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Une méthodologie de cartographie des zones


potentiellement instables
Application à la région d’Al Hoceima (Maroc)
Khalid Margaa et Ahmed Abdelgader

Résumé : La région d’Al Hoceima présente plusieurs indices d’instabilité. Si certaines zones demeurent relativement stables,
d’autres sont sujettes à des facteurs d’instabilité ou à un glissement actif. Le but du présent article étant la cartographie des
différentes instabilités et leur hiérarchisation en fonction du degré de risque potentiel. Ce travail a été entrepris par la
définition des principales causes de ces instabilités : les facteurs géologiques, hydrogéologiques et géotechniques, et ensuite la
mise au point d’une méthodologie de zonage et d’évaluation des potentialités d’instabilités. L’étude a montré que la plupart
des zones à risque potentiel ou déclaré sont liées, essentiellement, à la présence de niveaux tendres (argile) intercalés dans des
formations en général plus résistantes, ainsi qu’aux pentes des talus, très raides, à une intense fracturation et à la présence
d’une eau séléniteuse. Enfin nos résultats ont été confirmés par leur confrontation à ceux obtenus par la cartographie
ZERMOS et les P.E.R.
Mots clés : Rif-Morocco, lithology, evaluation, instability, cartography.

Abstract: The Al Hoceima region presents several instability features. Some zones remain relatively stable, but others are
subject to signs of instability factors or to active slides. The aim of this study is to establish the different instabilities mapping
and to define, in hierarchic order, their potential risk. This work was conducted by selecting all factors influencing stability :
geological, hydrogeological, and geotechnical parameters, thus we develop a zoning procedure that permits us to quantify the
potential hazards.This study shows that major potential hazards zones are essentially caused by the presence of weak cohesive
layers (clay) interbedded within other, mostly stronger, formations in addition to the steep slopes, the intense fracturing, and
the presence of a high piezometric surface.Finally, our results are proved by comparison to others obtained from the
ZERMOS and P.E.R. cartography modes.
Key words: Rif-Maroc, lithologie, évaluation, instabilité, cartographie.

Introduction basées essentiellement sur le calcul (Antoine et Fabre 1980).


Cependant l’accumulation de ces facteurs défavorables (géo-
Chacun de nous s’accorde aujourd’hui pour ne plus méconnai- logiques, hydrogéologiques, géotechniques, etc.) conduit à lo-
tre les risques d’instabilité des terrains, quelles que soient leur caliser les zones à risques et à hiérarchiser ce risque.
ampleur et leur fréquence. Il serait cependant excessif et dan- La région d’Al Hoceima (Maroc) est une province plutôt
gereux d’en conclure que l’absence de mouvements passés ou rurale, mais son urbanisation s’étend et ne la met pas à l’abri
présents est une garantie de stabilité pour l’avenir (Flageollet des risques naturels. L’élaboration d’un schéma directeur
1989). Les risques d’inondations, de glissements de terrain, d’aménagement de la région, nécessite de tels informations. A
d’éboulements, d’affaissements, de coulées boueuses, de ravi- cette fin nous essayons de mettre au point une méthodologie
nements, pour n’en citer que quelques uns, doivent dorénavant pour définir les zones potentiellement instables et cartogra-
faire l’objet d’une grande attention. Il en résulte que l’on cher- phier leurs domaines d’extension dans la région d’Al Hoceima.
che à apprécier aussi la possibilité de survenance, ou occur- Cette étude se propose de décrire la méthodologie utilisée
rence, en dehors des endroits déclarés, à définir les zones de pour essayer d’atteindre les objectifs précités, l’application sur
probabilité d’apparition de mouvements, outre celles de re- un secteur précis et enfin l’extension sur l’ensemble du secteur
prise ou réactivation. d’étude.
Le nombre de paramètres impliqués dans l’évolution des
instabilités rend aléatoire l’utilisation des méthodes d’analyse
Contexte géographique et
géomorphologique
Reçu le 12 juin 1997. Accepté le 6 mars 1998.
La région d’Al Hoceima se situe dans le Rif (Nord-Maroc)
K. Margaa. Laboratoire de Géologie Structurale et Appliquée,
Université de Franche-Comté 1, Place Leclerc, 25030 Besançon, (voir Fig. 1) et couvre une superficie de l’ordre de 100 km².
CEDEX, France. Trois unités géomorphologiques peuvent être distinguées (voir
fig. 2).
A. Abdelgader.1 Laboratoire de Mécanique des Fluides et La zone de relief : caractérisée par la chaîne calcaire des
Génie Civil Quai Frissard, B.P. 265, 76055 Le Havre, CEDEX, Bokoya faisant partie du domaine interne de la chaine rifaine.
France.
D’une longueur d’environ 40 km, d’une largeur moyenne de
1
Le Correspondant principal. 7 à 8 km, son altitude ne dépasse guère 753 m. Sa morphologie

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Tableau 1. Indexation des différents facteurs.


