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Sommaire
A. Présentation........................................................................................................................4
B. Segmentation de l’industrie ...............................................................................................7
................................................................................................................................................8
C. Définition du type de secteur concurrentiel.......................................................................9
D. Carte des groupes stratégiques ..........................................................................................9
E. Question de synthèse........................................................................................................11
II. Le cas Mittal Arcelor............................................................................................................13
A. Les offres faites par Mittal...............................................................................................13
Le groupe sidérurgique néerlandais Mittal, contrôlé par la famille indienne du même nom,
a choisi de s'adresser directement aux actionnaires d'Arcelor. Son objectif était de les
convaincre d'apporter leurs titres à son OPA de 25 milliards d'euros. Pour sa défense,
Arcelor envisageait une alliance avec le groupe russe Severstal..........................................13
1. L’OPA de Mittal Steel sur Arcelor...............................................................................13
2. Deux stratégies différentes............................................................................................13
3. Avant l’OPA.................................................................................................................14
4. La signification de l’offre.............................................................................................16
Article de presse : Arcelor : M. Mittal n'envisage pas de modifier la structure de son offre
...............................................................................................................................................17
B. Les moyens de défense d’Arcelor....................................................................................18
1. L’option politique.........................................................................................................18
2. L’inscription dans les forces vives du capitalisme français..........................................19
3. Une alliance industrielle................................................................................................19
C. Arcelor et Severstal..........................................................................................................20
1. Les intérêts des salariés ................................................................................................21
2. Les intérêts des actionnaires ........................................................................................21
3. Les intérêts des dirigeants ............................................................................................22
D. Les nouvelles synergies....................................................................................................22
E. Question de synthèse........................................................................................................24
A. Présentation
négociation
en charbon est de 102,1 %.
Mais même si le fournisseur est externe, les contrats d’approvisionnement conclus
pour une longue période, ce qui permet de sécuriser les volumes et d’obtenir des
tarifs bas. des fournisseurs
Menace de nouveaux entrants : faible
Les nouveaux entrants doivent bénéficier d’une assise financière confortable, du fait
des coûts fixes très élevés.
Du fait d’une politique de marges faibles instaurée par la sidérurgie japonaise, il y a
une augmentation du ticket d’entrée en termes de volumes à produire pour être
compétitif sur le marché.
Le secteur de l’acier est également « très friand » en besoins technologiques et a un
TBC (Time Basic Competition) assez long : les nouveaux entrants auront besoin de
beaucoup de temps pour développer de nouveaux produits.
Les niveaux d’expertise et d’expérience requis sont assez élevés.
Les relations entre clients et entreprises du secteur déjà présentes sur le marché
sont « fusionnelles » : certains ingénieurs des entreprises du secteur de l’acier ont un
travail uniquement dédié à certains clients et au développement de nouvelles
solutions pour ces derniers au sein des sièges de ces mêmes clients.
L’accessibilité aux fournisseurs de matières premières peut s’avérer extrêmement
difficile pour de nouveaux entrants sur le marché, du fait du grand nombre
d’intégrations en amont de fournisseurs de matières premières et donc du grand
nombre de « marchés captifs ».
Les ONG n’ont aucun pouvoir dans ce schéma car l’acier est l’un des matériaux les
plus recyclables au monde, comme le prouve ce schéma.
Poubelle
Applications
Premières
transformations
Convertisseurs
Recyclage
transformationstransf
ormations
Fonte
B. Segmentation de l’industrie
Acier
Armature C.
Construction Matériel Infrastruc
de tures Infrastructure Infrastructure
transport d’exploration de traitement
et de
production
Construction Tôles
de pièces
Structure Conteneurs
de
navires
Besoins
satisfaits
Construction
Consolidation
Composant
d’un alliage
Groupe
d’acheteurs
le
I
Automobile
Mécanique
pétrolier et
Emballage
ferroviaire
Chantiers
Secteur
Secteur
navals
gazier
Axe
BTP
technologique Lingots
Coulée
Continue
L’acier produit par les entreprises du secteur peut répondre aux 3 besoins et on peut
également attacher les mêmes commerciaux à tous les groupes d’acheteurs.
L’axe discriminant est donc l’axe des technologies.
Sur ce marché très concurrentiel, il est impératif d’avoir une stratégie bien
définie pour s’imposer. Arcelor-Mittal mise principalement sur la diversification ainsi
que sur l’internationalisation.
Coulée
l’entreprise sera plus complet et constituera un atout majeur par rapport à certains
continue
rivaux. Dans ce cas, l’entreprise ayant une bonne santé économique et financière,
nous sommes clairement dans une diversification de croissance.
