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INTERVENIR POSITIVEMENT
LE STYLE EXPLICATIF OPTIMISTE
• La psychologie positive se centre sur les forces, les qualités et les ressources d’un
individu. Ces ressources sont notamment l’empathie, la créativité, la gratitude, le
sens de la justice, l’optimisme, le pardon.» (Kotsou et Lesire, 2011, p. 24-25)
• Sheldon et King (2001) ont défini la psychologie positive comme «rien de plus que
l’étude scientifique des forces et vertus humaines», une étude qui «redécouvre la
personne moyenne».
5
THÈMES FONDAMENTAUX
NIVEAU SOCIAL
NIVEAU PERSONNEL NIVEAU INTERPERSONNEL
ET POLITIQUE
• Autodétermination • Altruisme • Bénévolat, action sociale et
• Sentiment d’efficacité personnelle • Amitié humanitaire
• Bien-être • Amour • Bientraitance institutionnelle
• Satisfaction de la vie • Compétences • Comportements écocitoyens
• Bonheur psychosociales • Courage
• Créativité • Intelligence relationnelle • Désistance (sortie de la
• Émotions positives • Confiance en autrui délinquance ou de la criminalité)
• Intelligence émotionnelle • Coopération • Empowement et sentiment
• Estime de soi • Empathie et compassion d’efficacité collective
• Humour • Gratitude et • Justice restauratrice
• Motivation et projets «Flow» reconnaissance • Organisations «positives»
• Optimisme • Modestie • Prévention et résolution des
• Psychologie morale/Valeurs • Pardon conflits
• Psychothérapie «positive» • Résolution de conflits • Psychologie de la paix
• Résilience interpersonnels • Solidarité et fraternité
• Sens à la vie • Vie familiale épanouie • Travail social axé sur les forces et
• Spiritualité les ressources des personnes et
• Vieillesse réussie et sagesse des groupes
LE PESSIMISME
11 LE PESSIMISME - DÉFINITION
• Être pessimisme, c’est s’appesantir sur les causes les plus catastrophiques de tout
échec.
• Le pessimisme ne fluctue pas en fonction des hauts et des bas du cours naturel de la
vie. Il se renforce plutôt à chaque échec et ne tarde pas à s’autoalimenter.
• Le pessimisme est une habitude mentale enracinée qui a des conséquences profondes
et désastreuses: si l’enfant a déjà acquis (appris) le pessimisme, il risque de moins bien
réussir à l’école, et éventuellement dans la vie. Il risque de souffrir davantage de
problèmes liés à la dépression et à l’anxiété pathologique. Il pourrait être en moins
bonne santé que s’il était optimiste.
• Et, pire encore, le pessimisme chez un enfant peut devenir un modèle autoréalisateur
à vie pour jauger les échecs et les pertes.
• Le pessimisme est un trait de caractère que les psychologues ont appris à modifier :
en enseignant que les actes produisent de effets, on peut prévenir la détresse en
incitant à maîtriser la situation aux premiers stades de l’expérience.
• Les techniques visant à changer le pessimisme en optimisme constituent le pivot sur
lequel s’appuyer pour immuniser les enfants contre la dépression. (p. 18-27)
«Ian, 6 ans, commence déjà à élaborer une théorie pessimiste face à lui-même. Son père, dans un effort
répété pour stimuler l’estime de soi de fils, empire les choses. Il rentre du travail et crie: «Venez, les
enfants! J’ai quelque chose pour vous!» Ian et sa sœur Rachel, 9 ans, se ruent vers leur père et se
disputent la plus énorme boîte de Legos qu’ils ont jamais vu.
Ils s’assoient sur le plancher et s’emparent des pièces. Rachel se met à construire un vaisseau spatial.
Avec méthode, elle assemble d’abord le corps du vaisseau, puis les ailes, toute en se parlant à voix
haute: «Nous devons aller chercher les astronautes sur la Lune. Il faut éviter que les Martiens nous
attrapent!»
