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D'ALGER
"La protégée de Dieu"
Préfacé par
“la Lettre” de M. TAYEB ZITOUNI
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Tous droits de traduction, de réédition, d’impression et d’adaptation, sont réservés pour tous pays
SOMMAIRE
I - Cadre physique 11
•Localisation géographique •Délimitation administrative
•Relief •Cimat •Infrastructures hôtelières •Artisanat
•Art culinaire •Fêtes et festivals
II - Histoire 18
•ORIGINE DE L’APPELLATION •ORIGINE DE LA POPULATION
•ALGER, AU TOUT DEBUT •IKOSIM LA PUNIQUE
•ICOSIUM LA ROMAINE •LA PERIODE ISLAMIQUE
•LA FONDATION D’EL DJEZAÏR BENI MEZGHENNA
•LES HAMMADITES •LES ALMORAVIDES •LES ALMOHADES
•LES FRERES IBN GHANIA •LES HAFCIDES •LES THAALEBA
•LA REBELLION D’EL DJEZAÏR •IBN ALLAN ET LES MERINIDES
•LES ABDELOUADIDES A EL DJEZAÏR •LES DEBUTS DE LA COURSE
•CHEÏKH SALEM, GOUVERNEUR D’EL DJEZAÏR
•LE REGNE DES THAALEBA •L’ARRIVEE DES ANDALOUS
•LA PRISE D’EL DJEZAÏR PAR LES ESPAGNOLS
•LES FRERES BARBEROUSSE •ARROUDJ •KHEIR EDDINE BARBEROUSSE
•EL DJEZAÏR, SOUS LES BEYLERBEYS •HASSAN AGHA
•HASSAN IBN DE KHEIR EDDINE •SALAH RAÏS •HASSAN CORSO ET LE PACHA TERKERLI
• LE RETOUR DE HASSAN IBN KHEIR EDDINE •MOHAMED IBN SALAH RAIS
•EULDJ ALI •LES JANISSAIRES •LES KOULOUGLIS ET LES KABYLES EN REVOLTE
•LA TAÏFA DES RAÏS •ALI BITCHIN •LA FIN DE LA REGENCE •LE REGNE DES AGHAS •LA
PERIODE SOMBRE D’EL DJEZAÏR •LE RAÏS HAMIDOU •LA PERIODE COLONIALE
•CONSEQUENCES URBANISTIQUES DE LA PRESENCE FRANCAISE A ALGER
A
l’orée du nouveau millénaire, au moment où les
frontières sont abolies, où la mondialisation n’est
pas un vain mot, où les interconnexions entre pays
sont renforcées, où le multimédia intègre sans complexe le
quotidien de tout un chacun aux quatre coins du monde,
l’Assemblée populaire communale d’Alger Centre refuse de
rester à la traîne au risque de se voir engouffrer au fin fond
du sous-développement et de la régression, car elle veut
s’ouvrir au monde qui l’entoure. C’est dans cette optique que
s’inscrit l’initiative de cet ouvrage qui se veut un outil de communication aussi utile
que plaisant. Car la ville d’Alger Centre n’est pas une ville quelconque, n’est pas
banale. On dit d’elle qu’elle est pudique car elle ne se livre pas d’emblée. Il faut
mériter son bonheur, flâner à travers ses rues, gravir ses escaliers, découvrir ses
atouts, s’offrir le temps d’une pause dans le moindre recoin de son architecture qui
témoigne d’un passé glorieux et de la succession de plusieurs civilisations depuis
l’antiquité jusqu'à nos jours.
Alger Centre est une ville millénaire qui peut se targuer de posséder un riche
patrimoine culturel et artistique, où l’histoire est partout présente. Alger Centre ne
craint pas les défis car la politique de ses gestionnaires s’inscrit à juste cause
dans l’air du temps, l’ère de l’ouverture. Elle veut et désire être reconnue parmi les
grandes métropoles du monde.
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CADRE PHYSIQUE
Blottie au sein de la légendaire baie d’Alger, l’APC d’Alger Centre partage ses
frontières administratives avec 4 communes, en l’occurrence Sidi M’hamed au sud
et à l’ouest, Belouizdad au sud-est, la Casbah-Oued Koriche au nord et nord-ouest.
Sa façade orientale est exposée face à la mer Méditerranée.
I Cadre physique
L
LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE
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CADRE PHYSIQUE
DÉLIMITATION ADMINISTRATIVE
Le parcours de la délimitation de la
commune d’Alger Centre prend naissance à
partir des Halles aux poissons (pêcherie) au
niveau du quai n° 3 ; on longe la clôture du port
par le prolongement de la rue d’Angkor jusqu'à
la passerelle piétonne qui mène à l’ascenseur
de l’ETUSA (ex-RSTA) qui remonte jusqu’au
boulevard Zighoud Youcef qu’on traverse. De
là, on continue par la rue Ksantini Rachid pour
arriver au niveau du rond-point d’où on s’enga-
ge par la rue Ali Boumendjel qu’on emprunte
en poursuivant par les rues Patrice Lumumba
et Debbih Cherif jusqu'à l’avenue Taleb
Mohamed pour remonter celle-ci jusqu'à la rue
Goethe qu’on suit jusqu’au chemin (escaliers)
Mouillard ; on traverse celui-ci pour aboutir à la
rue Messaoudi Abdelouahab, de là on remonte
jusqu'à la rue Gharbi Saïd, prolongée par le
chemin Aknouche Moussa, puis on coupe par le
chemin Sfindja pour ressortir au niveau de la
douche du boulevard colonel Bougara qu’on
descend jusqu'à la place Addis Abéba, à partir
de laquelle on emprunte la rue Franklin
Roosevelt. En arrivant au niveau du siège du
ministère des Travaux publics, on descend les
escaliers situés à proximité de cet édifice pour
aboutir à la rue Didouche Mourad qu’on suit
jusqu'à la place du Pérou, puis la rampe Gherbi
CLIMAT
Salah pour inclure toutes les installations De type méditerranéen littoral, avec une
portuaires jusqu’en face du jardin d’Essai. période sèche estivale et une autre fraîche et
arrosée hivernale, le climat de la commune
d’Alger Centre est caractérisé par une faible
RELIEF amplitude thermique et peu de gelées. Les vents
La géomorphologie caractéristique de la dominants qui soufflent sur l’Algérois sont de
commune d’Alger Centre est un ensemble de
direction ouest, de plus la région est traversée
formes en échine à sommets plats et de collines
par des siroccos, des vents chauds et secs venant
aux formes douces dont l’altitude varie du
du Sud, avec une moyenne de 20 jours/an.
niveau de la mer à plus de 120 m sur les
La température moyenne annuelle et les
hauteurs d’Alger. La pente, atteignant dans
certains quartiers près de 35%, est de direction deux extrêmes thermiques, les températures
nord. L’ensemble du territoire de la commune moyennes maximale du mois le plus chaud et
repose essentiellement sur un terrain à base de minimale du mois le plus froid sont, respective-
roches schisteuses avec une présence de granit ment, de 18. 44 et 0.5°C. Quant aux précipita-
et de grès. La pédologie de la région est tions, elles varient entre 600 et 700 mm de
représentée par des sols saturés, souvent pluies/an avec un cumul de 100 mm pour les
caillouteux et de profondeur variable. On y note mois de novembre, décembre et janvier. Le
également la présence de tuf, une roche nombre de jours de pluies oscille entre 80 et
calcaire. 100 jours/an.
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CADRE PHYSIQUE
ARTISANAT
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CADRE PHYSIQUE
FETES ET FESTIVALS
La commune d’Alger Centre est une ville
d’art et de culture. Afin de créer à travers
l’ensemble des communes de la wilaya d’Alger,
en général, et de la commune d’Alger Centre en
particulier, une vie culturelle aux dimension et
ambitions d’une métropole internationale, un
programme de manifestations à caractères
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HISTOIRE
Il était une fois les îles... Notre histoire commence ainsi. Une histoire empreinte de
réalités, de mythes et légendes. C’est l’histoire d’Alger dont le nom dérive
d’El Djezaïr, désignant en arabe les îlots rocheux qui baignent, en contrebas, dans
la mer Méditerranée.
II Histoire
I
ORIGINE DE L’APPELLATION La première est une légende rapportée dans
le texte de Solin-Solinus au IIIème siècle avant
l était une fois les îles... Notre histoire J.-C. qui voulait que la ville ait été fondée, aux
commence ainsi. Une histoire empreinte âges fabuleux de la mythologie grecque, par
de réalités, de mythes et légendes. C’est vingt (en grec eikosi) compagnons d’Hercule
l’histoire d’Alger dont le nom dérive qui abandonnèrent celui-ci en chemin lors de
d’El Djezaïr, désignant en arabe les îlots leur traversée de la Méditerranée. Ayant décou-
rocheux qui baignent, en contrebas, dans la mer vert cet endroit dont l’emplacement montrait
Méditerranée. Traversant des millénaires d’évé- des avantages certains, ils décidèrent de s’y ins-
nements, au gré de colonisations, d’occupa- taller et entamèrent la construction d’une
tions, d’expansions, de constructions, de muraille. Et pour qu’aucun d’eux ne revendique
destructions, de guerres et paix, les origines de le privilège de donner son nom, en signe de
l’appellation actuelle remontent à un millier gloire, à ce lieu providentiel, ils décidèrent, dans
d’années avant l’ère chrétienne, à l’arrivée des un souci d’équité, de donner à cet endroit l’ap-
Phéniciens qui donnèrent à cette contrée le nom pellation formée du nombre de ses fondateurs,
d’Ikosim. A ce propos, trois théories sont avan- en l’occurrence vingt. La deuxième explication
cées pour tenter d’interpréter le sens donné à se trouve dans la décomposition du mot
l’appellation Ikosim. «Ikosim» qui se scinde en deux sens :
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HISTOIRE
le premier, «I», désignant «îles» et le second, mœurs et usages, depuis les temps les plus
«kosim», désignant «épines». Et pour cause. reculés jusqu'à nos jours » qu’il envoya, pour
Les navigateurs rapportent dans leurs récits que rendre compte de ses voyages, à Monseigneur
de loin cet ensemble insulaire est constitué de Dupuch, évêque d’Alger.
montagnes se dressant telles des épines. Ou
alors, l’aspect physionomique de la végétation
dense qui s’y développe montre une texture ORIGINE DE LA POPULATION
épineuse. Ou que, tout simplement, l’aspect La tentative de remonter aux origines de la
épineux de la végétation recouvrant ces mon- population d’El Djezaïr est basée exclusivement
tagnes exprime une végétation à base d’épineux sur une bibliographie aussi exhaustive que pos-
sensu stricto. La dernière théorie est celle émise sible. Il est un fait que certaines d’entre elles ne
par le célèbre chroniqueur Hassan El Wazzan recèlent pas les critères de rigueur qu’exige une
Ezzayati, alias Léon l’Africain, qui cite que démarche scientifique objective. Néanmoins,
Ikosim signifie l’«île aux oiseaux impurs» elles constituent une base de départ dont les
ou l’«île aux mouettes». Mais au milieu du quelques éventuelles «déviations» sont
IIème siècle avant J.-C., vers 146, c’était le début rectifiées et corrigées par l’appréciation impar-
de la colonisation romaine : un tournant décisif tiale, juste, objective et logique, en conformité
dans l’histoire du Maghreb et de la avec les vérités historiques avérées, du rédac-
Méditerranée. Cela a été marqué par la chute et teur. Jusqu’au VIIème siècle avant J.-C., l’Afrique
la destruction de Carthage. En l’an 42 après septentrionale, correspondant au Maghreb,
J.-C., l’empereur Claude 1er divisa le royaume évoluait dans un certain isolement par rapport
en deux provinces impériales : la Maurétanie au reste du monde. Ces immenses espaces sertis
tingitane et la Maurétanie césarienne. Ikosim, entre la mer Méditerranée au nord et le Sahara
dont le nom fut hellénisé en Icosium, passa sous au sud étaient habités par des peuplades que
domination romaine. L’appellation d’Icosium Hérodote, historien grec, appelait Libyens et
demeura jusqu'à l’arrivée d’une nouvelle peu- dont, quelques siècles plus tard, l’historien
plade venant de l’Arabie, ce qui constituera le Salluste distinguaient les Libyens à l’Est, et les
début d’une vague déferlante de l’Islam. C’est Gétules au Centre et à l’Ouest. L’origine de ces
ainsi qu’au XXème siècle, Ziri Ben Menad fonda populations remonte aux Capsiens qui, venus de
le royaume des Zirides et son fils, le prince l’est de l’Afrique, envahirent par déferlantes
Bologhine, fut autorisé vers l’an 960 à fonder cette partie du continent et ce, au cours du
trois villes dont El Djezaïr-Béni-Mezghenna XXème millénaire. Ils constituèrent la souche
(désignant en arabe les îlots). Le site choisi pour originelle d’une population maghrébine. Selon
El Djezaïr-Béni-Mezghenna correspondait une hypothèse unanimement admise par les
exactement à l’emplacement de l’antique cité préhistoriens, les Capsiens seraient les ancêtres
romaine d’Icosium et dont ne subsistaient que des Berbères. Au fil des siècles, la population a
des ruines éparpillées dans un vaste champ et évolué parallèlement aux multiples civilisations
qui faisaient partie du territoire occupé par les et brassages inter-éthniques qui se sont succédé
tribus sanhadjies. Puis, El Djezaïr devint Alger dans cette région de l’Afrique du Nord. Les
(pour les Français) lorsque cette appellation fut références ayant trait à l’évolution de la popula-
européanisée en devenant, tour à tour, Argel tion au cours des différentes époques (phéni-
(pour les Espagnols), Algieri (pour les Italiens), cienne, romaine, berbère) sont inexistantes.
Algier (pour les Allemands), Algiers (pour les Tout au plus en 1150, Edrizzi en parle comme
Anglais et les Hollandais) et ce, selon ce qui a d’une «ville très peuplée dont le commerce est
été relaté par le chroniqueur Stephen d’Estry, en florissant». Ce n’est qu’à partir de 1450 que des
1841, dans ses lettres « Histoire d’Alger, de son observateurs commençaient à donner des
territoire et de ses habitants, de ses pirateries, évaluations avec une première estimation de
de son commerce et de ses guerres, de ses 20 000 habitants.
