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#NICOLAo DE NOBILI
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N : 4,701
ESSAIS ET RECHERCHES
D E
t
MATHEMATIQUE E T D E
PHYSIQUE.
Nouvelle Édition augmentée d'un troi
·ſiéme volume, & d'un tiers au moins
en chacun des deux premiers.
P R EM I E R V O L U M E.
g$k
, A P A R. I S , ,
Chez JE A N D E N U L L r, ruë ſaint Jacques ,
•"
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EG > à l'Image #
ſaint Pierre.
\ • Ty
|.-SS 42: M D c c x 11 l.
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R I y I L e G E bv TR0 r.
"
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V.
$# A,
caº ; •-'
A v L E C T E U R.
O† trouvera dans ce premier Vo
lume une Analyſe des princi
paux Ouvrages de Phyſique de M.
Deſcartes, beaucoup plus complette
& plus correcte que dans la premie
re Edition. J'y ay ſuivi le ſens qui
m'a paru le† naturel & le moins
recherché, ſans trop m'embarraſſer
ſi en pluſieurs endroits l'on ne pour
roit pas ſauver le ſens de l'Auteur à
force de ſubtilités ; d'autant que je
n'écris que pour ceux qui veulent
s'inſtruire de bonne foy, & nullement
pour ceux qui prennent à tâche de
ſoûtenir leurs Auteurs entout : le ſeul
· amour de la verité, & le ſeul intereſt
du Public étant tout mon motif, ſou
vent je paſſe des articles entiers ſans
y rien remarquer, parce qu'ils ſont
fondés la plûpart ſur des principes
déja refutés. D'ailleurs il y auroit
quelquefois tant de choſes à dire ſur
un ſeul article, que je crois faire
plus de plaiſir au Public de rendre
raiſon du fait comme je le conçois,
A7) L E C 7 E U R.
que de deſcendre dans une analyſe
détaillée qui lui feroit perdre beau
coup de tems , ſans l'inſtruire que
tres-peu. Je ne me ſuis cependant
engagé dans ces ſortes de Supplé
mens que le moins que j'ay pû, mon
deſſein n'étant nullement d'établir
ma réputation ſur la ruïne des au
tres. C'eſt-pourquoy de 685 articles
que contiennent les Ouvrages que
j'ay analyſés, & dont il y en a 356
ſur leſquels j'ay fait des remarques,
on ne trouvera gueres des Supplé
mens que ſur 139, & beaucoup plus
frequemment dans la ſeconde Par
tie, que dans la premiere.Au reſte,
je ne les propoſe encore que com
me des conjectures, qui m'ont paru
conformes aux regles des Mechani
ques, & aux experiences les plus
conſtantes. On les trouvera tous
marqués d'une étoile dans la Table
des articles analyſés que j'ay mis à
la tête de ce Volume. On a laiſſé
les extraits des Journaux avec quel- .
ques pieces nouvelles pour le diver
ſifier davantage, & le rendre plus
complet. -
LA Z) L E C 7"E Ö R.
lPar ce moyen les deux derniers Vo
lumes ne contiennent que des pieces
nouvelles, dont prés de 4o ont été
lûës dans les aſſemblées de l'Aca
demie. On trouve entr'autres choſes
à la fin du ſecond un Commentaire
& Supplément aux Elemens de Me
chanique & de Phyſique, que je fis
imprimer à Paris en 1699 chez Flo
rentin de Laune ruë S. Jacques à
l'Empereur, pour la facilité de ceux
qui voudront s'avancer dans cette
Science, & qu'on pourra incorporer
dans une ſeconde Edition de ces Ele
mens. On trouve la même choſe
dans ces deux derniers Volumes à
l'égard de pluſieurs Auteurs cele
bres, comme d'Archimedes, de Bo
relli, de Mrs Hugens, Mariotte, &c..
'& outre cela des Eclairciſſemens &
Supplémens pour chaque Volume.
J'ay retranché du ſecond Tome
quelques critiques que la vivacité
de celles de M. Saurin m'avoit arra
chées, & que le ſeul amour de la
paix m'a fait ſupprimer. J'ay auſſi
joint au troiſiéme Tome une Table
des pieces que j'ay données au Pu
· LA ty L E C T E U R.
blic, & queVolumes
les quatre l'on ne trouve
cités cy:point dans
deſſus.
Enfin le Lecteur eſt inſtamment
prié de ne point lire ces trois Volu- .
mes, ſans avoir les Supplémens &
Eclairciſſemens devant les yeux, à
cauſe que cette ſeconde Edition
ayant duré pluſieurs années , ºn *
eu occaſion d'y joindre quantité de
remarques tres-utiles.
ME MoIRE s AJQUTE z
aux deux premiers Volumes.
P R E M I E R. V o L u M F.
I.A#
ANalyſ #
& Suplément ſur la 4ººr
la Methode de
· M. Deſcartes. '
2.Analyſe & Suplémºnt ſur la Diop
trique.
3.Analyſe & Suplément ſur les Mé
theores.
4 Analyſe & Suplément ſur la Mu
lal46f.
-
#
# # #22 #à
#gº#é#ài
E X T R A I T S
DEs JOURNAUx DE LEIPSIK
de l'année 1682.
S U R.
LA PHYSIQUE.
D'un Monſtre ſorti d'une Riviere.
-
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me
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LE
Pr
tte
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-
é de Mathematique. 29
| arrivoit de la Cour de l'Empereur
d'Abiſſinie, où il avoit demeurétrois
ans , lequel n'aſſuroit rien de ces
| merveilles. Mais il en racontoit plu
ſieurs autres , dont on verra quel
que jour le recit. Nous eſperons
donner auſſi quand l'occaſion s'en
preſentera, un extrait de cette Hiſ
toire de Ludolphe. » ]
#-# # # # # # # # # # # # # # # # # # % %
S U R.
LES MATHEMATIQUES.
Principe pour les trois parties d'Opti
que, par M. Leibnits.
[ Planche I. des Extraits Pig. I. ]
L# lumiere va toûjours, ſelon
cet Auteur , d'un point à un au
tre par le chemin le plus aiſé ; &
ce chemin ſe doit meſurer par rap
port aux plans tangents des §.
ces courbes,
C iij
3s Recherches de Phyſique
Ce principe eſt premierement évi
dent par luy-même à l'égard de la
premiere partie d'Optique, puiſ
qu'il ne demande autre choſe, ſinon
que la lumiere aille toûjours en li
gne droite, dans un même milieu.
A l'égard de la ſeconde partie
d'Optique, il eſt aiſé de démontrer
que ſi la lumiere tombant ſur une
ſurface quelconque, fait en ſe ré
· flechiſſant l'angle de ſa reflection,
égal à celuy de ſon incidence, elle
arrivera du point d'où elle eſt par
tie au point de ſon arrivée par le
chemin le plus court, & par conſé
quent le plus facile. Ces chemins
étant pris par rapport aux plans
tangents des ſurfaces courbes. Pto
lemée & pluſieurs autres anciens ſe
ſont ſervis de ce principe pour dé
montrer les loix de la reflection de
la lumiere.
On trouve encore ce même prin
cipe démontré dans les Elements
d'Euclide du P. Dechalles.
Quant à la troiſiéme partie d'Op
tique, l'Auteur prétend que ſi un
è de Mathematique. 3I
rayon de lumiere CE [ Fig. I. J . .
paſſant par exemple au travers de
l'air, vient à rencontrer en E fa * .
ſurface de l'eau A B, au lieu d'al
ler droit en E V , il ſe détournera
en E GT; en ſorte que ſi l'on dé
crit du point E comme centre le
cercle A C B G, & que l'on mene
les ſinus CI , G K d'incidence & de
réfraction pris avec la perpendicu
laire J E K à la ſurface A B , le
premier C I aura toûjours même
rapport au dernier G K, que la fa
cilité de l'air à être penetré par la
lumiere, à celle de l'eau ; & de mê
me pour toutes autres ſortes de mi
lieux. Or la facilité qu'il y a à faire
un chemin eſt d'autant plus grande
que par un autre chemin ; que le
temps quel'on employe à parcourir
celui cy, eſt plus long que le temps
qu'on employe. à parcourir le pre
mier. Si donc, n, repreſente le che
min direct que la lumiere fait dans
l'air, & m celuy qu'elle fait dans
l'eau pendant un temps égal, que
j'appelle t ; on aura le temps qu'elle
32 Recherches de Phyſique
c employe à parcourir G E, par cette
analogie : n | c E |t l' ºf. De
»dyxx-# - EE # , & je
Fégale à zero ; ce qui me donne
b-yn = m y ) 2
I Partie. D.
38 Recherches de Phyſique
Pour ſauver donc cette oppoſition,
il eſt obligé d'établir ce principe.
In caſu luminis (ce ſont les paroles,
du Journal) à reſiſtentiâ medii diffu-,
ſionem impediente, velocitatem pro,
reſiſtentiâ creſcere , & pro majore,
diffundendi ſui facilitate in ſingulis,
partibus langueſeere. C'eſt à dire ,
que ſelon luy, lorſque la lumiere,
rencontre un milieu qui luy fait ob-,
ſtacle, elle accelere ſa vîteſſe à pro-,
portion que l'obſtacle eſt plus grand,
& tout au contraire, lorſqu'elle
trouve trop de facilité à continuer
ſon chemin, ſon mouvement ſe ra-.
lentit, -
#
-
c
-
- + --
- -
-
- -
- -
- -
- º
:) ----
----_
& de Mathematique. 43
tion avec du petit lait pour en faire
boire aux troupeaux attaqués du
flus de ſang, par les urines.
Enfin il prétend que cette Plante
étant priſe en breuvage ſoit encore
vulneraire, & pour concluſion il en
fait quantité de remedes, tant ex
ternes qu'internes, qui la luy font
nommer la Panacée des Friſons.
Démonſtration de l'égalité qui ſe trou
ve entre trois figures planes ſem
blables , & ſituées ſemblablement
ſur les trois côtez d'un triangle
rectangle, par un Auteuranonyme.
[ Planche I. Fig. III. ]
C# Problême fut propoſé en
1679. à Prague par le P. S.
Hartman Jeſuite. L'Auteur anony
me l'a effectivement reſolu, à l'é-
gard de trois triangles équilate
raux ſituez ſur les trois côtez d'un
triangle rectangle, quelque propor
tion que ces côtez ayent entr'eux,
& cela pour une premiere méthode
qu'il appelle particuliere.
A
Il a tanté encore la même reſolu
44 Recherches de Phyſique
tion par une ſeconde maniere plus
generale, fort differente de cette
premiere , mais il m'a§ en l'exa
minant, qu'il avoit ſuppoſé ſa li
gne HR, égale à BS, (qui ſont
icy H u & B P) au lieu que le
point de la queſtion conſiſtoit à le
démontrer.
Il applique cette ſeconde métho
de aux quarrez en cette maniere.
A B C eſt un triangle rectangle
quelconque, C B Pp le quarré bâti
ſur B C. C A q Q le quarré bâti
ſur le côté A C, & A B T V le
quarré fait ſur l'hypothenuſe A B.
Il prolonge les côtez p P, Qq ſur
A B en D & E , & mene par
l'angle droit C la parallele R C S
qui les rencontre en G & S. Il con
duit par G la parallele G H à QC,
ſur AB en H , & au delà. Il meine
auſſi par B la parallele B O à AC,
ſur V T en O, rencontrant G H en
L, & par O la parallele B C qui
coupe A B en F, C * prolongée en
I, & C G en R. Enfin le prolonge
ment de CA rencontre V T en O.
v
& de Mathematique. 45
Cette conſtruction luy donne le
quarré B C P p égal au parallelo
gramme BCSD, le quarré ACQq,
égal au parallelogramme A CGE ,
& celuy - cy au parallelogramme
B C G H. Ainſi ces deux quarrez
ſont reduits au ſeul parallelogram
me HGS D. Il a de plus le quarré
A BTV égal au parallelogramme
A B O o, celuy-cy égalau paralle
logramme CBOI, & ce dernier égal
au parallelogramme CBFR. Ainſi ce
dernier doit être égal au parallelo
· gramme G HD S, ou le parallelo
gramme G H FR, au parallelo
gramme C B D S, ou enfin H F
égale à BD. Et pour le démontrer
il ne s'agit que de prouver que les
triangles équiangles H Fu ( Hu
étant parallele & égale à L O)
. B P D ſont égaux, ou ſimplement
que Hu , eſt égale à B P ou B C,
l'Auteur renvoye pour cet effèt à ſa
ſeconde methode cy deſſus, où il
s'agit de démontrer que H R eſt
égale à B S.
C'eſt pourquoy j'ay ajoûté ce qui
46 Recherches de Phyſique.
ſuit pour ſupplément à ſa démon
ſtration. -
- - [ Planche I. Fig. I V. ] ,
L† prétend que ſi le quar
ré du diametre d'un cercle eſt
1, la ſurface entiere du cercle ſera
égale à la difference de ces deux
progreſſions indéfinies (# + # + #
+ # + # &c.) & (# + #-+ # +
# + # &c. ) qui ſont deux pro
greſſions harmoniques continuës.
De plus en ſuppoſant le quarré
inſcrit au cercle (=#) il prétend
que la ſurface du même cercle eft
égale à la ſomme de cette progreſ
ſion infinie (#—+ # + # + # +
z# &c. ) . .. :
, Il ſuppoſe auſſi une premiere hy
perbole G C H entre ſes aſymptotes
A E, A F, il prend ſur A E ( par
exemple) la partie A E à volonté
qu'il diviſe en deux également en
B, il meine les ordonnées E H &
B C, paralleles à A F, il prétend .
que le ſegment aſymptotique
BCHE
-
·
• •• • -
-
|--) --★ →----
|-
& de Mathematique. . 49
BCHE eſt égal à cette progreſſion
infinie (#-+# + # + # + #
&c.) en prenant A E pour l'unité,
& ſuppoſant B C égale à A B, ou
le quarré A B C D = # .
Les termes de ces quatre progreſ
ſions ſont aiſez à trouver, puiſque
leurs numerateurs étant toûjours
1'unité , les dénominateurs des deux
premieres ſont les nombres impairs
1naturels (1.3.5.7.9.11.&c.) & que
ceux des deux dernieres ſont les
quarrez des nombres naturels pairs
& impairs (4, 9, 16, 25,36,49, &c.)
diminuez chacun de l'unité , en
commençant au ſecond quarré 4,
& ſautant 3 quarrez pour chaque
terme. La difference qu'il y a en
core d'une progreſſion à ſa pareille,
eſt que la ſeconde ne commence
qu'aprés le premier terme de la pre
miere immediatement. De plus il
donne la ſomme de cette progreſ
ſion infinie (# + #-+ # &c. ) qui
eſt ſemblable à la premiere des deux
dernieres, mais dans laquelle on ne
ſaute qu'un quarré à chaque fois :
I. Partie. t ... " "
5o Recherches de Phyſique
il dit que cette ſomme ne vaüt
que ( #. )
Enfin il donne la ſomme de cette
autre progreſſion infinie ( + # +
# &c, qui eſt encore ſemblable à la
même, & dans laquelle on ne ſaute
aucun terme que le premier, & dit
qu'elle ne vaut que (# )
Il fait remarquer de plus, que ſi
l'on double tous les numerateurs de
la ſeconde progreſſion circulaire
#- #- , &c.) pour avoir (#
+ # + # &c. ) on en formera
les deux premieres du cercle ( # -+
# + # &c, # + # + # &c, ) ôtant
chaque terme de la ſeconde de ce
luy qui luy répond dans la pre
miere. Ainſi du premier qui vaut
i ôtant le premier # il reſte (# ) du
ſecond qui vaut # ôtant le ſecond
qui vaut , il reſte (#,) & ainſi de
ſuite. - -
« Or la progreſſion (#-# # +
# &c. ) vaut un cercle double de
celuy dont la valeur eſt la progreſ
ſion (#-+ #-+# &c. ) Donc le
premier cercle que l'Auteur a ſup
-
c de Mathématique. 51
poſé, vaut le double de ſon ſecond,
& le quarré circonſcrit au premier
eſt par conſequent quadruple du
quarré inſcrit au dernier.
Au reſte l'Auteur s'eſt reſervé la
démonſtration de la liaiſon de ces
progreſſions avec le cercle & l'hy
perbole; on voit cependant l'origi
ne de celles du cercle dans la Geo
metrie pratique de M. Ozanam.
Mais ce dernier ne donne point non
plus leur liaiſon avec le cercle, pour
en laiſſer toute la gloire à leur pre
mier Auteur. Ceux qui voudront
voir le dénoüement de ces enigmes,
n'ont qu'à lire ce que M. Wallis en
a donné dans les mêmes Journaux
des années ſuivantes. ]
Regle de M. Tſchirnhaus pour
trouver les tangentes de quantité
de courbes.
[ Planche I. Fig. V. ]
Oit une courbe quelconque B F
S† ait pour axe quelqu'autre
courbe B D que ce ſoit, laquelle
BD eſt établie ſur la droite A B C
E ij
52 Recherches de Phyſique
comme axe, ayant les droites C D'
our ſes ordonnées. Soient priſes
† parties D F de ces mêmes or
données pour celles de la courbe
B F. Suppoſez les tangentes D A,
FA, menées aux points D, F de
ces deux courbes , & concourantes
en A. Nommez les abciſſes BDx,
& les ordonnées D Fy, & ſuppo
ſant que la courbe BF ait pour ſon
équation conſtitutive (- y*— x *
–x * y—+ x y * — a3-+a*y— a*x
—+ a x *- ay* = o.) Prenez depuis
D ſur la tangente A D une lon
gueur égale à la quantité ſuivante
–3a3 + la*y-2a*x +-ax*- ay*
–3x*-2xy+-y*—a*-+-zax +s)
& conduiſez la droite A F par A,
& par le point marqué F, elle tou
chera la courbe B F en F.
Or cette valeur de A D eſt formée
ſur l'équation propoſée en cette ma
niere. Aprés avoir égalé le tout à
zero, comme on a fait, on forme
une grandeur de tous les termes où
ſe trouve la quantité conſtante a,
en conſervant leurs ſignes & mul
· & de Mathématique. 53
tipliant chaque terme par le degré
de ſa conſtante. Ce terme eſt le nu
merateur de la fraction cy deſſus.
Et pour ſon dénominateur on for
me une autre grandeur de tous les
termes où l'abciſſe x ſe trouve, en
conſervant auſſi leurs ſignes, mul
tipliant chaque terme par le degré
de ſon abſciſſe x , & diminuant en
ſuite chaque puiſſance de la même
abciſſe d'un degré. Enfin on joint à
cette fraction l'abciſſe x , & la ſom
me donne la valeur de D A.
Si B D qui eſt l'axe de la courbe
B F eſt une ligne droite confonduë
avec B C la grandeur cy deſſus qui
marque A D, exprimera la diſtan
ce A C de l'ordonnée FC au point
A oû la tangente A F coupe l'axe
A C, ce qui eſt aiſé à voir.
L'Auteur ne donne point la dé
monſtration de cette découverte, il
ſe contente de la promettre, & de
dire qu'on pourra aiſément la trou
ver par les méthodes de M. Deſ
cartes, Fermat, Sluſe, &c.
E iij
J4 Recherches de Phyſique
Réponſe du P. Kochanski feſuite de
Pologne, à l'Auteur anonyme des
Problêmes propoſez cy devant.
[ Planche I Fig. V I. ]
P Our répondre au premier Pro
blême, il conſtruit ſur un des
triangles rectangles qui ſert de bâſe
à la pyramide en queſtion, un priſme
droit de même hauteur qu'elle, &
joignant à ce dernier un autre priſ
me tout pareil, il en forme un pa
rallelepipéde rectangle dont la moi
| c a ta
tié ſert de bâſe au priſme & à la
pyramide. Il confidere enſuite que
le quarré de la diagonale de ce pa
rallelepipéde vaut le quarré de ſa
hauteur, qui eſt auſſi celle de la py
ramide, & le quarré de la diagona
le de ſa bâſe. Or le quarré de cette
derniere diagonale étant égal aux
quarrés des 2 côtez de la même bâfe
de la pyramide, il eſt évident que le
quarré de la premiere diagonale du
parallelepipéde, ou du diametre de
la ſphére circonſcrite, eſt égal aux 3
quarrez des 3 côtez perpendiculai
eº de Mathématique. 55
res de la pyramide rectangle, ce
qu'il faloit prouver.
