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Thème 2 : Faire la guerre et la paix 

: formes de conflits et modes de résolutions.


Séquence 3 (conclusive) :
Le Moyen Orient : Conflits régionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux. (8h00)
Problématique : Pour quelles raisons ne parvient-on pas à bâtir la paix au Moyen Orient ?

Séance 1 (1h30) : Le Moyen-Orient est un espace aux enjeux multiples …..


Objectif : Analyser et comprendre les enjeux générateurs de crise dans la région du Moyen Orient.
…/…/20..
Problématique : Quelles sont les causes profondes des conflits au Moyen-Orient ?
Activités élèves : Etude cartes et documents de votre livre HGGSP Nathan 2020 et Nathan 2012-2014 Tle ES-L.S

Séance 2 (2 h00) : …. qui sont au cœur des conflits israélo-arabo-palestiniens, …..


Objectif : Comprendre pourquoi les conflits israélo-arabo-palestinien reflètent les enjeux des conflits et de paix aux Moyen
Orient. (Guerre inter et intraétatique / paix négative et positive)
.../…/20...
Problématique : Comment caractériser les conflits israélo arabes et israélo palestiniens ? Pourquoi la paix entre
Israéliens et palestiniens semble-t-elle impossible ?
Activités élèves : Etude Jalon pages 158-161 de votre livre HGGSP Terminale Nathan 2020

Séance 3 (2h00) : ….. et des deux guerres du Golfe (2h00)


Objectif : Identifier les acteurs, analyser et comprendre les enjeux, les déroulements et les conséquences des deux
guerres du Golfe pour la paix au Moyen Orient. (Guerre inter et intraétatique / paix négative et positive)
Problématique : Que sont les guerres du golfe ? Pourquoi les deux guerres du golfe caractérisent les différents
.../…/20... types de conflits et les difficultés à faire la paix au Moyen Orient ?
Activités élèves : Etude Jalon pages 162-165 de votre livre HGGSP Terminale Nathan 2020 et Jalon page 166-173 HGGSP
Terminale Belin 2020 et Jaolns page 150-153 HGGSP Terminale Hachette Education
La classe est séparée en deux groupes qui traitent chacun d’une des guerres du Golfe et les restituent à la classe sous forme
de carte mentale.
Préparation Grand Oral (0h15)
Sujet : Le rôle de la France dans les deux guerres du Golfe.
Objectif : Préparer le grand oral en s’appuyant sur les documents et les consignes page 163 et 165 de votre livre et sur le
.../…/20...
corpus de documents.
Problématique : Quel rôle a joué la France dans les deux guerres du Golfe ?
Activités élèves : Etude documents page pages 162-165 votre livre HGGSP Terminale Nathan 2020 et documents page
150-153 HGGSP Terminale Hachette Education
3 élèves sont désignés par tirage au sort
Séance 4 : Evaluation Finale/Etude critique de document (2h00).
.../…/20... Sujet : Deux conflits au Moyen Orient.
Objectif : Mettre en place les méthodes d’analyse de document et mettre en relation document et cours.
Séquence n°3 (conclusive) :
Le Moyen Orient : conflits régionaux et
tentatives de paix impliquant des
acteurs internationaux (8 heures)

Problématique : Pour quelles raisons


ne parvient-on pas à bâtir la paix au
Moyen Orient ?
Séance 1 (1h30): Le Moyen-Orient est un espace aux enjeux
multiples ...
Objectif : Analyser et comprendre les enjeux générateurs de crise
dans la région du Moyen Orient.
Problématique : Quelles sont les causes profondes des
conflits au Moyen-Orient ?
Introduction :
De nos jours, on utilise souvent indifféremment en français les expressions de « Proche » et de « Moyen-
Orient ».
•Qu’est-ce que Proche Orient ou le Moyen orient?

Au centre, cinq États - l'Irak, la Syrie, la Jordanie, le Liban et Israël - où se concentrent au


XXe siècle les guerres et les conflits.
Trois grands pays, les plus peuplés du Moyen-Orient, les encadrent : l'Egypte à l'ouest, la
Turquie au nord et l'Iran à l'est.
Au sud, la péninsule Arabique forme un ensemble à part, aux caractéristiques propres.
Le Proche Orient ou Moyen-Orient, à la jonction de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie, est,
depuis l'Antiquité, un lieu d'échanges mais aussi de rivalités.
Problématique : Quelles sont les causes profondes des conflits au Moyen-Orient ?

Le Proche-Orient ou levant (« proche » par rapport aux Européens, qui ont


inventé le terme)
Le Proche-Orient correspond à ce qu'on appelait autrefois le Levant, à savoir les
régions situées sur les rives orientales de la Méditerranée, de la Turquie à l'Egypte.
Cette expression est de moins en moins utilisée.
Il ne comprend que les pays ayant une façade méditerranéenne (Turquie, Syrie,
Liban, Israël, Egypte), auxquels on ajoute la Jordanie.
L’expression Moyen-Orient (en anglais Middle East) a été forgée par l'amiral
américain Alfred T. Mahan en 1902.
Il l'emploie pour désigner les régions qui, situées sur la « route des Indes »,
présentent alors un intérêt stratégique majeur pour la Grande-Bretagne.
C’est une vaste région qui s'étend du nord de la Turquie à la pointe sud de la
péninsule Arabique (3 000 km) et de l'Egypte à l'Iran (3 500 km), formant un ensemble
géopolitique cohérent, auquel on ajoute parfois l'Afghanistan et le Pakistan
Au centre, cinq États - l'Irak, la Syrie, la Jordanie, le Liban et Israël - où se concentrent au
XXe siècle les guerres et les conflits.
Trois grands pays, les plus peuplés du Moyen-Orient, les encadrent : l'Egypte à l'ouest,
la Turquie au nord et l'Iran à l'est.
Au sud, la péninsule Arabique forme un ensemble à part, aux caractéristiques propres.
Le Proche Orient ou Moyen-Orient, à la jonction de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie, est,
depuis l'Antiquité, un lieu d'échanges mais aussi de rivalités.
Problématique : Quelles sont les causes profondes des conflits au Moyen-Orient ?

A / Le Moyen Orient est un espace marqué par des enjeux (conflits)


territoriaux ethniques et religieux.

1 / Un territoire composé de peuples historiquement antagonistes.


A / Le Moyen Orient est un espace marqué par des enjeux (conflits)
territoriaux ethniques et religieux.

1 / Un territoire composé de peuples historiquement antagonistes.


Trois grands peuples composent l'essentiel du Moyen-Orient :
•les Perses, ou Iraniens (80 millions),
•les Arabes, les plus nombreux (250 millions),
•les Turcs (80 millions).
Ils ont au cours des siècles, successivement imposé leur domination sur la
région, ce qui continue de nourrir des visions de l'histoire antagonistes où
chacun met en trois grands peuples composent l'essentiel du Moyen-Orient :
les Perses, ou Iraniens (80 millions),
les Arabes, les plus nombreux (250 millions),
les Turcs (80 millions).
 
Ils ont au cours des siècles, successivement imposé leur domination sur la
région, ce qui continue de nourrir des visions de l'histoire antagonistes où
chacun met en avant sa gloire passée.
D’autre part, les Kurdes (25 à 30 millions) forment une minorité présente dans quatre
pays - la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie - mais elle-même sans État et régulièrement
victime de discriminations et de persécutions.
La terre est ainsi le principal enjeu des rebellions kurdes par exemple dans les
conflits Irakien et Syrien.
Ensuite, une autre minorité existe les Juifs (6 millions), leur nombre actuel résulte pour
l'essentiel d'une immigration récente en Palestine, qui commence au début du XXe siècle
et qui se heurte très vite aux populations arabes de la région.
La terre est ainsi le principal enjeu des guerres israélo-arabes comme du conflit
israélo-palestinien.
Enfin, les frontières des états héritées de la colonisation et regroupent où divisent les
communautés linguistiques ou religieuses.
2 / Des peuples divisés sur le plan religieux.
le judaïsme, né dans le Sinai le christianisme, né en Palestine l'islam.
Cette religion apparait environ 1350 La bible et surtout sa partie Fondée en Arabie au VIIe siècle ap
av JC. comprenant le nouveau testament JC par le prophète Mahomet
La Torah, attribuée à Moïse, retraçant la vie de Jésus (établit à (Muhammad).
comprend les textes de la Loi juive. partir de 4 évangiles écrits par les Les musulmans sont les adeptes
disciples de Jésus.) de l'islam.
Le coran est le livre saint de l’Islam.

