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METHODOLOGIE DE LA PHASE 1
Le schéma ci-contre illustre la terminologie qui a été adoptée dans le cadre de cette étude.
• scénario = mixte de filières, c’est à dire un exemple de configuration de gestion globale.
• filière = mixte de modules
Soulignons que les outils qui ont été développés permettent de calculer le coût de tout type de
configurations de gestion globale des déchets.
Cette étape d’analyse est l’étape la plus importante de la phase 1 de l’étude du point de vue à la
fois des répercussions sur le reste de l’étude et du temps qui lui a donc été consacré.
La méthodologie décrite dans ce chapitre est largement illustrée avec l’exemple du module
Incinération.
Collectes Collecte
Compostage Tri
sélectives sélective des refus
emballages
CET Les scénarios se différencient par :
Collectes classe II
- mixte des filières,
des O M Incinération Collecte
refus - modes de collecte (PAP, AV, ...)
résiduelles sélective des Compostage
fermentescibles - capacité des sites de traitement
CET
Transit - ...
classe II
Traitement
Collecte mâchefers et
des O M Incinération valorisation D es variantes seront étudiées :
Tri Déchetterie
TP
et autres résiduelles - technologies,
déchets - gestion des refus de traitement,
Collecte REFIOMs Stabilisation
municipaux
des Traitements et CET - ...
encombrants classe I
...
TERMINOLOGIE
SCEN A RI O
M O D U LE
Collecte
Emballages / JM Tri refus
sélective
CET
classe II
Collecte
Fermentescibles Compostage refus
sélective
Traitement
et
valorisation TP
n Les modules standards qui ont été retenus sont les suivants :
• contenant, collecte,
• tri,
• transit,
• incinération,
• compostage,
• stockage en CET de classe II,
• déchetterie et autres déchets municipaux (collecte et traitement des encombrants, collecte
et traitement des déchets dangereux des ménages).
Pour chacun des modules, les différentes sous-étapes méthodologiques sont les suivantes :
1. l’analyse fonctionnelle du module : elle a consisté à identifier (i) les fonctions spécifiques
et les équipements rattachés, (ii) les flux fonctionnels et (iii) les fonctions transversales ;
l’objectif a été d’obtenir une bonne compréhension technique de chaque module pour
éviter tout a priori sur les principaux déterminants de la variation du coût ;
2. l’identification des principaux déterminants de la variation du coût, qu’il s’agisse des
caractéristiques de l’installation (capacité nominale, technologie de traitement des
fumées, ...) ou des caractéristiques du fonctionnement (durée d’exploitation, tonnage
traité ...) ;
3. l’élaboration des fonctions de coût, qui nécessite de fixer, et donc de valider, un certain
nombre d’hypothèses (coûts unitaires des équipements, des consommables, ...) ;
4. l’analyse des coûts.
Au cours de cette première étape de la phase 1, nous nous sommes attachés à un niveau
de détail très fin, qui peut pour certains modules se rapprocher de l’ingénierie. Ce niveau
de détail s’est avéré indispensable pour éviter tout a priori dans les déterminants du coût
et établir au mieux les fonctions de coût. Cette approche a d’ailleurs été bien comprise par
les experts avec lesquels nous avons travaillé.
Les résultats sont présentés avec un niveau d’agrégation plus élevé, en distinguant, pour chaque
module :
• les coûts d’investissement,
• les coûts de fonctionnement fixes,
• les coûts de fonctionnement variables,
• les recettes de valorisation.
n Les principaux postes de coût ont ensuite été identifiés pour chacun des sous-modules.
Les postes de coût sont présentés pour chaque module en annexe, avec les hypothèses de
calcul détaillées.
n Les flux fonctionnels, c’est à dire les flux physiques correspondant à des fonctions, ont
également été identifiés.
Certains d’entre eux ont été conservés et quantifiés pour évaluer certains des postes de coût
ou de recette du module.
Ils sont indiqués avec précision en annexe, avec les hypothèses de calcul détaillées.
Nous nous sommes donnés comme objectif d’identifier les facteurs qui permettent
d’expliquer environ 80% de la variation du coût, objectif qui est raisonnable et compatible
avec les objectifs de l’étude.
n Une fonction de coût est une fonction mathématique qui relie le coût à une ou plusieurs
variables.
Exemple : I = f(c)
n Une fonction de coût a été établie pour chaque poste de coût de chaque module.
n Ces fonctions de coût reposent sur des hypothèses concernant notamment les coûts unitaires
des matériels.