Fort
US
Steel
Degré
Ceci peut s’expliquer par la difficulté qu’ont certains petits groupes à lutter contre les
grandes enseignes, généralement issues du continent asiatique. Le critère de taille
étant désormais incontournable, les entreprises n’hésitent pas à procéder à des
d’internationalisation
fusions-acquisitions pour s’imposer et faire face à la concurrence, ce qui leur permet
notamment d’augmenter leur capacité de production, leur gamme de produits et
améliorer leur implantation géographique, et donc de répondre plus favorablement
aux besoins des clients.
De plus, même si le marché est dans une meilleure situation depuis quelques
années, il demeure néanmoins fragile.
Ces opérations de fusions-acquisitions sont aussi un moyen de lutter plus facilement
contre une possible récession.
C’est donc une stratégie gagnante à tous les niveaux, et Mittal s’est avéré en être le
spécialiste.
E. Question de synthèse
Quant aux clients de l’industrie sidérurgique, ils s’orientent de plus en plus vers des
produits à forte valeur ajoutée, comme le prouve le choix du secteur automobile de
consommer des alliages ou des aciers traités au lieu des produits plats, tels que les
feuilles ou les tôles.
Or, cette demande va attendre longtemps avant qu’il n’y ait une offre lui
correspondant car le Time Basic Competition est très long sur le marché.
Mais du fait de fusions-acquisitions, il y aura des possibilités de synergies et donc de
plus grande rapidité dans la réponse à la demande.
De plus, un grand groupe issu d’une fusion acquisition bénéficie de plus de liquidités
à allouer à la recherche et développement, pour réduire le TBC et éventuellement
prendre le marché en position de « conquérant », en étant les seuls à proposer un
produit.
Par ailleurs, les capacités actuelles de défense d’Arcelor contre une telle opération
semblaient très limitées.
A cet égard, il ressort précisément de notre analyse que les conditions économiques
et financières qui entourent cette offre devraient rapidement se dégrader, à mesure
que le marché de l’acier poursuit son retournement de cycle.
3. Avant l’OPA
Les derniers résultats publiés par les deux sociétés montraient clairement une baisse
tendancielle des résultats nets, particulièrement accusée dans le cas de Mittal
puisqu’elle était doublée d’une baisse vertigineuse du taux de marge.
Ces éléments venaient confirmer une plus grande exposition de Mittal au
retournement de cycle qui semble se dessiner actuellement.
a) Le contexte
Sur le plan de sa structure, le marché de l’acier est particulièrement éclaté, à tel point
que les dix premières entreprises totalisent à peine 30 % du marché. Cette situation
est cependant en train de changer, en raison d’un processus de concentration
mondial dont Mittal et Arcelor sont des exemples emblématiques. Toutefois, ni les
opérations récentes (Dofasco), ni la fusion effectuée entre Arcelor et Mittal ne
suffiront à consolider le marché dans une mesure suffisante pour enrayer un bas de
cycle qui n’en est probablement qu’à ses prémices.
Depuis 2005, toutefois, les deux courbes se sont dé-corrélées : la Chine est devenue
le seul moteur de la croissance de la production d’acier à travers le monde. Or, avec
31 % de la production mondiale en 2005, la Chine est enfin sur le point de pouvoir
satisfaire elle-même sa propre demande, voire de devenir un exportateur net d’acier.
Considérant qu’elle fut, ces dernières années, le principal moteur de la hausse des
cours en raison de ses achats sur le marché mondial, on peut s’interroger sur le sort
des sidérurgistes, qui comme Mittal, produisent principalement le même type d’acier
que les Chinois.
Du strict point de vue de Mittal, il semble bien que la fusion avec Arcelor fut la
meilleure et l’une des seules opportunités disponibles pour amortir un bas de cycle
qui risque d’être une crise particulièrement violente.
4. La signification de l’offre
Le découpage de l’offre Mittal semblait à première vue discutable, alors même qu’il
générait une plus - value immédiate sensible.
En effet, l’offre était structurée à 75 % en titres Mittal lesquels devaient en toute
logique voir leur valeur baisser très rapidement au fur et à mesure que la baisse des
résultats sera intégrée par les investisseurs. Il se trouve d’ailleurs que le titre Mittal a
déjà connu une chute de 80 % lors du dernier bas de cycle et il n’y a aucune raison
de penser qu’un tel phénomène ne se reproduira pas.