[» Je me ſuis ſervi de cette pro
prieté dans mes Elemens de Mécha
nique & de Phyſique pour diviſer
le mouvement en trois directions
perpendiculaires entr'elles, ſans l'a-
voir vûë ailleurs. » ]
Pour réponſe au ſecond Problê
me, il dit, qu'il ne regarde pas
plûtôt la ſphére que le cercle. Il ap
porte pour exemple ce Problême ;
ſçavoir. De trouver ſur le diametre
A D d'un demi cercle le point B,
tel qu'élevant la perpendiculaire BC
juſques à ſa circonference, les 4
droites AB, BC, BD, AD, ſoient
continuellement proportionnelles.
Il en donne en même temps la
ſolution, en ſuppoſant le rayon AE
de 1ooooo parties, & prétend que
A B vaudra 63534, B C, c 3114, &
B D 136465. ſans qu'il s'en faille
une unité; mais il en cache l'Ana
lyſe.
Il propoſe enſuite 2 efpeces d'in
ſtrumens pour trouver deux moyen
56 Recherches de Phyſique
nes proportionnelles entre deux
droites données ; mais comme ces
ſortes d'inſtrumens ſont de peu d'u-
ſage, nous les avons paſſez exprés.
Réponſe de l'Auteur anonyme au
P. Kochanski.
[ Planche I. Fig. V I. ]
L† anonyme n'approuve
pas l'exemple que le P. Ko
chanſki luy apporte, parce qu'il ne
répond pas a ſa queſtion, qui eſt
de trouver deux moyennes propor
tionnelles entre deux droites don
nées. Cependantil donne l'équation
Analytique, d'où il prétend que ce
Problême a eſté tiré, & pour cet
effet :
Il nomme A D, a, & B E, x, &
tire de ſa propoſition cette égalité
( xº + 3 ax*- 7 a*x —3 a 3= o)
& conclut que ſelon ce calcul l'an
gle BEC eſt de 68º. 36'49". 42".
&c.
E X T R A I T S
DES JOURNAUX DE FRANCE
de l'année 1682.
# #-»
+ yx z
— & * —+ + a
Et pour les conſtruire toutes , il
meine d'abord deux droites A H,
A B, à angles droits. Il prend
fur A B la valeur d'y, & ſur AH
-+- 4 -+- > V - 1
8323232323C3C3C3C3
E X T R A I T" W
Des Collections Philoſophiques
d'Angleterre de 1681.
D Es animaux & autres corpuſ
cules que M. Leuvenhelx a re
marqué avec le Microſcope le 1o
Decembre 1681. il a trouvé dans de
la lie devin délaïée quantité de petits
globuies irreguliers, compoſés cha- .
& de Mathématique. 67
cun d'autres plus petits, juſques au
nombre de 6.Ces derniers ſont moin
dres que ceux qu'il avoit déja remar
qué dans le ſang & dans l'écume.
Le vin eſt compoſé de pareils glo
bules irreguliers. Et l'on voit outre
cela dans le mouſt, ou vin nouveau
mis dans un verre quantité de pe
tites bulles, qui ſortant des en
droits du verre les plusinégaux, s'é-
levent vers la ſurface, & s'uniſſent
pluſieurs en une ſeule.Ces bulles éle
vent avec elles les globules compo
ſés, & les ſoûtiennent pendant quel
que temps, juſques à ce qu'enfin ils
retombent & ſe ſeparent en pieces.
La même choſe ſe remarque dans
l'écume de Biere, & dans les Syrops
qui fermentent ; excepté que leurs
globules ne ſont compoſés que de
3 ou 4 autres au plus.
Pour appercevoir ceux de l'eau, il
a rempli d'eau de pluye une eſpece
de Siphon, dont une des branches
n'étoit autre choſe qu'une boule plei
ne d'air, qui communiquoit à l'autre
branche par un petit canalbeaucoup
68 Recherches de Phyſique
plus étroit que celle-cy. Il a expoſé
ce Siphon au Soleil & au vent pen
dant 14 jours, aprés leſquels il y a
apperçû avec le Microſcope environ
6 globules compoſés chacun de 6
autres ſemblables à ceux du ſang.
Et dans une autre experience ſem
blable, il a trouvé outre ces premiers
globules compoſés chacun de 6,
d'autres de figure ſphéroïdale, com
poſés chacune de 12, & pluſieurs
petits animaux qui nageoient parmi.
Il a trouvé auſſi que le Chyle
d'un agneau & d'un veau eſt com
† de quantité de pareils globu
es, comprimés & unis entre eux, &
dont chacun en contient juſques à
6 autres, & outre cela d'une infinité
d'autres ſix fois moindres que ceux
du ſang , le tout nageant dans une
liqueur glutineuſe. -
C) S A G E. : ,
82 Recherches de Phyſique
courante quelconque, comme par
exemple une perche, toiſe, pied,
&c. en 1ooo parties, & portez en
3142 ſur une regle ou jauge †
rée exprés pour cela, ou diviſez ſeu
lement vôtre meſure en 5oo, & por
tez-en 1571. ſur vôtre regle, vous
pouvez auſſi diviſer ſeulement vôtre
meſure en 5o,& en porter 157 ſur vô
tre regle ſelon l'exactitude dont vous
aVeZ § , ou ſi vôtre meſure eſt
un pied, portez ſur vôtre jauge 3
pieds 1 pouce 8 lignes # , & cela
pluſieurs fois tout de ſuite, mar
quant les portées ou pieds Périme
triques des nombres convenables,
depuis le commencement de la pre
miere où vous marquerez zero.
Vous pourrez diviſer auſſi chaque
portée dans le même nombre de
parties, que vôtre meſure uſuelle
contient, c'eſt à dire, que s'il s'agit
d'une meſure d'un pied, vous divi
ſerez vos portées en 12 chacune,
pour avoir des pouces Périmetri
ques, & chaque pouce Périmetri
que en 12 , pour avoir des lignes
& de Mathematique. - 83
Périmetriques, & ainſi de ſuite. De
même les 6 portées de ſuite compo
ſeront la toiſe Périmetrique; & ainſi
pour toutes les autres eſpeces de me
ſures.
"C) S A G E.
Demonſtration. . ,
º P Our la meſure Diamétrale,
j'appelle (a)le diametre d'un
cercle dont on veut connoître la cir
conference, j'appelle (b) cette cir
conference, ( m ) la meſure uſuelle
s4 , Recherches de Phyſique
dont on veut ſe ſervir, par exemple
un pied, (r ) la meſure réduite de
cetteuſuelle. On veut ſelon l'état de
b 4
la queſtion que (,=# ) Ofl all
., r, Corollaire. -
O†
remarque ; †
fçavoir ,†
que ſi -
CHAP1T R E I I.
Sur la Planimétrie.
Des meſures Diamétriques & Péri
metriques circulaires.
L, meſure Diametrique circulai
-ure eſt celle avec laquelle meſu
-- *
& de Mathematique. 87
rant le diametre d'un cercle ſeule
ment, on a auſſi-tôt la valeur de ſa
ſurface.
Et la meſure Périmetrique circu
laire eſt celle au contraire avec la
quelle meſurant le contour d'un cer
cle ſeulement, on a tout d'un coup -
ſa ſurface.
Conſtruction de la meſure Diamétri
que circulaire.
TNIviſez la meſure uſuelle dont
vous avez beſoin en 1ooo par
ties égales, & prenez-en I128 pour
vôtre meſure reduite, ou diviſez-la
ſeulement en 5oo pour en prendre
564, ou diviſez-la en 125, & pre
nez en 141 , ou enfin ſi vôtre meſu
re uſuelle eſt un pied, prenez un in
tervale de 13 pouces 6 lignes, &
portez-le ſur une regle pluſieurs fois
de ſuite, marquant les portées avec
les nombres convenables à l'ordinai
re. Diviſez auſſi chaque portée en
autant de parties que vôtre meſure
uſuelle en contient; c'eſt à dire en
, Pieds, pouces & lignes ;# cette me
1]
88 Recherches de Phyſique
ſure eſt un pied, alors vôtre meſure
reduite ſera achevée, , :
'C) S LA G E S.
•.
H iij -
»o Recherches de Phyſique
Conſtruction de la meſure Périmetri
que circulaire.
Iviſez la meſure uſuelle dont
vous voulez vous ſervir en
Yooo parties, & prenez-en 3576
pour vôtre meſure reduite ou di
viſez-la ſeulement en 5oo, & en
prenez 1788, ou diviſez la en 4o
parties, & prenez en 143. ou enfin
fi vôtre § uſuelle eſt un pied,
prenez pour la reduite 3 pieds 4 pou
ces 11 lignes, portez cette valeur ſur
une regle ou jauge pluſieurs fois de
ſuite, marquant le nombre des por
tées ; § auſſi chaque portée
dans les mêmes parties que la me
ſure uſuelle ; c'eſt à dire en 12 pou
ces, chaque pouce, en 12 lignes, &c.
fi vôtre meſure uſuelle eſt un pied,
& pour les autres à proportion, &
votre meſure reduite ſera achevée.
# v S A G E.
I°. Eſurez le circuit d'un cer
cle propoſé avec votre me
ſure reduite, & prenez le quarré de
- & de Mathématique. 91
ſa valeur, vous aurez celle de ce
même cercle en figures quarrées
uſuelles ; ainſi par exemple, ſi vous
meſurez la circonference d'un cer
cle avec la toiſe Périmetrique cir
culaire, & qu'elle ſe trouve de 5toi
ſes, le quarré 5 de cette valeur vous
donnera la ſurface du cercle propo
ſé en toiſes quarrées.
2º. Pour avoir avec cette même
7
meſure la ſurface de quelque figure
circulaire que ce ſoit, qui ſoit le
produit d'une droite par une circon
ference multiplié ſi l'on veut par un
nombre, & diviſée par un autre; on
meſurera encore cette droite, &
cette circonference, on fera un pro
duit de leurs valeurs qu'on multi
pliera par 4 fois ſon multipliant nar
turel, & qu'on diviſera par ſon di
viſeur naturel ſi elle en a un.
Démonſtration.
*L# mêmes dénominations
- ſubſiſtant toûjours, ſoit en
core le rapport du diametre d'un
cercle à ſa circonference (=#)
92 Recherches de Phyſique
4C b d'
' on aura (b=#) (& a =#)
la meſure uſuelle ſera auſſi (m*) &
ſon côté ( m ). La ſurface d'un cer
cle propoſé dont (a) ſera le diame
tre & (b) la circonference ſera donc
(= #) & ſuivant l'état de la
queſtion,
a*c
on doit avoir (a* |r*|
- -
, 1ooo
Prenant au lieu de (r) ſon multi
ple ou ſoumultiple ( # ) ſelon que
# ſera plus grand ou moindre que
(h ) pour meſurer (a), on aura auſſi
au lieu de ( m ) & de ( m*) (# &
=rº), & en
4d
V# - 1 ooo m) -
C H A P 1 T R E I I I.
Sur la Stéreometrie.
Des meſures circulaires,ſolides, dia
metrales , & Périmetriques.
A meſure diametrale, circulaire,
ſolide, ou cylindrique, eſt celle
avec laquelle meſurant le diametre
de la baſe d'un cylindre & ſa lon la
gueur, on a auſſi-tôt ſa ſolidité en
meſures cubiques. - .
· La meſure Périmetrique cylin
drique eſt celle avec laquelle meſu
rant le circuit de la baſe d'un cylin
dre & ſa longueur, on trouve tout 'u« t «
& de Mathematique. 97
· pieds cubiques pour la ſolidité de
ce cylindre.
2°. Si vous avez une ſolidité circu
laire quelconque à meſurer qui ſoit
le produit d'un cercle par une ligne
droite, & ſi l'on veut par une frac
tion ; comme ſont les cônes droits
ou obliques, les ſphéres & leurs
ſecteurs, & ſegmens, les ſphéroi
des, les paraboloïdes, hyperboloï
des droits ou obliques, meſurez la
ligne qui ſert de meſure à vôtreſo
lide & le diametre de ſon cercle
avec la meſure diametrale cylin
drique, formés le quarré de ce dia
metre,multipliés-lepar la ligne qui
meſure le ſolide & par ſa fraction
naturelle, vous aurez la ſolidité de
ce corps en meſures cubiques.
conſtruition de la meſure Périme
trique cylindrique. .
Iviſez la meſure uſuelle dont
vous voulez vous ſervir en
1ooo parties, & en prenez 34o5
pour vôtre meſure réduite, ou di
I. Partie, t I
98 Recherches de Phyſique
viſez-la ſeulement en 5oo & pre
nez-en 17o2, vous pouvez encore
la diviſer en 2oo parties & en
prendre 681. ou ſi la meſure uſuelle
· eſt un pied, prenez 3 pieds 4 pou
ces 1o ligne #, & portez ces inter
valles tant de fois que vous vou
drez ſur vôtre jauge, marquant les
portées & les ſubdiviſant comme la
meſure uſuelle, vôtre meſure ré
duite ſera achevée.
(C) S A G E S.
g - r,
Et prenant (#) pour l'unité , ou
pour un nombre entier, ou pour
y
-
- - •3 -3 -
h 3 ) ; d'où
l'on tire (rsx #=m') &
(s dºº =rº)
C ; & enfin * e e
1oo Recherches de Phyſique
me la conſtruction le demande ;
3 /—
3
car m V**=Lº_º_º_º
C 1 oo o °
2°. La baſe du même cylindre
(=#) , & ſa ſolidité (=# -
(r=m V4 d
= #) I O OO
ſelon la
conſtruction.
3°. Si on une ſolidité circulaire
dont labaſe ait a pour ſon diametre,
b, pour ſon circuit & dont l ſoit la
hauteur, & ſa fraction ( #) . En
( 4 4
- | ---
b 3 | --
Z
| --;
h ) d'où
- 3
l'on tirera b m º = $ ' , & c m '=
4
dr3 fi =m ' e
#-& enf1n 7°= 772 V# COIIlIIlC
II.Partie. g
T A B L E
* Art. 5. p. 11. Il a confondu à tort la gran
deur des corps , avec leur extenſion , leter
étenduë, & avec la locabilité ou poſſi
bilité à exister dans le monde.
* Art. 6 p. 15. Il continuè de faire la mê
me confuſion. •a
g ij
T A B L E
Art. 33. p. 41. Les vacuoles m'empêchen*
pa, le mouvement circulaire, ni la cºº
denſation, & la rarefaction de notre atº
teur, comme il l'a crû.
Art. 34 & 35. p.41. Les principes de M -
Deſcartes ſont incomprehenſibles , en prº"
mant comme luy le Vide à la rigueºr ;
& luy-même en convient.
* Art. 36. p. 42. Il confond la force a
vec le mouvement, quoiqu'il les diſtin
gue réellement dans l'Article 25. ey-de
vant. Il prétend auſſi à tort que la fºr
ce abſoluè de l' vnivers, eſt toujours l*
même. -
« Art.
que 39.
toutp.mouvement
46.L'auteur
eſt tâche de prouvºr
naturellement di
rečt, & cela par deux preuves infirmes
Il confond la force ſelon la Tangente »
avec la Centrifuge. -
T R O I SIE'M E P A R T I E.
*Art 5.& s.& Outes les meſures des
p,4II. du Sup. · Aſtres, que l'auteter
rapporte, ſont fort éloignées des verita
, , , &2b65- - -
ré immobile.
-
D E S M A T I E R E S.
Art. 28. p. 8I. Il prétend à tort décider ſi
c'eſt la terre qui tourne ; &4 cela au
moyen du Ciel qui l'environne imme
diatement, plûtoſt que par les Etoiles
fixes.
* Art. 29. p. 81. Il prétend à tort que la
terre paſſantſucceſſivement entre le Soleil
& les Etoiles fixes, ne laiſſe pas de de
meurer en repos. Il n'a jamais bien connn
le repos, non plus que le mouvement.
Art. 3o. p. 86. Il prétend à tort expliquer
tous les Phénoménes celéſtes de cela ſeul,
que la matiere celeſte tourne plus vite
prés du Soleil, que plus loin. - -
D E S M A T I E R E S.
Art. III. p. 126. Cet Article eſt contraire au
Paradoxe de l'Article 64. Il y détruit
r#
auſſi la premiere idée qu'il a donné des
ſºl Soleils.
# pº * Art. 112. 113. & 114.p. 128. Ce que ces
Articles contiennent eſt peu conforme à la
r# droite Mechanique.
4(# Art. 115. p. 13o. Cet Article eſt formellement
oppoſé à l'Article 11I. cy-devant, où il
# dit qu'un Aſtre étant couvert de taches,
# le ſecond Element qui l'environne a toû
r# jours la même force pour écarter les cieux
voiſins par ſa vertu circulaire.
jl ! Art. 1 1 6. p. 13o. Cet Article repugne au
4#! 46. cy-devant.
Art. 117. & 118. p. 131. Cet Article eſt op
poſé aux Articles 61. 62. 64 & 12o. où
'u# l'auteur tire la force d'un tourbillon de
#. ſa vertu circulaire, au lieu qu'il la dé
#ſl) duit ici de la vertu d'irradiation de l'Aſ
tre qui eſt à ſon centre, à peu près comme
Copernic.
,& Art. 119. & 12o. p. 131. Il prétend à tort
4ſ que le corps le plus ſolide a le plûtoſt at
l# teint toute la viteſſe du liquide où il eſt,
# & employe d'autres principes auſſi peu
rſº ſoûtenables. -
QUATRIE'ME PARTIE.
Art. 2. A deſcente de la terre vers le
P. 153. Soleil paroît mal prouvée, en
ce que les taches des Soleils ne ſont pas ſi
paſſageres que l'auteur l'a crû, & que le
tourbillon d'un Aſtre tientſon mouvement
de lui-même, & non de l'Aſtre, ſelon
l'auteur même.
* Art. 3. p. 155. On ne peut aſſeoir aucun
jugement fixeſur cet Article, à cauſe du
pour & du contre dont il eſt farcy.
* Art. 9. P. 156, Les differentes écorces de
D E S M A T I E R E S.
la terre ne ſpauroient proceder de l'effort
du ſecond élement pour s'ecarter du cen
tre de ſon tourbillon, comme l'auteur l'a
crf.
Art. 13. p. 157. L'auteur prétend icy que
les parties du troiſiéme élement les plus
ſolides ſont pouſſées vers le centre avec
plus de force, contre ce qu'il a établi cy
devant en pluſieurs endroits.
* Art. 17. p. 41z. du Sup. Il explique la
tranſparence par une comparaiſon paral
logiſtique.
Art. 18. p. 157. On peut expliquer les pu
rifications des liqueurs par la ſeule pe
, ſanteur , contre ce que l'auteur prétend.
Art. 19 p. 413. du Sup. Il explique la ron
deur des goutes par une ſuppoſition qu'on
ne peut lui accorder.
Art. 2o. p. 158. Il donne un nouveau Syſtê
me de peſanteur different de celui qu'il a
tiré du mouvement circulaire du ſecond
élement, lequel il déduit d'un mouve
ment du premier élement qui environne
la terre, indifferent à tous les côtés du
monde, comme M. Huguens a fait de
puis, & qu'on a refuté dans ſon lieu.
Art. 22. p. 158. Il quitte encore ſon premier
syſtême de la peſanteur établi dans l'art.
14o. de la troiſiéme Partie, & veut main
tenant qu'elle vienne de ce que la matiere
étherée a plus de viteſſe que les corps ter
reſtres.
Art. 23. P. 16o. Il devoit comparer la force
h ij
T A B L E
d'un volume de matiere étherée avec uns
corps peſant, au lieu du volume même.
Art. 25. p. 161. & p. 413. du Sup. Il établit
icy contre toute experience que l'air va
plus vîte autour de la terre d'Occident en
Orient qu'elle. Il détruit à tort la propor
tion du poids à la maſſe, & prétend que
la fluidité contribuë à la legereté.
* Art. 26. p. 164. Il ſe contredit en voulane
que dans l'eau les parties inferieures ne
ſoient pas preſſées par les ſuperieures ,
quoique lefond du vaſe le ſoit. Il prétend
auſſi à tort qu'un homme, par exemple .
au fond de l'eau n'eſt preſſé que par les
parties ſuperieures.
* Art. 27. p. 165, La réſiſtance de la terre
doit écarter le ſecond élement à la ronde
autour de chacun de ſes points, comme
dans l'art. 64. de la troiſiéme Partie, c3
non-pas ſelon ſes rayons, ainſi qu'il le
prétend.