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HISTOIRE
En effet, dès la fin du XI ème siècle, les dépassant la mortalité. • L’arrivée de nombreux
richesses qui continuaient à affluer attiraient de et fréquents renforts turcs. La population, dans
plus en plus de gens qui arrivaient aussi bien de sa globalité, est structurée, selon le critère
l’intérieur que de l’extérieur du pays. En 1518, d’origine, en trois classes :
Hassan El Wazzan Ezziati, dit Léon l’Africain, Les baldis (les autochtones), les baraniyas
lors de sa visite à El Djezaïr, estima la population (venus de l’intérieur du pays) et les étrangers
de celle-ci à 4 000 feux, soit l’équivalent de près (venus de l’extérieur du pays). Les baraniyas
de 30 000 âmes. En 1580, Haëdo, pour sa part, étaient originaires, pour la plupart, du M’zab, de
parla de 60 000 habitants. Pour Père Dan, en Laghouat, de Biskra, de certaines contrées du
1634, la population d’El Djezaïr avoisinait les Sahara et, enfin, de la Kabylie. A l’exception des
15 000 «immeubles», correspondant à près de Kabyles, les autres formaient des groupes homo-
100 000 personnes. En un peu moins d’un siècle, gènes et s’étaient constitués en corporations
la population d’El Djezaïr a été triplée. Cet afflux ayant à leurs têtes des « amines », responsables
considérable d’habitants fut déterminé, selon devant le beylik pour toute affaire concernant
Gramaye, par plusieurs causes dont les leurs communautés respectives. Les Mozabites
principales s’articulaient autour de : avaient le monopole de l’exploitation des ham-
mams, des boucheries, des moulins et des bou-
• L’arrivée des Maures andalous rejetés langeries. Ce privilège commercial dont a été
d’Espagne en 1609. Ils occupèrent près de gratifiée la communauté des Béni M’zab s’expli-
300 constructions nouvelles. •L’apport des popu- querait, d’après une tradition locale rapportée par
lations par suite de la démolition du Henri de Grammont, par l’exploit réalisé par les
quartier Bab Azzoun pour motifs militaires en Mozabites qui s’étaient illustrés en 1541 lors du
1573 sur ordre d'Arab Ahmed. •La natalité siège de la ville par Charles Quint.
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HISTOIRE
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HISTOIRE
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HISTOIRE
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HISTOIRE
ICOSIUM LA ROMAINE
En tant que colonie relevant directement du
droit latin, Icosium était gérée par le même systè-
me d’institutions qui prévalait à Rome, mais ses
habitants n’avaient pas les mêmes prérogatives
auxquelles y avaient droit les citoyens du siège
principal à Rome. En effet, ils ne bénéficiaient
pas de droits politiques et il leur était interdit
d’intégrer les fameuses Légions romaines, ni
accéder aux fonctions d’Etat. Les premiers
Numidie et ce, après avoir lancé un assaut, magistrats (Praefectus) et décurions d’Icosium
en 113 av. J.-C., contre son ennemi juré Aderbal furent donc imposés et envoyés directement de
et assiégé Cirta (actuelle Constantine) pendant un Rome. Un nommé Flavius fut sans doute l’un des
an au terme duquel la capitale de Carthage tomba premiers magistrats de la nouvelle colonie, dont
et Aderbal tué. Un vent de panique gagna alors il fut par ailleurs le premier pontife. Plus tard, sur
les Romains qui virent en Jugurtha un homme les ordres de l’empereur Claude les privilèges du
menaçant leurs intérêts en Afrique du Nord. C’est droit latin furent accordés à Tipasa et Vespasien,
ainsi que de multiples campagnes de guerre dont le règne dura de 69 à 79 ap. J.-C., octroya la
furent menées contre la Numidie. Rome dût même faveur à Icosium. Durant de très longues
mobiliser des moyens colossaux qui aboutirent à années, la ville d’Icosium connut une existence
la victoire finale. En 105 av. J.-C., Jugurtha fut relativement calme. Elle préserva sa réputation
arrêté et Cirta devenait la capitale de la nouvelle de ville-phare et de centre commercial important
confédération romaine. Plus tard, le général par où transitent de nombreux navires venant de
Pompée, rival de Jules César dans la lutte pour le toutes les contrées avoisinantes et lointaines et
pouvoir, est vaincu avec son allié Juba 1er, roi de servit, pendant une longue période, de plaque
Numidie. Suite à cette débâcle, ce dernier se tournante économique dans l’approvisionnement
donna la mort. Au terme de cette victoire, en l’an et les échanges commerciaux entre Rome et ses
47 av. J.-C., après la réorganisation territoriale de colonies en Afrique. Mais cette embellie
l’Afrique du Nord par César, Ikosim intégra le économique ainsi que cette relative accalmie
nouveau royaume de Maurétanie qui hérita d’une connurent une fin tragique avec les multiples
grande partie de la Numidie. En l’an 25 av. J.-C., révoltes des Berbères et l’arrivée des Vandales
l’empereur Auguste installa sur le trône du sur les côtes de l’Afrique du Nord. Les Numides,
royaume de Maurétanie, dont la capitale était après leur défaite face aux Romains, n’abdiquè-
Iol-Caesarea (l’actuelle Cherchell), le jeune rent jamais. Des poches de résistance s’organi-
Juba II, fils de Juba 1er. Il faut rappeler que Juba saient çà et là et de continuelles frappes sont por-
II fut élevé dans la cour de Rome et fut marié à tées à l’ennemi romain. Plusieurs tentatives de
Cléopâtre Sélène, fille d’Antoine et de la reine recouvrement de leur souveraineté sont menées
Cléopâtre d’Egypte, à la gloire de laquelle son par les Numides dont les assauts militaires désta-
mari érigeât le «Tombeau de la chrétienne». En bilisaient le régime en place et affaiblissaient les
l’an 40, l’assassinat de son fils Ptolémée par forces romaines. C’est cette ambiance de tension
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dernier foyer de résistance berbère, entretenu capitale à son royaume en faisant construire,
par Koceila et La Kahina, fut étouffé. vers 935, la ville d’Achir localisée au niveau du
La fin du VIIIème siècle fut caractérisée par Djebel El Kaf Lakhdhar au sud-est de la ville de
des troubles qui ont conduit à l’instabilité de la Berrouaghia et envoya, plus tard, son fils et suc-
région. En effet, un vaste mouvement insurrec- cesseur fonder, selon un axe stratégique, trois
tionnel conduit par des Kharrijites embrasa tout villes : l’une sur le bord de la mer appelée
le pays. Ce n’est que vers le début du Djezaïr Beni Mezghenna, l’autre sur la rive
IXème siècle que le Maghreb retrouva la paix et la orientale du Chelif ayant pour appellation
prospérité. Les premiers royaumes berbères Miliana, la troisième porte le nom de Médéa,
islamisés virent alors le jour. trois grandes villes à la tête desquelles
A cette même époque, deux grandes confé- Bologhine fut investi par son père pour les
dérations de tribus berbères islamisées, voisines gouverner.
et rivales, les Sanhadja et les Zenata, cohabi- Pour fonder El Djezaïr Beni Mezghenna,
taient sur un immense territoire qui englobait le Bologhine jeta son dévolu sur un site qui
Maghreb central, une partie de l’Ifriqiya et le correspondait exactement à l’emplacement de
sud du Maghreb extrême. Les deux groupes se l’antique cité romaine d’Icosium et dont ne sub-
trouvèrent, très tôt, mêlés à la rivalité qui oppo-
sistaient que des ruines éparpillées çà et là dans
sait, à quelques milliers de kilomètres, deux
un vaste champ. Il faut préciser que la dénomi-
grandes dynasties, les Omeyyades de Courdoue
nation Beni Mezghenna fait référence, selon Ibn
et les Fatimides de Qaïrouane. Parce que
Khaldoun, à une tribu des Sanhadjas au sein
proches du royaume fatimide et, probablement,
desquels vivaient plusieurs peuplades ayant les
recherchant un allié puissant, les Telkata, tribu
mêmes origines et dont sont issus les Beni
sanhadjienne, se tournèrent vers Qaïrouane, tan-
Mezghenna. Le territoire de ces derniers couvri-
dis que les Zenata se rallièrent aux Omeyyades.
rait toute la zone du Sahel d’El Djezaïr ainsi
qu’une partie des plaines de Mettegia
LA FONDATION D’EL DJEZAIR
BENI MEZGHENNA
El Djezaïr entre dans l’histoire bien après
l’expansion de l’Islam et l’avènement au
pouvoir des Fatimides venus d’Orient au début
du Xème siècle. C’est alors que les califes fati-
mides ayant fondé leur première capitale Ikjan
(près de Aïn Kebira, dans la wilaya de Sétif),
ont conquis une grande partie du Maghreb, mais
essentiellement pour en faire un point de départ
de leur expédition pour la conquête de l’Egypte.
A leur départ pour l’Orient, les Fatimides
laissent le soin de gouverner leur empire
d’Afrique du Nord à Bologhine «Abulfoutouh »,
le conquérant, surnommé aussi «Seif el dewla»,
le glaive de l’Etat. Ainsi naquit en 972 la dynas-
tie ziride qui régna près de deux siècles. En fait,
les Zirides avaient commencé à s’imposer bien
avant cette date lorsque le père de Bologhine,
Ziri Ibn Mened, chef des Telkata, engagea la
lutte contre Abu Yazid, l’homme à l’âne, pour
sauver le calife fatimide. Il donna alors une
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HISTOIRE
(la Mitidja) dont les dimensions étaient de près ment et de stabilité des plus enviables. A
de 45 miles de longueur et 36 miles de largeur. l’origine, la ville berbère ne devait s’étendre qu’à
Le choix de ce site n’est pas fortuit. En effet, l’emplacement de la cité romaine, la partie haute
il est reconnu que la particularité des construc- du djebel comprise entre les remparts devant ser-
teurs des villes berbères consistait surtout, pour vir à des jardins permettant d’alimenter, en partie
se libérer du souci de la recherche de l’eau, de du moins, la population qui devait pouvoir vivre
choisir un emplacement sur une montagne ou une en vase clos en cas d’attaques venant de l’arrière
colline d’où jaillissait une source qui devait être pays. Mais l’expansion rapide de la population,
utilisée pour l’alimentation en eau de la ville. des constructions et la prolifération de com-
Cette source alimentait cette dernière par gravité merces et rues commerçantes de toutes natures
et la traversant de part en part. Ce système d’ali- étirèrent la ville d’El Djezaïr en dehors des
mentation en eau avait l’avantage d’alimenter la limites de l’ancienne Icosium. Le chroniqueur
ville sans trop de difficultés, hormis celle de baghdadi, Ibn Hawqal, qui sillonna au Xème siècle
canaliser l’eau et de mettre cette source à l’abri l’Afrique du Nord dans tous les sens, décrivit
d’une éventuelle attaque. D’ailleurs, si l’on com- a i n s i
pare la colline sur laquelle s’édifia la ville d’El El Djezaïr Beni Mezghenna : « La ville est bâtie
Djezaïr à la colline d’Achir, ville fondée par le sur un golfe et entourée de murailles. Elle
père de Bologhine quelques années auparavant, renferme un grand nombre de bazars et quelques
on constate que les profils sont presque iden- sources près de la mer. C’est à ces sources
tiques. Pour El Djezaïr beni Mezghenna, la sour- limpides que les habitants vont puiser l’eau
ce choisie est celle de Aïn N’Zaouza qui fut utili- qu’ils boivent. Dans les dépendances de cette
sée jusqu’à 1830 par les Turcs. Le plus souvent ville se trouvent des campagnes très étendues et
également, d’autres sources se trouvaient à l’in- des montagnes habitées par plusieurs tribus
térieur de l’enceinte. Cela permettait aux berbères. Leurs richesses sont en grande partie
Berbères, souvent attaqués, d’assurer l’alimenta- des troupeaux de bœufs et de moutons. Le miel,
tion en eau de leur cité et d’éviter d’aller jusqu'à le beurre et les figues sont en telle abondance
la rivière située en contrebas de la colline. Cette qu’on les exporte.» En effet, la zone du Sahel se
première condition de disponibilité d’eau étant prêtait aux cultures les plus riches et les plus
satisfaite, l’eau y coulait à profusion. variées. Les Beni Mezghenna y cultivaient le blé,
La seconde condition qui avait permis à l’orge et de nombreuses plantes maraîchères. Les
Bologhine de choisir ce site se rapportait à la dis- terres les moins arables étaient couvertes de
ponibilité sur place d’une importante quantité de figuiers et d’oliviers.
matériaux de construction (pierres, colonnes,
dalles,...) provenant des ruines de l’ancienne LES HAMMADITES
Icosium et qui ont servi à l’édification de la ville A sa mort, Bologhine Ibn Ziri laissa derrière
et ses remparts. De plus, ses murs d’enceinte lui deux successeurs, Badis et Hammad. Pour des
antiques, même s’il se sont partiellement effon- raisons de leadership, une lutte intestine opposa
drés, offraient une excellente protection contre ces deux derniers qui finirent par rompre leurs
les agressions externes après avoir été renforcés relations. Lassé de cette situation conflictuelle
et reconstruits à certains endroits. En outre, les qui envenima les relations des deux côtés,
rues déjà existantes à l’époque romaine et qui Hammad se résolut à sonner le glas de ce duel et
n’ont présenté, au fil des siècles, que de légères déclara son indépendance et sous d’autres cieux
déformations ont nécessité juste quelques aména- il fonda une nouvelle ville fortifiée, la Qalâa des
gements. Ainsi naquit en l’an 960 la ville berbè- Beni Hammad, devenant ainsi la capitale de la
re d’El Djezaïr Beni Mezghenna. nouvelle dynastie des Hammadites en 1007. Mais
Durant les siècles qu’a duré le règne des l’accalmie entre les deux personnages ne revenait
Zirides, la ville d’El Djezaïr Beni Mezghenna pas pour autant. Au contraire, la tension alla
connut une période de prospérité, de développe- crescendo entre les deux capitales et la guerre
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HISTOIRE
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HISTOIRE
ce pays sont puissantes et belliqueuses». A la il poursuivit sa marche contre les Ibn Ghania
mort de Abdel Moumène, le pouvoir passa entre libérant Béjaïa et Constantine. Fuyant Abou
les mains de son fils Abou Yacoub Youssef, Zeïd, les deux frères se réfugièrent à Tripoli.
