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fonderie de précision
Philippe Gilotte
GILOTTE Philippe
Composition du jury :
Je tiens à remercier tout d'abord monsieur Ramar pour les encouragements qu'il m'a
prodigués, et la confiance qu'il m'a témoignée tout au long de ce travail d'encadrement de
thèse.
Je suis très reconnaissant à monsieur Grand et à monsieur Sciama pour avoir accepté la
tache de rapporteur malgré l'importance de leur travail, et à monsieur Moreau qui m'a fait
l'honneur de présider mon jury.
La partie expérimentale de ce travail a été réalisée dans le cadre d'un contrat avec le
service d'études des procédés de mise en forme du département matériaux et procédés de la
SNECMA . Je remercie monsieur Moser, responsable de ce service, et monsieur Tintillier pour
m'avoir écouté et conseillé dans la réalisation des expériences.
La modélisation numérique a été réalisée dans le cadre d'un contrat MRT, en collaboration
avec l'équipe de recherche et développement des alliages de moulage d'ALUMINIUM
PECHINEY. Je remercie monsieur Lat y, responsable du développement du logiciel
SIMULOR, et monsieur Kreziak pour la réalisation des simulations numériques
Sans pouvoir les citer toutes, je remercie les personnes qui m'ont aidé au cours de cette
thèse, et qui ont contribué par leur soutien arnical à la réalisation de ce travail.
Sommaire
Nomenclature ..•....................................................•...........•..1
Introduction •••.•..••••.•.•••..•.•••..•...•..................•.•...•..•.........•...3
Références •.•...............•.••.•..•••••.•••.•••.•.•.....•.•.....••••••••..•.••• 98
-1-
Vol : volume de contrôle
X: fonction de phase
x,y,z : coordonnées spatiales
Symbole grec :
a : fraction volumique
S: fonction de Dirac
cp : fonction potentiel des vitesses
cp : potentiel des vitesses
r: transferts de masse aux interfaces
Il : viscosité dynamique
v: viscosité cinématique
'1' : fonction de courant
p: masse volumique
o: tension superficielle
0' : conductivité électrique
-+
o : potentiel vecteur du champ de vitesse
=>
't : tenseur des contraintes visqueuses
Exposant:
q: flux de chaleur
j: flux de concentration
r: transfert de masse
t : contrainte de cisaillement
d: force de traînée
Indice:
i: interface
k: phase liquide,gaz ou solide
1: phase liquide
s: phase solide
g: phase gazeuse
1: dispositif industriel
2: maquette '
r: remplissage (temps de)
d: diffusion (temps de)
j: joule (temps)
-2-
Introduction
D'après ces résultats, même si le nombre de Reynolds est élevé, il existe une
période transitoire pour laquelle l'effet de la turbulence peut être négligé. Cette hypothèse
est utilisée pour comparer les résultats expérimentaux aux résultats des simulations
-3-
numériques, obtenus à partir de la résolution des équations diphasiques. Le logiciel utilisé
pour le calcul des champs de vitesses dans la phase liquide, et dans la phase gazeuse,
suppose le régime d'écoulement laminaire.
Malgré la bonne concordance des résultats, il est à prévoir, pour des temps de
remplissage plus longs, l'apparition d'un régime d'écoulement turbulent. Cependant,
pour appréhender expérimentalement ce phénomène, il est nécessaire de mettre au point
une technique de mesure pennettant de suivre les fluctuations de vitesses au cours ·du
temps. Des expériences de remplissage sont donc réalisées en mettant en oeuvre une
méthode de mesure par suivi de concentration de chlorure. Cependant des essais sont
encore nécessaire pour pennettre l'exploitation des résultats.
-4-
Chapitre 1
contexte expérimental
-5-
supérieure et inférieure de la pièce. Les attaques sont disposées en croix autour du
descendant central à deux hauteurs différentes. Les amenées de chaque empreinte sont
raccordées au système d'attaque par l'intermédiaire de deux couronnes, l'une placée en
contre-bas, l'autre en hauteur.
1amenée SUPérieurel
1 godet 1
Couronnes inférieure
et supérieure
1descendant central 1
-+
-+
r
e o
Fi~ure1.1:
Représentation schématique d'un quart du moule utilisée pour la
fabrication des pièces.
-6-
1.1. Ecoulement dans le système de distribution
-7-
écoulements dans les empreintes de sections minces présente de grandes différences,
dues à l'effet de la tension superficielle.
Les écoulements sur maquette et les coulées industrielles sont en similitude si les
conditions portant sur les nombres adimensionnels présentés dans cette partie sont
respectées. Ces conditions sont présentées d'une part pour réaliser des essais de
remplissage relatifs au système de distribution, et d'autre part pour le cas de
l'alimentation des empreintes de section mince.
Le développement des couches limites est lié à l'importance relative des forces
d'inertie comparées aux forces de viscosité, représentées par le nombre de Reynolds.
Dans le cas du remplissage, pour que les épaisseurs des couches limites soient identiques
sur la maquette et sur le moule industriel, leurs nombres de Reynolds doivent demeurer
égaux pendant le remplissage. La relation entre l'épaisseur de couche limite a et le nombre
de Reynolds s'obtient à partir de l'équation de quantité de mouvement [1.1]. Pour un
écoulement bidimensionnel proche d'une paroi horizontale celle-ci s'écrit:
au au au 1 ap ~ d2 u
- + u - +v-=---+v( +-) (1.1)
dt ax ay P dX ax2 dy2
Forces d'inertie VL
Re = Forces de viscosité Re=-
v
Pour que les forces de viscosité soient du même ordre de grandeur que les forces
d'inertie, il faut que le groupement qui apparaît dans l'équation 1.3 soit voisin de un.
1 L2
- --1
Re 52 -
Forces d'inertie V2
Fr- .....-------
- Forces de pesanteur Fr= goh
h: hauteur de chute
avec: { V: Vitesse du fluide
-9-
Ce groupement apparaît dans l'équation réduite de Navier-Stokes projetée dans la
direction verticale :
dv* 1 dp* 1 1
P
dt* = - ày* + Fr p*g* + Re Av (1.4)
Pour comparer les fonnes de surfaces libres lors de la progression du liquide dans
le moule industriel et dans la maquette, il est nécessaire de tenir compte à la fois de la
hauteur h et de la longueur de remplissage L. Ces données relatives à la géométrie du
moule interviennent dans le rapport de fonnes défmi de la manière suivante :
h
e-
L
Les comparaisons de formes de surfaces libres ont donc lieu pour des rapports de
formes équivalents dans les deux configurations.
Dans les écoulements à surfaces libres présentant de faibles rayons de courbure, les
forces, dues à la tension superficielle, apparaissent dans l'équation de quantité de
mouvement. Celles-ci sont représentées par le nombre de Weber défmi comme le rapport
des forces d'inertie sur les forces de tension superficielle [1.2].
-10-
III. Similitude des écoulements en sections minces
L'avancée du front de fluide dans les géométries fines est freinée par le saut de
pression interfaciale induit par les forces de tension superficielle. Ce saut de pression
s'écrit:
2G • { CJ: tension superficielle liquide/gaz
PI-Pg = If avec · R: rayon de courbure de l'interface
figure 1.2 :
Représentation de l'angle de raccordement pour un remplissage en section
mince. Le saut de pression interfaciale empêche l'avancée de la surface libre.
Cette géométrie correspond à la section de remplissage de l'empreinte.
Pour obtenir une similitude complète du remplissage, il est donc nécessaire que les
conditions de Reynolds, Froude et Weber soient vérifiées simultanément [1.3]. En
particulier la similitude du nombre de Weber doit être respectée pour que les fonnes des
surfaces libres soient équivalentes pendant le remplissage de la maquette et des
empreintes du moule industriel.
-11-
expériences de remplissage en similitude avec les coulées industrielles. Cependant en
choisissant des facteurs d'échelle géométrique et cinématique différents de l'unité, le
métal de Wood pennet de satisfaire aux conditions de similitude de Re, Fr et We. Cet
alliage est sélectionné en comparant le nombre de Morton du nickel à celui d'autres
métaux ou alliages fondus. Ce nombre adimensionnel, présenté dans l'annexe 1, ne
dépend que des propriétés des milieux considérés [1.2] :
4
Mo = gJl
po3
Rel
Re2
= 1 005
· ~~~ =0.997 :~ = 1.070
Il est à noter que la valeur élevée de k' entraîne de fortes diminutions des sections
de remplissage.
Tableau 1.1 :
Propriétés hydrauliques de l'eau et de quelques métaux liquides (p : la masse volumique,
Il : la viscosité cinématique, v : la viscosité dynamique, (J: la tension superficielle) et
nombres adimensionnels obtenus dans la maquette pour chacun d'entre eux.
-12-
Les conditions hydrodynamiques semblent donc être respectées pour simuler le
remplissage des sections minces. Cependant les expériences avec du métal de Wood ne
peuvent être réalisées, si les temps de solidification et de remplissage sont du même ordre
de grandeur. Car l'écoulement de l'alliage fondu dans les géométries fines serait alors
bloqué par le développement de la phase solide (phénomène de non-venue). Or pour
notre configuration, ce phénomène semble exister. Une étude thennique succincte est
donc réalisée pour vérifier cette hypothèse.
(1.6)
Cette relation présentée par E.R.G Eckert [1.3] suppose que les temps de
conduction thermique soient du même ordre de grandeur que le temps de remplissage.
Celui-ci est défini à partir de l'équation de l'énergie écrite sous la fonne adimensionnelle,
en utilisant les mêmes grandeurs caractéristiques que précédemment :
-de + U* -+v
de * -de (1.7)
a( ax* dy*
avec :
Ô: épaisseur de couche limite hydraulique
L: longueur de remplissage
la variable réduite :
Tl : température du liquide
avec: TI : température du liquide à l'origine
O
{ T : température de la paroi à l'origine
po
-13-
et le nombre de Prandtl :
Pr _ diffusion moléculaire
Pr -- JlCp
k
- diffusion thermique
-àe + U * -+v
àe * -àe = (1.8)
àt* àx* ày*
On obtient:
~ =05 où encore : te = 0,2 s et tf = 0,4 s
tf '
pH 51
=
t g -4k- -(T-Io--T-po-)
-14-
Les valeurs de chaleur latente de solidification et de conductivité thermique des
superalliage (René 77, IN 1(0) sont reportés dans le tableau 1.2. L'épaisseur du canal est
d'un millimètre. La différence initiale de température entre la paroi du moule et l'alliage
liquide est égale à :
Tlo = 1450 oC
~T= 350 oC avec: { T po = 11000C
Tableau 1.2 :
Propriétés hydrauliques et thenniques (H : chaleur latente de solidification,
Cp : chaleur spécifique, K : conductivité, a : diffusivité, Tfo : température de
fusion) et nombre de Prandtl de certains métaux liquides et de l'eau
Références :
Metal de Wood: Eckert [1.3], Liquid metal handbook [1.4], (Eutectique BiPb)
Mercure, Nickel: Metal handbook [1.5], Smithell [1.6]
Rene 77, INl00 : Lamanthe [1.9]
-15-
IV. Remplissage du système de distribution
En fin de remplissage, lorsque la maquette est placée sous vide primaire, les
recirculations peuvent être à l'origine de la fonnation de poches de gaz. Le volume du gaz
emprisonné par le liquide est fonction de la pression résiduelle de la maquette. Pour le
remplissage de l'éprouvette représentée figure 1.3, la taille des bulles présentes dans le
liquide en fin de coulée est proche de deux centimètres pour une pression résiduelle
absolue de l'ordre O,05b. En raison des grands diamètres de ces bulles l'effet de la
tension superficielle peut être négligé. La simulation de ce type de remplissage peut donc
-16-
être réalisée avec de l'eau. Le profil 2D présenté sur les figures 1.3 (a, b, c, d)
correspond à la demi coupe transversale d'un moule en croix (figure 1.4). Cette maquette
est utilisée pour étudier le remplissage d'éprouvettes verticales.
(1 .3· b)
(' 1 .. 3c~)
Figure 1.3
Les figures a,b,c et d, placées dans l'ordre chronologique et prises à des intervalles
de temps réguliers (ât = 0,04s), montrent la formation d'une bulle de gaz, pendant
le remplissage en source d'une éprouvette verticale. La pression résiduelle absolue
de la maquette est de O,05b. La vitesse d'alimentation est de 2 mis
-17-
245 mm
135 mm
20 mm
54 mm
Figure 1.4
Représentation d'un moule en croix (figure 1.4 a) et de la maquette
bidimensionelle qui lui est associée (figure 1.4 b)
-18-
- l'ensemble du système de coulée doit être placé sous vide. La force motrice est
due uniquement aux forces de gravité. En raison du principe de versement, le jet l'alliage
liquide se contracte au cours de la descente.
- l'étude des surfaces libres dans un plan (0, x, y) suppose la composante de la
vitesse nulle dans la direction Oz (figure 1.5). Cette condition' est réalisée en confinant
l'écoulement entre deux plaques séparées l'une de l'autre par une distance de 5 mm. Le
profil des vitesses doit être constant dans la direction perpendiculaire à l'écoulement.
Comme les vitesses aux parois sont nulles, les observations sont limitées à des temps
caractéristiques de remplissage très courts (inférieurs à une seconde) correspondant à des
épaisseurs de couches limites très faibles. Les mesures de vitesse dans cet intervalle de
temps au coeur de l'écoulement vérifient alors les conditions suivantes :
{ ~=o
dZ
w=o
-19-
Reservoir
d'eau
25 cm
Figure 1.5 :
Représentation du dispositif expérimental.
-20-
remplissage. Cette variation de vitesse peut être approchée en utilisant l'équation de
Bernoulli. On obtient entre le début et la fin du remplissage :
Les indices i et f sont utilisés pour différencier l'instant initial de l'instant rmal.