Il est important de préciser que toutes ces hypothèses très détaillées n’ont pas valeur de
référence sorties du contexte de l’étude. Elles constituent une façon d’approcher la réalité
des coûts sans épuiser ni cette réalité ni la réalité technique sous-jacente.
Ces hypothèses proviennent de dires d’experts et sont enracinées dans le terrain. Elles ne
sont donc pas théoriques. Elles sont représentatives des règles de l’art et de l’utilisation des
meilleures technologies disponibles, hors de tout dysfonctionnement majeur. On préférera
éviter le terme d’“ optimisées ” qui laisserait sous-entendre que, pour chacune de ces
meilleures technologies, un fonctionnement optimisé a été systématiquement considéré, ce
qui n’est pas le cas puisque nous nous sommes placés dans le cas d’un fonctionnement de
type “ vitesse de croisière ”.
De façon à tenir compte de la variation de coûts techniques qui existe sur le terrain, les
coûts sont restitués sous forme de fourchettes. Ces fourchettes ont été introduites au niveau
même des coûts unitaires : elles reflètent principalement les variations de coûts unitaires que
l’on peut constater pour un même équipement (du fait de l’existence de plusieurs
constructeurs par exemple).
5 t/h 11 MF
10 t/h 19 MF
15 t/h 26 MF
Fonction de coût : I (MF) = [- 0,98 x log Ch + 2,88] x Ch
Approcher les coûts par l’intermédiaire d’une fonction continue sans palier présente parfois
l’inconvénient de ne pas restituer avec précision la réalité. Il est en effet possible qu’une
augmentation de capacité entraîne un changement de technologie ou un complément
d’équipement, se traduisant par une augmentation discontinue des coûts. Il est également
possible qu’une légère augmentation de capacité ne nécessite pas de modifier l’équipement,
ce qui se traduit alors par un palier.
Il est aussi très fréquent que les équipements disponibles sur le marché ne le soient que pour
quelques capacités communément demandées. Dans ce cas, l’exploitant cale la capacité de
son installation sur celle des équipements disponibles ou surdimensionne ses équipements.
L’objet de la présente étude n’est pas de rentrer dans ce niveau de détail. Rappelons
également que l’objectif de la phase 1 est d’identifier les principaux déterminants (ou
variables) de la variation du coût : nous nous sommes donnés comme objectif d’identifier les
facteurs qui permettent d’expliquer environ 80% de la variation du coût, objectif raisonnable et
compatible avec les objectifs de l’étude.
Les fonctions de coûts qui ont été définies, y compris celles qui sont continues et qui ainsi
épousent les courbes discontinues par paliers, permettent de répondre à cet objectif.
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Dans le cas du compostage, les investissements sont plutôt évalués par saut technologique en fonction de la
capacité (ex : la réception est plus fréqente sur aire pour les sites de petite capacité et en fosse pour les sites de
grosse capacité, ...). Dans le cas du tri, les investissements ont été considérés indépendants de la capacité car,
malgré l’existence d’une grande diversité d’organisations possibles, les expériences de terrain tendent à montrer
qu’il n’y a pas de réelles économies d’échelle (en tout cas au delà d’un certain seuil, cf. § 5.3.4).
Elles permettent de restituer les économies d’échelle et de cerner les plages de variation de la
capacité correspondant à des variations de coûts significatives.
n Les prix unitaires sont des prix constructeurs ou fournisseurs, provenant de dires d’experts.
Les résultats de l’analyse des coûts de chaque module sont présentés dans les chapitres
suivants.
Il s’agit, au cours de cette étape, de créer les liens entre les différents modules de façon à
constituer les filières de traitement.
Rappelons qu’une filière est un mixte de modules centrés sur un mode de traitement.
Par exemple, la filière Recyclage comprend les modules Collecte, éventuellement Transit, Tri et
Incinération (ou Stockage en CET de classe II) des refus de tri.
Les liens sont créés par l’intermédiaire des flux fonctionnels, tel qu’illustré par le schéma ci-
dessous.
(1 - x) t
matériaux triés
1t 1t 1t
Collecte Transfert Tri
refus
xt Incinération
Le même travail a été réalisé au niveau des systèmes de gestion globale pour relier entre elles
plusieurs filières.
C’est au cours de cette étape qu’une première version de l’outil informatique pour l’analyse des
modules et le calcul des coûts de systèmes de gestion globale a été développée.
Les résultats seront présentés ultérieurement (la définition précise des scénarios par l’ADEME
étant en cours).