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Chapitre 6 : L’inflation

Jusqu’à la 1ère guerre mondiale, les hausses de prix sont compensées par
des baisses successives, il n’y a donc pas d’inflation structurelle. A partir
de la 1ère guerre mondiale, il n’y aura plus jamais de baisse de prix,
l’inflation devient structurelle. Le 20ème siècle est un siècle où les prix sont
très peu spontanés, naturels mais gérés par deux grandes forces : les
grands groupes privés et l’état.

I) Les mystères de l’inflation

L’inflation signifie trois choses en même temps :


- la hausse des prix
- la hausse des revenus (salaires et profits)
- la hausse des moyens de paiement ou masse monétaire

Les trois augmentations sont liées mais l’interdépendance n’est pas


arithmétique (ex : on dit que les prix montent par l’ascenseur et les
salaires par l’escalier). Historiquement et concrètement, l’inflation est née
en 14-18 sous forme d’inflation fiduciaire ; l’état ayant massivement fait
tourner la planche à billet pour les besoins de la guerre. A cela s’ajoute
l’inflation par le crédit lors de la reconstruction de l’après-guerre. Pendant
la période des trente glorieuses, l’inflation est de moins en moins
monétaire par essence mais provient d’un déséquilibre entre l’offre et la
demande. Des phénomènes psychologiques expliquent qu’une fois lancée,
l’inflation s’auto-entretien :
- les acheteurs ont tendances à acheter plus vite que prévu pour ne pas
acheter plus tard plus cher : augmentation de la demande
- les vendeurs, eux, tentent de stocker pour vendre le plus tard possible :
baisse de l’offre.

Ces phénomènes psychologiques montrent l’ambiguïté de l’inflation qui


font des victimes tout en ayant ses profiteurs. Les principales victimes
sont les possesseurs de revenu fixe (ex : rentiers, pensionnés de guerre,
invalides…). Plus généralement, sont en infériorité tous ceux qui ne sont
qu’acheteurs (ex : les salariés). A l’inverse, tous les vendeurs sont
spontanément favorables à l’inflation ainsi que les débiteurs qui
remboursent leurs dettes avec des billets au pouvoir d’achat fondant ;
c’est pourquoi on remarque que les entreprises empruntent beaucoup en
début de période d’inflation. On peut se poser la question de quel doit être
le bon taux d’inflation pour un pays. Historiquement, on remarque que les
périodes de fortes inflations sont des périodes de fortes croissantes et
inversement, en période de faibles inflations, on se trouve en situation de
marasmes économiques. On peut aussi trouver deux autres types de
phénomènes :
- la « stagflation » : stagnation de la croissance + forte inflation
- l’hyper-inflation : inflation à plus de deux chiffres.
Le bon taux d’inflation dépend du niveau de développement du pays. Un
pays riche où les ménages sont suréquipés ne peut pas se permettre un
fort taux d’inflation ; un pays en développement ou émergeant où les taux
d’équipement des ménages sont encore faibles peut se permettre plus
d’inflation.

II) Les prix et les forces conscientes

La loi de la rareté (plus un produit est rare, plus il est cher) est admirable
en théorie mais n’est vraie que dans une économie totalement
concurrentielle. Dans la réalité, les prix sont administrés par deux grands
« price makers » :
- les oligopoles privés qui fixent le prix à la hausse par rapport au prix
naturel (ex : lessive, couche-culotte…)
- l’état sur certains produits, il intervient à la baisse (ex : le métro) ou à
la hausse (ex : gaz, électricité, téléphone…).

En additionnant ses deux forces, on obtient globalement une hausse de


prix nommée « stabilisation des prix » par l’état. L’état n’oublie jamais que
le consommateur est aussi un électeur potentiel ainsi on remarque
qu’avant les grandes échéances électorales, l’inflation est faible.

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