surnommé plus tard El Mansour. En 1163, ce Ne s’avouant pas vaincu, le prince almoravi-
dernier rappela le prince ziride El Hassan Ibn Ali de revint à la charge, en 1225, au Maghreb
à El Djezaïr. Il lui confia la charge de conseiller central. Ayant perdu son lustre d’antan, il ne
du gouvernement almohade qui s’y trouvait en subsiste de la puissance almohade qu’un empire
place. en déclin et en pleine décadence. C’est dans ces
conditions qu’Ibn Ghania s’empara, de nouveau,
LES FRERES IBN GHANIA d’El Djezaïr qui fut livrée au pillage. Il se tourna
Vers 1185, venus des îles baléares, les frères ensuite contre les Maghraoua qu’il écrasa
Ibn Ghania, descendants d’une princesse dans les plaines de la Mitidja, il tua leur émir
almoravide, débarquèrent au Maghreb central et Mendil Ibn Abderrahmane et mit son cadavre en
défièrent la puissance almohade. Cette nouvelle croix contre les murs d’El Djezaïr. Ibn Ghania
incursion signa le retour des Almoravides à continua à semer la terreur dans cette partie du
El Djezaïr. Béjaïa fut la première ville à être Maghreb jusqu'à sa mort en 1233.
reconquise en infligeant une lourde défaite aux
Almohades. Fort ambitieux, Ali Ibn Ghania, à la LES HAFCIDES
tête d’une forte armée, marcha ensuite sur En 1228, Abou Zakaria, fondateur de la
El Djezaïr qui fut attaquée par mer et par terre. dynastie hafcide, monta sur le trône de Tunis.
La résistance fut de courte durée. Les portes Quelque temps après, il réfuta la souveraineté des
d’El Djezaïr ne purent contenir les multiples Almohades et décida de leur disputer leurs
assauts de l’armée d’Ibn Ghania, elles cédèrent possessions du Maghreb central. Il s’assura
sans difficulté. Toutes les personnes faisant partie l’alliance de la puissante tribu nomade
du gouvernement ainsi que les hommes de garni- Beni Soleim. Il s’empara de l’ancienne capitale
son almohades qui contrôlaient El Djezaïr furent hammadite, Béjaïa, et poursuivit sa route en
massacrés et la ville fut livrée au pillage. longeant le littoral. Arrivé devant El Djezaïr, il
Le prince almoravide y installa, en qualité de trouva une ville ruinée par les razzias et les
gouverneur, l’un de ses fidèles compagnons, en déprédations de l’armée d’Ibn Ghania. Ses habi-
l’occurrence Yahia Ibn Akhi Talha. Face à cette tants incapables de se défendre lui ouvrirent les
agression et violation de ses possessions du portes et se mirent sous sa protection. Une partie
Maghreb, le sultan almohade El Mansour nomma de la tribu Beni Yezid, branche de Beni Soleim,
l’émir Abou Zeïd, petit-fils de Abdel Moumène, qui furent aux côtés du prince hafcide dans son
gouverneur du Maghreb central et lui intima expédition, fut autorisée à s’installer dans les
l’ordre d’aller punir les frères Ibn Ghania. riches plaines du Sahel d’El Djezaïr. Les plaines
L’émir Abou Zeïd prit la tête d’une partie de l’ar- de la Mitidja étaient alors occupées par une autre
mée et se dirigea vers l’est, tandis que la flotte tribu arabe de la famille des Beni Hillal, les
almohade appareillait pour la même destination. Thaaleba.
La ville d’El Djezaïr, assaillie de toutes parts,
se livra sans coup férir, comme le rapporte LES THAALEBA
Ibn Khaldoun qui cite : «Les habitants
d’El Djezaïr, avertis de l’approche des secours, Les Thaaleba, branche de la puissante tribu
tant par la mer que par la terre, se soulevèrent Makil, faisaient partie des nomades arabes Beni
contre Yahia Ibn Akhi Talha et le livrèrent, lui et Hillal qui envahirent le Maghreb au milieu du
ses compagnons, au caïd Abou Zeïd.» Abou Zeïd XIème siècle. D’après l’historien Ibn Khaldoun,
recouvra la souveraineté d’El Mansour à «les Thaaleba forment une tribu sœur des Obeïd
El Djezaïr et y avait mis en place un gouverne- Allah et descendent de Thalek Ibn Ali Ibn Sakil ...
ment almohade. Mû par cette victoire glorieuse, Etablis d’abord sur la limite du Tell, dans lequel
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partir de ports du Maghreb central de l’empire en 1376 à El Djezaïr, l’émir Abou Zyane,
hafcide. Le port de Béjaïa fut le berceau de Khaled Ibn Amer, chef des Beni Amer, et les
cette pratique maritime. Selon Ibn Khaldoun, chefs d’autres tribus insurgées et qu’il proclama
u n la souveraineté d’Abou Zyane. Le sultan
certain nombre de corsaires qui s’organisaient Abou Hammou ne l’entendit pas de cette
autour d’une association entreprennent la oreille. Il réagit aussitôt contre les tribus
construction d’un navire à bord duquel un insurgées. Dans un premier temps, il vainquit
équipage constitué d’hommes de la mer à la les Beni Amer, les Attaf et les Dialem et les dis-
bravoure avérée est choisi. Ces guerriers se persa dans le désert. Puis arrivé devant
lancent à l’assaut des côtes et îles occupées par E l D j e z a ï r, i l r e ç u t l a s o u m i s s i o n d u
les Francs. Les navires des infidèles constituent cheikh Salem et de ses compagnons. Le sultan
également une de leurs cibles préférées. Lors accepta leurs conditions mais exigea l’exil de
des accostages et des abordages qui se déroulent l’émir Abou Zyane. Salem conserva ainsi son
à l’improviste, les corsaires s’emparent de tout. poste de gouverneur d’El Djezaïr. Ce salut fut
De retour chez eux, ces derniers reviennent de courte durée, car peu de temps après,
chargés de leur butin constitué d’hommes le sultan abdelouadide entreprit d’envahir à
captifs, de navires et de biens. Quant à l’improviste la Mitidja, repoussant les Thaaleba
El Djezaïr, son entrée dans la course maritime dans les montagnes. Salem dut se réfugier chez
fut entamée dès le XIIIème siècle. Son repaire les Beni Meceira dans les montagnes des
offrait toutes les conditions de retrait des Sanhadja. Usant du subterfuge d’une « fausse
navires musulmans. En effet, El Bekri rapporta promesse », le sultan le fit sortir de sa retraite, le
à ce propos que «le port est bien abrité ; l’île fit venir à Tlemcen où il ordonna son exécution
porte le nom de Stofla et le mouillage situé entre à coup de lance. Le cadavre du cheikh des
elle et le continent est très bon et offre un bon Thaaleba fut attaché à un poteau à l’entrée de la
hivernage.» Mais la course dans cette ville ne ville pour servir d’exemple. Pour gouverner
prit son véritable essor qu’au XVIème siècle avec El Djezaïr, Abou Hammou nomma son vizir
les frères Barberousse. Moussa Ibn Berghout, ancien gouverneur de la
ville de Médéa. Plus tard, le sultan rappela les
dirigeants des principales villes du Maghreb
CHEÏKH SALEM, GOUVERNEUR central et les remplaça par ses propres fils. A la
D’EL DJEZAÏR tête de Miliana, il plaça El Montacir, Abou
La ville d’El Djezaïr avait pour gouverneur Zyane fut nommé à Médéa. Quant à Abou
le cheikh Salem, l’émir des Thaaleba. La tran- Tachefin, il se fit donner par son père la
quillité du règne de ce dernier fut troublée par souveraineté pleine et entière de la ville
une injonction émanant du sultan abdelouadide d’El Djezaïr et y installa comme gouverneur
lui intimant l’ordre de lui remettre les impôts Youssef Ibn Ez Zabia, «le seul de tous ses
que l’émir prélevait dans sa ville et les frères qui lui avait montré de l’attachement et
territoires qui en dépendaient. Bien que froissé auquel il avait accordé son amitié», écrit
par cette intimation, l’émir des Thaaleba dut Ibn Khaldoun. Continuant sur sa lancée expan-
s’exécuter avec, néanmoins, des arrière-pensées sionniste, le sultan abdelouadide empiéta sur le
vindicatives. L’heure de mettre à exécution son territoire des Mérénides. En représailles à cette
projet de vengeance sonna et l’occasion lui fut incursion, ces derniers marchèrent sur Tlemcen
donnée par la révolte des Beni Amer qui se qu’ils dévastèrent entièrement à telle enseigne
soulevèrent contre le sultan Abou Hammou. que Abou Hammou songea alors à transférer sa
Profitant de cette aubaine, le cheikh Salem se capitale à El Djezaïr où il installa aussitôt son
rallia aux révoltés et tenta de se défaire de la f i l s E l M o n t a c e r, é v i n ç a n t d e c e f a i t
souveraineté des Abdelouadides. Cette indépen- Abou Tachefin qui s’opposa à ce projet.
dance prit forme lorsque le cheikh Salem réunit, Exaspéré, ce dernier s’empara de son père et le
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fit enfermer à Oran. Ayant réussi à s’évader, El Moutaoukel, menacé de subir le même sort,
Abou Hammou se réorganisa en ralliant à sa s’enfuit à Ténès et en fit sa capitale. Les cheikhs
cause de nombreuses tribus arabes qui lui étaient des Thaaleba restèrent alors seuls maîtres de la
restées fidèles et déclara la guerre à son fils qui, Mitidja et d’El Djezaïr. La ville si longtemps
entre-temps, s’était assuré la protection des tiraillée entre les influences contraires de Fès,
Mérénides. Tlemcen ou de Tunis recouvra son indépendance.
Abou Hammou mourut au combat lors de la Une certaine stabilité, sous l’autorité de la
puisante tribu arabe de la Mitidja, caractérisa
cette période. Le royaume de Ténès, fondé par
l’émir El Moutaouakel, réalisa des progrès consi-
dérables, ce qui permit au sultan d’accroître son
prestige et de rallier sous son drapeau de nom-
breuses tribus arabes du Maghreb central.
En 1461, se sentant assez fort pour reconsti-
tuer le royaume de ses ancêtres, il lança son
armée à l’assaut des anciennes colonies abde-
louadides. Après Tlemcen, toutes les autres
places fortes abdiquèrent. Les cheikhs qui gou-
vernaient la ville d’El Djezaïr firent leur soumis-
sion au nouveau sultan ; en échange, ils gardèrent
leur poste de gouverneur de la ville. La fin du
siècle fut marquée par des changements impor-
t a n t s
au Maghreb, et la ville d’El Djezaïr fut parmi
les premières à en subir les conséquences.
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tunisienne, rassemblée en toute hâte par Durant cette période, les Espagnols étaient
le sultan, fut mise en déroute et les Turcs maîtres des villes d’Oran, de Béjaïa, de Bône et
se répandirent dans Tunis qu’ils livrèrent au de Goulette et leur vassal Moulay Hassen régnait
pillage. Barberousse prit possession de la ville au à Tlemcen. A son départ, Hassan Agha succéda
nom du sultan ottoman. Charles Quint, toujours à Kheir Eddine et à la tête de ses terribles pirates,
au fait des entreprises du capitaine-pacha au il parcourait la Méditerranée et y semait la
Maghreb, réagit aussitôt et mit sur pied terreur. En octobre 1541, sollicité de toutes parts,
une force redoutable. En juillet 1535, il reprit Charles Quint lança une expédition décisive
Tunis, contraignant Kheir Eddine à s’enfuir en contre El Djezaïr, expédition qu’il dirigea
direction de Bône où il avait laissé douze galères. d’ailleurs lui-même. Pour faire face à cette
Le pacha d’El Djezaïr regagna sa capitale sain et attaque, Hassan Agha organisait la défense et
sauf et, en représailles contre sa défaite de Tunis, attendait, à l’extérieur de la ville, le renfort de
il débarqua à Majorque. Il prit d’assaut Mahon plusieurs milliers de Kabyles. Le 24 octobre
qu’il pilla et incendia. de la même année, Charles Quint prit position sur
Ce fut là sa dernière action d’envergure en le sommet d’un monticule appelé
tant que beylerbey de la Régence d’El Djezaïr. Koudiat Es Saboun. Trois jours plus tard, en
Le 15 octobre 1535, il fut rappelé par le sultan l’occurrence le 27, Hassan Agha, en meneur,
ottoman, dont il commanda la flotte jusqu'à sa lança ses troupes contre l’ennemi et assaillit
mort en 1546. Il ne retourna plus sur cette terre de toutes parts une armée chrétienne affaiblie
qui avait fait sa gloire et sa fortune. A juste titre, et démoralisée par des tempêtes et des pluies
Kheir Eddine Barberousse peut être considéré torrentielles. Ce fut un massacre : une grande
comme le véritable fondateur de la Régence partie de la flotte fut coulée et douze mille
d’El Djezaïr. Il hérita certes de son frère Arroudj hommes noyés, tués ou retenus prisonniers. Au
d’une renommée et d’un noyau d’empire, mais printemps de l’année 1542, le pacha envahit la
son courage, son sens du commandement, ainsi Kabylie et se porta contre Ben El Kadi, roi de
que sa légendaire fermeté lui permirent de faire Koukou, dont il obtint la soumission. Il marcha
face à tous ses ennemis, de gagner l’estime ensuite sur Tlemcen où il imposa la souveraineté
et la confiance du sultan ottoman et de bâtir une turque. De retour dans la capitale, il fut proba-
formidable puissance maritime qui domina tout blement victime d’une révolte des janissaires qui
le bassin méditerranéen pendant plusieurs installèrent à sa place El Hadj Bechir Ben
siècles. Ateladja. Contrarié par cette rébellion, le sultan
ottoman décida aussitôt d’envoyer un nouveau
EL DJEZAÏR, SOUS LES BEYLERBEYS pacha à El Djezaïr.
