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Charlotte Rotman, ‘À Matignon, deux façons d’être femme’, Libération, 10 March 2003 {http://www.liberation.fr/societe/2003/03/10/a-matignon-deux-facons-d-etre-femme_458080} [accessed 4 October 2016]
Titre original
C. Rotman, À Matignon, deux façons d’être femme (2003)
Charlotte Rotman, ‘À Matignon, deux façons d’être femme’, Libération, 10 March 2003 {http://www.liberation.fr/societe/2003/03/10/a-matignon-deux-facons-d-etre-femme_458080} [accessed 4 October 2016]
Charlotte Rotman, ‘À Matignon, deux façons d’être femme’, Libération, 10 March 2003 {http://www.liberation.fr/societe/2003/03/10/a-matignon-deux-facons-d-etre-femme_458080} [accessed 4 October 2016]
d'tre femme Par Charlotte Rotman(http://www.liberation.fr/auteur/1896-charlotterotman) 10 mars 2003 21:57
Les Ni putes ni soumises au milieu des
habitues des petits fours pour la Journe de la femme faon Raffarin. Ils sont arrivs dans la cour de Matignon, bras dessus, bras dessous, avec leurs tee-shirts noir et rose Ni putes ni soumises. Jean-Louis s'accrochait la brochette, tout sourire, le slogan pingl sa veste. Les sept filles et deux garons, qui ont sillonn la France contre la violence des ghettos accompagns de Fadela Amara, la prsidente de la Fdration nationale des Maisons des potes, taient reus samedi en fin de matine par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Photographie sur le perron. Un symbole du succs et de la reconnaissance politique de cette marche, partie de Vitry-surSeine le 1er fvrier et qui s'achevait samedi Paris. Blagues masculines. Plus de 400 femmes taient invites Matignon, pour la Journe de la femme. Les petits fours taient prts. Le fard tal. Les marcheuses, convies la semaine dernire, sont venues se greffer ce raout. Alors que http://www. I i berati on.fr/soci ete/2003/03/10/a-m ati gnon-deux-facons-d-etre-fem m e_458080
04/10/2016
A Matignon, deux faons d'tre femme - Libration
Jean-Pierre Raffarin les reoit dans son bureau et coute leurs
dolances, les autres invits pitinent dans des salles bondes. Des ministres femmes au premier rang : comme Nolle Lenoir, Tokia Safi, Claudie Haigner. Quelques hommes, peu nombreux, se rconfortent en souriant poliment aux blagues masculines. Bernadette Chirac signe des autographes. Une femme, la cinquantaine, s'indigne : Ce matin, dans le Figaro, il y avait une publicit pour un tailleur. La fille avait un dcollet comme a, dit elle en dcrivant un large cercle sur la poitrine. Je me suis dit : "Bonjour la Journe de la femme." Une autre assne : Elever des enfants, c'est du boulot. Surtout, si on veut les rendre ambitieux. Alors que l'attente s'allonge, un garde briefe une invite interloque : Le Premier ministre reoit des hommes et femmes qui ont fait un tour de France pour dnoncer la violence des cits. Etonnement : Ah bon, mais je pensais qu'il n'y avait que les femmes mritantes. Oui, mais aprs. Au bout de trois quarts d'heure, la foule commence s'impatienter : Il n'y a pas que la marche des femmes, quand mme. Elles ont beaucoup de choses dire, glisse une conseillre du Premier ministre, pour rassurer. A midi et quart, le brouhaha s'estompe : Jean-Pierre Raffarin s'installe enfin l'estrade. Il dit d'emble son motion d'avoir reu les femmes des cits. Il salue le sens de cette marche contre l'oppression dont sont victimes les femmes dans certains quartiers. Beaucoup de femmes issues de l'immigration doivent faire face l'intgrisme, cette forme de terrorisme personnel, indique-t-il pour en souligner le courage. Kahina, la soeur de Sohane, a, elle, le mot de la fin. A la tribune, au ct du Premier ministre, elle dnonce le clivage qui existe entre les personnes "bien" qui se proccupent de la parit, et les filles des cits qui se battent pour survivre. Elle appelle casser ces barrires et responsabiliser les garons. Discrtement, Simone Veil est venue l'encourager. http://www. I i berati on.fr/soci ete/2003/03/10/a-m ati gnon-deux-facons-d-etre-fem m e_458080
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A Matignon, deux faons d'tre femme - Libration
Rencontre. Plus tard, devant les petits fours, les marcheuses
sont prises d'assaut. Une fonctionnaire des Hauts-de-Seine propose une rencontre, voire des subventions, et laisse ses coordonnes l'une d'elles. Safia, l'une des Ni putes ni soumises, se flicite de la rencontre Matignon : Pendant la marche, on a pass notre temps interpeller les pouvoirs publics. L, mme si c'tait protocolaire, on tait l'aise. Etre reu ici, c'est un symbole pour tous les gens des quartiers. Fadela Amara a elle aussi l'impression d'tre coute et entendue. Ils taient en demande, voulaient avoir des infos sur ce qui remonte des quartiers sur lesquels ils n'ont pas prise, a senti Safia. Des propositions concrtes devraient suivre. J'attends de voir, temprait tout de mme Safia.
Charlotte Rotman (http://www.liberation.fr/auteur/1896-charlotterotman)
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