Art. 3o. On ne peut pas lui accorder que
les rayons du Soleil ne penetrent pas
juſqu'à la ſeconde region , & que cepen
dant ſa chaleur y parvienne.
* Art. 31. On refute dans les Méthéo
res l'exemple de la glace que l'auteur ap
porte, pour prouver que la chaleur con
denſe quelques corps.
Art. 32.p. 167. La ſeule peſanteur ſuffit
pour aſſembler les parties homogénes, &3»
ſéparer les hétérogénes, ſans qu'il ſoitne
ceſſaire de recourir à une cauſe étrangere,
D É S M A T I E R E S.
ſi ce n'eſt parceque ſelon ſon syſtême les
plus maſſives prendroient le deſſus, contre
ce qu'il prétend.
Art. 33. p.168. La formation des élemens
de nôtre auteur n'atteint pas la vrai
· ſemblance.
Art. 3º. P. 17o. Non-plus que celle de l'eau
é du ſel marin qu'il donne icy.
$* Art. 37. &c. 44. p.171.& p.414. du Sup.
Il démêle en ces Articles les parties de la
terre d'une maniere pleine d'ambages c5
de chiméres, contraire à la droite mécha
mique & à l'experience.
Art. 45. &c. 48. p. 174. La figure qu'il
donne aux parties de l'air cé de l'eau ne
"t convient nullement à leurs proprietés.
* Art. 49. p. 176. Il ſuppoſe à tort pour le
ftus & reflus de la mer, que la Lune ſe
meut moins vîte que ſon ciel, & que la
mer eſt plus baſſe ſous la Lune qu'ailleurs.
Art. 5o. p. 177. Il manque à ſon explica
tion de faire voir la même choſe pour les
quadratures , que pour les syzygies.
*Art. 53. p. 178. Il explique le Courant
équinoxial par une Méchanique non mé
chanique, & contraire au mouvement de
la matiere étherée, qu'il prétend être plus
grand que celui de la terre. .
* Art. 55.p. 181. Il fait la même faute pour
ſauver les lacs du flus & reflus. -
| T A B L E
entaſſé ne peut ſubſiſter, non plus aºre
celle de l'échauffaiſon de quelques diſſo
lutions.
• Art. 94. p. 2o3. Les Méchaniques don*
l'auteurſe ſert pour produire les feux ſo4
terrains ſont purement accidentelles.
Art. 95. &c. 1co. p. 2o4 L'air n'eſt pas ne
ceſſaire pour nourrir la flame, comme
l'auteur l'a crû, mais pour la contenir
c5 pour lui fournir la matiere combuſti
ble. Enfin il ſe contrarie en admettant
auſſi le ſecond élement dans la flame.
* Art. 1o. p. 2o5. Si les linges ne ſont pas
brûlés par l'eau de vie dont ils ſont imbi
bés, ce n'eſt nullement parceque ſa ftame
eſt trop délicate, comme nôtre auteur l'a
C7f4•
DE LA M E T H O D E.
9U A T R 1 E'M E P A RT 1 E.
| Art. 1. O" ºe peut douter au plus que
P. 253. de quelques notions acquiſes
Par les ſens, & par le raiſonnement, c#.
ººº-pas abſolument de tout.
* Art. 2. p. 254. Le principe ſur lequel nô
ººº établitſa Philoſºpbie je penſe,
donc je ſuis, ne ſignifie § choſe ſinon
je penſe, donc je penſe. -
C 1 N q U 1 E'M E P A R T I E.
DE LA D I O P T R I Q U E.
ſa
jſ! ! I. D 1 s c o U R s.
i ij
T A B L E
Art. 4. 5. 6.7.8. p. 185. Il tente de prou
ver par de nouveaux parallogiſmes , qae
l'eau eſt plus aiſée à pénétrer à la lumiere
que l'air. Il prétend auſſi par une Petition
que la lumiere accélére ſa vºteſſe en Paſ
fant de l'air dans l'eau ; & fait paſſer la
lumiere d'un point à un autre dans le
tems le plus long qu'il ſe puiſſe, au lieu de
la faire paſſer dans le tems le plus corerº
I I I. D I s c o U R s.
[ V. D 1 s c o U R S.
» Art. 1. p. 288. Les ſenſations ne ſe font pas
par le tirement des filets des nerfs, comme
l'auteur l'a crû ; & elles ſe font toutes par
des images analogues aux figures & aux
qualités des corps, contre ce qu'il a pré
tendu.
V. D I s C o U R S.
Art.3.p. 292.. La couleur rouge ne conſiſte
pas dans le mouvement circulaire du ſe
§ondElement, ainſi que l'auteur l'a penſº
V I. D I s c o U R S.
* Art. 1. p.293. Nos idées ſont toutes analo
gues avec les corps,i& avec leurs impreſſions
externes & internes, contre ce que l'*
D E S M A T I E R E S.
teur prétend. Il n'eſt pas vrai non-plus
que les couleurs ne puiſſent en paſſant au
travers des corps tranſparents ne contra
cter que des modifications, comme il l'a
C7'!Z.
I X. D 1 s c o U R s.
Art 1. P. 319- on ne peut pas concevoir
dans un corps une rectitude de pores en
tout ſens, comme l'auteur l'a prétendu,
ni comment les corps les plus denſes peu
vent donner un plus libre paſſage à la lu
772tê?'e,
DES M E T H E O R E S.
I. D 1 s c o U R s.
#
s
• . $?
•> çN
2-.-S3--s33
# # ##
=#-#--,
-,g - gs -,2Gº
ANALYS E
DE LA seconde PARTIE
· DES PRINCIPEs
- DE LA -
PHILOSOPHIE
DE M. DES CARTES.
: º -
-
- c5 de Mathematique. 7
Afin cependant que perſonne ne
prenne icy le change par avance, &
ne s'imagine que je n'admets d'eſtres
que Dieu & des eſprits créez; j'a-
vertis que je conçois que l'idée pro
duite de Dieu, c'eſt à dire l'objet
de l'entendement divin , eſt un ve
ritable eſtre, ſoit ſpirituel, ſoit cor
porel, ſelon la nature de cette idée
produite. Au lieu que dans les eſ
prits créez, cet objet , cette idée
produite n'eſt qu'un ſimple môde
de la ſubſtance ſpirituelle , & c'eſt
la diffèrence qu'il y a entre l'eſprit
createur, & l'eſprit creé ; & ſans
cette difference la creature ſeroit
elle - meſme un createur , ou le
createur n'auroit plus la faculté de
créer , & ne ſeroit par conſéquent
luy meſme qu'une ſimple creature ;
mais cette idée produite en Dieu
n'eſt point encore ſortie au de
hors juſques à ce qu'elle ait eſté
manifeſtée à ſes creatures.
Dans l'Art. IV.l'Auteur prétend
icy que la nature du corps eſt d'eſtre
)
8 Recherches de Phyſique
une ſubſtance étenduë, à cauſe qu'il .
paroît tel pour l'ordinaire à la vuë
& au toucher. Mais ſi M. Deſcartes
n'avoit jamais vû ou touché que des
objets indiviſibles à la vûë & autou
cher , il auroit eu ſans doute une
idée du corps bien differente de cel
le-cy; puiſqu'il eſt conſtant que ny
l'odorat, ny le goût, ny l'ouye ne
nous font point avoir l'idée d'éten
duë qu'il prétend. Que pourroit
donc faire un homme dans cet état,
qui voudroit définir un corps en ge
neral : il diroit ſans doute que par
un corps il conçoit un eſtre ſimple,
capable de faire impreſſion ſur luy,
& rien plus. Et je ſuis perſuadé
qu'avec ces ſeules connoiſſances du
corps , il n'eſtimeroit pas poſſible
de connoître ſa nature à ford. Si
on luy faiſoit enſuite toucher ou voir
une multitude innombrable de tels
petits corps aſſemblez , il auroit ſans
doute alors une ncuvelle idée qu'il
n'avoit jamais euë ; qui ſeroit la
meſme que celle que nous avons
& de Mathematique.
d'une ſubſtance étenduë. Et ſi on
luy figuroit cette ſubſtance en cercle
ou en quarré, & c. & qu'on luy dé
montrât toutes les proprietez de ces
figures, il auroit encore de nouvel
les idées qu'il n'avoit jamais euës ;
mais il eſt conſtant qu'il attribueroit
ces dernieres idées & les préceden
tes uniquement à la multitude indé
finie & à l'arrangement des corpuſ
cules , & non pas au corps, dont l'i-
dée luy reſteroit toujours la meſme,
§ obſcure qu'auparavant. On
voit donc par là que l'idée du corps
ne conſiſte point abſolument dans
l'étenduë, ny dans les figures ; mais
que l'idée d'étenduë continuë ne
renferme autre choſe qu'une multi
tudeinnombrable de parties ſembla
bles , c'eſt à dire de petits corps aſ,
ſemblez & conjoints ; & qu'en un
mot celle des figures ne renferme
que l'arrangement de ces corpuſcu
les. De ſorte que l'obſcurité de la
nature du corpuſcule reſte toujours
toute entiere.
1o Recherches de Phyſique
Je ſçay qu'on ne manquera pas
de m'objecter que quand on veut
connoiſtre ce corpuſcule plus clai
rement, on ſe le repreſente étendu
& figuré ; & qu'ainſi l'étenduë & les
figures compoſent toute la nature
du corps. J'avouë qu'on a plus de
facilité & de plaiſir à conſiderer des
figures & de l'étenduë, que quelque
choſe qui paroît indiviſible en ſoy
meſme , parce que telle eſt l'habitu
de de nôtre imagination dés nôtre
enfance, & que les figures propo
ſent à nôtre eſprit des proprietez
qui luy plaiſent , & c'eſt pour cela
qu'on repreſente Dieu, les Anges,
les Vents, la Nature, &c. avec des
corps. Mais qu'eſt ce que cela nous |
fait connoître de plus ? que tout
au plus ce point materiel que nous
regardions d'abord comme ſimple,
unique, & par conſéquent indiviſi
ble, eſt peut-eſtre compoſé encore
luy-meſme d'autres ſemblables atô
mes, ceux-ci, d'autres pareils ; &
qu'on ne ſçauroit déterminer par la
| & de Mathematique.
comparaiſon de ce corpuſcule avec
II
VS R —+ Va b
• Aº
( ys º )
#- V x ; comme Ya b,
V ab
à va b+vS F. Donc la plus gran
de vîteſſe x, à laquelle le vent peut
faire arriver le vaiſſeau , eſt toû
jours moindre que celle que l'eau
doit avoir pour faire équilibre avec
le vent. - - ,
| |
44 Recherches de Phyſique
ce dernier ſens : mais pour mieux
l'entendre, il faut conſiderer que la
force totale ſe peut prendre en deux,
manieres, ſçavoir abſolument & re
lativement. Lorſque deux hommes
ſe roidiſſent pour en pouſſer un troi
ſiéme qui leur reſiſte, on dit abſolu
ment parlant qu'il y a là la force de
trois hommes ; mais conſiderant que
les efforts ſont détruits de part & .
d'autre, on dit qu'il n'y a aucune
force; ſi les deux l'emportent ſur le
ſeul, étant d'ailleurs ſuppoſez tous
trois égaux en force, on dira rélati
vement parlant, qu'il n'y a que la
force d'un homme, à cauſe que le
ſeul détruit celle d'un des deux , mais
il faudroit ajoûter que cette force
reſtante ſe prend dans le ſens ſelon
lequelles deux premiers font effort.
Pour répondre donc à la queſtion de
l'auteur, on conſidere qu'el'e peut
s'entendre de quelque nombre fini
de corps que ce ſoit qui ſe choquent,
même de deux ſeuls, ou de multitu-.
des innombrables. L'experience l'a
déja contredit dans les deux cas cy
' (
& de Mathematique. 45
deſſus, particulierement lorſque les
corps ſont héterogenes ; car alors la
force totale quelconque augmente
ou diminuë au hazard, comme on
peut le voir dans nos Elémens de
Méchaniques & de Phyſique impri
mez chez de Laune en 17oo. Si la
queſtion tombe ſeulement ſur des
multitudes innombrables, on voit
par les mêmes Elémens qu'il arri
vera encore la même : enfin ſi la
queſtion regarde la nature entiere,
on répondra à l'auteur en deux
manieres. Premierement , que la
force pourroit augmenter ou dimi
nuer dans chaque moment en cha
que partie de la matiere proportion
nellement, auquel cas il ne ſe feroit
aucun changement dans tous les
phénomenes de la nature.En ſecond
lieu, il eſt poſſible auſſi que quand
l'Auteur de la nature l'a tirée du
neant, il ait mis ſa force totale en
progreſſion augmentante ou dimi
nuante ſuivant ſon plaiſir, & pour
des cauſes qu'il s'eſt reſervées. En
ſorte qu'il garde conſtamment l'or
46 Recherches de Phyſique
dre qu'il s'eſt preſcrit à luy-même,
bien loin qu'on puiſſe par là luy im
puter aucune inconſtance. On pour
roit donc dire à Deſcartes qui veut
cependant décider ce fait , Tu forte
cum eo fabricatus es cœlos , ou ces
ºllltI6ºS paroles
5 Quis enum conſîlia
rius ejus fuit. D'où il eſt aiſé de con
clûre qu'il eſt impoſſible de tirer au
cune verité d'un principe auſſi équi
voque & auſſi peu évident que celui
de nôtre auteur , comme on le verra
par les Analyſes ſuivantes.
Article XXXIX. Il ne me paroît
pas que les deux preuves que l'au
teur apporte, pour prouver que le
mouvement ſe doit continuer en
ligne droite, ayent toute la force
qu'on pourroit peut être penſer : il
eſt évident premierement que c'eſt
ne rien dire que d'avancer que l'Au
teur de la nature conſerve le mou
vement tel qu'il eſt lorſqu'il le con.
ſerve : on pourroit dire tel qu'il étoit
dans le moment précedent, encore
faut-il prouver que le mouvement
change lorſqu'un corps décrit lill©
& de Mathematique. 47
courbe. La ſeconde preuve me pa
roît à peu prés de même eſpece ;
ſçavoir que quand la pierre eſt ve
nuë en A, il n'y a en elle aucune |
- On trouverales démonſtrations de
ces regles dans les Elemens citez.
co , Recherches de Phyſique
déduites de la ſeule nature du mou
vement d'une maniere purement
geometrique , & ſans le ſecours
d'aucune experience, quoy qu'elles
y ſoient toûjours conformes (l'ex
perience ne pouvant jamais être
contraire à la démonſtration.) On
les trouvera encore d'une maniere
plus phyſique, plus ſimple & plus
generale, dans le ſecond diſcours ſur
la Phyſique univerſelle ; car j'y don
ne dans une ſeule démonſtration, &
dans une ſeule regle generale toutes
les loix du choq entre tant de corps
qu'on voudra, dans quelque degré
de reſſort que ce ſoit, homogénes ou
héterogénes, ſolides ou fluides, ſur
des paralleles, autour d'un pointfixe;
ou ſur des lignes obliques, ſans au
cune connoiſſance de la nature du
reſſort, de matiere ſubtile, de pôres
&c. & cette loy eſt que (les corps
gardent toûjours la loy de leur équi
libre à l'égard de leur Milieu mécha
nique mû ou en repos) ou d'un point
qui ſe meut aprés le choq de la vî
feſſe qu'avoit ce Milieu avant le
choq.
& de Mathematique. t61
-choq. Et ce milieu méchanique n'eſt
autre choſe qu'un point, ou une li
gne droite, ou un plan qui égale la
force entre les uns d'un côté, & les
autres de l'autre, ce qu'on ne ſçau
roit expliquer icy plus au long. On
peut voir auſſi ſur ce ſujet le Jour
nal des Sçavans du mois de May de
l'année 1699. -
A N A LY SE D E L A
troiſiéme Partie
D E S P R I N C I P E S
D E M. DE s c A R T E s.
A# XXV. Je ne m'ar
rête pas à réfuter ce que l'au
teur dit icy de l'impoſſibilité du vui
de, parceque cela a été aſſés examiné
cy-devant, outre qu'on le fera en
core dans la ſuite par les notions
même de l'Auteur : Je m'arrêteray .
ſeulement ſur ce qu'il dit de la flui
dité, qui eſt une facilité à être di
viſé ; ſçavoir, qu'elle ne conſiſte
nullement dans le plus ou le moins
de denſité. Je trouve donc que cela
G ij
76 Recherches de Phyſique .
eſt contraire à la droite Méchani
que, & à l'experience. Car moins
un corps fluide contient de ſa pro
pre matiere en même volume, ou
plus il eſt rare, & plus on trouve de
facilitéà ſe mouvoir au dedans ; par- .
ce qu'on a moins de parties à chaſ
ſer devant ſoy en même-temps : &
tout au contraire, plus il contient de
ſa propre matiere en même volume,
ou plus il eſt denſé, & plus on a de
parties à chaſſer devant ſoy, & plus
par conſequent on trouve de réſiſ
tance. De plus, il ne paroît pas non
plus bien clair que le mouvement
des parties d'un corps luy donne de
la facilité à être agité. Car ce mou
vement des parties, dont parle nôtre
auteur, étant en tout ſens, il y a par
devant, autant de parties qui repouſ
ſent le corps,qu'il y en a qui s'en éloi
gnent; & par derriere, autant qu'ily
en a qui le pouſſent, autant ily en a
auſſi qui s'en éloignent. Sil'on veut
donc faire cette eſtimation, on con
ſiderera'que ſi on ſuppoſe qu'un corps
pouſſe un fluide dont les parties ſont
& de Mathematique. 77
en repos; & que dans une autre ſup.
poſition il le pouſſe, lorſqu'elles ſe
ront dans un mouvement de fluidi
té; dans le premier cas, le choq,
que le corps ſouffrira, ſera le pro•
duit de la bâſe du corps par le quar
ré de ſa vîteſſe ; & dans le ſecond,
ce ſera le produit de la moitié de
cette bâſe, par le quarré de la ſom
· me des vîteſſes du corps & du fluide,
joint au quarré de leur difference,
quand le corps aura plus de vîteſſe
que le fluide; mais quand il en aura
moins, le choq ou la réſiſtance ſera
le produit de la moitié de la bâſe du
corps, par la difference du quarré
de § des vîteſſes, au quarré
de la difference des mêmes vîteſſes ;
parceque dans le premier des deux
derniers cas, le fluide choquera le
corps par devant avec la ſomme, &
la difference de leurs vîteſſes en mê
me-temps; au lieu que dans le ſe
cond il le choquera pardevant avec
la même ſomme de vîteſſe, & par
derriere, il en ſera en même-temps
choqué avec la difference des mê
G iij
78 Recherches de Phyſique
mes vîteſſes : & comme ces deux der
niers choqs ſont en ſens contraire, le
dernier devra s'ôter du premier.C'eſt
ſur ces principes qu'on a trouvé
•dans le premier cas, que la vîteſſe
du fluide étant à celle du corps com
me les nombres, 1, & 1 5 ou I, & 2 ;
ou 1, & 3 ; ou 2 & 2 ; ou 2 & 3 ; ou
2 & 4 , la réſiſtance du fluide en
repos ſera à celle du fluide en mou
vement comme les nombres, 1, & 2;
4 & 5 ; 9 & 1o.1 & 2 ; 9 & 13 ; 2o
& 16. Mais dans le ſecond cas la
vîteſſe du fluide étant à celle du corps
comme les nombres 1 & 1 , 2 & 1 ;
3 & 1 ; 4 & 1, &c. la réſiſtance du
fluide en repos, ſera à celle du flui
de en mouvement, comme les nom
bres 1 & 2 ; 1 & 4 ; 1 & 6, 1 & 8,
&c; ce qui fait aſſez voir que le
mouvement des parties du liquide,
diminuë toûjours ſa liquidité ; bien
loin de l'augmenter, comme nôtre
auteur l'a crû. Il eſt cependant vray
dans un ſens que le mouvement des
parties contribuë à la fluidité, en les
tenant détachées les unes des autres;
& de Mathematique. . 79
mais comme on peut penſer auſſi que
des atômes de matiere ronds,ou d'au
tre figure ſeroient couchez les uns
ſur les autres ſans être aucunement
accrochez, il ſemble que le mouve
ment ne ſoit pas une condition ne
ceſſaire à la fluidité. Du moins la
fluidité qui naîtroit d'une politeſſe
& dureté parfaite des parties, de
vroit être plus parfaite que celle qui
auroit beſoin du mouvement, puiſ
que le mouvement diminuë la flui
dité. - -
JKCS, -
1o4 Recherches de Phyſique
ART. 71. L'Auteur nous réſout
icy l'énigme de l'article précedent
à ce qu'il croit ; en oppoſant la
viteſſe circulaire du ſecond élé
ment à ſa vertu centrifuge ;. mais
ſans conſiderer que la vertu cen
trifuge n'eſt qu'une émanation de
• la circulaire, & qu'elle s'en déduit
comme un mouvement compoſant
ſe déduit du compoſé ; ainſi que
tous les Sçavans d'aujourd'huy l'ont
reconnu, & comme on le voit auſſi
démontré dans les élémens de Mé
chanique & de Phyſique troiſiéme
Partie ; & que par conſequent plus
le circulaire eſt grand , & plus le
centrifuge l'eſt auſſi, & tout au
contraire ; bien loin que le centri
fuge augmente à meſure que le
circulaire diminuë : de ſorte que
tout ce que nôtre Auteur pourroit
établir icy, eſt que ſa matiere du
ſecond élément a moins de force
pour s'écarter du centre de ſon
tourbillon dans les endroits où elle
a plus d'eſpace pour s'étendre, &
où par conſequent elle coule plus
& de Mathématique. 1es
lentement, comme au droit du pôle
B, ce qui paroît favoriſer ſa pré
tenſion, quoyque ſes paroles y pa
· roiſſent contraires ; mais à bien
confiderer la choſe, cette matiere
du ſecond élément ne coule plus
lentement au droit de B, que par
- ce qu'elle aplatit ce pôle de plus
en plus vers cet endroit. Bien loin
qu'elle l'aplatiſſe moins,parce qu'el
le y a moins de force : de ſorte
que le contraire de ce que nôtre
Auteur prétend eſt toûjours veri
table ; ainſi il faut avoüer icy que
la vertu centrifuge n'étoit connuë
de nôtre Auteur que dans ſes effets
& par experience, & non pas dans
ſa nature, comme elle l'eſt aujour
d'huy des Méchaniciens. -
,!
auparavant. Or ſelon cette mécha
nique nôtre Auteur auroit dû at
zribuer l'élévation des tâches du So
|!
leil vers ſa ſurface à la vertu cen
trifuge & à la matiere ſubtile dont il
eſt compoſé, & non à ſon mouve
, ment circulaire.