Kheir Eddine Barberousse fut le premier
à inaugurer le règne des beylerbeys au Maghreb. HASSAN IBN KHEIR EDDINE
Ses successeurs adoptèrent dans cette région une Pour succéder à Hassan Agha, le choix de la
gouvernance qui ne tolérait aucune opposition. Sublime Porte quant à l’homme qu’il va falloir
Ils parvinrent à maintenir sous leur autorité placer à la tête de la Régence d’El Djezaïr se
les deux principales forces de la Régence : porta sur Hassan, fils de Kheir Eddine. En juin
la redoutable milice des janissaires ou odjak, et la 1544, le nouveau pacha quitta Constantinople,
puissante confédération des corsaires ou taïfa des avec une petite escorte. La crainte et le respect
raïs. Pendant toute la durée de leurs règnes, les qu’inspirait jadis son père lui valurent un accueil
beylerbeys eurent souvent à réprimer sévèrement chaleureux aussi bien de la part des janissaires
les révoltes des janissaires qui tentèrent de que de la population de la capitale. Dès les
s’emparer du pouvoir à El Djezaïr. premières années de son règne, Hassan orienta
ses efforts en direction de l’ouest du pays dont les
HASSAN AGHA principales villes étaient sous le joug espagnol.
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Sa priorité était donc de recouvrer la souveraine- Eddine fut rappelé par le sultan ottoman. Il
té turque sur ces régions. Il ne tarda pas, par quitta El Djezaïr pour Constantinople et y laissa
conséquent, à organiser une expédition contre le commandement par intérim au caïd Saffah.
Tlemcen. Il se mit à la tête de ses janissaires
auxquels se joignit un renfort de deux mille SALAH RAÏS
cavaliers commandés par le cheikh de Ténès. Le
Au mois d’avril 1552, Salah Raïs débarqua
pacha d’El Djezaïr surprit l’armée espagnole
dans la capitale de la Régence avec le titre de
aux environs de Mostaganem. Après une
beylerbey. Deux ans plus tard, il prêta main
bataille acharnée, le gouverneur d’Oran fut
forte au sultan marocain Abou Hassoun et
v a i n c u
l’aida à remonter sur le trône de Fès. En 1555,
et réduit à prendre la fuite avec ce qui resta
il entreprit de libérer Béjaïa de l’influence
de son armée. A son retour à El Djezaïr, Hassan
espagnole. Vers la fin de juin 1555, à la tête
apprit la triste nouvelle du décès de son père
d’une forte armée algéroise renforcée par un
ainsi que sa nomination au titre de beylerbey
imposant contingent kabyle, Salah Raïs fit
du Maghreb.
appareiller une flotte composée de vingt-deux
Quelque temps plus tard, la ville de Tlemcen
galères chargées de matériel et partit en
fut à nouveau l’enjeu d’une bataille entre
direction de Béjaïa. Le 27 septembre 1555, la
le chérif marocain Mohamed El Medhi et
ville fut prise d’assaut, mettant fin à plus de
Hassan. Les Marocains s’emparèrent de
quarante-cinq ans d’occupation espagnole. Dès
l’ancienne capitale abdelouadide. Mais immé-
son retour à El Djezaïr, Salah raïs entreprit d’or-
diatement après, l’armée marocaine fut mise en
ganiser une autre expédition en direction d’une
nouvelle cible, Oran. Il reçut du sultan ottoman
un important renfort de troupes. Mais son projet
fut contrarié par l’épidémie de peste qui éclata à
El Djezaïr en 1556. Il en fut lui-même atteint et
mourut à l’âge de soixante-dix ans. Cette dispa-
rition soudaine du pacha d’El Djezaïr ne mit pas
fin pour autant aux préparatifs engagés dans le
cadre de la libération de la ville d’Oran occupée
par les Espagnols. Sans attendre les ordres du
sultan ottoman, le khalifat Hassan Corso prit le
commandement de l’armée et marcha sur Oran.
Après avoir pris position autour de la ville, il
reçut de la Grande Porte l’ordre de lever le siège
et de renvoyer la flotte à Constantinople.
HASSAN CORSO ET
LE PACHA TERKERLI
A son retour à El Djezaïr, Hassan Corso
apprit que le successeur de Salah Raïs avait
quitté la Turquie et faisait voile vers la capitale
de la Régence. Lorsqu’il arriva aux abords de la
déroute par les multiples assauts lancés par baie d’El Djezaïr, le nouveau pacha, Mohamed
les Turcs sous le commandement de Hassan Terkerli, se vit interdire l’entrée du port par
Corso qui reprit possession de la ville au nom le corps de l’odjak qui soutenait la candidature
du beylerbey en 1552.
de leur chef Hassan Corso. Les raïs qui
Peu de temps après, Hassan Ibn Kheir
entendaient rester fidèles au sultan ottoman
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vinrent à son secours, et au beau milieu de la nuit, et, après avoir gagné sa confiance, il l’assassina.
ils le firent débarquer dans le port qui était sous A la faveur des désordres qui suivirent
leur autorité. Ils réussirent à le faire entrer dans la l’assassinat du chérif, Hassan tenta grâce à un
ville et à l’escorter jusqu'à la résidence des stratagème d’envahir le Maroc. En février 1558,
pachas. Mohamed Terkerli ordonna l’arrestation il marcha sur Fès, mais il fut repoussé et contraint
de Hassan Corso et le fit empaler sur de regagner sa capitale. Au début de l’été de la
les crochets de Bab Azzoun où il agonisa même année, il eut à intervenir contre les
pendant trois jours. Son complice, le gouverneur Espagnols qui s’étaient rendus maîtres de
de Béjaïa, Ali Sardo, subit le même sort. Le règne Mostaganem. Son expédition fut couronnée
de Mohamed Terkerli fut de courte durée. Alors de succès et se solda par la mort du comte
qu’il s’était isolé de la capitale pour fuir l’épidé- d’Alcandete et par la déroute de l’armée
mie de peste qui ravageait encore les rues d’El chrétienne. Les janissaires, mécontents des
Djezaïr, il fut assassiné par le caïd Youssef, fidè- mesures prises par Hassan Ibn Kheir Eddine en
le partisan de Hassan Corso. Les janissaires faveur des Arabes et des Berbères, entrèrent en
entrèrent en rébellion ; ils mirent à mort les rébellion. Au cours d’une nuit de juin 1561, ils
compagnons du pacha et installèrent provisoire- firent irruption dans le palais et s’emparèrent du
ment le caïd Yahia, ancien khalifat de Salah raïs, beylerbey et de tous ses compagnons. Ils le firent
à la Jenina en attendant l’arrivée du nouveau embarquer sur un vaisseau qui prit la direction de
beylerbey. Constantinople. Le chef des insurgés, l’agha
Hassan, exerça le pouvoir pendant près de trois
mois au bout desquels Ahmed Pacha arriva à
HASSAN IBN KHEIR EDDINE, El Djezaïr avec la mission de mettre fin à
LE RETOUR l’insurrection et d’en châtier les auteurs. Ceux-ci
Le souverain ottoman se tourna encore une furent tous arrêtés et envoyés à Constantinople
fois vers Hassan Ibn Kheir Eddine dont où ils eurent la tête tranchée. En mai 1562,
l’influence était encore très forte au sein de la le nouveau pacha était occupé à remettre de
population d’El Djezaïr et chez les vieux raïs l’ordre dans sa capitale lorsqu’il décéda subite-
avec lesquels il avait fait ses premières armes. Le ment, probablement empoisonné, laissant
beylerbey quitta Constantinople avec vingt l’intérim au caïd Yahia. La Porte ne fit aucun cas
galères. En juin 1557, il jeta l’ancre dans le port des accusations portées par les janissaires contre
d’El Djezaïr et prit possession de la ville sans y le beylerbey Hassan et lui renouvela sa confian-
rencontrer de résistance. Dès son installation, il ce en le nommant pour la troisième fois au pacha-
conçut le projet d’affaiblir la redoutable milice lik d’El Djezaïr. En août 1562, le pacha, accom-
des janissaires pour mieux la contrôler. Il conclut pagné de plusieurs galères, fit son entrée dans le
des alliances avec des cheikhs des tribus arabes port d’El Djezaïr. La milice ne lui opposa aucune
et berbères, se constituant ainsi un vivier d’où il résistance, les raïs et les Algérois lui firent un
pouvait recruter des auxiliaires pour son armée. accueil chaleureux. A peine installé dans son
Enfin, il accorda à leurs populations un privilège palais, Hassan se plongea à nouveau dans les pré-
qui leur était refusé par ses prédécesseurs, en les paratifs d’une grande expédition contre Oran.
autorisant à se fournir en armes et munitions dans Il rassembla sous ses drapeaux des milliers de
sa capitale. Le beylerbey ne perdait pas de vue combattants turcs, espagnols, kabyles des tribus
l’ouest de son pays où la province de Tlemcen de Zouaoua et de Béni Abbès. Il fit partir sa
était à nouveau victime des attaques des flotte chargée de pièces d’artillerie, de munitions
Marocains. Pour mettre fin à cette menace, il et de vivres, et, le 5 février 1563, il quitta
résolut de faire assassiner le chérif Mohamed la capitale en la laissant sous la garde de son
El Medhi. Il chargea de cette délicate opération khalifat Ali Chetili. Hassan porta ses premiers
un de ses fidèles officiers, Salah Kahia. Celui-ci efforts sur Mers El Kebir. Après plusieurs jours
réussit à s’introduire auprès du sultan marocain de siège et de nombreux assauts, la garnison
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HISTOIRE
espagnole qui défendait cette place fut presque plus tard, à la mort de Piali, le sultan Selim II le
décimée. Au moment où les Turcs allaient s’en nomma capitaine pacha. Au début de 1567,
rendre maîtres, une importante flotte chrétienne, il quitta le Maghreb pour Constantinople où il
composée de cinquante-cinq galères chargées mourut trois ans après.
de troupes, fit son apparition dans la rade. La
flotte turque se dispersa aussitôt et Hassan, dont
MOHAMED IBN SALAH RAIS
l’armée n’était pas préparée à affronter une
Lorsque Mohamed Ibn Salah Raïs,
pareille armada, se résigna à lever le siège et
le nouveau gouverneur, débarqua à El Djezaïr,
à reprendre le chemin d’El Djezaïr. A son arri-
il trouva la ville en proie à la peste et à
vée, il trouva la ville ravagée par la peste, les
la famine. Depuis quatre ans déjà, le terrible
m o r t s
fléau ravageait le pays et avait décimé près de la
se comptaient par centaines. En mai 1565,
moitié de la population de la ville. La misère et
Hassan Pacha participa, aux côtés du grand
le désordre avaient engendré le brigandage et
amiral Mustafa Piali, à l’expédition ordonnée
l’insécurité s’était installée dans la ville et ses
par le sultan ottoman contre les chevaliers de
environs. Mohamed Ibn Salah Raïs s’employa à
Malte. Les Turcs trouvèrent en face d’eux
mettre un terme à cette confusion et à rétablir
des adversaires déterminés et, malgré de nom-
le calme et la sécurité. Mais la ville vécut à
breuses victoires, l’entreprise turque n’atteignit
nouveau un événement tragique. Vers le milieu
de l’année 1567, un audacieux marin valencien,
Juan Gascon, conçut le projet fou de s’emparer
d’El Djezaïr. Avec ses deux galères, il s’appro-
cha des côtes algéroises et, à la faveur de la nuit
profonde, il pénétra dans le port. A peine
débarqué, il lança ses hommes à l’assaut des
remparts, au moment où ils s’apprêtaient à
forcer les portes, la garde turque donna l’alerte.
Les soldats du pacha surgirent de tous les côtés.
Les hommes de Juan Gascon eurent à peine le
temps de rembarquer et de s’enfuir. Ils furent
pourchassés et rattrapés par les corsaires turcs.
L’audacieux capitaine et ses compagnons furent
livrés au pacha qui ordonna leur mise à mort.
Mohamed Ibn Salah Raïs tenta ensuite de conci-
lier les deux principales forces de la Régence,
les raïs et les janissaires. Il autorisa ces derniers
à s’embarquer sur les galères turques pour par-
ticiper à la course et profiter de ses bénéfices.
Mais l’opposition entre les deux parties était si
forte que le rapprochement s’avérait difficile.
EULDJ ALI
pas ses objectifs. Le 5 septembre, d’importants Au début de 1568, rappelé à Constantinople,
renforts chrétiens arrivèrent par la mer, le capi- le pacha Mohamed Ibn Salah Raïs fut remplacé
taine pacha Piali, dont une partie des troupes à la tête du pachalik d’El Djezaïr par Euldj Ali,
luttait contre une épidémie de peste, choisit l’un des plus fidèles compagnons de Hassan Ibn
de lever le siège et ordonna la retraite.