Ces valeurs de vitesses approchées en utilisant l'équation de Bernoulli ont aussi été
calculées par simulation numérique. Seule les forces de viscosité laminaire sont
introduites dans le modèle. Cette fois-ci les valeurs obtenues en début de remplissage
sont proches de 1,8 mis (figure 1.6). La hauteur d'eau initiale dans le résevoir supérieure
est égale à 33 mm.
Pour une hauteur d'eau initiale dans le réservoir supérieure à 10 cm, correspondant
à une pression à l'entrée de la maquette de 0,035 bar, le jet entrant dans le moule prend
une forme évasée (figure 1.7). Son épaisseur est proportionnelle à la distance parcourue
depuis l'entrée. Le respect des similitudes impose donc de se placer en dessous de cette
valeur. La fonne du jet est alors similaire aux profils observés lorsque le jet de métal
liquide provient du basculement d'un creuset (figure 1.8).
~
• --y
Fi~ure 1.6 :
Simulation de l'écoulement en début de remplissage. La vue détaillée de la
zone d'entrée montre des vitesses de l'ordre de 1,8 rn/s.
-21-
Figure 1.7 :
Fonne du jet pour une hauteur de d'eau supérieure à 10 cm dans le réservoir.
Figure 1.8 :
Fonne du jet pour une hauteur de d'eau de l'ordre de 4 cm dans le réservoir.
-22-
Conclusion
D'après l'étude de similitude faite dans ce premier chapitre, les coulées industrielles
et les remplissages des maquettes transparentes sont en similitude complète si leur
nombres adimensionnels respectifs (Re, Fr et We) sont équivalents. Cependant cette
condition n'est réalisée que si les écoulements sont réalisées avec du métal de Wood.
La similitude du nombre de Weber doit être vérifiée principalement dans le cas des
remplissages en sections minces. Or d'après le facteur d'échelle géométrique, pour cette
application la maquette doit être construite à l'échelle E = 2~5 . Cette nécessité conduit à
deux restrictions.
Les essais ne peuvent être réalisé que sur maquette 3D. En effet sur le modèle
expérimental décrit dans ce chapitre, l'écoulement est confiné dans une épaisseur de 5mm
suivant la direction Oz. Cette valeur est choisie pour annuler la composante de la vitesse
dans la direction Oz. La largeur entre parois dans le plan de l'écoulement est de l'ordre du
millimètre. Les variations de vitesses aurait donc lieu dans les trois directions.
La maquette 3D ainsi réalisée doit être préchauffée au dessus de la température de
fusion du métal de Wood afin d'éviter la solidification immédiate de l'alliage pendant le
remplissage. Cependant cette condition interdit la simulation du remplissage dans les
parties du moule où la température du superalliage est proche de la température de début
de solidification.
En raison de ces deux remarques, le dispositif expérimental est utilisé uniquement
pour visualiser le remplissage dans le système d'alimentation. Dans cette configuration,
seules les conditions de similitude portant sur les nombres de Reynolds et de Froude
doivent être respectées. Les essais présentés dans les chapitre suivants sont donc tous
réalisés avec de l'eau.
-23-
chapitre 2
Les hauteurs de métal liquide dans les empreintes de pièces situées en face des
amenées sont reliées à la vitesse du jet entrant dans le descendant. Or pour des temps de
remplissage très courts, l'écoulement est principalement dû aux forces d'inertie. L'étude
des régimes d'écoulement dans le système de distribution en fonction du temps de
remplissage pennet de choisir le modèle utilisé pour calculer les vitesses d'alimentation
aux attaques des pièces. On définit le nombre instationnaire comme le rapport du temps
de remplissage sur le temps de diffusion. On suppose que les forces de viscosité sont
négligeables devant les forces d'inertie si ce nombre tend vers zéro.
Si tel est le cas, une étude fondée sur la comparaison des fonnes des surfaces libres
obtenues expérimentalement et par calcul numérique est réalisée sur la maquette
bidimensionnelle décrite dans le chapitre précédent Le modèle physique adopté pour les
calculs repose sur la méthode des écoulements à potentiel. D'après la bonne concordance
des résultats, les vitesses d'alimentation peuvent être calculées en supposant les forces de
viscosité négligeables devant les forces d'inertie.
1. Nombre instationnaire
En régime non établi, le développement des couches limites est fonction du temps
de remplissage. D'après le chapitre précédent, les forces d'inertie et de viscosité sont du
même ordre de grandeur si le groupement suivant :
1 L2
Re S2
est voisin de l'unité.
- 24-
en supposant les forces de viscosité négligeables. Pour rendre compte de ce
comportement hydrodynamique, on définit le nombre instationnaire introduit par F.
Mario.et S. Latelier [2.1], qui compare le temps de remplissage au temps de diffusion.
il - temps de remplissage
- temps de diffusion =>
=> il = 3 10-3
tr = L-V
avec : 2
td = 1-
v
Si il est égal à un, l'écoulement est établi. Si il tend vers zéro, les forces de
viscosité sont négligeables devant les forces d'inertie. De cette analyse d'ordre de
grandeur, il ressort que dans le cas étudié les forces visqueuses sont négligeables.
y 1------....----~~
o x x
~
Fi~ure 2.1
Développement d'une couche limite horizontale, à
partir d'un jet vertical défini dans un demi-plan.
- 25-
II. Modèle d'écoulement potentiel
Pour confrrmer l'hypothèse selon laquelle les forces de viscosité sont négligeables
devant les forces d'inertie au cours de la période initiale du remplissage, on se propose de
retrouver par le calcul les formes de surface libre en considérant le métal liquide comme
un fluide parfait. On suppose donc l'écoulement irrotationnel. Le modèle physique qui en
résulte est présenté ci-après.
ou encore:
~
aU -::!l ~ ~ -::!l P u2 -::!l -::!l ~
- + (v AU) U = - v (- + g z + -2 ) + v v A (v AU) (2.2)
at P
En régime non établi, pour des couches limites de faible épaisseur, le liquide se
comporte comme un fluide parfait. Si l'écoulement est initialement irrotationnel, cette
propriété est alors conservée :
V/\ Û = 0 (2.3)
Dans ce cas, le tenne de viscosité peut être négligé devant les termes d'inertie, de
pression et les forces de volume. L'équation de quantité de mouvement s'écrit alors:
~
au ~ p u2
- + V (- + g z + - ) =0 (2.4)
at P 2
Puisque l'écoulement est irrotationnel, les vitesses dérivent d'un potentiel CP:
Û=VCP
Le terme instationnaire s'écrit alors:
aû ~acp
at
= = v-
at
(2.5)
- 26-
Intégrée sur une ligne de courant, l'équation de quantité de mouvement satisfait à
l'équation de Bernoulli:
p U2
- + g z +- +-
acp = F(t) (2.7)
p 2 dt
La résolution de cette équation nécessite de fixer des conditions aux limites d'après
les caractéristiques suivantes.
Les surfaces libres et les surfaces solides correspondent à des lignes de courant
soit:
'1' = cte
Le système est résolu par la méthode des intégrales aux frontières, à partir d'un
code de calcul développé par L.V Huynh et J. Etay [2.2]. Cette méthode permet la
détennination des lignes de courant ('1'= cte), dans le domaine liquide en tenant compte
uniquement des valeurs sur la frontière [2.3].
A l'initialisation, les surfaces libres rI sont positionnées arbitrairement, puis au
cours des itérations successives, celles-ci sont déplacées en fonction de la vitesse nonnale
de l'interface. A chaque itération la vitesse tangentielle est donnée sur rI par :
d'li
Vt (s) = dO (s)
La norme de la vitesse est calculée sur les surfaces libres par l'équation de Bernoulli
(eq 2.7) en ne conservant que les forces de gravité (l'écoulement est supposé
stationnaire).
~ p v2 (s) + pgh (s) = ~ p ~ + pghO,
- 28-
Les positions des surfaces libres sont calculées d'après les valeurs initiales des
débits. Sur la surface solide délimitée par les points D et E, la fonction de courant
s'annule. TI existe donc une ligne de partage des débits reliant la surface solide à un point
0, appelé point de référence, placé sur le segment AB, où la fonction de courant est égale
à zéro. Au cours des itérations successives, le point de référence est déplacé de manière à
recalculer les débits ql et q2, et vérifier ainsi la conservation des flux. Ces variations
entraînent le déplacement des points C, F, et J et des courbes BC, G'F et AJ.
L= 190 mm
1= 10mm
h=65mm
L
VO=2m/s
Figure 2.2:
Schéma de la maquette représentant le système d'alimentation, où sont définis
les points délimitants les frontières du type rI et r2 et les longueurs
caractéristiques h, L et l, utilisées principalement pour le calcul du nombre
instationnaire.
- 29-
d'itérations nécessaires pour obtenir la solution est de l'ordre de 1200. L'écart entre la
fonne initiale et la fonne fmale est représenté sur la figure 2.5.
La fonne des surfaces libres calculée à partir de cette méthode, pour un jet de métal
liquide entrant dans le système d'alimentation, est présentée en figure 2.5.
initialisation de la géométrie
discrétisation de àn
Resolution du système
â\}J =0 dans n
\}J = q surr1
à\}J /dn = 0 sur r2
calcul de la v n sur rI
NON
Figure 2.3:
Algorithme de calcul des surfaces libres pour un
écoulement potentiel.
- 30-
Figure 2.4:
Image vidéo du remplissage en eau de la maquette 2D.
Les fonnes des surfaces libres sont saisies à t = 0,3s.
Fmme initiale
--//?-7
,...........::'-=---
fonne finale
./
./ ,.'
/
Fi~ure 2.5:
Représentation des surfaces libres calculées avec la méthode intégrale aux
frontières. Les conditions aux limites sont définies à l'instant t = 0,3s.
Les différentes courbes représentent le déplacement de l'interface entre la
fonne initiale et la fonne finale.
- 31 -
III. Calcul des surfaces libres du jet entrant dans le moule
n = 3 10-3
- 32-
proportionnelles à celle du liquide. Le débit d'entrée du liquide est donc supposé
constant dans la période initiale du remplissage.
La méthode utilisée pour calculer les débits entrant et sortant du domaine à
l'initialisation est présentée dans l'annexe 2.
Ces résultats sont d'ailleurs utilisés en fonderie, pour calculer la géométrie des
systèmes d'alimentation, et plus particulièrement la conicité des descendants, afin
d'obtenir des écoulement en charge [2.5].
- 33-
Pour prévenir les effets d'aspiration, dus à la baisse de la pression dans la partie
supérieure du descendant, le rapport des sections est calculé en fonction de la hauteur de
chute:
(2.8)
Figure 2.6:
Schéma d'une éprouvette en U. Les photos représentent le remplissage d'un
quart d'un moule en croix. Les surfaces libres sont stationnaires dans le
conduit d'alimentation placé à gauche sur chaque photo.
- 34-
Conclusion
- 35-
chapjtre 3
Remplissa2e du moule
Dans le moule industriel (décrit figure 1.1), le front de métal liquide atteint le bas
des attaques des pièces, situées en face des amenées un dixième de seconde après le
début du remplissage. Les vitesses peuvent donc être approchées en négligeant les forces
de viscosité. Cependant, pour suivre l'évolution des vitesses dans l'ensemble du moule
au delà de cette première phase du remplissage, il est peut être nécessaire de tenir compte
des forces de viscosité, dues au développement de la turbulence. Cependant le logiciel
que l'on se propose d'utiliser ne tient pas compte de ce tenne de diffusion. Seule la
viscosité dynamique est introduite dans les équations. Pour appliquer ce modèle, l'effet
de la turbulence doit être négligeable. Tout comme le modèle d'écoulement potentiel, il
est donc nécessaire de vérifier le domaine de validité, en effectuant des comparaisons
entre expériences et modélisations numériques.
Pour observer la fonnation de tourbillons entraînant l'apparition de la turbulence,
la pièce étudiée comporte un certains nombre de défauts. L'échelle caractéristique des
tourbillons ainsi crées est de l'ordre de 4 cm. En utilisant un maillage fin, le calcul des
vitesses par ce modèle est donc possible dans la période initiale du remplissage. Par
·contre, pour des temps caractéristiques plus long, la turbulence s'étend à des échelles
plus petites. Les fluctuations de vitesse sont alors également à prendre en compte dans le
modèle physique. L'influence de ce phénomène est appréhendé en fonction de la
concordance des résultats de calculs et des données expérimentales, pour des temps de
remplissage maximum d'une seconde.
Cette étude porte uniquement sur le remplissage du système de distribution.· Pour
des temps de remplissage très courts les phénomènes de solidification n'interviennent
pas. Cependant en raison de la présence éventuelle de gaz dans la maquette, il est
nécessaire de considérer la présence de deux phases (liquide/gaz) au cou~s du
remplissage. Les résultats numériques sont donc obtenus avec un logiciel capable de
simuler les écoulement diphasiques. Les vitesses et la pression sont calculées dans le
liquide et dans le gaz. La présentation du modèle physique associé est reporté au chapitre
quatre.
Les résultats expérimentaux proviennent principalement de l'enregistrement vidéo
des surfaces libres. En utilisant ces images stroboscopées à 25 Hz, on obtient la position
- 36-
du front liquide à intervalle de temps fixe. Toutefois pour connaître plus précisément
l'ordre de grandeurs des vitesses à l'intérieur du fluide, d'autres approches sont tentées.
La première approche est employée pour calculer à un instant donné les vitesses
dans le domaine liquide. Celles-ci sont obtenues à partir des trajectoires de particules
réparti de manière homogène dans la phase liquide et éclairées dans le plan de
l'écoulement par un rayonnement laser.
