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DER ISLAM
ZEITSCHRIFT FUR GESCHICHTE UND
KULTUR DES ISLAMISCHEN ORIENTS
HERAUSGEBER
Benjamin Jokisch
www.degruytencomAslam
AUTHOR’S COPY | AUTORENEXEMPLAR
44 Virginie Prevost
V i r g i n i e P r e vo s t
Bruxelles
Abstract
This article aims to establish the biography of Abd al-Rahman ibn Rustum
(presumably d. in 168/784–785) who founded the Ibadi Rustumid dynasty. Abd al-
Rahman grew up in al-Qayrawan, then he learned in Basra with the Ibadi scholar
Abu Ubayda Muslim ibn Abi Karima al-Tamimi. Afterwards he came back to the
Maghrib in a group of «bearers of learning». In 140/757–758, he declined the Ima-
mate offered to him in favour of Abu l-Äattab al-Maafiri. The latter took al-Qayra-
wan and proclaimed Abd al-Rahman governor of the city. After the Abbasid recon-
quest and Abu l-Äattab’s death in 144/761–762, Abd al-Rahman founded Tahart.
He was proclaimed Imam in 160/776–777 or 162/778–779. Under his reign, the Ibadi
capital developed considerably.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 45
Selon le récit rapporté par les historiens ibadites1, Abd al-Rahman naît
en Irak. Son père, Rustum, savait que sa descendance gouvernerait le
Maghreb2. Il quitte l’Irak avec son fils et sa femme pour rejoindre le Magh-
reb, mais il décède lorsqu’il arrive à La Mecque ou dans ses environs. Abd
al-Rahman et sa mère rencontrent à La Mecque des pèlerins maghrébins et
la veuve épouse un Kairouanais, avec lequel ils gagnent Kairouan. Abd al-
Rahman grandit dans cette ville. Plus tard3, lorsqu’il est en âge d’exprimer
ses opinions, un ibadite lui conseille d’aller à Basra trouver Abu Ubayda
Muslim ibn Abi Karima al-Tamimi4. Les historiens précisent que c’est
c’est-à-dire «jeune homme, adolescent». Abu Ubayda Muslim ibn Abi Karima al-
Tamimi est l’élève et le successeur du savant ibadite G ˘ abir ibn Zayd. Emprisonné
par al-Haqqaq, il est libéré à la mort du gouverneur d’Irak en 714 et prend la tête
de la communauté ibadite de Basra. Il fait de cette ville un centre de propagande
ibadite: elle accueille de nombreux étudiants venus des quatre coins de l’Empire,
qui y sont formés et organisés en équipes de missionnaires, les hamalat al-ilm. Voir
Tadeusz Lewicki, «Ibadiyya», EI2, III (1968), 671–672.
46 Virginie Prevost
Selon les sources ibadites9, Abu l-Äattab est élu imam au début de l’an-
née 140/757–758 et s’empare rapidement de Tripoli10. Plus tard, indigné
Basra.
8) Al-Šammaäi n’évoque pas la proposition faite à Abd al-Rahman. Pour Awad
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 47
par ce qu’on lui rapporte de la conduite des Berbères Warfağğuma qui ont
pris Kairouan, il décide de leur reprendre la ville. Il gagne alors Kairouan,
suivi par Abd al-Rahman ibn Rustum et par de nombreux ibadites, alors
que sévit une grande famine; Dieu les secourt en leur envoyant des saute-
relles qui les suivent dans leur périple. Abu l-Äattab fait massacrer les
Warfağğuma en safar 141/juin-juillet 75811. Après avoir pris Kairouan, il y
nomme Abd al-Rahman comme gouverneur12. Al-Šammaäi ajoute que
Abd al-Rahman désigne des amil pour les villes de l’Ifriqiya et les régions
voisines13. Les autres sources ibadites affirment que lorsqu’Abu l-Äattab
rentre à Tripoli, il octroie également à Abd al-Rahman le gouvernement
des villes qui entourent Kairouan14. La prise de Kairouan permet en effet
237, Abu l-Äattab avait confié à Abd al-Rahman le poste de cadi de Tripoli. Même
affirmation chez Moncef Gouja, Aux origines de la pensée arabe (Gémenos, 2003),
39. Ceci se fonde sans doute sur Ibn al-Sagir, Aäbar al-a’imma l-rustumiyyin, éd.
Muhammad Nasir et Ibrahim Bahhaz (Beyrouth: Dar al-garb al-islami, 1986), 30,
qui rapporte que l’assemblée de notables de Tahart qui choisit Abd al-Rahman
pour imam rappela qu’Abu l-Äattab l’avait agréé comme juge et comme adminis-
trateur. Al-Nuwayri, Conquête de l’Afrique septentrionale par les musulmans, trad.