ſt ART. 96. Il ſemble qu'il né
II. Partie, L
122 Recherches de Phyſique
manquoit à la comparaiſon de n6º
tre Auteur que de dire, que tout
de même que l'écume ſe retire au
derriere du Vaiſſeau, où le mou
vement de la liqueur l'a rejettée ;
de même les taches du Soleil ne
s'aſſemblent que vers ſes pôles, où
le mouvement de ſa matiere qui eſt
du côté de ſon écliptique plus grand
que vers ſes pôles la rejette; mais
cette méchanique n'auroit pas ac
commodé nôtre Auteur étant con
traire à ſon deſſein. Il me ſemble
en effet qu'elle affoiblit fort ſon
ſyſtême. , " -
RSº29?Ste29 !
(ſ6 º$è -
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33333333:3333333#
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A NA LY SE
D E LA
qUATRIE'ME PARTIE
D E S P R INC IPES
DE LA
· PHILOS O P HIE
DE D ESCART E,S.
ART. HT# cet article eſt
fondé ſur la croyance
où nôtre auteur étoit, qu'il ſe for
me des taches ſur le Soleil, qui
ſe diſſipent enſuite. Mais on a vû
dans l'Analyſe de la troiſiéme Par
tie, que cette opinion pourroit bien
être fauſſe. Car il ſe peut faire auſſi
que ces taches ſoient des corps qui
x54 Recherches de Phyſique
ſe plongent de temps en temps dans
la ſubſtance fluide du Soleil, ſans
ceſſer de tourner; ou même que la
ſubſtance du Soleil ſoit ſolide , &
couverte d'une matiere fluide, qui
par des flus & reflus nous cache, &
nous découvre ſucceſſivement les
parties du corps du Soleil les plus
éloignées de ſon centre.
Du moins ces deux dernieres ſup
poſitions s'accorderoient mieux aux
experiences les plus recentes, qui
ſemblent faire appercevoir les mê
mes taches aprés un certain nom
bre complet de révolutions du So
leil ſur luy-même, comme ſi ces
taches n'avoient point ceſſé de pa
roître, ce qu'on ne ſçauroit expli
quer auſſi naturellement à beau
coup prés dans le ſyſtême de nô
tre auteUIr. -
-
156 Recherches de Phyſique
puiſſe la nier, à cauſe de tous les
effets qui ſemblent en proceder.
Les végétations qui croiſſent au
fond de la mer, celles des roches
au fond des carrieres, les feux ſou
terrains, la vertu magnétique de
de la terre, & même la peſanteur,
les exhalaiſons des mines, les va
urs ſouterraines qui ſe reſolvent
† ſurface de la terre & l'érection
des plantes &c. m'ont toûjours paru
tenir vraiſemblablement leur ori
gine de ce feu central.
ART. 9. On a déja remarqué†
la matiere d'un tourbillon fait effort
par ſon mouvement circulaire pour
s'éloigner des points de ſon axe, &
non pas de ſon centre, & par con
ſequent elle doit par cet effort re
pouſſer les corps vers l'axe du tour
billon, non pas vers ce centre.
Cependant ces corps ſont pouſſés
| vers le centre autourduquel ils font
comme des voûtes, ou des écorces
ſphériques ; ce qu'on remarque
aſſez par les lits des pierres. Donc
cette tenſion des corps vers le cen
tre
& de Mathematique. 157
tre d'un tourbillon vient d'une autre
cauſe que de ſon mouvemêrt circu
laire.On peut voir là deſſus le Jour
nal des Sçavans du 7. Fevrier 17or.
ART. 13. Cet article eſt formel
lement contraire à ce que nôtre
auteur dit dans la troiſiéme Partie,
ſçavoir que les corps les plus ſoli
des ont le plus de force pour s'éloi
gner du centre du tourbillon oû ils
ſont ; & que les moins ſolides ſont
chaſſés vers le centre de ce tourbil
lon par la matiere qui le compoſe
& qui a plus de ſolidité qu'eux, avec
plus de force que les autres. D'ail
leurs on ne comprend pas bien pour
quoy former des taches ſur un aſtre
pour les briſer auſſi-tôt, & de leurs
débris former enſuite des écorces,
comme ſiles premieres ne ſuffiſoient
pas. Ne ſuffit-il pas auſſi de la ma
tiere ſubtile qui en ſort continuel
lement pour enlever de ces premie
res taches la matiere de l'air, des
vapeurs, & des exhalaiſons ?
ART. 18. L'auteur ne répond
point à une objection qu'on pour
II. Partie. O
158 Recherches de Phyſique
roit luy faire pour prouver que la
clarification des liqueurs eſt un ef
fet de la ſeule peſanteur de leurs
parties ; ſçavoir que les plus lege
ress'attachent en s'élevant à la par
tie ſuperieure d'un vaiſſeau rond ;
tandis que les plus peſantes étant
portées en bas rencontrent ſa par
tie inferieure, & que c'eſt la cau
ſe pour laquelle tout le tour du
tonneau eſt couvert de Tartre.
ART. 2o. C'eſt apparamment de
cet article que M. Huguensa pris l'i-
dée de ſon ſyſtême de la peſanteur,
lequel on a refuté dans ſon lieu.
ART. 22. Cet article eſt entiere
ment contraire à ce que l'auteur a
étably dans la troiſiéme Partie art.
14o. &c. Car là il avoit égard au
plus ou moins de ſolidité des corps
en comparaiſon de la matiere éthe
rée environnante, pour les faire
monter ou deſcendre, à l'égard du
centre d'un tourbillon ; maintenant
il s'apperçoit bien de l'objection
qu'on ne manquera pas de luy faire;
ſçavoir que moins les corpsauroient
- t-
* • • -
, & de Mathematique. 171
ART. 37 38.39.4o. 41.42
43. 4.4. Comme tous ces articles
tendent à faire voir le démêlement
des differentes parties de la terre,
& qu'ils ſuppoſent qu'il y ait na
turellement des eaux ſous la terre
corticale qui ne viennent pas acci
dentellement des pluyes, & que
l'auteur y explique tout par des em
bages & des tours d'imagination
tres ennuyeux à mon gré; je crois
qu'il ſuffit pour en faire voir le
mauvais, de dire en peu de mots
la maniere la plus ſimple dont la
choſe a pû ſe faire, comme par
| exemple que toutes les parties d'un
' même ordre qui ſeront ſi l'on veut
les parties metalliques étant deſcen
duës d'une même vîteſſe , & com
me de compagnie, ont formé le
noyau M autour du feu central I ;
que des parties d'une autre nature
· & beaucoup plus legeres, ont for
| mé la terre corticale, ſçavoir les
lits des pierres, les lits de ſable, &
ceux d'argille. Que celles qui com
poſent l'eau, ſe ſont aſſemblées au
- P ij
172 Recherches de Phyſique
tour de ces dernieres, enſuite l'air
& le feu encore ſil'on veut: que tou
tes ces matieres s'étant aſſemblées
par differentes repriſes , elles ont
formé differentes couches autour du
centre. Et que dans les endroits par
où la matiere étérée s'eſt évadée en
plus grande quantité, il s'y eſt fait
de grands afaiſſements des termes ;
& qu'auſſi tôt les eaux s'y ſont écou
lées, en formant au milieu des terres
plus ſolides, les lits des rivieres com
meil arrive ſur les terraſſes qui ſont
nouvellement faites & un peu en
pente, lorſqu'il pleut deſſus en abon
dance, ou ſil'onveut en la maniere
dont ſe forment les ravines dans les
-campagnes. Car ſelon la maniere de
l'auteur , on ne ſçauroit dire com
ment les lits des rivieres ſe rendent
tous les uns dans les autres, & enfin
dans les mers. Si de plus les valées &
les montagnes s'étoient faites com
me il le prétend, on verroit encore
partout de ces prétenduës crevaſſes,
des avances de rochers affreuſes ; &
les ſomets de nos montagnes au .
-
& de Mathematique. - 17;,
roiènt du moins autant d'abîmes que
le fond des mers a d'éciieils. On ne
voit cependant rien de tout cela.Ain
ſi tout ce beau ſyſtême en apparence
ſent trop l'illuſion pour qu'on puiſ
ſe s'en laiſſer prévenir, quoyqu'il
contienne en ſoy pluſieurs verités,
mais le bon grain y eſt ſi fort étouf
fé par le mauvais, que je ne crois
pas qu'on puiſſe ſerieuſement s'ap
pliquer à le démêler.
Il y a de plus une faute d'imagi
nation dans la figure 2 planche 15.
Car de la maniere dont elle eſt fai
te, les parties E, F, E, ne ſçau
roient faire voûte, mais la partie
E 5 doit renverſer F par deſſus E 3
& celle-cy tomber fous la premie
re. Enfin la figure longue & ſouple
que nôtre auteur donne à l'eau ne
me paroît nullement propre ni à ex
pliquer ſon extrême fiuidité, ny ſon
violent reſſort, ny ſa force à péné
trer & à acourcir les cordages, &
autres corps, nyſa ſolidité pour fon
dre le fer , ny l'extrême dureté de
la glace 3 ny même† extrême
11]
174 Recherches de Phyſique
tranſparance, inſipidité, volatilité
&c. ny en un mot preſqu'aucune
de ſes proprietés eſſentielles. Com
me par exemple de compoſer des
corps tres durs étant mêlée avec
de diffèrentes pouſſieres, comme
de la chaux, de l'argille, du marbre
broyé, du plâtre pilé &c.
ART. 45. & 46.47. & 48. L'Au
teur compare icy les parties de l'air
à des bouts de plume ou de corde,
comme ſi ces deux figures étoient
fort ſemblables. Or il a déja conſi
deré les particules de l'eau comme
de petits bouts de corde ; il ſemble
donc qu'il ne peut plus enviſager
les particules de l'air ſous la même
idée ſans faire de confuſion ; car s'il
ne veut mettre de difference entre
l'un & l'autre que dans le plus ou
le moins decondenſation, il s'enſui
vra que l'eau étant trés dilatée ſe
. changera en air; & l'air trés com
primé en eau, ce qui eſt contraire
à toute ſorte d'experience. Si l'on
conſidere l'air comme des parties
ramuleuſes, telles que ſes figures le
& de Mathematique. -
' &
& de Mathematique. 18r
& les faiſoit refluer vers l'Occident.
ART. 55. Ce que l'auteur dit des
lacs ne ſçauroit avoir lieu, parce
qu'il ſuppoſe que les eaux de la mer
ſont toûjours baſſes ſous la Lune,
& enflées tout à l'entour, ce que
l'experience a refuté ; puiſqu'elle
les fait trouver élevées auſſi-bien
ſous la Lune qu'ailleurs. De ſorte
que ſi les lacs par deſſus leſquels la
Lune paſſe ne ſe gonflent pas ſen
ſiblement ſous elle, il faut croire
ue cela vient de ce qu'ils n'ont pas
aſſez de profondeur, pour que ce
gonflement ſoit ſenſible, ou qu'il
eſt peut-être neceſſaire que les eaux
ſoient ſalées, afin que leur efferveſ
cence devienne auſſi ſenſible à pro
portion que celle de l'Ocean.
ART. 56. L'auteur a ſuivy ſa
penſée au commencement de cet
article, mais s'il eût eu égard aux
experiences des Pilotes, il auroit
trouvé tout le contraire de ce qu'il
a avancé.
ART. 61. & 62. Je ne ſçaurois
trop admirer l'induſtrie de nôtre
II. Partie. Q
182 Recherches de Phyſique
auteur à tirer des méchaniques d'un
ſujet auſſi ſtérile que ſon corps C.
Ainſi les parties de ſa terre interieu
re luy ſervent de moules d'enclu
mes, de marteaux, d'éteaux, de
pierre à émeudre, & en un mot de
tout un équipage de forgeron. Mais
quoyqu'il y ait toûjours quelque
ſubtilité dans ces inventions, ce
pendant plus on en tire d'un même
principe douteux, & plus elles pa
roiſſent gratuites. Ce n'eſt pas
que je tienne que les mineraux ne
ſe puiſſent former dans les pores
de la terre, auſſi-bien que les mé
taux. Mais je ne penſe pas que ce
ſoit avec tout l'appareil que nôtre
auteur apporte; mais d'une manie
re bien plus naturelle, & bien plus
· ſimple ; & neanmoins aprés tout
cet appareill'auteur ne nous donne
encore aucun corps déterminé &
conſtant. Au contraire tous ſes éle
mens conſiſtent dans une irregula
rité, dans une diverſité, & dans
une mutabilité infinie. Cependant
depuis que la terre ſubſiſte, nous
& de Mathematique. 18;
avons toûjours les mêmes métaux,
le même mercure, la même eau,
les mêmes ſels, les mêmes ſoulfres,
les mêmes plantes, les mêmes ani
maux. Ce qui nous prouve aſſez
que toutes ces choſes ont des
principes conſtants & déterminés,
· & en un mot bien differens de ceux
de nôtre auteur.
ART. 64. & 65. Nôtre auteur
ne paroît pas moins induſtrieux dans
ces articles, que dans les précedens ;
on peut aſſurer cependant qu'il n'a
gueres mieux rencontré. Car il ſuf
fit pour refuter ſon raiſonnement
de luy objecter que ſi les eaux des
fontaines venoient uniquement des
vapeurs élevées par la chaleur ſou
terraine, plus cette chaleur ſeroit
grande, & plus il s'en éleveroit,&
plus par conſequent les fontaines
ſeroient alors abondantes ; ainſi
elles ne devroient jamais l'être tant
que pendant les chaleurs de l'Eté,
ce qui eſt fort contraire à l'expe
rience. Ou ſi l'on dit que cette
chaleur ne vient pas du · Soleil ,
Qij
184 Recherches de Phyſique
mais uniquement du centre de la ter
re, il s'enſuivra donc delà, que les
fontaines & les rivieres ne devroient
pas tarir comme elles font la plû
part aprés de longues chaleurs ſans
pluyes. D'ailleurs on n'a preſqueja
mais vû de fontaine qui ne fût ſur
montée d'un terrain capable de four
nir beaucoup plus d'eau qu'elle n'en
rend ; ſuivant les experiences & les
calculs faits principalement par M.
Mariotte dans ſon Traité du mou
vement des eaux. De plusil eſt con
ſtant que les fontaines ſont plus
abondantes, où la terre eſt plus fa
cile à pénétrer par les eaux pluvia
les, comme on le voit aſſez dans
tous les terrains pierreux, monta
gneux & ſabloneux, ce qui n'ari
veroit pas , ſi elles venoient# V3 - .
II. Partie, R.
194 Recherches de Phyſique
prendre la forme de l'air, ce qu'on
n'accorde pas volontiers. Car il
s'enſuivroit delà que l'air ſeroit un
aſſemblage de toutes ſortes de corps
terreſtres, & qu'enconſervant long
temps de l'air enfermé & trés preſ
ſé dans quelque vaiſſeau, il devroit
reprendre enfin la forme de ces dif
ferens corps comme d'eau, de mer
§
cure, de , d'huile &c. ce qu'on
n'ajamais encore vû.En ſecondlieu,
on ſuppoſe que le ſecond élement
ne ſe trouve pas dans le feu ; ce qui
repugne entierement auxexperien
· ces des miroirs ardens; caril s'enſui- .
vroit dela que la lumiere reſoudroit
la plûpart des corps en feu ſans ſe
mêler parmy leurs petites parties ;
C6:§ auſſi incomprehenſible,
que ſi on vouloit que le vent qui
agite la pouſſiere par tourbillons ne
ſe mêlâtpoint avec elle : En troiſié
me lieu, l'auteur ſuppoſe que tous
les corps ſont rendus ſolides par le
preſſement exterieur & interieur
que font contre leurs parties celles
du ſecond élement, ce qu'on n'acs
• º) • -
& de Mathematique. - 195
cordera pas non plustrés volontiers.
Car 1°. On ne ſçai pas bien ſi tous
les corps ſont pénétrés interieure
ment de la lumiere ; ny en ſecond
lieu, quand cela ſeroit, on ne voit
pas que cela dût les rendre plûtôt
durs, que l'air qui pénétre une .
éponge fine, la rend dure en la preſ
ſant dedans & dehors. Et tout ainſi
que la preſſion de l'air n'empêche
pas qu'on ne faſſe aiſément chan
ger la figure de cette éponge, en la
preſſant avec la main ; de même
il paroît que tous les corps ne de
vroient pas en être plus ſolides pour
être pénétrés, & environnés du ſe
cond élement de nôtre auteur. Cela
devroit du moins avoir lieu à l'é-
gard des corps tranſparens qui ſont
à l'égard de la lumiere, ce qu'une
éponge eſt à l'égard de l'air ou de
l'eau &c. -
& de Mathematique. 22 t,
tique entre leurs particules, ſans
déroger à ſa ſubtilité & à ſon agili
té. L'auteur ne dit pas non plus
pourquoyla matiere magnétique ne
ſe forme pas actuellement des
écrous dans les autres métaux, auſſi
bien que dans le fer, & dans l'a-
cier, puiſqu'ils ſont plus tendres que
ceux-cy ; étant certain d'ailleurs
par experience, que la matiere ma
gnétique traverſe ces autres métaux
avec beaucoup plus de facilité que
l'acier trempé, puiſqu'elle va juſ
ques à pénétrer au travers de qua
torze loüis d'or, & qu'elle ne ſçau
roit preſque percer une lame d'acier
trempé d'une ligne d'épais.
ART. 136. Je ne trouve rien de
plus difficile que d'imaginer, qu'un
corps compoſé de branches roides
puiſſe ſe pétrir en toutes ſortes de
manieres, comme fait le fer chaud,
& garder cependant toûjours ſa ſo
lidité. Car il ſemble qu'on ne ſçau
roit batre ce corps d'un côté, ſans
détacher & écarter ces branches
les unes des autres de ce côté,
Tiij
z2z Recherches de Phyſique
comme on le voit , en battant
un morceau de bois fibreux ; &
que ſi on vient enſuite à le battre
par le côté oppoſé, & puis aprés
par les bouts, on doit détacher en
core ces branches davantage, bien
loin de les réünir. Ainſi nôtre au
teur devroit bien nous applanir un
, peu toutes ces difficultés. -
§u'ilraſſembler
n'eſt rien de plus difficile que
& de faire rencon
trer ces canelûres en enfilade, afin
que la matiere magnétique puiſſe
couler tout le long. D'ailleurs ſi les
fibres du fer étoient ſi flexibles,
qu'elles pûſſent donner paſſage en
droite ligne à cette matiere, toute
ſorte de fer auroit la vertu de ſe di
riger luy-même vers les pôles de
la terre, comme on le verra par
la ſuite du ſyſtême de l'auteur.