La deuxième approche est employée pour calculer en un point donné les
fluctuations de vitesses en fonction du temps. La technique de mesure repose sur l'effet
magnétohydrodynamique (MHD). Pour limiter le développement des courants induits,
les expériences sont réalisées avec de l'eau saturée en chlorure de sodium. D'après le
champ magnétique utilisé, les tensions doivent être de l'ordre de 100 J,1V. Or malgré
l'emploi d'électrodes à potentiel constant, un deuxième signal électrique d'ordre
électrochimique vient se superposer sur celui que l'on se propose de mesurer. Le champ
magnétique est donc supprimé pour effectuer des mesures électrochimiques de
concentration de chlorure à la surface des électrodes. D'après les résultats obtenus ce
signal électrique peut être relié aux vitesses du liquide dans les premiers instants du
remplissage, lorsque les termes de diffusion chimique sont négligeables devant les
tennes de convection. Les résultats sont présentés à la fin de ce chapitre.
Trois configurations sont testées, cependant la géométrie bidimensionnelle décrite
dans les deux premiers chapitres présente les plus grandes difficultés de modélisation.
Une attention particulière est donc portée à cette pièce.
1. Constatations expérimentales
- 37-
1.2. Influence du temps de remplissage sur l'apparition de la
turbulence
Lors des coulées sous vide, les nombres de Reynolds sont de l'ordre de 300 000.
Pour un écoulement stationnaire, aux alentours de cette valeur, les termes de diffusion
dus aux fluctuations de vitesse doivent être pris en compte dans les équations de Navier-
Stokes. En, utilisant un modèle à viscosité turbulente [3.1], un calcul d'ordre de
grandeur conduit à des rapports entre la viscosité turbulente et la viscosité dynamique
égaux au minimum à 300 .
Toutefois, lorsque les temps d'établissement de la turbulence sont supérieurs ou
égaux au temps de remplissage, les valeurs de viscosité turbulente sont plus faibles. En
effet, la dissipation d'énergie turbulente est confinée aux grandes échelles. Dans cette
configuration, les calculs de vitesses peuvent être réalisés en négligeant les termes de
viscosité.
Les essais réalisés sur maquettes portent sur des écoulements durant au maximum
une seconde. Des confrontations expériences/modélisation numérique sont donc
réalisées pour vérifier la validité des calculs.
- 38-
III. Allure des surfaces libres
Les calculs sont réalisés en maillant l'ensemble du système. Cette mesure permet
de ne considérer que la condition aux limites aux parois: v =o.
- 39-
111.2. Remplissage de l'éprouvette verticale
Pour ces deux géométries, bien que la dissipation turbulente soit négligée, les
différences d'écoulement observées entre les images expérimentales et numériques
restent faibles. Cette simplification formulée parallèlement par B. Minaie, K.A. Stelson
et V.R. VoIler [3.2] est donc admise pour des temps de remplissage de l'ordre de la
seconde.
Cependant pour des temps caractéristiques plus élevés, il serait intéressant
d'évaluer l'ordre de grandeur du terme de dissipation visqueuse, en effectuant des
- 40-
simulations numériques de remplissage avec par exemple un modèle à viscosité
turbulente. Cette démarche a d'ailleurs été entreprise par Z. Abdhullah et M. Salcudean
pour des temps de remplissage voisins de dix secondes [3.3]. Les figures reportées dans
leur article représentent des rapports de la viscosité effective sur la viscosité dynamique
inférieurs à 100. Cependant, dans certaines régions, il existerait des valeurs plus
importantes de deux à trois ordres de grandeur. Pour des temps de remplissage proches
de dix secondes, la dissipation turbulente serait donc importante dans les zones à forts
gradients de vitesses.
···........................... ··· ..
· . ··. . . . . . . ....
····.................... · . . . . . . . ...
···
· -. . . . . . . . ..
h}=475 mm h =540 mm
1
h =33 mm
2
h =24mm
2
1 = 10mm 1 = 10 mm
Fi&ure 3.1
Condition initiale pour le calcul du "remplissage du modèle 2D (figure 3.1 a)
et pour le calcul du remplissage de l'éprouvette verticale (figure 3.1 b)
- 41 -
t = 0,28 s
t=0,12s
t = 0,22 s
t = 0,26 s
t =0,30 s
Fi~ure 3.2
Visualisation du tourbillon pendant le remplissage du profil bidimensionnel.
Ecoulement gravitaire sous pression (Ml = 0,2b)
- 42-
-
-t- .
- -
L- -
v = 1 mis
t = 0,45 s
fJ'Rt\MlTE Nol
lX.cu. SOJS VŒ O~
h 7
1
1
~~-~- i ;j
:
1
i -
-t- .
- -
L.-- -
.l_~_" .-- :
o1
·I 00 oJ . . ~_\' v= 1,4m/s
v = 1 mis
t = 0,55 s
"m-
1 .
t=0,4s
0- 0 __ 0._-
1 ·
l~~ f~ : .~>~
» ,,-
1 ~~~
1
1
D-
t = 0,30 s t = 0,60s
Figure 3.3:
Comparaison des simulations numériques et expérimentales pour
un écoulement gravitaire sous vide (hauteur de chute: 44 cm)
- 43-
-L:;.- ..... I~~-
v= 1 mis
v = 1 mis t =0,80 s
t =0,65 s
-L:;.- .....
i
v= 1 mis
v = 1 mis t = 1,00 s
t=0,70 s
t = 0,80 s t~-l,OOs
- 44-
-
-,-
- -.
L . - ...
v = 1 mis
t =0,30 s
t = 0,30 s
-- . :
1
- -L:=-
-- .......
AfRJIWS
v = 1 mis
, t = 0,35 s
1
1
1
"
~_/
~--. 1
~ \ ,,-
,
.-
&.-1
f'lIII1MT1[ ~ u
1. . . . ' - -
t = 0,34 s
-
-t - .
- ...
L-- ...
v = 1 mis
t =0,40 s
LJ
,
&.-1
t = 0,38 s
Figure 3.4 :
Comparaison des simulations numériques et expérimentales pour un
écoulement gravitaire sous vide (hauteur de chute : 51 cm)
- 45 -
1
1
1
:
•
-- .t - ..
L..- ..
.V = 1 mis
t = 0.45 s
t = 0,42 s
.........
-- . t - ..
L..- ..
v = 1 mis
t=0.50 s
t = 0,46 s
i
1
1
!
-L-=-- .....
NIOWS
i 1
v = 1 mis
=0,55 s
~
t
fi
.:' \.~
~\~I
,.
--.y
- 46-
1- 37 mm
At-D,Ms
At-t 1 - \3
\i - 0,9 mis
~L
o -;
18mm
......···i·
-t-- ...
-
-- - .
IIIRIWS
L=- ....
l-- - VI: 1 mis
t . 0.55 s
VI: 1 mis
t =0,50 s
"a..,
~ .. u
Figure 3.5:
Comparaison des vitesses d'interface pendant le remplissage de l'éprouvette verticale.
Les vitesses du font liquide sont de l'ordre de 0,9 rn/s.
- 47-
IV. Mesure des vitesses à l'intérieur du liquide
Les vitesses sont calculées dans de l'eau à partir des trajectoires de particules prises
sur des intervalles de temps très courts. Chaque trajectoire est définie à partir de quatre
points. La source lumineuse provient d'un rayon laser, arrivant latéralement au plan de
l'écoulement sur la maquette bidimensionnelle transparente. Le rayon est stroboscopé
quatre fois pendant le temps d'ouverture de l'obturateur de l'appareil photo. La vitesse
d'obturation est fonction des vitesses du liquide et l'ouverture du diaphragme dépend
de la puissance du rayon laser. Un soin particulier est apporté au polissage des champs
de la maquette pour éviter la diffraction du rayon dans le sens de l'épaisseur. On
visualise ainsi les composantes de la vitesse dans un plan lumineux d'un mill~mètre
Les essais sont réalisés sur une géométrie comportant deux marches en escalier,
correspondant au modèle de Pellini. Les renseignements obtenus sur la direction et la
nonne des vitesses à l'intérieur du liquide viennent compléter les premiers résultats de
visualisation. Tandis que le temps de remplissage et les vitesses d'interfaces sont
calculées à partir de la première méthode, l'allure générale des lignes de courant est
approchée par cette nouvelle technique.
- 48-
rapport au système initial. Les vitesses mesurées à partir des surfaces libres digitalisées
sont présentées sur la figure 3.6. Celles-ci sont de l'ordre de 0,8 mis tandis que celles
obtenues numériquement sont égales à 0,4 mis (figure 3.7). La différence la plus
importante réside dans l'allure de la surface libre présentée sur la figure 3.8. Le front
liquide vient heurter la paroi supérieure de la cavité, alors que numériquement le niveau
de l'eau ne dépasse guère la hauteur de la première marche. Cependant ces différences
s'estompent au cours du remplissage. Après 0,4 s, la fonne de la surface libre obtenue
expérimentalement (figure 3.10), et les vitesses mesurées à partir des trajectoires des
particules (figure 3.12) sont équivalentes à celles obtenues numériquement (figure 3.9) à
l'instant t =0,65 s.
'=
Al A2 "308 mm V 12 = 0,77 mis
~A3=311mm =
VrJ 0,78 mis
Figure 3.6:
Image digitalisée obtenue à partir d'une séquence vidéo. Le pas de temps séparant
chaque interfaces est de 0,04 s. La vitesse des surfaces libres est calculée sur les
segments Al A2 et A2A3
IIAIIII 1
IIi
.-. . .-.
v = 1 mis
t = 0,55s 1
- - - ---
(:-1 T,~jfF
#-_11.1'
rI-OR\.
l./-.J
,,'
Fi&\lre 3.7:
Forme de la surface libre à t =0,55 s. Les vitesses calculées numériquement sont de
l'ordre de 0,4 mis à proximité de la paroi inférieure horizontale.
- 49-
Fi~re 3.8:
Image digitalisée de la surface libre à t = 0,2s. Le front liquide vient heurter la paroi
supérieure horizontale.
IIAIUI t
li,
!;
• i
i:
Il •
·1.
.1
".1
.....- .
~
1 :
·1
Il'
v = 1 mis
t =0,65 s
~
K__Y
Figure 3.9:
Allure de la surface libre et du champ de vitesse
calculés numériquement à t = O,65s.
~.
Ia.Jem
L-Scm
Fi~re 3.10:
Image digitalisée obtenue à partir d'une séquence vidéo. Visualisation de la
surface libre à l'instant t = 0,4 s
- 50-
Figure 3.11 b
Figure 3.11 a
Fi~ure 3.11:
Trajectoires de particules obtenues par photographies au cours du
remplissage de l'éprouvette de Pellini
.aa
..... ...
... ... . . ...... ~
... .....
.. ..
.. ... . .. .
..."... .. . .. . ..
. .. . .. :... .•..••• ....::.:...
.•. r:es\2•••••••
..
.. •••• : . . . : : .
• •• ••
•••
~
\L.
--j
o 2 3 cm
VI = 0.39 mis
V2 = 0.27 mis
V3 =0.24 mis
Fi~ure 3.12:
Trajectoires de particules obtenues après digitalisation de la photographie 3.11 a
- 51 -
IV.2. Mesure par utilisation d'un effet MHD
Ces trois méthodes sont présentées dans Encyclopedia of Fluid Mechanisms édité
par N.P. Cheremisinoff [3.4]. Les deux dernières présentent l'avantage de pouvoir être
utilisée dans les alliages métalliques fondus. Il est à noter que les techniques de mesure
par visualisation sont aussi présentées dans cet ouvrage.
La méthode de mesure par ultrason est généralement utilisée dans les écoulements
diphasiques pour détenniner les vitesses et la tailles des bulles transportées dans la phase
liquide [3.5]. Cette technique utilise l'effet Doppler. Une cellule céramique
émettrice/réceptrice mesure le déphasage du signal réfléchi au niveau de l'interface en
fonction de sa vitesse propre. Dans le cas des métaux'liquides cette méthode est utilisée
pour évaluer les vitesses d'interfaces liquide/solide [3.6]. Cette approche peut être
étendue aux mesures de vitesses de la phase liquide en utilisant les impuretés de petit
diamètre transportées dans les alliages fondus.
Une autre technique, fondée sur l'effet MHD, peut être employée pour mesurer les
vitesses. Des essais de ce type ont été réalisés par Vivès et Ricoud en utilisant des
sondes de trois millimètres de diamètre placées dans un métal liquide [3.7]. Celles-ci
sont constituées de deux électrodes entourées d'un aimant permanent. La différence de
potentiel mesurée est directement proportionnelle à la vitesse, pour un champ magnétique
constant D'autres capteurs ont été réalisés en faisant varier les caractéristiques du champ
- 52-
magnétique. Ceux-ci sont présentés par Bevir [3.8]. Ce type de mesure a été
expérimenté par 1. onnaka, M. Kaiso [3.9] pour vérifier des simulations de remplissage
sur éprouvettes.
Dans le cas des écoulements bidimensionnels, cette technique peut être étendue aux
mesures de vitesses, en plaçant des électrodes perpendiculairement à l'écoulement Seule
leur extrémité est en contact avec le liquide. Les perturbations sont donc limitées. Les
sens de l'écoulement, du champ magnétique et du champ électrique sont représentés sur
la figure 3.15.
Si les courants indu~ts sont nuls, pour un champ magnétique constant et uniforme,
la vitesse est proportionnelle à la tension. Cette condition est donc à vérifier, d'après les
caractéristiques suivantes :
--+
U (Ut V t 0)
--+
B (0, 0, Bo+b)
1 Gx, jy, 0)
--+
E (ex, ey, 0)
- 53-
Remarque:
Dans un écoulement bidimensionnel, d'après l'équation de continuité, les lignes de
courants sont confondues avec les équipotentielles du champ électrique.
d'Il
u=- -
-+ dy
avec la fonction de courant : U
d'Il
v=
dX
Pour que la mesure garde sa validité, les courants induits doivent être négligeables
(eq 3.2). Il est donc nécessaire d'utiliser des parois isolantes pour qu'à l'interface on
puisse appliquer la condition aux limites :
~ ~
J . n =0 (3.6)
On empèche ainsi les courants de se reboucler.
