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INSTABILITE ELASTIQUE
• DISPOSITIONS DE DETAIL
• HAUTEUR DE FLAMBEMENT
• IMPERFECTIONS GEOMETRIQUES
• EFFETS DU SECOND ORDRE
• COEFICIENT DE FLUAGE
• METHODE GENERALE
• EVALUATION DE LA RAIDEUR
• EVALUATION DE LA COURBURE
• VERIFICATION DE LA SECTION
N N
δ déplacement
horizontal de la ligne
moyenne,
M = N x δ moment de
second ordre créé par
la déformation du
S δ
poteau,
Stabilité du poteau : il
existe une position
d’équilibre.
Position d’équilibre
N N
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 3
Instabilité élastique, flambement : rappels de RdM
On considère un poteau bi-articulé soumis, en tête et en pied, à un effort de
compression N centré sur son centre de gravité G (cas de compression centrée).
Sous l’effet d’une action transversale (S) le poteau se déforme et chaque section
droite subit un déplacement horizontal δ. Chacune de ces sections est alors
soumise à un moment M=N δ, lié à l’excentricité de l’effort appliqué par rapport au
centre de gravité de la section déplacée, ce moment engendré par la déformation
du poteau est nommé moment de second ordre.
- la distinction entre poteau et voile qui implique que la plus petite dimension
transversale du poteau b vérifie b ≤ h/4 en notant h la plus grande dimension
transversale de celui-ci;
On démontre, en RdM, que dans le cas où le poteau n’est pas rectiligne mais
présente une imperfection géométrique initiale (par exemple une courbure
constante) cette géométrie sera amplifiée par les effets du second ordre et une
fois atteint l’équilibre, par un facteur dit d’amplification égal à Fc / (Fc – F).
x x πx
y ( x) = 4e 2 (1 − ) y ( x) = e 2 sin
lf lf lf
e2 π πx
&y&( x) = −8 ⋅ 2 lf &y&( x) = −e 2 ⋅ ( ) ⋅ sin
2
lf lf lf
e2
1 lf 2 1 lf 2
e2 = ⋅ e2 = ⋅
r 8 r π²
c=8 F c =π²
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 9
Relation entre courbure (1/r) et déplacement maximal (e2)
La courbure 1/r de la ligne moyenne au droit d’une section située à l’abscisse x
est reliée à la déformée y(x) par l’expression : 1 ÿ
=
r 1 + y '²
On considère que y’ est faible devant 1 et on obtient alors 1/r = ÿ(x).
Cette expression prend la même forme dans les deux hypothèses de déformée à
un facteur près noté c par la norme NF EN 1992-1-1:
§ 5.8.3.2 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 11
Longueur de flambement selon la résistance des matériaux
La résolution de l’équation différentielle ÿ = M / EI en fonction des conditions de
liaison hautes et basses du poteau avec le sol fait apparaître, en RdM, la notion
de longueur de flambement.
Par exemple :
- Poteau bi-articulé – nœuds non déplaçables : longueur de flambement lo
(notation de la norme) égale à la hauteur libre l du poteau,
- Poteau bi-encastré – nœuds non déplaçables : longueur de flambement lo
(notation de la norme) égale à la demi hauteur libre l du poteau,
- Poteau bi-encastré – nœuds déplaçables : longueur de flambement lo
(notation de la norme) égale à la hauteur libre l du poteau.
k = 0 encastrement parfait
k = ∝ articulation
kmini = 0.10
§ 5.8.3.2 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 13
Longueur de flambement selon la norme NF EN 1992-1-1
La détermination de la longueur de flambement lo passe par le calcul des
souplesses relative à l’encastrement partiel des liaisons hautes et basses du
poteau avec le reste de la structure, notées k1 et k2. La valeur de k traduit la
souplesse à la rotation des éléments de structure qui s’opposent à la rotation du
poteau: dans le cas théorique d’un encastrement parfait k=0, dans le cas
théorique d’une articulation totale k tend vers l’infini. La valeur minimale de k, fixée
par la norme, vaut 0,10.