William Mac Guckin de Slane en appendice au vol. I de l’Histoire des Berbères (Pa-
ris: Paul Geuthner, 1925), 373, dit qu’Abu l-Äattab confie le commandement de
Kairouan au «cadi» Abd al-Rahman. Hady Roger Idris, «L’Occident musulman à
l’avènement des Abbasides d’après le chroniqueur ziride al-Raqiq», Revue des Étu-
des Islamiques XXXIX (1971), p. 229 et p. 276, estime toutefois que le manuscrit
d’al-Nuwayri comporte une erreur, Abd al-Rahman ibn Rustum al-qadi devant être
lu Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi.
11) C’est al-Šammaäi, II, 252, qui précise le mois.
12) Idem chez Ibn al-A©ir, Al-Kamil fi l-ta’riä, éd. Carl Johan Tornberg (Bey-
routh: Dar Sadir, 1982), V, 317; Ibn Iüari, Al-Bayan al-mugrib fi aäbar al-Andalus
wa-l-Magrib, éd. Georges Séraphin Colin et Évariste Lévi-Provençal (Beyrouth:
Al-dar al-arabiyya li-l-kitab, 1983), I, 71; al-Nuwayri, 373; Ibn Äaldun, Kitab al-
Ibar (Beyrouth: Dar al-kutub al-ilmiyya, 1992), VI, 131, 135 et 143; Histoire des
Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale, trad. William
Mac Guckin de Slane (Paris: Paul Geuthner, 1999), I, 220, 228 et 242; Histoire
de l’Afrique sous la dynastie des Aghlabites (184/800–297/909) par Ibn Khaldoun,
éd. trad. Adolphe Noël des Vergers (Amsterdam: APA – Oriental Press, 1981),
20/54–55.
13) Al-Šammaäi, II, 253. Pour Ibn Sallam, Kitab Ibn Sallam: Eine Ibaditisch-
Maghribinische Geschichte des Islams aus dem 3./9. Jahrhundert, éd. Werner
Schwartz et Salim Ibn Ya’qub (Wiesbaden: Franz Steiner Verlag, 1986), 127, Abd
al-Rahman gouverne Kairouan dès 140/757–758, ce qui est fautif.
14) Abu Zakariyya’ ajoute que Abd al-Rahman confie le commandement des
Kutama à l’un d’entre eux nommé Uqayba. Ce passage manque dans notre édition
48 Virginie Prevost
mais figure bien dans l’autre édition: Kitab Siyar al-a’imma wa-aäbarihim, al-
maruf bi-tariä Abi Zakariyya’, éd. Ismail al-A rabi (Alger: Al-Maktaba l-wata-
niyya, 1979), 41. Chez al-Darğini, I, 31, on lit que Abd al-Rahman confie son secré-
tariat à un certain Abd Allah ibn Uqayb et que les gens vivent en paix.
15) Al-Nuwayri, 374–375, explique que c’est lorsqu’il parvient à Surt qu’Abu
l-Äattab envoie chercher à Kairouan le corps de troupes dirigé par Abd al-Rahman.
Il se trouve ainsi à la tête d’une force immense, mais les rivalités entre les tribus le
privent d’une partie de ses partisans.
16) Ce mois est mentionné par Ibn Sallam, 126. Pour al-Bakri, Kitab al-Mugrib
Quraši, comme al-Raqiq). Al-Raqiq, Ta’riä Ifriqiya wa-l-Magrib, éd. Abd Allah
al-Zaydan et Izz al-Din Musa (Beyrouth: Dar al-garb al-islami, 1990), 104 et al-
Nuwayri, 373, ajoutent que Umar/Amr ibn U©man al-Qurayši était le gouverneur
de Tripoli à l’époque où Abu l-Äattab avait pris la ville.
18) Abu Zakariyya’, 75–76; al-Darğini, I, 35; al-Šammaäi, II, 257.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 49
19) Le gouverneur d’Ifriqiya Abd al-Rahman ibn Habib est assassiné par ses
deux frères en 137/754. Il était alors au pouvoir depuis une dizaine d’années et avait
affronté les ibadites à plusieurs reprises. Sur sa wilaya, voir Virginie Prevost,
L’aventure ibadite dans le Sud tunisien (VIIIe-XIIIe siècle). Effervescence d’une ré-
gion méconnue (Helsinki, 2008), 59–61. Pour Gérard Dangel, L’imamat ibadite de
Tahert (761–909). Contribution à l’histoire de l’Afrique du Nord durant le Haut
Moyen Âge (Université de Strasbourg, Thèse de doctorat de troisième cycle, 1977),
36, il s’agirait du fils de l’ancien gouverneur d’Ifriqiya. Il fait sans doute allusion au
fils de Habib; ce dernier a succédé à son père, Abd al-Rahman ibn Habib, après son
assassinat. Habib est mort au combat trois ans plus tard: voir Prevost, L’aventure
ibadite dans le Sud tunisien, 61–62. Nous ne savons manifestement rien d’un éven-
tuel fils de Habib.