Cependant, malgré cette précaution, les courants induits se rebouclent près des
parois dans une épaisseur appelée couche de Hartmann correspondant aux variations du
courant électrique suivant la direction perpendiculaire à l'interface [3.10]. La mesure est
donc possible uniquement si le temps d'établissement des couches de Hartmann est
supérieur au temps du remplissage. L'équation de quantité de mouvement est alors
réduite de manière à définir ce nouveau temps caractéristique :
dU- (3.7)
dt· =
- 54-
et les nombres sans dimensions:
VL
Re=-- nombre de Reynolds
vQ
y2
Fr=- nombre de Fraude
8()L
Ha=~ PQVQ
aO BoL nombre de Hartmann
Y: Vitesse d'entrée
avec: { L : Longueur de remplissage
1 : Largeur dans la direction Oz entre les deux parois
- 55-
f
1
\
Ce résultat permet de négliger les courants induits par les forces de Lorentz dans
l'écoulement On peut donc appliquer la loi d'Ohm:
~<I>AB = u BO âLAB (3.8)
Les électrodes à membranes sélectives sont fonnées d'un fil d'argent recouvert
d'un dépôt de chlorure d'argent pour contrôler les réactions d'oxydo-réduction. En effet,
si l'on utilise des électrodes en métal inattaquable, les électrons métalliques se combinent
au chlorure de sodium et entrainent le dégagement de l'oxygène [3.11] :
2H20 => Ch + 4 H+ + 4 e- (3.9)
La rencontre des électrons libres avec des électrodes métalliques produit un signal
électrique aléatoire de l'ordre de 50 mV. Par contre celui-ci est annulé à la surface de
l'électrode Ag/AgCl par la réaction:
Ag++e- => Ag
Les ions chlorures sont répartis de façon homogène dans l'électrolyte. Les
potentiels électriques sont donc équivalents à chaque électrode et délivrent une tension
- 56-
nulle au niveau de la centrale de mesure, que le solution saline soit en mouvement ou au
repos.
En présence du champ magnétique, lorsque le fluide est en mouvement, les ions
positifs et négatifs se déplacent en sens opposé sous l'effet des forces de Lorentz. Les
taux d'adsorption des ions chlorures sur les deux électrodes sont donc différents. La
différence de potentiel ainsi mesurée est alors reliée à la vitesse.
D'un point de vue pratique, les électrodes sont mouillées au départ pour répondre
instantanément au passage de l'interface. Des mesures faites au repos donnent des temps
de réponse de l'ordre de 30 ms. En raison des faibles valeurs des signaux, la tension est
amplifiée d'un facteur 500, puis filtrée pour diminuer l'amplitude des fréquences
parasites, dues à la transfonnation du counmt alternatif en courant continu, nécessaire à
l'alimentation de l'électro-aimant. Les premières mesures sont couvertes par un bruit
important. Les appareils sont donc reliés à la terre et connectés entre eux par du fil
blindé. Le schéma de montage est représenté figure 3.14.
Les essais nécessitent l'utilisation d'un amplificateur différentiel, or ceux-ci sont
réalisés en reliant directement l'électrode Cl à la terre. Cette dissymétrie induit une
différence de potentiel liée au profil de concentration des ions chlorures proche de
l'électrode C2, et à la vitesse de consommation d'ions à l'interface électrode/électrolyte.
Le signal électrique mesuré correspond donc à la superposition d'un effet
électrochimique sur l'effet MHO. Des essais sont alors réalisés avec, puis sans champ
magnétique afin de connaître son influence propre sur l'écoulement. Les courbes
obtenues présentent des amplitudes comparables (figures 3.17, 3.18), quelle que soit la
configuration du dispositif expérimental. La dissymétrie du montage électrique empêche
donc les mesures par effet MHO. Cependant d'après les valeurs de tension électrique
obtenues sans champ magnétique, comparées aux vitesses calculées numériquement, il
est possible de réaliser des mesures de vitesse en début de coulée par suivi de .
concentration de Chlorure :
- 57-
En début de remplissage, le tenne convectif est prédominant. La densité de courant
est donc fortement liée à la vitesse de remplissage. Par contre lorsque les vitesses
décroissent on assiste au développement d'une "couche de diffusion" autour de
l'électrode dont il est nécessaire de tenir compte en fin de remplissage. Il est donc
possible de relier la tension à la vitesse lorsque les tennes de diffusion sont négligeables
devant les tennes de convection.
Les fluctuations de tensions obtenues sans champ magnétique (figure 3.19) sont
comparées au variations de vitesses calculées avec le logiciel SIMULOR (figure 3.20).
En reportant la nonne de la vitesse pour ne privilégier aucune direction, on observe des
temps de remplissage comparables. Les limites supérieures de l'intervalle de mesure sont
prises aux points Al et A2, avant que le transport des taux de concentration proche de
l'électrode ne soit dû au terme de diffusion. Sur les deux courbes, expérimentale et
numérique, les temps de remplissage sont de 0,4 s. On constate d'autre part la présence
de deux pics l'un à deux 0,55 s, l'autre à 0,75 s. La présence de ces deux pics
s'explique de la manière suivante. Au cours de la première étape (figure 3.21 a et 3.21 b)
le front liquide atteint l'électrode C2 avec une vitesse de 0,45 rn/s correspondant à la
valeur du premier pic, puis les trajectoires du fluide sont modifiées en raison de la
présence du tourbillon. Au cours de cette deuxième étape (figure 3.21 c) la vitesse
augmente au niveau de l'électrode C2 pour atteindre la valeur de 0,75 rn/s, correspondant
à la valeur du deuxième pic. Au dela cette période, la vitesse décroît jusqu'à ce que le
fluide soit au repos (figure 3.21 d).
Les variations de vitesse calculées numériquement peuvent être reliées directement
aux variations de tension électrique mesurée expérimentalement. Malgré la rapidité du
phénomène, cette technique expérimentale apparaît bien adaptée à la caractérisation de
l'écoulement en régime transitoire. D'autre part, la bonne concordance des résultats
expérimentaux et numérique vient appuyer l'hypothèse selon laquelle la phase de
remplissage peut être simulée numériquement en négligeant les tennes de diffusion en
régime turbulent
- 58-
TauiaDCDmV
0.7 ···········1············1·············r············r············1············1
i i i j j l
0.11 ··········r··········r··········r·········l··········l·..· · · · ·1
0.1 ···········1·············!·············1·············r············1·············1
0.55 ············r·············:·············:·············: : :
. . . . . .
oo~: ::::::::::]:::::::::::::1:::::::::::::1:::::::::::::1::::::::::::1:::::::::::::1
o.• +--.......+..................+-r---......-+-----+----..-t---.,....,....
o 3
TeDliaDeDmV
0.51 ······,·······1·······r·······[·······r······1·······r······l·······r·······1
0.55 ·····r····r····r····l······r····r····r····r·····r···1
0.5. ······!·······1:"······t:······t"······1~·······:·······t.· J:...•.•r.- ~
. i:' r.. ~:. . ~:. ..r.. ~. ;: ~: ·1: ~
: J=. J.: :1:. :1: :1": :~ . j.: .:;: ;;: :1
0.53
0.52
0.51
Figure 3.13:
Mesure de la tension au repos entre les électrodes Cl et C2.
[>
Fi~ure 3,14:
Schéma du montage électrique.
- 59-
4~ ~
y
.....
.... ~
,.--
@
ït
OC 2
OC I
Ê~
Figure 3.15:
Position des capteurs Cl et C2. Représentation de Û, Bet Ê
~~
1,12
0,84
C2 x
0,56 1\
0,28 A
rl' l
0,0 --
-...-
-0,28 -J ~
0y
~
-0,56 .....
......
0,0 0,4 0,8 1,2
Figure 3.16:
Evolution temporelle de la vitesse suivant les composantes Vx et Vy , calculées
numériquement au capteur C2.
- 60-
TeosiœeumV
1 .4 ·················1···················r..···············T··················1'··················]
::: ·.:·::...::..
0.6 ......
:.:.:1.: : : ·: : : .: .:1: : : : : ·:.: : :r: : : : : : l:·: : :.~: :1
~ ....... ~ __ ..e.-l~.....-. _
Apre 317 a
TeuioD eu mV
::: ::::::::::r:::::::::::r:::::::::::r:::::::::::r:.... : : : : : : : : : ~: : ~ : I: : : :
0.4~-----'-'-'----'----""""'---""'---""-''''''''''--'''
o
0.5 1.5 2 2.5 3 3.5 4
TaDpI eu .ecœde
Figure 3 17 b
T...ioDcmV
1 .4 ·······T········T·········f·········r········T·········r········r·······T········r·······l
········~·········+·········~·········1·········f·········!·········+·····_··~·········~·········1
········I···~···+······+·······+·····+·····:+······+······+······+········1
:::::::r~4·::::::T::::::::r:::::T::::::r:::::::r::::::r:::::::r::::::::~
1.2
0.8 :::::::I)::::::t:::::::::I:::::::::j:::::::::f::::::::::::::::1::::::::1:::::::::t:::::]
:~ : : : : : : : . :
0.6 ········rr·····T·········~········T········T·······T········r·······T········1 :
········j·········t·········[········-t········t·········j·········t·········i·········t········i
0.4
o 2
Figure 3 17 c
Figure 3.17:
Les courbes a, b et c représentent les mesures de tension entre les électrodes
Cl et C2 en présence d'un champ magnétique transversal de 0,05 T.
- 61 -
Tension en mV
, .8 ~ ~ ~ ~ ~ 0•• 0••••••• ° 0:
0.&
0.4
0.2
Fi&UJe 3 18 a
Tension en mV
1.8 ..················T··················]""··················;
··················[·········~········T
1 •• ··················~····J\"·······f···················t···················r···················j
::: ~ :~ 1 1 1
..................1 1 .;............... ..l. 1... j
Tension en mV
o.: :::::::::::::I::::::::::::::r::::::::::::::r:::::::::::::::r::::::::::::::r:::::::::::::::J
; 1 j j ; j ;
0.4
~
...-...-"'--+--04--........-+--".........
i i
--+-"""'--"------+---...--+-~
! j
.........--4
i
o 0.5 1.5 2 2.5 3
Temps en seconde
Figure:' 18 ç
Figure 3.18:
Les courbes a, b et c représentent les mesures de tension entre les électrodes
Cl et C2 en l'absence de champ magnétique.
- 62-
Nonne de V en mis Tension en mV
0.8 1.8
1.6
0.6 ::::::::::::::I::::····:::::::r:::::::::r:::::::::::r:::::::::::::1
,· f i.. l'.
: : ...,: ,:
... 1.4
· . . .
0.4 ··············I···········r············T·············r "] 1.2
0.2
··············j·············r···········-r············r············l 0.8
o 0.6 ::::::::::l·:::::::::::j::::::::::::::::i:::::::::::::::j:::::::::::::l
0.4
o 0.5 1.5 2 2.5 o 0.5 1 1.5 2 2.5
Temps en seconde Temps en seconde
j:
-,-- .... :i i ..~
1. :
,.
~ b
-- .
t - ...
L - ...
L..-- ...
v = 1 mis
v = 1 mis t =0,65 s
t = 0,S5 s
1-_ ••y
...... ,
d
;;:. -·1
i'-
i L--'"
v = 1 mis
v= 1 mis t=0,80 s
t =0,70 s
1,. - .~
;
.
"
·1
'
: "
,:, ---
-
'L::.7 ,.
_._y
Figure 3.21:
Champs de vitesse à différentes étapes du remplissage.
- 63-
Conclusion
La résolution numérique des champs de vitesse dans la phase liquide est effectuée
en utilisant un modèle d'écoulement diphasique. Celui-ci pennet de prendre en compte
les échanges de masse et de quantité de mouvement sur les interfaces mobiles
liquide/gaz. Cette approche peut être aussi utilisée pour simuler la phase de
solidification. Le modèle est donc présenté dans le chapitre suivant pour le cas du
remplissage en présence de solidification.
- 64-
Conclusion
La résolution numérique des champs de vitesse dans la phase liquide est effectuée
en utilisant un modèle d'écoulement diphasique. Celui-ci pennet de prendre en compte
les échanges de masse et de quantité de mouvement sur les interfaces qlobiles
liquide/gaz. Cette approche peut être aussi utilisée pour simuler la phase de
solidification. Le modèle est donc présenté dans le chapitre suivant pour le cas du
remplissage en présence de solidification.
- 64-
Le modèle physique, utilisé pour simuler le remplissage en présence de solidification, doit tenir
compte à la fois du déplacement des surfaces libres, des interfaces liquide/solide et du transport des
phases dispersées solide ou gazeuse dans le métal liquide. Le système d'équations est donc écrit dans
une fonnulation triphasique pour modéliser le comportement de l'alliage pendant la phase de
solidification.
1. Modèle triphasique
Après avoir rappelé brièvement la méthode pour obtenir les équations moyennes instantanées,
les tennes de transferts interfaciaux sont décomposés de manière à prendre en compte aussi bien le
couplage liquide/gaz que le couplage liquide/solide.
- 66-
1.1. Equations locales instantanées
Quelle que soit la phase k considérée, le système comprend les équations suivantes:
continuité
quantité de (4.2) .
mouvement
(4.3)
l'énergie
Dans l'équation de quantité de mouvement (eq 4.2), le membre de gauche comprend le tenne
instationnaire et les forces' d'inertie. Le membre de droite regroupe les termes de pression, de
diffusion et les forces de volume.
Dans l'équation de l'énergie fonnulée en enthalpie, le tenne du membre de droite représente les
flux de diffusion de chaleur.
