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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE
SISMIQUE DETERMINISTE DES
BATIMENTS

ENSA AGADIR BTP5 2016/2017

Réalisé par :
 Abdelhamid Tair
 Mohamed Iziki
 Fatimzehra Rhennage
 Hamza Khadri
 Anass Elaaouad
 Donia Saidi
L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

I. Introduction :

« Ce ne sont pas les séismes qui causent les morts, mais l’effondrement des
bâtiments ».
L’action directe des séismes ne peut pas expliquer à elle seule le nombre de
victimes causées par les séismes. Coburn et Spence (2002) mentionnent qu’au
cours du siècle dernier, 75% des victimes des séismes ont été engendrées par la
destruction de bâtiments. La qualité des constructions et leur résistance aux
séismes est donc primordiale. Les codes de construction sont régulièrement mis
à jour afin d’améliorer la conception des bâtiments neufs, et plus généralement
des structures de génie civil. Ainsi, on peut se protéger face au risque sismique
en dimensionnant les futures constructions de telles sortes qu’elles résistent aux
différents scénarii de séismes. Cependant, si les structures de génie civil les plus
récentes respectent les codes parasismiques aujourd’hui envigueur dans de
nombreux pays où la sismicité présente un risque important, on peut alors se
demander ce qu’il en est des bâtiments existants.
Les pertes occasionnées, tant sur un bilan humain que matériel, prouvent que
cette thématique relève d’une importance capitale. En effet, au cours de la
dernière décennie, les pertes humaines dues aux séismes majeurs ont été très
nombreuses : en 2005, 86 000 victimes ont été recensées à la suite d’un séisme
au Pakistan (magnitude 7.6) ; en 2008, le séisme du Sichuan, en Chine, provoqua
au moins 87 500 morts (M = 7.9) ; en 2010, le séisme d’Haïti engendra plus de
300 000 morts (M = 7.0) ; le séisme d’Agadir 12 000 morts M= (5.9).
Cette recherche vise à citer les différentes méthodes d’étude de vulnérabilité qui
représente le caractère fragile d’un élément susceptible d’engendrer des pertes
et des dégâts matériels selon une approche déterministe.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

Table des matières


I. Introduction :.................................................................................................................................................. 1
II. Séisme et ses effets : ...................................................................................................................................... 3
1. Ondes sismiques : ...................................................................................................................................... 3
2. Intensité et magnitude d’un séisme : ........................................................................................................ 4
3. Effet des séismes sur l’environnement : .................................................................................................... 5
a) Tassements : .......................................................................................................................................... 5
b) Liquéfaction : ......................................................................................................................................... 5
c) Tsunami : ............................................................................................................................................... 6
III. Vulnérabilité sismique des Bâtiments : ...................................................................................................... 6
a) L’approche déterministe ....................................................................................................................... 6
b) Approche probabiliste ........................................................................................................................... 6
IV. Les méthodes d’analyse déterministes de vulnérabilité : .......................................................................... 7
1. La méthode italienne GNDT ....................................................................................................................... 7
a) Principe : ................................................................................................................................................ 7
b) Deuxième niveau pour les bâtiments en maçonnerie ........................................................................... 7
c) Deuxième niveau pour les bâtiments en béton armé : ......................................................................... 8
2. La méthode RISK-UE................................................................................................................................... 9
a) Principe .................................................................................................................................................. 9
b) Champ d’application ............................................................................................................................ 10
c) Données et compétences nécessaires ................................................................................................. 10
d) Temps et coût de la méthode .............................................................................................................. 10
e) Ses avantages ...................................................................................................................................... 10
f) Ses inconvénients ................................................................................................................................ 11
3. La méthode VULNERALP (GUEGUEN, 2006) ............................................................................................ 11
a) Principe ................................................................................................................................................ 11
b) Données et compétences nécessaires ................................................................................................. 13
c) Ses avantages ...................................................................................................................................... 13
d) Ses inconvénients ................................................................................................................................ 14
4. Méthode Canadienne (1992) ................................................................................................................... 15
a) Principe : .............................................................................................................................................. 15
b) Champs d’application : ........................................................................................................................ 16
c) Données et compétences nécessaires : ............................................................................................... 16
d) Temps et coût de la méthode : ............................................................................................................ 17
e) Ses avantages : .................................................................................................................................... 17
f) Ses inconvénients : .............................................................................................................................. 19
V. Conclusion .................................................................................................................................................... 20

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

II. Séisme et ses effets :


Le séisme est un phénomène lié à l’existence de mouvements tectoniques
continuellement en action qui soulèvent des chaînes de montagnes et creusent des
tranchées océaniques à la surface de la terre. Ces mouvements affectent une quinzaine de
plaques et engendrent des contraintes sur les lignes de contact des plaques. Lorsque ces
contraintes deviennent trop élevées et supérieures à la résistance au frottement, une
rupture brutale se produit : c'est un tremblement de terre, à la suite duquel un nouvel état
provisoire de stabilité est réalisé.
Il résulte de cette description qu'il existe des régions du monde à plus ou moins haut risque
sismique, suivant leur localisation géographique par rapport à ces zones de jonctions des
"plaques". La figure suivante nous montre la répartition de ces différentes plaques
constituant la surface du globe.

1. Ondes sismiques :
Le point d’origine d’un tremblement de terre est appelé hypocentre ou foyer, il peut se
trouver entre la surface et moins 700 km en dessous de la surface terrestre. On parle
souvent aussi de l’épicentre qui résulte être le point situé à la surface de la Terre, à la
verticale du foyer.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

La secousse sismique se propage sous forme d’ondes sismiques. Ces ondes sismiques
sont des ondes élastiques qui peuvent traverser un milieu sans le modifier durablement.