• Calcul de (θ / M )
M 3EI
M= θ (α = 3)
θ l
M 4 EI
M= θ (α = 4)
θ l
θ
M = M1 + M 2
(θ / M ) éléments = (∑ α i Ei I i / li ) −1
Nota : inertie fissurée des poutres
§ 5.8.3.2 (5) EC2 (Ihomogénéisée par exemple)
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 15
Calcul de k
En considérant le cas où seule une poutre isostatique de portée l et de raideur EI
s’oppose à la rotation d’une extrémité d’un poteau la valeur de θ/M est
directement donnée par un calcul simple RdM : θ / M = l / (3EI).
Si cette poutre n’est pas simplement appuyée à son extrémité opposée à la liaison
avec le poteau mais encastrée à cette extrémité la valeur devient : θ / M = l / (4EI).
En réalité les conditions d’appui à l’extrémité de la poutre sont intermédiaires
entre appui simple et encastrement, l’hypothèse appui simple est sécurisante.
k1 / k 2 0 ∞
0 0.5l 0.7l
∞ 0.7l l
§ 5.8.3.2 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 17
Longueur de flambement à partir de k1 et k2
Une fois calculées les valeurs de k1 et de k2 , deux expressions donnent la
longueur de flambement selon que la structure est contreventée ou non.
Le cas d’une structure contreventée correspond au fait que le nœud supérieur est
non-déplaçable par rapport au nœud inférieur, c’est le cas quand deux planchers
successifs sont reliés par des voiles de contreventement au-delà des poteaux et
que ces voiles bloquent les déplacements horizontaux relatifs de ces deux
planchers.
k1 / k 2 0 ∞
0 l 2l
∞ 2l
§ 5.8.3.2 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 19
Longueur de flambement à partir de k1 et k2 – structure non contreventée
Le cas d’une structure non contreventée correspond au fait que le nœud supérieur
est déplaçable par rapport au nœud inférieur, c’est le cas quand deux planchers
successifs sont reliés uniquement par des poteaux.
θi = θ0. αh . αm
avec
θ0 valeur de base θ0 = 1/200
αh facteur de réduction lié à la hauteur αh =2 / l ; 2/3≤ αh ≤1
ei = max(2cm; θi lo ) / 2
§ 5.2 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 21
Imperfections de construction, moment de premier ordre
Les imperfections géométriques se traduisent, dans le cas d’un poteau isolé, par
une excentricité ei de l’effort axial appliqué N. Un moment M=N ei s’ajoute au
moment de flexion RdM obtenu dans la combinaison considérée, le moment
résultant de ce cumul est appelé moment fléchissant de premier ordre et est noté
MOE par la norme NF EN 1922-1-1.
La norme représente les imperfections géométriques en fonction d’une inclinaison
θi . Ces imperfections s’appliquent aux éléments de structure soumis à des
charges verticales et aux éléments soumis à une compression axiale, elles
doivent être considérées aux ELU mais pas aux ELS.
En tête d’un élément isolé l’effet des imperfections géométriques peut être pris en
compte sous la forme d’une excentricité ei de la charge appliquée. L’annexe
nationale NF EN 1992-1-1NA fixe la valeur minimale de cette excentricité à 2cm.
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 22
14. CRITERES POUR EFFETS DU SECOND ORDRE
§ 5.8.3.1 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 23
Critères simplifiés pour les effets du second ordre, fluage
Les effets du second ordre peuvent être négligés si le coefficient d’élancement λ
est inférieur à une valeur limite λm.
L'effet du fluage doit être pris en compte dans l'analyse du second ordre, en
tenant compte de la durée d'application des différentes charges dans la
combinaison de charges considérée. La durée du chargement peut être prise en
compte d'une manière simplifiée au moyen d'un coefficient de fluage effectif ϕ eff
qui, utilisé conjointement avec la charge de calcul, donne une déformation de
fluage correspondant à la charge quasi-permanente.
