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METHODOLOGIE DE LA PHASE 1

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ADEME / AMF : ANALYSE DES COUTS DE GESTION DES DECHETS MUNICIPAUX AVRIL 1998
4. METHODOLOGIE DE LA PHASE 1

Le déroulement de la phase 1 a été découpé en trois étapes comme illustré ci-contre :


• étape 1 : identification des modules standards et analyse de leur coût,
• étape 2 : reconstitution des filières de gestion des déchets,
• étape 3 : calcul des coûts de scénarios (ou exemples) de gestion globale.

Le schéma ci-contre illustre la terminologie qui a été adoptée dans le cadre de cette étude.
• scénario = mixte de filières, c’est à dire un exemple de configuration de gestion globale.
• filière = mixte de modules

Soulignons que les outils qui ont été développés permettent de calculer le coût de tout type de
configurations de gestion globale des déchets.

4.1 Etape 1 : Identification des modules standards et analyse de leur


coût

Cette étape d’analyse est l’étape la plus importante de la phase 1 de l’étude du point de vue à la
fois des répercussions sur le reste de l’étude et du temps qui lui a donc été consacré.

La méthodologie décrite dans ce chapitre est largement illustrée avec l’exemple du module
Incinération.

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LES TROIS ETAPES DE LA PHASE 1

ETAPE 1 ETAPE 2 ETAPE 3


Identification des Reconstitution des filières Calcul du coût des scénarios
modules standards et dans la perspective des scénarios et variantes
analyse de leur coût M ixage des modules M ixage des filières sous
contraintes techniques et locales

Collectes Collecte
Compostage Tri
sélectives sélective des refus
emballages
CET Les scénarios se différencient par :
Collectes classe II
- mixte des filières,
des O M Incinération Collecte
refus - modes de collecte (PAP, AV, ...)
résiduelles sélective des Compostage
fermentescibles - capacité des sites de traitement
CET
Transit - ...
classe II
Traitement
Collecte mâchefers et
des O M Incinération valorisation D es variantes seront étudiées :
Tri Déchetterie
TP
et autres résiduelles - technologies,
déchets - gestion des refus de traitement,
Collecte REFIOMs Stabilisation
municipaux
des Traitements et CET - ...
encombrants classe I
...

TERMINOLOGIE

SCEN A RI O

M O D U LE

Collecte
Emballages / JM Tri refus
sélective
CET
classe II

Collecte
Fermentescibles Compostage refus
sélective
Traitement
et
valorisation TP

O M résiduelles Collecte Incinération mâchefers Stabilisation


et CET
REFI O M s classe I
Collecte
Encombrants Traitements
spécifique
FI LI ERE
4. Méthodologie de la PHASE 1

n Les modules standards qui ont été retenus sont les suivants :
• contenant, collecte,
• tri,
• transit,
• incinération,
• compostage,
• stockage en CET de classe II,
• déchetterie et autres déchets municipaux (collecte et traitement des encombrants, collecte
et traitement des déchets dangereux des ménages).

n L’analyse du coût des modules a été effectuée :


• en commençant par étudier les modes de traitement (incinération, compostage, stockage
en CET de classe II), étant donné l’existence de l’étude sur la collecte,
• en multipliant les échanges bilatéraux avec les différents experts concernés par chaque
thème (experts ADEME, opérateurs et autres experts du comité de suivi technique, experts
extérieurs au comité de suivi technique, cf. liste en annexe 1).

Pour chacun des modules, les différentes sous-étapes méthodologiques sont les suivantes :
1. l’analyse fonctionnelle du module : elle a consisté à identifier (i) les fonctions spécifiques
et les équipements rattachés, (ii) les flux fonctionnels et (iii) les fonctions transversales ;
l’objectif a été d’obtenir une bonne compréhension technique de chaque module pour
éviter tout a priori sur les principaux déterminants de la variation du coût ;
2. l’identification des principaux déterminants de la variation du coût, qu’il s’agisse des
caractéristiques de l’installation (capacité nominale, technologie de traitement des
fumées, ...) ou des caractéristiques du fonctionnement (durée d’exploitation, tonnage
traité ...) ;
3. l’élaboration des fonctions de coût, qui nécessite de fixer, et donc de valider, un certain
nombre d’hypothèses (coûts unitaires des équipements, des consommables, ...) ;
4. l’analyse des coûts.

Au cours de cette première étape de la phase 1, nous nous sommes attachés à un niveau
de détail très fin, qui peut pour certains modules se rapprocher de l’ingénierie. Ce niveau
de détail s’est avéré indispensable pour éviter tout a priori dans les déterminants du coût
et établir au mieux les fonctions de coût. Cette approche a d’ailleurs été bien comprise par
les experts avec lesquels nous avons travaillé.

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4. Méthodologie de la PHASE 1

Les résultats sont présentés avec un niveau d’agrégation plus élevé, en distinguant, pour chaque
module :
• les coûts d’investissement,
• les coûts de fonctionnement fixes,
• les coûts de fonctionnement variables,
• les recettes de valorisation.