Ian tente d’imiter sa sœur. Si Rachel choisit une pièce carrée bleue, il fait de même. Si elle assemble
cette pièce avec une pièce rectangulaire jaune, il fait comme elle. Mais Rachel construit son vaisseau
rapidement et Ian ne peut suivre la cadence.
Comme Rachel s’apprête à s’envoler vers la Lune, Ian s’agite de plus en plus. Chaque fois que ses pièces
se défont, il se met en colère. Il se met même à lancer des pièces à sa sœur. Le père voit que Ian a de la
difficulté et voudrait qu’il se sente mieux.
2. Pour que son fils se sente mieux, le père prend les choses en mains et construit lui-même la
fusée. Le message que transmet le père à son fils est: «Lorsque les choses ne vont pas comme tu
veux, abandonne et laisse quelqu’un d’autre le faire à ta place.» En voulant aider Ian à
développer son estime de soi, le père lui enseigne une leçon de détresse (d’abandon).
– Le père devrait compatir avec Ian et valider ses sentiments, en exposant clairement qu’il sait
à quel point son fils se sent mal. («je me souviens d’avoir beaucoup souffert, quand j’avais 7
ans, quand mon père et moi avons construit un cerf-volant qui s’est brisé en morceaux quand
nous avons voulu le faire voler.»). Mais le père ne devrait pas résoudre le problème de Ian
pour lui.
3. Le père n’a pas su contrer la façon dont Ian interprète l’échec. Les propos de Ian créent encore
plus d’échecs en se focalisant sur les causes les plus pessimistes et il réagit aux problèmes par la
passivité, l’abandon et le repli sur soi pleurnichard. Ainsi, le pessimisme acquis de Ian se nourrit de
lui-même.
- En fait Ian doit apprendre à vivre l’expérience de futilité afin de s’adapter à ses difficultés et
recommencer.
•Dramatisation est l’action de dramatiser quelque chose. Le verbe dramatiser, en ce qui lui concerne,
signifie donner un tour dramatique voire tragique à une situation ou faire ressortir exagérément la
gravité/accentuer les péripéties.
•Les personnes qui ont le drame facile semblent avoir le sens de la démesure. Environ 10% de la
population serait touchée par ce problème.
•La dramatisation est beaucoup plus qu’un symptôme superficiel: ce serait la cause profonde de tous
les autres symptômes de la dépression.
•L’habitude de penser que l’avenir est sombre, que le présent est insupportable, que le passé n’est
qu’une suite de défaites et qu’on est soi-même incapable d’améliorer les choses crée cette morosité,
ce manque d’entrain et tous les symptômes somatiques de la dépression.
•Cette tendance à dramatiser peut provenir d’un manque d’attention, de sécurité ou de valorisation
durant l’enfance. Elle peut venir d’un parent ou d’un adulte significatif qui utilisait la dramatisation
avec succès. (p. 36)
• Il faut éviter de tomber dans le piège de l’estime de soi mais plutôt d’apprendre à l’enfant à éviter
de dramatiser une situation et à percevoir des solutions réalistes, pertinentes et efficaces.
• «Lorsque nous avons commencé à enseigner l’optimisme aux enfants dans les écoles, nous avons
découvert que ce que nous enseignions était différent de ce que de nombreux adultes (parents et
enseignants) baby-boomers inculquaient aux enfants.
• Nous avons aussi constaté que notre approche était radicalement différente de celle centrée sur
l’estime de soi, véhiculée par les écoles.
L’échec ne signifie pas que vous ne savez pas comment vous y prendre.
Il signifie que vous devez vous y prendre autrement.
(M. Gervais)
L'OPTIMISME
• «L'optimisme est un état d'esprit ou une attitude associée à une attente à propos du futur
social ou matériel qui est considéré comme désirable pour obtenir un avantage ou du plaisir.