Kheir Eddine. En mars 1568, le nouveau
Le beylerbey Hassan regagna sa capitale. Un an
beylerbey arriva à El Djezaïr. Il prit ses fonc-
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HISTOIRE
tions avec la ferme intention de faire passer toute Il soumit les villes du littoral et de l’intérieur,
seule la Goulette échappait encore à son
contrôle. Euldj Ali fut élevé à la dignité de grand
amiral en remplacement de Hassan Ibn Kheir
l’Afrique septentrionale sous l’autorité de la Eddine qui venait de mourir. Le gouvernement
d’El Djezaïr fut confié à un autre raïs,
Arab Ahmed. En octobre 1573, la nouvelle de la
prise de Tunis par l’armada de Philippe II, fut
très mal accueillie à Constantinople. Euldj Ali
Porte. Contrairement à ses prédécesseurs, il se
obtint du sultan ottoman l’autorisation de diriger
une expédition contre l’ancienne capitale de
l’Ifriqiya, Tunis, et d’en chasser à tout jamais
les Espagnols. Le capitaine pacha prit le
désintéressa de l’ouest du pays et se tourna vers commandement de l’imposante flotte turque. En
juillet 1574, il aborda les côtes de Carthage où il
f u t r e j o i n t p a r l e p a c h a d ’ E l D j e z a ï r,
Arab Ahmed. Dans le même temps, une impor-
la Tunisie. En octobre 1569, Euldj Ali prit le tante armée menée par Sinan Pacha quittait
Tripoli en direction du nord ; en passant par
Kaïrouan, celui-ci s’adjoignit les troupes du caïd
Kheder. La Goulette, où s’était concentrée la plus
commandement d’une puissante armée grande partie des forces espagnoles, fut prise
d’assaut par terre et par mer. Le siège dura plus
d’un mois ; le 20 août, plusieurs brèches étaient
ouvertes et, trois jours plus tard, la forteresse
tombait entre les mains de Sinan Pacha. La ville
composée de janissaires et de Kabyles et se mit de Tunis ne tarda pas à subir le même sort. Le
sultan Moulay Mohamed, le comte Serbilloni et
plusieurs centaines de captifs espagnols, ainsi
qu’un riche butin furent envoyés à la Grande
en marche, laissant la garde de sa capitale à son Porte. Le caïd Kheder fut chargé du gouverne-
m e n t d e Tu n i s , l e c a ï d R a m d a n e o b t i n t
le Pachalik d’El Djezaïr en remplacement
de Arab Ahmed qui partit à Constantinople en
khalifat Hassan Corso. Deux mois plus tard, compagnie du grand amiral Euldj Ali. Après sa
prise de fonction dans la capitale de la Régence,
le pacha Ramdane fut chargé par Euldj Ali de
conduire une expédition contre le Maghreb extrê-
me qui était alors gouverné par le chérif Moulay
Tunis tomba entre ses mains presque sans
Abdellah. Le 15 janvier 1576, l’armée algéroise
a r r i v a a u x p o r t e s d e F è s .
La ville fut prise sans effusion de sang et
Moulay Abdelmalek, protégé du grand amiral
combat. Il y installa une garnison de trois mille ottoman, fut rétabli sur le trône. A son retour à
El Djezaïr, Ramdane Pacha reçut la nouvelle de
sa nomination au pachalik de Tunis et son
remplacement par Hassan Veneziano qui prit
Turcs sous les ordres du caïd Ramdane. possession de sa charge de pacha d’El Djezaïr
46
HISTOIRE
en juin 1577. Le nouveau pacha était un homme l’emprisonnement d’un de ses membres, le raïs
cruel et cupide qui sut se faire craindre des Mourad. Ramdane, qui ne pouvait pas faire face
janissaires et des raïs. Les habitants de la provin- à la révolte, fut contraint de s’enfuir pour se
ce subissaient avec résignation les charges qu’il réfugier dans les environs de la ville. Le raïs
leur imposait et les craintes qu’il inspirait à tout Mami Arnaute, chef des insurgés, s’empara du
le monde étouffaient toute velléité de révolte. pouvoir et le conserva jusqu'à l’arrivée de
Pendant les années 1578 et 1579, la province, Hassan Veneziano. Le redoutable pacha revint à
qui venait à peine d’être débarrassée de la peste,
eut à souffrir d’une sévère disette causée par
une sécheresse prolongée.
La famine fit des centaines de victimes, ceux
qui échappèrent à la mort quittèrent la ville et se
répandirent dans les campagnes voisines avec
l’espoir de trouver de quoi se nourrir. « Entre
janvier et février 1580, écrit l’écrivain espagnol
Haëdo, il mourut de faim dans les rues
d’El Djezaïr cinq mille six cent cinquante-six
Maures ou arabes ». La révolte grondait par-
tout, les tribus de l’intérieur refusèrent l’impôt,
les janissaires envahirent les maisons vidées de
leurs habitants et se livrèrent au pillage.
La Régence était livrée à l’anarchie et le
pacha était réduit à l’impuissance. Hassan fut
rappelé par la Porte qui nomma à sa place un de
ses fidèles, Djafer Pacha. Celui-ci s’employa à
calmer la sédition et à rétablir l’ordre et la
sécurité dans toute la province. Il châtia sévère-
ment les mutins et attisa ainsi la colère de
la milice. Les janissaires résolurent de
l’assassiner et d’élire à sa place leur agha.
Djafer, informé du complot, put se saisir des
conspirateurs et leur trancher la tête. A la fin
d’avril 1581, l’ordre étant rétabli, les citadins
purent rentrer chez eux et reprendre leurs activi-
tés. Un mois après, Euldj Ali, qui avait reçu
l’ordre de partir à la conquête du Maghreb
e x t r ê m e , a r r i v a à
El Djezaïr avec une flotte de soixante galères. El Djezaïr et reprit en main la destinée de la
Pendant qu’il y préparait son expédition, il Régence.
fut rappelé par le sultan Mourad qui avait besoin La course reprit son essor et les raïs firent
de toutes les forces de l’empire pour faire face à à nouveau régner la terreur en Méditerranée.
la révolte qui venait d’éclater en Arabie. Au Les côtes d’Espagne, des Baléares, de Sicile,
début de l’année 1582, il reprit la mer en direc- de Sardaigne, de la Corse furent sans cesse
tion de l’Orient et amena avec lui Djafer, lais- visitées, pillées et rançonnées par les fameux
s a n t corsaires, tels Mourad raïs, Mami Arnaute et
le gouvernement d’El Djezaïr à Ramdane. tant d’autres. Le pacha Hassan lui-même
Ramdane ne tarda pas à entrer en conflit n’hésitait pas à prendre part à ces expéditions
avec la puissante taïffa des raïs qui s’opposait à dont il rapportait de riches butins. En 1585,
47
HISTOIRE
48
HISTOIRE
Elle portait le nom de Dar une grande partie de la jetée Kheir Eddine et
Yenkcharia-m’ta-el-Kharratine, c’est-à-dire provoqua, à l’intérieur même du port, la perte de
«maison des janissaires de la rue des tourneurs» plusieurs navires. L’année suivante, la ville
; elle était située le long de la rue Bab Azzoun subit une terrible épidémie de peste, dite de
face au souk El Kharratine dont elle tenait son Tunis, à laquelle s’ajouta une longue période de
nom. Deux autres casernes furent construites à famine. Ces deux fléaux, qui sévirent pendant
la fin du XVIème siècle sous les règnes des bey- près de deux ans, firent des ravages dans tout le
lerbeys Hassan Ibn Kheir Eddine et Euldj Ali. pays.
Mais dès le début du XVIIème siècle, pour faire LES KOULOUGLIS ET LES KABYLES
face au nombre sans cesse croissant de janis- EN REVOLTE
saires, la ville fut dotée de cinq autres casernes. En 1595, Kheder Pacha revint pour la
Deux d’entre elles furent bâties en 1627 et 1637 deuxième fois à El Djezaïr. Il résolut de rétablir
par le maître architecte andalou Moussa et par l’autorité du pacha en affaiblissant la milice. Il
son fils Ali. C’est aussi dans cette partie de la trouva des alliés parmi la population des
ville, le long de la rue Bab Azzoun, que furent Koulouglis, ennemis jurés des janissaires. Il les
implantés les deux plus grands bagnes du bey- organisa et les poussa à se révolter contre ces
lick. derniers. L’affrontement mit la ville à feu et à
49
HISTOIRE
repoussés par les Turcs. Cette rébellion fut le nant aussitôt les représailles des raïs qui reprirent
point de départ d’une insurrection qui allait durer leurs attaques contre les navires français. Il est
plusieurs années. En 1611, sous le règne de rapporté que de 1629 à 1634, les corsaires algé-
Mustafa Kouça, une sécheresse prolongée provo- riens s’emparèrent de 80 vaisseaux et 1331
qua une terrible famine dans tout le pays. L’année marins et passagers, faisant subir au commerce
suivante, la situation empira, l’eau et les vivres français des pertes qui s’élevaient à quatre mil-
vinrent à manquer à El Djezaïr. Le Diwan décida lions sept cent cinquante mille livres. Sur ces
d’expulser les Maures tagarins. Quelques-uns entrefaites, une révolte éclata à El Djezaïr ; le
vieux pacha Hossein fut maltraité et emprisonné
par la milice. L’anarchie était alors à son comble.
Les Koulouglis, qui avaient été expulsés d’El
Djezaïr en 1629, s’étaient établis aux environs et
attendaient le moment propice pour entrer en
ville et prendre leur revanche. Ils
profitèrent du désordre qui régnait dans la cité et,
le 1er juillet 1633, ils pénétrèrent en ville par
petits groupes déguisés en paysans.
Grâce à l’effet de surprise, ils réussirent à
s’emparer de plusieurs points forts, mais les
janissaires reprirent vite le dessus. Après avoir
fermé les portes de la ville, ils les repoussèrent
vers le haut et les acculèrent dans la citadelle. Au
cours de la bataille, qui fut acharnée de part et
d’autre, les réserves de poudre emmagasinées à
l’intérieur de la Casbah prirent feu,
provoquant une terrible explosion.
s’établirent au-dessus de la Casbah, dans un La forteresse et quelque cinq cents maisons
quartier qui conserve encore leur nom ; ceux qui qui se trouvaient alentour furent soufflées,
refusèrent de partir furent impitoyablement mas- provoquant la mort de près de six mille
sacrés. En 1621, un nouveau fléau s’abattit sur personnes. Les rares Koulouglis qui échappèrent
tout le pays. La peste de Tunis, nommée Sidi au désastre furent impitoyablement massacrés
Belkris, réapparut à par leurs adversaires.
El Djezaïr et emporta des milliers de personnes.
Pendant ce temps, les Kabyles étaient toujours en LA TAÏFA DES RAÏS
révolte. Le Diwan, attentif à rétablir l’ordre,
envoya contre eux plusieurs expéditions. En La milice sortit affaiblie de cette révolte et
1624, le pacha Khosrew entra en maître à perdit une grande partie de son autorité au profit
Koukou et obtint la soumission de tous leurs de la taïfa des raïs. Ces derniers, dont dépendait
chefs. De son côté, la France, qui subissait la survie d’El Djezaïr, résidaient dans les bas
d’énormes pertes du fait de la course, dépêcha à quartiers autour du port, où certains possédaient
El Djezaïr Sanson Napollon en qualité d’envoyé de somptueuses maisons. En 1581, Diego de
spécial du gouvernement de Louis XIII, en vue Haëdo parlait déjà d’une flotte de trente-cinq
de négocier un traité de paix avec le pacha. A galiotes et vingt-cinq brigantins dans le port
la fin de l’année 1628, un traité par lequel d’El Djezaïr. Les raïs se contentaient alors
les Turcs s’engageaient à vivre en paix avec d’écumer le bassin occidental de la Méditerranée.
la France, et à respecter sa flotte et son littoral, Ils visitaient et pillaient périodiquement les côtes
fut signé entre les deux pays. Peu de temps après, d’Espagne, des Baléares, de Corse, de Sicile, de
ce traité fut violé par des marins français, entraî- Sardaigne et d’Italie. Sur mer, ils semaient la
terreur et aucun bateau chrétien qui croisait dans
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HISTOIRE
cette zone n’était à l’abri de leurs attaques. Dès vendaient sur place, tandis que les esclaves
le début du XVIIIème siècle, la flotte algérienne chrétiens étaient dirigés vers le badistan
s’enrichit de grandes galères et surtout des (marché aux esclaves) où ils étaient ensuite
fameux «vaisseaux ronds» introduits en 1606 vendus aux enchères. Au moment du partage,
par le corsaire flamand Simon Danser, converti le pacha recevait ses parts de prises qui
à l’islam sous le nom de Hamidou Houlanda. constituaient l’essentiel de ses revenus. Une
La course prit une autre dimension grâce à ces partie du butin était réservée à la ville pour
navires plus grands et plus rapides. l’entretien et la gestion des installations
Le champ d’action des raïs ne tarda pas à portuaires, des zaouias et des fondations pieuses
déborder les limites de la Méditerranée occiden- ; une autre partie revenait aux janissaires dont la
tale. Ce furent des expéditions de plus en plus solde mensuelle dépendait partiellement des
lointaines : les corsaires franchirent le détroit de bénéfices de la course. Le reste était partagé
Gibraltar et pénétrèrent dans l’Océan où ils entre le raïs commandant le navire, le ou les
pouvaient surprendre les galions hollandais et armateurs et, enfin, les marins qui touchaient
les vaisseaux anglais qui revenaient des Indes. une rétribution plus ou moins forte selon leur
Ils n’hésitèrent pas à se porter contre les côtes grade et leurs fonctions. Les esclaves qui ne
d’Angleterre et à pousser des pointes jusqu’en partaient pas chez les particuliers étaient alors
Islande. En 1616, Mourad Raïs, qui laissa son dirigés vers les bagnes du beylick. Leur nombre
nom à un quartier d’El Djezaïr, connu sous la était considérable ; la fin du XVI ème siècle,
forme « Bir Mandreis », atteignit la côte ouest Diego de Haëdo faisait état de vingt-cinq mille
de cette « Ile de Glace » d’où il rapporta un esclaves chrétiens à El Djezaïr, ville dont la
riche butin et près de quatre cents captifs. Dans population était estimée à soixante mille
la même année, ces hardis corsaires débar- habitants. Grâce à la course, la taïfa des raïs
quaient à Madère et faisaient mille sept cents avait acquis une formidable puissance ;
prisonniers ; en 1634, ils ravageaient les côtes elle n’obéissait ni au pacha ni à «l’invincible
anglaises et irlandaises. Les bénéfices de la milice», et se permettait même de discuter les
course étaient considérables : de 1613 à 1621, décisions et les ordres de la Grande Porte. Elle
neuf cent trente-six vaisseaux chrétiens furent apparaissait alors comme le véritable maître
ramenés au port d’El Djezaïr et, pour les deux d’El Djezaïr. Les raïs, ces audacieux capitaines
seules années qui firent leur fortune et celle de leur ville
1615 et 1616, la valeur des prises atteignit trois d’adoption et servirent sous le drapeau ottoman,
millions de livres. La ville entière vivait de la n’étaient pas, à de rares exceptions près, d’ori-
course : «Tout Alger, note Henri de Grammont, gine turque. La plupart étaient des chrétiens
se mêlait de la course, les grands étaient convertis, appelés renégats ; ils étaient origi-
armateurs, les petits marchands et les baldis se naires des pays d’Europe : l’Italie en avait four-
cotisaient pour acheter et équiper un navire à ni un fort contingent, suivie de la Corse, de
frais communs ; les femmes elles-mêmes, Marseille, du Portugal, de la Hollande, etc. ; les
vendaient leurs bijoux pour prendre part à ces uns étaient d’anciens esclaves, enlevés par les
fructueuses opérations.» Après leurs auda- corsaires algériens sur une côte ou un navire
cieuses opérations en mer et sur les côtes euro- chrétien, les autres étaient des hommes libres
péennes, les raïs rentraient au port d’El Djezaïr, qui avaient fui leur pays et qui étaient venus
«rassasiés, écrivait Diego de Haëdo, et riches s’établir au Maghreb après avoir apostasié.