Facteurs déterminant X° X+ X± X–
Conséquences sur Moyennement Très
la stabilité Favorable Favorable Défavorable Défavorable
Degré de contribution
à I’instabilité 0 1 2 3

Fig. 1. Carte schématique de situation de la région étudiée.


La zone de plaine : d’une superficie de 7000 ha, cette plaine
appartient pour la plus grande partie à l’oued Nekor. Elle est
entourée de flyschs schisto-gréseux, imperméables dans leur
ensemble, sauf dans le secteur nord-ouest où apparaissent des
calcaires, et dans le secteur nord-est où affleurent des andésites
tortoniennes.
La frange côtière de la Méditerranée : cette zone englobe
la côte et ses formations d’origine marine et littorales aux en-
virons de la ville d’Al Hoceima.

Aperçu géologique et structural


La région d’Al Hoceima fait partie du domaine interne du Rif
et correspond à la partie orientale de la chaîne calcaire des
Bokoya. Géomorphologiquement elle fait partie du Rif central.
La zone de relief : cette proportion orientale des Bokoya,
au même titre que l’ensemble de la chaîne, est constituée par
l’empilement d’unités allochtones largement déplacées. Struc-
turalement, plusieurs nappes se superposent (voir fig. 3) :
—la nappe de Tisirène constituée essentiellement par des
flyschs schisto-gréseux du Cénomanien;
—la semelle tertiaire des Bokoya (Andrieux 1970), dite
encore nappe éo-oligocène (Mégard 1963);
—la nappe des calcaires à silex ou encore nappe du Jbel
Boussicour;
—la nappe des calcaires blancs liasiques ou encore nappe
présente une combinaison de deux types de formes, d’une part
du Jbel Amekrane;
les sommets culminant pratiquement tous à des altitudes sen-
—la nappe paléozoïque ou encore nappe d’Al Hoceima,
siblement voisines, d’autres part les profondes vallées dont les
localement associée à la nappe du Lias blanc.
versants possèdent des pentes fortes (Mourier 1982). Schéma-
La plaine de Rhis-Nekor : la plaine de Rhis-Nekor est située
tiquement ce secteur est subdivisé en unités morphologiques
en bordure de la Méditerranée, à environ 12 km au sud-est de
bien distinctes et qui sont du nord au sud (voir fig. 3) :
la ville d’Al Hoceima. Elle est traversée par deux oueds à
— le plateau dolomitique de Ras-al-Abid du Trias moyen
écoulement temporaire : le Rhis et le Nekor. La plaine de Rhis-
et supérieur, il se présente sous forme d’un losange bordé au
Nekor est la conséquence d’un effondrement par failles pro-
nord-ouest et nord-est par de hautes falaises atteignant souvent
voquant la formation d’un bassin côtier. Dans sa partie
plus de 150 m;
orientale, elle est limitée par de grands cônes d’accumulation
— la bande «d’Al Hoceima - Talat Youcef - oued Boussi- subactuels installés aux débouchés des principaux torrents ve-
cour» qui est essentiellement schisto-gréseuse (Dévonien in- nant du Jbel Temsamane.
férieur). Elle forme le littoral nord, entre la plage de Sabadilla Morphologie et sédimentologie de la frange côtière : sur les
et la pointe de Boussicour. Quelques affleurements de calcai- côtes bordant au nord-est sur près de 3 km la chaîne des Bo-
res du Dévonien moyen y font néanmoins saillie sous forme koya, les anciens niveaux d’origine marine (Quaternaire) sont
de klippes, telles la pointe d’El Jandak, la pointe d’Insouliyène nombreux (Maurer 1968, 1975). Trois plates-formes sont en
et la pointe de Boussicour; effet entaillées dans les Schistes paléozoïques tendres, qui re-
— la bande de «Jbel Palomas - Jbel Assaguasaguane - Jbel couvrent les calcaires. Les principaux faciès sédimentaires
Boussicour», la plus importante en superficie est formée es- sont de deux types, l’un terrigène (teneur en carbonates infé-
sentiellement par des calcaires et des dolomies du Jurassique rieure à 20 %), l’autre organogène (teneur en carbonates supé-
et séparée de la précédente par la vallée de l’oued Sidi Man- rieure à 50 %).
sour;
— la bande du Jbel Amekrane, séparée de la précédente par
la vallée de l’oued Isli, forme un massif karstique qui couronne
Eléments de climatologie et d’hydrologie
la dépression méridionale appartenant à la série des flyschs de Le climat général dans la région d’Al Hoceima est du type
Tisirène. semi-aride caractérisé par une alternance de saisons sèches

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Fig. 2. Présentation de la zone d’étude.