φ coefficient de fluage
M0Eqp Moment du premier ordre sous combinaison quasi-permanente
M0Ed Moment du premier ordre sous combinaison ELU
§ 5.8.4 EC2
§ 5.8.5 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 27
Méthodes d’analyse
La norme NF EN 1992-1-1 propose au §5.8.5 trois méthodes d’analyse: une
méthode générale et deux méthodes simplifiées.
La méthode générale est la plus précise, elle est développée dans le module
BAEP3. Il s’agit d’une analyse prenant en compte:
- les non-linéarités géométriques : les effets du second ordre qui s’ajoutent aux
effets du premier ordre,
- les lois de comportement «exactes» des matériaux: on prend en compte dans
cette analyse une loi de comportement du béton de type « loi de Sargin »,
-le fluage du béton sous la forme d’une affinité de rapport (1 + φef ) appliquée à la
loi contrainte déformation du béton.
Une approche limitée à l’analyse de la section critique est autorisée, la section
critique est la section la plus sollicitée du poteau, par exemple section située à mi-
hauteur pour un poteau bi-articulé ou section d’encastrement dans le cas d’un
poteau encastré en pied et libre en tête. Cette approche s’accompagne d’une
hypothèse concernant l’allure de la déformée du poteau (loi sinusoïdale, loi
parabolique ou autre).
La loi externe exprime la relation liant le moment externe (ou moment RdM)
appliqué à la section de calcul en fonction de la courbure de cette même section.
Cette loi est rapide à construire en notant que le moment de second ordre vaut
M=Nei et que nous avons établi plus haut la relation entre courbure de la section
critique et déplacement de cette section en fonction d’une hypothèse de déformée
de l’élément.
La loi interne relie le moment équilibré par la section béton armé avec sa
courbure. Cette seconde loi se construit point par point en remarquant que la
courbure d’une section droite correspond à la pente de son diagramme de
déformation.
L’équilibre de la section implique une égalité entre le torseur des efforts externes
et internes, si les deux lois s’interceptent il existe une position d’équilibre et il n’y a
pas d’instabilité élastique pour peu que la résistance de cette section à l’équilibre
soit assurée.
NB A partir de EI
• 3 - MOMENT TOTAL
§ 5.8.7 EC2
π ² EI
NB = FORCE CRITIQUE DE FLAMBEMENT
lf ²
β
MED = M 0 Ed 1 +
( N B / N Ed ) − 1
β = π ² / c0
c0 dépend de la distribution du moment de
premier ordre :
8 moment constant
9.6 moment parabolique
12 distribution symétrique triangulaire
§ 5.8.8.2 EC2
Le moment de calcul total MEd est obtenu en majorant le moment de premier ordre
MOEd par un facteur d’amplification faisant appel au quotient de la charge critique
de flambement NB par l’effort normal agissant de calcul NEd.
1 / r = Kr ⋅ Kφ ⋅ 1 / r 0 COURBURE
1 / r 0 = εyd /(0.45d )
DU FLUAGE
εyd = fyd / Es
§ 5.8.8.3 EC2
ENPC – Module BAEP1 – Séance 5 37
Méthode basée sur une courbure nominale
Cette méthode convient avant tout pour les éléments isolés soumis à un effort
normal constant, et de longueur efficace donnée l 0. La méthode donne un
moment nominal du second ordre basé sur une déformation, celle-ci étant basée à
son tour sur la longueur efficace et sur une courbure maximale estimée.
Une fois déterminées les sollicitations agissant sur la section droite et tenant
compte des effets du second ordre (NEd, MEd) il reste à justifier la résistance de
cette section, par exemple en utilisant un diagramme d’interaction.
Le calcul d’un poteau est ensuite à faire en situation de feu : calcul à chaud selon
la norme NF EN 1992-1-2 : Règles générales – Calcul du comportement au feu.