sur des navires emplis jusqu’au fond d’objets de Les Maures andalous qui, aux
toutes valeurs». Dès leur arrivée au port, ils XVI et XVIIèmes siècles, vinrent par milliers
étaient accueillis par une foule de marchands et chercher refuge à El Djezaïr, fournirent aussi
de curieux, et quelquefois le pacha lui-même d’excellents marins qui consacrèrent parfois
venait à leur rencontre. La cargaison était toutes leurs richesses pour armer des navires
aussitôt débarquée, les marchandises diverses se et se lancer dans la course. Quelle que fut leur
51
HISTOIRE
origine, les uns et les autres apportèrent aux aghas et les deys au pouvoir. Le pacha qui avait,
Turcs les connaissances de tous les métiers se rat- depuis longtemps, perdu toute autorité était sans
tachant à la marine. Ils fournirent à la marine cesse tiraillé entre les exigences des deux
algérienne ses plus prestigieux raïs : Hassan principales forces de la Régence : la taïfa et la
Corso, Euldj Ali, Hassan Veneziano, Mourad milice. La crise était latente et chacun des deux
Raïs, Ali Bitchnin et tant d’autres. La puissance partis cherchait un prétexte pour se débarrasser
des raïs atteignit son apogée dans la première de ces encombrants gouverneurs. D’autant plus
moitié du XVIIème siècle. A cette époque, que, de 1638 à 1660, la ville traversa une
la milice, qui détenait encore l’autorité à période noire.
El Djezaïr, était fortement affaiblie par la Vers 1640, les Kabyles envahirent à nouveau
révolte des Koulouglis en 1633 et laissait peu à la Mitidja et mirent le siège devant la ville ;
peu l’anarchie s’installer dans la ville. La taïfa les insurgés étaient à peine repoussés que la peste
des raïs, qui s’était tenue jusque-là en dehors des s’abattit sur le pays ; elle dura trois ans et tua plus
affaires du gouvernement, saisit cette de quinze mille personnes et un grand nombre
opportunité pour s’emparer du pouvoir. d’esclaves. L’anarchie régnait dans tout le pays,
les impôts ne rentraient plus et les janissaires
qui craignaient pour leur solde étaient en effer-
ALI BITCHNIN vescence. Sur ces entrefaites, la peste réapparut
L’instigateur de ce mouvement ne fut autre en 1648, elle eut à peine le temps de s’apaiser
que le grand amiral et chef de la taïfa, qu’elle étendait encore le linceul de la mort ; ce
Ali Bitchnin. Ce raïs, qui en quelques années de fut la plus meurtrière de toutes les épidémies, elle
course avait amassé une fortune considérable, dura trois ans et emporta le tiers de la population.
avait débuté sa carrière sur les bancs de la chiour-
me. D’après Devoulx, « Ali Bitchnin était un
affranchi du caïd Fath-Allah-Ben-khodja-Biri et LE REGNE DES AGHAS
il était tadjer, c’est-à-dire négociant, titre qu’on C’est dans ce climat de désolation que le
donnait d’ordinaire à cette époque aux arma- pacha Ibrahim s’illustra par sa cupidité et
teurs de navires destinés à faire la course aux provoqua la colère des raïs. Il fut menacé de mort
navires chrétiens ». Il possédait deux et jeté en prison. Les janissaires se révoltèrent à
somptueuses résidences, l’une dans la ville leur tour et, profitant de la confusion, ils s’empa-
basse, près du port, l’autre sur les hauteurs, ainsi rèrent du pouvoir. Le bouloukbachi Khalil prit la
qu’un bagne où étaient retenus près de cinq cents tête du mouvement et, en accord avec le Diwan,
captifs chrétiens ; parmi ses libéralités, il avait il proclama la déchéance des pachas et leur
remplacement par des membres de la milice.
fait construire en plein cœur de la ville, à l’inter-
Par égard pour la Grande Porte, le pacha fut
section des rues Bab El Oued et de la Casbah,
néanmoins autorisé à conserver le titre, les hon-
une grande mosquée à khotba, de rite hanafite, et
neurs et quelques revenus, mais en revanche il
qui portait son nom. Ali Bitchnin n’eut guère le
n’avait plus le droit d’intervenir dans les affaires
temps de profiter de son nouveau pouvoir car il
du beylick. Les nouveaux gouverneurs portèrent
mourut peu de temps après,
le titre d’aghas et leur règne dura jusqu’en 1671.
probablement empoisonné par ses adversaires.
Le premier agha, Khalil, se révéla trop ambitieux
La taïfa conserva cependant le pouvoir jusqu’en
et se fit assassiner par les raïs ; son successeur
1659, date à laquelle les janissaires instituèrent
Ramdane Agha se concilia les faveurs de la
un nouveau type de gouvernement à El Djezaïr.
milice et de la taïfa, mais sa cupidité lui fut
fatale, ainsi qu’à vingt de ses partisans. Le
LA FIN DE LA REGENCE troisième, Chaaban Agha, renégat d’origine
Au cours de la seconde moitié du portugaise, gouverna avec plus de méfiance et
XVIIème siècle, El Djezaïr fut le théâtre de deux encouragea la course qui atteignit là son apogée.
révolutions qui amenèrent successivement les Pendant que les richesses s’entassaient dans la
52
HISTOIRE
ville, deux nouvelles catastrophes vinrent le début du règne des aghas. Ils remplacèrent
réveiller les mauvais souvenirs des habitants. l’agha par un délégué choisi parmi eux et
En 1662, un terrible tremblement de terre l’appelèrent dey. Les quatre premiers deys
accompagné d’une violente tempête détruisit de furent d’anciens raïs. Le Diwan cessa dès lors
nombreuses maisons, ainsi qu’une partie du d’être le conseil suprême et les janissaires per-
môle et des installations portuaires, et entraîna dirent une partie de leurs prérogatives. Mais les
la perte de onze navires. Dans la même année, la choses ne s’arrangèrent pas pour autant ; les
peste qui devenait endémique acheva de désoler deys étaient sans cesse occupés à réprimer les
le pays. Trois ans plus tard, dans la ville meur- révoltes des Kabyles qui, périodiquement, des-
trie, Chaaban Agha trouvait la mort sous le poi- cendaient de la montagne pour venir semer le
gnard des janissaires. Il fut remplacé par Ali désordre dans la plaine de la Mitidja et parfois
Agha. Alors que la ville était livrée au désordre, mettre le siège devant la ville. Les deys étaient
la flotte anglaise parut devant El Djezaïr et aussi en guerre avec la Régence de Tunis et les
coula plusieurs navires. Les raïs exaspérés par expéditions se succédaient de part et d’autre
sans qu’il y eût de véritables vainqueurs. Enfin,
cette suite de malheurs se retournèrent contre
les puissances chrétiennes, dont les royaumes
Ali et
souffraient de plus en plus des effets de la cour-
le mirent à mort.
se, venaient régulièrement bombarder El
Djezaïr. En 1682 et 1683, eurent lieu les deux
LE REGNE DES DEYS expéditions menées par Duquesne. Elles se sol-
Les deys mirent, ainsi, un terme à la dèrent par des échecs et les dégâts causés par les
confusion qui sévissait dans la Régence depuis bombardements furent minimes, quelques mai-
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HISTOIRE
sons détruites et une partie des défenses du front envoyer ses représentants. Ce renoncement
de mer endommagées. consacra l’indépendance des deys qui, ayant
Un événement, auquel toute la population évincé le Diwan, concentraient dès lors toute
était accoutumée, eut alors lieu à El Djezaïr : l’autorité entre leurs mains. Peu de temps après,
le dey Baba Hassan, deuxième du nom, fut la ville subit un violent tremblement de terre qui
assassiné sur ordre du chef de la taïfa, le raïs détruisit une grande partie des maisons et des
Hadj Hussein, surnommé Mezzo Morto, édifices. Les habitants quittèrent la ville, laissant
s’empara aussitôt du pouvoir. Sous son règne, leurs biens à la merci des maraudeurs. Les
El Djezaïr fut à nouveau la cible de la flotte secousses telluriques durèrent près de trois
française commandée cette fois-ci par le semaines durant lesquelles El Djezaïr fut livrée à
maréchal d’Estrée. Des négociations furent l’anarchie et aux voleurs.
entamées, mais n’aboutirent pas à cause des LA PERIODE SOMBRE
revendications françaises. Les bombardements D’EL DJEZAÏR
recommencèrent ; El Djezaïr eut à nouveau des Dans la seconde partie du XVIIIème siècle,
maisons détruites, le môle et quelques batteries El Djezaïr vécut encore une période sombre.
endommagées, tandis que les Français subirent De 1734 à 1737, la sécheresse et la famine
d’énormes pertes et furent contraints au retour. ravagèrent le pays, suivies de près par une
To u t e f o i s , c e s e x p é d i t i o n s s u c c e s s i v e s épidémie de peste, dite d’Alexandrie, qui dura
aboutirent, en 1690, à des négociations de paix trois ans et fit trois à quatre cents victimes par
entre la Régence et la France. Entre-temps, jour. Ce terrible fléau s’installa à nouveau en
Hadj Hussein fut rappelé en Orient où il fut élevé 1752, pour quatre années consécutives, provo-
à la dignité de capitaine pacha. Ce fut donc son quant la mort de près de mille sept cents per-
successeur Hadj Chaaban Dey qui conclut le trai- sonnes en un mois. En 1755, un tremblement de
té de paix avec la France signé terre d’une rare violence brisa les aqueducs et
le 24 septembre 1690. Ensuite, le nouveau dey priva la ville de son alimentation en eau pendant
porta ses efforts contre la Régence de Tunis. plusieurs semaines. En 1787, une nouvelle
Il y mena deux expéditions victorieuses, mais épidémie de peste, encore plus terrible, causa la
à son retour à El Djezaïr, il trouva la ville en plei- perte de plus du tiers de la population d’Alger.
ne révolte, et c’est en essayant de rétablir l’ordre L’abbé Raynal en témoigna en 1788 : «La popu-
qu’il fut arrêté par ses anciens soldats et exécuté lation d’Alger est réduite à moins de cinquante
en 1695. Un nouveau dey fut aussitôt désigné et mille habitants, depuis que, suivant le relevé fait
les choses continuèrent ainsi. Lorsque le dey aux portes de la ville, la peste de 1787 lui enleva
mourait de mort naturelle ou abdiquait, la suc- 14 334 musulmans, 1774 juifs, 613 chrétiens
cession, qui était réglée par avance, se déroulait libres ou esclaves, sans compter ce qui dut périr
dans de bonnes conditions ; si le dey était assas- dans les jardins de son territoire» L’épidémie se
siné, ses meurtriers déclara plusieurs fois encore à la fin du XVIIIème
installaient à sa place l’un des leurs. siècle et reparut avec une rare virulence entre 1813
De 1683 à 1817, quatorze deys furent assassinés et 1819. La Régence sortit ruinée par toutes ces
et ainsi remplacés. Cependant, la Porte calamités. Dans le même temps, les bénéfices de
continuait à envoyer des pachas à El Djezaïr, la course diminuaient ; les traités signés avec la
même si la plupart étaient refoulés avant même Hollande (1680), l’Angleterre (1682), la France
d’entrer dans le port. C’est ainsi qu’en 1711, sous (1690) limitaient le champ d’action des raïs. Le
le dey Ali Chaouch, un pacha nommé Charkan nombre des renégats avait considérablement
Ibrahim arriva d’Orient. Les Turcs lui refusèrent diminué et avec lui celui des navires. La marine
l’accès au port ; il fut alors contraint de faire avait en outre subit d’énormes pertes. La course
voile vers Collo où il demeura jusqu'à sa mort. connut cependant un regain d’activité vers la fin
Dès lors, le sultan, qui n’avait plus aucune auto- du XVIIIème siècle. Comme les Français, les
rité sur les souverains d’El Djezaïr, cessa d’y Hollandais ou les Anglais étaient protégés par les
54
HISTOIRE
traités, ce furent les Espagnols, les Portugais, gate de notre seigneur le raïs Hamidou a pris un
les Danois, les Grecs et les Napolitains qui en navire de guerre portugais armé de 44 canons,
firent les frais. A cette époque, la course était sur lequel ont été faits prisonniers 282
faite au profit des deys et ces derniers s’avisè- mécréants.» Le raïs poursuivit ses exploits jus-
rent, à qu’en 1805, année de l’assassinat du dey
partir de 1765, de faire tenir un registre où Mustafa qui fut
furent notées toutes les informations concernant remplacé par Ahmed, lui-même abattu peu
la course : nom du navire, celui du raïs, la puis- après par les janissaires. Son successeur Ali Dey
sance d’armement, l’équipage, et la description
sommaire du butin, dans laquelle apparaissaient
parfois le nom des captifs chrétiens, ainsi que la
somme produite par la vente de l’ensemble.