(juin à septembre) et de saisons humides (octobre à avril). La Les alternances de périodes sèches et humides provoquent
pluviométrie annuelle moyenne est de 300 mm et 85 % de ces le retrait puis l’imbibition des formations augmentant ainsi la
précipitations tombent entre octobre et avril. Ces pluies ont plasticité des argiles (Kothé 1980). D’après de nombreuses
souvent un caractère torrentiel avec tous les dégâts qu’elles études sur les causes de déclenchement de mouvements de
peuvent occasionner. L’interprétation des précipitations jour- terrain dans le Rif, ces derniers se produisent souvent après
nalières maximales sur une durée de 48 ans à la station d’Al une période de préparation comportant une longue série
Hoceima-ville, nous montre que la plupart des glissements de d’averses (Lacroix 1965, 1968).
terrain survenus aux environs d’Al Hoceima coïncident géné- L’influence des agents météorologiques intéresse particu-
ralement avec des pluies d’une hauteur supérieure ou égale à lièrement la tranche de terrain superficielle. Toutefois elle
60 mm. La majorité de ces mouvements de terrain ont affecté peut, par des discontinuités (tectoniques ou stratigraphiques)
les schistes paléozoïques et les marnes éo-oligocènes (Margaa s’exercer plus profondément dans le sol et même atteindre le
1994). Les eaux météoriques sont le principal facteur climati- substratum. Après une période pluvieuse, l’emmagasinement
que de la dégradation des terrains dans cette région. Ces dégra- de l’eau provoque et prolonge l’imbibition, constituant ainsi
dations se manifestent sur le terrain, soit sous forme de un facteur d’instabilité important dans le secteur d’Al Hoceima
ravinements, de solifluxions ou de glissements de terrain. (Lacroix 1974).

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Fig. 3. Carte géologique schématique de la région d’Al Hoceima.

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Fig. 4. Méthodologie d’estimation des potentialités d’instabilité dans un secteur donné.

Les principaux aquifères sont : vision de tels événements potentiels. Le simple examen des
— les formations superficielles et principalement les allu- facteurs qui entrent dans le calcul montre que cela est utopique,
vions des oueds et les grès dunaires au nord de la ville; ceci explique pourquoi l’empirisme, s’il peut apparaître très
— les formations du substratum qui sont essentiellement gênant, reste une règle valable dans ce domaine.
des calcaires et des dolomies. La méthodologie proposée est basée sur une analyse quali-
Sur cette partie orientale des Bokoya, quelques sources ap- tative des facteurs déterminant le phénomène de mouvement
paraissent au contact des formations perméables, calcaires et de terrain. Nous avons entrepris ce travail selon les trois étapes
dolomies, des séries imperméables, schistes et marnes. suivantes :
(i)— inventaire des événements qui se sont produits sur la
Cartographie des zones potentiellement région,
(ii)— analyse des différents paramètres déterminant l’insta-
instables
bilité.
Le concept du risque pris en compte dans cette étude est celui (iii)— définition de l’aléa mouvement de terrain, comme la
de risque potentiel. Cette notion s’applique à toute situation probabilité d’apparition d’un phénomène (éboulement, effon-
statique présentant les caractères apparents d’un équilibre ou drement, glissement,...) sur le territoire considéré, sans préju-
d’une absence de danger, mais dont l’analyse conduit à penser ger du moment de son déclenchement, ni des dommages qu’il
qu’elle peut n’être que transitoire. Il est certain que la détermi- peut occasionner. La probabilité ici n’est pas prise dans son
nation spatiale des risques d’instabilité serait utile pour la pré- concept mathématique, mais comme la qualité d’un événe-

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Fig. 5. Carte des zones potentiellement instables dans la région d’Al Hoceima.