Mais au final tout semble bien se passer, Arcelor Mittal a certes connu un
ralentissement de ses résultats au quatrième trimestre par rapport aux trois mois
précédents mais sur la fin de l'année, le chiffre d'affaires du numéro un mondial de la
sidérurgie a progressé de 4 % à 17,997 milliards d'euros.
Sur l'année 2006, le chiffre d'affaires d'Arcelor Mittal ressort à 70,5 milliards en
hausse de 9,5 %. Malgré cette baisse de profitabilité anticipée par le marché, Arcelor
Mittal distribuera 2,4 milliards de dollars à ses actionnaires en lançant un important
programme de rachats d'action et en versant un dividende de 1,30 dollar par action.
Article de presse : Arcelor : M. Mittal n'envisage pas de modifier la
structure de son offre
Le patron du numéro un mondial de l'acier Mittal Steel, Lakshmi Mittal, a réaffirmé
qu'il n'envisageait pas de modifier la structure de son offre sur le numéro 2 mondial
Arcelor, qu'il a qualifié à nouveau de "très attrayante".
"Notre proposition aujourd'hui est de 75 % en actions et 25 % en liquide. Nous
sommes d'avis que cette proposition est très attrayante et que cela pourrait donner
des opportunités plus grandes aux actionnaires de créer de la valeur", a souligné M.
Mittal, rejetant l'idée d'une modification de la structure de l'offre pour proposer une
plus grande partie en liquide.
"Depuis dix jours, date à laquelle nous avons lancé cette opération, il y a eu des
transactions financières à hauteur de 8 milliards" a-t-il lancé sans donner plus de
précisions. "C'est la raison pour laquelle nous maintenons l'offre à 75/25", a-t-il
poursuivi.
Interrogé sur le dépôt mardi par le gouvernement luxembourgeois à la Chambre des
députés d'un projet de loi sur les offres publiques d'achat, M. Mittal a indiqué "avoir
entendu le gouvernement luxembourgeois qui a dit qu'il ne s'agissait pas d'être
contre Mittal Steel ou pour Arcelor".
"Je ne crois pas que cela soit un obstacle dans l'affaire qui nous occupe.
De toute façon, c'est aux actionnaires de décider", a-t-il ajouté.
M. Mittal a par ailleurs réaffirmé qu'en cas de réussite de son offre, "les synergies
pourraient être faites sans coût additionnel" et que "tous les engagements pris seront
honorés, que ce soit en termes d'emploi, de croissance, ou d'investissement".
"Nous intégrons rapidement et bien ceux que nous acquérons. Il y a déjà un milliard
de dollars (de synergies) déjà identifiés. Je crois que la bonne chose à propos de
cette fusion, c'est que ces synergies pourraient être faites sans coût additionnel", a-t-
il dit.
b) L’offre finale
Et à l’arrivée, l’offre finale se décline comme cela :
L’offre à nouveau révisée de Mittal Steel se décompose comme suit : Offre mixte : 13
actions Mittal Steel + 150,60 € en liquide pour 12 Actions Arcelor ; Offre 100 % en
titres : 11 actions Mittal Steel pour 7 actions Arcelor ; Offre 100 % en liquide :
40,40 €/action Arcelor. Les synergies sont estimées à 1,6 Md de USD par an contre
1 Md en janvier. Les anciens actionnaires d’Arcelor détiendront 50,6 % du capital du
nouvel ensemble Arcelor-Mittal contre 43 % pour la famille Mittal. Parallèlement, la
presse russe estime qu’Arcelor a utilisé Severstal pour forcer Mittal à renchérir son
offre.
1. L’option politique
La structure de son capital, tout d’abord, rendait la société particulièrement
vulnérable avec un peu plus de 81 % au flottant (si on compte les quelques 4 %
d’autocontrôle).
Arcelor bénéficiait, certes, d’actionnaires de référence comme l’Etat luxembourgeois
(5,52 %), l’espagnol JMAC (3,55 %) et la Région Wallone par l’intermédiaire de la
SOGEPA (3,21 %).
L’Etat français, bien qu’il n’est pas été actionnaire d’Arcelor, est un acteur important
de la configuration, puisqu’il accueillait en 2004 environ 25 % des effectifs de la
société. En outre,
Arcelor est cotée sur la place de Paris et participe de la composition de l’indice CAC
40.
Tant sur le plan de son capital que de ses activités ou de la répartition de ses
effectifs, Arcelor est une entreprise fondamentalement européenne mais une action
concertée des principaux Etats concernés par l’avenir de la société (Luxembourg,
Espagne, Belgique, France) était loin d’être acquise.