Diffusion moléculaire
Diffusion de chaleur
Qi = - kk V Tk (4.5)
Les équations locales sont moyennées dans l'espace, en utilisant la défmition de la fonction de
phase et en introduisant l'opérateur de moyenne statistique.
- 67-
1.2. Fonction de phase
x ( )- { = 1 si x appartient à la phase k
k x,t - = 0 dans le cas contraire
ou encore
avec
Les équations locales sont moyennées dans l'espace, en multipliant chaque tenne par la fonction
de phase, puis en leur appliquant l'opérateur de moyenne statistique (eq 4.6). Une série de
- 68-
transfonnations, faisant appel aux définitions de la fonction de phase et des valeurs moyennes,
conduisent aux équations moyennes instantanées. Le détail de la procédure expliquée par J.M.
Delhaye en 1967 [4.1] est décrite dans plusieurs publications. On peut aussi se référer aux articles de
D. A. Drew et R. T. Lahey [4.2], [4.3], ou de J. Ni et C. Beckennann [4.4].
Ces transfonnations font appel aux règles de Leibniz et de Gauss. Pour un volume de contrôle
défmi dans un repère eulérien entourant la phase k, celles-ci s'expriment de la manière suivante:
Règle de Leibniz
afk 1 J -+ -+
<-
at
> = a<fk
dt
>
- -V s fk(X,t) (Vki · nk) dS
Ok
(4.7)
(4.8)
D'après la méthode énoncée ci-dessus, les équations sont moyennées pour obtenir, dans chaque
phase, le système d'équation suivant:
Continuité
_a(_a_kPk_) + V. (ak Pk <;::>k) = rk (4.9)
at
-+
a(ak Pk <Vk>k) ~ -+ -+ ~
Quantité de - + V .(nk Pk <Vk>k<Vk>k) = -V (ak <Pk>k) +
mouvement dt
V. (ak<t::>k) + ak Pk1k + Mk (4.10)
Energie
La perte d'information, due aux opérations de moyenne spatiale, est compensée par
l'introduction de tennes de transfert interfaciaux, définis ci-après.
- 69-
1.6. Transferts interfaciaux
Quantité de Mk =<Pk;: (;:- ;:i). VXk> +«~ - Pk T). VXk> = M~+M; (4.13)
mouvement
--+ --+ V Xk>+<qk.
Qc =<Pkhk(Vk-Vki). --+ V Xk>
Energie = <t+Qi (4.14)
r k (eq 4.9 et 4.12) représente les transferts de masse aux interfaces par changements de phase.
Ce terme est donc différent de zéro en présence de vaporisation, ou dans le cas de la solidification.
Les tennes M~, <t peuvent s'écrire en fonction de rk (eq 4.13 et 4.14):
~r --+
M k = <v k>irk
ct = < hk>i rk
Le tenne M; représente les contraintes interfaciales, il peut encore s'écrire sous la fonne:
Ki; = «~ - Pk T). V xk> = <Pk>i Vak + M~ (4.15)
M~ correspond aux forces de traînées mais ce tenne inclut aussi les différences d'accélération à
l'interface entre les deux phases ainsi que les forces de poussée. Cet échange de quantité de
mouvement interfaciale est définie à partir de lois de fermeture. Ces dernières tiennent compte des
contraintes de cisaillement et des variations de pression, à l'échelle microscopique. Les termes de
transferts interfaciaux interviennent dans les écoulements à phases dispersées et dans les écoulements
en milieu poreux. Ceux-ci sont présentés dans l'annexe 4.
Les échanges de chaleur aux interfaces sont fonction des variations de températures
microscopiques. Dans le liquide, ils vérifient la relation:
Qi= S hl (<f}>i - <fI>l)
-70 -
Le coefficient d'échange par convection (hl) est déterminé à partir des corrélations
expérimentales de transferts de chaleur. Cette fonnulation est utilisée pour traduire les échanges sur
les surfaces libres, en solidification équiaxe, et au sommet des dendrites [4.4].
Dans ce cas les transferts de chaleur interfaciaux sont défmis par la relation:
<1:= S ~I (<TI>i - <TI>I)
1
Cette fonnulation est retenue pour modéliser les transferts interfaciaux dans la phase solide.
Dans ce cas les échanges ont lieu par conduction uniquement.
~= S
k
ff (<Ts>i - <Ts>S)
s
Le calcul des transferts de chaleur et des propriétés du fluide (densité, conductivité) fait
intervenir explicitement la température. Une nouvelle équation de conservation, donnant le taux de
co~centration de chaque constituant de l'alliage est donc nécessaire pour connaître sa composition. En
effet, à proximité d'un front de solidification, la composition de l'alliage liquide varie en raison des
phénomènes de microségrégation. La connaissance du taux de concentration de chaque constituant
pennet de relier la température de l'alliage à son enthalpie par une fonction d'état.
On défmit ainsi:
<Tk> = gl«hk>k,<Ck>k)
De la même façon, en fin de remplissage et en présence de convection libre, les variations de
masse volumique doivent être prises en compte. On introduit donc une deuxième relation:
<Pk> = g2(<Tk~,<Ck~)
-71 -
Les valeurs moyennes de concentrations sont obtenues à partir des équations macroscopiques
suivantes [4.4]:
Transferts (4.17)
interfaciaux
A l'interface entre deux phases, les termes de transferts (eq 4.12, 4.13, 4.14) vérifient les
conditions de saut suivantes [4.2]:
Le terme Qi correspond aux sources d'énergie interfaciale, dues en fonderie aux transferts par
radiation. La modélisation de ce terme dépend des valeurs des facteurs de fonne.
-72 -
Les tennes : <1 k>i. <Pk>i. <Tk>i. <cte>i sont définis à partir des relations suivantes:
~ ~
- En l'absence de changement de phase:< v l>i = < v 2>i
- En raison de la tension superficielle: <Pl>i -<P2>i =~
- Pour un état proche de l'équilibre: <Tl>i =<T2>i
- A partir du diagramme de phase: <C}>i =g(<T}>i)
- La discontinuité sur le front de solidification se traduit par: <~c!~~ = k p ( <Tl>i)
Les transports de bulles ou de particules solides dans un métal liquide correspondent au même
modèle physique. Les différences proviennent des corrélations utilisées pour calculer les coefficients
de traînée. Le calcul des fractions liquides dans un volume de contrôle pennet de représenter aussi
bien les écoulements à phases dispersées que les écoulements à phases séparées. En utilisant cette
fonnulation, il est donc possible de simuler le remplissage de moules en présence de solidification.
Un soin particulier doit être porté à la modélisation des transferts de chaleur aux interfaces
liquide/solide en présence de microségrégation. Dans ce cas le calcul des longueurs de diffusion
appamît comme le point le plus délicat.
Le modèle physique est maintenant appliqué au cas du remplissage, pour des temps
caractéristiques inférieurs au temps de solidification. On considère donc uniquement la phase liquide
et la phase gazeuse. Les tennes de transferts interfaciaux et les conditions de saut sont simplifiés afin
d'être applicable au cas d'une coulée sous vide. Les conditions aux limites à la paroi du moule sont
ensuite présentées pour que le système puisse être résolu.
Dans une coulée de superalliage, la température du liquide est de l'ordre de 1400°C et l'enceinte
est placée sous vide secondaire. La pression résiduelle, de l'ordre de 10-4 bar, est inférieure à la
pression de vapeur saturante du métal liquide. Il y a donc fonnation de bulles de gaz dans le liquide et
-73 -
évaporation à la surface libre. Cependant, les temps de remplissage étant très courts (inférieurs à trois
secondes) et les vitesses élevées, la production de gaz due à ce phénomène peut être négligée dans la
modélisation. On écrira donc:
(4.19)
Le remplissage est un phénomène caractérisé par l'existence de régimes transitoires rapides. Les
temps d'établissement des couches de diffusion sont en général cent fois supérieurs aux temps
caractéristiques de remplissage (chapitre 1). On suppose dans la période initiale, que les différences
de vitesses microscopiques de la phase liquide proche de la surface libre induisent des contraintes de
cisaillement interfaciales négligeables, devant les forces internes au fluide. On néglige donc les tennes
de ·traînée (dans l'equation 4.15):
Les coulées en fonderie de précision s'appliquent à des pièces dont l'épaisseur peut être égale
au millimètre. En fonction des rayons de courbures observés, la source de quantité de mouvement
due à la tension superficielle entraîne des variations de pression sur la surface libre, qu'il est dans ce
cas nécessaire de prendre en compte pour la modélisation du remplissage en section mince.
En comparant les coefficients d'échange des liquides et des gaz, il est raisonnable de négliger
les transferts par convection dus au gaz sur les surfaces libres. Dans ce cas, à l'interface, les échanges
de chaleur dans la phase liquide seront égaux aux transferts par radiation.
Si Q~ =0 on obtient: cl =Qi
Les transferts à cette interface liquide-solide supposent que l'on connaisse à la paroi la valeur de
la température du liquide. D'après la relation décrite ci-dessus, celle-ci dépend de la température du
moule, détenninée expérimentalement et de la valeur de l'effusivité.
Conclusion
Le modèle physique présenté dans ce chapitre pennet de simuler le remplissage dans le système
d'alimentation et dans les pièces de faibles dimensions en tenant compte de la phase de solidification.
C'est d'ailleurs une formulation de ce type qui a été retenue pour réaliser le logiciel de simulation de
remplissage utilisé dans le troisième chapitre. Cette approche permet le calcul des champs de
température dans le moule, au cours du refroidissement de l'alliage.
Pendant la période initiale de remplissage, les transferts thenniques sont dus principalement aux
échanges par convection. Les vitesses influent donc fortement sur les variations de la température. En
utilisant les hypothèses relatives au cas des coulées sous vide, nous présentons dans le chapitre
suivant une méthode numérique qui peut être employée pour determiner les champs de vitesse, en
l'absence de solidification.
-75 -
chapitre 5
Modèle numérique
1• Choix de la méthode
Dans le cas des écoulements à surfaces libres ou en présence d'un front de solidification, la
méthode intégrale aux frontières (MlF) peut être employée avec succès. Cependant malgré les
développements récents forts importants, la résolution des équations de convection-diffusion, est
encore limitée, par l'absence de fonctions mathématiques (fonction de Green) permettant leur
intégration dans le domaine d'étude et sur la frontière. Il est donc nécessaire de procéder à des
simplifications.
Pour le calcul des vitesses, si les forces d'inertie peuvent être négligées devant les forces de
viscosité, les équations de Navier-Stokes correspondent à des équations de diffusion en régime
instationnaire. Cette simplification qui peut s'appliquer aux procédés de moulage de pièce en
polymère pennet d'utiliser cette méthode numérique. Des calculs correspondant à cette configuration
ont été réalisé par C.A. Rieber et S.F. Shen [5.1], ainsi que par H. Jin, A. Samelsson et O. Tullberg
[5.2]. Leu~s modèles tiennent compte des variations de température, lorsque les transferts par
convection influencent peu l'écoulement
D'autre part, lorsque le liquide se comporte comme un fluide parfait, il est en général possible
de supposer l'écoulement irrotationnel. Dans ce cas, les vitesses sont définies à partir de la fonction
de courant. Cette hypothèse faite sur l'écoulement s'applique, en début de remplissage, à la coulée
d'alliages fondus. Une comparaison des formes des surfaces libres calculées par cette méthode et
déterminées expérimentalement est d'ailleurs présentée dans le deuxième chapitre. Un autre exemple
donné par T. Nakayama [5.3] explique le détail de la procédure.
Les variations de températures au cours de la solidification d'un alliage métallique peuvent
également être calculées par cette méthode dans le domaine solide. Une étude faite par C.P. Hong, T.
Umeda et Y. Kimura [5.4] présentent des résultats de calcul pour la solidification de métal dans des
-76 -
moules sable ou coquille. Les calculs tiennent compte du transfert de chaleur par conduction, du
dégagement de la chaleur latente et du déplacement du front de solidification.
La méthode des éléments finis peut être employée aux faibles nombres de Reynolds, pour
calculer les variations de vitesse dues au tenne d'inertie dans les écoulements rencontrés dans les
procédés de fonderie. Cette méthode pennet de suivre l'avancée des surfaces libres avec précision, en
utilisant une technique de maillage adaptatif. A chaque itération les mailles sont défonnées pour que le
domaine d'étude corresponde au volume liquide. Les équations peuvent être fonnulées soit dans un
repère Eulérien (repère fixe) soit dans un repère Lagrangien (le maillage se déplace à la vitesse du
liquide). Dans les deux cas les équations de continuité de quantité de mouvement et de l'énergie sont
intégrées en utilisant la méthode de Galerkin.
Dans un repère Lagrangien, les tennes d'advection sont absents des équations. Chaque maille
étant attachée à un volume fluide, les variations de vitesse sont calculées à partir de l'équation :
av = vp+v. ~ +pg~
Pat
-=!! -=!!
't
Puis les mailles sont transportées d'une distance dl(x,y) donnée par les relations cinématiques:
u=-
dX v=-
dY
dt dt
Cette méthode permet de limiter l'effet de diffusion numérique. La solution calculée est donc
très proche de l'écoulement réel. Ce type d'approche est présenté par F. Muttin, T. Coupez, M.
Bellet, J.L. Chenot [5.5]. Leurs travaux sont appliqués au remplissage sous pression.
Dans un repère Eulérien, la position de l'interface est donnée par les valeurs des fractions
liquides, calculées à partir d'une équation de transport.
dal dal ~ ~ Vl
- = - + VI. V al avec: al = -:..J..
& ~ ~
Le maillage est ensuite déformé en fonction de cette variable. Les schémas d'interpolation
doivent être choisis avec soin pour conserver la discontinuité de l'interface. G. Dhatt, D.M. Gao et J.
Belanger [5.6] et de R.W. Lewis, A. S. Usmani et H.C.Huang [5.7] ont appliqué cette méthode au
remplissage par gravité.