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ment qui a beaucoup de chances de se produire, on pourra simple, arithmétique, en les classant selon une échelle numé-
plutôt utiliser « possibilité ». rique au nombre de quatre (voir fig.4) :
Ce type de cartographie traduit donc la probabilité d’appa- 0 : nul; 1: faible; 2 : moyen; 3 : important
rition spatiale d’un phénomène. Pour pouvoir l’évaluer, nous Cependant, il faut préciser que les indices de contribution in-
avons déterminé les paramètres fondamentaux responsables de diqués ci-dessus (0, 1, 2, 3), sont affectés à la qualité sous
son déclenchement. L’analyse des mécanismes de chaque laquelle chaque facteur défavorable à la stabilité pourrait se
mouvement de terrain inventorié nous a permis de dégager les présenter. Par exemple pour un même facteur : dans une zone
facteurs déterminants disponibles et accessibles. donnée, s’il présente l’aspect le plus défavorable à la stabilité,
on lui affecte la contribution la plus importante (3); dans une
autre zone s’il se présente sous la forme qui n’influe guère la
Les facteurs déterminants l’instabilité stabilité, il sera classé d’importance nulle (0).
Cette méthodologie a pour objectif de prendre en compte
Les milieux naturels se prêtent toutefois mal, en raison de leur
un certain nombre de paramètres primaires et de définir leurs
complexité, à une systématique trop rigide. Les recherches ef-
contributions respectives aux mouvements de sol. Les facteurs
fectuées sur les causes et les mécanismes de mouvements de
pris en compte dans une telle approche cartographique des
terrain, montrent dans les cas simples, quels sont les facteurs
mouvements de terrain pour chaque formation considérée
d’instabilité dont la conjugaison à un moment précis et en un
comme homogène, sont:
endroit donné, ont provoqué le déclenchement du mouvement.
La lithologie [L] : nous avons procédé au classement des
Nous les avons appelé facteurs déterminants. Parmi ceux-ci,
formations géologiques selon leur qualité lithologique et géo-
certains sont permanents, liés aux conditions topographiques,
technique, car le comportement d’une formation est plus faci-
géologiques et structurales du terrain; d’autres sont temporai-
lement appréhendable lorsque le matériau est ainsi défini. Les
res comme les perturbations climatiques ou certaines activités
critères typologiques de chacun des ensembles lithologiques
humaines (travaux de terrassement, absence de drainage,...).
reconnus sont identifiés, qualitativement, par leur critère d’état
L’analyse des facteurs permanents et des seuils qu’ils pré-
géotechnique (compact, meuble, tendre, etc.)
sentent dans les zones reconnues instables a conduit à définir
Les formations rocheuses distinguées dans la région d’Al
des zones de présomptions dans les secteurs où ces facteurs
Hoceima sont :
sont présents. Dans la pratique, et compte tenu des moyens
— des roches compactes massives et dures (calcaires mas-
dont nous disposons à ce niveau d’étude, les principaux fac-
sifs du Dévonien moyen);
teurs permanents d’instabilité pris en compte dans cette carte,
— des roches compactes avec intercalation de roches ten-
sont relatifs à la pente, la nature des sols (formations superfi-
dres (dolomies et calcaires dolomitiques avec intercalation
cielles) et des roches (formations du substratum) et aux don-
d’horizons gypseux et argileux);
nées structurales et hydrogéologiques.
— des roches tendres compactes (schistes gypsifères);
— des roches tendres (marnes éo-oligocènes et argiles tria-
Méthodologie siques).
Les formations continentales meubles ou secondairement
Par définition le zonage est un regroupement des terrains pré- consolidées sont généralement :
sentant des propriétés voisines, les méthodes d’élaboration du — des produits d’érosion des roches détritiques : limons,
zonage sont basées sur l’évaluation du rôle respectif de chacun sables et galets;
des facteurs d’instabilité retenu. — des résidus argileux de décalcification, des cailloux de
Le zonage a en effet été établi à partir d’un regroupement grés ou de quartz associés à l’argile;
un peu empirique, combinaison simple, des facteurs jugés sub- — des éboulis issus du démantèlement des masses rocheu-
jectivement défavorables. Cette méthode consiste à présenter ses;
l’aspect spatial de la prévision. — des encroûtements calcaires.
Les facteurs pris en compte sont loin d’être indépendants, La structure [S] : la fissuration du massif calcaire des Bo-
par conséquent la détermination du poids relatif (coefficient koya a induit la formation des zones vulnérables à l’érosion,
de pondération) de chaque facteur d’instabilité n’est pas sim- sous forme de détachement de blocs en haut des falaises (Mau-
ple et n’implique pas, par conséquent, des résultats significa- rer 1968). La plupart des mouvements de terrain localisés dans
tifs. le secteur d’Al Hoceima, apparaissent dans des zones où des
Concernant notre site, certains nombre de facteurs relevant failles s’entrecoupent, formant ainsi des secteurs à fracturation
de cette étude ne sont ni disponibles ni quantifiables, en outre dense. Les discontinuités qui favorisent le glissement le long
le manque de moyens d’investigation et d’analyse rend assez d’un versant sont celles qui constituent des surfaces de glisse-
rude l’évaluation des paramètres impliqués. Il est cependant ments potentielles, tantôt superficielles, quand il s’agit par
difficile d’en tenir compte de manière détaillée et précise dans exemple de la limite qui sépare un sol de la roche qui le sup-
une telle classification de portée générale. A ce terme nous porte, parfois plus profondes, et plus nettes, quand il s’agit de
avons eu recours à l’empirisme. Nous avons opté pour une discontinuités structurales dans des roches sédimentaires. Ce-
méthode, relativement simpliste, basée sur l’individualité des pendant vis à vis de la structure, seront pris en compte les
facteurs défavorables, dont leurs classification couvre l’en- discontinuités structurales et les surfaces de ruptures potentiel-
semble des caractéristiques du site d’Al Hoceima. les (surface ou couche mince à l’intérieur d’un milieu continu
Les facteurs d’instabilité sont classés qualitativement (bon, ou entre deux milieux continus différents, en général assimi-
moyen ou mauvais par la qualité). On a ensuite cherché à éva- lable à un plan sur une certaine étendue (joints de stratification,
luer l’importance de chacun des facteurs gradué de manière schistosité, diaclases, fractures, failles,...)).