2. Intensité et magnitude d’un séisme :


On peut caractériser l’importance d’un tremblement de terre ou séisme par
l’intermédiaire de différents paramètres. De par son intensité I (échelle de Mercalli),
l’intensité mesure l’importance d’un séisme en un lieu donné d’après les manifestations
ressenties par la population et les dégâts qu’il a pu provoquer. Pour un séisme donné,
l’intensité dépend de la distance à l’épicentre, elle décroît quand cette distance augmente.
Echelle d’intensité de Mercalli est représenté par dans le tableau suivant :

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

D’autre par sa magnitude M (échelle de Richter), c’est une évaluation de la quantité


d’énergie libérée au niveau du foyer du tremblement de terre. Cette échelle, définie en
1935, est basée sur le principe d’enregistrement des mouvements du sol effectué en un
certain nombre de points d’observations situés à des distances quelconques de l’épicentre. A
partir d’une étude statistique, on a pu établir une corrélation entre l’énergie libérée par un
séisme et la magnitude.
L ‘échelle de magnitude de Richter est représenté par le tableau suivant :

La magnitude mesure donc l’énergie totale libérée et ne doit évidemment pas être
confondue avec l’intensité qui évalue les effets destructeurs en un lieu particulier.

3. Effet des séismes sur l’environnement :


a) Tassements :
Des tassements importants peuvent être la conséquence de séisme. Un sable sec
soumis à des vibrations fortes peut donner lieu à des tassements de terrain. Ces tassements
peuvent être estimés par la mesure des vides du sable sec, ils peuvent atteindre une dizaine
de centimètres et être fortement préjudiciables pour tout type de construction.

b) Liquéfaction :
Un phénomène très courant lors d’un passage d’un tremblement de terre est le
phénomène de liquéfaction, les sables fins saturés en eau peuvent en être le siège très
souvent. La mise en mouvement du sol entraîne une remontée de la pression interstitielle
provoquant la réduction de la résistance au cisaillement de ce sol jusqu’à atteindre une
résistance nulle. Cette annulation de la résistance au cisaillement provoque que le sol se
comporte dès lors comme un liquide, d’où le terme de liquéfaction du sol.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

c) Tsunami :
Lors d’un tremblement de terre, si celui-ci a lieu en fond de mer et que le mouvement
relatif des bords de la faille est de type vertical, il entraîne soit une aspiration d’eau soit une
poussée appliquée à l’eau.

III. Vulnérabilité sismique des Bâtiments :

Le risque sismique se caractérise par sa variation dans le temps et dans l’espace, il est
fonction non seulement de la zone de sismicité mais aussi de la densité de la population, du
niveau du développement économique et des moyens mis en œuvre pour résister à une
crise post-sismique.
Les mesures de prévention contre les effets d’un possible désastre sismique doivent être
prises en considération de la part des collectivités territoriales ou locales. Ces mesures
auraient pour objectif la réduction du risque sismique, et empêcher un impact négatif
qu’aurait un tremblement de terre sur le développement économique.
Tous les centres urbains situés dans des zones de sismicité importante sont sujets à de tels
risques en cas d’un séisme. La connaissance de ces risques est primordiale à l’heure d’établir
un plan d’urgence. C’est pourquoi la vulnérabilité sismique des bâtiments existants joue un
rôle important puisque c’est à partir de cette étude que des mesures et un plan d’urgence
pourraient être établi. Une étude de la vulnérabilité sismique des bâtiments doit permettre
l’évaluation de la vulnérabilité intrinsèque de la résistance des bâtiments mais aussi doit
permettre d’estimer l’impact qu’aurait la dégradation de tel bâtiment.
La vulnérabilité sismique d’un environnement urbain caractérise la capacité des bâtiments et
des structures à supporter les secousses sismiques (vulnérabilité physique), et la capacité
des populations à se comporter de façon cohérente et raisonnée face à un événement
majeur (vulnérabilité sociale).
Autrement dit la Vulnérabilité sismique et définit par le degré d’endommagement pour
différents évènements. La vulnérabilité dépend des caractéristiques physiques et
géométriques des bâtiments.
Si l’on se réfère à la terminologie proposée en 1980 par l’UNDRO –Office of the United
Nations Disasters Relief Coordinatoor- on entend par Aléa sismique, la probabilité
d’occurrence d’un évènement en termes d’intensité, au cours d’une période de référence,
une secousse sismique atteigne ou dépasses en ce site une certaine valeur.
Il existe deux types d’approche pour la représentation de l’aléa sismique :

a) L’approche déterministe
L’approche déterministe de l’aléa consiste à choisir une valeur de mouvement sismique et à
l’appliquer dans un scénario de risque sismique.

b) Approche probabiliste

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

L’approche probabiliste est appelée ainsi car elle se base sur le calcul de la probabilité de
dépassement d’un certain seuil de mouvement du sol sur une période de temps T donnée.

On définit aussi le Risque sismique le degré de pertes, de destructions ou de dégâts sur une
période de référence (en général un an) sur une région donnée. Les pertes se réfèrent aux
vies humaines et aux biens exposés.
Une multitude de méthodes traitant la question de la vulnérabilité des bâtiments aux
séismes existe dans la littérature. On s’intéresse par la suite à la méthode qui traite
l’approche déterministe.