AR T. 14I. Il ſemble que l'au
& de Mathematique 2:3
Eeur faſſe conſiſter l'eſſence de l'a-
cier dans la ſeule dureté. Il eſt pour
tant certain que le fer devient preſ
que auſſi dur par la frappe que par
la trempe, & on ſçait d'ailleurs
que ny l'une ny l'autre, ne change
pas le grain du fer, & qu'il n'en
eſt pas plus affiné pour cela. Outre
qu'une ſimple chaude eſt capable
de le remettre dans ſon premier
état de fer; ce qu'on ne ſçauroit
f# dire de l'acier, dont le grain eſt
ien plus fin que celuy du fer, ſoit
qu'il ſoit trempé ou non trempé,
& qui ne perd pas quelquefois ſa
nature d'acier même aprés une
chaude violente de douze heures.
Joint que le fer ne ſe change or
dinairement en acier que par le mê
lange de quelques ſels volatils qui
ſervent à l'affiner. D'où l'on doit
plûtôt préſumer que le fer ſe chan
ge en acier, lorſque le feu aidé, ſi
l'on veut de ces ſels volatils, con
ſume la plûpart des ſels étrangers
& groſſiers, dont le fer étoit rem
ply. Il y a des compoſitions d'eaux
224 Recherches de Phyſique
fortes qui font auſſi la même
choſe.
ART. 142. & 143. Dans les deux
articles précedens, l'auteur compo
ſe le fer & l'acier de petites parties
globuleuſes ; mais on voit qu'icy il
reſerve ce privilege à l'acier, &
veut que la diffèrence de ce der
nier & du fer, conſiſte non ſeule
ment dans la dureté, mais encore
en ce que les particules du fer ſont
aſſemblées confuſément.Je ne ſçau
rois accorder que la molleſſe de l'a-
cier, vienne de la cauſe qu'il appor
te, & je n'y trouve au plus qu'un
jeu d'eſprit même aſſez fade. On
pourroit donc penſer que quand les
molécules ou grumeaux de l'acier
ſe ſont parfaitement accommodés
entre eux, alors ils peuvent ſouffrir
quelques dérangemens ſans ſe ſe
parer, ainſi ils compoſent un corps
en même temps compact & flexi
ble. Mais lorſqu'ils ne ſont joints
que par peu d'endroits, & qu'ils
ſont étroitement ſerrés par le froid,
ils forment un corps inflexible, &
- & de Mathematique. . zz ;
plus rare, ou plus étendu. Ce qui
ſe confirme en ce qu'un cylindre
d'acier, qui peut étant recuit, rem
plir un trou fort juſte, n'y ſçauroit
plus paſſer lorſqu'il a été rougy &
trempé. -
& de Mathematique. 23 ;
quand l'aimant eft ſans armûre.
D'où l'on peut inferer qu'elle ſe
fait alors des chemins en bien plus
rand nombre, & qu'elle paſſe avec
§ plus de facilité au travers
du fer & de l'air interpoſé.
ART. 174. Nonobſtant tous les
raiſonnemens de nôtre auteur, il
me paroît qu'un aimant pourra
ſoûtenir par un de ſes pôles, une
piroiiette plus peſante, ſi elle eſt
en repos, que ſi elle étoit en mou
Vement. -
, • -
& de Mathematique. 247
& les internes, puiſque les premie
res & les dernieres conſiſtent dans
un mouvement des eſprits excité au
cerveau, en conſequence de quel
que partie de nôtre corps exterieu
re ou interieure, qui eſt agitée &
ébranlée.
- ART. 191.Je ſuis obligé de remar
† que nôtre auteur veut que le
entiment du chaud , du froid &
de l'humidité &c. ſoit une percep
tion purement ſenſible, c'eſt à dire
deſtituée de connoiſſance , ou une
ſimple diſpoſition de l'ame ; & que
le chatoüillement au contraire cau
ſe un plaiſir intellectuel & raiſon
nable , quoyqu'il ſoit cependant
conſtant qu'il n'y a peut-être pas
d'état où la connoiſſance de l'ame
ſoit plus obſcurcie, que, dans le
chatoüillement. De plus il eſt cer
tain qu'il y a pluſieurs perſonnes
raiſonnables qui ſeroient fort triſtes,
ſi on les chatoüilloit contre leur gré,
quoyque cela leur causât d'ailleurs
du plaiſir. Ainſi il faudroit qu'il ſe
trouvât dans l'ame de ces perſonnes
du plaiſir & de la douleur en mê
248 Recherches de Phyſique .
me temps ; De même en raiſonnant
ſelon nôtre auteur, on diroit que la
faim, la ſoif & les autres appetirs
douloureux de nôtre corps, ne
ſont autre choſe que l'affliction où
ſe trouve nôtre âme, de ce que
ſon corps a neceſſité de quelqne
choſe. Et conſiderant enſuite la joye
que nous reſſentons à l'aſpect des
viandes & des boiſſons délicieuſes,
quand nous avons beſoin de boire
ou de manger , on trouveroit que
ces perſonnes auroient encore en
même temps du plaiſir & de la dou
leur dans leur ame. Il auroit donc
été fort à ſouhaiter que nôtre au
teur eût accordé ces contradiétions
manifeftes. Mais ſi on veut accor
der au contraire que tout ſentiment
eſt purement materiel & confus,
| on dira que ceux qui cauſent de la
joye, produiſent un mouvement
diaſtole ou expanſif au moins dans
une partie des eſprits; qu'au con
traire ceux qui cauſent de la triſteſ
ſe, produiſent au moins dans une
partie des eſprits, un ſyſtole ou reſ.
ſerrement plus ou moins general ,
· & de Mathematique 249
& qu'enfin ceux qui cauſent de la
douleur, excitent au moins dans
une partie des eſprits un mouve
ment prompt & direct ; & par-là
on expliquera pourquoy le chatoüil
lement produit du plaiſir dans le
cerveau, de même que toutes les
autres impreſſions de la matiere
dans leſquelles les eſprits ſont ex
cités à treſſaillir ou tremouſſer ;
comme les ſons, les couleurs, les
ſaveurs, les odeurs agreables ont
accoûtumé de faire : pourquoy la
privation d'un bien ou d'un plaiſir,
les ſons languiſſans, le froid, le
noir &c. produiſent de la triſteſſe
en fixant le mouvement circulaire
& réciproque des eſprits ; pourquoy
les coups violens donnés ſubitement
en quelque partie du corps , cau
ſent de la douleur par le reflus ſu
bit qu'ils cauſent dans les eſprits
vers le cerveau, lequel reflus ſu
bit arrête leurs mouvemens agrea
bles , les change en un état de
triſteſſe , & cauſe du trouble dans
la diſpoſition du cerveau : au lieu
que les coups legers & prompts,
a5o Recherches de Phyſique
produiſent dans les eſprits un ſatt
tellement & une expanſion qui
produit la joye; comme on le rez
marque aſſez dans les chatoüillez
mens cauſés par tous les corps po
lis, dans les frictions legeres , &
en quantité d'autres rencontres. .
On expliquera encore par.là
comme on éprouve ſouvent un mé
lange de plaiſir & de triſteſſe, ou
de plaiſir & de douleur, ou de triſ
teſſe & de douleur, enfin de tous
ces trois ſentimens enſemble ſelon
les differentes parties du cerveau
où ces affections ſe rencontrent en
même temps. Enfin on expliquera
comme les mêmes affections peu
vent ſe trouver dans le cerveau de
tous les animaux, & produire tous
les differens mouvemens qui ont
du rapport avec ces affections. Ce
qu'on ne ſçauroit ſans doute faire
par aucune autre voye. .
· Je ne répons rien à tous les au.
tres articles, finon que nôtre auteur
finit par deux reflexions que je trou
ve trés judicieuſes, & auſquel
les je conſeille ceux qui étudient
- & de Mathematique. - 25t
ſes principes, de faire plus d'atten.
tion qu'ils ne font d'ordinaire.J'ay
tâché à mon égard autant que j'ay
pû de mettre en pratique le conſeil
# nôtre autenr y donne, & je
ouhaite qu'on me rende la pareil
le. J'ajoûteray ſeulement que ce
qui m'a fait entreprendre particu
lierementcette Analyſe, ça été par
ce que je ſçay que quantité de per
ſonnes de qualité & autres ſont
trompées par certains Charlatans
qui leur enſeignent la Phyſique de
Deſcartes dans toute ſa pureté,
comme un ouvrage parfait & irre
prehenſible : ſoit parce qu'ils ne
l'entendent eux-mêmes que fort
ſuperficiellement faute de princi
pes & d'experience , ſoit parce
qu'ils y ſentent à la verité des def
fauts inexcuſables, mais qu'ils n'o-
ſent publier crainte de ſe décredi
ter ; ſemblables aux Prêtres des
Payens, qui connoiſſoient la fauſſe
· té de leurs idoles ſans vouloir la
confeſſer, de peur d'être reconnus,
· pour ce qu'ils étoient.J'avouë qu'il
" y en a de plus ſinceres, qui aver
-2* · see
-
F I N.
#
@ºz-Dz ºz PGtS" EG NºTLQ º 4.G NºaNLQEw a
AN A LY S E
| DE LA METHODE,
| D E
LA DIOPTRIQUE.
- BT
· DES METHEO R ES
D E M.
D E S C A R TE S,
avec des Supplémens.
QUATRIE'ME PARTIE,
De la Methode. -
A v E R T 1 s s * M E Nr.
| Nous ſuppoſons qu'on ait cotté les Articles
ſuivans, car ils ne le ſont point.
ART. A† de ne point perdre
, I. le tems en reflexions in
| II. Partie.
*54 Recherches de Phyſique
utiles ſur les trois premieres Parties
de ce Diſcours, qui outre quelques
maximes raiſonnables ne contien
nent preſque que le recit de la vie
de l'Auteur, nous paſſerons legere
ment ſur la quatriéme Partie, &
premierement ſur l'Article I. où M.
Deſcartes dit, Qu'il faut d'abord
rejetter, comme abſolument faux,
tout ce en quoy on peut imaginer
d'abord le moindre doute. Sur quoy
nous remarquerons que cette ma
xime, par laquelle il eſt à la verité
tres-utile de commencer ſes études
ſerieuſes, ne doit cependant s'éten
dre au plus qu'aux notions qui nous
ſont venuës par nos ſens, ou par nos
raiſonnemens ; & qu'il y a certaines
traditions dont il ſeroit abſurde de
douter. . , • • •
CINQUIE'ME PARTIE.
De la Methode.
S U R
LA D I OPTRIQUE.
PREMIER D IS C O C) RS.
, ART. Onſieur Deſcartes pré
III. tend que l'action de la
lumiere paſſe dans un inſtant du
& de Mathematique. 271
corps lumineux dans les yeux, &
cela par la comparaiſon d'un bâton
qu'on pouſſe contre un corps, le
quel fait ſentir ſa réſiſtance dans un
inſtant. - -
,
272 Recherches de Phyſique
vient tres-ſenſible, lorſque le trajet
eſt fort grand, puiſqu'elle eſt d'une
minute pour faire la valeur du de
mi-diametre de la terre, c'eſt à dire,
de vingt-cinq lieuës par ſeconde,
qui eſt une vîteſſe environ quator
ze fois plus grande que celle du ſon,
comme on peut le voir dans le Trai
té de la Lumiere de M. Huguens,
Chapitre 1. . s
De plus, il n'eſt pas vray non
lus de dire que la preſſion faite au
§ d'un bâton paſſe à l'autre bout
dans un inſtant qui ſoit un tems in
diviſible; parce qu'il n'y a point de
tel tems, ſelon l'Auteur. A moins
que l'on ne veüille dire que l'Au
teur entend par cette façon de par
ler, que le paſſage de la lumiere
n'eſt pas ſucceſſif, auquel cas il fau
droit que le bâton & le corps ſur
lequel il appuye fuſſènt d'une dure
té infinie, & n'euſſent aucun reſ -
ſort. Or on ſçait qu'il n'y a point
de tels corps dans la nature, &
§ les plus durs, ont plus de reſ
orts que les autres. Il eſt vray que
& de Mathematique. 273
plus les corps ſont durs, & plus leur
reſſort eſt promt ; mais quelque
promt qu'il ſoit, ſon action de ſe
bander & de ſe débander ne ſçau
roit ſe faire dans un même tems.
De quelque nature donc que ſoit
un bâton, il faut que la § fai
te à un bout paſſe ſucceſſivement à
l'autre, comme il arrive à une ſui
· te de boules d'yvoire rangées en li
gne droite, dont on choque la pre
m1ere. .
Afin donc que la lumiere reçût &
tranſmît ſon action dans un même
, tems, il faudroit que les particules
de lumieres fuſſent infiniment du
res, ſans nul reſſort, & qu'elles ſe
touchaſſent immediatement , ſans
qu'il y eût dans toute la longueur
d'un rayon mené d'un bout du mon
de à l'autre le moindre intervalle
vuide de lumiere, qui ſont des ſup
poſitions contraires à ce que l'on
connoît de tous les corps fluides.
D'ailleurs , cet attouchement im
mediat des particules de la lumie
re, ne s'accorde pas aiſément a
| 274 Recherches de Phyſique
vec ſon mouvement autour du So
leil. -
QpATRIE'ME DIscovRS.
ART. TIE n'accorde nullement à
I. J notre auteur, qu'on puiſſe
conſiderer les petits filets qui com
poſent la § d'un nerf comme
des cordes indépendantes les unes
des
& de Mathematique. 289
des autres ; puiſque ces filets ſont
au contraire fortement attachez les
uns contre les autres. De plus, quand
cela ſeroit veritable, il n'eſt pas ve
ritable que les eſprits tiennent les
nerfs gonflez, comme le ſang tient
les veines & les arteres; car ſi cela
étoit un nerf étant coupé, tous les
eſprits ſortiroient par là, comme le
ſang ſort quand on coupe une veine
ou artere. On ne peut pas non plus
comprendre qu'en tirant le bout
d'un de ces filets, l'impreſſion pût
arriver juſques au cerveau, à cauſe
qu'ils ſont attachez fortement en
r'eux. Il faut donc dire au contrai
re que ces filets ſont eux-mêmes les
tuyaux qui contiennent les eſprits ;
encore ne les contiennent-ils que
dans un ſuc laiteux. Ainſi il eſt
beaucoup plus croyable que la ſen
ſation ſe fait par la preſſion de ces
eſprits, que par le tirement de ces
mêmes filets.
Il n'eſt pas vray non plus que les
caracteres & les paroles faſſent en
tendre les objets figurez dont on
II. Partie. Bb
29o Recherches de Phyſique
parle, autrement qu'en réveillant les
figures de ces objets, qui ſont déja
tracées dans notre tête. A l'égard des
ſenſations des objets non figurez, tels
que ſont les ſons, les ſaveurs, les
odeurs, les couleurs, &c. elles ſe font
par des mouvemens excitez au cer
veau analogues à ceux de ces qua
litez, de la même maniere que les
figures des corps ſe font ſentir par
des arrangemens de traces au cer
Veau § à ceux de ces figu
res, ( comme on l'a dit cy-devant.)
Or on peut appeller ces mouve
mens & ces arrangemens de traces
analogues, des images de ce qu'el
les repreſentent. D'où il ſuit que
les corps & leurs qualitez ne ſont
point apperçus que par des images
excitées au cerveau, ou immedia
tement, ou par l'entremiſe de l'é-
criture, des paroles, ou autres figu
res. De plus, les tailles-douces,
quoique des images imparfaites, ne
laiſſent pas d'exciter dans notre ima
gination des images auſſi parfaites
que feroient les objets mêmes. Ce
»
& de Mathematique. 29I
qui vient de ce que les tailles-dou
ces n'imitent pas ſeulement les ob
jets primitifs ; mais ſont de plus des
ſignes de ces objets, comme l'écri
ture, les hyeroglyphes, la parole,
&c. car nous avons déja la plûpart
des objets qu'elles nous repreſen
tent tracez dans notre imagina
tion.
A l'égard de l'aveugle dont notre
auteur parle, il faut remarquer que
ſa maniere de tâter eſt ſemblable
à celle de l'attouchement avec le
doigt, ou la main, &c. & que par
conſequent elle doit exciter les mê
mes images des objets touchez ;tant
il eſt vray que l'ame n'apperçoit
que par des images analogues. On
peut même ajoûter que l'ame ne
connoît rien autre choſe des corps
que ce que ces images analogues
contiennent en elles-mêmes, & luy
font appercevoir, contre ce que no
tre auteur prétend.
B b ij
292 Recherches de Phyſique
cINQvIE'ME DIscovrs.
ART. RTOtre auteur inſinuë vers
III. le commencement de ce
Diſcours, que la couleur rouge con
fiſte dans une certaine proportiori
du mouvement direct de la lumiere,
avec un tournoyement ſur elle-mê
me. Cn ne comprend pas cepen
dant bien comment les particules
de la lumiere qu'il ſuppoſe tres
rondes & tres-polies, peuvent fai
re ſentir un mouvement circulaire
ſur elles-mêmes ; car elles devroient
pour cet effet avoir la ſurface ra
boteuſe, ou n'être pas bien rondes ;
ce qui ne conviendroit pas à la ma
· niere dont il les a formées. De plus,
il ſemble que les parties de la lu
miere devroient toûjours avoir ce
mouvement circulaire, en paſſant
au travers des pôres des corps tranſ
parens , comme il arriveroit à des
boules qu'on rouleroit ſur un pré
couvert d'herbes ; ainſi elles de
vroient paroître toûjours à leur ſor
& de Mathematique. 293
tie teintes de quelque couleur; ce qui
eſt contre l'experience. On ne peut
donc pas penſer que ce tournoye
ment produiſe aucune couleur. Enfin
ce tournoyement ne ſuffiroit pas
pour expliquer les quatre couleurs
primitives; ſçavoir, le rouge, le jau
ne, le bleu & le violet, qui paroiſſent
à la ſortie des Priſmes de verre & des
Lentilles ſéparées & diſtinguées les
unes des autres par une ligne qui
les tranche tout court, ſans qu'on
y remarque aucune nuance ou gra
dation quelconque pour paſſer d'u-
ne couleur dans l'autre, comme tout
| le monde peut s'en convaincre, en
les recevant à douze ou quinze pieds
loin du Priſme.
On parlera de l'Article 7. cy
aprés. -
S IX I EºAME DISCO7JRS.
· *
336 Recherches de Phyſique -
7 R O IS I E*AME DISCOO)RS.
ART. Otre auteur prétend éta
· I. N# que le ſel marin
n'eſt compoſé que des parties les
plus groſſieres & les plus roides de
& de Mathematique. 341
l'eau douce. Mais il faut conſiderer
que ſi cela étoit, il y auroit des ſels
par degrez juſques à l'eau douce.
Ainſi les vapeurs de la mer de
vroient être ſalées à quelque hau
teur qu'on les prît, quoy qu'à la
verité toûjours en diminuant ; ce
qu'on n'apperçoit point, ſi ce n'eſt .
dans les Ouragans.
D'ailleurs, on forme du ſel ma
rin, en mêlant du Nitre avec un
ſel Alcali quelconque, comme par
exemple du ſel de Tartre; ce qui
fait voir que le ſel marin n'eſt au
tre choſe que du nitre introduit
dans les pôres d'une terre propre,
& non pas une partie de l'eau, com
me notre auteur le veut.
Ne faudroit-il point ajoûter à ce
u'il dit des viandes ſalées ; Que les
#. chaſſent de leurs pôres l'air ſub
til & la lumiere, & les rempliſſant
empêchent qu'il n'y entre aucun
diſſolvant. On fait à peu prés la .
même choſe, en mettant deſſeicher
les chairs à la fumée, ou au Soleil,
comme font les Groënlandois, les
F f iij
-
· QvATRIE'ME DIScovRS.