La méthode des volumes finis est souvent utilisée pour modéliser les écoulement à grands
nombres de Reynolds. La gamme d'écoulement pouvant être prise en compte par cette.méthode est
maintenant très large. Grâce à des algorithmes tels que SIMPLE, développé par S. Patankar à partir
-77 -
de 1970 [5.8], il est actuellement possible de traiter les phénomènes de recirculations et de suivre
l'évolution des tourbillons en incluant des modèles de turbulence.
Cette méthode de calcul est aussi utilisée pour modéliser les écoulements diphasiques. Les
travaux sur les écoulements à plusieurs phases sont dus principalement aux études faites dans le
domaine du nucléaire. W. Wulff [5.9] présente les différentes méthodes utilisées dans ce contexte.
Récemment ces résultats ont été étendus à la fonderie, pour simuler le couplage entre métal liquide/gaz
et les phénomènes de solidification. Dans ce contexte, les logiciels COMMIX [5.10}, et plus
récemment SIMULOR [5.11], permettent de modéliser les écoulements à plusieurs phases (liquide,
gaz, solide), dans les remplissages de moules. C'est donc à partir de cette méthode numérique que
l'on se propose de résoudre le système d'équations différentielles présenté dans le chapitre précédent.
En effet cette technique numérique apparait comme la plus appropriée pour simuler les écoulements
non établis à plusieurs phases.
La résolution des écoulements à surfaces libres dans un maillage fixe nécessite l'introduction
d'une fonction de transport présentant une discontinuité au niveau de l'interface (fonction en escalier).
Cette équation peut être résolue par la méthode des différences finies simultanément aux équations de
continuité et de quantité de mouvement par des schémas explicites (méthode SOLA VOF) [5.12].
Cette technique est reprise par R.A. Stoehr pour simuler le remplissage de moule en fonderie [5.13].
Cependant des algorithmes récents permettent la résolution de cette équation de convection par
des schémas implicites en limitant les effets de lissage. C'est donc cette technique qui est choisie de
manière à obtenir un système totalement implicite et à conserver des schémas temporels stables.
Néanmoins pour limiter les effets de diffusion et donc la précision des résultats, les pas de temps sont
fixés de manière à ne pas trop s'éloigner du critère de Courant-Friedrich-Levy (CFL). Les fractions
volumiques sont calculées en effectuant des bilans de flux sur les faces de chaque maille. Cette
méthode pennet de résoudre l'ensemble des équations par la technique des volumes finis.
-78 -
Le système d'équations retenu permet de modéliser le comportement d'un métal liquide, lors
d'une coulée sous vide, à l'intérieur d'un système d'alimentation.
Les équations sont résolues avec la méthode des volumes finis, suivant le principe de
l'algorithme SIMPLE.
Le maillage est défmi sur trois grilles entrelacées (figure 5.1):
- Une grille où les noeuds correspondent à la pression.
- Une grille centrée sur la composante horizontale de la vitesse représentée par le symbole >.
- Une grille pour la composante verticale de la vitesse représentée par le symbole /\.
La fraction volumique intervient au centre de chaque maille. Cette variable est donc défmie sur
toutes les grilles, et interpolée sur la surface par des schémas d'interpolation du second ou du
troisième ordre choisis de manière à conserver la discontinuité.
Les équations de Navier-Stokes sont projetées sur un système d'axe (0,-:, y), défini dans un
repère cartésien, puis intégrées dans les volumes de contrôle définis pour chaque composante de la
vitesse (figure S.l). A la convergence, les valeurs obtenues correspondent à des valeurs moyennes.
Les équations ne concernent que la phase liquide. Pour simplifier l'écriture, on adopte donc la
notation:
f= <fl>l
-79 -
--+
v y
11 --+ --+
--+ x
i
u
~
t.:.:..:.:..:.: Volume de contrôle pour la composante u
~
L.::..:.:..::.J Volume de contrôle pour la composante v
Figure 5.1 :
Représentation du maillage entrelacé
JVu
_d(_a..,;",..pu_) dv +
dt
J
Su
apu ( "1.1) ds = -JVu
a _op dv +
dX
J T: lt>.1) J
Su
a ds +
Vu
ap gx dv (5.4)
La résolution est totalement implicite. Le tenne d'advection (2), de diffusion (4), ainsi qu'une
partie du terme instationnaire (1) sont définis à l'instant t. Les pas de temps sont fixés de manière à
ne pas trop s'éloigner du critère de Courant-Friedrich-Levy (CFL).
On utilise une méthode itérative du type Gauss-Seidel, pour la résolution du système linéarisé.
La matrice associée au vecteur est à diagonale dominante.
- 80-
Le schéma de discrétisation utilisé pour le calcul de u dépend de la valeur du nombre de Peclet
de maille. Celui-ci est défmi comme le rapport des flux de convection sur les flux de diffusion.
Pour une surface verticale :
Pe = p u L\x
J.1
Si le transport par convection est dominant (Pe > 2), on utilise le schéma décentré amont du
premier ordre, inconditionnellement stable. A l'inverse, pour des transports par diffusion (Pe < 2),
on lui préfére le schéma centré du deuxième' ordre, plus précis. Le décentrage amont correspond à une
réalité physique.
D'après cette condition, le terme de convection, discrétisé pour la face EST d'une maille, est
défini de la façon suivante:
~~
Si Pe < 2
Ce =
J Se
apu(v.n)ds= Si Pe > 2 et qe > 0
Si Pe > 2 et qe < 0
avec :
qe : débit traversant la face EST, déterminé par interpolation linéaire (figure 5.2)
qe = J Se
--+--+
al Pl (VI. n ) ds
ou encore:
~
Ce = T
UI
(qe + Iqel) + 2 (qe - Iqel) Si Pe > 2
Si Pe < 2
Si Pe > 2
Le tenne de diffusion est discrétisé uniquement suivant le schéma centré du deuxième ordre, si
bien qu'il n'entre dans la résolution que pour les nombres de Peclet inférieurs à deux. On note :
di =J Si
a J.1ds
- 81 -
LI équation de quantité de mouvement est alors discrétisée suivant la fonne :
(5.5)
avec:
Ai i
= (qi + di) Si Pe < 2
1
Ai = 2 (qi - Iqi!) Si Pe > 2
Ap = 1: Ai + Sp
Sp = Smp - 1: qi Si 1: qi > 0
Su = Sou + 1: qi up Si 1: qi < 0
Dans le tenne Smp, se trouve la partie du tenne instationnaire, qui dépend de l'instant t.
Dans le tenne Sou, se trouve tous les autres tennes, défmis sur le volume Vu.
Lorsque la somme des débits est positive, le résultat est placé dans le tenne spécial. On
augmente ainsi la valeur du pivot D'après le critère de la diagonale dominante, cette technique facilite
la convergence [5.14]. Pour une somme négative, le résultat est placé dans le tenne source.
Remarque:
En régime instationnaire, en présence de surfaces libres mobiles, les valeurs de fractions
volumiques varient dans l'intervalle [0, 1]. Si la maille est traversée par une interface, à la
convergence la somme des débits est alors différente de zéro.
- 82-
N
--+
y v (i,j)
v
11 --+ --+
s
--+ x
i
u
Fi~ure 5.2 :
Notation utilisée sur le volume de contrôle, relative à la composante u.
Les vitesses et les pressions sont décomposées en valeurs moyennes et en valeurs fluctuantes :
Ulp = UI; + dUlp (5.6 a)
Plp = Pl; + dPlp (5.6 b)
vol a
dpu = .1x Ap
avec: (5.7)
Ap = ~Ai + Sp
Sp = Smp - 1:qi
- 83-
Cette relation est introduite dans l'équation de continuité, ce qui donne sous la forme
discrétisée :
(5.8)
Ai fonction de dpu
avec: { A p = ~ Ai
Les variations de pression sont calculées pour qu'à la convergence l'équation de continuité soit
vérifiée. Le tenne instationnaire est donc inclus dans le tenne source, pour que les corrections de
pression tendent vers zéro. On obtient :
Su = ~ q- + âap vol
1 at
- {
X 1(x, t) -
= 1 si x appartient à la phase liquide
= 0 dans le cas contraire
ax -+ ~
<p - > + <p Vi. V X > = 0 (5.12)
dt
- 84-
On introduit la fraction volumique de la phase liquide :
Lorsque l'équation est intégrée sur un volume de contrôle en appliquant les règles de Gauss et
de Leibniz, on obtient :
J V
p da dv +
dt
J,Sk
P (ii .1) ds = 0 (5.13)
f V
p da dv +
dt
J Sk
p (i.1) ds = 0 (5.14)
Cette équation est intégrée sur le volume de contrôle et non sur le volume fluide. Si les valeurs
des fractions liquides sont définies sur chaque facette on écrit :
J V
p da dv +
dt
J S
ap (i.1)ds = 0 (5.15)
La résolution de cette équation de transport (eq 5.15), qui inclut le terme instationnaire, fait
intervenir des schémas d'interpolation permettant de conserver la discontinuité des fractions
volumiques à l'interface. Panni les schémas de discrétisation possible, on peut citer les schémas
centré et décentré amont. Ceux-ci sont d'ailleurs utilisés pour le calcul des vitesses et des pressions.
Cependant l'erreur de troncature du schéma décentré, utilisé pour les nombres de Peclet de maille
supérieurs à deux, entraîne une trop grande diffusion numérique pour que ce schéma soit utilisé dans
cette équation. On lui préfère donc des schémas d'ordre plus élevés, en particulier les schémas
décentrés amont du deuxième ordre ainsi que le schéma QUICK développé par Léonard [5.15].
Cependant l'utilisation de schémas du deuxième ou du troisième ordre entraîne des
dépassements de valeurs limites. Les schémas d'interpolation sont donc choisis pour que les valeurs
de fractions volumiques soient toujours comprises dans l'intervalle [0, Il . Pour répondre à ces
critères de précision et de stabilité, sans dépasser les seuils inférieur et supérieur de l'intervalle, on
- 85-
utilise l'algorithme SMART, développé par Gaskell et Lau [5.16]. Dans cet algorithme, les schémas
d'interpolation sont choisis en fonction de la variable:
1\ ai - ai-l
ai =
ai+l - ai-l
1\
Pour un écoulement monodimensionnel représenté sur la figure 5.3, si ai-l est compris entre
zéro et un, l'interface se situe dans la maille correspondante. En supposant ai-2 égale à un et ai égale
1\ 1\
à zéro, on obtient le schéma de la figure 5.4. Si ai-l tend vers zéro, ai-31l dépasse la valeur seuil.
Dans ce cas, le schéma d'interpolation doit être du deuxième ordre centré. Le même raisonnement est
1\
utilisé pour détenniner le schéma correspondant au calcul ai-Ill.
u
ai-Ill
Fi~ure 5.3 :
Ecoulement monodimensionel, comportant une interface dans la maille i-l.
1.0 .-----~~=-----....,.
1\
a
(5.17)
Toutefois, à la différence des autres équations (eq.5.5 et 5.8), le terme ap est fonction de ses
deux plus proches voisins dans chaque direction et non plus d'un seul. Le système est donc résolu à
partir d'une méthode itérative du type Gauss-Siedel, pour une matrice pentadiagonale. Cet algorithme
est décrit dans l'annexe 6. On trouvera de même la description des coefficients Ai et Ap.
Le schéma temporel est implicite. Le terme source dépendant uniquement de l'instant précédent.
Les variations de fraction volumique à l'instant n sont introduites dans les autres équations de
conservation. Les champs de vitesse et de pression sont donc calculés en tenant compte de la
déformation de l'interface à l'instant n.
D'après la remarque faite en fin de paragraphe 3 de ce chapitre et reprise dans l'annexe 5, le
déplacement d'une interface dans une maille de pression ne correspond pas forcément à une variation
de la fraction volumique dans les mailles de vitesses. Les calculs sont donc répétés sur les trois grilles
décalées.
Les interpolations de débits dans les équations de vitesse et de pression sont réalisées en tenant
compte de la géométrie de l'interface. Les schémas utilisés pour calculer la fraction volumique au
centre de chaque maille sont donc repris pour déterminer explicitement les valeurs sur chaque facette
des volumes de contrôle.
Pour l'équation portant sur la première composante des vitesses (eq. 5.4), on obtient sur la face
Est:
avec :
ae =( ~ + 2 p- ) ap + (i-p- ) aE - (l + p- ) aw
- 87-
La précision ainsi obtenue pennet d'obtenir des taux de convergence de l'ensemble du système
de l'ordre de 10-3. Une convergence plus précise peut difficilement être atteinte. Les erreurs de
troncature faites aux alentours de l'interface, entraînent inévitablement un lissage des valeurs de
fractions volumiques. La position de l'interface est donc localisée sur trois mailles dans la direction
nonnale à l'interface. Les schémas utilisés pennettent cependant de limiter fortement cette diffusion
numérique et de conserver des schémas temporels stables. Dans le cas contraire, il serait nécessaire de
tronquer les valeurs calculées au voisinage de zéro et de un [5.18] ou de lisser les valeurs par exemple
avec une fonction spline [5.19].
Cette méthode nécessite la déclaration de neuf variables uniquement pour le calcul des fractions
volumiques dans chaque phases. Celle-ci peut donc paraître coûteuse en temps de calcul ainsi qu'en
place mémoire, cependant l'utilisation de schémas temporels implicites et une discrétisation précise de
l'interface autorise l'emploi de pas de temps plus long.
Pour tester cet algorithme, on simule le déplacement d'une variable scalaire passive a,
convectée dans un champ de vitesse stationnaire calculé au préalable avec l'algorithme SIMPLE
(figure 5.5). L'écoulement est monophasique. Les propriétés du liquide sont égales à celles de l'eau.
