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Introduction

Le Maroc depuis les années 80 a pris son choix stratégique de libéralisation de son économie et son
secteur financier et de s’ouvrir sur l’étranger. Ce choix doit être accompagné par plusieurs réformes
sur le plan économique, commercial et financier. Cette orientation est justifiée par les importantes
opportunités en matière de développement économique et social et de renforcement de
l’attractivité du territoire national pour les investissements directs étrangers. Sur le plan de la finance
internationale, ce processus de réforme a connu plusieurs évolutions positives quant au
fonctionnement du marché de change, qui a vu le jour en 1996. Ensuite les réaménagements du
panier de devises et les révisions des pondérations de ces panier.  L’objectif était d’améliorer
l’efficacité de la politique de change en matière de stabilité de monnaie nationale et aussi améliorer
la compétitivité de l’économie nationale et surtout réduire les fluctuations et le risque de change.
Bien que ce rattachement de la monnaie ait fourni à l’économie marocaine un ancrage nominal utile
par le passé, le Maroc a décidé de passer d'un régime de change fixe, où ce sont les autorités qui
déterminent la parité et qui fixent le cours de change, à un régime flexible où cours de change est le
résultat de l’offre et de la demande. Cette réforme de taux de change a commencé le 15 janvier
2018  où il y avait une transition graduelle d’un régime de change fixe vers un régime de change plus
flexible, avec la mise en œuvre de la première phase qui s’est traduite par un élargissement de la
bande de fluctuation du dirham de ±0,3% à ±2,5% par rapport à un cours central fixé sur la base du
même panier de référence en vigueur, lequel est composé de l’euro (EUR) et du dollar américain
(USD) à hauteur respectivement de 60% et 40%.Ce passage vers un régime de change plus flexible
favoriserait davantage la diversification en cours des flux commerciaux et financiers, contribuerait à
préserver la compétitivité et faciliterait l’absorption des chocs extérieurs.
Cette réforme va impacter directement le taux de change du dirham, cela nous pousse à s’interroger
sur la variation du taux de change marocain avant et après la réforme tout en prenant compte de la
variation de ses déterminants historiques ; la balance commerciale et le taux d’intérêt. Pour faire
cette analyse on va utiliser des données statistiques qui s'étalent sur la période 2015-2020, après on
va traiter l’impact de cette réforme sur les entreprises et le trésor public .

Conclusion
Dans le contexte marocain , on ne peut parler d’une détermination de taux de change par certains
variables car le marché de change marocain n’est pas assez dynamique et notre monnaie n’a pas un
poids importants dans le forex et enfin la politique de taux de change est encore dans la main de la
banque centrale malgré l’établissement d’un régime de change flexible avec une fourchette de
fluctuation de 2.5%

L’étude de la variation de taux de change 


Sur le plan théorique, sous un régime fixe la banque centrale qui s’occupe de fixer le taux de change
sur la base de ces objectifs relatives à sa politique monétaire. Mais sous un régime flottant la valeur
de la monnaie nationale est impactée par les déterminants de taux de change, avant la réforme en
2018 on ne pouvait pas parler d’un impact de taux d’intérêt sur le taux de change car il était fixé par
Bank al Maghrib en intervenant sur le marché de change par des opérations de Swap de change, de
2015 a 2017 le taux de change a passé de 9.76 à 9.80 de 2015 à 2016 et il a atteint  9.69 en 2017 ce
qui peut être expliqué par l’appréciation de l’euro cette année et même par la croissance 
économique du Maroc qui réalisée 4.13%  .Mais lorsque la réforme a été mise en on remarque le
dollar s’est déprécié en 2018 en enregistrant un taux de 9.38 , mais cela peut être expliqué par la
dépréciation du dollars sur le marché de change internationale et aussi par la hausse des transferts
des MRE et les recettes touristiques .en 2019 le taux de change de USD/MAD a enregistré en
moyenne 9.61 Cette dépréciation s’explique par un effet balance des paiements Car il y  a eu plus de
dépenses par rapport aux recettes en raison des recettes du tourisme qui ont baissé, en plus de celles
des IDE et des exportations. Du côté des dépenses, il y a eu une baisse des importations mais elle
n’est pas aussi importante pour combler la baisse des recettes ». et enfin on constate qu'en 2020 le
taux de change moyen de change a marqué une appréciation du dollars par rapport au dirham , cela
s'explique principalement par le comportement des agents économiques en périodes de crises , ou la
demande sur le billet vert atteint des niveaux importants . On peut conclure que le taux de change
était relativement plus stable avant la réforme ce qui est logique puisque le taux était sous le
contrôle totale de Bank Al Maghrib