IV. Les méthodes d’analyse déterministes de vulnérabilité :


1. La méthode italienne GNDT
a) Principe :

La méthode GNDT se base sur l’identification et, dans certains cas, le calcul de
paramètres caractéristiques du bâtiment étudié. Elle comporte deux niveaux :
Le premier niveau ne permet pas d’évaluer numériquement la vulnérabilité des bâtiments. Il
se base sur une fiche de relevé unique pour tous les types de structure. Elle comporte huit
sections : données relatives à la fiche remplie, localisation du bâtiment, données métriques,
utilisation du bâtiment, âge de la construction et intervention, état du second œuvre et de
installations, typologie structurale, extension et niveau des dommages. Ces informations
sont assez générales et assez facilement repérables sur la structure. Dans certains cas, les
données du premier niveau peuvent permettre de compléter des données manquantes de la
fiche de deuxième niveau.
Au deuxième niveau, permet d’évaluer numériquement la vulnérabilité des bâtiments. La
méthode GNDT distingue les bâtiments en maçonnerie des bâtiments en béton armé. Les
informations nécessaires sont regroupées en onze paramètres, neufs communs aux deux
typologies (typologie et organisation du système résistant, qualité du système résistant,
résistance conventionnelle, position du bâtiment et fondations, planchers, configuration en
plan, configuration en élévation, éléments non structuraux et état du bâtiment) et deux
distincts (rapport épaisseur/longueur et toiture pour les bâtiments en maçonnerie, nœuds-
éléments critiques et éléments fragiles (peu ductiles) pour les bâtiments en béton armé).

b) Deuxième niveau pour les bâtiments en maçonnerie

L’enquêteur attribue une évaluation de A à D pour chacun des onze paramètres, la


note A étant plus favorable au bon comportement de la structure face aux sollicitations
sismiques. La méthode permet dans un premier temps de pondérer la note attribuée à
chacun des onze critères afin de calculer l’indice de vulnérabilité du bâtiment IV :

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

𝟏𝟏

𝑰𝑽 = ∑ 𝒘𝒊 𝑰𝑽𝒊
𝒊=𝟏
Le tableau des pondérations qui permettent de tenir compte de l’importance de
chaque paramètre dans le comportement global de la structure est fourni en dessous.
L’indice de vulnérabilité est ensuite normalisé pour obtenir une valeur entre 0 et 100.

Dans un second temps, la courbe d’endommagement du bâtiment est calculée. Elle donne le
dommage moyen que subirait la structure en fonction de l’accélération maximale au sol
(paramètre choisi pour décrire l’agression sismique). Le dommage est nul jusqu’à la valeur
d’accélération d’initiation du dommage yi puis varie linéairement jusqu’à l’accélération de
ruine yc. Pour des accélérations supérieures à yc, l’endommagement moyen est égal à 1.
Dans le cas des bâtiments en maçonnerie, yi et yc s’expriment sous la forme suivante :
𝒚𝒊 = 𝜶𝒊 𝒆𝒙𝒑(−𝜷𝒊 𝑽𝒃𝒂𝒕 )
𝒚𝒄 = (𝜶𝒄 +𝜷𝒄 𝑽𝒃𝒂𝒕 )

Avec ay = 0.18, by = 0.015, ac = 1.0, bc = 0.001 et g = 1.80.


Giovanezzi et Lagomarsino (2003) ont proposé par la suite une expression de
l’endommagement moyen non pas fonction de l’accélération maximale au sol mais de
l’intensité I du séisme (échelle EMS 98). Le dommage moyen s’exprime alors :

d = 0.5 + 0.45 Arctan (0.55 (I -10.2 + 0.05IV))


A partir du dommage moyen, le pourcentage de bâtiment se trouvant dans un niveau de
dommage k peut être déterminé par application d’une loi binomiale.

c) Deuxième niveau pour les bâtiments en béton armé :


Contrairement à la fiche de niveau 2 pour les maçonneries, celle concernant les
bâtiments de béton armé a subi des changements non négligeables depuis sa première
version. Comme pour les bâtiments en maçonnerie, un indice de vulnérabilité IV est évalué,

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

normalisé, puis la courbe d’endommagement du bâtiment est tracée. Celle-ci s’exprime à


partir des relations suivantes :

𝑨𝒚 = 𝜶𝒚 𝒆𝒙𝒑[−𝜷𝒚 (𝑽𝒃𝒂𝒕 + 𝟐𝟓)]


𝑨𝒄 = [𝜶𝒄 + 𝜷𝒄 (𝑽𝒃𝒂𝒕 + 𝟐𝟓)𝜸 ]−𝟏

Avec 𝜶𝒚 = 0.155, 𝜷𝒚 = 0.0207, 𝜶𝒄 = 0.625, 𝜷𝒄 = 0.00029 et 𝜸 = 2.145.


Il est ensuite possible de calculer le dommage moyen et le pourcentage de bâtiments se
trouvant dans un dommage de niveau k.

2. La méthode RISK-UE
a) Principe
Cette méthodologie a été développée par les institutions partenaires du projet RISK-UE
(AUTh, BRGM, CIMNE, CLSMEE, IZIIS, UTCB, UNIGE). Ce projet avait pour but d’analyser le
risque sismique à l’échelle d’une ville, et d’aboutir à la création d’une méthodologie
permettant l’évaluation des risques.
Deux méthodes ont été établies pour évaluer la vulnérabilité des bâtiments :

 Une méthode macrosismique, le niveau 1, reposant sur l’affectation aux bâtiments


d’un indice de vulnérabilité, définissant des courbes de vulnérabilité et de fragilité,
 Une méthode mécanique, le niveau 2, basée sur des analyses analytiques de la
structure basée sur des modélisations dynamiques ou des modélisations simplifiées.
On ne s’intéressera pas au niveau 2 puisqu’il s’agit d’une méthode quantitative.
La méthode macrosismique (niveau 1) repose sur l’évaluation d’un indice de vulnérabilité
pour un bâtiment donné, indice qui est fonction de la typologie constructive du bâtiment
ainsi que de différents facteurs susceptibles de modifier son comportement. A partir de cet
indice, il est possible de définir, en fonction de l’intensité macrosismique de l’EMS-98, des
courbes de vulnérabilité, qui permettent d’évaluer la répartition des probabilités de
dommages sur le bâtiment.
L’indice de vulnérabilité du bâtiment (VI) est compris entre 0 et 1. Les valeurs proches de 1
correspondent aux bâtiments les plus vulnérables. Il s’obtient en faisant la somme de 4
termes :