20) Sur ce périple, Abu Zakariyya’, 76–77; al-Darğini, I, 35–36; al-Šammaäi, II,
257 et 264.
21) Al-Darğini, I, 35, qui ajoute que c’est après la perte du cheval que les forces
de Abd al-Rahman faiblissent. Sur les différents sens du toponyme Qastiliya qui
désigne tantôt le Djérid, tantôt la ville de Tozeur, voir Prevost, L’aventure ibadite
dans le Sud tunisien, 305–306.
22) Pour al-Šammaäi, II, 257, «sa marche faiblit/il chancelle dans sa marche et la
50 Virginie Prevost
L’épisode du siège de Sufağağ est totalement ignoré par les sources sun-
nites qui laissent entendre que Abd al-Rahman se rend directement de
Kairouan au Maghreb central, où il fonde Tahart25. Selon Ibn Äaldun, il
quitte Kairouan avec ses gens et son fils, et rejoint les Berbères ibadites du
Maghreb central. Il s’installe alors chez les Lamaya auxquels il est lié par
une ancienne alliance26. On a plusieurs fois tenté de localiser Sufağağ27,
soit dans la région de Tahart, soit dans celle du Djérid, proche de Kai-
rouan. Ainsi, Tadeusz Lewicki avance que ce camp fortifié aurait été
23) L’édition d’al-Darğini, I, 35, donne fa-lamma wasalu hawla wad, Ağağ wa-
huwa ğabal mani et wadi Ağağ (p. 36), tout en confirmant qu’ils se fortifient dans
une montagne. Suf désignant une rivière en berbère, al-Darğini a manifestement
traduit par l’arabe wad, wadi (oued) le toponyme berbère utilisé par Abu Zaka-
riyya’. Al-Šammaäi, II, 257, parle de Sufağağ bi-l-Magrib. L’éd. d’Abu Zakariyya’,
76–77, donne Suf Ağağ en deux mots.
24) Al-Šammaäi, II, 257, offre une version différente du siège de «l’ennemi de
Dieu» Muhammad ibn al-Aša©: selon lui, ceux qui se trouvent dans la montagne
sont pris d’indigestion et de nombreux partisans de Abd al-Rahman meurent. Mu-
hammad ibn al-Aša© rentre alors à Kairouan, contrôle la ville et veille à tuer tous
les ibadites.
25) Al-Bakri, éd. 68/trad. 140; Ibn Iüari, I, 72; al-Nuwayri, 375; Ibn Äaldun,
trad. I, 220, Abd al-Rahman fuit directement vers Tahart et rallie des ibadites des
tribus Lamaya, Lawata et Nafzawa. Selon Ibrahim Bahhaz, Al-dawla l-rustumiyya
(160–296/777–909). Dirasa fi-l-awda’ al-iqtisadiyya wa-l-hayat al-fikriyya (Guer-
rara: 1993), 82, Abd al-Rahman cherche à rejoindre une région du Maghreb central
peuplée de Lamaya et cette région correspond au ğabal Sufağağ. Brahim Zerouki,
L’imamat de Tahart. Premier État musulman du Maghreb (144–296 de l’hégire)
(Paris: 1987), 90, affirme que les Lamaya étaient particulièrement nombreux dans
les environs de Tahart et la plaine du Sersou.
27) Émile Masqueray, Chronique d’Abou Zakaria (Alger: 1878), 41, note 1, s’in-
terroge sur ce toponyme, qui est pour lui un jeu de mots berbère. Suf al-Ğağ pour-
rait selon lui être traduit par «la rivière des piquets», les piquets faisant peut-être al-
lusion à un lieu difficile d’accès, inexpugnable.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 51
28) Tadeusz Lewicki, «The Ibádites in Arabia and Africa», Cahiers d’Histoire
Mondiale XIII (1971), 90. De même, pour H.T. Norris, The Berbers in Arabic Lit-
terature (Londres – New York – Beyrouth: 1982), 79, Abd al-Rahman établit son
premier camp fortifié à Sufağğağ (sic) près de Tahart, au sud des montagnes de
l’Ouarsenis. Muğam alam al-ibadiyya min al-qarn al-awwal al-hiğri ila l-asr al-
hadir, qism al-Magrib al-islami (Beyrouth: 1999–2000), II, 247, considère aussi que
Sufağğağ (sic) se trouve dans la région de Tahart. Äulayfat, Naš’at al-haraka l-iba-
diyya, 166, situe Sufağağ au sud de Tahart.
