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Par
Amina HAOUDI
Safae ISMAILI
Docteur, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Fès,
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah.
RESUME
En vue de stabiliser le taux de change et de minimiser les répercussions des chocs sur
l’économie nationale, le Maroc a adopté une panoplie de régime de change tout en restant
rattaché à un panier de devises. Malheureusement les actions entreprises par les autorités
monétaires ont généré une balance commerciale déficitaire, un déficit budgétaire et une dette
extérieure élevée. Ceci nous amène à traiter la problématique suivante: quel est le vrai impact
du taux de change sur les performances macroéconomiques ? Pour cela ce travail, par une
étude empirique à travers une modélisation VAR, a pour objectif d’évaluer l’efficacité des
régimes de change adoptés par le Maroc entre 2001 et 2015 et de vérifier la capacité du
dirham à répondre aux chocs extérieurs. Selon nos résultats la politique de change
marocaine est stable pouvant résister aux chocs extérieurs et il existe une forte relation entre
le taux de change et les variables financières et réelles à savoir l’inflation, les termes
d’échange, les exportations, les importations et la masse monétaire. De ce fait, on peut dire,
qu’il serait plus judicieux pour le Maroc d’adopter un régime de change plus flexible.
ABSTRACT
In order to stabilize the exchange rate and minimize the impact of shocks on the national
economy, Morocco has adopted a range of exchange rate regime while remaining attached to
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a basket of currencies. Unfortunately the actions taken by the monetary authorities generated a
deficit trade balance, a budget deficit and a high external debt. This brings us to the following
problem: what is the real impact of the exchange rate on macroeconomic performance? For
this purpose, this work, through an empirical study through a VAR modeling, aims to assess
the effectiveness of the exchange rate regimes adopted by Morocco between 2001 and 2015
and to verify the dirham's ability to respond to external shocks. According to our results, the
Moroccan exchange rate policy is stable and can withstand external shocks and there is a
strong relationship between the exchange rate and the financial and real variables namely
inflation, terms of trade, exports, imports and the money supply. As a result, it may be said
that it would be more appropriate for Morocco to adopt a more flexible exchange rate regime.
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INTRODUCTION :
Après la seconde guerre mondiale, les principaux pays industrialisés ont rattaché leur
monnaie au dollar américain dont le prix était fixé par rapport à l’or, dans ce cadre un
système de change fixe généralisé, appelé système de Bretton Woods a été mis en place pour
organiser le système des paiements internationaux et prévenir les guerres commerciales et les
dévaluations observées dans la période de l’entre guerre.
Au début des années 1970, les autorités monétaires avaient remarqué une opposition
entre l’objectif d’équilibre interne et l’objectif d’équilibre externe. De ce fait, le système de
Bretton Woods fut abandonné.
Avec un degré d’ouverture qui dépasse les 62%, le Maroc est considéré parmi les pays
ouverts sur l’extérieur, chose qui a poussé les autorités marocaines à donner une importance
particulière aux choix de la politique de change depuis la création du dirham comme monnaie
nationale en 1959 à nos jours, le principal objectif est d’adapter le régime et la réglementation
de change à l’évolution de l’environnement économique du pays.
En ce sens, La création d’un marché de change en 1996, était obligatoire pour la bonne
intégration de l’économie marocaine dans le circuit de la mondialisation et de la globalisation
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financière. Encadré et contrôlé par Bank-Al Maghreb, ce marché donne la possibilité aux
banques de conserver et de gérer des positions de change à traiter.
Malgré ses actions entreprises par les autorités monétaires marocaines, l’économie
nationale a toujours été marquée par une balance commerciale déficitaire, un déficit
budgétaire et une dette extérieure élevée. Ceci dit, la question fondamentale qui se pose et qui
constitue notre problématique est: Quel est le vrai impact du taux de change sur les
performances macroéconomiques ?
De ce fait nous suivons la méthode développée par Clark et MacDonald (1997) qui
propose un modèle de taux de change d’équilibre, appelé BEER. L’objectif de ce modèle est
d’expliquer l’évolution de long terme du taux de change d’équilibre. Son explication reste
pratique et exploratoire, d’où son application au cas des pays en voie de développement tel
que le Maroc.
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Le rôle économique du taux de change n’est plus à démontrer, rappelons que les
politiques de change sont une composante importante des politiques économiques nationales.
Ainsi que l’illustre l’histoire économique récente, ces politiques peuvent jouer un rôle
essentiel dans la mise en œuvre des politiques de stabilisation macroéconomiques et à plus
long terme, des politiques industrielles et financières des états. (D.Plihon, 1999).
En intervenant sur le marché de change la banque centrale a pour mission d’éviter les
fluctuations défavorables à l’économie nationale tout en cherchant à maintenir la valeur des
devises étrangères à un taux de change avantageux.
Les taux de change et les taux d’intérêt sont étroitement liés, ils agissent sur les prix à
l’importation et à l’exportation. Les fluctuations des taux de change, influent directement le
taux d’inflation. Une appréciation du taux de change se traduit par une désinflation importée,
Le pouvoir d’achat des consommateurs augmente, et les prix des biens et services importés
deviennent moins chers.