 𝑉𝐼 * fonction de la typologie du bâtiment,


 ∆𝑉𝑚 représentant l’influence des différents facteurs pouvant modifier le
comportement,
 ∆𝑉𝑟 prenant en compte le jugement de l’expert concernant les particularités
régionales de la vulnérabilité pressentie lors de l’observation,
 ∆𝑉𝑓 prenant en compte l’incertitude du relevé de la typologie et des facteurs de
vulnérabilité.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

b) Champ d’application
Cette méthode s’applique aussi bien à un bâtiment pris isolément qu’à un groupe de
bâtiment. Pour un groupe de bâtiment, le terme 𝑉𝐼 ∗ = ∑𝑡 𝑞𝑡 𝑉𝐼 * où qt est le pourcentage
de bâtiment appartenant à une catégorie spécifique. On obtient de la même manière les
termes ∆𝑉𝑚, ∆𝑉𝑟 .
Elle est utilisable pour tous les types de bâtiment : maçonnerie, béton armé, structure
métallique, structure bois.

c) Données et compétences nécessaires


 Données nécessaires :
Les fiches de relevé des facteurs de vulnérabilité étant très sommaires, un simple examen
visuel extérieur suffit.

 Compétences à mobiliser :
Pour établir la fiche de relevé, peu de connaissances en bâtiment sont nécessaires. Une des
difficultés est de déterminer la typologie du bâtiment et de connaître la signification de
certains termes spécifiques (« poteaux courts » ; « transparence »). Certains critères restent
cependant d’accès problématique comme par exemple l’efficacité de la connexion entre
éléments horizontaux et verticaux pour des bâtiments en maçonnerie.
Cette partie de la méthode pourrait donc être mise en œuvre par un technicien généraliste
après une formation.
Un autre problème consiste à établir le terme ∆𝑉𝑟 dont la valeur sert à ajuster l’indice de
vulnérabilité obtenu, en fonction de l’appréciation de l’enquêteur. Celui-ci doit donc avoir
des compétences dans le domaine de la conception parasismique. Cette partie de la
méthode devra finalement être mise en œuvre par un technicien spécialisé en génie
parasismique.
L’évaluation de la répartition des probabilités de dommage sur le bâtiment est une partie
rapide et facile puisque l’ensemble des courbes de vulnérabilité et de fragilité possibles peut
être programmé sur un outil de type tableur. Cette étape de la méthode est donc réalisable
par un technicien généraliste.

d) Temps et coût de la méthode


Le temps de mise en œuvre de cette méthode est de 1h30 : 30 minutes de relevé et 1h pour
établir l’indice de vulnérabilité et estimer la répartition des dommages.
Sur la base d’une hypothèse d’un coût journalier d’un technicien spécialisé en génie
parasismique estimé à 600 euros, cette méthode coûte environ 150 euros par bâtiment .

e) Ses avantages
Cette méthode fournit 2 types de résultats :

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

 Un indice de vulnérabilité permettant de hiérarchiser la vulnérabilité de bâtiments


dans le cas de l’analyse d’un groupe de bâtiments (étude à l’échelle d’une ville ou
d’un quartier),
 Une répartition des probabilités de dommages sur le bâtiment en cas de séisme.
Celle-ci fonction de l’intensité sismique considérée (échelle EMS 98).
Cette méthode a donc l’avantage de donner à la fois des critères d’aide à la décision sur les
priorités d’études approfondies ou de renforcement du bâti existant (par la hiérarchisation
obtenue) et une idée du comportement de chaque bâtiment en cas de séisme.
Elle a également l’avantage d’associer une incertitude à l’indice de vulnérabilité obtenu.
Cette marge d’erreur permet de nuancer les résultats obtenus.
Cette méthode est très complète du point de vue des facteurs de vulnérabilité observés. Elle
ne se base pas seulement sur les caractéristiques physiques du bâtiment, elle s’intéresse
également au contreventement, aux fondations, à la nature du sol, à l’état d’entretien, à la
transparence et à la proximité d’ouvrages non parasismiques.

f) Ses inconvénients
Cette méthode prend en compte la plupart des facteurs de vulnérabilité (état de
conservation, éléments de contreventement, transparence, nature du sol…) à l’exception
des éléments non structuraux, des défauts d’organisation. La vulnérabilité des réseaux et les
risques présentés par les équipements intérieurs ne sont pas abordés non plus. Ces éléments
ont pourtant une influence forte sur la vulnérabilité aux séismes des bâtiments notamment
lorsque l’on s’intéresse aux établissements recevant du public et aux bâtiments stratégiques.
Proposition :
L’utilisation de cette méthode et la définition de priorités d’actions au niveau local pourront
nécessiter des analyses complémentaires sur les bâtiments concernés portant notamment
sur :

 Le mobilier et les équipements


 Les réseaux
 L’organisation du bâtiment.
Cependant ces critères ne pourraient que difficilement être intégrés dans la méthode
d’évaluation de la courbe de fragilité. Il s’agirait plutôt de points complémentaires à
regarder.