La présence des Juifs (environ Les chrétiens (environ 10 millions) Les musulmans sont de très loin
6 millions) est très ancienne mais sont dispersés en onze les plus nombreux ;
elle s'est fortement accrue au XX e communautés, cependant: ils sont divisés entre :
siècle en raison de leur immigration - certaines reconnaissent - sunnites majoritaires.
en Palestine où ils ont fondé l'État l'autorité de Rome (les - chiites - en Iran, en Irak et au
d'Israël. maronites du Liban) Liban
Les Juifs, autrefois dispersés - d’autres forment des Églises - un certain-nombre de groupes
dans le Moyen-Orient, sont autonomes de rite orthodoxe minoritaires comme les druzes
désormais réunis dans les frontières (les coptes en Egypte). ou les kharidjites.
d'Israël. Cependant :
Les Israéliens sont les citoyens - de très nombreux musulmans
de l'État d'Israël. ne sont pas arabes
Cependant, De très nombreux (notamment en Afrique et en
Juifs ne sont pas israéliens Asie).
(notamment en Amérique du Nord et - Un certain nombre d'Arabes
en Europe) ; ne sont pas musulmans ; c'est
Inversement, 24% des Israéliens notamment le cas des chrétiens
ne sont pas juifs (essentiellement du Liban (maronites, orthodoxes
des Arabes musulmans qui sont ou autres), d'Egypte (coptes) ou
demeurés en Israël après 1948). de Syrie.
B / Le Moyen Orient, un espace aux ressources convoitées.

1 / L’eau, une ressource rare et convoitée.


Le milieu naturel est globalement contraignant :,
• Hauts plateaux, montagnes qui ont longtemps offert un refuge aux
peuples persécutés (au Liban, en Irak ou en Turquie).
• déserts chauds ou froids
• les terres fertiles, où se rassemblent les populations, sont rares :
• vallées du Nil et du Jourdain, du Tigre et de l'Euphrate,
• littoral méditerranéen.
Donc dans un milieu naturel globalement aride, l'eau est une ressource rare, inégalement répartie et
disputée parce que les besoins sont de plus en plus importants en raison :
•De l'accroissement démographique très rapide des pays de la région,
•du développement de l'urbanisation et des cultures irriguées.
En conséquence,
•Les nappes souterraines sont polluées et surexploitées ;
les grands fleuves, qui font l'objet d'aménagements hydrauliques, voient leur débit se raréfier.

Le barrage de Birecik en
Turquie.
II est situé sur l'Euphrate, non
loin de la frontière syrienne.
Mis en service en 2000, il fait
partie d'un projet
d'aménagement du sud-est de
l'Anatolie visant à construire
vingt-deux barrages sur les
bassins du Tigre et de
l'Euphrate pour irriguer 1,7
million d'hectares de terres
arides
•Des tensions apparaissent entre les Etats. Ainsi, les eaux du
Tigre et de l'Euphrate sont ainsi l'objet de tensions permanentes
entre la Syrie, l'Irak et la Turquie qui en contrôle les sources et a
multiplié les barrages à ses frontières.
•Des conflits ont lieu entre les Etats. Ainsi, les eaux du bassin du
Jourdain, sont disputées par la Syrie, la Jordanie et Israël. C'est en
partie pour contrôler l'approvisionnement en eau douce du lac de
Tibériade qu'Israël a annexé le plateau du Golan, conquis en 1967 à
la suite de la Guerre des 6 jours.
2 / Cependant, le pétrole est la principale richesse du Moyen Orient.
Part du Moyen Orient dans la production
mondiale de Pétrole en % de 1945 à 2010.
La production mondiale de pétrole en %
en 2010
- Le pétrole est la
principale richesse du
Moyen - Orient…..

Les réserves mondiales


de pétrole en % en 2010
•Depuis quand le Moyen Orient apparait-il comme un élément
essentiel de la production mondiale de Pétrole ?
L'exploitation a commencé dès la première moitié du XXe siècle. Le
partage des bénéfices issus de l'exploitation du pétrole se fait d'abord
au profit des majors, britanniques et américains :
British Petroleum, Esso-Shell, l'Arabian American Company (Aramco)
•Quelle est la place du Moyen Orient dans la production et les
réserves mondiales de pétrole en 2010?
Le Moyen Orient assure environ 30 % de la production mondiale de
pétrole et détient les deux tiers des réserves estimées.
Le Moyen-Orient dispose en outre de 40 % des réserves mondiales
de gaz.
•En quoi le Moyen Orient a –t-il une place essentielle dans
l’économie mondiale ?
Le Moyen Orient possède la matière première et l’énergie la plus
rentable au monde, sur laquelle s’est fondée la seconde phase de la
Révolution Industrielle. L’économie monde est don en grande partie
dépendante du Moyen Orient pour s’approvisionner en hydrocarbures.
- Une richesse qui n’est pas partagée par tous
Document 2 :
Les réserves d'hydrocarbures au Moyen-Orient en 2007

Pétrole Gaz Naturel

Milliards de 1000 milliards


% mondial % mondial
tonnes de m3

Arabie
36,3 21,3 7,3 4
Saoudite

Émirats Arabes
13 7,9 6,1 3,3
Unis (Dubaï)

Irak 15.5 9,3 3,2 1,7

Iran 19 11,2 28,1 15,3

Koweït 14 8,2 1,8 1


Oman 0,8 0,5 1 0,5

Qatar 3,6 2,2 25,3 13,8

Syrie 0,3 0,2 0,3 0,2

Bouziane Senimoud, Maghreb et Moyen-Orient dans la mondialisation, © Armand Colin, élaboré d'après
le bulletin annuel de statistiques de l'OPEC, 2008, BP Statistical Review, 2008 et Arab OH et Gaz
Directory, 2008
.
•En vous appuyant sur la carte du Moyen-Orient, dites où se situent
les principaux champs de pétrole et de gaz ?
Les principaux champs de pétrole et de gaz se situent en
Mésopotamie (vallée du Tigre et de l’Euphrate) mais aussi sur les littoraux
du golfe persique.
•Etablissez la hiérarchie des pays du Moyen Orient possédant le plus
de richesses (réserves) en hydrocarbures.

Pétrole % réserves mondiales Gaz% réserves mondiales


Arabie Saoudite 21,3 Iran 15,3
Iran 11,2 Qatar 13,8
Irak 9,3 Émirats Arabes Unis 3,3
- Le pétrole est donc un facteur de déséquilibres régionaux entre :

Les pays qui en sont dépourvus


Les pays producteurs qui :
- À partir des années 1950, sont parvenus à se réapproprier leurs ressources
pétrolières en achetant des parts dans les majors ou en procédant à des
nationalisations.
- Dans les années 1960, se sont regroupés au sein de l'OPEP afin :
•d’imposer leur contrôle sur la production et les prix car les cours mondiaux du
pétrole étaient maintenus artificiellement à des niveaux très bas par les majors
•de coordonner leurs politiques énergétiques et d’éviter entre eux la guerre des prix.

Majors : Grandes compagnies


(pétrolières) privées.

OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) :


Organisation créée en 1960 par l'Arabie Saoudite, le Koweït, l'Iran,
l'Irak et le Venezuela, dans le but de coordonner leurs politiques
énergétiques.
L'OPEP compte actuellement douze membres, au Moyen-Orient, en
Afrique et en Amérique latine.
- ont fondé tout leur développement sur cette richesse comme la
plupart des monarchies de la péninsule Arabique.
Par exemple : depuis 1973, les prix de pétrole n'ont cessé d'augmenter, de 3
dollars le baril à plus de 100 dollars en 2011.
- ont compris qu'ils disposent d'un moyen de pression efficace sur
les pays industrialisés grands consommateurs d’hydrocarbures. Ils
ont utilisé le pétrole comme une arme géopolitique par exemple :
Par exemple, en 1973, au moment de la guerre israélo-arabe du Kippour, les
pays de l’OPEP frappent d'embargo les alliés d'Israël, provoquant ainsi
l'augmentation des prix et un premier choc pétrolier.
Cependant, le pétrole est donc une richesse convoitée et donc un facteur de
conflits entre les pays producteurs lorsque :
•il s'agit de fixer les prix de vente du baril.
•plusieurs États se disputent la propriété des gisements :
Par exemple : le pétrole du Koweït, convoité par l'Irak, est le premier enjeu de la
guerre du Golfe, en 1990-1991.
•Cela oppose pays peuplés comme l’Iran et pays peu peuplés comme ceux des
Monarchies du Golfe fortement dépendants d'une main-d'œuvre étrangère et de la
protection des pays occidentaux, qui sont leurs principaux clients.
Ainsi, La découverte des gisements d'hydrocarbures :
•a accru l'enjeu géoéconomique que représente le Moyen-Orient à l’échelle
mondiale.
•a créé un déséquilibre à l'échelle mondiale entre cette zone de gisements (6/10 e
des réserves connues en 2010) et les zones de consommation.
Le Moyen Orient est donc l’objet d’une tentative de contrôle de la part des
grandes puissances économiques mondiales parce qu’elle est nécessaire au
fonctionnement de leurs économies.
D’autant plus, que cet espace est carrefour stratégique de la mondialisation.
C / Le Moyen Orient, un carrefour stratégique acteur de la mondialisation

La région est depuis l'Antiquité un lieu de contacts et d'échanges.


C’est un Carrefour entre la Méditerranée et l'océan Indien, à la jonction de
l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie.
L'importance stratégique dans les échanges mondiaux du Moyen-Orient s’est
accrue en 1869 avec l’inauguration du Canal de Suez.

1 / Suez est devenu un canal essentiel pour le commerce international.


Depuis l'expédition de Bonaparte en 1798, la France est très présente en Egypte, qui s'est
affranchie de la tutelle ottomane.
À l'initiative du Français Ferdinand de Lesseps, un canal reliant la mer Rouge à la
Méditerranée est creusé à partir de 1859. Il est inauguré avec faste en 1869.

1869 - L'inauguration du canal de Suez : L'Inauguration du canal de Suez, 7 novembre 1869, huile sur toile d'Edouard Riou,
1869. Musée national du château de Compiègne.
Les Anglais, qui n'y avaient pas cru au début, rattrapent vite leur erreur : profitant
des difficultés financières du gouvernement égyptien, ils rachètent en 1875 les actions
qu'il détenait dans la Compagnie du canal de Suez. L'Egypte devient alors un
protectorat britannique.
La convention internationale de Constantinople de 1888 prévoit qu'il est « libre
et ouvert en temps de guerre comme en temps de paix, à tout navire de commerce ou
de guerre, sans distinction de pavillon. »
•Quelle est la position de cette région du monde dans la géographie des échanges
internationaux ?
•Quelles sont les particularités du canal de Suez ?
Le canal de Suez est essentiel pour le commerce pétrolier mondial et la liaison maritime
entre l’Asie et l’Europe.
En effet, la crise de Suez en 1956 avait provoqué sa fermeture et une mini crise mondiale.
De même, la guerre des Six-Jours en 1967 entre Israël et les pays arabes provoque à
nouveau sa fermeture.
Ces crises conduisent à la construction des premiers pétroliers supertankers de 500 000
tonnes, destinés à contourner l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance.
En 1979, les accords de paix à Camp David entre Israël et l'Egypte d'Anouar el-Sadate
permettent la réouverture de cette route méditerranéenne.
Cependant, il existe deux autres passages stratégiques :
•Le détroit d’Ormuz, qui permet d’accéder au golfe Persique et que l’Iran et l’Arabie saoudite
se disputent, en fait partie, tout comme
•Le détroit de Bab-el-Mandeb, qui ouvre la route de Suez et de la Méditerranée, mais est en
proie à la piraterie.

2 / Suez est devenu un canal stratégique pour les puissances


Document 5 : Suez : un canal stratégique pour les puissances
« Un porte-avions américain a passé dimanche le canal de Suez en direction
de la région du Golfe, alors que les relations entre les États-Unis et l'Egypte
traversent de graves turbulences, a annoncé lundi la Marine américaine. [Le
porte-avions] USS Harry-Truman et son escorte composée de deux
destroyers, deux croiseurs et vraisemblablement d'un ou plusieurs sous-
marins d'attaque, doivent effectuer au cours des prochains mois des
"opérations de sécurité maritime" et participer aux opérations aériennes en
Afghanistan, affirme l'US Navy. Il remplacera dans la zone l'USS Nimitz.
Long de près de 200 kilomètres, le canal de Suez constitue un passage
stratégique entre la Méditerranée et la mer Rouge pour la Marine américaine,
dont une quarantaine de navires y transitent chaque année, selon la Ve Flotte
américaine, citée par USA Today.
Propriété de l'État égyptien, le canal est déclaré "libre et ouvert" à la
navigation, mais les navires militaires américains bénéficient d'un accès
privilégié sans avoir à faire la queue devant les entrées du canal comme c'est
le cas pour la plupart des navires, selon le quotidien. »
Article de L'AFP dans Libération, 19 août 2013.
•Dans quel domaine, autre que commercial, le canal continue-t-il à jouer un rôle majeur ?
•Pour quelle puissance notamment ? Pourquoi ?
•Cette position stratégique participe à l’intégration de plus en plus importante du Moyen Orient dans la mondialisation.

Les États du Moyen-Orient avec leur richesse énergétique s'intègrent de plus en plus dans un
monde qui devient multipolaire. Le Qatar ou les Émirats arabes unis s'imposent comme de nouvelles
puissances régionales.
La Chine ou les puissances émergentes de l'Amérique latine jouent un rôle nouveau dans cette région
importante pour leur approvisionnement en pétrole et leurs débouchés.
Le Venezuela, le Brésil et la Chine entretiennent ainsi des relations avec l'Iran, mis pourtant au ban des
nations par les États-Unis. Document 2 : Les Émirats arabes unis, pacificateurs ?
« Les Émirats arabes unis se sont hissés au rang de
puissance régionale du Golfe et du Moyen-Orient. [...] Devant
les foyers de crise du Moyen-Orient (territoires palestiniens,
Liban), les Émirats considèrent que la sécurité, la paix et la
stabilité de la région ainsi que la normalisation des relations
entre tous les pays, y compris Israël, dépendent de
l'établissement d'un État palestinien.
Afin de renforcer cette politique d'ouverture, ils soutiennent le
droit international contre le terrorisme, les organisations
internationales comme l’ONU et cherchent à approfondir les
relations bilatérales, soit avec d'autres États (la France en
particulier), soit avec d'autres organisations internationales
comme l'OTAN [...].»
Philippe Boulanger, « Les défis géopolitiques » une
nouvelle puissance régionale : les Émirats arabes unis »,
dans Hérodote, n°133, 2009.
Document 3: Les Emirats Arabes Unis, une puissance
régionale.
L’avenue Shekh Zayed,
principales artère de Dubai
En conclusion, les États du Moyen-Orient avec leur richesse énergétique
s'intègrent de plus en plus dans un monde qui devient multipolaire. Le Qatar ou
les Émirats arabes unis s'imposent comme de nouvelles puissances régionales.
La Chine ou les puissances émergentes de l'Amérique latine jouent un rôle nouveau
dans cette région importante pour leur approvisionnement en pétrole et leurs
débouchés.
Le Venezuela, le Brésil et la Chine entretiennent ainsi des relations avec l'Iran, mis
pourtant au ban des nations par les États-Unis.

Séance 2 (2 heures): Un espace aux enjeux multiples qui sont


au cœur des conflits israélo-arabo-palestinien
Objectif : Comprendre pourquoi les conflits israélo-arabo-
palestinien reflètent les enjeux des conflits et de paix au Moyen
Orient.
Problématique : Comment caractériser les conflits israélo-
arabe et israélo-palestinien ? Pourquoi la paix entre israéliens
et palestiniens semble-t-elle impossible ?
Introduction :
"Le monde n'appartient pas exclusivement à untel qui possède un territoire trop
grand pour ses besoins, mais également à ceux qui ne possèdent rien. « 

Zeev Jabotinsky, journaliste juif et sioniste, La Morale de la muraille de fer, 1933.

