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Avec l’arrêt Epoux Kherouaa, le CE s’est prononcé pour la première fois sur le fond de la
question. Le Conseil d’Etat a tout d’abord admis la recevabilité des conclusions dirigées
contre l’article 13 du règlement intérieur, revenant ainsi sur une ancienne jurisprudence
qui rangeait l’interdiction par les autorités d’un lycée de port de signes d’appartenance
politique au nombre " des mesures d’ordre intérieur ", insusceptibles d’être attaquées devant
le juge administratif (21 octobre 1938, Lote). Cette solution s’inscrit dans l’esprit de l’avis
de 1989 qui, tout en soulignant le rôle régulateur qui incombe dans les lycées et collèges aux
conseils d’administration et aux conseils d’établissement, avait rappelé que les règlements
intérieurs, lorsqu’ils précisent les droits et devoirs des membres de la communauté
scolaire, sont soumis à un contrôle de légalité.
Ayant admis la recevabilité de ces conclusions, le Conseil d’Etat y a fait droit, en constatant
que l’interdiction qu’édictait la disposition attaquée présentait un caractère général et
absolu et ne comportait aucune référence aux troubles ou difficultés que le port de
certains signes aurait pu engendrer au sein de la communauté scolaire. Le règlement adopté
par le conseil d’administration du collège ne trouvait ainsi aucune justification dans l’un
ou l’autre des motifs qui, selon les principes dégagés par l’avis de 1989, aurait pu donner
un fondement légal à une limitation du port du voile. Quant aux décisions individuelles
d’exclusion, elles n’avaient, en l’espèce, d’autre fondement que la méconnaissance de cette
disposition du règlement intérieur ; le Conseil d’Etat les a donc annulées, le conseil de
discipline de l’établissement s’étant fondé sur la seule violation des dispositions du règlement
intérieur et non sur le comportement des intéressées ou sur un trouble apporté à l’ordre ou au
fonctionnement du collège.
Voir aussi :
CE, 20 octobre 1999, Ministre de l’éducation nationale c/ Epoux Ait Ahmad : le CE a reconnu
la légalité de mesures d’exclusion d’élèves qui, lors de l’enseignement d’éducation physique,
avaient refusé de retirer le voile qu’elle portaient.
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CE, Ass., 14 avril 1995, Koen et Consistoire central des israélites de France : les élèves de
l’enseignement public ont le droit d’obtenir des autorisations d’absence pour des motifs
d’ordre religieux, à la condition que ces dispenses d’assiduité soient nécessaires à l’exercice
du culte et ne soient incompatibles ni avec le déroulement normal de la scolarité ni avec le
respect de l’ordre public dans l’établissement.
Voir aussi :
CC, décision du 12 juillet 1979.
CE, 10 décembre 1982, Syndicat intercommunal de l’île de Ré.
Document 5 : CE, 26 avril 1985, Ville de Tarbes c/ association des parents d’élèves
anciens de l’école nationale de musique de Tarbes :
Problème de droit : la mise en œuvre de tarifs différenciés selon les revenus d’une famille est-
elle compatible avec le principe d’égalité devant le SP ?
Solution : le CE rappelle les conditions posées par l’arrêt Denoyez et Chorques : des
différences de situations appréciables ou une nécessité d’intérêt général en rapport avec les
conditions d’exploitation du service.
Les différences de revenus entrent-elles dans une de ces conditions ? Le CE estime que cela
n’est pas le cas. En conséquence, il ne peut y avoir de tarifs différenciés fondés sur les
revenus des familles.
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Document 6 : CE, 5 octobre 1984, Commissaire de la République de l’Ariège :
Problème de droit : l’application d’un tarif différencié fondé sur le lieu de résidence, pour
l’accès à un service public facultatif, porte-t-elle atteinte au principe d’égalité ?
Solution : le CE s’appuie sur 2 conditions (cumulatives) :
Un SPA facultatif + le prix le plus élevé n’excède pas le prix de revient du service.
Il peut y avoir différenciation tarifaire si il y a des différences de situations appréciables ou
nécessité d’intérêt général en rapport avec les conditions d’exploitation du service.
Le CE estime qu’en l’espèce, la qualité de contribuable de la commune constitue une
différence de situation appréciable dans la mesure où il existe une prise en charge partielle du
prix du repas par le budget communal (revirement par rapport l’arrêt Ville de Tarbes).
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personnel. L’inertie ou la carence ne sont pas nécessairement constitutives de fautes. Il
faudrait « une carence systématique constituant une faute de nature à engager la
responsabilité de l’Etat » : la faute doit être caractérisée.
Dans un second temps, le CE admet que la responsabilité peut être engagée sans faute du fait
de l’anormalité et de la spécialité du préjudice subi : appréciation au cas par cas. En l’espèce,
seuls les frais anormalement engagés sont remboursés.