29) Ulrich Rebstock, Die Ibaditen im Magrib (2./8. – 4./10. Jh.) Die Geschichte
conseils religieux (halqa) qui dirigent les cités ibadites à partir du début du XIe siè-
cle.
52 Virginie Prevost
personnes qui étudient dans ces grottes33. Elles semblent avoir été un lieu
de culte berbère antique34. Toutefois, si les termes sont proches, il est très
peu probable que Abd al-Rahman se soit rendu à Ouargla, alors que
de nombreuses routes beaucoup plus directes mènent du Djérid au Magh-
reb central35. En tout cas, même sans pouvoir déterminer où se trouvait
réellement le camp de Abd al-Rahman, il apparaît qu’il n’y a pas eu de mi-
gration immédiate et organisée vers la région de Tahart, mais plutôt un re-
cul progressif face à la résistance du pouvoir abbaside et une migration
échelonnée des ibadites de la Tripolitaine et peut-être du Djérid vers le
Maghreb central, avant même la fondation de la future capitale rustumide.
La fondation de Tahart
existe dans les environs de Ouargla un site réputé imprenable connu sous le nom de
«Gara Krima» qui fut le théâtre d’un siège mené par les troupes de Ubayd Allah al-
Mahdi. Les ibadites, réfugiés sur les hauteurs de Gara Krima mais dépourvus d’eau,
parvinrent grâce à un stratagème à décourager les troupes chiites qui abandonnè-
rent le siège. Voir Virginie Prevost, «Une version ibadite de la ruine du miroir
d’Alexandrie», Annales islamologiques 39 (2005), 228.
36) Ibn Äaldun, éd. VI, 132 et 144/trad. I, 220 et 243. Si Ibn Iüari, I, 196, situe
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 53
choisir un endroit où construire une ville qui soit pour eux un refuge et une
place forte, et ils désignent Tahart. Ils se mettent d’accord avec les habi-
tants de l’ancienne ville (Tahart al-qadima) sur ce qu’ils prendront dans
leurs récoltes. Ils crient aux animaux féroces qui peuplent la région de s’en
aller car ils veulent y habiter, et leur donnent un délai de trois jours. Ils
voient alors une bête sauvage partir en emportant ses jeunes dans sa
gueule, ce qui les conforte dans leur choix de fonder la ville à cet endroit.
Ils font brûler les arbres et usent d’un stratagème pour que les sangliers les
déracinent. Ensuite ils choisissent un endroit qu’ils défrichent pour y faire
leurs prières. Lorsqu’ils veulent construire une grande mosquée, ils choi-
sissent quatre places et tirent au sort pour savoir où ils l’érigeront; le sort
désigne le premier endroit où ils ont fait la prière et c’est là qu’ils construi-
sent la grande mosquée. Puis ils bâtissent des maisons et des châteaux.
Le récit de la fondation de la capitale ibadite, sur le site actuel de Tag-
dempt38, présente tant de points communs avec celui de la fondation de
Kairouan que cela laisse penser que les historiens ibadites ont été influen-
cés par ce dernier39. Contrairement à ce que laissent entendre les ibadites,
la région de Tahart était très civilisée; Tahart al-qadima, l’actuelle Tiaret,
existait manifestement déjà à l’époque romaine. Le choix de l’emplace-
ment de la nouvelle capitale est motivé par plusieurs raisons mûrement
réfléchies, notamment la certitude d’y trouver l’appui de nombreux ibadi-
tes, la présence d’une eau abondante qui va permettre un rapide dévelop-
pement agricole, et la sécurité, puisque l’Aurès constitue désormais un obs-
tacle important entre les ibadites et les gouverneurs d’Ifriqiya40.
North Africa and Spain, éd. Charles C. Torrey (New Haven: 1922), 196; Ibn Iüari,
I, 20; Ibn al-A©ir, III, 465–466; al-Nuwayri, 327–329. Sur le rapport entre le récit
de fondation de Tahart et celui d’autres métropoles comme Fès ou Kairouan, voir
Cyrille Aillet, «Tahart et les origines de l’imamat rustumide: matrice orientale et
ancrage local», à paraître dans Annales islamologiques 44 (2010). Chaleureux remer-
ciements à l’auteur qui m’a fait parvenir son article avant sa parution.
40) Sur la fondation de Tahart, voir les remarques de Chikh Bekri, Le
54 Virginie Prevost
41) Ibn Sallam, 128; al-Darğini, I, 36; al-Šammaäi, II, 259. Selon Abu Zaka-
difa’ qui ont été confiés à Abu Hatim; al-Šammaäi, II, 263, dit qu’il est imam al-
difa.
43) Abu Zakariyya’, 78; al-Darğini, I, 36–37. Al-Šammaäi, II, 263, dit qu’il
envoyait à Abd al-Rahman la part de la zakat dont il n’avait pas besoin. Seul Abu
Zakariyya’ précise à «l’imam» Abd al-Rahman.