Juifs, Israël et Israéliens. Palestine, Palestiniens et Etat palestinien.

Les Juifs forment un peuple, unis par une La Palestine est une terre qui s'étend du
même religion. Liban à l'Egypte, et de la Méditerranée au
La Torah, attribuée à Moïse, comprend les Jourdain et à la mer Morte. Ancienne
textes de la Loi juive. province de l'Empire ottoman, elle passe
Israël est l'État créé en 1948 pour les Juifs du sous contrôle britannique de 1918 à 1948.
monde entier à la suite du plan de partage de Les Palestiniens forment un peuple habitant
la Palestine adopté par l'ONU en 1947. la terre de Palestine. Ces sont des
Les Israéliens sont les citoyens de l'État populations arabes majoritairement
d'Israël. musulmanes sunnites. Cependant, une
De très nombreux Juifs ne sont pas israéliens minorité des palestiniens est de confession
(notamment en Amérique du Nord et en chrétienne.
Europe) ; L'État palestinien autonome issu des
Inversement, 24% des Israéliens ne sont pas accords d'Oslo de 1993-1995 et proclamé
juifs (essentiellement des Arabes musulmans par l'Autorité palestinienne, n'a pas été
qui sont demeurés en Israël après 1948). reconnu par l'ONU mais l'a été par
l'UNESCO en 2011.
1 / L’idée d’un État pour les juifs naît à la fin du XIX .
ème siècle

Pogroms Chisinau Russie 1903

Theodor Herzl Protocoles des


Père du sionisme Sages de Sion (1901)
En 1898, Theodor Herzl crée le « Fonds pour l'implantation juive » destinée à l'achat de
terres en Palestine. Le mouvement sioniste prône la création d'un État pour les Juifs en
Palestine. La Palestine est le berceau historique du peuple juif.

Sionisme : Mouvement nationaliste juif qui revendique la


création d'un État en Palestine.
Idéologie née à la fin du XIXe siècle des écrits de Theodor
Herzl, qui cherche à regrouper les Juifs dans un unique État
protecteur.

Le Sionisme incite les Juifs, notamment en Russie, à fuir


l'antisémitisme et à gagner leur émancipation en s'installant en
Palestine.
Dès le début du XXe siècle, par vagues successives
d'immigration, les Juifs s'installent en Palestine, achètent
des terres, les mettent en valeur, fondent des villes et des
colonies, et prennent une part active au développement
économique de la région. Avant 1920, après deux alyas la
population juive y atteint 85 000 personnes pour une population
palestinienne totale de plus de 800 000 personnes.
Allia: vague organisée ou spontanée d'immigration de Juifs en Palestine,
Seconde Allia Début XXème siècle
puis après 1948 en Israël.
2 / L’idée d’un État pour les juifs est appuyée par les colonisateurs de la
Palestine en 1917

Document 4 : Les Anglais favorisent


l'établissement de Juifs dans le mandat de
Palestine
Lord Arthur Balfour, ancien Premier ministre
britannique, qui s'est prononcé pour la création
d'un foyer de peuplement juif dans le mandat de
Palestine en 1917 (la Déclaration Balfour), visite un
village d'immigrants juifs en 1925.
Un soutien est promis aux organisations sionistes donc à
l’émigration en Palestine depuis la déclaration du ministre britannique
A. Balfour (1917) en faveur de « l'établissement en Palestine d'un
foyer national pour le peuple juif ».
Pour les Juifs, la voie est ouverte à la création d'un État.
L’émigration juive vers la Palestine s’accélère dont ils représentent 28
% de la population en 1936.
Cependant, Le Royaume-Uni, puissance mandataire, se heurte à
l'opposition de plus en plus violente des Arabes palestiniens qui :
•On peur de perdre les terres revendiquées par les Juifs.
•voient dans la création d’un foyer national juif une enclave
occidentale à combattre.
Aussi, arrive la révolte palestinienne (1936-1939) contre les autorités
britanniques et la population juive.
Prenant acte des tensions croissantes, les Britanniques décident, en
1939, de freiner l’immigration juive.

En 1948, l'État d'Israël est proclamé par David Ben Gourion. Depuis cette
date, plusieurs guerres israélo-arabes ont eu lieu. Elles ont débouché sur la
conquête de terres par Israël depuis 1967.

Problématique : Pourquoi la création d’Israël a débouché sur les guerres


israélo-arabes ? Pourquoi la paix entre Israéliens et palestiniens semble-t-
elle impossible ?

A / La création de l’État d’Israël est à l’origine des guerres israélo-arabes

1 / La déclaration de l’ONU du 29 novembre 1947 sur le partage de la


Palestine.
Après la Seconde Guerre mondiale, 3 faits
•la révélation de la Shoah. la politique nazie
d'extermination des Juifs rend ce projet de la
création d’un Etat juif vital
•le nombre important de réfugiés juifs souhaitant
quitter l'Europe.
•les affrontements en Palestine entre les deux
communautés se sont radicalisés.
Modifient la donne et font de la question juive
un problème international.
Aussi, le 29 novembre 1947, l'Assemblée
générale de l'ONU adopte un plan de partage
de la Palestine prévoyant :
•la constitution d'un État juif,
•la constitution d'un État arabe
•un statut international propre pour Jérusalem.
 Troisième projet depuis 1937, il est alors
refusé par les Arabes de Palestine et les États
arabes.

Document 1 :
Plan de partage de l’ONU
2 / Cette déclaration de l’ONU du 29 novembre 1947 entraîne la création et une
série de guerre avec les pays arabes voisins.

- La création de l’Etat d’Israël et la première guerre israélo-arabe 1948-49

Le 14 mai 1948, une fois les derniers soldats britanniques partis, l'État d'Israël est proclamé
unilatéralement dans un contexte de guerre civile.

Document 1 : La proclamation de l’Etat d’Israël


« La Terre d'Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C'est là que s'est formée son identité spirituelle,
religieuse et nationale [...], là qu'il a écrit la Bible et l'a offerte au monde [...].
En 1897, le premier congrès sioniste1, inspiré par la vision de l'État juif de Theodor Herzl, a proclamé le
droit du peuple juif au renouveau national dans son propre pays [...].
Le récent holocauste, qui a anéanti des millions de Juifs en Europe, a de nouveau montré le besoin de
résoudre le problème dû au manque de patrie et d'indépendance du peuple juif, par le rétablissement de
l'État juif [...].
Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution recommandant
la création d'un État juif en Palestine.
En conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la communauté juive de Palestine et
le Mouvement sioniste mondial, réunis en assemblée solennelle aujourd'hui, jour de la cessation du
mandat britannique en Palestine [...] proclamons la création de l'État juif en Palestine, qui portera le nom
d'État d'Israël. »
Discours de David Ben Gourion, Premier ministre d'Israël de 1948 à 1953 et de 1955 à 1963,
à Tel-Aviv, 14 mai 1948.
1. Le mouvement sioniste naît en Europe dans les années 1880, autour notamment de Theodor
Herzl, pour revendiquer la constitution d'un État spécifique où les Juifs pourraient vivre ensemble
et se protéger dans un contexte de fort antisémitisme.
Comment la création de l’Etat d’Israël est–elle justifiée ?
Les États arabes voisins entrent alors en guerre contre Israël le
lendemain de la proclamation du nouvel État.
En effet, au sein de la Ligue des États arabes (LEA, ou Ligue arabe), fondée
en 1945, la lutte contre Israël fédère les Etats arabes et fait renaître les rêves
d'unité, le PANARABISME qu'incarnera un leader charismatique comme
Nasser à partir de 1952.
De plus, les États arabes considèrent la Palestine comme une terre arabe et la
création d'Israël comme une offense au monde arabe dans son ensemble. Ils
font de la non-reconnaissance d'Israël le fondement de leur politique
étrangère.
Enfin, la question de l’Etat palestinien est mise en avant pour fédérer les Etats
arabes.
Cependant, mieux préparé et mieux armé, Israël défait ses ennemis arabes
mal équipées et mal coordonnées
La défaite des armées arabes conduit :
•aux conventions d'armistice de 1949
•à la mise en place de frontières effectives : les gains territoriaux sont
importants pour Israël, qui contrôle désormais 77 % de l'ancienne
Palestine, au lieu des 56,5 % prévus dans le plan de partage.
•A ce que de nombreux Palestiniens doivent se réfugier dans les pays
voisins.
•A ce qu’aucun État palestinien ne voit le jour :
•la Cisjordanie est annexée par la Jordanie
•la bande de Gaza passe sous administration égyptienne.
Cependant, l'armistice de 1949 ne met pas fin à l'état de guerre et aucun
pays arabe ne reconnaît l'existence de l'État d'Israël. C’est donc une Paix
négative !
LEA : Ligue des États Panarabisme : Mouvement visant à
arabes, fondée en 1945. l'unification politique du monde arabe. Dans
les années 1950 et 1960, Nasser incarne
un panarabisme socialiste et laïc.
Document 2 : La première guerre Israélo-
arabe 1948-1949.
- Puis trois guerres se succèdent qui se soldent à chaque fois par la victoire d’Israël