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La pente topographique [P] : le risque dû aux pentes est un partie responsable des propriétés géomécaniques des maté-
élément fondamental de l’érosion et de l’instabilité localisées riaux et en particulier de leur cohésion. L’agressivité des eaux
dans la région d’Al Hoceima. La plupart des glissements de karstiques peut favoriser l’instabilité des formations par l’ac-
terrain, liés aux pentes et à la nature lithologique des terrains, tion défloculante des ions Ca2+ sur les argiles contenues dans
ont été repérés dans les schistes (Dévonien inférieur) et les les différentes formations, qui reposent sur les calcaires et do-
marnes (Eo-Oligocène) dont la valeur de la pente dépasse en lomies fissurés. Cette agressivité induit un affaiblissement des
général 45 % (Antoine 1977). liaisons interparticulaires et donc une diminution de la limite
Nous avons choisi des subdivisions de valeurs des pentes de plasticité des formations en question : marnes éo-oligocè-
topographiques en pourcentage 5 %, 25 %, 45 % qui sont des nes, schistes du Dévonien et formations superficielles argileu-
pentes couramment rencontrées dans le domaine des travaux ses.
publics et auxquelles correspondent, pour un matériau donné,
des états d’équilibre limites. Notons que dans notre secteur Indexation des différents facteurs
d’étude, plus de 50 % de l’ensemble des terrains a une pente
supérieure à 25 % et 10 % supérieure à 45 %. Chaque facteur noté X sera symbolisé de la manière suivante
Le degré de cohésion [C] : caractérise les forces de liaison (voir Tabl.1) :
susceptibles de se développer entre les constituants solides et Tous les paramètres pris en compte seront codés logique-
d’induire des variations dans la déformabilité du milieu. L’in- ment, suivant la méthodologie définie, dans le tableau ci-des-
tégration qualitative de la cohésion est basée sur la nature des sus. Nous allons donc passer en revue les facteurs qui sont à
matériaux (dur, ferme, tendre, etc.), cet aspect reflète le degré notre sens déterminants dans l’évaluation des potentialités de
d’association des éléments constitutifs. Quand l’instabilité se mouvement de sol dans le site d’Al Hoceima.
produit dans une roche homogène, dans un substrat sans re- — La lithologie
couvrement, la taille et l’arrangement des constituants, la frac- [L°] : matériau compact et homogène.
turation, la fissuration, la forme des grains, le mode [L+] : matériau meuble.
d’assemblage, la cimentation, le pendage, etc... ont un rôle [L±] : matériau hétérogène (alternance de formations meu-
essentiel sur la cohésion, sur les possibilités d’infiltration de bles et tendres).
l’eau et donc de rupture, puis sur le mode de déplacement lui [L-] : matériau tendre.
même. — Pente topographique
L’argile [A] : les sols gonflant par l’humidité jouent un rôle [P°] : p < 5%
défavorable pour la stabilité des versants dans le secteur d’Al [P+] : 5% < p < 15%
Hoceima. En réalité, le changement de volume est dû lorsque [P±] : 15% < p < 25%
deux processus alternent : un gonflement (suite à la fixation de [P-] : 25% < p < 45%
l’eau disponible) suivi d’une rétraction (suite à la perte de l’eau Par souci de simplification et d’adaptation à notre terrain
fixée), occasionnant des dégâts sérieux. L’aptitude d’un sol ou d’étude, le facteur pente est pris en compte individuellement
d’une roche à changer de volume dépend de sa teneur en argi- pour les faibles pentes (<45%). Les pentes raides (>45%) pré-
les gonflantes. Parmi les argiles les plus susceptibles de fixer sentent un risque plus important dans l’instabilité, dans ce cas
l’eau, dans la région d’Al Hoceima, figurent les montmorillo- le facteur pente doit être pris en compte, avec précaution, en
nites. Il faut signaler cependant l’importance des glissements intégrant les facteurs lithologiques, structuraux (dans le cas des
survenus dans le secteur d’Al Hoceima suite à la présence des formations cohérentes) et hydriques.
matériaux plastiques et de l’argile gonflante. — Cohésion
L’importance de ce facteur est jugée par sa présence, son [C°] : forte cohésion (matériau dur).
type et sa granulométrie. [C+] : cohésion moyenne (matériau ferme).
L’eau [E] : ce facteur regroupe les effets induits par les eaux [C±] : faible cohésion (matériau tendre).
des précipitations, les eaux domestiques et les eaux d’infiltra- [C-] : très faible cohésion (matériau très tendre).
tion. L’eau est une principale cause de déclenchement et de — Argile
l’évolution d’instabilité des terrains à Al Hoceima. Elle agit en [A°] : très peu d’argile.
augmentant les pressions interstitielles des terrains et en mo- [A+] : présence d’éléments dont le diamètre est inférieur à
difiant leurs caractéristiques volumiques et géotechniques (co- 2 µm, uniquement dans le sens granulométrique et non miné-
hésion, saturation, etc.). ralogique.
La plupart des glissements de terrain survenus dans la ré- [A±] : combinaison de A+ et de A-
gion d’Al Hoceima coincident généralement avec des pluies [A-] : présence d’argile gonflante, essentiellement la mont-
d’une hauteur supérieure ou égale à 60 mm. La majorité de ces morillonite.
mouvements de terrains ont affecté les schistes paléozoïques — Le facteur eau et sa nature chimique
et les marnes éo-oligocènes (Margaa 1994). [E°] : aucune présence d’eau n’est décelée.
Par ailleurs, les pressions interstitielles sont variables dans [E+] : présence d’eau, faiblement minéralisée, saturant le
le temps, cela pose un problème délicat puisque toute valeur sol à partir d’une certaine profondeur. Cette profondeur dé-
figée sur la carte devient immédiatement obsolète. pend de chaque type de formation et des conditions aux limites
Malheureusement, la pression interstitielle n’a pas été hydrauliques.
quantifiée. La contribution du facteur eau a été prise en comp- [E±] : présence d’eau à forte minéralisation dans le sol
te, qualitativement, en fonction de sa présence et de son faciès (conductivité élevée) et non séléniteuse.
chimique. [E-] : présence d’eau séléniteuse (eau drainant les forma-
La présence d’eau interfère avec la lithologie. Elle est en tions gypsifères), importantes teneurs en Na+, Cl- et SO42-