44) Ibn al-A©ir, V, 598–599; Ibn Iüari, I, 75; al-Nuwayri, 380; Ibn Äaldun, Agh-
labites, éd. 24/trad. 63. Pour Ibn Äaldun, éd. VI, 132/trad. I, 221, Abd al-Rahman
ne dirige que 6 000 ibadites.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 55
part pour Tahart45. Abu Hatim meurt dans le qabal Nafusa l’année sui-
vante, vaincu par la forte armée abbaside conduite par Yazid ibn Hatim.
Al-Raqiq précise la date de sa mort, le 27 rabi I 155/7 mars 772, et ajoute
que 30 000 ibadites périssent avec lui46. Suite à cette importante défaite, de
nombreux ibadites ifriqiyens migrent vers l’ouest pour gagner Tahart47.
L’imamat
45) Al-Raqiq, 105; Ibn Iüari, I, 76; al-Nuwayri, 381; Ibn Äaldun, éd. VI,
132/trad. I, 222. Ibn Äaldun, Aghlabites, éd. 24/trad. 63 et Ibn al-A©ir, V, 599, ajou-
tent que ça affaiblit les ibadites assiégeant Tubna. Al-Raqiq parle de 300 morts
dans les troupes de Abd al-Rahman, Ibn Iüari évoque 3 000 morts.
46) Al-Raqiq, 124.
47) Tadeusz Lewicki, «La répartition géographique des groupements ibadi-
tes dans l’Afrique du Nord au moyen âge», Rocznik Orientalistyczny XXI (1957),
309.
48) Abu Zakariyya’, 50 et 85; al-Darğini, I, 40–41; al-Šammaäi, II, 264. Il y a
donc eu une vacance du pouvoir entre la mort d’Abu Hatim et la nomination de Abd
al-Rahman, qui s’expliquerait par le fait qu’il n’y a pas eu de révoltes ibadites pen-
dant cette période et qu’il n’y a donc pas eu besoin de nommer un nouvel imam de
défense. Entre-temps, Tahart s’est développée et sa population a augmenté, met-
tant ainsi en place les conditions favorables à la proclamation du zuhur. Selon
Chaouech, «La réaction kharidjite», 239, il est possible que Abd al-Rahman ait été
désigné imam en deux fois, d’abord comme imam al-difa après la mort d’Abu l-Äat-
tab et la seconde fois comme imam al-zuhur. Abdelkader El Ghali, Les États kha-
ridjites au Maghreb (IIe–IVe/VIIIe–Xe s.) (Tunis: 2003), 136, estime également que
toute la période comprise entre la mort d’Abu l-Äattab et la proclamation de
l’imam al-zuhur doit être considérée comme imamat al-difa. Pour Äulayfat,
Naš’at al-haraka l-ibadiyya, 165–166, c’est en 161/777–778 que la ville de Tahart est
complètement terminée; les ibadites décident donc l’année suivante de proclamer
un imam.
56 Virginie Prevost
49) Al-Šammaäi, II, 265, précise «s’il s’écarte de la voie de la justice». Ibn al-
Sagir, 29–30, remarque que l’investiture de l’imam est facilitée par le fait qu’il
n’avait pas de tribu qui le rende illustre ni de clan qui le protège.
50) Abu Zakariyya’, 87; al-Darğini, I, 42; al-Šammaäi, II, 265–266. Récit iden-
266.
54) Ibn al-Sagir, 36–37. Pour al-Šammaäi, II, 286, lorsque Tahart devient célè-
bre pour sa justice sous le règne du premier imam, de nombreux riches et commer-
çants originaires d’Égypte, d’Ifriqiya et du Maghreb viennent s’y installer et la ri-
chesse s’y développe.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 57
l’imam les refuse et les renvoie en Orient où les gens en ont davantage be-
soin, car à Tahart, la population s’est enrichie et est devenue puissante.
Les émissaires retournent chez eux et les ibadites orientaux reconnaissent
l’imamat de Abd al-Rahman55. Ensuite Tahart devient un refuge et une ci-
tadelle pour les musulmans, et est nommée al-muaskar al-mubarak56.
