelle.


De même la charge maximale pouvant être supportée par la nacelle doit être
respectée.

◗ Il est interdit de déplacer la PEMP en position déployée, sauf autorisation


exceptionnelle et ce, après analyse de risques.
Les échafaudages

◗ Les échafaudages sont montés, démontés ou sensiblement


modifiés uniquement sous la direction d’une personne
compétente et par des travailleurs qui ont reçu une formation
adéquate et spécifique.

◗ Pendant les opérations de montage, une protection contre les


risques de chute de hauteur et de chute d’objet doit être
assurée avant l’accès à un niveau d’un échafaudage (harnais,
longe, panier…).

◗ On vérifie régulièrement et avant chaque utilisation de


l’échafaudage l’amarrage de la structure à l’ouvrage, la
stabilité des appuis, le calage et le blocage des roues des
échafaudages roulants…

◗ Un étiquetage permettant de tracer les inspections et de


réglementer l’accès à l’échafaudage est systématiquement mis
en place.
Les protections individuelles

◗ Les protections individuelles ont pour but de limiter la chute à moins


de 2 mètres :
▪ Un harnais de sécurité
▪ Une longe
▪ Un point d’ancrage approprié/une ligne de vie
▪ Un système d’absorption des chocs

Le personnel doit être formé aux


dispositifs d’amarrage et aux modalités
d’utilisation des équipements.

D’autres types d’équipement de


protection individuelle sont évidemment
requis en fonction de la nature et du lieu
du travail à effectuer : chaussure de
sécurité, gants, lunettes…
Les lignes de vie

Ligne de vie (« Altius.fr »)

Monorail, ou ligne de vie


Les protections individuelles

◗ Afin de ne pas occasionner de blessure, il est vivement recommandé


d’équiper les dispositifs « longe-harnais » d’un équipement destiné à
freiner la chute de l’opérateur par une absorption progressive de
l’énergie.

Absorbeur d’énergie
« PETZL »

Absorbeur d’énergie
« ANTEC »
Les échelles
◗ Les échelles, escabeaux, marche-pieds ne doivent pas être utilisés
comme postes de travail, sauf :
▪ en cas d’impossibilité technique de recourir à un équipement de protection
collective
▪ ou si le risque résultant de l’évaluation est faible et les travaux de courte durée et
non répétitifs.

◗ Leurs matériaux constitutifs et leur assemblage doivent être solides,


résistants, et adaptés du point de vue ergonomique.

◗ L’utilisation des échelles fixes, portables, suspendues, à coulisse et


des échelles d’accès obéit à certaines règles. Toutes doivent permettre
une prise et un appui sûrs.

Le port de protection individuelle (harnais,


longe…) est recommandé lors de la
réalisation de travaux depuis une échelle.

Les échelles sont vérifiées périodiquement


et un autocollant attestant de sa conformité
doit être apposé sur le montant.
Travailler en hauteur présente de nombreux
risques. Mais il est possible d’évoluer en toute
sécurité en respectant les consignes de base.
Retours d’Expérience

◗ France 2006 : décès de deux sous-traitants suite au renversement d’une


plate-forme élévatrice en cours de déplacement en position relevée
(nacelle à 10,5 mètres) dans une zone en légère pente, à proximité d’un
trottoir et d’une plaque métallique d’évacuation d’eau. Les deux victimes
se trouvaient dans la nacelle d’où ils commandaient le déplacement.

◗ Corée du Sud 2007 : le 22 mars, un opérateur employé d’une entreprise


extérieure qui démontait une partie d'un échafaudage a fait une chute
mortelle de 22 m. Il était équipé d’un harnais et d’une ligne de vie, mais
n’avait pas accroché son équipement.
Retours d’Expérience

◗ République Tchèque 2009 : chute mortelle de 15 m d’un employé qui


travaillait sur le toit d’un bâtiment en construction. L’employé travaillait
pour une société sous-traitante œuvrant sur le chantier "clé en main" d’un
centre technique. Le toit était glissant (pluie) et l’employé ne portait pas
les équipements de sécurité requis.

◗ France 2011 (hors périmètre de reporting) : sur un site de construction


en Guadeloupe, un employé contracté est tombé d’une hauteur de 8 m. Il
a basculé dans une ouverture du toit d’un hangar sur lequel il intervenait.
Il est décédé durant son transport vers les urgences. Il n’y avait pas de
protections collectives et l’opérateur n’avait pas accroché la longe de son
harnais.

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