O§ peut aſſurer qu'il ſe forme
plus de vents accidentels par
les vapeurs, que par toute autre
cauſe ; ſçavoir 1°, par la chute des
nuës en pluye ou en neige, qui
pouſſent l'air de tous côtez à la ron
de, comme on ne l'éprouve que
trop ſouvent ſur mer. 2°. Par l'ir
ruption ſubite des vapeurs hors du
ſein des montagnes, qui pouſſent
l'air du côté qu'elles ſe jettent. 3°. Il
s'en forme auſſi par l'élevation des
vapeurs, qui obligent l'air à s'écou
ler de tous côtez pour leur faire
place, comme notre auteur l'expli
que dans la ſuite ; mais ces vents
ne ſçauroient être que fort lents.
Au reſte, je crois que les vapeurs
| G g iij
354 Recherches de Phyſique
cauſent peu de vents par elles-mê
mêmes, en paſſant d'un lieu dans
un autre, de la maniere que notre
auteur le prétend.
Ce qu'il dit enſuite du vent du
Nord me paroît contraire à la droi
te méchanique, & même à ce qu'il
a dit des vents d'Orient, & d'Occi
dent. Il me ſemble qu'on pourroit
enſer que le Soleil étant fort haut,
chauffe les neiges des montagnes
qui ſont au Nord de l'Eſpagne, de
l'Italie, de la Gréce, de la Hongrie
& de la Suede ; ce qui cauſe dans
l'air de ces contrées une abondan
ce conſiderable de vapeurs qui le
chaſſent de tous côtez à la ronde,
& cauſent ſur les contrées plus me
ridionales un vent de Nord vers le
milieu du jour; mais que le Soleil
étant couché ces vapeurs retombent
auſſi-tôt ; tandis que celles des ter
res qui ſont plus au Midy, conti
nuënt encore de monter par la cha
leur de la terre de ces lieux, & font
ſentir alors un petit vent de Sud.
Mais cecy n'eſt qu'un accident, qui
& de Mathematique. 355
n'empêche pas que ce † j'ay éta
bli des vents dans mon ſecond Jour- .
nal ne ſoit vray, generalement par
lant. !
Tout ce que l'auteur dit du Prin,
tems ne prouve pas que les chan
gemens y doivent être plus fre
quens, que dans les ſolſtices, com
me il le prétend. Il devoit établir
la même choſe du milieu de l'Au
tomne, & par les mêmes raiſons.
Effectivement les alternatives de
beau & de vilain tems y ſont plus
frequentes, que vers le milieu de
- l'été & de l'hyver par les raiſons
que j'en ay apportées dans mon ſe
cond Journal.3 r »
-- ' * - - - • • -
& de Mathematique. 357
cINQvIE'ME DIscovrs.
ART. ſ 'Auteur prétend que les
I. gouttes § de pluye
qui tombent ſont rondes, & veut
que la réſiſtance de l'air inferieur
ne les en empêche pas. Il eſt cepen
dant conſtant que l'air s'oppoſe tel
lement à l'eau, que l'on jette d'aſ
ſez haut en bas, qu'il en aplatit le
jet & le diſſipe en gouttes inſenſi
bles. Ainfi il ſemble qu'il devroit
aplatir de même les gouttes qui
tombent, du côté qu'elles regardent
la terre. Et ſi ces gouttes paroiſſent
au contraire alongées de haut en
bas , c'eſt principalement à cauſe
qu'elles paſſent § en
deſcendant. Et la raiſon que l'auteur
apporte au contraire, ne pourroit
ſervir au plus, qu'au cas que l'air
ne réſiſtât nullement à ſa diviſion.
A l'égard des gouttes que l'air ſoû
tient, elles devroient encore s'apla
tir par la raiſon qui fait que les
gouttes qui ſe forment ſur une table
358 Recherches de Phyſique
poudreuſe lors qu'on y jette de l'eau
s'aplatiſſent; ſi ce n'étoit qu'appa
remment ces gouttes ne ſont jamais
ſi tranquilles, qu'elles ne ſoient
tournées en tout ſens, par l'agita
tion de l'air ; auquel cas on peut
leur attribuer une figure approchan
te de la ronde. La cauſe que l'au
teur apporte de la groſſeur des gout
tes de pluye, n'eſt pas non plus la
principale ; mais c'eſt la quantité
des vapeurs qu'une goutte déja for
mée rencontre en tombant. Ainſi
c'eſt la hauteur d'où cette goutte
tombe, qui eſt la principale cauſe
de la groſſeur, comme M. Mariotte
l'a fort bien remarqué au com
mencement de ſon Mouvement des
Eaux.
II. L'auteur ſuppoſe icy que le
froid puiſſe glacer les parcelles de
l'eau qui ſont en l'air, avant qu'el
les ſoient aſſemblées en vapeurs,
c'eſt à dire avant qu'elles forment
des gouttes; c'eſt ce qu'on ne luy
accordera point, puiſque ces gout
telettes imperceptibles ſe forment
& de Mathematique. . 359
à meſure que les parcelles de l'eau
s'élevant de la terre, ſe trouvent
abandonnées de la lumiere du So
leil qui les ſoûtenoit. L'haleine par
éxemple, & la ſueur des chevaux
en hyver, ſe forment en broüillard,
' c'eſt à dire en eau, avant d'être
glacées ; de ſorte que les filets de
glaces dont parle l'auteur ne ſçau
roient être formez que de pluſieurs
gouttelettes glacées que le vent a
pouſſées les unes contre les autres,
leſquelles s'uniſſent dans l'inſtant,
& ſe poliſſent par le vent qui gliſſe
le long ; enſuite de quoy le même
vent les agitant en tout ſens en aſ
ſemble quantité, & en forme de
petits tas qu'il fait piroüetter, d'où
naiſſent les pelottes dont parle l'au
teur. Ces pelottes ſe choquent les
unes les autres, & s'aplatiſſent par
quelques endroits, & roulant au m.-
lieu des vapeurs gelées, elles s'en
couvrent comme d'une pouſſiere,
que les atômes de l'eau non conver
tis en gouttes, ne pourroient jamais
rendre ſenſible, ainſi que notre au
36o Recherches de Phyſique
teur ſe l'eſt imaginé. -
srx1E'ME DIscovrs.
· ART. I. I 'Auteur veut que toute
& II. ſorte de grêle ſoit faite
de neige, qui s'eſt fonduë en pluye
en tombant, & qui enſuite a ren
contré un vent froid , lequel l'a
convertie en glace. Mais je ne vois
aucune neceſſité que la nuë ait d'a-
bord été compoſée de neige. Elle
peut être formée ſeulement de va
peurs non congelées, qui ont été
aſſemblées par des vents contraires
& de Maihematique. 363
en de groſſes gouttes un peu au deſ
ſus de la region froide, leſquelles
en paſſant enſuite par cette region
ſe § congelées, ſans qu'il ſoit
non plus neceſſaire d'aucun vent
froid. Ainſi la cauſe que l'auteur
apporte, ne peut paſſer pour une
cauſe generale.
· Un vent doux peut auſſi aſſem
bler par pelottes la neige dont une
nuë eſt compoſée, comme on l'a
déja dit cy-devant, & fondre un peu
en même-tems leur ſurface exte
rieure. Mais ces pelottes en ſe joi
gnant ſe regelent, juſques à ce que
quelque coup de tonnerre renfermé
au dedans de la nuë les ſépare, &
les faſſe tomber ou en pluye, ou en
grêle cornuë; ce qui étant (comme
il y a toutes les apparences) tout ce
que l'auteur avance à cet égard, ne
peut paſſer que pour des chiméres en
bonne méchanique.
Il me ſemble auſſi que l'auteur
devoit attribuer l'aplatiſſement de
· la grêle d'un ſeul côté, à la reſiſtan
ce de l'air inferieur, comme je l'ay
- H h ij
364 Recherches de Phyſique .
remarqué cy-devant; car ſi c'étoit
le vent qui eût cauſé cet aplatiſſe
ment, il l'auroit dû aplatir par deux
faces oppoſées, ( comme l'auteur
luy-même dit dans l'Article 4. l'a-
voir obſervé,) & non pas d'un ſeul
côté. J'ay vû même de groſſes grê
les, qui étoient faites comme des
Secteurs de ſphére. Or il me ſem
ble qu'il ne peut y avoir que la ré
ſiftance de l'air inférieur, qui leur
ait cauſé cette figure ronde par deſ
ſous, tandis que le même air s'é-
coulant à l'entour peut les avoir ai
guiſées par le deſſus ; mais il faut
pour cet effet qu'elles ſoient deſcen
duës dans un air tranquille; ce qui
étant, il ne ſera plus neceſſaire de
tout l'appareil que l'auteur imagi
ne, pour leur donner cette figure.
III. Je ne penſe pas qu'il ſoit
non plus neceſſaire de tout celuy
que l'auteur ſuppôſe, pour former
la neige exagonale qu'il a obſer
vée, & que j'ay obſervée auſſi en
viron 6o ans aprés luy ; mais qu'il
ſuffit qu'un vent s'écoule par deſ
& de Mathematique, 365 .
ſous la nuë qui en eſt compoſée.
Car il rangera toutes les pelottes
de neige dans une eſpece de ſurfa
ce, comme l'auteur le veut ; & s'il
eſt un peu chaud, il pourra fondre
les poils qui ſont par deſſus, & ceux
qui ſont par derriere, ſe trouveront
abatus par les grains qui les ſoû
tiennent de ce côté ; & le vent s'é-
coulant entre ces grains pourra ran
†
ger les poils d'autour tas, com
me l'auteur l'explique. Mais il me
ſemble qu'il ne devroit s'engendrer
de là que des rouës à dents aiguës,
pareilles à celles qui ſont en O, E,
F; & non pas des roſettes ſembla
bles à celles qu'on voit en I ou Q ,
ou R, où les feüilles ſurpaſſent de
beaucoup le cœur de la fleur ; du
· moins l'explication de notre auteur
ne paroît pas conforme à ſa fi
gure
IV. Il me ſemble qu'il réuſſit
encore moins dans les lames mar
: quées K, où à peine atteint-il la
vray - ſemblance, quoiqu'il mette
tout en œuvre. C'eſt la même choſe
- - - H h iij
366 Recherches de Phyſique
pour les rouës, marquées Q. Il réuſ
ſit encore bien moins dans ſon ex
plication des Etoiles jointes par des
eſſieux, quoiqu'il n'épargne ny fi
étion, ny ſuppoſition pour en ve
nir à bout ; en ſorte qu'on a tout
lieu d'être étonné que l'auteur ceſſe
de l'être aprés de telles ſubtilitez. Et
il me ſemble qu'on doit s'eſtimer
hûreux aujourd'huy, de n'être plus ſi
facile à contenter. Enfin je ne trou
ve plus que des chiméres en bonne
Phyſique, dans tout ce que l'auteur
dit des Etoiles fleur-de-liſées.
Ne pourroit-on point penſer que
quand le vent a colé une pelotte
de neige contre une nuë, dont le
deſſous eſt déja glacé, elle en arrê
te ſix autres qui voltigent autour
d'elle,leſquelles s'y joignant compo
ſent les roſettes ſimples, quand les
triangles qui ſont autour de la pre
miere ſe trouvent remplis de pouſ
· fiere de neige. Car ſi le vent em
· porte celle qui eſt autour des ſix
feüilles , elles demeureront aron
dies; mais s'il ne peut l'enlever, il
^.
• • • • -
& de Mathematique. 375
che Meudon en France, & dans les
mers de Barcelone & de Cadis en
Eſpagne, dont il eſt parlé dans les
Memoires de notre Academie & ail
leurs : ou ils n'en different au plus,
que par leur figure, leur rareté ou
legereté , & leur mouvement. Et
ſans doute que ces derniers ſont
auſſi ceux qu'on appelle des Etoi
les, quand elles tombent dans le
haut air ; car on a vû de ces Etoiles
qui ſont tombées ſur des maiſons,
& les ont embraſées.
, Je ne dis rien du reſte de l'Arti
cle, ſinon que des trois raiſons que
l'auteur apporte, la premiere pour
roit avoir quelque fondement; mais
pour les deux autres, on peut les
regarder comme de pures chimeres.
H'JITI E'AME DIS C O CVRS.
e2seceºecesse#
- S U P PL E M ENT
POU R L'A N A L Y S E
· DEs PRINCIPE S.
s E coN DE PARTIE.
A R T. L§ U T E U R prétend icy
XXIII. Lqu'il n'y a dans l'Uni
vers qu'une eſpece de corps, lequel .
étant réduit en parties par le mouve
ment local, & ces parties étant muës
differemment,eſt capable de produi
re tout ce que nous appercevons au
" monde.J'avouë que les plus gros
corps peuvent être naturellement
diviſez en de plus petits, & que
tandis que les plus petits gardent
une figure conſtante, ils ſont capa
bles de certains effets particuliers,
de former de differens aſſemblages,
& de produire des figures auſſi dif
ferentes & auſſi réguliéres que les
differentes eſpeces de cryſtaux, de
II. Partie. Mm
41o Recherches de Phyſique
Talcs, de Syderites, de plantes, &
d'animaux nous preſentent ; mais
quel eſt l'agent qui taille ces atô
mes ? eſt - ce le mouvement local ?
J'aimerois mieux qu'on me dît tout
d'un coup, que c'eſt le hazard. Or
le hazard, en taillant des atômes,
pourra-t-il leur donner quelque fi
ure connuë & réguliére, telles que
es productions cy-deſſus le deman
dent ? J'oſe bien avancer que ceux
qui ſoûtiennent cette prétention,
n'ont jamais jetté les yeux deſſus en
§ Quoy ! prétend - on
que des atômes ainſi taillez au ha
zard, pourront en s'aſſemblant dif
feremment, compoſer un germe qui
eſt un fondement de régularité d'u-
ne étenduë infinie ? Ce ſeroit for
mer les merveilles de la Nature à
bon marché, que de les faire ainſi
dépendre du hazard. Que dis-je ! ne
ſeroit-ce pas banir la Sageſſe & la
Providence de l'Univers ? D'ailleurs,
qui donnera de la ſolidité à ces atô
mes, ſi le corps d'où ils auront été
tirez n'en a aucune ? Mais il me
& de Mathematique. 411
· ſemble qu'il ſuffit pour faire voir le
ridicule de ce ſentiment, de faire
, remarquer que depuis que la Phi
loſophie Carteſienne eſt en regne,
il ne ſe ſoit trouvé aucun Carteſien
ui nous ait tiré de ces figures ain
# fatites au hazard , l'explication
- d'aucune cryſtalliſation, ni d'aucun
germe. Et comment le pourroit
, on avec des parties rondes, lon
· gues & branchuës, qui ſont tous
· les élemens que notre auteur tire
, de ſon mouvement local; mais ſui
vons-le. -
| 7 R o I s I E'M E PARTIE.
· ART.V. L# meſures que l'auteur
· & VI. Lrapporte ſont trop peu
exactes, pour qu'on puiſſe faire
· fond deſſus. On peut ſe ſervir des
ſuivantes, qui ſont tirées de MM.
Caſſini & Maraldi. Ils donnent pour
· la diſtance de la Lune à la Terre,
environ (29 ) de ſes diametres, &
pour celle du Soleil (11ooo.) Pour
Mm ij
412 Recherches de Phyſique
celle de Mercure au Soleil, environ
4257. Pour celle de Venus7953. Pour
Mars 16764. Pour Jupiter 572oo.
Et pour Saturne 1o5918.
ART. CXLIV. L'auteur devoit en
cet article comparer le tems de ſa
Planéte à ſon diametre, & non pas
à ſa ſolidité ; parce que les tems
dont il parle entre des figures ſem
, blables, ſont entr'eux comme les
maſſes diviſées par les ſurfaces ;
c'eſt à dire, comme les ſimples dia
metres, encore faut-il ſuppoſer un
même liquide. , ' -' .
QvATRIE'ME PARTIE.
A R T. [ 'Auteur explique la tranſ
XVII. Laparence par une compa
raiſon parallogiſtique. Car il eſt
| conſtant qu'on ne ſçauroit compa
' rer les dragées dont il parle, & qui
' ſont toûjours portées en bas , par
' leur peſanteur, quelque part où el
· les ſe trouvent, à des parcelles de
lumiere, qui dés qu'elles ont heurté
& de Mathematique. 4r ;
contre les premieres parties du de
dans du corps tranſparent, n'ont
plus d'autre tenſion ni d'autre dé
termination que celles que la réfle
xion leur donne, dont il eſt aiſé de
ſe convaincre en conſiderant que
uand le corps tranſparent eſt trop
§ la lumiere ſort du côté
· qu'elle eſt venuë en ſe réflechiſſant ;
· au lieu que les dragées de notre au- .
· teur doivent neceſſairement péné
trer à la fin les boules entre leſ
quelles il les jette, comme il eſt évi
| dent. -
CHAPITRE PREMIER.
De l'objet de la Muſique.
M. Deſcartes remarque fort judi
cieuſement , qu'il y a des airs triſtes
qui font beaucoup de plaiſir, comme
les Comédiens excitent ſouvent la
triſteſſe & le plaiſir en même tems :
Mais il auroit été à ſouhaiter que ce
grand Philoſophe eût bien voulu deſ
cendre davantage dans le détail de la
compaſſion, & nous expliquer d'où
vient que ce qui la fait naître, cauſe
autant de plaiſir, que ce qui excite
la joye. Si ce n'eſt point, parce que
le cœur de l'homme eſt autant fait
pour l'amour , la langueur, & la
compaſſion, en un mot pour la ten
dreſſe, que pour tout ce qui eſt ca
able de le réjoüir.
Il finit ce Chapitre en deux mots,
en diſant qu'il y a deux affections ge
& de Mathematique. 421
nerales des Sons, ſçavoir leurs gra
dations, & leurs differens tems ou
durées. Mais comme dans la Muſi
que des Chinois les ſons ne ſont pas
diſtinguez les uns des autres , mais
continus , & que dans le Pleinchant
proſaïque la durée de tous les ſons
eſt égale ou la même, il eſt manife
ſte qu'on ne peut point dans ces deux
cas regarder la durée comme une
partie eſſentielle du chant ; mais ſeu
lement d'un certain chant figuré ou
patétique. Ainſi la durée eſt une mo
dification du chant , comme les
voyelles le ſont de la voix ; mais elle
n'y eſt polnt eſſentielle généralement
parlant, ſi ce n'eſt pour faire accor
der differens chantres enſemble.
C HA P ITRE I I.
Obſervations préliminaires.
Nôtre Auteur fait conſiſter le plai
ſir des ſons dans le plus ou le moins
de facilité qu'ils ont à s'inſinuer dans
nôtre entendement. C'eſt pour cela
qu'il préfere la proportion arithmé
- N n ij
422 Recherches ou Eſſais de Phyſique
tique à toute autre, en ce que l'éga
lité des differences s'aperçoit plus
aiſêment, que l'égalité des rapports.
Comme cependant M. Deſcartes
n'enviſage preſque dans tout ce Trai
té que les proportions des corps qui
produiſent le ſon, & non pas celles
des vibrations mêmes du ſon (quoi
qu'il n'y ait que cela qui nous tou
che ) on peut luy objecter que ſelon
luy les principaux accords doivent
conſiſter non dans la proportionarith
metique, mais dans ſa contraire, à
qui on a donné à cauſe de cela le
nom d'harmonique, qui eſt certai
nement bien moins naturellement
connuë que la geométrique, celle-cy
ſe trouvant preſque dans toutes les
comparaiſons que l'on fait dans l'u-
ſage de la vie ſur les grandeurs. Car
on ſçait que les longueurs de trois
cordes également tenduës, de même
nature & groſſeur , & qui rendent
les intervalles les plus parfaits fa ut
fa ; fa la ut ; fa fa ut ; fa ſol la, &c.
ſont dans la proportion arithméti
que renverſée #,#,#;#,#,#; # # # , #,
#, #s &c. au lieu que trois cordes
& de Mathematique. 423
pareilles aux précedentes qui ren
droient les intervalles moins par
faits que les précedens, ſol ut ſol,
mi ſol ſt, mi ſt ſi , ſol la ſi, cha
cun que ſon pareil ; ſeroient dans la
proportion arithmetique droite 4, 3,
2 ; 6, 5, 4 ; 3, 2 , 1 ; 1o, 9, 8. Mais ſi
l'on enviſage au contraire les vibra
tions, & non les longueurs des cor
des, les premiers accords ſeront ex
primez par les nombres naturels 2,3,
4 : 4, 5, 6 ; 1, 2, 3 ; 8,9, 1o &c. & les
derniers par les naturels renverſez,
#.#.# : #. #-# : #. #. # : # .#. # , &c. ce
4 > 32 2 » 62 º 4 2 3 2 1 » 1 2 1 o 2 9 » 8 »
Des Conſonances.