Cette période fut aussi marquée par l’accession
au pouvoir du dey Mohamed Ben Othman qui
régna vingt-cinq ans et mourut de mort naturel-
le. Son khaznadar Hassan lui succéda sans
trouble et conserva le pouvoir jusqu’en 1798.
LE RAÏS HAMIDOU
C’est sous le règne de Hassan qu’apparut le
plus prestigieux des raïs d’El Djezaïr, le raïs
Hamidou. Celui-ci commandait alors la flotte
d’Oran. Ayant appris ses exploits, le dey le fit
appeler et lui confia le commandement de la
flotte d’El Djezaïr. Dès 1797, il est fait mention
sur registre des prises et des exploits du jeune
raïs. Ainsi, le 17 juillet 1797, est-il écrit : «La
était un simple janissaire surnommé El Ghassal
corvette de notre seigneur Pacha, commandée
(laveur des morts), nom qui lui venait de son
par le raïs Hamidou, a capturé un navire génois
premier métier. Il retira le commandement à
ayant un chargement de potasse». La même
Hamidou qu’il exila à Beyrouth. Cupide et
année mourut le dey Hassan, il eut pour succes-
cruel, Ali El Ghassal ne tarda pas à s’attirer la
seur Mustafa, ancien trésorier de la Régence.
haine de la population et de la milice. Quatre
Le nom de ce dey est resté attaché à tout un
mois après son élection, il subit le même sort
q u a r t i e r d ’ E l D j e z a ï r, s i t u é a u - d e l à d e
que son
Bab Azzoun, où il avait fait construire, au-des-
prédécesseur. Le nouveau dey, Hadj Ali,
sus de la fontaine bleue, une somptueuse pro-
rappela le raïs Hamidou qui reprit aussitôt la
priété. Hamidou fut confirmé dans le comman-
course. Il se distingua à nouveau par d’impor-
dement de la flotte algéroise par le nouveau dey.
tantes prises. La flotte algérienne comptait alors
Cette période, aux lendemains des guerres de la
trente navires, dont trois frégates de quarante-
Révolution, alors que la France et l’Angleterre
quatre canons. Le nombre des esclaves chré-
s’affrontaient encore en mer, fut particulière-
tiens qui avait considérablement diminué au
ment favorable à la course. Les exploits du raïs
milieu du XVIIIème siècle s’accrut de nouveau
Hamidou se multiplièrent. Les prises étaient
grâce aux campagnes fructueuses menées de
considérables. 1798 : il s’empara d’un navire
1790 à 1815. Dans le même temps, le nombre
génois chargé de draps, de cuirs et de peaux, et
des janissaires avait chuté. A la fin du XVIIIème
d’un navire grec ; 1799 : prise de trois navires
siècle, la Régence n’en comptait plus que six
napolitains ; 1802 : le registre mentionne la
mille. En 1814, le dey Hadj fut égorgé dans son
prise d’une grosse frégate portugaise. «La fré-
55
HISTOIRE
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HISTOIRE
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HISTOIRE
octobre de la même année, elle connut les mois des barricades par les activistes européens
les plus sanglants de l’histoire de la guerre de • 11 décembre 1960 : manifestations massives de la
libération ; c’est la dépression aveugle de masse: population dans les rues.• Mars 1961-
2 400 assignés à résidence, 4 000 disparus recen- Juin 1962 : Période OAS. • Avril 1961 : Putsch
sés officiellement, et des milliers d’autres introu- des généraux. • 5 juillet 1961 : manifestation
vables. Au demeurant, Alger fut, depuis le début pour le FLN..
de la révolution, le lieu privilégié d’événements Toutes ces actions armées et politiques
politiques importants, citons : présagèrent de l’avènement de la libération qui se
concrétisa le 5 juillet 1962 et Alger entra de
• 1er novembre 1954 : Actions contre les plain-pied dans une autre ère, celle de la liberté,
édifices de l’administration coloniale et des
du recouvrement de sa souveraineté et du
établissements économiques. • 19 mai 1956 :
développement.
grève générale des étudiants et lycéens.
• 28 janvier-4 février 1957 : grève patriotique
des « 8 jours » • 13 mai 1958 : manifestation CONSEQUENCES URBANISTIQUES
Comité Salut Public • Janvier 1960 : semaine DE LA PRESENCE FRANÇAISE
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PATRIMOINE
CULTUREL
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DEPECHE ALGERIENNE)
Ce bâtiment, édifié au début du siècle dans
la tradition du néo-mauresque, reste caractérisé
par son minaret à base carrée qui constitue un
élément de repère des deux avenues Khemisti et
Pasteur. Il a été réalisé en 1906 par l’architecte
H. Petit pour abriter le siège du journal
la Dépêche Algérienne avec la salle des rota-
tives, de pliage et d’exposition à l’étage infé-
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PATRIMOINE CULTUREL
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PATRIMOINE CULTUREL
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PATRIMOINE CULTUREL
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PATRIMOINE CULTUREL
L’HOTEL EL AURASSI
Niché sur les hauteurs de la capitale, l’hôtel
El Aurassi, du haut de ses 13 étages, domine la
(Orléansville). Cette pièce unique de l’art chré- baie d’Alger. Espace de calme et de lumière, ce
tien antique est la plus ancienne représentation joyau de l’hôtellerie algérienne classé 5 étoiles
de l’Eglise sous la forme d’un labyrinthe. est l’escale idéale pour les voyages d’affaires et
d’agrément. En effet, l’hôtel est distant à 15 km
LA CITE DES SCIENCES
Pour ne pas rester en marge de la modernité
et à l’instar des grandes villes du monde, la
commune d’Alger Centre a initié un projet de
grande envergure à même de la faire entrer dans
le troisième millénaire par la grande porte. Il
s’agit de la Cité des sciences. Localisée sur le
boulevard Frantz Fanon, cette cité englobe un
grand nombre d’activités scientifiques, dont le
planétarium. L’ensemble est doté d’équipe-
ments et instruments de grande technologie tels
que le Starmaster, un appareil à précision méca-
nique et optique permettant la représentation du
c i e l
étoilé, du soleil, de la lune et des planètes ; des
projecteurs de diapositives montrant douze
panoramiques ; d’un projecteur vidéo RGB pour
la projection des scènes vidéo dont la source est
un disk laser ou cassette vidéo ; d’un équipe-
ment audio avec baffles, amplificateur de son et
mixeurs ; d’un studio son où se déroulent les
opérations d’enregistrement, de mixage, de l’aéroport international Houari Boumédienne
de filtrage et de synchronisation. Le planéta- et est situé à proximité des ministères, des
rium est un simulateur d’étoiles étonnament réa- banques, de l’ensemble des commerces et des
liste sous une voûte céleste et imposante sur sites culturels. Occupant une superficie totale de
laquelle un planétaire produit un ciel nocturne 125 850 m2 et une surface bâtie de 15 000 m2,
p u r . l’hôtel El Aurassi est une société par actions au
Le diamètre du dôme est de 17 mètres. Il permet capital de 1 500 000 000 DA. Disposant de 445
à près de 200 spectateurs, initiés ou non à chambres spacieuses et confortables dotées de
l’astronomie, de découvrir les mystères de l’uni- toutes les commodités à même de rendre le
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PATRIMOINE CULTUREL
séjour des clients agréables, l’hôtel montre une colonie d’Afrique à suivre les cours de la
capacité en lits de 775. Le côté gastronomique nouvelle école de médecine. Dans ce même
local, une chaire sera fondée pour l’enseigne-
ment de la langue arabe pour les Europèens. Peu
après la médecine, l’arabe obtenait droit de cité
dans l’enseignement supérieur algérien.
En mai 1835, le ministre de la Guerre nom-
mait officiellement un corps professoral de trois
médecins, quatre chirurgiens et trois pharma-
ciens. On parvenait à créer un jardin botanique
de cinq à six cents plantes. La bibliothèque de
l’Ecole s’enorgueillissait de sept à huit cents
volumes. Mais au début de 1836, se répandait le
bruit de sa suppression prochaine. En juin de la
même année, Clauzel supprimait l’hôpital d’ins-
truction. Ainsi passèrent plus de dix ans au cours
desquels l’organisation militaire et administrati-
ve absorba l’essentiel des activités.
Ce qui demeura des Ecoles changea de
n’est pas en reste puisque trois restaurants locaux passant d’une rue à une autre, mais
proposent à l’appétit des voyageurs une gamme l’expansion et la reconnaissance de ces
de spécialités traditionnelle, internationale «institutions» prenaient de l’ampleur au fil des
et de poissons et fruits de mer avec un total de ans prouvant par là leur efficacité et surtout
1 000 couverts servis. Des bars feutrés ne man- qu’elles pouvaient rivaliser en qualité et en quan-
queront pas, en outre, de dépayser la clientèle. tité avec les Ecoles de France. Un nouvel espace
Pour agrémenter le séjour des clients, un devrait leur être affecté. C’est ainsi que le camp
ensemble de loisirs et d’espaces détente sont mis d’Isly, qui se trouvait dans la commune de
à leur disposition notamment une belle piscine Mustapha à quelque deux ou trois cents
entourée de magnifiques jardins, des courts de mètres de la porte d’Isly qui, depuis 1850, se
tennis en plein air, un shopping center pour les dressait non loin de la Grande Poste, fut choisi
petites courses, etc. Par ailleurs, l’offre de base pour l’érection du nouveau bâtiment. Fin 1884,
d e les travaux commençaient en un lieu que les
l’hôtel El Aurassi est l’organisation de banquets, Algérois dénommaient «le champ de navets». Le
conférences et congrès et ce, grâce à sa position budget alloué à ce projet dépassa largement les
de leader de par sa capacité en salles de réunion. deux millions et demi de francs. La construction
Toutes les salles sont équipées en matériel de donna lieu à un imposant corps de bâtiment de
sonorisation avec possibilité de traduction 120 mètres de long sur 12 mètres de profondeur
simultanée en quatre langues. avec quatre ailes de 32.6 mètres de longueur sur
9 de largeur.
L’UNIVERSITE D’ALGER L’inauguration eut lieu le 13 avril 1887.
Lundi 2 janvier 1832. Au pied de la colline de Et le 3 novembre 1887, c’était la première
Bouzaréa, le jardin du Dey : une grande habita- rentrée solennelle des quatre Ecoles sous la pré-
tion luxueuse datant de la seconde moitié du sidence du recteur Jeanmaire qui allait diriger
XVIIIème siècle, l’armée fondait dans l’ancienne pendant plus de vingt ans l’Académie d’Alger.
Régence le premier établissement français
L’évolution de l’effectif des étudiants ayant
d ’ e n s e i g n e m e n t s u p é r i e u r. E n d a t e d u
fréquenté cette nouvelle structure passa de 377
10 juin 1833, une note du ministre de la Guerre
en 1892 à 1605 en janvier 1909, c’est-à-dire la
autorisait les étudiants turcs, maures et juifs de la
veille de la fondation de l’Université d’Alger.
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PATRIMOINE CULTUREL
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PATRIMOINE CULTUREL
LE MUSEE NATIONAL
DES ANTIQUITES ET
DES ARTS ISLAMIQUES
L’idée de la création d’un musée historique
qui préserverait l’héritage culturel de l’Algérie
remonte à 1835. Mais ce n’est que le
19 avril 1897 que le musée national des
antiquités fut inauguré par le président français
Félix. Néanmoins, le musée commença à mosaïques et des bronzes découverts sur les
acquérir ses premières collections islamiques dès principaux sites archéologiques d’Algérie. Le
1846, collection qui s’est enrichie au fil des ans. reste du musée est occupé par les collections de
Le maréchal Bugeaud fut à l’origine, en 1846, de l’Occident musulman (Algérie, Tunisie, Maroc et
la création de la section islamique de ce musée. Espagne) et du Proche-Orient (Egypte, Syrie,
Situé au sein même du parc de la Liberté, le Turquie et Iran) qui sont venues s’ajouter à la
musée national des antiquités est le plus ancien
section antique à partir de 1846.