3. La méthode VULNERALP (GUEGUEN, 2006)


a) Principe
Sur la base de l’identification, via des fiches de relevés, de critères architecturaux et
constructifs, cette approche permet d’attribuer un indice de vulnérabilité global à la
construction étudiée.
L’objectif de la méthode est de définir des priorités d’analyse ou d’actions parmi un
ensemble de bâtiment à l’échelle d’un quartier ou d’une ville. Elle est à ce titre qualifié par

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

les auteurs de « premier dégrossissage statistique ». Elle ne vise pas à définir les actions de
réhabilitation proprement dites.
Il s’agit d’une méthode « à étages » ou « gigogne » permettant de mettre en œuvre
différents niveaux d’analyse de plus en plus précis et impliquant une mobilisation
progressive des moyens.
A l’heure actuelle, 4 niveaux d’analyse, tous compatibles entre eux, ont été développés :

 Le premier niveau, le plus rudimentaire, appelé 0, se base uniquement sur la


typologie des bâtiments. Il permet un rapide screening des niveaux probables
de dommages pour une typologie présente dans la ville. Ce niveau mobilise
des données issues de la bibliographie, des photos aériennes ou de base de
données relatives au bâti.
 Le second niveau, assez sommaire, appelé 1.0, est un questionnaire assorti
d’un guide informatif qui peut être renseigné par les gestionnaires de parc
eux-mêmes. Sur cette base est alors estimé un indice de vulnérabilité, assorti
d’une grande marge d’incertitude. Les informations nécessaires sont d’ordre
qualitatif et géométrique : matériau de construction, âge, terrain
d’implantation, nombre d’étages, régularité géométrique, toiture.
 Le troisième niveau, plus précis et appelé 1.1, met en œuvre des fiches un
peu plus détaillées renseignées par un technicien dûment formé après
inspection visuelle extérieure. Les informations complémentaires ainsi
obtenues permettent d’affiner l’estimation de l’indice de vulnérabilité :
réduction de la marge d’incertitude.
 Le quatrième niveau, appelé 2.0, nécessite l’intervention d’un ingénieur
spécialiste en bâtiment pour acquérir des informations sur la structure elle-
même par inspection extérieure et intérieure et consultation des plans de
construction. La fiche est plus détaillée que la précédente. Elle permet
notamment d’identifier le système de contreventement structural mobilisable
pour la résistance aux séismes, les contributions des éléments non
structuraux extérieurs et intérieurs et surtout d’identifier d’éventuels défauts
structuraux visibles.
L’indice de vulnérabilité global de l’ouvrage est obtenu pour chaque niveau d’analyse en
agrégeant les indices de vulnérabilité partiels des facteurs de vulnérabilité étudiés, pondérés
par leurs coefficients. A cet indice de vulnérabilité global variant entre 0 et 100 est associé
une marge d’erreur appelée « intervalle ».
En fonction des indices de vulnérabilité globaux obtenus au niveau inférieur, il est décidé de
la nécessité ou non d’appliquer, sur certains secteurs ou ensemble de bâtiments, le niveau
supérieur d’analyse de la méthode VULNERALP.
A partir de l’indice de vulnérabilité global obtenu, un niveau de dommages attendu peut être
déterminé. Le niveau d’endommagement se calcule par croisement de la vulnérabilité du
bâtiment et des intensités sismiques par la formule de Giovinazi et Lagomarsino :
Endommagement = [0,5 + 0,45.arctan (0,55 (I – 10,2 + 0,05. IV)]
Où : I est l’intensité macrosismique et IV l’indice de vulnérabilité

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

Le résultat obtenu (l’endommagement) s’exprime en degrés, selon la correspondance


suivante :

 Degré 1 (dégât léger) Endommagement de 0 à 0,2 ;


 Degré 2 (dégât modéré) Endommagement de 0,21 à 0,4 ;
 Degré 3 (dégât important) Endommagement de 0,41 à 0,6 ;
 Degré 4 (dégât très important) Endommagement de 0,61 à 0,8 ;
 Degré 5 (dégât destruction) Endommagement de 0,81 à 1

Cette méthode a été établie pour être mise en œuvre soit à l’échelle d’une ville soit à
l’échelle d’un groupe de bâtiment
Son application à l’échelle d’une ville a pour but de donner des éléments de vulnérabilité
d’ensemble qui pourront servir lors de l’élaboration de stratégies de réduction de
vulnérabilité, de plans de sauvegarde ou de scenarii de crise sismique.
A l’échelle d’un groupe de bâtiment, elle permet de hiérarchiser les bâtiments les plus
sensibles en cas de séisme. Ces classements pourront servir de base pour déterminer des
priorités de diagnostics complémentaires et des études de renforcement du bâti en vue
d’une réduction de vulnérabilité.
Elle s’applique à toutes les typologies de bâtiments : maçonnerie, béton armé, structure
métallique, bois, terre.

b) Données et compétences nécessaires


 Données nécessaires :
Le niveau 0 mobilise des données issues de la bibliographie, des photos aériennes ou de
base de données relatives au bâti.
Aucune donnée initiale n’est vraiment nécessaire pour appliquer les niveaux 1.0 et 1.1. Seul
un examen visuel extérieur suffit. Cependant la consultation des plans et l’examen intérieur
pour le niveau 1.1 peut permettre d’affiner les réponses et donc de gagner en fiabilité
d’analyse.
En revanche pour le niveau 2.0, tous les documents relatifs aux bâtiments sont utiles.
 Compétences techniques à mobiliser :
Aucune compétence particulière n'est nécessaire à l’application du niveau 0. Il suffit
seulement de répertorier les typologies.
Le niveau 1.0 est très sommaire et ne demande aucune compétence en bâtiment. Il peut
donc être rempli par le gestionnaire du bâtiment lui-même.
Le niveau 1.1 nécessite pour sa part quelques compétences en bâtiment pour son
application. Il devra donc être mis en œuvre soit par un technicien spécialiste en bâtiment,
soit par un technicien généraliste formé en conséquence.
Le degré de complexité du niveau 2 .0 nécessite l’intervention d’un ingénieur spécialiste en
bâtiment.
c) Ses avantages
Sa simplicité
Concernant les niveaux 1.0 et 1.1, la méthode Vulnéralp présente l’avantage d’être simple et
rapide. Elle ne requiert pas un niveau de compétence très élevé : un technicien spécialisé en