L'erreur de la définition préce
dente de nôtre Auteur ſur les Con
ſonances, l'a porté icy à conclure,
que l'uniſſon n'eſt pas une conſonan
ce, mais ſeulement le fondement de
& de Mathematique. 429
toutes les conſonances ; comme l'u-
• / -
· · · } -
\
& de Mathematique. 433
voit pas voulu exceder la diviſion
du Son grave en 6, la pouſſe juſqu'à
16 de 2 en 2 , & ajoûte que ſi l'on
prend 12 de ces parties, on ne doit
pas les comparer à la corde entiere,
mais bien à ſa moitié, dont il ne lui
a pas plû de nous rendre aucune rai /
CHAPITRE vIL
De la Quinte.
Nôtre Auteur aprés avoir prétendur
· dans le Chapitre précedent qu'il n'y
· a que les 3 nombres ſonores 2 , 3 , 5,
& par conſequent que 3 Conſonan
ces par nature , ſçavoir l'Octave,
la Quinte & la Tierce majeu
re, ajoûte icy que la Quinte eſt
la plus parfaite des 3, étant entre
•
• ,
C H A P I T R E I X.
, '
| De la Tierce majeure, de la Tierce
mineure, & des Sextes.
Nôtre Auteur pourſuivant ſon deſ
, ſein de dégrader entierement la
Quarte, avance bien icy contre elle
un autre paradoxe ; il prétend que
les nombres # dont la Tierce majeu
· re eſt compoſée ſont plus ſimples,
que les nombres ; dont la Quarte
eſt faite. Il me paroît cependant
qu'on doit tirer de ſon principe une
conſequence bien favorable à la
Quarte; car ſi la ſimplicité des nom
bres fait la perfection des accords,
il n'y a pas de doute que la Quarte
doit être plus ſuave, étant confide
rée ſeule, que la Tierce ou Sexte
majeure #, ; ; & peut-être autant
que la triple Octave *, ou du moins
º autant que la triple Quinte #, ce
I I. Partie. ' | Pp ^
444 Recherches ou Eſais de Phyſique
qui s'accorde aſſés avec l'experience
faite ſur le Monocorde. . -
s
& de Mathematique. 453
ce me ſemble , l'auroit entendu ; &
de même, s'il avoit dit que la Quar
te ſurpaſſe la Tierce majeure d'un
ſemi-ton majeur ou de #, & non
1
C H A P I T R E X I.
Des Diſſonances.
· On ne paſſera point à M. Deſcar
tes, comme je l'ay déja dit cy de
vant, que les 4 intervalles re ſº, re
& de Mathematique. 463
ſol, ou les 4 re fa, re la, qui dans le
Diatonique non temperé ſont alterés
d'un comma, aïent aucune douceur ;
puiſqu'aujourd'huy même que l'o-
reille eſt plus endurcie aux Diſſonan
ces que jamais, on ne peut les ſouf
frir en aucune maniere, & que l'o-
reille ne peut pas même ſouffrir l'al
teration de # de comma, comme nous
l'avons démontré dans le Chapitre
précedent, en parlant du tempera
ment par 1z demi-tons égaux. De plus
nôtre Auteur avance encore que le
Triton eſt deſagreable,à cauſe que ſes
expoſans # ſont de trop grands nom
bres pour être admiſſibles à l'oreille,
comme ſi les 2 # étoient conſidera
blement plus petits pour faire la dif
ference d'une Diſſonance des plus
rudes à une Conſonance. D'ailleurs
les expoſants #, #, #, # de ces 8
intervalles alterés re ſi, re ſol, &c.
ne ſont-ils pas plus compoſés que
ceux des Diſſonances #, # , #, # ;
ainſi ſuivant le principe de nôtre Au
teur , ces intervalles alterés doivent
être des Diſſonances tres - dures ,
comme elles le ſont en effet.
464 Recherches ou Eſſais de Phyſique
C H A P I T R E X II.
De la Compoſition.
M. Deſcartes donne dans ce Cha
pitre pluſieurs regles de compoſition
dont on s'embarraſſe peu aujour
d'huy, particulierement les Italiens
& tous les ſçavans Muſiciens , qui
préferent avec raiſon d'avoir des
parties bien chantantes, à une Muſi
que guindée qui ne chante point du
tout. Outre qu'on a trouvé aujour
d'huy l'art de faire paſſer toutes ſor
tes de Diſſonances & d'en faire le
principal ſel de la Muſique, ce qu'on
n'avoit point encore du tems de nô
tre Auteur. A l'égard des raiſons
qu'il rapporte pour autoriſer ſes re
gles, leſquelles ſont toutes tirées du
pur intellect, il eſt évident qu'elles
excluënt les bêtes de l'harmonie, ce
qui ſuffiroit pour les réfuter. Mais
on peut dire au contraire que les bê
tes ſont peut-être plus heureuſes en
Muſique que nous, en ce qu'elles
n'y cherchent pas tant de varietez,
& de Mathematique. 465
tant d'aſſaiſonnemens, & en un mot
tant de myſteres; ce qui fait qu'elles
trouvent ſouvent beaucoup d'agré
mens dans une harmonie qui nous
ſemble fade. J'ay eu un Bichon qui
étoit § ſenſible aux
Conſonances & aux Diſſonances juſ
qu'à affoler par les unes, & s'irriter,
gronder, hurler par les autres. Un
des premiers Organiſtes de Paris, &
un autre des premiers Symphoniſtes
de l'Opera, tous deux de ma connoiſ
ſance, & qui ſont encore vivans,
ont eu deux chiens à qui il eſt arrivé
à peu prés la même choſe. Le Ca
meleon de Mademoiſelle Desjardins,
la Sapho du Siecle paſſé, ſe pâmoit
en entendant l'harmonie d'un Lut.
Et un de mes amis accordant un Lut
ſur le bord d'une prairie, un jeune
Poulin qui paiſſoit tout proche s'en
vint bondiſſant lui fracaſſer ſon Lut.
Plufieurs perſonnes ont fait tomber
des Roſſignols d'épuiſement par le
ſon d'un doux flageolet; mais reve
, nons. Enfin nôtre Auteur avouë qu'il
a beaucoup oublié dans ſes voïages
466 Recherches ou Eſsais de Phyſique
de ſes regles de Muſique, tant pour
ce qui regarde les paſſages, que les
mouvemens, & il a raiſon. :
Il penſe que le progrés des baſſes ,
doit ſe faire par ſauts, afin qu'elles
ſoient entenduës plus diſtinctement ;
mais je penſe que c'eſt pour ſemer :
plus d'harmonie dans les concerts, les
baſſes faiſant par ces ſortes de progrés
conſonants & de contraſtes un eſpece
de concert avec elles-mêmes, comme
on le remarque principalement dans
(!
· les Cantates & Sonates d'aujour
d'huy. Il veut de plus que la Taille :
ſoit le ſujet. ll me ſemble cependant
que c'eſt aujourd'huy plutôt la baſſe
ou le deſſus, & ſouvent même tous
les deux , comme on le remarque
dans pluſieurs accompagnemens à 2,
3, 4 parties de Lully, de Dambruïs,
de Corelli, &c. comme les parties
qui s'entendent le mieux ; les autres
ne ſervant preſque qu'à remplir leurs
intervalles. A l'égard de ce qu'il dit
que la haute-contre procede par ſauts
comme la baſſe, il me ſemble au
contraire que c'eft aujourd'huy la
& de Mathematique. 467
partie la plus unie du concert, en
ſorte que ſouvent elle ne roule que
ſur 3 ou 4 nottes.
Enfin à l'égard des contraintes que
nôtre Auteur blâme, comme (par
exemple) celle des Chaconnes dont
les baſſes roulent toûjours ſur un cer
tain nombre de nottes, comme re ut
za la, il paroît que ce qui étoit un
myſtere de ſon tems, eſt devenu un
jeu d'eſprit dans le nôtre, lequel ne
laiſſe pas d'avoir ſon agrément ,
comme en Poëſie les rondeaux, les
bouts-rimés, les acroſtiches, &c.
C HA P IT R E XIII.
Des Môdes.
M. Deſcartes exclud des Môdes
ceux de mi ſol ſi mi, & de fa la ut fa,
à cauſe (dit-il) que le Triton fa ſol
la ſi ſe trouve dans leur Quinte mi fa
ſol la ſi, fa ſol la ſi ut. Mais il eſt évi
dent que cela ne pourroit avoir lieu
que lorſqu'on entonne ces Quintes
de ſuite, ce qu'on peut aiſément évi
ter ; ainſi cette raiſon ne paroît nul
' -
468 Recherches ou Eſſais de Phyſique
lement ſuffiſante. Il me ſemble donc
qu'il faut s'en tenir à celle que nous
donnons dans la Melodie , ſçavoir
que le fa dans le premier Môde, &
le ſi dans le ſecond ont des relations
fauſſes avec les nottes fondamenta
les du Môde, leſquelles ne ceſſent
jamais d'être preſentes à l'imagina
tion. Il veut de plus que tous les airs
roulent ſur la Qyinte ; mais il eſt cer
tain que nous en avons un grand
nombre qui roulent ſur une Quarte
ou même ſur une Tierce, principale
ment les Pſalmodies. C'eſt la même
choſe dans la Melodie Perſanne ou
Arabeſque, ou Turque.
On ſçait de plus que la diviſion de
l'Octave par la Quinte ſeule ne con
ſtituë pas les Môdes. Il paroît auſſi
du ſentiment de ceux qui croïent que
differens Môdes ſont propres à exci
ter differentes paſſions ; au lieu qu'il
devoit bien ce me ſemble conſiderer
que nous avons differens airs de
toutes eſpeces ſur un même Môde
qui réüſſiſſent parfaitement, ſoit
dans le ſacré, ſoit dans le profane ;
C#
& de Mathematique. 469
ce qui ne fait que trop connoître que
M. Deſcartes n'avoit pas une connoiſ
ſance parfaite de la ſcience qu'il a trai
tée, & d'autant plus qu'il ne déduit rien
de ſes propres principes; que ce qu'il
établit eſt ordinairement contraire à
l'experience, & ſouvent contradictoi
re ; qu'il fait de la Muſique, dont l'ob
jet eſt tout ſenfible & cômmun avec les
bêtes, une ſcience toute intellectuelle ;
& que la plûpart des raiſons dont il ap
puïe ſes ſentimens n'atteignent preſque
pas la vrai-ſemblance, à quoy l'on ne
doit pas manquer d'ajoûter qu'il adopte
une Gamme rejettée de tous les Muſi
ciens raiſonnables, comme tout à fait
oppoſée au progrés & à la perfection
de la Muſique, lui qui recommande ſi
fort par toute ſa Philoſophie de ſe faire
des préjugés de l'enfance. Mais on doit
toûjours lui ſçavoir bon gré de ſon tra
vail; & d'autant plus qu'il ne donne ce
traité, à ce qu'il dit, que comme un
Ourſin mal-leché, en quoy certes il a
raiſon : ce qui ſoit dit ſans vouloir ra
baiſſer la gloire de ce grand genie, mais
ſeulement en faveur de ceux qui n'aïant
II. Partie. Rr
47o Rechercheteu Eſſais de Phyſique
peut-être jamais rien lû de plus parfait
en Muſique que ce petit traité, en ſe
roient encore obſtinément entêtés ,
aprés que ſon Auteur lui-même ſem
ble l'avoir abandonné au jugement des
Connoiſſeurs. -
T A B L E
ET ECLAIRCISSEMENS.
Chap.
P I. D# l'objet
# Un de ladeMuſique,
# pag. 42o.
pre
miers Muſiciens de l'Opera, qui avoit été trom
pé en entendant chanter chez une perſonne de la
premiere qualité , un Chinois appellé M. Ly,
amené à Paris par le P. Fontaney Jeſuite il y a
environ 15 ans, m'a auſſi trompé en m'aſſurant
que le chant de ces peuples étoit tout continu
comme celuy d'un Chaſſis bruyant, & non pas.
gradué comme dans les trois Syſtêmesdes Occi
dentaux. Mais j'ay reconnu depuis moy-même,
en entendant chanter M. Houang Chinois, &
Interprete du Roy pour la Langue Chinoiſe, que
ce qu'on appelle chez eux le chant vulgaire, eſt
tout ſemblable au nôtre ; ils ont outre cela un
chant accentué pour les vers, qui eſt une eſpece
d'Enharmonique, de même que le diſcourspa
thetique, ſur quoy l'on peut voir nôtre Melodie
imprimée dans les Mercures de Paris, de Fevrier.
& de Mathematique. *47n
& Novembre 1712, & d'Avril, Juin &c. 1713.
Chap. II. obſervations préliminaires. p.421.
Ch.III. De la Meſure dans la Muſique.p.425..
Chap. IV. Des Sons aigus & des Sons graves.
p.427.
Chap.V. Des Conſonances. p. 418. Ce que
j'ay dit icy que l'Uniſſon eſt la conſonance la
plus parfaite ne doit s'entendre que de l'union
des Sons, de leur force pour faire fremir les corps.
qui ſont en conſonance prochaine avec celuy qui
reſonne, & de la ſuavité des conſonances, mais
non pas de la varieté, qui ne ſe trouve point dans
l'uniſſon. - -
PAges . ligne 6. t x n
- C'b, GE
-+ | m ſera.
fa*
" mCE--nG E •,- Pag. 33. lig. 2o.
· M É M o IRES
, D E S PIE C E S N O U V E L L E S
DE MATHEMATIQUE
· ET DE PHYSIQUE.
Des figures des dents ou aîles de rouës pro
A / - A. -
6 de Mathematique. 23
ſorte que B M aura encore meſme
rapport à B E que R à Z, & l'arc
#N devra encore eſtre fait égal à
l'élevation correſpondante A F du
piſton. Il faudra donc encore pren
dre l'échelle V r égale en longueur
& en nombre de parties égales avec
le quart du cercle E N C, prendre
deſſus V «AC égale en nombre de
parties avec E N, & faire V e AE &
A F égales entr'elles, décrire tou
jours du point Al'arc de cercle FG
rencontrant la roue L A P en G,
porter A P de l'autre coſté de A en
A a ; & du point a comme centre
· tracer l'arc de cercle fg avec l'in
tervalle A F, lequel arcfg rencon
tre en g le meſme cercle L A P, &
porter deſſus l'intervalle F G de g
en f, ce point ſera un de ceux de
l'aîle deſirée A S, & on trouvera
tous les autres de meſme.
• Pour avoir la compagne As de
faîle A S, on prendra le rayon
B N P de l'autre coſté de B A l'are
A a, égal à A P du coſté de F, &
le reſte comme cy-deſſus, | >
24 Recherches de Phyſique
Et ſi l'on veut avoir les reſtes de
ces courbes, il faudra prendre le
rayon B P toujours du coſté oppo
ſé, de meſme que A a, mais il fau
dra prolonger A F en deſſous, &
prendre F au deſſous de A.. -
à la circonference QXh
d'un arbre ou tambour qui eſt fixe
avec cette rouë & mobile comme
· elle autour du centre ou point fixe
O, ou ſi l'on veut, O n ſera en ge
neral la diſtance du point fixe O à la
puiſſance qui meut la rouë DA F H,
telle qu'elle ſoit. Si l'on ſuppoſe
donc que le poids R faiſant tourner
la rouë D A F H, éleve le bras
O Q A en OXF, enſorte que l'arc ,
QX ſoit la deſcente de R, & que
I1I. Partie. D
38 Recherches de Phyſique
par ce moyen l'aîle S A B ſoit éle
vée à la ſituation FPT B, menant
la verticale M K, & l'horizontale
T K qui la rencontre en K, M K
ſera l'élevation du poids Z dans le
premier cas , & dans le ſecond ce
ſera l'arc MT. On aura donc par
la ſuppoſition de l'équilibre conti
nuel, comme Z eſt à R, ainſi X Q à
M K dans le premier cas, ou à MT
dans le ſecond ; & le moment de R
ſçavoir le produit de R par X Q
égal ou momenr de Z, qui eſt le
produit de Z par M K dans le pre
mier cas, ou par MT dans le ſecond,
Pratiques commodes pour toutes ſor
- tes de perſonnes.
| Faites l'analogie, comme Z eſt à
R, ainſi le rayon O Q au rayon
O q, & décrivez du centre O le cer
cle q x y, rencontrant O F en x,
prenez 7 x y d'un quart de cercle
que vous diviſerez en un nombre
arbitraire de parties égales, comme
en 12 pour plus de facilité, tirez à
Part la droiteſ t, & l'ayant faite
- à
& de Mathematique. 39
* égale à 3 fois, la moitié du rayon
O q, & une dixiéme partie de cette
moitié de plus , diviſez-la en au
tant de parties égales que le quart
de cercle q x y.
Enſuite pour le premier cas ayant
mené le rayon O x F à volonté, pre
nez ſur l'échelle ſt, la partie ſu,
d'autant de degrez que l'arc q x en
contient, portez la ſur la verticale
M K , de M en K, menez l'hori
zontale KT ſur le cercle M m T , &
-conduiſez le rayon BT P juſques
au cercle L A P décrit par le mcu
vement de A B ; portez A P de
l'autre coſté de A en A a, & dé
crivez des points A & a, comme
centres avec l'intervalle A F, les
arcs de cercle FG,fg, qui rencon
trent le cercle L A P en G & g,
portez l'intervalle G F ſur l'arc gf,
de g en f, ce point ſera un de ceux de
l'aîle deſirée A S, & on trouvera
tous les autres de meſme.
Mais pour le ſecond cas, il faudra
encore prendre l'arc M T & d'un
quart de cercle, & le # l11l
1j
· 4e , Recherches de Phyſique
nombre de parties égales pris à plai
ſir, mener à part la droite o p éga
le à 3 fois la moitié du rayon B M,
& une dixiéme partie de cette moi
tié de plus, & la diviſer en autant
de parties égales que le quart
MT &. Aprés quoy on portera
l'intervalle ſu, ſur o p, de o en r;
| & on prendra l'arc M m T d'autant
de parties que o r en contient; par lè
point T, on menera le rayon B rP,
& on achevera le reſte comme dans
le cas precedent.
Seconde Pratique. On peut com
mencer auſſi dans le premier cas
par prendre M K à volonté , me
ner l'horizontale KT ſur le cercle
MT & , & par T le rayon BTP,
& porter A P en A a de l'autre
coſté de A ; enſuite de quoy l'on
portera la longueur de M K ſur l'é-
chelle ſt, de s en u ; & on prendra
l'arc q x, d'autant de parties que
s u en contient , pour mener le
rayon O x F, & achever le reſte
comme dans la precedente.
Mais pour le ſecond cas ayant pris
c3 de Mathematique. 4r
, MT à plaiſir, mené le rayon BTP,
& porté A P en A a, prenez ſur
l'échelle op, la partie o r, d'autant
de degrés que MT en contient,
portez o r ſur ſt, en s u, prenez l'arc
q x , d'autant de degrez qu'il y en
a dans s u, menez le rayon ox F,
& achevez le reſte comme cy-deſ
ſus.
Troiſiéme Pratique. On peut auſſi
faire cette analogie, comme K eſt à
Z, ainſi M B eſt à E B , & mener
la verticale E n, ayant pris enſuite
n E à plaiſir, & mené l'horizontale
n N ſur le cercle E N C en N, on
conduira le rayon B N P ſur le cer
cle L A en P; enſuite on tirera à
art la droite b e, qu'on fera égale
à 3 fois la moitié de O Q , & une
dixiéme partie de cette moitié de
plus, & ayant pris l'arc QXh d'un
quart de cercle, on diviſera QX h &
b e en un nombre égal de parties éga
les , aprés quoy il ne reſtera que
pour le premier cas de porter E n
ſur b e, de b en i, & de prendre
Q X d'autant de parties que b i en
D iij
42 Recherches de Phyſique
contient, afin de mener le rayon
O x F, & d'achever le reſte à l'or
dinaire.