Octobre 1956 : la crise de Suez


L'intervention contre l'Egypte lors de la crise de
Suez, en 1956, aux côtés des Français et des
Britanniques, est un succès militaire mais un échec
diplomatique qui ne conduit à aucune modification
du statu quo.
Cependant, Israël a montré sa puissance
militaire à conquérir des territoires
5-10 juin 1967 : la guerre des Six-Jours
La guerre des Six-Jours, en juin 1967, est en revanche une victoire éclatante pour
Israël, qui défait les armées égyptienne, syrienne et jordanienne
Cette Guerre permet à Israël de :
•de faire peser une menace sur le Canal de Suez en occupant le Sinaï et la bande de
Gaza,
•de renforcer son contrôle sur l’eau par la conquête de la Cisjordanie et du plateau du
Golan
•d’unifier Jérusalem par la conquête de Jérusalem-Est.
•de récupérer le mur des lamentations vestige du temple du roi David.
 Désormais en position dominante, Israël refuse de se soumettre à la résolution 242 de
l'ONU en se maintenant dans les territoires occupés.
Les guerres du Kippour
L'Egypte, où Sadate a succédé à Nasser, lance à son tour une offensive contre
Israël, le 6 octobre 1973, jour de la fête juive de Yom Kippour.
Les succès initiaux de l'armée égyptienne et de son allié syrien sont brisés par
une contre-attaque israélienne et le front se stabilise.
Pour la première fois, sur le terrain militaire, un pays arabe fait jeu égal avec
Israël.
Cependant, la guerre du Kippour montre que
•le conflit Israélo arabe a un impact mondial parce que la guerre du
Kippour en 1973 provoque :
•le blocage du canal de Suez
•le premier choc pétrolier.
Le monde arabe est profondément divisé car chaque cherche à préserver
ses propres intérêts. C’est donc la fin du Panarabisme.

En Egypte, Sadate, à la suite de la guerre du Kippour, se tourne vers les


États-Unis pour qu'ils fassent pression sur leur allié Israël et l'amènent à
négocier.
Les Etats Unis sont intéressés pour des raisons économiques au moment où
nait une crise à une paix au Moyen Orient. Il tente de mettre en place une Pax
Americana.
- La paix de Camp David entre israéliens et Égyptiens

Militaire de formation, il est vice-président de la


République égyptienne sous Gamal Abdel Nasser dont il
prend la succession en 1970.
En 1978, il reçoit le prix Nobel de la Paix avec le Premier
ministre israélien Menahem Begin, pour le rôle essentiel
qu'il a joué dans les accords de Camp David.
Il est assassiné en 1981.

Anouar el-Sadate (1918-1981)


Document 4 : L'Egypte propose la paix
En 1977, le Président égyptien Anouar el-Sadate se rend en Israël et prononce un discours
devant la Knesset, le parlement israélien, le 20 novembre.
« Ein brera, on n'a pas le choix, dit-on en hébreu, il faut toujours espérer. Paix à tous sur la terre
arabe, en Israël et partout dans ce vaste monde, un monde tourmenté par ses conflits sanglants,
foisonnant de contradictions aiguës, menacé périodiquement par des guerres dévastatrices
menées par l'homme pour détruire l'homme, son compagnon. À la fin de ces affrontements, parmi
les ruines de ce qui avait été édifié et parmi les restes des victimes humaines, il ne peut y avoir ni
vainqueur ni vaincu. [...]
Je suis venu à vous aujourd'hui sur deux pieds assurés, afin que nous puissions construire une
vie nouvelle, afin que nous puissions établir la paix pour nous tous sur cette terre, la terre de Dieu -
nous tous, musulmans, chrétiens et juifs, de la même façon - et afin que nous puissions adorer
Dieu, un dieu dont les enseignements et les commandements sont l'amour, la rectitude, la pureté et
la paix. [...] Personne n'imaginait que le chef d'État du plus grand pays arabe, sur les épaules de
qui reposent la plus grande partie du fardeau et la responsabilité principale dans le problème de la
guerre et de la paix au Proche-Orient, pourrait se déclarer disposé à aller sur la terre de l'adversaire
alors que nous étions encore dans un état de guerre et que nous souffrons toujours des effets de
quatre guerres en trente ans. [...]
Je ne suis pas venu chez vous pour conclure un accord séparé entre l'Egypte et Israël. Le
problème n'est pas entre l'Egypte et Israël, et une paix séparée entre l'Egypte et Israël, ou entre un
quelconque des États de la confrontation et Israël, n'apporterait pas une paix juste à la région tout
entière. De plus, si la paix était établie entre tous les États de la confrontation et Israël, sans
qu'intervienne une juste solution du problème palestinien, cela ne conduirait jamais à la paix
permanente et juste sur laquelle le monde entier insiste aujourd'hui. [...]
Il y a de la terre arabe qu'Israël a occupée et qu'il continue à occuper par la force des armes.
Nous insistons sur un retrait complet de ce territoire arabe, y compris Jérusalem arabe. »
Document 4 :
Une paix fragile : les accords de Camp David
(26 mars 1979)

Cérémonie officielle de signature des accords devant la Maison-Blanche, le 26 mars 1979.


De gauche à droite : le président égyptien, Anouar el-Sadate, le président américain Jimmy Carter et le Premier ministre israélien Menahem Begin.
•Pourquoi la décision égyptienne est-elle un tournant dans le conflit entre Israël et ses
voisins ?
•Quel problème est en suspens ?
En septembre 1978, la signature des accords de Camp-David (États-Unis) prépare le
traité de paix entre l'Egypte et Israël en 1979. C’est une première depuis 1948.
L'Egypte reconnaît l'existence d'Israël. Pour la première fois, un dirigeant arabe se rend
en Israël.
Israël en profite pour faire reconnaitre ses victoires militaires successives qui lui ont
permises d’agrandir son territoire.
En échange, L’Egypte obtient le retrait d'Israël du Sinaï et sa restitution. Cependant,
l'Egypte est temporairement exclue de la LEA.
Les conflits entre Israéliens et l’ensemble des pays voisins s’arrêtent. Les frontières
d’Israël sont en parties reconnues. Le panarabisme et la question palestinienne ne
sont plus la priorité des pays arabes.
Ainsi, Israël peut intervenir au Liban sans déclencher l’attaque des autres pays arabes:
•En 1982-83 dans le cadre de la guerre civile. Le Sud-Liban est alors occupé par Israël
jusqu'en juin 2000.
•En 2006, lors du conflit déclenché par Israël en raison des attaques de roquettes du
Hezbollah contre les villes israéliennes et la capture de soldats de Tsahal par le groupe
islamiste chiite.
D’autre part, lors de la guerre du Golfe Israël se retrouve sous la menace d’attaques de
missiles irakiens lors de la première guerre du golfe en 1991 au nom de la non résolution de
la question palestinienne., Saddam Hussein tente encore d'impliquer Israël dans le conflit
pour réunir le monde arabe à ses côtés : c'est un échec complet. Israël n'est plus un
élément fédérateur
De plus, depuis les années 2000, Israël s’oppose à la mise en place d’un programme
nucléaire en Iran qui la menace puisque l’Iran encourage la destruction de l’Etat israélien au
nom de la question palestinienne et de la reprise de la 3è ville sainte de l’Islam.
Aujourd’hui, Israël n’est plus en situation de guerre interétatique et en situation de
paix armée donc de paix négative avec ses voisins arabes.
Cependant, Israël n’a toujours pas résolu la question palestinienne née en 1948.
A / Une question palestinienne absolument pas réglée

1 / Née de la création de l’État d’Israël, la question palestinienne reste


entière et sans solution.
A partir de 1948, deux nationalismes se font face en Palestine pour créer chacun leur Etat.
Le conflit israélo-palestinien est avant tout d'ordre territorial : deux peuples se disputent
une terre. C’est donc un conflit intraétatique.

