LEADERS
Marco Föllmi: un relais
de la politique monétaire
Entré officiellement en fonction le 1er mai 2004 en remplacement de Yves Lieber, parti en
retraite, Marco Föllmi est le nouveau délégué de la Banque nationale aux relations avec
l’économie pour la région genevoise. Un poste stratégique où il est à la fois l’antenne et le
porte-parole de la direction générale de la BNS auprès des milieux économiques. Portrait.
© MAGALI GIRARDIN
V
ous trouvez que le niveau du
franc suisse pénalise votre
volume de ventes à l’étranger.
Vous considérez que la hausse
des taux d’intérêt n’est pas
une bonne décision. Et bien, dites-le à
Marco Föllmi! Au-delà de la boutade et de
son aspect réducteur, la formule n’est pas si
usurpée que l’on pourrait le croire. Car le
délégué aux relations avec l’économie est
une véritable interface entre les acteurs
économiques et les services de la Banque
nationale suisse qui, depuis Berne ou
Zurich, décident de la politique monétaire
du pays. Une interface qui travaille
d’ailleurs dans les deux sens. «Mon rôle
consiste à la fois à prendre le pouls de l’éco-
nomie genevoise et, en retour, à justifier
auprès des acteurs économiques les décisions
prises par la direction générale de la
banque», explique Marco Föllmi.
Un rapport trimestriel détaillé
Comme sept autres de ses confrères aux
quatre coins du pays, le nouveau délégué
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aux relations avec l’économie pour la région sables économiques genevois leur pertinen-
genevoise passe une bonne partie de son ce pour l’intérêt général du pays. Une tâche
temps au contact direct des acteurs écono- qui peut nécessiter un certain sens de la
miques: entreprises, syndicats patronaux, diplomatie; qualité dont Marco Föllmi ne
chambre de commerce. Objectif: dresser un manque pas. ■
panorama précis de la santé des différents Olivier VACHERAND
secteurs de l’économie. «Il s’agit de regrou-
per des données qualitatives qui viennent en
complément des données chiffrées qui sont
récoltées par les instituts conjoncturels et les
offices cantonaux de la statistique», explique
Marco Föllmi. Ces données font l’objet d’un
rapport trimestriel adressé au service de la
conjoncture de la Banque nationale. La
direction générale, en croisant les diffé-
rentes sources d’information macro et
microéconomiques, est alors en mesure
d’arrêter sa politique monétaire en fonction
de l’état précis de l’économie. Voilà pour le
premier grand volet de son action.
Mais sa mission ne s’arrête pas là. Une fois
les décisions prises à Zurich ou à Berne, il
revient à Marco Föllmi de les expliquer sur
le terrain et de justifier auprès des respon-
Marco Föllmi, un économiste de formation
Après des études économiques à l’Université de Genève, Marco Föllmi a occupé divers
postes à responsabilité, notamment dans le secteur bancaire comme analyste financier
senior. Il effectue la suite de sa carrière à l’Etat de Genève en tant que trésorier; une
position stratégique où sa principale mission visait à assurer une gestion dynamique de
la dette. Douze ans au cours desquels Marco Föllmi peut se targuer d’une certaine
réussite. «Cette gestion dynamique de la dette a fait gagner environ un demi-point d’in-
térêt par année», assure-t-il. Ce qui a permis à l’Etat… et au contribuable genevois,
d’économiser une véritable petite fortune sur la charge de la dette; sachant que cette
dernière est passée de 6 milliards à 11,5 milliards entre 1991 et 2003.
Douze ans, c’est aussi le temps passé par Marco Föllmi au sein du Conseil administratif
de la Ville de Lancy, 3e commune du canton en termes d’habitants. Au sein de cet exé-
cutif, il a cumulé les dossiers importants: les finances bien sûr, mais aussi l’aménage-
ment du territoire ou encore la sécurité publique. Une vie d’élu qu’il a quitté en mai 2003
au terme de trois mandats bien remplis.
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2004