De fait, si Arcelor est encore inscrit à l’indice CAC 40, son appartenance était de plus
en plus discutable car la société ne répond que très partiellement aux critères
objectifs de sélection avancés par Euronext : avoir son centre de décision «
totalement ou majoritairement situé en France », ce qui n’est plus le cas et que « les
titres négociés sur le marché parisien d’Euronext soient suffisamment représentatifs
des échanges réalisés sur la valeur », ce qui est en revanche, semble-t-il, encore le
cas.
Si l’on s’appuie à présent sur les critères sociaux d’inscription au CAC 40, c’est à dire
le nombre de relations qu’Arcelor entretient avec d’autres entreprises de l’indice par
l’intermédiaire d’administrateurs communs, on remarque que le sidérurgiste était en
relation avec six entreprises du CAC 40 en 2003, contre seulement deux en 2005.
Le groupe japonais semblait être en effet celui qui présentait les plus évidentes
complémentarités avec Arcelor en terme de taille et de profil de production.
Les deux groupes sont déjà liés depuis 2001 par une alliance stratégique, en vertu
de laquelle ils partagent des programmes de recherche et développement, ainsi que
des licences pour les aciers destinés à l'automobile. Nippon Steel et Arcelor
exploitent par ailleurs conjointement, avec le chinois Bao Steel, une usine d'aciers
plats au carbone à Shanghai.
Comme Arcelor, il est très lié aux constructeurs automobiles et une alliance aurait un
sens industriel immédiat en ce que leur rapprochement constituerait un géant de la
sous-traitance en matière d’acier haut de gamme pour l’automobile. De plus, un tel
rapprochement aurait fait écho à l’alliance Renault-Nissan.
Nippon Steel aurait donc pu être le “chevalier blanc» mais une féroce bataille
boursière à l'étranger cadre peu avec la culture et avec la stratégie du géant japonais
de l'acier, estimaient les analystes.
Autre possibilité, l’alliance avec le Russe Severstal qui fera l’objet de la question
suivante.
C. Arcelor et Severstal
Arcelor avait même été contraint d'annuler une assemblée générale extraordinaire,
qui devait décider un gros programme de rachat de ses propres actions, qui aurait
encore accru le poids du groupe russe. Severstal a aussitôt modifié son offre,
proposant de ne prendre que 25 % du capital au lieu de 32 % prévus. Mais poussé
par une bonne partie de ses administrateurs, Arcelor avait amorcé les négociations
avec Mittal.
« L'intégration de Mittal Steel avec toutes ses récentes acquisitions progresse bien et
nous sommes sur la voie de délivrer des synergies anticipées », a souligné Lakshmi
Mittal. Pas moins de 1,3 milliard d'euros de synergies avaient été annoncés au
moment du rachat.
Pour le 1er trimestre 2007, le sidérurgiste attend des résultats en ligne avec ceux du
4e trimestre 2006 – un Ebitda de 3,08 à 3,23 milliards d’euros pour 27 millions de
tonnes d’acier vendues – dans un marché « stable ». Toutefois, la rentabilité de ses
aciers plats aux Etats-Unis devrait continuer de souffrir à cause des déstockages, qui
entraînent des baisses de prix. Situation meilleure en Europe pour les aciers plats
qui a permis au groupe d’annoncer à compter du 1er avril une hausse de 5 % du prix
de ces produits. Les aciers longs devraient également améliorer leur performance.
Au Brésil, où les autorités boursières lui ont demandé de relever son offre aux
actionnaires minoritaires, Arcelor Mittal affirme « évaluer ses options ». Une
opération qui pourrait alourdir de 4 milliards d'euros la facture totale du rachat
d'Arcelor.
E. Question de synthèse
Mais certains dirigeants ne respectent pas cette règle, pourtant très saine, du jeu des
affaires et, refusant le risque de voir les actionnaires séduits par « la démarche
séduisante » d’une autre équipe et d’une autre stratégie, en appellent aux pouvoirs
publics et invoquent la fibre nationale pour ne soutenir, comme je le disais à l’instant,
que leurs propres petits intérêts.
Et quand l’État accepte de jouer les chevaliers blancs, il renoue avec les
mauvais instincts de l’économie dirigée. Les hommes politiques et dirigeants de
grandes entreprises, qui sont souvent d’anciens camarades de promotion,
s’unissent, en effet, contre les intérêts des actionnaires, bafouant ainsi au passage
les principes les plus élémentaires du capitalisme: le respect des droits de propriété
et la prise en charge individuelle des risques. Par son intervention, l’État « nounou »,
vers lequel certains patrons accourent pour obtenir sa bienveillante protection, agit
également contre les intérêts des salariés et des consommateurs.
Bibliographie indicative