Mais pour le ſecond cas, il fau
dra prendre encore l'arc E N C
d'un quart de cercle, & mener à
part la droite VeAET égale à 3 fois
la moitié du rayon B E , plus un
dixiéme de cette moitié, diviſer la
droite VvAF r, & le quart E N C
en un nombre égal de parties éga
les, enſuite on prendra V 2AE d'au
tant de parties que l'arc E N ent
contient, on portera VeAE ſur b e,
de b en i, & on prendra QX d'au
tant de parties que b i en coiitient ;
enfin on menera le rayon O X F, &
ayant les points P & F, on acheve
rale reſte comme dans les Pratiques
precedentes. . -
QS5s22QSº29Q65829.99:Q$tº29Q8,99
A N A L 7 V E
De la ſolution, de la principale diffi
culté propoſée par M. Hughens,
contre le Syſtême de M. Deſcartes,
ſur la cauſe de la peſanteur , inſe
rée par M. Saurin dans le fournal
des Sçavans, de fanvier 17o3.
pag. 24.
(º = #). Done : #=
_ 2 ocx$oº
p} x Cx 1 $a2
•,
d
, y c - T# 5 GT . Donc tou
tes les forces en 3, D, d, ſeroient en
tre elles comme les oCx ;o'. Deſorte
qu'appellant C ?, r, C o, x ; & o »,
y, on a la force en !=y3,7-5,
=Vrºy*—yº, dont la differentielle
2 --2
^»
84 Recherches de Phyſique
enſorte cependant qu'il ſoit aiſé de
la lâcher, lorſqu'on voudra relever
le Pont. -
G L vaudra, * Vºft-ºſ-ye 5 me
2. 4 -
ss c y — c y *
•
= a p ; & y* + uy -
#y-+ # =°. d'où l'on
tire les valeurs d'y, ſçavoir, y =
•-ºf_ #+ av, # 4a*p *
-- – »
C C 2,
2 a v 2 f*
en prenant C
plus grande
que u.
Suppoſant que l'on faſſe faire en
core un tour à la ſpirale, en ſorte
que la corde la touche alors au point
É, le Ponteſtant élevé dans la ſitua
tion HM, portant G M ſur G I en
· & de Mathematique. 89 ,
S, on aura encore RS ſenſiblement
égale à la portion de ſpirale compri
ſe entre les cercles B V , FE , ou
la moitié de la ſomme des 2, à cau
ſe de l'égalité des lignesGA,GB,GF,
· &c. on aura donc G S= v 2f* —
c - -- c
y—z x 7-u-yx #= G M,
pour la moindre y, (car z n'a point
lieu,lorſqu'on ſe ſert de la plus gran
de y , autrement GS ſeroit negative)
& la force dans GM=F multipliée
par GW, égale au poids du Pont mul
tiplié par G M , ce qui donnera,
2fF=2aV,fº-2yc-zc-ucx #.;
& F =*- V2 *-4 ye— z c - u e »
- 4 .a |
laquelle étant multipliée par o F=
z, doit faire équilibre avec le poids
K multiplié par OE , on aura donc
encore
22v-f-ze-ue-*: x K. 4 4 '
| -=
s
ap , & z* + u z +2y &-
- 2. -
· » 9o , Recherches de Phyſique
tire les deux valeurs de z, ſçavoir,2
2
- av,fº ſ% º- av2f* - f4
=º-:-/-HVº#--:-,
–:-
f4 V,E# 34 - - 2,
-;-y-z-t : ---,-y--
4a*p
E-e -
, & de même pour tous
les autres, s'il y en a davantage. .
Pratique aiſée pour toutes ſortes de
- perſonnes.
Our trouver maintenant les
, raïons O B, OF, O C, O D,
je meine les droites H G, H l,
( figure 5.) perpendiculaires entre
elles, avec la droite IG, je deviſe
•
& de Mathématique, yr
1H en autant de parties égales que
la moitié du poids du Pont contient
de livres, c'eſt à dire, par exemple en
5oo ſi le Pont entier un milier, ou ſi
le nombre 5oo eſt trop grand pour
pouvoir être contenu dans la droite
A H, on pourra ſe contenter de ſa
moitié, de ſon quart, de ſon cinquié
me, &c. Pourvû qu'on prenne les
mêmes portions du poids moteur
qu'on doit attacher à la ſpirale, je
porte enſuite les parties de I H ſur
IG pour ſçavoir combien elle encon
tient. ( Ce qui ira environ aux # de
IG, ) & je fais cette regle de pro
portion. Si 31 donne 1o ( ou ſi 314
donne 1oo &), que donnera le nom
bre de parties de IG, le 4° terme ſera
un nombre de parties qu'il faut
prendre ſur l'échelle I H, & le
porter ſur I G, de I vers G en
a. ( On peut trouver auſſi tout
d'un coup Ia par IG avec le com
pas de proportion.) Je prens en
ſuite ſur I H de I vers H, I p d'au
tant de parties que le double du
oids moteur en contient, & je mei
ne les droits Gp, & a e, paralleles
#.
92 Recherches de Phyſique
entre elles ; je prens encore ſur IH
de I vers H, I l égale en longueur
au raïon du tambour auquel eſt ſuſ
pendu le poids moteur en prenant
I H pour la longueur du Pont; c'eſt
à dire, je fais cette regle de propor
tion, ſi la longueur du Pont me don
ne la longueur du raïon du tambour
que donnera I H, il viendra la va
leur de l l ; je décris ſur I l comme
diametre le demi-cercle I r I, & j'é-
leve ſur I H la perpendiculaire e r
rencontrant le demi cercle en r; je
meine les droites, I r, & ſa perpen
diculaire indéfinie, x r g. Je prens
encore ſur IG vers G, I m égale à la
moitié de l l, & je meine la droite
m n parallele à Gp ſur I H en n, &
† ſur IG, a O vers I, égale à
a moitié de I n, je décris du point I
comme centre avec l'intervalle IO
un arc de cercle qui coupe x gen q ;.
portant enfin IO ou I q ſur x g, de
part & d'autre de q ; en q y & q g, on
aura ry & r g pour les deux valeurs
du ſecond raïon O B de la ſpirale.
Si l'on prend enſuite l'intervalle
r 7, & que du point I comme cen
& de Mathematique. 93
tre, ou décrire un arc de cercle qui
coupe x g en u, & que l'on porte
l'intervalle u I ſur x g, de u, en z &
k, de part & d'autre de u, on aura
r & & rk pour les deux valeurs du
troiſiéme raïon O F.
On continuëra de même pour
avoir tous les autres raïons poſſibles
dont on aura-beſoin.
C'eſt de cette maniere qu'on a dé
crit la ſpirale de la (figure 6.) mais
on n'a pû luy † la figu
re du Pont, à cauſe du peu d'eſpace
de la planche.
Ayant trouvé les raïons OB, OF,
O D, O C, on pourra donner au
corps de la ſpirale quelle figure on
voudra. Car ayant pris ſa hauteur
O i. ( figure 7.'à la volonté, mais la
· moindre qu'il ſera poſſible par rap
- port au diametre de la corde dont
on ſe ſervira, & élevé ſur ſes ex
tremitez les perpendiculaires O A ,
i c, égales au premier raïon O A &
au dernier de la figure précedente ;
ſi on veut que la † ſoit de fi
gure conique, par exemple, on Por
·-
94 , Recherches de Phyſique
tera ſur O A prolongée les autres
raïons OB, OF, OD ; en Ob, Of
Od, & menant par les points b, f, d,
les paralleles àl'axe O i, juſques ſur
A D en B, F, D, ces points ſeront .
ceux qui diſtingueront les pas de la
ſpirale. En ſorte que menant ſur Oi
les perpendiculaires B e, Fg, D h,
les parties O e, e g, g h, ſeront les
hauteurs de ces pas.
Ainſi aïant tourné le profitAOiCD,
il ne reſtera que de tracer deſſus les
cercles dont les raïons 34 , 56, 78 ,
ſont moyens aritmetiques, c'eſt à .
dire préciſement au milieu entre
h D, g F, e B , O A ; & prenant un
fil de le tourner ſur un de ces cer
cles comme ſur celuy qui paſſe par
_4, afin d'avoir ſa longueur que l'on
tournera enſuite en vis au tour du
cône ; ſçavoir, untour depuis D juſ
ques à F, le plus uniformement
qu'il ſe pourra , ayant ſoin d'adou
cir les angles qui pourroient ſe for
mer aux poids D, F, &c. & fai
ſant de même pour tous les autres
intervalles des pas de la ſpirale, on
-
*
- & de Mathématique. 95
aura la ſpirale autant parfaite qu'elle
le peut être par cette voye. |
Démonſtration.
P Our entendre la démonſtration
de cette pratique, il ſuffit de con
v,F
ſiderer, que I G, fig.5.= 2, 2 que
•# # # # 4 # # # #-##
tr#Str#Nºtr,NerºFN ºtr FNºtr#Nº,tr,Ns
P R E M IER D ISCOURS.
CHA P I T R E P R EMIER.
De l'Eſprit humain.
CHAPITRE II.
De Dieu & de quelques-unes de ſes
perfections.
ARTIcLE *D# ce qu'une choſe
ne ſçauroit ſe fai
re, ſe conſerver, ou ſe détruire
elle-même, on eſt obligé d'avoüer
qu'il y a un Auteur qui produit,
conſerve, & détruit tout ce que
nous voyons naître & perir au
monde, & qui nous a créês dans
le temps, puiſque nous n'avons
pas toûjours été. Que tout ce que
| nous
, & de Mathematique. 1o9
nous poſſedons, c'eſt à dire, tout
nôtre être avec ſes facultés, nous
des tenons de cet Auteur dans nô
tre création & dans nôtre conſer
vation , & qu'ainſi nous devons
avoir une tres étroite union, &
même une eſpece d'Analogie avec
luy, comme un effet avec # cauſe ;
c'eſt à dire que nous ne penſons,
jugeons, raiſonnons, &c. qu'au
tant qu'il nous éclaire, que nous
n'agiſſons qu'autantqu'il nous meut,
du moins à l'égard de la verité & du
bien ; & qu'enfin nous ne ſentons
que parce qu'il fait impreſſion ſur
nous. Car tout de même que la ſta
tuë ou le tableau tiennent tout ce
qu'ils ont du Sculpteur ou du Pein
tre qui les a faits, de même il n'y
a aucun être qui ſoit capable de
nous imprimer par luy-même au
cun caractere que nôtre Auteur
dans nôtre création ou dans nôtre
conſervation qui eſt une création
continuelle ; ainſi toutes les autres
cauſes de nos impreſſions que l'on
voudroit feindre, n'en pourroient
III. Partie. K
|
11o Recherches de Phyſique
être au plus que les occaſions.
2. Il faut donc inferer auſſi de
cette Analogie neceſſaire qui doit
ſe trouver entre la cauſe & ſon ef
fet, que nôtre Auteur eft auſſi un
être qui penſe; c'eſt à dire, qui con
çoit , compare, juge ; mais ſans
avoir aucun beſoin de raiſonner ;
puiſque c'eſt une marque du peu
d'étenduë de nôtre penſée, que d'ê-
tre obligés de paſſer d'une connoiſ
ſance à une autre pour arriver à la
verité. De ſorte que nous ſommes
obligés d'avoüer qu'il connoît tou
tes les Verités d'une ſeule vûë, &
en même temps les differentes liai
ſons que ces mêmes verités ont en
tre elles, puiſque nous ne connoiſ
ſons ces mêmes liaiſons, que par
ce qu'il nous les découvre; qu'il ne
peut porter que des jugemens vrais,
puiſque n'ayant pas beſoin de diſ
courir, il ne ſçauroit être précipi
té dans ſes jugemens. Ainſi il faut
avoüer que les jugemens vrais que
nous portons, nous viennent de
nôtre Auteur, avec nôtre conſer
& de Mathematique. I I T'
CHAPITR E III.
il arrive ſouvent
que les impreſſions que les corps
font ſur nôtre penſée , renferment
de la multiplicité & de la varieté ;
c'eſt par ces proprietés que nous
-
parvenons
-
& de Mathematique. 133
parvenons à avoir quelque con
noiſſance de la nature du corps ;
ainſi par la diffèrence des ſons,
nous connoiſſons que le corps eſt
quelque choſe de multiplie dans ſes
proprietés, capable de differentes
actions ſeparées ou conjointes, &
dont le nombre eſt indéterminé ;
que ces actions étant faites ſous de
certaines loix conſtantes, ſont a
gréables ou déſagréables, &c. Il en
eſt de même à peu prés de l'odo
rat & du goût. Par les impreſſions
du toucher nous concevons encore
dans l'être corporel, outre ſa mul
tiplicité & ſa varieté, de la ſimili
tude, & des arangemens. Les deux
premieres proprietés nous laiſſent
l'idée de pluſieurs corps ou parties
differentes ; leur ſimilitude, celle
de pluſieurs parties homogénes, ou
d'étenduë ; & leurs arangemens
nous donnent l'idée de leur exten
ſion, & de leurs differentes figu
IGS. -
*
144 Recherches de Phyſique
de ſa volonté à differens eſprits , à
differens temps, & à diffèrens lieux
à la fois.
ART.VIII. Il nous reſteroit quel
que choſe à dire ſur la differente
maniere de concevoir le corps
Phyſique & le Géométrique qu'on
apelle l'étenduë ; ſçavoir qu'on a
raiſon d'apeller le dernier, de l'éten
duë, puiſqu'on le conçoit toûjours
compoſé & diviſible à l'infini , & ſi
l'on veut encore à l'infini de l'in
fini indéfiniment : mais cette con
ception n'établit rien dans la na
ture, & cette étenduë n'eſt toû
jours qu'un être de nôtre imagi
nation, dans lequel nous ne vou
lons ſupoſer aucunes bornes de di
viſion que quand il nous plaît, &
ſelon que cela nous accommode
mieux ; nous reſervant toûjours
le pouvoir d'éloigner ces bornes au
tant qu'il nous plaît, ce qui eſt une
† qu'on peut toûjours faire
à la Verité, puiſque le terme de la
diviſibilité du corps nous eſt in
COIlIlll,
- Au
& de Mathematique. 14s
Au reſte, quand on compare des
quantités Géométriques, il ya toû
jours une unité ſi reculée qu'on
veut qui tient lieu d'atôme ou d'é-
lément, & qui ſert dans le corps
Phyſique à compoſer les unes &
les autres ; cette unité eſt conçûë
figurée ou non, ſelon le beſoin,
de même que cet atôme : en un
mot tout eſt ſemblable de part &
d'autre à la réalité prés ; on pour
roit cependant ajoûter une diffe
rence tres - conſiderable entre les
corps Phyſiques, & les corps Géo
métriques ou intellectuels ;ſçavoir
que les premiers ne nous font ja
mais apercevoir que des figures im
arfaites & groſſieres ; au lieu que
† idées que nous nous formons à
leur occaſion ſont des Images par
faites, chacune dans ſon eſpece.
Enfin une troiſiéme difference , eſt
que les impreſſions des corps apar
tiennent à la partie inferieure de
l'ame qui eſt le ſentiment ; au lieu
que les idées des figures Géométri
ques réſidenr pwrement dans nôtre
III. Partie,
146 Recherches de Phyſique
entendement. Au reſte je ſuis trés :
perſuadé que l'Auteur de la nature
pourroit imprimer immediatement
dans nôtre entendement toutes les
figuresGéométriques avec leurs dif
ferentes proprietés , mais il ne le
fait cependant jamais , que par
1'entremiſe de nos ſens , comme
l'experience journaliere le confir
IIlC.
CHA P I T R E IV.
*
T A B L E, ^
EC LA I R CIS S E M E N S,
E T S U P P L E M E N S.
I. M Emoire. Des figures des dents
ou ailes des roués propres à
égaler la levée des piſtons, pag. I. Pag.
3.lig. 6. l'élevation du poids. Pag. 5.
lig. 2. encore en deux. Pag. 6.lig. 4.
l'arc de cercle. Pag. 9. lig. 16. raïon
DOTP. Pag. 1o. lig. 7. prendre ſur
st. Pag. 11. lig. 16. comme Z eſt à R.
Pag. 13 lig. I. contraire autour de B
par l'arc. Lig. 2. à AP en Bo, & dafh,
il eſt. lig. 6. Pag. 14. lig. 2e. M en
T, ſans qu'on ait beſoin d'échelles.
Or il eſt. Pag. 15. lig. 6. par BM.
On prouvera de même que le mo
ment de Z eſt toûjours à celui de R
· comme BE à OQ, ou BM à Oq.
Lig. 11. trois fois # &c. (ce que l'ai
le Af peut fournir ) on n'aura Pag.
16. lig. 4 à 7Or, & prendre. Pag.
18. lig. 5. de côté, à l'égard des cen
tres B & O, & ſuppoſant. Lig. 17.
peut être different du bras OA, &
faire. Pag. 19 lig. 6. & 7. mettre le
Recherches ou Eſſais de Phyſique
bras OA, OQ à l'équerre Lig. 19.
DAF en A, & dans le même plan,
les deux Courbes. Pag. 2.I. lig. 12. & ;
SAB par ſa concavité, comme. Li- i
gne 7 en FPB par ſa concavité,
éleveroit. Lig. 25. ſoûtenir l'aile AS !
avec le bras AB, non pas par. Pag.
23. lig. 8. quart de cercle. Pag. 25.
lig. 2.I. OA, BA dans la conſtruc
tion de l'aile AS, ne faſſent Pag,
26. lig. 1. côté de AP, c'eſt à dire
qu'il faudra prendre d'abord A14 à
volonté, & la porter ſur Ql, tirer
IX & OXF, ſans s'embarraſſer de
P. Lig. 8. deſirée ASf, laquelle en
ce cas eſt par conſequent une ligne
geometrique On peut ſe paſſer du reſte
de cet article. Lig. 23 que ployer par
penſée le plan. Pag. 27.lig. 16. On
peut encore ſe paſſer du reſte de cet ar
ticle. Pag. 28. lig. 14. premiere figu
re ſituée en Q feroit. Lig. 16. même
ſens, c'eſt à dire ſelon PAD, & éle
veroit. Lig. 21. QWX, comme dans
la I. figure, ou ſil'on veut. Pag. 29.
lig. I. de A vers P par ſa concavité.
Lig. 1o. I. & 2 figures. Lig. 12. poids
R ſuſpendu en Q au poids R. Lig,
& de Mathematique.
15. motrice R appliquée en Q par ſa.
Pag. 3o. lig. 4. cercle DAF (com
me dans l'engrennement d'une rouë
avec une lanterne ) & le poids R.
Lig. 6. en SAB par ſa convexité, &
· monter. Lig. 11. en FBP par ſa con
cavité, & le piſton Z en même. Pag.
32.lig. 5. ou dent de la rouë DAF,
i eſt muë. Lig. 22. eſt pouſſé de
côté & d'autre de la droite OB. Lig.
25. en allant de a juſqu'à D. Pag. 33.
lig. 6. ſeroit moindre; mais alors le
raïon OA devroit être égal à OL.
Lig. 1o. & 11 tourner horizontale
ment au deſſus du centre Q (com
me dans la Mechanique de M. de la
Hire) car dans cette. Lig. 18. eſt ho
rizontale & renverſée , ſoûtiennent.
II. Memoire. Des figures des bras
des piſtons propres à égaler leur levée.
| Pag. 36. lig, penult, Soit AB Pl. 2.
3. figure. Pag. 37. lig. 5. ſolide mMT
attache. Pag. 38. lig. 13 égal au mo
ment de Z. Pag. 4o.lig. 9. l'arc AMT ,
d'autant. Pag. 43. lig. 17. Enfin l'ai
le ASfétant tracée, on décrira des
cercles de tous ſes points avec les
raïons de la roulette, & on tracera
º Recherches ou Eſſais de Phyſique
l'aile ſolide par la courbure de tous
ces cercles, comme dans le Me
moire précedent. Pag. 44 lig. II.
qxy, QXh, ENc. Lig. 16. comme
31 à 1o, ou 3 # à 1. Pag. 46. lig. 9.
aile AS pour être different du bras
BM, & faire quel. Pag. 48.l. penult.
l'aile AS eſt toûjours. Pag. 49. lig.
II. à l'arc AF, ou plutôt il # pren
dre tout d'un coup AF ou A14 à
volonté, & du point A. Lig. 22. On
peut ſe paſſer de cet alinea. Pag. 5o.
lig. 7. cercle DAF, & perpendicu
laire à LAP, comme dans les en
grennemens des rouës avec des lan
ternes. Pag, 52. lig. dern. Voyez les
Memoires de l'Academie des Sciences
de 17o4. -
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