Plusieurs éléments supplémentaires nous sont parvenus sur la vie du
premier imam rustumide: il a une fille, Arwa, qui épouse le fils de l’imam
sufrite de Siğilmasa, scellant ainsi l’alliance des Banu Midrar avec les Banu
Rustum de Tahart57. La mère de son fils Abd al-Wahhab est une Berbère
de la tribu de Banu Ifran58. Il est manifestement l’auteur de deux ouvra-
ges, d’une part un Tafsir al-Qur’an59 qui serait le plus ancien commentaire
coranique de la tradition ibadite60, d’autre part un livre rassemblant ses
äutba, mentionné par Abu Yaqub Yusuf al-Warğalani61. Il faut noter tou-
tefois qu’Ibn al-Sagir, sans doute à tort, affirme qu’il n’a laissé aucun livre
dont il soit l’auteur62. Abd al-Rahman est également un important trans-
metteur de traditions ibadites puisqu’il a enseigné la parole d’Abu
Ubayda Muslim ibn Abi Karima al-Tamimi à de nombreux élèves, dont
son fils Abd al-Wahhab qui lui succédera. Il reste surtout l’artisan de la
puissance de Tahart qui s’impose pendant son règne comme l’une des prin-
cipales métropoles du Maghreb63.
55) Abu Zakariyya’, 88; al-Darğini, I, 45; al-Šammaäi, II, 266–267, qui dit que
tous les ibadites reconnaissent son imamat. Ibn al-Sagir, 37–40, note que les Orien-
taux sont séduits par son imamat et considèrent que c’est une obligation pour eux
de le reconnaître.
56) Abu Zakariyya’, 88 (qui dit aussi al-askar); al-Darğini, I, 45.
57) Al-Bakri, éd. 150/trad. 287; Ibn Äaldun, éd. VI, 155/trad. I, 262.
58) Abu Zakariyya’, 90; al-Darğini, I, 47; al-Šammaäi, II, 273.
59) Al-Darğini, II, 471; al-Šammaäi, III, 635.
60) Cet ouvrage aujourd’hui disparu est mentionné au XIVe siècle par al-Bar-
avenir. Leçon d’ouverture faite à l’École de droit d’Alger (Alger: 1886), 18, évoque ce
foyer politique et religieux opposé à Kairouan, «Genève en face de Rome». Al-Bakri,
éd. 66–69/trad. 138–141, donne une longue description de Tahart, reprise par al-
Darğini, I, 42–44. On trouvera les références complètes des descriptions de Tahart
par les géographes arabes dans Jacques Thiry, Le Sahara libyen dans l’Afrique du
Nord médiévale (Louvain: 1995), 162, note 6. Voir aussi, sur les fouilles du site, Geor-
58 Virginie Prevost
(1995), 658; Muğam alam al-ibadiyya, II, 248; Salim Ibn Yaqub, Ta#riä ğazirat
Ğarba (Tunis: 1986), 63; Bahhaz, Al-dawla l-rustumiyya, 93; Mahmud Ismail,
Al-äawariğ fi l-Magrib al-islami. Libya – Tunis – al-Ğaza’ir – al-Magrib – Murita-
niya (Beyrouth: 1976), 288, note 317. Selon Rebstock, Die Ibaditen im Magrib,
162, Muhammad Ali Dabbuz certifie que Abd al-Rahman a détenu le pouvoir pen-
dant 27 ans, onze ans comme cadi et seize ans comme imam, avant que de mourir en
171/787–788, âgé de près de quatre-vingts ans.
70) Il n’aurait donc régné que deux ou quatre ans, ce qui paraît peu probable.
C’est pourtant la date qu’adopte Muhammad Atfiyyaš dans sa Risala šafiya. Reb-
stock, Die Ibaditen im Magrib, 162; Ismail, Al-äawariğ fi l-Magrib al-islami, 288,
note 317.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 59
avant 104/722–723.
74) Talbi, «La conversion des Berbères», 30–31. Selon Amr Khalifa Ennami,
Studies in Ibadhism, (Rééd. Open Mind: 2007) 64–65, Salama ibn Said semble avoir
eu pour objectif lors de son séjour à Kairouan de recruter des personnalités locales
aptes à suivre la formation dispensée à Basra, dans le but de pouvoir proclamer en-
suite un imamat à leur retour en Ifriqiya. Äulayfat, Naš’at al-haraka l-ibadiyya,
136, estime aussi que l’un des buts de Salama était d’inciter des chefs berbères à par-
tir pour Basra. Elizabeth Savage, A Gateway to Hell, a Gateway to Paradise, the
North African Response to the Arab Conquest (Princeton, 1997), pp. 43–42, considère
que Salama ibn Said et Ikrima sont des personnages semi-légendaires. Cela
s’explique certainement par le fait qu’al-Darğini, I, 11, raconte qu’ils sont arrivés
d’Orient sur le même chameau, sans doute pour mettre en évidence la bonne entente
entre ces deux missionnaires.
75) La date est reprise par Bahhaz, Al-dawla l-rustumiyya, 76.