• L'optimiste en tant que trait de personnalité est corrélé à de nombreux indicateurs de santé
physique, mentale et sociale.
• Il ne s'agit par d'un optimiste irréaliste. L'optimiste sait toujours jusqu'où il peut aller.
• Les émotions agréables qui accompagnent l'optimisme sont absolument nécessaires pour
motiver nos actions sur le long terme et comme toutes les émotions positives, elles exercent
un effet d'élargissement et de construction des ressources indispensables pour rester en vie.
• Pourtant, très souvent, dans notre culture, une attitude optimiste est suspecte.
• Il n’y a rien d'anormal à cultiver une certaine positivité dans la vie.» (p. 131-133)
Dans le champ de la recherche, l'optimisme se réfère aux attentes positives que l'individu
peut avoir dans une situation donnée (optimisme «état») ou de manière générale dans la
vie (optimisme «trait»).
– L’optimisme est un trait de personnalité relativement stable, ayant un impact important sur
la manière dont les individus autorégulent leurs comportements face aux difficultés.
Bien qu'ils aient des attentes positives par rapport à l'avenir, les optimistes sont conscients
de l'importance de leur contribution personnelle au déroulement des événements.
• Les chercheurs, après une vingtaine d’années de recherches, ont réussi à comprendre
que l’optimisme ne repose pas sur des phrases positives ou des images de réussite,
mais sur la façon dont on considère les causes de l’échec et de la réussite, qu’on
appelle le «style explicatif».
• Bien qu'ils aient des attentes positives par rapport à l'avenir, les optimistes sont
conscients de l'importance de leur contribution personnelle au déroulement des
événements.
• L’enfant utilise trois dimensions cruciales pour expliquer les événements positifs ou
négatifs qui lui arrivent:
La permanence (permanent ou transitoire);
L’omniprésence (généralisé ou particulière);
la personnalisation (le blâme interne ou externe)).
•«Si l’enfant pense à ses échecs, aux rejets qu’il subit et aux défis qu’il doit relever en termes de
«toujours» et de «jamais», il est de type PESSIMISTE. S’il décrit des événements négatifs avec des
mots comme «parfois» et «dernièrement ou aujourd’hui», il est de type OPTIMISTE.»
•Les enfants OPTIMISTES croient que les événements positifs ont des causes permanentes. Ils
mentionnent des traits de caractère et des aptitudes qu’ils auront toujours pour décrire les causes des
événements positifs. Les PESSIMISTES pensent en termes de causes éphémères aux événements
positifs.
PERMANENTS TEMPORAIRES
(Type pessimiste) (Type optimiste)
Événements «Tony me déteste et ne voudrait plus «Tony est furieux contre moi et ne
négatifs jamais me voir.» voudra pas me voir aujourd’hui.»
Événements «Papa a passé du temps avec moi «Papa aime beaucoup passer du temps
positifs parce qu’il est de bonne humeur avec moi.»
aujourd’hui.»
Permanents Temporaires
(Type pessimiste) (Type optimiste)
«Personne ne voudra jamais être mon ami «Il faut du temps pour se faire de nouveaux
là-bas.» amis quand on change d’école.»
«Ma mère est la plus grincheuse du «Ma mère est d’humeur grincheuse ces
monde.» jours-ci.»
«Tony me déteste et ne voudrait plus «Tony est furieux contre moi et ne voudra
jamais me voir.» pas me voir aujourd’hui.»
•«Si l’enfant pense à ses échecs, aux rejets qu’il subit et aux défis qu’il doit relever en termes
de «toujours» et de «jamais», il est de type pessimiste.
•S’il décrit des événements négatifs avec des mots comme «parfois» et «dernièrement ou
aujourd’hui», il est de type optimiste.» (p. 69)
•Les enfants qui croient que les événements positifs ont des causes permanentes sont plus
optimistes que les enfants qui en croient les causes temporaires (le contraire du type
optimiste quand aux événements négatifs).