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

bâtiment suffit. De plus les données nécessaires sont peu exigeantes : un simple examen
extérieur est nécessaire pour le niveau 1.1. Elle permet une première appréciation de la
vulnérabilité d’un bâtiment.
Le niveau 2.0 est plus complexe puisqu’il nécessite un ingénieur spécialisé en bâtiment, un
examen intérieur et la consultation des plans.
Sa pédagogie
La fiche de relevé est très claire et facile d’utilisation. Des schémas explicatifs des facteurs de
vulnérabilité sont donnés pour aider à leur identification. Un guide informatif annexe est
associé au niveau 1.0. Ce guide est très utile puisqu’il permet d’apporter aux techniciens une
première approche de l’influence de chaque facteur sur le comportement des constructions
en cas de séisme.
Elle constitue un premier pas vers une sensibilisation directe au risque sismique et une
responsabilisation des acteurs locaux face à la gestion de ce risque.
Une méthode à « étages »
Cette méthode en proposant 4 niveaux d’analyse de précision progressive permet d’affiner
l’évaluation au fur et à mesure en fonction des résultats obtenus (zones ou types de
bâtiments prioritaires identifiés par exemple) et des moyens pouvant être mobilisés
progressivement.
Le type de résultats
Cette méthode fournit 2 types de résultats :
 Un indice de vulnérabilité permettant de hiérarchiser la vulnérabilité des
bâtiments dans le cas de l’analyse d’un groupe de bâtiments (étude à l’échelle
d’une ville ou d’un quartier)
 Un niveau de dommages potentiel du bâtiment en cas de séisme. Celui-ci
fonction du niveau de l’intensité sismique considérée.
Cette méthode permet d’avoir une idée du comportement favorable ou non de la structure
en cas de séisme contrairement à d’autres méthodes qui vont seulement attribués un indice
de vulnérabilité au bâtiment.
Elle donne donc à la fois des critères d’aide à la décision pour établir des priorités
d’intervention sur le bâti le plus vulnérable (grâce à la hiérarchisation obtenue) et une idée
des niveaux de dommages prévisibles et de leur répartition en cas de séisme à l’échelle
étudiée.
Cette méthode a également l’avantage d’associer à l’indice de vulnérabilité obtenu une
incertitude. Cette marge d’erreur permet de nuancer les résultats obtenus et d’inciter à la
prudence pour leur utilisation.
d) Ses inconvénients
De fortes marges d’erreurs
La marge d’erreur relative à l’indice global de vulnérabilité est souvent importante. Par
exemple un bâtiment avec un indice moyen de 48 suite à l’application de la méthode de
niveau 1.1, a une marge d’erreur comprise entre 31 et 64 soit un degré 1 de dommage pour
un séisme d’intensité VI dans le premier cas (dégâts légers) et un degré 3 dans le second
(dégâts importants).
Paramètres pris en compte dans l’estimation de la vulnérabilité
Si on considère les facteurs de vulnérabilité pris en compte dans les trois niveaux d’analyse
supérieurs, on remarque qu’un certain nombre de facteurs déterminant sont pris en
compte, à l’exception :
 Du contreventement vertical et horizontal

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

 Des planchers (niveaux 1.0 et 1.1)


 Des fondations
 De l’existence de joints parasismiques entre les blocs constitutifs d’un bâtiment ou
entre la construction étudiée et les bâtiments voisins
 De la proximité d’ouvrage non parasismique
 De la vulnérabilité des équipements intérieurs
4. Méthode Canadienne (1992)
a) Principe :
Cette méthode, présentée par l’Institut de recherche en construction (IRC) du Conseil
National de recherches Canadien (CNRC), s’inspire en grande partie des documents
américains ATC- 21, ATC-22, ATC-14 et NEHRP publié par la U.S Federal Emergency
Management (FEMA) de Washington.
Il s’agit d’une méthode à tiroir comportant 2 niveaux d’analyse :
• Le premier niveau est une méthode de sélection des bâtiments attribuant un indice de
vulnérabilité à chaque bâtiment dans le but de les classer, en vue de déterminer la nécessité
d’une évaluation sismique plus détaillée.
• Le deuxième niveau est une méthode d’évaluation sismique des bâtiments consistant non
seulement à déceler les faiblesses du système structural, mais aussi à évaluer les dangers
pour la sécurité des personnes.
Le premier niveau est basé sur une inspection intérieure et extérieure rapide de chaque
bâtiment ou de ses plans. On consigne les renseignements relatifs à chaque bâtiment sur un
formulaire standard de sélection sismique, en vue d’obtenir un pointage qui sert à
déterminer l’indice de priorité sismique (IPS) de chaque bâtiment. Plus l’IPS est élevé, plus le
degré de priorité pour une évaluation ultérieure est élevé. On utilise ensuite les indices pour
classer tous les bâtiments de l’inventaire en vue d’une évaluation sismique détaillée (niveau
2), en éliminant ceux qui n’exigent pas un examen plus approfondi.
Les facteurs clés pris en compte dans la détermination de l’IPS sont la sismicité de la zone,
les conditions du sol, le type de structure, les irrégularités de structure et la présence
d’éléments non structuraux présentant un danger. Elle est basée également sur l’importance
du bâtiment qui dépend de son utilisation et de sa catégorie d’occupation.
Le second niveau est centré sur un ensemble de questions visant à détecter les défauts et
les faiblesses du bâtiment. Les questions sont posées sous forme d’énoncés d’évaluation
positifs décrivant des caractéristiques de bâtiment essentielles pour éviter les défaillances
observées lors de séismes passés. L’ingénieur évaluateur examine chaque énoncé et
détermine s’il est vrai ou faux. Les énoncés vrais reflètent des situations qui sont
acceptables. Les énoncés faux signalent des problèmes ou des préoccupations exigeant une
étude plus approfondie.
Ce second niveau se divise donc en deux phases. La première phase consiste à effectuer une
évaluation initiale rapide du bâtiment par une étude sur place et un examen des plans du
bâtiment, suivie d’une révision des énoncés d’évaluation applicables au bâtiment en