60 Virginie Prevost
peut donc estimer qu’il est né vers 110/729–730, si l’on considère qu’il avait
trente ans à son retour au Maghreb76. Quant au problème causé par la date
de la mort de Ikrima, nous pensons que, s’il est certain que Salama ibn
Said se trouvait à Kairouan avant 105/723–724, il est possible qu’il y soit
demeuré bien après cette date et qu’il ait pu convertir Abd al-Rahman bien
plus tard. Il faut noter également que les sources ibadites présentent de
nombreuses confusions chronologiques et qu’elles ont pu vouloir de bonne
foi établir un lien entre la vocation du futur imam rustumide et le plus an-
cien missionnaire ibadite connu à Kairouan.
76)
Pour Muğam alam al-ibadiyya, II, 246–247, il serait né dans la première dé-
cennie du IIe siècle de l’hégire (100–110/c. 718–729) et gagne Basra en 135/752–753.
Pour Chaouech, «La réaction kharidjite», 237, d’après Mahmud Ismail, Abd al-
Rahman apparaît au Maghreb probablement à la fin du Ier siècle de l’hégire, soit
avant 718.
77) Zerouki, L’imamat de Tahart, 151.
78) Idem, 21.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 61
tum ibn Barham ibn Kasra (Chosroès le roi perse). Al-Šammaäi, II, 245, 263 et 272
donne successivement Rustum ibn Bahram ibn Sabur ibn Kasra, Rustum ibn Bah-
ram ibn Sam ibn Kasra et enfin Rustum ibn Bahram ibn Dusar ibn Sabur ibn Ba-
bakan ibn Sabur üi l-Aktaf.
83) Bahram était selon lui fils de Üu Šarar fils de Sabur fils de Babakan fils de
Sabur üi l-Aktaf roi de Perse. Al-Bakri, éd. 67/trad. 139. Zerouki, L’imamat de Ta-
hart, 21–22, se fondant sur le même extrait, rappelle qu’un autre Abd al-Rahman
est signalé par al-Bakri qui évoque Maymun ibn Abd al-Rahman ibn Abd al-Wah-
hab ibn Rustum. Ce personnage pourrait être selon lui le fondateur de Tahart, si ce
n’est que toutes les sources affirment que Abd al-Rahman est le fils de Rustum.
Croyant dur comme fer à cette descendance directe, Zerouki considère qu’al-Bakri
a fait une omission. Ibn Iüari, I, 196, évoque quant à lui Abd al-Rahman ibn Rus-
tum ibn Bahram, qui était un mawla de U©man ibn Affan.
84) Ibn Äaldun, trad. I, 242, note 1. Bekri, Le royaume rostémide, 65, estime
aussi que Abd al-Rahman qui participe à la conquête de l’Ifriqiya était le petit-fils
du général de la bataille d’al-Qadisiyya et l’arrière-grand-père de l’imam de Tahart.
62 Virginie Prevost
cet article85. Il est bien évident que si l’on admet que Abd al-Rahman avait
pour ancêtres un acteur de la conquête de l’Ifriqiya et un chef persan de la
bataille d’al-Qadisiyya, plusieurs générations le séparaient de ces deux
personnages.
3° Zerouki se base sur al-Yaqubi, qui dit que Abd al-Rahman ibn
Rustum gouvernait l’Ifriqiya, que ses descendants allèrent à Tahart et
devinrent ibadites. Il déduit de cet extrait – qui est effectivement intri-
guant – qu’il y avait deux personnes différentes portant le même nom,
l’une (Abd al-Rahman I) qui a gouverné l’Ifriqiya, l’autre (Abd al-Rah-
man II) qui a émigré de Kairouan et fondé Tahart86. Ce raisonnement per-
met d’expliquer selon lui d’autres problèmes, et notamment le fait qu’Ibn
al-Sagir dise que Abd al-Wahhab est né «pendant le règne de Abd al-Rah-
man»87. Il faut toutefois remarquer que l’expression fi ayyamihi («à son
époque», «pendant sa vie») – que Zerouki interprète comme désignant
le règne de l’imam – ne recouvre pas à notre avis de véritable sens dans
ce contexte précis. Zerouki conclut de ce passage que ce n’est pas Abd
al-Wahhab, qui n’était pas encore né à l’époque de la fuite vers Tahart,
qui a transporté Abd al-Rahman I, mais Abd al-Rahman II qui a trans-
porté Abd al-Rahman I. Cependant, les historiens ibadites disent explici-
tement que Abd al-Rahman était accompagné par son fils Abd al-Wah-
hab88. La solution trouvée par Zerouki permet également d’expliquer
selon lui que l’imam Abd al-Wahhab ait dû combattre Äalaf «le fils d’Abu
l-Äattab» alors que lui-même était le petit-fils de Abd al-Rahman I (qui
devait avoir un âge proche de celui d’Abu l-Äattab puisqu’ils avaient étu-
dié ensemble)89. Zerouki fait ici une grosse confusion: le dissident Äalaf
n’était pas comme il le prétend le fils d’Abu l-Äattab al-Maafiri mais bien
son petit-fils. La branche al-äalafiyya est fondée en Tripolitaine au début
du IXe siècle par Äalaf ibn al-Samh, le petit-fils d’Abu l-Äattab al-
Maafiri. Al-Samh, le père de Äalaf, est le gouverneur de Tripolitaine pour
l’imam rustumide Abd al-Wahhab et à sa mort, de nombreux ibadites de la
région décident de nommer Äalaf à sa place. Abd al-Wahhab refuse de
confirmer cette nomination et il s’ensuit un schisme purement politique,
auquel adhère presque toute la Tripolitaine ibadite. L’armée de Äalaf est
85)Pour une discussion plus poussée sur les origines de Abd al-Rahman, voir
Aillet, «Tahart et les origines de l’imamat rustumide».