Femmes et enfants arabes fuyant leur village,


1948.
En 1948, la guerre civile entre communautés juive
et arabe de Palestine entraîne le déracinement de
plus de 750 000 Palestiniens et la destruction de
plus de 500 villages. En Israël, des historiens
contestent aujourd'hui l'idée d'un « transfert
volontaire des populations ». Ce sont pourtant les
forces militaires israéliennes qui ont procédé à
l'expulsion de celles-ci de leurs villes et villages,
par l'intimidation ou par la force, dans le cadre du
Plan Daleth.
Document 7 : Une réfugiée palestinienne

« En 1948, j'avais huit ans environ, nous avons fui à pied la


guerre, nous avions surtout peur d'être massacrés comme les
Palestiniens de Deir Yassin. Nous avons beaucoup marché.
Le peuple palestinien n'avait pratiquement pas d'armes pour
lutter. Les pays arabes n'étaient d'aucune aide réelle ; nous
espérions retourner rapidement chez nous une fois la guerre
terminée. Le chemin de l'exode nous a menés à Saïda au
Sud-Liban. De là, on nous a transférés par train et dans des
wagons à bestiaux en Syrie, plus précisément dans la ville de
Homs. Quelques années plus tard, j'ai épousé mon cousin et
nous avons gagné le camp de Mieh Mieh au Sud-Liban. Nous
logions sous des tentes. Par la suite, nous nous sommes
installés dans le camp de Chatila à Beyrouth. [...]
À peine nous étions-nous installés qu'une bataille a opposé
les fedayin [combattants palestiniens] à l'armée libanaise [en
1973]. L'armée libanaise a lancé des raids aériens contre nos
camps à Beyrouth et ils ont été détruits. [...] En 1975, nos
maisons ont été détruites une seconde fois, lors de l'entrée
de l'armée syrienne au Liban [...] et pour la troi­sième fois nos
maisons ont été détruites lors de l'invasion israélienne du
Liban en 1982 ; une invasion qui s'est accompagnée des
massacres de Sabra et Chatila en septembre 1982 [...].»

Témoignage de R. Sarsawî, réfugiée au camp de Chatila,


1985, cité dans A-L Dupont et al. Le Moyen-Orient par les
textes, © Armand Colin, 2011.
•Quelles conséquences la création de l'État d'Israël a-t-elle sur les populations arabes
de Palestine ?
•Que sont devenues les populations palestiniennes déplacées ?

En 1948-49, après la première guerre israélo-arabe, 700 000 Arabes palestiniens s'enfuient
ou sont expulsés des territoires contrôlés par le nouvel État. Les Palestiniens nomment ce
moment la Nakba.
Ils se réfugient dans les pays arabes voisins en Jordanie, à Gaza, en Syrie ou au Liban.
Cependant, ils sont souvent mal accueillis et 150 000 Palestiniens demeurent dans les
frontières du nouvel État israélien,
Dès 1948, Israël estime que ces départs sont volontaires et refuse tout droit au retour à ces
réfugiés, espérant qu'ils finiront à terme par se fondre dans les populations des pays où ils ont
trouvé asile. C'est l'origine d'une question qui ne cessera d'opposer les deux parties.
L'OLP, créée en 1964, organise alors la résistance palestinienne.

Nakba : « La catastrophe ». Nom donné par les


Palestiniens au départ volontaire ou forcé de 700 000
Arabes dans l'année qui suit la proclamation de l'État
d'Israël.

OLP (Organisation de Libération de la Palestine) :


Organisation palestinienne fondée en 1964, qui revendique
la création d'un État palestinien et qui prône jusqu'au milieu
des années 1980 la lutte armée.
2 / Un non – règlement de la question palestinienne qui a pour
conséquence une guerre entre israéliens et palestiniens à partir de 1967.
En 1967, Israël attaque et occupe :
•L’Egypte, la Jordanie et la Syrie le plateau du Golan (Syrie), la péninsule du Sinaï,
rendue à l'Egypte en 1979 au moment de Camp David et surtout la Cisjordanie et la
partie orientale de Jérusalem et la bande de Gaza qui sont des territoires
palestiniens.
Israël occupe donc les territoires palestiniens et débute un processus de
colonisation avec pour conséquences.

Israël est alors en guerre avec l’OLP


Document 3 : La Charte de l'OLP (1968)
La Charte de l'OLP a été adoptée lors de sa création en 1964 et amendée en 1968. Ses
articles concernant la destruction de l'État d'Israël ont été déclarés « caducs » par Yasser
Arafat en 1989.
Article 5. Les Palestiniens sont les citoyens arabes qui résidaient habituellement en
Palestine jusqu'en 1947, qu'ils en aient été expulsés par la suite ou qu'ils y soient restés.
Quiconque est né de père palestinien après cette date en Palestine ou hors de Palestine, est
également palestinien.
Article 6. Les juifs qui résidaient habituellement en Palestine jusqu'au début de l'invasion
sioniste seront considérés comme palestiniens. [...]
Article 9. La lutte armée est la seule voie menant à la libération de la Palestine. [...]
Article 15. La libération de la Palestine est, du point de vue arabe, un devoir national ayant
pour objet de repousser l'agression sioniste et impérialiste contre la patrie arabe et visant à
éliminer le sionisme de la Palestine. La responsabilité entière incombe à cet égard à la nation
arabe - peuples et gouvernements - avec à l'avant-garde le peuple arabe de Palestine. Il
s'ensuit que la nation arabe doit mobiliser tout son potentiel militaire, humain, moral et
spirituel afin de participer activement avec le peuple palestinien à la libération de la Palestine.
[...].
 Qu’est qu’un Palestinien selon l’OLP?
 Quel sort est réservé aux juifs d’après cette charte ?
En 1968, L'OLP et son leader Yasser Arafat adopte une charte qui revendique:
•la destruction d’Israël.
•la création d’un Etat arabe palestinien au sein duquel les juifs constitueraient une
minorité.
L’OLP utilise alors deux moyens pour faire la guerre contre Israël :
Document 8 : Le terrorisme, arme des nationalistes
Décembre 1967 : Création du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Entre 1968 et 1971 : Plus de 110 détournements d'avion sont revendiqués par le
FPLP.
5 et 6 septembre 1972 : Lors des Jeux Olympiques de Munich, onze athlètes
israéliens sont pris en otage et exécutés par le groupe terroriste palestinien «
Septembre noir ».
Décembre 1973 : Attentat palestinien contre un avion de la Pan Am à Rome (30
morts).
Décembre 1975 : Un commando dirigé par le terroriste pro-palestinien Carlos
prend en otage 11 ministres de l'OPEP.
Août 1982 : Attentat contre un restaurant juif de la rue des Rosiers à Paris (6
morts), attribué au groupe palestinien du Fatah-Conseil révolutionnaire (FCR).
Décembre 1985 : Deux attentats, attribués au FCR, contre la compagnie
israélienne El Al à Rome et à Vienne.
Septembre 1987 : Attentat contre un magasin Tati à Paris, revendiqué par le
Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (7
morts).
Novembre 1995 : Assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin par un
étudiant israélien d'extrême droite.
Document 2 : Des athlètes israéliens pris en otages
lors des Jeux olympiques de Munich (1972)

Le 5 septembre 1972, un commando palestinien


pénètre dans le village olympique et prend en
otages des athlètes israéliens sous l'œil des
caméras du monde entier. Neuf otages sont
assassinés avant que les cinq terroristes ne
soient tués par la police allemande.
•Quelle tactique met en place l’OLP contre Israël ? Avec quels objectifs ?