Le mouvement est engendré par la paroi défilante de droite. Sa vitesse est de 0,5m/s. Le maillage
comporte 30 cellules d'un centimètre de coté dans chacune des directions. le résidu maximum des
équations de vitesse et pression est de 10-8 en régime monophasique stationnaire. La variable scalaire
a est initialisée à 1 dans la partie inférieure de la cavité, et à 0 dans la partie supérieure. Les deux
zones sont séparées par une interface horizontale. Le but est de vérifier que la diffusion engendrée au
niveau de l'interface ne se répercute pas de proche en proche à chaque pas de temps pour donner des
schémas temporels instables. Les résultats sont présentés sur la figure 5.6 aux instants t} = 10 s, t2 =
30 s et t3 = 55 s. Le pas de temps utilisé pour les calculs est de 0.25 s, le résidu de l'équation des
fractions volumiques est inférieur à 10- 3, sur l'ensemble des pas de temps. La variable a est
représentée de la manière suivante:
- Dans les mailles en noir a ~ 1,00.
- Dans les mailles en blanc aS 0,01.
- Les mailles teintées de gris correspondent à l'intervalle: a E ] 0,01 ;1,00 [
Sur la figure 5.7, les teintes de gris sont modifiées pour que n'apparaissent que les valeurs de
fraction volumique au voisinage de l'interface. On constate de cette manière, qu'en régime
instationnaire, l'interface reste définie sur trois mailles suivant l'axe de sa normale. Il est donc
possible d'introduire cet algorithme de suivi d'interface dans un code de calcul d'écoulement à phases
.. 88-
séparées. En effet en utilisant les schémas d'interpolation adéquates, l'erreur de troncature reste
confmée au voisinage de l'interface. Le paragraphe suivant présente donc la procédure employée pour
résoudre les champs de vitesse dans le liquide et le gaz.
.2ge
.BeE 1 L:i.J::cr:=t::::::::tc:l::::t:%tt:::2::ttt:±:i:tt~~ctt:t:t:!:tt!:l
.BeE 1
chaap de y1tesse
.sse
1188
1'"1
lIN9
ge9
818
78U
'e8
511
41st
319
zeg
118
5.6; Fi~ure
Représentation du champ scalaire a, convecté dans le domaine liquide aux instants t = 10 s (a),
t =30 s (b) et t =55 s (c). Les valeurs indiquées sur l'échelle sont des millièmes.
- 89-
1899
999
899
789
699
599
489
399
289
1ge
Fi~ure 5.7 ;
Représentation des fractions volumiques au voisinage de l'interface à t = 70 s. Les teintes de gris
sont choisies de manière à ne représenter que les valeurs différentes de zéro et de un. Les valeurs
indiquées sur l'échelle sont des millièmes.
La méthode numérique présentée dans ce paragraphe est utilisée pour résoudre les écoulements
à surfaces libres. La procédure est résumée par l'organigramme de la figure 5.8. Celle-ci comprend
les étapes présentées ci-dessous.
- Etape 1: Initialisation des conditions aux limites en vitesses et des fractions volumiques.
- Etape 2 à 5: Calcul des vitesses dans la direction horizontale et verticale dans la phase
liquide et dans la phase gazeuse (eq. 5.5).
-Etape 7: Calcul des fractions volumiques sur les trois grilles décalées (eq. 5.17)
Les étapes 2 à 7 sont répétées jusqu'à ce que les variations de pression tendent vers zéro.
A la convergence les résidus des équations de vitesses et de pression sont de l'ordre 10-3.
Lorsque cette condition est satisfaite, Les étapes 2 à 7 sont reprises au pas de temps suivant
- 90-
Initialisation des variables
U liquide
Calcul de V liquide
Ugaz
V gaz
en fonction des conditions aux limites
Calcul du résidu :
e=max(UI U g VI V g a p au av )
Non
Incrémentation du nombre
de pas de temps: n =n +1
Fi~ure 5,8 ;
Organigramme présentant la procédure de résolution utilisée pour calculer les
écoulements à surfaces libres
- 91 -
IX.2. Remplissage de l'amenée horizontale par un jet vertical
Le code de calcul est maintenant testé sur un cas de remplissage. La géométrie la plus simple
possible (de forme rectangulaire) correspond à l'amenée horizontale de l'éprouvette verticale utilisée
dans le chapitre 4. L'écoulement a lieu sous vide d'air (P < 0,01 bar). Les forces de couplage peuvent
donc être négligées. Les temps de remplissage sont mesurés expérimentalement en utilisant trois
images prises à des instants successifs. Celles-ci sont présentées sur la figure 5.9. A l'instant t = 0,
les conditions aux limites sont fixées sur la paroi horizontale supérieure de la cavité, de manière à
reproduire l'entrée d'un jet de métal liquide. La vitesse est égale à 2 mIs. Cette valeur est obtenue à
partir d'essais préalables. Les valeurs de fractions volumiques sont initialisées sur les trois grilles
décalées. On choisit les coefficients de sous relaxation suivants :
- pour les vitesses : 0) = 0,2
La comparaison des résultats entre l'expérience et le calcul montre des différences de temps de
remplissage, de l'ordre de 50 %. Trois hypothèses sont retenues pour expliquer ces différences. La
vitesse d'entrée dans la cavité est donnée avec une marge d'erreur importante. Celle-ci provient de la
mesure du déplacement du front liquide entre deux images à des instants successifs. Des variations de
vitesse peuvent exister en début de coulée, dont on ne tient pas compte numériquement. La vitesse
moyenne du liquide à l'entrée de la cavité peut être inférieure à 2 mIs pendant la durée totale du
remplissage. La section occupée par l'eau dans le descendant varie pendant le temps d'étude (figure
5.9). Numériquement cette dimension est fixée à 2 cm. Le débit arrivant en début de coulée est donc
plus faible dans le cas de l'expérience. Les calculs sont effectués en supposant l'écoulement
bidimensionnel. Cependant, lors des essais, il existe toujours des frottements sur les parois latérales.
L'écoulement simulé expérimentalement est donc plus lent que celui modélisé numériquement. Les
résultats sont donc uniquement d'ordre qualitatif. Cependant, ils permettent de montrer qu'il est
possible par cette méthode numérique, de suivre le déplacement de l'interface pendant la phase de
remplissage en respectant les bilan de masse et de quantité de mouvement
- 92-
H -35mm
L -551111D
t =0,01 s (a)
t - 0,01. (a]
.11 lUIiJU
1
., ~
JJ
L~
III'
,.,
gll)g
811)0
711)g
~
~ •• • l~
,
1 611)9
1 599
Il
411)9
r.. 399
299
.:!II el
III • • 111)9
t = 0,025 s (b)
t - D,OS. (b)
• tt1=t:t~1=1~·t=-t~t-t~l~1=r-l ~
Représentation des surfaces libres obtenues Représentation du champ scalaire des fractions
expérimentalement à trois instants successifs : volumiques liquides à trois instants successifs:
t = 0,01 s (a), t = 0,05 s (b), t =0,09 s (c). t = 0,01 s (a), t = 0,025 s (b), t = 0,04 s (c).
La phase liquide est en noire (a = 1,00). Les
valeurs indiquées sur l'échelle sont des
millièmes.
- 93 -
Vitesse d'entrée: 2 mis
' .....
~y = 0,035 m 1 •••.
111
· .f t i :: : .
l TI, ..
•SIE 1
L1x = 0,055 m
Figure 5.11 a :
tiy = 0,035 m
.OSE 1 ~~"""""'-"""""""--"'-I..-i...............t...-I,~~~
.seE 1
L1x = 0,055 m
Figure 5.11 b :
FiiuTe 5,11 ;
Représentation des champs de vitesse de la phase liquide (a) et de la phase gazeuse (b)
à t =0,04s, au cours du remplissage de l'attaque horizontale.
- 94·-
Conclusion
Dans ce chapitre nous avons vu que la méthode des volumes fmis peut être utilisée pour simuler
numériquement la phase de remplissage. Celle-ci est utilisée pour résoudre les équations de continuité
et de quantité de mouvement écrites dans une fonnulation diphasique. Elle pennet de calculer les
champs de vitesses dans la phase liquide et dans la phase gazeuse ainsi que le champ de pression dans
l'ensemble du domaine. C'est d'ailleurs la technique qui a été retenue pour réaliser le logiciel utilisé
dans le troisième chapitre.
Cependant bien que la discontinuité du champ scalaire des fractions volumiques liquides puisse
être calculée grâce à des schémas d'interpolation du deuxième et du troisième ordre, le résultat
présenté dans ce chapitre montre qu'il est encore difficile de réaliser une simulation complète du
remplissage avec le code de calcul présenté dans ce chapitre. On peut noter par exemple les difficultés
techniques pour déterminer expérimentalement les valeurs de vitesse dans la phase liquide. Les
conditions aux limites en vitesse'ne peuvent donc être fixées avec précision.
Les équations utilisées pour le calcul des vitesses sont discrétisées en utilisant des schémas
d'interpolation, décentré amont du premier ordre ou centré du deuxième ordre. Celles-ci sont résolues
en utilisant une méthode itérative du type Gauss-Siedel. Les matrices associées sont à diagonale
dominantes. Dans le cas du remplissage, les forces d'inertie sont prépondérantes devant les forces de
viscosité. C'est donc en majorité le schéma décentré amont qui est utilisé pour la résolution du
système linéaire. Il apparaît donc important de modifier l'algorithme de résolution utilisé pour le
calcul des vitesses en introduisant un schéma d'interpolation décentré amont du deuxième ordre. En
effet, dans les tests effectués avec le code de calcul présenté dans ce chapitre, il est fréquent de
rencontrer des problèmes pour calculer les vitesses au voisinage de l'interface. Ces difficultés
pourraient être supprimées par cette modification. Le code de calcul permettrait alors de modéliser les
recircu1ations du fluide.
- 95-
conclusion ~énérale
Pour répondre à ces caractéristiques, une approche diphasique a été retenue pour calculer les
champs de vitesses pendant la phase de remplissage. La méthode des volumes finis est employée
pour la résolution numérique. Les principaux efforts ont porté sur le choix d'algorithmes permettant
de suivre le déplacement des interfaces.
Au cours de la phase initiale de remplissage, l'effet de la convection naturelle peut etre négligé.
En supposant la masse volumique constante, les phénomènes thenniques peuvent être découplés des
phénomènes hydrodynamiques. Des expériences de remplissage effectuées sur des maquettes en eau
ont pu ainsi être réalisées pour détenniner les régimes d'écoulement, tout en vérifiant les conditions
de similitudes hydrodynamiques. Les comparaisons effectuées entre les résultats provenant du
logiciel SIMULOR et les visualisations expérimentales ont pennis de vérifier la validité du modèle à
écoulement laminaire pour des temps de remplissage de l'ordre de la seconde.
Cependant, en raison des nombres de Reynolds élevés et pour des temps caractéristiques plus
importants, le développement de couches limites turbulentes semble prévisible. Une démarche
expérimentale a donc été entreprise pour suivre l'évolution des vitesses au cours du temps. En raison
des difficultés techniques rencontrées pour réaliser ces expériences, les premiers résultats obtenus
n'ont pu être exploités. Cependant cette mesure par effet MHD semble pouvoir donner des résultats
sur les fluctuations de vitesses pour des temps de remplissage plus élevés. Ce point apparaît comme
l'un de ceux à développer avant de coupler les phénomènes de refroidissement et de solidification aux
calculs d'écoulements. En effet il contribue à fixer le modèle physique utilisé pour calculer les champs
de vitesses et de températures. Des travaux sont aussi nécessaires pour inclure les effets de la tension
superficielle dans les écoulements à sections minces.
Les résultats expérimentaux ont été obtenus en plaçant les maquettes sous vide. Cette condition
permet d'omettre les effets dus au couplage liquide/gaz sur les surfaces libres, et d'obtenir des images
expérimentales montrant avec précision la position des surfaces libres. Cependant, dans les coulées à
pression ambiante, cette simplification des conditions aux limites n'est plus admissible. Dans ce cas,
l'effet de la turbulence diphasique doit être prise en compte dans les transferts aux interfaces.
- 96-
Bien que nombreux points restent encore à inclure dans un travail de modélisation pour
représenter le remplissage avec solidification, il existe maintenant certaines configurations de coulées
pour lesquelles les simulations numériques donnent des résultats proches des écoulements réels.
La poursuite de travaux dans ce domaine permettra sans doute d'obtenir des logiciels capables
de modéliser les phénomènes qui prédominent dans les procédés de fonderie. Ces nouvelles
connaissances devraient pennettre d'optimiser la conception des moules et d'améliorer la qualité des
pièces moulées.
- 97-
Références
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1982, pp. 130-190.
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ASME Journal of Engineering Materials and Technology, Vol. 111, 1989, pp. 393-398
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Metal, Vol 2 et 3
1.6 SMITHELLS Metal Reference Book, BRANDES, E. A., 6th ed., Butterworths,
London, 1983.
1.7 J.V. NAIDICH,- "The wettability of solids by liquid metals", Progess in surface
and membrane science, D. A. CAHENHEAD, J. F. DANIELLI ed., Academie Press, New
York, Vol. 14, 1981.
2.3 C.A. BREBBIA, J.C.F. TELLES et L.C. WROBEL, "Boundary Elements Techniques,
Theory and applications in engineering", Springer Verlag, 1984.
-98-
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Mechanics, 1976, pp 183-207.
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Solidification Phenomena in the Die Casting Process, " ASME Journal of Engineering
Materials and Technology, Vol. 113, 1991, pp. 296-302.