4.1.1 Analyse fonctionnelle d’un module

n L’analyse fonctionnelle a d’abord permis de découper chaque module en sous-modules


correspondant à des fonctions spécifiques.

Exemple de sous-modules du module Incinération :


— traitement des fumées,
— valorisation énergétique,
— ...
Les sous-modules de chaque module sont présentés ci-après de façon exhaustive dans les
chapitres correspondants à chaque module.

n Les principaux postes de coût ont ensuite été identifiés pour chacun des sous-modules.

Exemple de postes de coût du sous-module Traitement des fumées :


— équipements (poste d’investissement),
— réactifs (poste de fonctionnement variable),
— ...

Les postes de coût sont présentés pour chaque module en annexe, avec les hypothèses de
calcul détaillées.

n Il convient de préciser que l’objectif du découpage en sous-modules est de faciliter


l’analyse des coûts de la filière. Pour cette raison, la démarche n’a volontairement pas été
poussée à son extrême. Ainsi, pour éviter d’appliquer des règles d’imputation plus ou
moins arbitraires, certains postes communs à différents sous-modules n’ont pas été
imputés entre les différents sous-modules concernés. Il s’agit, par exemple, du génie civil,
du personnel, ..., qui ont été regroupés dans le sous-module principal bien qu’une partie
de chacun d’eux concernent les autres sous-modules.

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n Les flux fonctionnels, c’est à dire les flux physiques correspondant à des fonctions, ont
également été identifiés.

Exemple de flux fonctionnels du module Incinération :


— volume de fumées,
— quantité d’énergie récupérée,
— masse de mâchefers et de REFIOMs produits,
— ...

Certains d’entre eux ont été conservés et quantifiés pour évaluer certains des postes de coût
ou de recette du module.

Ils sont indiqués avec précision en annexe, avec les hypothèses de calcul détaillées.

n Identification des principaux déterminants de la variation du coût

On appelle “ déterminant ” un facteur contribuant de façon significative à la variation du coût.

Exemple de déterminants de la variation du coût de l’incinération :


— capacité nominale massique (a une incidence sur le montant d’investissement),
— capacité nominale thermique (a une incidence sur le montant d’investissement),
— tonnage incinéré (a une incidence sur la part des coûts d’investissement et de
fonctionnement fixes ramenée à la tonne de déchets),
— technologie de traitement des fumées (a une incidence sur le montant d’investissement et
les coûts de fonctionnement fixes et variables),
— ...

Nous nous sommes donnés comme objectif d’identifier les facteurs qui permettent
d’expliquer environ 80% de la variation du coût, objectif qui est raisonnable et compatible
avec les objectifs de l’étude.

4.1.2 Elaboration des fonctions de coût

n Une fonction de coût est une fonction mathématique qui relie le coût à une ou plusieurs
variables.

Exemple : I = f(c)

l’investissement est fonction de la capacité. De chaque valeur que prend la


capacité, on déduit un montant d’investissement.

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n Une fonction de coût a été établie pour chaque poste de coût de chaque module.

Exemple de fonctions de coût du module Incinération

Investissement (MF) Fonction logarithmique, dépendant de la capacité, établie à


ex. : pour le four partir des montants d’investissement donnés par les experts
pour trois capacités différentes

Fonctionnement fixe % du montant d’investissement total en équipement


(MF/an)
ex. : GER

Fonctionnement Quantité de réactifs nécessaire par tonne incinérée (fonction


variable (F/t) du mode de traitement des fumées) x Prix unitaire des réactifs
ex. : réactifs

Recettes (F/t) PCI incinéré x Rdt chaudière x Taux de vente de la chaleur x


ex. : chaleur Prix de vente de la chaleur

n Ces fonctions de coût reposent sur des hypothèses concernant notamment les coûts unitaires
des matériels.

Il est important de préciser que toutes ces hypothèses très détaillées n’ont pas valeur de
référence sorties du contexte de l’étude. Elles constituent une façon d’approcher la réalité
des coûts sans épuiser ni cette réalité ni la réalité technique sous-jacente.

Ces hypothèses proviennent de dires d’experts et sont enracinées dans le terrain. Elles ne
sont donc pas théoriques. Elles sont représentatives des règles de l’art et de l’utilisation des
meilleures technologies disponibles, hors de tout dysfonctionnement majeur. On préférera
éviter le terme d’“ optimisées ” qui laisserait sous-entendre que, pour chacune de ces
meilleures technologies, un fonctionnement optimisé a été systématiquement considéré, ce
qui n’est pas le cas puisque nous nous sommes placés dans le cas d’un fonctionnement de
type “ vitesse de croisière ”.

De façon à tenir compte de la variation de coûts techniques qui existe sur le terrain, les
coûts sont restitués sous forme de fourchettes. Ces fourchettes ont été introduites au niveau
même des coûts unitaires : elles reflètent principalement les variations de coûts unitaires que
l’on peut constater pour un même équipement (du fait de l’existence de plusieurs
constructeurs par exemple).