Taux de change et taux d’intérêt


Dans la théorie économique , il y a un lien étroit entre le taux de change et le taux d’intérêt , lorsque
ce dernier augmente on aura une entrée de capitaux qui sont destinés vers le placement afin de
profiter de cette hausse ce qui va apprécier la valeur de la monnaie domestique et inversement
lorsque le taux d’intérêt baisse il y aura une fuite de capitaux et dépréciation de la monnaie
domestique .tout cela est conditionnée par l’existence d’un régime de change flexible et donc on
peut comprendre que dans le cas marocain de 2015 à 2017 , le taux d’intérêt a connu une baisse
continue sans impacter le taux de change , mais après la réforme et la flexibilisation relative de taux
de change on constate que même si le taux d’intérêt a relativement baissé de 3.12% à 3.09%  le taux
de change a chuté de 3.19% et une année après il a rebondit de 2.45 % et il a baissé encore en 2020
en enregistrant 9.50. Théoriquement si le taux d’intérêt baisse 3 années consécutives on doit
s’attendre à une dépréciation du dirham mais ce n’est pas le cas au Maroc , ce qui nous pousse à
conclure que ce taux d’intérêt n’a pas d’impact notable sur le taux de change .
Taux de change et balance commerciale 
Parmi les déterminants historiques du taux de change, il y la balance commerciale, lorsque le solde
de cette balance enregistre un solde excédentaire on s’attend à une appréciation de devise nationale
et lorsque le solde s’aggrave on prévoit une dépréciation du taux de change .aussi lorsque la valeur
de la monnaie nationale se déprécie on attend une amélioration du solde du faite que le volume nos
exportations va augmenter car ils seront plus compétitifs et que les importations baissent car 
devront plus chère.
Dans le contexte marocain on constate d’après l’analyse du schéma ci dessous qu’avant la réforme ,
le déficit de la balance commerciale s’est aggravé en 2017 en passant de 75 milliards à 102 milliards  
même si le taux de change est déprécié ,et même en 2018 le solde a restait stable alors que le taux
de change s’est apprécié ce qui est incompatible avec la théorie . Mais en 2018 le dirham est
apprécié et le solde s’est aggravé mais cette dépréciation n’est pas dû directement à la balance
commerciale mais à la conjoncture économique mondiale en ce temps. En 2020 le solde est amélioré
en passant d’un déficit de 102 milliards à 82 milliards mais cela est expliqué principalement par la
crise du covid 19. On peut conclure que la relation entre le taux de change et la balance commerciale
est stochastique , cela est expliqué par la nature des échanges commerciaux avec l’étranger , nos
exportations sont principalement les voitures , les pièces aéronautiques , le phosphate, le textile
etc… Le volume d’augmentation des ces exportations ne se limite pas au taux de change car la
compétitivité prix n’est pas le seul facteur inclus dans l’équation mais il y a d’autres tels que la qualité
, l’élasticité de la demande extérieure , les partenaires commerciaux etc.
Et dans le côté des importations, le Maroc autant que pays en vois d’essor industriel et économique
et qui est dépendant à l’étranger en produits énergétiques , ses importations ne varient pas
seulement selon le taux de change mais aussi selon la conjoncture mondiale 
Impact du taux de change sur le trésor 
Lorsque le trésor public enregistre un déficit budgétaire il est face à deux choix soit de s'imprégner
du marché domestique, mais cela peut peser sur les fonds disponibles et pénaliser l’investissement
et la consommation, l’autre solution c'est de s’endetter de l’étranger. Le service de la dette publique
est lié directement avec le taux de change, lorsque le taux de change se déprécie le trésor rembourse
sa dette plus chère et lorsque le taux s’apprécie cela est favorable car sa dette va lui couter moins
chère.
Pour le cas marocain on constate que malgré le taux de change augmente aux dents de scie les
encours de la dette publique extérieure ont connu une croissance continue, ce qui peut être expliqué
par la taille de la dette extérieure qui a connu une augmentation exponentielle ces 6 dernières
années.

Impact du taux de change sur la production 


Théoriquement les entreprises créent plus de richesses lorsque le taux de change se déprécie, car les
exportations deviennent plus compétitives à l’étranger et les importations deviennent plus chères ce
qui poussent les nationaux à consommer le produit local. Ils doivent varier dans le même sens mais
lorsqu’on analyse les statistiques par exemple en 2016 le taux de change s’est déprécié mais le taux
de croissance a baissé et même en 2017, 2018 et 2019. La seule année ou il sont variés dans le même
sens s’était l’année 2020 marqué par la crise et dans laquelle la chute du taux de croissance est liée
par les répercussions de la crise sanitaire et économique et non pas par l’appréciation de taux de
change .On peut conclure que le taux de change n’exerce pas un impact significatif sur la production
des entreprises.

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