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

question. Cette révision comprend des calculs de vérification rapide, requis par les énoncés
d’évaluation, de la résistance et des déplacements latéraux de la structure soumise aux
forces sismiques. On obtient à la fin de cette première phase, une liste de défaillances
potentielles qui ne satisfont pas aux vérifications rapides où qu’on ne peut évaluer sans une
étude plus approfondie. La seconde phase de la méthode d’évaluation met l’accent sur une
étude des lieux et des analyses structurales détaillées en vue de déterminer si les énoncés «
faux » indiquent des faiblesses réelles. Le résultat final est une liste de faiblesses à corriger
afin que les réponses aux énoncés d’évaluation passent de « faux » à « vrai ». A cette liste
sont ajoutés des commentaires sur l’importance relative des faiblesses. Le but de ces
commentaires est d’aider le propriétaire à déterminer les mesures à prendre pour
l’amélioration parasismique du bâtiment.

b) Champs d’application :
La méthode s’applique à l’échelle d’une ville ou d’un groupe de bâtiment. Le premier
niveau permet de passer d’une évaluation à l’échelle d’une ville à une évaluation à l’échelle
du bâtiment (niveau 2). On peut considérer que le premier niveau s’applique aussi à l’échelle
du bâtiment puisque l’échelle de décision suivante est fournie comme point de départ :
• Si IPS < 10 : faible priorité pour une évaluation plus détaillé
• Si 10 < IPS < 20 : priorité moyenne
• Si IPS > 20 : priorité élevée
Elle est utilisable pour tous les types de bâtiment : maçonnerie, béton armé, structure
métallique, structure bois. Cependant elle ne vise pas les petits bâtiments couverts par la
partie 9 du code national du bâtiment du Canada, comme les maisons unifamiliales ou les
petites maisons plurifamiliales. Les grandes tours et les bâtiments spéciaux sont également
exclus.

c) Données et compétences nécessaires :


 Données nécessaires :
Le niveau 1 nécessite soit un examen visuel extérieur et intérieur soit une consultation des
plans si ceux-ci sont disponibles. La consultation des cartes géotechniques ou géologiques
est également requise pour estimer la nature du sol.
Le niveau 2 est nettement plus exigeant, puisque correspondant à une analyse approfondie.
Il requiert des visites de terrain avec examen intérieur, et la collecte ou l’établissement de
nombreuses données :
 Un rapport géotechnique sur les conditions du sol
 Les paramètres des lieux et du sol : les valeurs de la zone
d’accélération et de la zone de vitesse, le coefficient de fondation F
 Les données de calcul du bâtiment c’est à dire les dessins contractuels,
les plans et devis et les calculs d’origine.
 Les données de comportement si des évaluations de comportement
antérieures existent.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

 Compétences à mobiliser :
Le niveau 1 étant relativement simple, il peut être appliqué par un technicien spécialiste en
bâtiment ou par un technicien généraliste ayant lu avec attention le manuel descriptif de la
méthode. Comme exercice pratique, les concepteurs de la méthode recommandent aussi
que les inspecteurs fassent une évaluation simultanée de plusieurs types de bâtiments, sous
la supervision d’un ingénieur expérimenté dans le calcul parasismique, et comparent leurs
résultats. Cet exercice ayant pour double objectif :
 Assurer une interprétation plus uniforme du formulaire de sélection
sismique et de la méthode de pointage ;
 Permettre de relever des méthodes de construction particulières à un
territoire et qui ne figurent peut-être pas dans le manuel.
Le niveau 2, très complet et comprenant des calculs de structure, s’adresse à des ingénieurs
experts en structure, mais pas nécessairement en génie parasismique.

d) Temps et coût de la méthode :


Le niveau 1 peut être effectué sur un bâtiment en 1 h 30 (le temps d’obtention des
données préalables à l’inspection n’est pas compté). Sur la base d’une hypothèse d’un coût
journalier d’un technicien estimé à 600 euros, on peut considérer que la mise en œuvre de
cette première méthode revient à moins de 150 euros par bâtiment.
L’application du niveau 2 nécessite beaucoup plus de temps : environ 3 jours par bâtiment.
Sur la base d’une hypothèse d’un coût journalier d’un ingénieur estimé à 1200 euros, le coût
du niveau 2 est de 3600 euros par bâtiment.
La méthode de niveau 2 étant à la limite entre méthode quantitative et méthode qualitative,
l’analyse critique qui suit ne portera que sur la méthode de niveau 1.

e) Ses avantages :
 Sa pédagogie :
Cette méthode est très bien expliquée dans le manuel. La plupart des connaissances à
posséder pour son application sont présentes :
 Le chapitre 2 présente un aperçu général du comportement des bâtiments au cours
des tremblements de terre. Il comporte une description de base des éléments
structuraux requis pour résister aux actions sismiques, et une description des
dommages les plus courants subis par différents types de structures.
 Le chapitre 3 présente un guide de planification et de préparation à l’évaluation,
touchant notamment la formation du personnel, les outils d’évaluation et les sources
d’information.
 Le chapitre 4 sert de guide aux personnes qui effectuent l’évaluation ; il indique
comment recueillir les données avant les inspections, ce qu’il faut observer durant les
inspections et comment établir les pointages.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