Temporaires Permanents
(Type pessimiste) (Type optimiste)
«Si j’ai gagné le concours d’orthographe, «J’ai gagné, parce que je travaille fort et
c’est parce que je me suis beaucoup que j’étudie mes leçons.»
exercé, cette fois.»
«J’ai été élu capitaine parce que les autres «J’ai été élu capitaine parce que les autres
enfants voulaient être gentils avec moi.» enfants ont confiance en moi.»
«Papa a passé du temps avec moi parce «Papa aime beaucoup passer du temps
qu’il est de bonne humeur aujourd’hui.» avec moi.»
•Les enfants qui s’accrochent à des explications générales pour leurs échecs baissent les bras dans tous
les domaines lorsqu’ils échouent dans un seul. Les enfants qui croient aux explications particulières
peuvent se sentir impuissants dans un domaine précis, néanmoins ils poursuivent allégrement leur vie.
•Lorsqu’il s’agit d’événements positifs, l’optimiste croit que les causes de ceux-ci améliorent tout ce
qu’il fait, mais le pessimiste croit qu’ils sont causés par des facteurs particuliers.
GÉNÉRAUX PARTICULIERS
(Type pessimiste) (Type optimiste)
Événements «Les professeurs sont injustes.» «M. Legrand est injuste.»
négatifs
Événements «Je suis doué en maths.» «Je suis doué.»
positifs
L’OMNIPRÉSENCE
ÉVÉNEMENTS NÉGATIFS
Généraux Particuliers
(Type pessimiste) (Type optimiste)
«Les professeurs sont injustes.» «M. Legrand est injuste.»
«Je suis nul dans les sports.» «Je ne joue pas bien au basket-ball.»
«Personne ne n’aime.» «Michel ne m’aime pas.»
•«Autrement dit, les enfants qui s’accrochent à des explications générales pour
leurs échecs baissent les bras dans tous les domaines lorsqu’ils échouent dans un
seul.
•Les enfants qui croient aux explications particulières peuvent se sentir
impuissants dans un domaine précis, néanmoins ils poursuivent allégrement leur
vie.» (p. 72)
Référence: Seligman, 2013
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L’ATTRIBUTION CAUSALE
L’OMNIPRÉSENCE (SUITE)
ÉVÉNEMENTS POSITIFS
Particuliers Généraux
(Type pessimiste) (Type optimiste)
«Je suis doué en maths.» «Je suis doué.»
«Erica m’a invité à sa fête d’anniversaire «Erica m’a invité parce que je suis
parce qu’elle m’aime bien.» populaire.»
«On m’a fait jouer Olivier parce que je ne «On m’a fait jouer Olivier parce que j’ai
chante pas bien.» beaucoup de talent.»
•«Lorsqu’il s’agit d’événements positifs, l’optimiste croit que les causes de ceux-ci améliorent tout ce
qu’il fait, mais le pessimiste croit qu’ils sont causés par des facteurs particuliers.
•«Être doué» est plus général «qu’être doué en maths.»; être populaire implique que beaucoup de
gens nous aiment, et pas seulement Érica; avoir beaucoup de talent est plus général qu’être
simplement un bon chanteur.
•Habituellement, les enfants qui considèrent que les événements positifs ont des causes plus
générales réussissent mieux dans plus de domaines.» (p. 73)
Le premier objectif quand l’adulte tente d’améliorer le style explicatif de l’enfant, c’est de s’assurer
qu’il assume des responsabilités réalistes. Le second objectif est d’inciter l’enfant à blâmer son propre
comportement, plutôt que lui-même en général. (p. 76)
•L’autoblâme comportemental est temporaire et particulier. L’enfant blâme une action particulière,
plutôt que son caractère. Contrairement au blâme général, le blâme comportemental incite un enfant
à redoubler ses efforts pour changer de comportement afin de prévenir le problème ou de surmonter
l’échec. (p. 78)
Style pessimiste
•En cas d’échec : attributions de nature à la fois interne, générale et stable
•En cas de réussite : attributions de nature externe, particulière et transitoire.