•Pourquoi la prise d’otages de 1972 a-t-elle un tel impact mondial ?

•l'arme du terrorisme, comme lors des Jeux olympiques de Munich en 1972 afin d’alerter
l’opinion publique mondiale. Cependant, l'opinion internationale est indignée et les attentats
sont condamnés par plusieurs États arabes.

Israël utilisera en retour la pratique des attentats ciblés.

•des actions de guérilla aves les Fedayins, depuis les pays arabes voisins :
•D’abord à partir de la Jordanie d’où elle lance des attaques contre Israël et tente d'y
renverser le roi Hussein. Une répression féroce s'ensuit en 1970 (« Septembre noir »)
•L’OLP s'installe alors au Liban d’où elle lance à nouveau des attaques contre Israël. En
réaction, Israël envahit le Liban en 1982. Mais, l'opération est désastreuse pour son image
internationale, notamment à cause des massacres dans les camps palestiniens de Sabra et
Chatila, perpétrés par les milices chrétiennes mais que les Israéliens, au courant de
l'opération, ont laissé accomplir.

Aussi, l’OLP se réfugie en Tunisie d’où elle ne peut plus agir de la même manière.
Elle est donc affaiblie.
Israël doit faire face à la révolte des populations palestiniennes occupées

Avec la conquête de la Cisjordanie (dont


Jérusalem) et de la bande de Gaza par Israël, 1,5
million de Palestiniens sont sous le contrôle de
l'État hébreu qui débute une politique de
colonisation qui chasse les palestiniens de leur
terre.

En 1987, une première Intifada éclate dans les


territoires occupés par Israël.

Devant l’impasse de l’affrontement,


Israéliens et palestiniens entrent au début des
années 1990 dans le processus d’OSLO.

Intifada (ou guerre des pierres) : soulèvement


de la population palestinienne contre Israël
entre 1987 et 1993.
Intifada [« soulèvement » en arabe] : révolte
déclenchée en 1987 puis en 2000 par de jeunes
Document 1 : La première Intifada ou Palestiniens qui jettent des pierres aux soldats
« guerre des pierres » en Cisjordanie 1988 israéliens.
3 / Initiée en 1993, le processus de paix d’Oslo entre israéliens et
palestiniens échoue à cause des radicaux des deux bords

La tentative de paix orchestrée par le processus d’Oslo sous la conduite des


États-Unis

Au début des années 1990, le processus d'Oslo, sous le patronage des États-Unis est
mis en place.
Il s’explique parce que :
•Le chef, Yasser Arafat, réfugié en Tunisie, déclare en 1988 renoncer au terrorisme.
•La fin de la guerre Froide fait que l’OLP n’est plus soutenue par l’URSS.
•La guerre du Golfe place l’OLP en situation de faiblesse en raison de son soutien à
l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein.
•La pression des Etats-Unis sur son allié israélien protégé pendant la guerre du Golfe.

Document 1 : Une réconciliation historique


Suite aux accords d'Oslo, le Premier ministre israélien Yitzhak
Rabin (à gauche) et le président de l'OLP Yasser Arafat (à droite)
adoptent une déclaration de principes signée à Washington le13
septembre 1993 en présence du président américain Bill Clinton.
Cette déclaration débouche l'année suivante sur l'accord
de Jéricho-Gaza, qui met en place une Autorité nationale
palestinienne
Il conduit en septembre 1993 :
•à la signature des accords de paix entre Yasser ARAFAT et d'Yitzhak Rabin sous l’égide
des Etats-Unis.
•à la création d'une Autorité palestinienne pour gérer la Cisjordanie et Gaza.

Un Etat palestinien avec pour capitale Jérusalem doit alors naitre.
Une tentative de paix qui échoue totalement de novembre 1995 au 28 septembre 2000
Document 4 :

Les colonies juives des territoires occupés


Depuis huit ans, Youssef, son épouse Muriel et leurs enfants vivent à
Goush Katif, la plus grande des colonies juives de la bande de Gaza,
territoire de la Palestine autonome. (...)
Les colons juifs vivent ici en état de siège. Le 20 novembre, une bombe a
explosé au passage d'un bus de ramassage scolaire. Deux personnes ont
été tuées et neuf autres ont été grièvement blessées. Certaines des victimes
étaient des enfants et plusieurs ont dû être amputées. Depuis, affirme
Muriel, on vit dans la peur. (...)
Quand on leur demande si, un jour, ils ne risquent pas d'être sacrifiés par
leur propre gouvernement, au nom d'un futur accord israélo-palestinien qui
devrait nécessairement inclure le démantèlement des colonies, ils disent
simplement, comme le résume Muriel : « Ici, on est en Israël. J'ai une carte
d'identité israélienne. Je suis chez moi. Les Palestiniens qui viennent
travailler ici doivent posséder une carte de travail. C'est bien la preuve que
ce sont eux les étrangers. »

Document 3: Attentat du Hamas à Jérusalem Bruno Philip, « Youssef et Muriel, colons sans états d'âme »,
Le Hamas est un mouvement islamiste né en 1987. Il prône Le Monde, 13 décembre 2000.
l'instauration d'un État islamique sur toute la Palestine et la
destruction d'Israël. Hostile au processus de paix, il multiplie
les attentats suicides contre la population israélienne comme
ici en 1996 (25 morts et plus de 50 blessés).
•Par l'assassinat d'Ytzhak Rabin 4 novembre 1995, signataire des accords, par un Israélien
religieux extrémiste.
•Par l'opposition violente du mouvement islamiste Hamas qui pratique les attentats suicides.

HAMAS: Mouvement Hamas : mouvement armé de lutte


terroriste et parti palestinien, se réclamant de l'islam et
politique islamiste prônant la destruction d'Israël.
sunnite né en 1987, Hamas [« zèle » en arabe] : acronyme
soutenu par l'Arabie pour « Mouvement de la résistance
Saoudite. Il prône la Islamique », fondé en Palestine durant
destruction d'Israël la première intifada, en 1988.

•Par les tensions nombreuses entre la population palestinienne et les colons israéliens,
peu nombreux, mais armés et enfermés dans des bourgades fortifiées de Cisjordanie et
de la bande de Gaza.
•Par le refus de l’Etat d’Israël de faire de Jérusalem la capitale commune des deux états.
•Par la corruption de l'Autorité palestinienne dirigée par l’OLP et son incapacité à
améliorer la situation des palestiniens.
•Par le retour au pouvoir du Likoud (droite nationaliste) hostile à la paix en Israël en 1996
et qui relance le processus de colonisation dans les territoires occupés.

Le processus de paix est en échec


4 / A partir de 2000, l’arrivée au pouvoir des radicaux relance la politique
d’affrontements

La mise en place de la seconde intifada

Dessin de l'un des enfants pris en charge par le Centre de


traitement des troubles psychologiques de Gaza, 10 janvier Document 2
2005. La seconde Intifada (décembre 2000)
En 2000, la seconde Intifada (2000) débute beaucoup plus organisée et plus
violente que la première en raison de :
•De l’intervention du chef du parti de droite israélien Likoud avec Ariel Sharon sur
l’esplanade des mosquées afin de réveiller les tensions religieuses.
•Du refus d’appliquer les accords d’Oslo de la part du gouvernement palestinien
Israël organise alors la répression et décide pour apaiser la situation de démanteler les
colonies de la bande de Gaza et de la rendre autonome.

Une seconde intifada qui contribue à la prise du pouvoir du Hamas dans


la bande de Gaza

Cependant, ce petit territoire où vivent 1,5 million de Palestiniens n'a qu'un semblant
d'indépendance car Israël lui interdit :
•l'accès à la mer,
•l'installation d'un aéroport international,
•l'établissement de relations commerciales directes avec le reste du monde.