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— Structure Cartographie de l’ensemble du secteur


[S°] : matériau sain, sans fracturation. d’étude
[S+] : matériau présentant des stratifications, sans fissura-
tion apparente en surface. En combinant les différents facteurs d’instabilité, déjà énon-
[S±] : combinaison de S+ et de S-, pendage des couches cés, affectant l’ensemble du secteur d’Al Hoceima nous avons
généralement conforme à la pente. été conduits à distinguer six zones de présomption d’instabilité
(fig. 5).
[S-] : matériau très fracturé, présentant des diaclases, et des
L’examen de la carte montre que les zones qui présentent
fissures ouvertes.
un risque potentiel ou déclaré sont liées aux vallons et essen-
Pour chaque facteur pris en compte et indépendamment de
tiellement au niveau des formations marneuses et schisteuses
l’influence des autres facteurs, on note δi le coefficient qui
(voir fig. 5). Ces zones se caractérisent, généralement, par une
correspond à l’estimation de leur contribution relative et indi-
faible cohésion, une pente supérieure à 25%, des intercalations
viduelle, avec 0 < δi < 3.
d’argile, une intense fracturation et la présence d’une eau sé-
La conjugaison du degré de contribution de chaque facteur léniteuse. On note aussi la présence de risques de chute de
dans l’instabilité, conduit à définir une autre échelle de prob- blocs affectant le rebord des falaises calcaires au nord-est, et
abilité d’occurrence, mais portant cette fois-ci sur la totalité à l’ouest de la ville. Un certain nombre de mouvements de
des facteurs déterminant l’instabilité au niveau d’une forma- terrain nécessite des travaux de stabilisation.
tion. Schématiquement on peut résumer cette approche dans la Les secteurs notés 4 et 5 sur l’échelle des risques, sont con-
figure 4. sidérés non constructibles. Ceux notés 3 sont susceptibles
Il ressort de cette analyse (fig. 4), que le degré de risque d’être aménagés à condition de procéder à des travaux de sta-
probable a été subdivisé en cinq niveaux, d’intensité crois- bilisation des mouvements repérés, de faire des corrections de
sante. Le coefficient δi correspond à l’estimation du coeffi- ravines par des systèmes de seuils et de banquettes. Pour les
cient de contribution lié à un seul facteur, qui agit sur une secteurs 1 et 2, les risques d’instabilités sont faibles, et leur
formation donnée. Par exemple pour le facteur pente (P) et sur aménagement ne pose à priori aucune contrainte d’ordre phy-
un versant marneux, on aura pour chaque valeur de (P) un sique.
niveau de contribution δp. Nous précisons que la carte des niveaux d’instabilité, pré-
La transposition des données recueillies, d’après l’applica- sente les zones où des mouvements potentiels sont susceptibles
tion de cette méthode d’estimation des potentialités d’instabi- de se transformer en des instabilités déclarées. Si l’on veut
lité en un secteur considéré, donne pour notre cas, le zonage utiliser cette carte dans le domaine d’aménagement, il va fal-
présenté sur la figure 5. loir intégrer les facteurs pente et lithologie suivant le type de
l’aménagement et en respectant les normes des projets.
Prenons comme exemple une formation massive (dolo-
mies) qui ne présente pas de fracturation, avec forte cohésion
Exemple d’application sur le secteur de et logiquement ne renfermant pas d’argile. Ces dolomies sont
Sidi Mansour massives, sans fracturation donc l’action du facteur eau sur
l’instabilité de cette formation est négligeable voir nulle. Ce
type de faciès s’il présente une pente supérieure à 45%, on aura
Pour les marnes éo-oligocènes du sous bassin de Sidi Mansour, d’après notre méthodologie le schéma suivant : [δL: 0; δP : 3;
où une dizaine d’instabilités ont été répertoriées, on peut appli- δC : 0; δA : 0; δE : 0; δS : 0] ce qui nous donne δ = 3 et un niveau
quer cette approche d’estimation du degré d’instabilité de la de risque global nul. Donc en l’absence de séisme, ce massif
façon suivante: sain ne présente pas d’instabilité potentielle (surtout du type
— lithologie : essentiellement des marnes.......L- δL = 3 écroulement). Cette formation dolomitique bien qu’elle ne pré-
— pente : 5% ≤ P ≤ 25%..................................P+ δp = 1 sente pas de risques liés aux mouvements de terrain, peut être
— cohésion : matériau à faible cohésion .........C± δC = 2 considérée comme zone non aménageable puisqu’elle présente
— argile : présence de montmorillonite 8,5%, kaolonite une forte pente.
81% représentant l’essentiel des argiles présentes dans Ce zonage géotechnique donne une physionomie générale
les échantillons prélevés dans les marnes....A± δA = 2 du secteur considéré, qui permet d’éviter les grosses erreurs
— eau : à partir d’une profondeur de 11 m les marnes sont pratiques. Mais au niveau de l’exécution ponctuelle, l’étude
saturées en eau; l’analyse chimique de l’eau a mis en évi- spécifique reste irremplaçable.
dence une forte teneur en sel (chlorure de sodium et gyp-
ses représentés respectivement par les ions Na+, Cl- et
SO42-)............................................................E- δE = 3 Comparaison à d’autres modes de
— structure : pas de stratification ni de fracturation décelées cartographie
au niveau de la formation ............................S° δs = 0
Total δ = 11 Afin de confirmer nos résultats, nous les avons confronté à
La somme des coefficients δ est égale à 11, ce nombre est ceux obtenus par d’autres modes de cartographie. A ce titre
inclus dans le segment [9,12] ce qui implique que le niveau de nous avons choisi :
risque potentiel de cette zone est de degré 3, sur l’échelle des — la cartographie ZERMOS (zones exposées aux risques
risques à cinq niveaux. Donc le secteur de Sidi Mansour pré- liés aux mouvements du sol et du sous-sol) : elle fournit une
sente un risque moyen et tout aménagement prévu doit être interprétation, en termes de stabilité, des conditions géologi-
précédé par une étude géotechnique détaillée. ques et géotechniques locales. Il s’agit donc, en fait, d’une