N.B. : les variations imputables aux négociations commerciales, au niveau de subventions, au


montage financier, ..., ne sont pas incluses dans ces fourchettes ; elles seront évaluées au
cours de la phase 2 de l’étude.

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n En ce qui concerne les fonctions de coût elles-mêmes,


• certaines sont directement liées à un flux fonctionnel.
Exemple : recettes de vente de chaleur d’une UIOM
= chaleur récupérée x prix de vente de la chaleur
• d’autres sont fonction de variables qui ne prennent que des valeurs discrètes.
Exemple : masse salariale
= effectif x (salaire annuel + charges par personne)
L’effectif étant un nombre entier, la masse salariale est une fonction qui,
elle aussi, ne prend que des valeurs discrètes.
• les dernières sont des fonctions continues.
Il s’agit par exemple des investissements (cas des UIOM et des CET de classe II3) qui sont
des fonctions logarithmiques continues reliées à la capacité (qui peut varier de façon
continue).
Elles ont été établies à partir d’un jeu de trois montants d’investissement pour trois
capacités différentes.
Exemple : coût d’investissement pour le four d’une UIOM

Capacité nominale horaire Ch Coût d’investissement du four I

5 t/h 11 MF
10 t/h 19 MF
15 t/h 26 MF
Fonction de coût : I (MF) = [- 0,98 x log Ch + 2,88] x Ch

Approcher les coûts par l’intermédiaire d’une fonction continue sans palier présente parfois
l’inconvénient de ne pas restituer avec précision la réalité. Il est en effet possible qu’une
augmentation de capacité entraîne un changement de technologie ou un complément
d’équipement, se traduisant par une augmentation discontinue des coûts. Il est également
possible qu’une légère augmentation de capacité ne nécessite pas de modifier l’équipement,
ce qui se traduit alors par un palier.

Il est aussi très fréquent que les équipements disponibles sur le marché ne le soient que pour
quelques capacités communément demandées. Dans ce cas, l’exploitant cale la capacité de
son installation sur celle des équipements disponibles ou surdimensionne ses équipements.

L’objet de la présente étude n’est pas de rentrer dans ce niveau de détail. Rappelons
également que l’objectif de la phase 1 est d’identifier les principaux déterminants (ou
variables) de la variation du coût : nous nous sommes donnés comme objectif d’identifier les
facteurs qui permettent d’expliquer environ 80% de la variation du coût, objectif raisonnable et
compatible avec les objectifs de l’étude.

Les fonctions de coûts qui ont été définies, y compris celles qui sont continues et qui ainsi
épousent les courbes discontinues par paliers, permettent de répondre à cet objectif.

3
Dans le cas du compostage, les investissements sont plutôt évalués par saut technologique en fonction de la
capacité (ex : la réception est plus fréqente sur aire pour les sites de petite capacité et en fosse pour les sites de
grosse capacité, ...). Dans le cas du tri, les investissements ont été considérés indépendants de la capacité car,
malgré l’existence d’une grande diversité d’organisations possibles, les expériences de terrain tendent à montrer
qu’il n’y a pas de réelles économies d’échelle (en tout cas au delà d’un certain seuil, cf. § 5.3.4).

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Elles permettent de restituer les économies d’échelle et de cerner les plages de variation de la
capacité correspondant à des variations de coûts significatives.

n Les prix unitaires sont des prix constructeurs ou fournisseurs, provenant de dires d’experts.

4.1.3 Analyse des coûts

Cette analyse a permis :


• de mesurer la sensibilité des coûts à la variation des principaux déterminants et ainsi de
hiérarchiser ces variables,
• de quantifier les plages de variation des coûts.

Les résultats de l’analyse des coûts de chaque module sont présentés dans les chapitres
suivants.

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4.2 Etape 2 : Reconstitution des filières dans la perspective de


configurations de gestion globale

Il s’agit, au cours de cette étape, de créer les liens entre les différents modules de façon à
constituer les filières de traitement.

Rappelons qu’une filière est un mixte de modules centrés sur un mode de traitement.

Par exemple, la filière Recyclage comprend les modules Collecte, éventuellement Transit, Tri et
Incinération (ou Stockage en CET de classe II) des refus de tri.

Les liens sont créés par l’intermédiaire des flux fonctionnels, tel qu’illustré par le schéma ci-
dessous.

(1 - x) t
matériaux triés
1t 1t 1t
Collecte Transfert Tri
refus
xt Incinération

Le même travail a été réalisé au niveau des systèmes de gestion globale pour relier entre elles
plusieurs filières.

C’est au cours de cette étape qu’une première version de l’outil informatique pour l’analyse des
modules et le calcul des coûts de systèmes de gestion globale a été développée.

4.3 Etape 3 : Exemples de coûts de scénarios de gestion globale

Les résultats seront présentés ultérieurement (la définition précise des scénarios par l’ADEME
étant en cours).

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