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La progression thématique

• Le thème peut être considéré comme la base


pour la mise en forme du texte du point de vue
contenu
• Le thème, ce dont on parle
• Le rhème, ce qu’on en dit
• Le thème (défini comme un groupe portant
l’information déjà connue/ le rhème (représente
un groupe portant l’information nouvelle)
Le choix des thèmes et l'ordre dans lequel ils
sont présentés permettent d'établir la
progression thématique d'un texte. 11 existe
trois grands types de progression : la
progression linéaire, la progression à thème
constant et la progression à thèmes dérivés.
La progression thématique
La progression à thème constant
Ph1: Th1  Rh1
Ph2: Th1  Rh2
Ph3: Th1  Rh3
Cette progression est privilégiée dans les textes descriptifs
et narratifs. Dans le cas d'une narration, on présente une
succession chronologique d'actions accomplies par un
personnage. Dans le cas d'une description, on présente en
effet tous les aspects de la réalité que l'on souhaite décrite
avant de passer à un autre sujet.
La progression linéaire
Chaque rhème devient la source du thème suivant
Ph1: Th1 Rh1
Ph2: Th2 (Rh1)  Rh2
Ph3: Th3 (Rh2)  Rh3

Ce type de progression correspond à l'organisation


textuelle souhaitée dans une introduction d'analyse
ou de dissertation.
Exemples
• La pratique de l’équitation nécessite l’achat d’une
selle. Cette selle doit être équipée d’étrivières.
Chaque étrivière possède un étrier.
• « Le singe entend les cris, il a peur, il se sauve et fait
tomber un gros fruit. Le fruit tombe sur le dos d'un
bœuf qui s'enfuit et fait peur à un troupeau
d'éléphants. Les éléphants se sauvent et écrasent des
milliards de millions de fourmis. »
• Les enfants jouent dans la cour. Le jeu semble
amusant.
La progression à thème dérivé
Elle s'organise à partir d'un hyper-thème (thème
central). On distingue : hyper-thème et sous-thèmes.
L'hyper-thème peut être explicite (annoncé dans le
texte) ou implicite (déductible par la récurrence de
certains sous-thèmes). Il peut apparaître dans la
première phrase en position de thème ou en position
de rhème.
Hyper-thème en position de thème
P1 = TI (hyper-thème)  R1
P2 = T2 (sous-thème 1)  R2
P3 = T3 (sous-thème 2)  R3
P4 = T4 (sous-thème 3)  R4
Hyper-thème en position de rhème
P1 = TI  R1 (hyper-thème)
P2 = T2 (sous-thème 1)  R2
P3 = T3 (sous-thème 2)  R3
P4 = T4 (sous-thème 3) R4
Cette progression est privilégiée dans les
descriptions. Elle dérive d'un thème pour
privilégier souvent un paysage ou un
événement dont les thèmes de chaque phrase
représentent un élément particulier.
Le thème de chaque nouvelle phrase
représente un élément particulier du thème
dominant du texte.
Le cheval me regardait fixement. Sa robe était
flamboyante. Sa crinière volait dans le vent.
Ses jambes, longues et fines se terminaient par
de jolis sabots noirs.
(sa robe, sa crinière, ses jambes sont des
éléments qui appartiennent au thème central)
« Deux parties de billard étaient en train de se
jouer. Les garçons ciraient les pointes ; les
joueurs couraient autour des billards
encombrés de spectateurs. Des flots de fumée
de tabac, s'élançant de la bouche de tous et de
chacun, les enveloppaient d'un nuage noir. »
(Stendhal)
Analyser la progression thématique :
Texte1 :
Outre les sept pensionnaires internes, madame Vauquer avait,
bon an, mal an, huit étudiants en Droit ou en Médecine, et deux
ou trois habitués qui demeuraient dans le quartier, abonnés tous
pour le dîner seulement. La salle contenait à dîner dix-huit
personnes et pouvait en admettre une vingtaine; mais le matin, il
ne s'y trouvait que sept locataires dont la réunion offrait pendant
le déjeuner l'aspect d'un repas de famille. Chacun descendait en
pantoufles, se permettait des observations confidentielles sur la
mise ou sur l'air des externes, et sur les événements de la soirée
précédente, en s'exprimant avec la confiance de l'intimité.
Ces sept pensionnaires étaient les enfants gâtés de madame
Vauquer, qui leur mesurait avec une précision d'astronome les
soins et les égards, d'après le chiffre de leurs pensions. Une
même considération affectait ces êtres rassemblés par le hasard.
Les deux locataires du second ne payaient que soixante-douze
francs par mois. Ce bon marché, qui ne se rencontre que dans le
faubourg Saint-Marcel, entre la Bourbe et la Salpêtrière, et
auquel madame Couture faisait seule exception, annonce que
ces pensionnaires devaient être sous le poids de malheurs plus
ou moins apparents. Aussi le spectacle désolant que présentait
l'intérieur de cette maison se répétait-il dans le costume de ses
habitués, également délabrés.
Les hommes portaient des redingotes dont la couleur était
devenue problématique, des chaussures comme il s'en jette
au coin des bornes dans les quartiers élégants, du linge
élimé, des vêtements qui n'avaient plus que l'âme. Les
femmes avaient des robes passées reteintes, déteintes, de
vieilles dentelles raccommodées, des gants glacés par
l'usage, des collerettes toujours rousses et des fichus
éraillés. Si tels étaient les habits, presque tous montraient
des corps solidement charpentés, des constitutions qui
avaient résisté aux tempêtes de la vie, des faces froides,
dures, effacées comme celles des écus démonétisés.
Les bouches flétries étaient armées de dents avides.
Ces pensionnaires faisaient pressentir des drames
accomplis ou en action; non pas de ces drames joués
à la lueur des rampes, entre des toiles peintes mais
des drames vivants et muets, des drames glacés qui
remuaient chaudement le cœur, des drames continus.
 
Extrait du chapitre I, Le Père Goriot, Honoré de
Balzac
Texte2
Autour de l’appartement étaient rangés des
escabeaux d’ébène. Derrière chacun d’eux, un
tigre de bronze pesant sur trois griffes
supportait un flambeau. Toutes ces lumières se
reflétaient dans les losanges de nacre qui pavait
la salle. Elle était si haute que la couleur rouge
des murailles, en montant vers la voûte, se
faisait noire.
Flaubert, Salammbô, 1862

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