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Margaa et Abdelgader 469

superposition des cartes de facteurs, dont les paramètres pris diminuer le risque potentiel de mise en mouvement d’un ver-
en compte ne représentent pas l’ensemble des causes déclen- sant.
chant une instabilité (Antoine 1977). Il faut cependant préciser
que la carte ZERMOS présente les conditions de risque au
moment de son levé et se refuse à tout caractère prévisionnel.
Conclusion et recommandations
La gradation du risque est définie sous la forme d’un zonage La région d’Al Hoceima présente des zones relativement sta-
en trois catégories : zone rouge (danger), zone orange (atten- bles et d’autres à indices réels d’instabilité ou sujettes à des
tion) et vert (sans danger). mouvements de terrain. Ces instabilités sont localisées dans les
L’examen de la carte ZERMOS établie par Margaa (1994) formations marneuses et schisteuses et caractérisées par des
montre en zone rouge toutes les manifestations d’instabilités facteurs géotechniques défavorables à savoir : une faible cohé-
actives tels que chutes de blocs, glissement de terrain ou ravi- sion, une pente supérieure à 25%, des intercalations d’argiles,
nement. Il s’agit surtout de glissements de terrain apparaissant une intense fracturation et la présence d’une eau séléniteuse.
dans les formation marneuses et schisteuses, et un certain nom- La méthode de zonage appliquée est simple et pratique.
bre de chutes de blocs et d’effondrements sur le pourtour de la Malgré qu’elle présente certaines limites, elle offre un grand
côte méditerranéenne, au nord-est et à l’est de la ville d’Al intérêt dans le choix d’un certain nombre de facteurs détermi-
Hoceima. Ces zones sont classées non aménageables. nants et la définition de leurs contributions individuelles au
En zone orange, les risques sont liés aux thalwegs et aux mouvement de sol. Le zonage obtenu reste de portée générale,
formations favorables à des mouvements de terrain à savoir les il permet d’éviter les grosses erreurs pratiques et pourrait servir
marnes à inclusions gypseuses. Les instabilités sont de type de support au schéma directeur d’aménagement de la région
glissement ou sous forme de ravinements. Les zones de relief d’Al Hoceima. Cependant des lacunes restent encore à com-
modéré présentent soit des indices de mouvements du sol, soit bler, où il est recommandé de :
des facteurs naturels peu propices à la stabilité des terrains. — déterminer le poids relatif des facteurs déterminants,
En zone verte, sont classés les sites, actuellement, non ex- dans le déclenchement des mouvements de terrains, et leurs
posés à des manifestations ou à des conséquences de mouve- hiérarchisation. Cela permettrait d’améliorer la conception de
ment de sol. Les pentes ne dépassant pas 5% et en majorité des notre méthodologie;
terrains correspondant à du Quaternaire. — réactualisation des données de terrain du point de vue
— la carte d’aléas préparatoire au P.E.R. (Plans d’Exposi- géologique, géotechnique et géophysique afin : d’examiner
tion aux Risques) : elle localise la probabilité d’apparition tous les mécanismes et les facteurs qui influencent l’instabilité;
d’un mouvement d’un certain type et d’une certaine intensité et de confectionner des cartes d’évaluation de risques de mou-
(Pilot et Durville 1990). L’aléa combine intensité et probabilité vement de terrain plus précises;
pour aboutir à trois ou quatre niveaux : fort (3), moyen (2), — mettre au point des outils méthodologiques rigoureux