 Le formulaire de sélection sismique est également expliqué par des exemples


d’application à des bâtiments.
Comme le manuel est très complet, il suffit au personnel affecté à l’étude de le lire
attentivement avant d’appliquer la méthode de sélection.
 Facteurs de vulnérabilité observés :
Cette méthode est très complète du point de vue des facteurs de vulnérabilité observés
puisque seuls les fondations, les défauts d’organisation, et la vulnérabilité des réseaux ne
sont pas pris en compte dans l’évaluation de la vulnérabilité.
 Les fondements :
Ce manuel s’inspire en grande partie du document ATC-21 intitulé Rapid Visual Screening of
Buildings for Potential Seismic Hazards : A Handbook, publié par la U.S Federal Emergency
Management Agency en juillet 1988. La méthode est donc basée sur de nombreux retours
d’expérience de séismes. Des changements et des améliorations y ont été apportés.
Cette méthode a l’avantage de relier chacun des facteurs de vulnérabilité observés sur le
bâtiment aux exigences sismiques du Code national du bâtiment du Canada (1990).
De plus cette méthode a été révisée par deux ingénieurs conseils différents, spécialisés en
sismicité, ainsi que par le personnel de deux organismes différents.
Cette justification et cette validation de la méthode permettent de préjuger de sa
pertinence.
 L’explication explicite des incertitudes de la méthode :
Cette méthode n’associe pas de marge d’erreurs à l’indice de priorité sismique obtenu.
Cependant le manuel et le formulaire de sélection sismique montrent que les incertitudes ne
sont pas négligées.
En effet sur le formulaire il est précisé à l’évaluateur que si certains renseignements inscrits
sur le formulaire n’ont pas été déterminés de façon précise et n’ont été que déduits, ce
dernier ajoutera un astérisque à côté du nombre concerné. Il expliquera de plus dans la
section commentaires pourquoi il a utilisé l’astérisque.
L’évaluateur a également à porter une indication générale sur son degré de confiance en ce
qui concerne l’identification des facteurs associés avec le type de structure du bâtiment, les
irrégularités et l’importance du bâtiment.
Il lui est également recommandé en cas de doute au sujet du type de structures de donner la
valeur la plus élevée parmi les types possibles.
Enfin les limites de la méthode sont reconnues plusieurs fois dans le manuel : « Il est bien
entendu qu’aucun examen rapide ne peut produire une évaluation très fiable de la
performance sismique, et que la méthode de sélection n’a pour but que de recenser les
bâtiments dont le comportement sismique serait visiblement incertain. Il ne faut pas oublier
que toute méthode de sélection simple a ses limites. Il peut arriver que la méthode de

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

sélection ne permette pas de détecter des bâtiments qui sont effectivement vulnérables aux
secousses sismiques, de sorte que si l’évaluateur a des doutes au sujet d’un bâtiment
particulier, il devrait préconiser une étude plus poussée de celui-ci ».
On peut donc considérer que l’incertitude de ce type de méthode est prise en compte.
 Le type de résultats :
La détermination de l’IPS (indice de priorité sismique) s’obtient en faisant la somme de deux
sous-indices : l’indice structural (IS) et l’indice non structural (INS). Cette différenciation des
éléments structuraux et des éléments non structuraux permet d’identifier quels éléments
sont à l’origine de la vulnérabilité du bâtiment.

f) Ses inconvénients :
Cette méthode fournit un seul type de résultats, à savoir un indice de priorité sismique
permettant de hiérarchiser les bâtiments en fonction de leur vulnérabilité.
Elle ne donne pas un niveau de dommages potentiel du bâtiment en cas de séisme. Aucune
correspondance n’est établie entre l’indice de priorité sismique et un niveau de dommages.
Ce premier niveau ne permet donc pas d’avoir une idée du comportement de chaque
bâtiment en cas de séisme. On sait seulement si la vulnérabilité est due plutôt aux éléments
structuraux ou aux éléments non structuraux.
Elle ne fournit pas non plus de marges d’erreurs chiffrées.

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L’ETUDE DE LA VULNERABILITE SISMIQUE DETERMINISTE DES BATIMENTS

V. Conclusion

Dans le cadre de cette recherche, nous avons abordé dans le chapitre 1 la


définition du séisme et ses effets que ça soit à l’égard de l’environnement ou à
l’égard du bâtiment, ensuite le chapitre 2 était consacré à la définition de la
vulnérabilité qui représente le caractère fragile d’un élément susceptible
d’engendrer des pertes et des dégâts matériels. Ainsi, une zone à forte sismicité,
mais où se trouvent peu d’habitations et d’occupants, présente un risque
inférieur à une zone sismique modérée, où les séismes sont récurrents, mais où
sont présents des bâtiments. De plus, la qualité de construction des bâtiments
entre également en jeu. Si l’on souhaite déterminer le coût associé à un élément
précis face à un risque, on peut ajouter un facteur E, indiquant la valeur de
l’élément exposé à l’équation précédente, c’est-à-dire : R = A*V*E. Le risque
sismique est donc une combinaison de facteurs. Si on ne peut pas prévoir quand
et où précisément aura lieu un séisme, ni son amplitude exacte, on peut
toutefois estimer la vulnérabilité des structures de génie civil.
Le dernier chapitre représente le but de cette recherche qui était d’établir les
différentes méthodes d’étude de vulnérabilité. Parmi ces méthodes, on en
trouve la méthode italienne, la méthode canadienne qui ont pour objet
déterminer l’indice de vulnérabilité d’une structure soit en béton armé soit en
béton armé.

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