•Ces personnes ont tendance à penser que c’est parce qu'elles sont nulles que cela s'est
passé comme souhaité, mais que c’est grâce à la chance ou aux autres qu'elles ont réussi
quelque chose (elles n’y sont pour rien et cela ne se renouvellera pas).
Style optimiste
L'optimiste se définit de façon inverse.
•En cas d’échec: attributions de nature externe, particulière et transitoire.
•En cas de réussite : attribution de nature interne, générale et stable.
•Ces personnes aiment se répéter que c’est parce qu'elles sont douées qu'elles ont réussi,
mais qu'elles n’ont pas eu de chance quand elles échouent.
•Ces personnes ont tendance à expliquer ce qui leur arrive selon un mode pessimiste.
– Elles considèrent que les expériences désagréables sont définitives et généralisables.
– Elles pensent qu'elles sont responsables de ces événements négatifs et se dévalorisent.
– Ces personnes sont condamnées à vivre dans la négativité.
•Seligman a montré que cette façon de penser plus optimiste est grandement déterminée par
les expériences antérieures, en particulier celles faites dans l'enfance.
Les enfants apprennent une partie de leur style explicatif des adultes qui l’entourent et se
modèlent sur leur style en se basant sur :
•la façon dont les adultes les critiquent et assimilent le style de critique et sa teneur;
•la manière dont les adultes interprètent leurs propres malheurs
•Lorsqu’on constate que l’enfant a commis une faute, il faut se concentrer sur des causes
personnelles particulières et temporaires, le cas échéant, et éviter de blâmer son caractère
ou ses aptitudes.
Permanent Variable
«Tammy, qu’est-ce qui ne va pas avec toi? «Tammy, tu te conduis vraiment mal
Tu es un monstre!» aujourd’hui. Je n’apprécie pas cela du
tout.»
Général Particulier
«Tu est un mauvais garçon. Tu n’es pas «Tu taquines trop ta sœur. Ton
gentil.» comportement n’est pas correct.»
Permanent Variable
(Type pessimiste) (Type optimiste)
«Tammy, qu’est-ce qui ne va pas avec toi? «Tammy, tu te conduis vraiment mal
Tu es un monstre!» aujourd’hui. Je n’apprécie pas cela du
tout.»
«Wendy a dit que tu as pleuré pendant mon «Wendy a dit que tu as pleuré pendant
absence. Tu es un enfant vraiment mon absence. Tu as de la difficulté à être
sensible.» séparé de moi, depuis quelques temps.»
«Cory, je t’ai demandé de ranger tes jouets. «Cory, je t’ai demandé de ranger tes
Pourquoi ne fais-tu jamais ce que je te jouets. Pourquoi n’as-tu pas fait ce que je
demande?» viens de te demander?»
Général Particulier
(Type pessimiste) (Type optimiste)
«Tu est un mauvais garçon. Tu n’es pas «Tu taquines trop ta sœur. Ton
gentil.» comportement n’est pas correct.»
«Ce n’est pas grave, Tanya. Tu tiens cela de «Ce n’est pas grave, Tanya. Tu dois
ta mère. Moi non plus, je n’ai aucun talent apprendre à suivre la balle de tes yeux.»
dans les sports.»
«Elle n’aime pas jouer avec les autres «Elle a du mal à s’intégrer à un groupe
enfants. Elle est si timide!» d’enfants.»