faible (1), présumé nul (0). Ces cartes constituent le document (appareillage expérimental, modèles, etc.), un système d’infor-
graphique préparatoire des P.E.R., à l’échelle du Plan d’Occu- mation géographique notamment, pour la mesure de la vulné-
pation des Sols (Flageollet 1989). rabilité de la région aux risques naturels et la prévision dans le
Dans cette carte à trois niveaux, établie par Margaa (1994), temps.
la plupart des mouvements de terrain ont été représentés :
écroulements, glissements, chutes de blocs, effondrement et
affaissements. Ces derniers affectent les versants côtiers nord Références bibliographiques
et sont respectivement de nature gréseuse et calcaire. Les in- Andrieux, J. 1970. La structure du Rif central. Thèse de doctorat,
stabilités types glissements affectent essentiellement des ter- Université de Montpellier, Montpellier. 155p.
rains marneux et schisteux, surtout au niveau des vallons. Nous Antoine, P. 1977. Réflexion sur la cartographie ZERMOS et bilan des
pouvons aussi rappeler que les terrains schisteux ou marneux expériences en cours. Bulletin BRGM, III(1), pp. 9–20.
avec des pentes fortes à moyennes et les terrains à roches com- Antoine, P. et Fabre, D. 1980. Géologie appliquée au génie civil.
pactes (calcaires, dolomies et grés) avec une intense fractura- Masson, Paris. 291p.
tion, présentent le risque le plus élevé. Les types d’instabilité Flageollet, J.C. 1989. Les mouvements de terrain et leur prévention.
Masson, Paris. 218p.
les plus fréquents sont les glissements de terrain, suivi par les
Kothé, G. 1980. Les formations molassiques de la commune de Dio-
écroulements en bordure des falaises calcaires au nord-est et à nay (Isère) – Géologie et géotechnique-stabilité des pentes. Thèse
l’est de la ville. de doctorat, Université de Grenoble, Grenoble. 215p.
La comparaison technique des résultats obtenus par les trois Lacroix, A.M. 1965. L’instabilité des versants dans le domaine Ri-
modes de représentation, précités, montre dans l’ensemble que fain. Revue de géomorphologie dynamique, n° 9, pp. 97–109.
ces modes de cartographie présentent des secteurs à risque Lacroix, A.M. 1968. Les glissements de terrain, présentation d’une
approché. La différence réside dans le choix, le nombre et la carte prévisionnelle des mouvements de terrain dans le Rif. Ser-
conjugaison des facteurs déterminants. Cette confrontation vice des mines et géologie, Maroc. Rapport n°27, pp. 45–54.
corrobore donc notre approche méthodologique. Lacroix, A.M. 1974. Les cartes géotechniques au Maroc. Notes Ser-
L’utilisation de certains facteurs, peut soit augmenter soit vice Mines et Géologie, n°35, pp. 145–149.
Margaa, K. 1994. Essai de cartographie des risques naturels : Appli-
diminuer le risque d’une quelconque instabilité :
cation à l’aménagement de la région d’Al Hoceima (Rif, Nord-
- la chimie des eaux contenues dans le sol dans la mesure Maroc). Thèse de doctorat, Université de Franche-Comté,
où les eaux séléniteuses influent sur les caractéristiques méca- Besançon. 196p.
niques des argiles; Maurer, G. 1968. Les montagnes du Rif central, étude géomorpholo-
- la minéralogie des argiles, par exemple la présence de la gique. Thèse de doctorat, Université de Pierre et Marie Curie,
montmorillonite à des teneurs différentes peut augmenter ou Paris. 500p.

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470 Can. Geotech. J. Vol. 35, 1998

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Mégard, F. 1963. La partie orientale du massif des Bokoya : études Alpes françaises. Comptes rendus du cinquième symposium inter-
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