musée d’Algérie et d’Afrique. Avant l’indépen-
dance, il porta les dénominations suivantes :
musée des antiquités classiques et d’art LE PALAIS ZIGHOUD YOUCEF
musulman, musée Stéphane Gsell (éminent Les études de cet édifice par l’architecte du
archéologue, spécialiste de l’Afrique du Nord, gouvernement général français M. Darbeda ont
qui fut directeur du musée jusqu’à sa disparition débuté en 1912. La construction du palais,
en 1932), musée national des antiquités commencée en 1917, s’achèvera dans les années
classiques et musulmanes et, enfin, musée natio- vingt. Ce sont les «Délégations financières»,
nal des antiquités. Mais l’inauguration du nou- organisme institué par le gouvernement français
veau bâtiment qui porte le nom Arts en août 1898, en concession à la revendication
islamiques permettra la création d’une nouvelle d’autonomie financière des colons fortunés et
institution : le musée national des antiquités et puissants, qui réclamèrent en 1911 la construc-
des arts islamiques. Le musée national des anti- tion de ce qui devait être leur siège, sous le nom
quités comprend deux sections : le département de Palais Carnot. Après avoir abrité en 1945
des antiquités classiques dont la collection date l’« Assemblée financière de l’Algérie » qui avait
de 1835 et regroupe des sculptures, des succédé aux «Délégations», l’édifice devint en
70
ALGER CENTRE
EN IMAGES
ALGER CENTRE VUE GENERALE
La statue de l’Emir
Abdelkader, l’un des
joyaux culturels
d’Alger Centre
APC ALGER CENTRE
Intérieur de l’APC
.qî«b∞« s± W¥bK∂∞« vM∂L
.W¥bK∂∞« vK´ jGC∞« hIM¢ o°«u© fLî s± W∏¥b• W¥UM° vDßu∞« dz«eπ∞« W¥bK° WI∫K±
Ce siège avait été édifié L’éclairage naturel …¡U{ù« vK´ ¡UM∂∞« w≠ bL∑´≈
en 1950 pour abriter
ÍbK° ‰e≤ ÊuJO∞ 1950 w≠ dIL∞« «c≥ UA≤« à travers des baies vitrées
géantes est la touche
‹UN§«u∞« WDß«u° WOFO∂D∞«
l’Hôtel de ville
particulière de l’architecte WFß«u∞« b≠«uM∞«Ë Wπ§eL∞«
APN
W•uK∞«ËW¥d≥eL∞« ,WO{¸ô«
ôUL§ f≠UM∑¢ n∫¢ Àö£
A architecture originale, décor somptueux : les deux offrant une parfaite harmonie UI≤˸ t∑ßbM≥ b¥e¥ vM∂L∞« ¸uJ¥œ
Un vase ornant
le centre du hall uN°∞« jßu∑¢ WKÆ
“¸U° X∫M° WO±uO∞« …UO∫∞« q∏L¢ uN∂∞« wK∑F¢ w∑∞« W¥¸«bπ∞« WKI∞« w≠d© s¥e¥ g∂Ø ÊËdI° q§d∞ t§Ë
Sculpture murale retraçant la vie quotidienne Un masque d’homme aux cornes
de bélier ornant l’anse du vase
CNA
fKπL∞« v∞≈ ÍœR¥ o«Ë¸ ‹«dL¢RL∞« ‚UM∑´ù 1927 w≠ QA≤√ vM∂LK∞ ‰Ë_« o°UD∞« w≠ b§u¥ wºOzd∞« Êu∞UB∞«
Couloir menant à l’intérieur de l’hémicycle Le salon, situé au premier étage, fut inauguré en 1927 pour abriter des conférences
La Grande Poste : un témoin vivant de l’art néo-mauresque b¥bπ∞« wJ߸uL∞« sH∞« r∞UF± r≥√ b•√ ÍeØdL∞« b¥d∂∞«
A chaque motif des sculptures son originalité ’Uî œ«dH≤≈ p∞UM≥ ‹U®uIM∞« s± ¡e§ qØ w≠
LA GRANDE POSTE
Ê«¸bπ∞« s¥e¥ ·dîe± ·eî b¥d∂∞« dI± s¥e¥ œuL´ ÃU¢ w°dG± ÊUM≠ ·d© s± W¥¸«bπ∞« ‹UîuºM∞« ‹eπ≤«
Revêtement mural aux couleurs chatoyantes WÆb∞« w≠ W¥U¨ t®uI≤ ...‹öÅ«uL∞«Ë
Les décorations calligraphiques ont été réalisées
Décoration d’une colonne du siège par un artiste maghrébin
des télécommunications à la
précision sans commune mesure
L’UNIVERSITE D’ALGER
bß√ q∏L¥ dz«eπ∞« WF±U§ w≠ s¥e¢ dL•_« VAª∞« s± W°«u° WF±Uπ∞« w≠ dO∂Ø VOB≤ ¸«dCîû∞Ë
Portail en bois rouge Les espaces verts occupent une
Une sculpture décorative part importante de l’édifice
représentant une tête de lion
LA CITE DES SCIENCES
Le bâtiment longe le boulevard Frantz Fanon Êu≤U≠ f≤Ëd≠ Ÿ¸U® w≠ WM¥bL∞« lI¢
La Cité abrite trois édifices : un central, un cubique et un en forme d’étoile wLπM∞«Ë VFJL∞« ,ÍeØdL∞« vM∂L∞« : w≤U∂± Àö£ WM¥bLK∞
Une architecture moderne …dJ∑∂± W¥dB´ WßbM≥ wß«¸Ë_« ‚bM≠ s± ÂuKF∞« WM¥b± vK´ …dE≤
visionnaire
Vue du haut de l’hôtel Aurassi sur
la Cité des sciences
LA CITE DES SCIENCES
Détail de la décoration murale W¥¸«bπ∞« s± ¡e§ ... ÂuπMK∞ Íd≥UE¢ ¡UC≠ w≥ WOJKH∞« W∂I∞«
¡UCH∞« w≠ WK•d° UM≥ l∑L∑º¢
Le dôme : un espace de défilement
pour les étoiles offrant un merveilleux
voyage sidéral
LE CINEMA ALGERIA
Âö≠_« ÷d´ vK´ …Ëö´ ”¸«bL∞U° WÅUî ‹U©UA≤Ë ‹«d≥UE¢ ULMº∞« sC∑∫¢
Outre la projection de films, le cinéma Algeria abrite également de nombreuses manifestations et activités culturelles scolaires
n∫∑L∞« bF¥
w≠ ÂbÆ_«
UOI¥d≠≈Ë dz«eπ∞«
Le musée des
antiquités est le
plus ancien
musée d’Algérie
et d’Afrique
LE MUSEE DES ANTIQUITES
W¥d∫∞« WI¥b•qî«œ n∫∑L∞« b§u¥ Façade datant de l’époque coloniale à architecture de style
Le musée est localisé au sein même du parc de la Liberté arabo-musulman
,`OºL∞« bOºK∞ l∂º∞« ‹«eπFL∞« bºπ¥ ÂUîd∞« s± ‹u°U¢ WN∞û∞ WOHB≤ …¸uÅ UNOK´ …d§ ,Êu≠˸uKK° …¸uDß√ tOK´ gI≤ ÂUîd∞« s± ‹u°U¢
f∞ œ w≠ b§Ë ,ÍœöO± l°«d∞« ÊdI∞« ¸UªH∞« s± W´uMB± ,XO≤U¢ Êu≠“√ w≠ b§Ë,ÍœöO± Y∞U∏∞« ÊdI∞«
Sarcophage représentant les sept miracles du Christ q∂Æ f±Uª∞« ÊdI∞« v∞≈ œuF¢ Sarcophage représentant la légende du héros
(Dellys, IVe siècle ap. J.-C.) qI∞« w≠ ‹b§Ë ,œöOL∞« mythologique de la vaillance et de la force
Bellérophon (Azzeffoun, 3ème siècle ap. J.-C.)
Cruche trilobée sur le col
de la déesse Tanit datant
de la période punique
(Collo, Ve siècle ap. J.-C.)
LE MUSEE DES ANTIQUITES
Mosaïque représentant le dieu Océan ÊuOßË√ t∞û∞ WOzUºHOº≠ W•u∞ Mosaïque représentant les quatre sai- q∏L¢ WOzUºHOº≠ W•u∞
barbu entouré par quatre néréides che- œuF¢ d∫∂∞« fz«dF° ◊U∫± sons par des personnages en bustes œuF¢ ,WF°¸_« ‰uBH∞«
vauchant des animaux marins (Sétif, ÍœöO± l°«d∞« ÊdI∞« W¥UNM∞ (Tebessa, IIe siècle ap. J.-C.) ,ÍœöO± w≤U∏∞« ÊdIK∞
fin du IVe siècle ap. J.-C.)
nODº° ‹b§Ë Wº∂¢ w≠ ‹b§Ë
,WO≤U±Ëd∞« …d∑H∞« v∞≈ œuF¥ ÂUîd∞« s± ŸuMB± œuKª∞«Ë dLª∞« Áô≈ ”uîU° ‰U∏L¢ n∫∑∞« ÷d´ W´UÆ v∞≈ ÍœR¥ rKß ,XO≤U¢ WN∞û∞ ͸c≤ VB≤
.UB´ vK´ TJ∑¥ Ë bOÆUM´ s´ …¸U∂´ ÁdF® W∫¥dº¢ ,WMODMºÆ w≠ b§Ë vK´ wM° ,w±ößù« rºI∞« w≠ dîQ∑± wIO≤u°
b¥bπ∞« wJ߸uL∞« “«dD∞« Stèle dédiée à la déesse
Statue en marbre, datant de la période, représente Bacchus, dieu du vin Tanit (punique tardif)
et de l’immortalité, coiffé d’une grappe de raisin et appuyé sur un thyrse Escaliers de style néo-mauresque
(Découverte à Constantine). menant à la salle d’exposition
section musulmane
ECOLE DES BEAUX ARTS
Le siège de l’Ecole depuis 1881 1881 cM± dIL∞« «c≥ W߸bL∞« ‹bª¢«
Du haut de la principale place de l’Ecole, une vue imprenable ¡UMOL∞«Ë WM¥bL∞« vK´ qD¢ …dO∂Ø ‹U≠d® W•UºK∞
sur la ville d’Alger et son port
ECOLE DES BEAUX ARTS
Statue " les Orphelins " ÊULO∑O∞« ‰U∏L¢ tM¥e¥ ‰U∏L¢ ÊUظô« s± sظ qJ∞ ËbMLK° ÊUMHK∞ dπ∫∞« s± ŸuMB± ‰U∏L¢
A chaque coin de l’Ecole, W߸bL∞« ÁcN∞d¥b± ÊUØ ÍcK∞«
une statue orne les lieux Statue en pierre : œuvre de l’artiste
Belmondo, ancien directeur de l’école
WKOLπ∞« ÊuMH∞« W߸b± WI¥b• w≠ b§u¢ w≤UL∏F∞« bNF∞« s± l±Uπ∞ WOºOßQ¢ W°U∑Ø rC¢ W¥¸UØc¢ W•u∞ ¸u©«d∂±ù« s°≈ ”u≤U¥¸œU≥ ¸u©«d∂±û∞ XF{Ë WO≤U±Ë¸ WAÆU≤
Transcription datant de la période ottomane désignant v∞≈ UC¥√ XßdØË 16 …dLK∞ WO∂FA∞« WDKº∞« t∞ X≤UØ ”u≤U¥d©
un texte inaugural d’une mosquée fDº¨_« ·d© s± ÷uHL∞« bzUI∞« u∞u∂O∂±√u¥¸U≠ uOØu∞
L’inscription est dédiée à l’empereur Hadrien (117-138 ap.
J.-C.), fils de l’empereur Trajan, petit-fils de l’empereur
Nerva. Il est auguste et il est le grand pontife (prêtre), il a la
puissance tribunicienne pour la 16ème fois ; il est consul pour
la 3ème fois et il est le père de la patrie. L’inscription est
également dédiée à Lucio Vamo Ambibulo. Il est légat
d’Auguste et propreteur (commandant) dans la 3ème légion
d’Auguste.
HOTEL EL AURASSI
L’hôtel Aurassi domine les hauteurs de la capitale WLÅUF∞« w∞U´√ w≠ l°d∑¥ : wß«¸Ë_« ‰e≤
eOL± ¸uJ¥b° ‰U∂I∑ßù« uN° WF∑L∞«Ë W•«dK∞ ÊUJ± wß«¸Ë_« ‰e≤ `∂º± tO≠d∑∞«Ë W•«d∞« qzUßu° ·dG∞« qØ ‹œË“
Hall de réception La piscine, un lieu de détente Les chambres sont dotées
au décor somptueux et de loisirs de toutes les commodités
HOTEL SAFIR
Des personnalités politiques et artistiques ont séjourné dans cet hôtel …dON® WOM≠Ë WOßUOß ‹UOBª® ‚bMH∞« «c≥ vK´ ‰Ë«b¢
qD¢ s¥e°«¸b° WM¥e±Ë Wπ§e± ‹U≠d® ‰eMK∞ ¡UØc∞« VF∞Ë Z≤dDA∞« …«uN∞ W´UÆ sOK°U® w∞¸U® rNMO° s± dO≥UA± …b´ U≥œU¢¸≈ W≠d¨
‰U∂I∑ßô« uN° vK´ Salle réservée aux amoureux Chambre ayant accueilli de nombreuses
L’hôtel dispose de chambres dotées des jeux d’échecs et de jeux de réflexion célébrités dont Charlie Chaplin
de grandes baies vitrées donnant
sur le hall central
LA MOSQUEE EL WARTILANI
Salle des prières œUF°_« WFß«Ë …öB∞« W´UÆ oKF± w∂Aî rKß ‹U®uIM° qî«b∞« s± W∂I∞« XM¥“
Escaliers suspendus en bois
¡«e§√ 8 v∞≈ ‹√e§Ë WIOÆœ
La coupole de la mosquée
au décor majestueux
LA MOSQUEE EL WARTILANI
La mosquée fut bâtie dans un style architectural particulier …eOL± WßbM≥ bπºLK∞
vzU± l∂M±
·eª∞U° s¥e±
·dîeL∞«
Fontaine
d’eau aux
couleurs vives
”dJ¢ …¸uÅ ÷dF¢ vM∂L∞« U¥«Ë“ s± W¥Ë«“ qØ p¥¸U≠u° WO´¸ W∂≥ ,s¨¸_«
¸uJ¥b∞«Ë WßbMNK∞ dî¬ qJ® W∂I∞« s± YF∂ML∞« ¡uC∞« wDF¥
ÁœU∂F∞ Áüù« V•
La lumière traversant la coupole confère A chaque coin des lieux, une L’orgue, un don de
à l’intérieur une ambiance particulière représentation montrant la manifestation la paroisse de Boufarik
de l’amour de Dieu pour Ses Hommes
WI∂© 15 ‡° rª{ vM∂± ‹U¥U≠ô L’aéro-habitat domine sur 75 m de haut  75 t∞u© mK∂¥ Ê«dOD∞« vM∂±
s± V≤U§
W¥d∫∞« WI¥b•
Vue sur une
partie du parc
de la Liberté
LES JARDINS D’ALGER
W¥d≥e∞« W´Uº∞« WI¥b• Ë√ w∑ºOLî WI¥b• oz«b∫∞« s± U≥dO¨ s´ …eOL± UN∑KF§ WI¥dD° WI¥b∫∞« XLLÅ
Jardin Khemisti ou jardin de l’horloge florale Le parc de la Liberté : sa conception particulière
le distingue des autres parcs de la ville
Entrée du parc Sofia UO≠uÅ WI¥b• qîb± WLÅUF∞« oz«b• qL§√ Èb•≈ ‹ËdO° WI¥b•
Jardin Beyrouth : l’un des plus
beaux espaces verts de la capitale