«Elena a 10 ans. Elle vit avec ses parents et son frère de 3 ans, Daniel. La mère emmène les enfants au
zoo pour l’après-midi. Dès qu’ils sont dans la voiture, Elena commence à tourmenter son frère, lui dit
que son père à lui est un gorille. Que le lion du zoo, va lui dévorer la quéquette. Qu’il y a une prison à
côté du zoo et que, s’il se conduit mal, ils l’enfermeront là pour le reste de ses jours. La mère finit pas se
fâcher et par dire à sa fille:
« Elena, cesse d’agacer ton frère. Qu’est-ce que tu as, en ce moment? D’habitude, tu es une grande
sœur qui prend soin de ton frère. Tu lui enseignes des jeux. Tu lui partage tes jouets. Tu réussis à le faire
sentir heureux. Mais, actuellement, tu as des comportements qui le rendent mal. Le zoo peut être
effrayants pour les petits enfants de 3 ans, et le fait de le taquiner ne l’aide pas à se sentir en confiance.
Tu sais, que je n’apprécie pas ce genre de comportement autant envers toi qu’envers lui. Je veux que tu
cesses ces comportements immédiatement. Si tu te sens prête, tu peux dire à ton frère que tu es
désolée et que tu veux maintenant l’aider à bien vivre cette journée au zoo.»
LA DÉDRAMATISATION
•Évaluer le plus adéquatement possible les probabilités des drames que l’on craint au lieu
de s’embourber dans des histoires d’horreur irréalistes, canaliser son énergie vers la
résolution de problèmes.
•Le «A» représente l’événement déclencheur (l’adversité). Ce peut être tout événement
négatif: une dispute, une rencontre ratée, un accident quelconque, etc.
•Le «B» représente les croyances et l’interprétation de la situation («Beliefs») qui causent
les conséquences particulières.
A C
B
ÉVÉNEMENTS CONSÉQUENCES
CROYANCES
DÉCLENCHEURS ÉMOTIONNELLES
1.
Cet exercice est réussi lorsqu’on peut presque toujours trouver une
croyance qui explique notre sentiment ou notre action.
Référence: Seligman, 2013
43 LE MODÈLE ABC ENSEIGNÉ AUX ENFANTS
Clientèle : L’âge optimal pour ces exercices est de 8 à 12 ans, mais en utilisant un langage plus
élaboré on peut s’en servir auprès des jeunes jusqu’à 15 ans.
Durée : entre 15 et 30 minutes (il est recommandé de ne pas être trop rigide quant au temps que l’on
consacre à ces activités).
Modalités d’application : créer une atmosphère dans laquelle l’enfant se sent en sécurité et
soutenu, et où il peut rire et faire des blagues.
Étapes d’enseignement
1- Présenter le dialogue interne – l’amener à être à l’écoute de son dialogue interne
A)«Lorsque des problèmes surviennent, comme lorsque tu te querelles avec un ami ou que tu te fais
punir à la maison, tu te parles à toi-même, en silence, de ce qui vient de se produire. Nous le faisons
tous, enfants et adultes, et c’est tout à fait normal. Souvent, nous ne nous rendons pas bien compte de
ce que nous pensons lorsqu’un problème se produit. C’est comme une voix, dans notre tête, qui se fait
entendre automatiquement. Imagine qu’un professeur te blâme pour quelque chose. Tu pourrais te
dire: «Pourquoi s’en prend-il à moi? Il me blâme toujours pour des choses que je n’ai pas faites. Il doit
vraiment me détester.»
B)Lui demander s’il se souvient d’un récent événement négatif.
C)Lui demander ce qu’il a pensé dans ces circonstances.
Déroulement
2. Présenter le modèle ABC
•Faire comprendre à l’enfant que ce qu’il se dit à lui-même, lorsque des problèmes surviennent induit
son sentiment. Une fois qu’il est en mesure de cerner cette pensée, il peut modifier ce qu’il éprouve.
SITUATION SENTIMEN
T
PENSÉE
Consolider cet
enseignement à l’aide
d’autres bd, voir
diapositives 112-114.