86) Zerouki, L’imamat de Tahart, 22, d’après al-Yaqubi, Kitab al-Buldan, éd.
Abd
Abd al-Rahman ibn Rustum al-Farisi 63
battue en 836 par l’armée rustumide sous le règne d’Aflah et son parti perd
alors de son prestige90. En réalité, dans ce cas précis, les sources confirment
la chronologie habituellement retenue: on discerne bien une première
génération (Abd al-Rahman et Abu l-Äattab), une seconde génération
(leurs fils Abd al-Wahhab et al-Samh), et une troisième génération qui voit
l’affrontement des petits-fils Aflah et Äalaf.
Enfin, Zerouki considère que son hypothèse permet d’expliquer pour-
quoi al-Bakri dit que Abd al-Rahman a été élu avant la fondation de
Tahart en 144/761–762: al-Bakri évoquerait Abd al-Rahman I, Abd al-
Rahman II ayant été élu vers 161/777–77891. En fait, le texte d’al-Bakri
dit simplement que les ibadites se rassemblèrent autour de Abd al-
Rahman après qu’il eut fui Kairouan et qu’ils le mirent à leur tête (ittafaqu
ala taqdimihi). Il n’est pas question de sa nomination comme imam.
Zerouki reconnaît ignorer le titre que portait Abd al-Rahman I à cette
époque92.
Conclusion
Si l’on considère, comme nous l’avons proposé, que Abd al-Rahman est
né vers 110/729–730, il est âgé d’environ 58 ans à sa mort en 168/784–785,
ce qui est tout à fait plausible. Cette hypothèse convient aussi pour son
fils Abd al-Wahhab, dont on retient généralement qu’il est mort en
90) Sur le schisme äalafite, voir Virginie Prevost, «La deuxième scission au
sein des ibadites. Les descendants de l’imam Abu l-Äattab al-Maafiri et le schisme
äalafite», à paraître dans Mohamed Meouak (éd.), Biografías maghrebíes. Indenti-
dades y grupos religiosos, sociales y políticos en el Maghreb medieval (Madrid: 2011).
91) Zerouki, L’imamat de Tahart, 21–22, d’après al-Bakri, éd. 68/140.
92) Bien que Zerouki considère que la fondation de Tahart a eu lieu en
64 Virginie Prevost
208/823–82493: on sait qu’il a porté son père lorsqu’ils ont fui Kairouan en
144/761–762 et on peut raisonnablement estimer qu’il avait quinze ans à
cette époque. Il serait donc né vers 130/747–748, alors que son père était
âgé de vingt ans, et serait mort avant ses quatre-vingts ans. La principale
incohérence chronologique qui demeure si l’on place la naissance de Abd
al-Rahman vers 110/729–730, est qu’il n’a pu bénéficier de l’enseignement
de Salama ibn Said comme le prétendent les sources ibadites. Si l’on veut
absolument tenir compte de cet élément pour dater la naissance du futur
imam, on peut considérer qu’il est né vers 90/708–709, ce qui rend toujours
plausible la date de sa mort et cadre plus facilement encore avec la vie de
son fils Abd al-Wahhab; cela s’accorde moins par contre avec ce que les
sources nous disent de sa jeunesse lors de son séjour à Basra. À l’évidence,
nous pouvons écarter la thèse de Brahim Zerouki: il n’y a nul besoin
d’imaginer que deux personnages se sont relayés pour expliquer de préten-
dues incohérences chronologiques. Abd al-Rahman ibn Rustum a certes
eu une vie extrêmement bien remplie; la confrontation des nombreuses
sources, ibadites et sunnites, permet d’en reconstituer assez fidèlement
sans doute les principaux événements.
Voir par exemple Lewicki dans ses articles et dans «Ibadiyya», EI2, III
93)
(1968), 676. Ibn Iüari, I, 197, affirme en se trompant manifestement que Abd
al-Wahhab – qu’il appelle Abd al-Wari© – meurt en 188/803–804, après vingt ans de
règne.