HAMAS: Mouvement terroriste et parti


politique islamiste sunnite né en 1987,
soutenu par l'Arabie Saoudite. Il prône la
destruction d'Israël
Aussi, le mouvement islamiste Hamas en profite :

•il gagne les élections en 2007


•il rompt avec l'Autorité palestinienne de Cisjordanie.
•Il lance des attaques avec des missiles contre Israël qu’il veut détruire en 2009 et 2014.
Israël alors intervient alors militairement.
Dans les territoires occupés, les Palestiniens sont donc
désormais divisés face aux Israéliens.

Une division qui n’empêche pas la poursuite de la


colonisation des territoires palestiniens en Cisjordanie.

En Cisjordanie, la colonisation se poursuit (110 000


colons juifs en 1993, 280 000 en 2010, 600 000 en 2020).
Cependant, depuis 2002, pour faire face à l’Intafada et aux
attentats islamistes, le gouvernement israélien a
commencé la construction d'un mur de séparation avec
la Cisjordanie.

La bande de Gaza depuis La Cisjordanie est toujours


2006 sous le contrôle des dirigée par l'Autorité
islamistes radicaux du palestinienne présidée par
Hamas, hostiles à l'OLP. Mahmoud Abbas.

Colonies israéliennes : Des colonies juives [les Israéliens les


appellent « implantations ») ont été installées dans les territoires
palestiniens occupés depuis les années 1960. On en compte
aujourd'hui environ 150, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui
rassemblent 600 000 personnes. Celles du Sinaï et de la bande de
Gaza ont été évacuées.
Document 3 : la frontière entre Israël et la Cisjordanie
Au fond, la colonie israélienne de Pisgat Zeev ; à droite, le
camp de réfugiés palestiniens de Shuafat.
Ce mur de séparation de 730 km entre Israël avec la
Cisjordanie a été construit par Israël à partir de 2002. Destiné à
protéger Israël des attentats, il est dénoncé, dans la région
comme à l'ONU, pour ne pas respecter le tracé officiel de la
frontière et englober des colonies juives de Cisjordanie.
L'ONU a condamné cette construction longue de 700 km qui englobe plusieurs colonies, des
villages palestiniens et Jérusalem-Est, intégrant de fait une partie du territoire revendiqué
par les Palestiniens dans l'État d'Israël.
En Cisjordanie, l'autorité palestinienne ne contrôle que 40 % du territoire, sous forme de
zones éparses, qui ne peuvent communiquer entre elles.

D’autre part, la colonisation pose le problème du partage de l’eau dans une région
aride.
Document 2 :
L'enjeu de l'eau entre Israël et la Palestine
Comment partager une ressource aussi rare entre Israël, créé en 1948, les Palestiniens et les États
voisins ?
Le partage inégal de l'eau est devenu la règle dans la région. Israël, qui doit faire face à une demande
croissante, augmente ses pompages dans le lac de Tibériade (1), intègre 80 % des eaux de Cisjordanie
dans son réseau national et surexploite la nappe côtière. Israël occupe 55 % du territoire de la région,
mais absorbe 86 % des ressources en eau.
Les deux tiers de la consommation d'Israël proviennent de l'extérieur des frontières de 1948.
L'agriculture irriguée, essentiellement destinée à l'exportation (agrumes), absorbe, à elle seule, 62 % de
l'eau consommée. Les Palestiniens doivent se contenter de la portion congrue. [...]
La nappe de Gaza, surexploitée, offre trop souvent une eau impropre à la consommation humaine. La
question de l'eau est cruciale pour le futur État. Les Palestiniens réclament 80 % des ressources de la
Cisjordanie alors qu'ils n'ont accès qu'à 20 %.
Accepter cette revendication priverait Israël de 20 % de ses ressources actuellement disponibles.
Georges Mutin, « De l'eau pour tous ? », Documentation photographique n°8014, La Documentation
française, 2000.
1. Lac situé au nord de l'État d'Israël. Sa rive orientale, originellement syrienne, a été annexée, comme le plateau du Golan, suite à la
guerre des Six Jours (1967).

•Comment l’accès à l’eau est-il réparti entre les Israéliens et les Palestiniens ?
•Pourquoi la colonisation est essentielle pour Israël ?
Ces situations bloquent toutes avancées diplomatiques malgré les efforts de l’ONU.

Aussi, en septembre 2011, la demande de reconnaissance d'un État palestinien à l'ONU se


heurte à la protestation d'Israël et des États-Unis qui veulent un accord de paix préalable.

Document 10 : Une indépendance en cours

Mahmoud Abbas
Président élu de
l'Autorité
palestinienne, Il remet ici la lettre
demande la officielle
reconnaissance de de la demande au
l'État de Palestine Secrétaire général de
lors de la 66e l'ONU, Ban Ki-moon.
assemblée générale
de l'ONU à New
York, le 23
septembre 2011.
Document 5 : L'ONU défend la solution à deux États

En 2016, le Conseil de sécurité de l'ONU « souligne qu'il est essentiel qu'Israël mette
un terme à toutes ses activités de peuplement pour préserver la solution à deux
États... » C'est une condamnation de la colonisation.
La question israélo-palestinienne est devenue une sorte de question coloniale d'un autre
âge : une puissance occupante colonise des terres qui appartiennent au peuple palestinien,
ainsi dépossédé toujours un peu plus de son territoire. Cela malgré les injonctions de la
communauté internationale demandant à Israël d'arrêter un processus d'autant plus
préoccupant qu'il menace gravement la viabilité de la solution à deux États 1, comme cela a
été rappelé par la France lorsqu'elle a lancé son initiative de conférence internationale et par
le Conseil de sécurité.
Depuis des années, les gouvernements israéliens ne tiennent aucun compte de ce que
peuvent dire les acteurs et les institutions de la scène internationale, qu'il s'agisse des États-
Unis ou encore de la Cour internationale de justice. Le problème majeur que ces dirigeants
refusent de voir est que toute leur politique ne repose en définitive que sur la puissance
militaire.

Jean-Paul Chagnollaud, Israël/Palestine, la défaite du vainqueur, Sindbad-Actes Sud, 2017.


1. Un État israélien et un État palestinien souverains chacun sur son territoire.

•Quelle solution propose l’Onu et les autres états pour remettre en route le processus de paix ?
•Quelle est la position d’Israël par rapport à la pression internationale ? Pourquoi ?

L'espoir né des accords d'Oslo est désormais bien loin.


Conclusion
Répondre à la problématique.
Les guerres israélo-arabes sont d’abord des guerres interétatiques dont les causes sont :
•Territoriales et frontalières
•Interethniques
•Interconfessionnels
•Economiques
Cependant, les guerres israélo palestiniennes reposent sur les mêmes causes mais sont devenus intraétatiques et
asymétriques Elles prennent alors un autre visage, celui de la violence quotidienne et du terrorisme.
Ces guerres ont pour la plupart du temps débouchées sur des paix négatives et non positives puisque le climat de
guerres et les tensions sont toujours omniprésentes

Relancer la discussion : Quelles solutions pour la paix entre israéliens et palestiniens?


La retour du processus de paix passe par :
•Le rapprochement entre les deux frères ennemis palestiniens, le Hamas et l’OLP, qui a été acté par un accord signé au
Caire en 2018.
•Le changement d’attitude du HAMAS vis-à-vis de l’existence d’Israel ce qui s’est produit parce que le Hamas est
d’accord pour le retour aux frontières de 1967.
•Le renoncement des Palestiniens au retour des expulsés de 1948.
•Le changement d’attitude du gouvernement israélien vis-à-vis des palestiniens et de la création d’un Etat palestinien
A partir de là, une paix pourra être signée et le conflit pourra trouver une résolution :
•soit par le retour aux frontières de 1967, c’est-à-dire avant la guerre des 6 jours.
•soit par la création d'un État unifié pour les deux peuples avec des droits égaux, mais Israël y est opposé,
•soit par la création de deux États voisins.
Cependant, ce sont principalement les États-Unis qui peuvent jouer un rôle dans ce conflit.
Car depuis la Guerre froide, les États-Unis sont le principal soutien d'Israël politiquement, militairement et
financièrement.
En 2017, le président Trump a déplacé l’Ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Les Etats Unis reconnaissent que la
ville de Jérusalem appartient aux Israéliens. Cela remet en cause toutes les résolutions de l’ONU depuis 1948.

D’autre part en 2020

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