Déroulement
Les ABC en situation réelle
•Demander ensuite à l’enfant de citer un exemple tiré de sa propre expérience.
•Ensemble, illustrer dans la bande dessinée et inscrire les croyances dans les bulles.
Une fois que l’enfant est en mesure de parcourir la séquence ABC en situation réelle, on
peut passer au changement du style explicatif de l’enfant.
A C
B
ÉVÉNEMENTS CONSÉQUENCES
CROYANCES
DÉCLENCHEURS ÉMOTIONNELLES
1.
2.
3.
4.
5.
•Chaque bande dessinée comporte trois cases. Dans la première figure un simple
événement négatif, comme un professeur qui crie après un enfant, ou un garçon qui
invite une fille à sortir et se fait répondre: «Non, merci.». Dans la troisième case, on
découvre un sentiment. Le personnage se sent en colère, ou encore il se sent bien. Le
sentiment est inscrit dans le dessin.
•Passer en revue chaque dessin avec l’enfant. Lui demander de décrire ce qui se passe
dans la première cas et comment le personnage se sent dans la dernière.
•Diriger ensuite l’attention de l’enfant vers la case du centre, où il y a une bulle vide au-
dessus du personnage. Lui dire que, lorsqu’un événement négatif survient, la case du
milieu constitue l’étape la plus importante.
•Lui expliquer que les choses qu’il se dit à lui-même déterminent comment il se sent.»
(p. 165-166)
TECHNIQUE ABC…D ET E
A B C D E
•La meilleure façon de découvrir le mécanisme d’une remise en question est d’examiner «l’action
énergisante». L’intensité des sentiments négatifs diminue-t-elle?
•Prendre du recul, séparer les faits de la dramatisation, tenir compte des preuves disponibles et
trouver des solutions de rechange donnent de la force aux remises en question. Une fois le pessimisme
ainsi atténuée, l’humeur s’améliore et l’énergie remonte.
Référence: Seligman, 2008
54
REMISE EN QUESTION
•Une fois les limites positives et négatives définies, se demander: «Qu’est-ce que sera le
résultat probable?»
6.Quel est mon plan d’attaque, particulièrement dans le cas du résultat le plus probable?
• Il s’agit d’enseigner à l’enfant à se préserver malgré les adversités, d’éviter de sombrer dans
l’impuissance et d’être en mesure de trouver des solutions à ses problèmes.
• Lui expliquer que les idées qui lui passent par la tête en cas d'adversité ne sont pas forcément vraies
ni justes.
• Mentionner à l'enfant qu'il peut TOUJOURS remettre en cause ses propres idées noires de la même
façon qu'il peut contester les critiques formulées par d'autres, mais avec bien plus d'efficacité
puisqu'il cessera de croire à celles de ses interprétations qu'il a réussi à démolir.
• Lui rappeler que les croyances pessimistes le font sentir mal dans sa peau et l’incitent à abandonner
facilement, mais qu’elles sont souvent inexactes.
Exercice :
- Adversité: Pendant que j’attendais le bus, des garçons plus âgés sont arrivés; ils ont commencé à me
traiter de gros lard devant mes copains.
- Interprétation: Ça ne sert à rien de répondre puisqu'ils ont raison: c’est vrai que je suis un gros.
Maintenant tout le monde va se moquer de moi et personne n’aura envie d'être avec moi.
- Conséquences: J’avais envie de mourir, tellement j’étais gêné. Je voulais fuir mais c’était impossible.
J’ai baissé la tête et je me suis installé tout seul près du chauffeur.
- Réfutation : _______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
Référence: Seligman, 2013
60 ENSEIGNER LA REMISE EN QUESTION À L’ENFANT
•Dire à l’enfant qu’un autre genre de pensée accompagne tout problème: «Qu’arrivera-t-il
ensuite?»
Thalmann, Y.-A. (2011). La psychologie positive: pour bien aller. Paris, Odile Jacob.