Selon le FMI, le régime de change existant au Maroc est un régime conventionnel dans
lequel le pays rattache officiellement sa monnaie à une autre monnaie ou à un panier de
monnaie. L’analyse de l’histoire de la politique de change au Maroc permet de distinguer
deux périodes :
Une politique de change passive (1959 – 1980) : dans laquelle le dirham Marocain
avait connu plusieurs évolution, 3 ans après l’indépendance les autorités monétaires ont
adopté le Dirham comme monnaie principale du Maroc, tout en restant accroché au franc
français en raison de la prédominance des échanges avec la France et de la stabilité des
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Un programme développé par la commission européenne des statistiques.
http://revues.imist.ma/?journal=FFI ISSN: 2489-1290
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marchés de change et du système monétaire international. Le 17 Mai 1973, le Maroc est passé
à un rattachement de dirham à un panier de 9 devises de ses principaux partenaires
commerciaux suite à l’abandon du dollar comme monnaie de références. Ce rattachement
avait pour principal objectif la possibilité de stabiliser le taux de change effectif du dirham de
façon à minimiser les répercussions des chocs extérieurs sur l’économie nationale.
Une politique de change dynamique (1980 – 2015): cette période à été marquée
principalement pat la création du marché de change en 1996 et l’instauration de l’euro en
1999. Avant 1996, les intermédiaires financiers agrées n’avaient aucune possibilité de gérer et
de conserver leurs positions de change au comptant ou à terme, l’ensemble des transactions de
devises devaient transiter par le canal de Bank al Maghrib. Chose qui est devenu possible avec
la création du marché de change et même dépassé à l’échelle internationale grâce à l’ouverture
du marché sur le marché de change international en 1999. Avec l’instauration de l’Euro, le
Maroc a été amené à réaménager son panier de cotation en remplaçant les anciennes monnaies
européennes par l’Euro. Le panier de cotation était limité à l’Euro et le dollar avec une
pondération respective de 80% et 20% en 2004, ensuite 60% et 40% en 2015.
Dans ce cadre, certains économistes et le FMI plaident pour une transition du Maroc
vers un régime de change plus flexible. Selon le FMI un tel système sera en mesure de
faciliter l’intégration commerciale du Maroc à l’Union européenne et d’améliorer la
compétitivité de l’économie marocaine. En revanche les autorités monétaires marocaines,
considèrent que le système de cotation a permis la stabilisation macroéconomique et
financière au cours des dernières années.
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Proposée par Engle-Granger (1987)
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Developée par Johansen (1988, 1991)
http://revues.imist.ma/?journal=FFI ISSN: 2489-1290
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Ces tests peuvent être approuvés par un examen visuel du corrélogramme des résidus.
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D’après cet examen nous remarquons qu’aucun terme ne sort des bornes de
l’intervalle de confiance, ils ne sont donc pas significativement différent de zéro au seuil de
5%. Ainsi que les probabilités critiques pour (k=10), sont toutes largement supérieurs à 5%.
De ce fait nous acceptons l’hypothèse nulle de nullité des coefficients du corrélogramme.
En conclusion, on peut dire que les résidus de notre modèle se caractérisent par un
bruit blanc. Ce qui nous amène à passer au test de causalité de Granger, à la sortie des
résultats nous avons mis en évidence quatre relations à savoir :
- La relation de la série différenciée de l’indice des prix à la consommation avec
la masse monétaire M2 et M3, les exportations, les importations.
- La relation de la série différenciée du prix du pétrole brut avec le taux de
change effectif réel.
- La relation du prix du pétrole brut avec les exportations et les importations.
- La relation des termes de l’échange nets avec le taux de change réel effectif.
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Le modèle obtenu est validé, La seule équation qui est très significative est celle du
TCER, avec un R²=0,78 pour 171 observations.
L’analyse des chocs structurels est une méthode puissante pour l’analyse de la
dynamique entre un groupe de variables. En identifiant un modèle, l’analyse impulsionnelle
permet d’expliquer les influences des chocs structurels de l’une des variables sur les autres
variables du système.
Ainsi il sera utile d’examiner les effets réels des chocs identifiés pour déceler
d’éventuelles contradictions entre les effets des chocs structurels.
Les réponses aux impulsions demeure l’un des instruments le mieux indiqué pour
expliquer les sources d’impulsion. Elles reflètent la réaction dans le temps des variables aux
chocs contemporains identifiés.
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L’horizon temporel des réponses est fixé sur dix périodes et il représente le délai
nécessaire pour que les variables retrouvent leurs niveaux de long terme.
CONCLUSION :
Les résultats obtenus nous révèlent que la politique de change adoptée par le Maroc
jusqu’à la fin de l’année 2014 demeure incohérente avec les évolutions de l’économie
nationale.
L’analyse empirique a montré la forte relation qui existe entre le taux de change et les
variables financières et réelles ainsi que le degré de stabilité de la politique de change
marocaine et sa capacité de répondre aux chocs sur l’extérieur.
De ce fait on peut conclure, qu’il serait plus judicieux d’adopter un régime de change
plus flexible à l’instar des pays comparables au Maroc, qui ont adopté un régime plus flexible
que celui adopté par le Maroc.
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