3.6 F.A. MAUER, SJ. NORTON, Y. GRINBERG, D. PITCHURE H.N.G. WADLEY, "An
Ultrasonic Method for Reconstructing the Two-Bidimensional Liquid-Solid Interface in
Solidifying Bodies", Metallurgical Transactions B Vol 22B, 1991, pp 467-473
3.7 R. RICOUD, CH. VIVES, "Local Velocity and Mass Transfer Measurements in
Molten Metals Using an Incorporated Magnet Probe", Int J. Reat Mass Tranfer, Vol 25,
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3.9 1. ONNAKA, M. KAISO, "Analysis of Heat and Fluid Flow During the Filling of
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3.11 G. MICHARO, "Equilibres Chimiques dans les eaux naturelles", Publisud, 1989.
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VaporlLiquid Two-Phase Flows", Winter Annua! Meeting of the ASME, Dallas, 1990,
pp 1-8
-99-
4.4 J. Ni, C. Beckennann, "A Volume-Averaged Two-Phase Model for Transport
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4.5 M. ISHII, N. ZUBER, "Drag Coefficient and Relative Velocity in Bubbly, Dropplet
or Particulate Flows", AICHE J., 1979, vol 25, pp 843-855
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5.1 C.A. HIEBER, S.F. SHEN, "Flow Analysis of the Non-Isothermal Two-
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16, 1978, pp 248-254.
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Free Boundarie", Journal of Computational Physics Vol 39, 1981, pp 201-225.
-100-
5.13 R.A. STOEHR W.S. HWANHG, "Modeling the Flow of Molten Metal Having a
Free Surface During Entry Into Molds ", Proceeding of Modeling of Casting and
Welding Processes, The Metallurgical Society of AIME, 1983, pp 47-58.
5.19 PJ. SHOPOV. P.O. MINEY. I.B. BAZHLEKOV. "Numerical Method for Unsteady
Viscous Hydrodyamical Problem With Free Bouodary", lot. J. for numer. methods in
fluids, Vol. 14, 1992, pp 681-705.
-101-
- ZOI -
saxaoov
-------~------------------
Annexe 1
Similitudes hydrauliques
Dans les écoulements en sections minces ou lorsque les rayons de courbure des interfaces
nécessitent l'introduction des forces de tension superficielle, le dispositif expérimental ne peut
être employé pour reproduire les écoulement réels que si les trois conditions de· similitude
suivantes sont vérifiées:
Rel= Re2 =>
Pour trouver les facteurs d'échelle à même de réaliser les conditions de similitudes
géométrique, cinématique et dynamiques, on choisit en priorité les deux premières conditions:
Dl VI UI
02= V2 U2
On en déduit:
[UI]2 = VI UI
U2 V2 U2
UI et ~
Ou en rempl açant U DI respecnvement
- - 113 et [VI] 213 ._
par [VI]
2 ~~ V2 V2
- 103-
D'où:
[ V1]4 = [P2]3 [0"1]3
V2 Pl a2
ou encore:
Cette relation peut être adimensionnalisée en multipliant par la gravité, et si l'on change la
viscosité cinématique par la viscosité dynamique, on obtient :
4 4
[~] =[~]
pa3 1 pa3 2
- 104-
Annexe 2
Les sections de sortie des branches inférieures du jet sont sensiblement sur la même ligne
horizontale. Les vitesses sont donc supposées identiques. Dans ce cas le partage des débits q2
et q3 est donné par la relation:
FE
q2 =q3 DC
La somme des débits qI, q2 et q3 doit être égale à qo. Le débit q3 est donc initialisé
d'après le bilan de conservation suivant:
FE -1
q3 = (qO - qI) (1+ De)
- 105-
Annexe 3
Pour réaliser des mesures de tension, le champ électrique doit dériver d'un champ
potentiel:
Ê =-~ep
En utilisant la relation: B =ntt 1 ,on vérifie par une étude d'ordre de grandeur que:
~ a1
rot Ê » -
at
div 1 =°
--+ ~
rot (Bo + b)
~
=Il1
1=(J(~+ UXB)
frit ~ = dB
dt
-106 -
où encore:
div H= 0
abx
dX
+ atv + abz = 0
y ~
t=O(b{)
--+ ~ ~
1 = rot
Il (Bo + b)
JJ,1:
=O(~x)
l=a(Ê+ ÛxB)
--+
Sur l'axe oy :
Il Jy =0 ( bx
-1 ) }
=> bx = 0 ( Il CJ 1 u BQ )
Jy = 0 ( CJ u BO )
D'où:
abx JlCJ1uB O
dt =0 ( LIu )
- 107-
Ê = 0 (Û 1\ B)
a
dZ (uBO)
a
dl: (vBO)
- BO (W + adi)
--+ ~ uBO
rot h = 0 ( -1- )
ëJbx JlCJluBO
~ = O( LIu )
R= 0 (frit Ê)
~
o (aB)
dt
On obtient:
uBO
-1-
R= =
JlCJluBO
LIu
- 108-
Dans les deux cas le rapport R est supérieur à l'unité:
L
R=--» 1
J.1al2u
Donc quelle que soit la valeur de la conductivité électrique, on peut écrire l'inégalité:
~
rot Ê » -
aB
at
On en déduit:
Ê = - gcid cl>
La mesure de la tension dans le plan (O,x,y) peut être reliée au champ électrique. Le
champ magnétique reste constant dans le temps et dans le plan de l'écoulement.
- 109-
Annexe 4
Nous présentons dans cette annexe les termes de transferts interfaciaux qui_interviennent
dans l'équation de quantité de mouvement. Ceux-ci sont écrits uniquement pour la phase
liquide. Les forces de traînée pour la phase solide et la phase gazeuse sont déduites des
conditions de saut. Le terme M~ est écrit différemment suivant que l'écoulement est à phases
dispersées ou à phases séparées.
La représentation de ce terme dans la phase liquide, pour les écoulements à phases dispersées,
est décrite par D. A. Drew [4.3]. De l'équation donnée par cet auteur, on ne retiendra que le
premier tenne:
~d ~ ~
Ml = Al «vs>s - <VI>I) (A 4.1)
avec:
r: Rayon de la particule
CD: Coefficient de traînée
A<t: Section droite de la phase transportée (solide ou gaz)
- 110-
Ecoulement en milieu poreux
Dans les zones de solidification où l'écoulement est fortement ralenti par la structure
solide, les forces de viscosité sont prépondérantes. Ce type d'écoulement est représenté par
la loi de Darcy [4.6].
=>
~
<VI>} = - -K . (Vp - Pl
~ ~
g) (A 4.2)
a lJ.11
K représente le tenseur symétrique de pennéabilité. En général celui-ci est calculé à partir
de l'équation de Karmann-Kozeny [4.6]. Dans les écoulements présentant une structure de
solidification équiaxe, ce tenseur est réduit à un scalaire:
D2 a 3
K-C }
- (1-a1)2
En négligeant les forces de volume, les pertes de charge pour les écoulements traversant
une zone pâteuse sont donc représentées par l'équation:
(A 4.3)
Les forces de couplage, qui interviennent entre la phase liquide et la phase solide, sont
obtenues en multipliant le gradient de pression par fraction volumique, et en remplaçant la
vitesse du métal liquide par la vitesse relative [4.4]:
- 111 -
Force de traînée de la phase transportée
Pour des interfaces à grands rayons de courbure, les forces de tension superficielle
peuvent être négligées. Dans ce cas:
~
Mi = 0
- 112-
L
Annexe 5
(A 5.1)
Ap = ~ Ai + Sp (A 5.2)
Avant la convergence, la somme des débits est différente de zéro. Dans le cas où le
résultat est positif, celui-ci est placé dans le tenne spécial de l'équation de vitesse :
Sp = Smp - ~ qi (A 5.3)
vol a
d pu= (A 5.4)
âx Ap
Celui-ci est fonction de la valeur du pivot Ap de l'équation de vitesse (eq. A 5.1). Les
valeurs fluctuantes de la pression sont donc calculées pour annuler ce défaut de masse.
(A 5.5)
- 113-
du gaz par un interface horizontale. La fonnation du tourbillon dans la phase liquide est due à la
présence d'une paroi défilante sur le coté droit. Les conditions aux limites imposent la vitesse
tangentielle nulle sur les parois sauf sur celle de droite où la vitesse est: Vp = 0,5 rn/s. Le pas
de temps est: ~t = 2,5 10-3 s. Le maillage est composé de 30 cellules d'un centimètre de côté
dans les deux directions. Les résultats des calculs sont présentés un dixième de seconde après
l'instant initial. La vitesse maximum proche de la paroi est Vmax = 1,5 10-4 rn/s. Les calculs
sont réalisés avec les propriétés physiques et hydrauliques de l'eau. Le profil de la pression
présenté sur la figure A 5.1a correspond au plan de coupe vertical situé à i = 28.
tG
CL
C
cu
c
.2
en
en
cu
c-
CL
_.. _
. . . . . . . . . . ., • .. ' r
.......
·
.,
~~ ~
~
~
~
~
....
...
............... r ~~ ~ h ....
.200 . · ., __ ~ '"
•200 . . • • • • • .. .. • • • • ..
·
....
~
_
~~ p
~ .
_--~~:~~~~
: : ~~~
· ~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~::~~~
••••••• • ~ • • • • • • • ~~r~~~~~~
.............
.••• •••••• _ ••
_--~~~~~~~~
~~.~r~~~~~~
•
,
,
•
•
•
•
,
,
,
,
•
•
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
l
,
,
,
,
1
, 1 1 1 1 1 J 1 . . . . . . . . . . . . . ...........
1111 l
1
"
•
,
•
•
1
•
,
,
•
•
•
•
•
,
•
,
,
•
•
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
1
1
,
l
1
,
l'
, ,
Il
Il
. . . . . . • , ..• , • , , • , , • , , l , \ ......................
. . . . . . . . . . . . . . . ...........
: : : : : : : : :: ::: : : : : :: ::::~
.. .
~
••••••••••••••• , •••• 1 • , \ \
••••••••••••• , •••• , l , , \ \ \
Figure A 5.2 :
Profil des champs de vitesse dans le liquide et dans le gaz, séparés par une interface
horizontale. Le mouvement est dû à la paroi défilante verticale de droite.
.. 114-
Pour éviter la dicontinuité des valeurs de la pression, l'équation de la composante
horizontale de la vitesse est discrétisée en adoptant une écriture différente du tenne spécial Sp
Ainsi, que la maille considérée comporte une interface ou non, on vérifie à l'état de
convergence:
Sp =Smp (A.57)
Dans ce cas, le défaut de masse lié à l'avancée de l'interface, n'est plus à l'origine de
variations de pression. On obtient un profil continu de la pression dans chaque phase, et un
changement de pente uniquement dans la maille traversée par l'interface (figure A 5.1b). Les
vitesses sur la surface libre, au lieu de tendre vers zéro, vont être égales à la vitesse de la phase
liquide. A la convergence, les conditions de saut interfacial sont alors vérifiées. En reprenant
provisoirement la notation du chapitre 4, on obtient:
ri = 0,
<PI>} = <PI>it
--+ --+
< v 1>1 = < v l>i.
Pour obtenir cette fonne discrétisée du tenne spécial, il est nécessaire de séparer le tenne
instationnaire en deux parties. L'équation de vitesse s'écrit alors:
JVu
ap -au dv +
at
J
Vu
a(ap)
U-
at
- dv + f
Su
--+ .--+
apu (v n) ds = - J
Vu
ap
a -dv
dx
+ f
Su
a ~
lx.( =>--+
t . n)
ds
(1) (2) (3) (4) (5)
(A 5.8)
(6)
- 115 -
-- - ---------------:------------------------------.
Remarque:
Les vitesses et les pressions sont définies sur trois grilles entrelacées. Si l'interface
traverse verticalement la maille correspondant au noeud de pression p(ij), dans ce cas le calcul
de la vitesse u(i,j) ne doit pas tenir compte du déplacement de la surface libre (figure 5.3).. Les
variations de fractions volumiques sont donc calculées indépendamment pour chacune des trois
grilles. Les conditions de saut interfacial seront d'autant mieux respectées que les schémas de
discrétisation utilisés pour les calculs seront précis pour tenir compte de la discontinuité des
fractions volumiques.
~
y
v
j1 --.-. -+
-+ x
i
u
I~~~~~~;~~~;~~;~;~~~I Volume de la phase liquide
Figure A 5.3 :
La surface libre traverse verticalement la maille relative à p(ij). Les variations de
fractions volumiques n'interviennent pas dans le calcul u(ij).
- 116-
Annexe 6
Pour représenter la position de la surface libre le plus précisement possible, le calcul des
fractions volumiques liquides, sur les faces et au centre de chaque maille, fait appel à des
schémas d'interpolation du premier, deuxième et troisième ordre. Ceux-ci sont regroupés dans
une seule fonnulation grâce à l'emploi de la variable p-. On donne la manière explicite pour
calculer les fractions sur chaque facette et la méthode de résolution pour déterminer
implicitement les valeurs au centre. La méthode du type Gauss Siedel est présentée dans le
dernier paragraphe.
Les valeurs sont détenninées sur chaque face des volumes de contrôle de manière
explicite. Dans le cas de la facette EST par exemple on retient la fonction d'interpolation
suivante:
<Xe = ( ~ + 2 p- ) ap + (i-p- ) aE - (l + p- ) aW pourue >0
<Xe = ( ~ + 2 p- ) aE + (i-p- ) ap - (l + p- ) aEE pourue<O
A l'instant n, les valeurs sont calculées au centre des mailles par un schéma implicite.
L'équation est discrétisée de la façon suivante:
1: Ai ai + A p ap - Su = 0
- 117 -
1 3 1 1 1 3
Aw = - 2 (qw + 1qw 1) (4" + 2bw) - 2 (qe + 1qe 1) (8 + be) + 2: (qw - 1qw 1) (8 - bw)
1 3 1 1 1 3
AE = - 2 (qe - 1qe 1) (4" + 2be) + 2: (qw - 1qw 1) (8 + bw) + 2 (qe + 1qe 1) (8 - be)
1 1
AEE = - 2 (qe -1 qe 1) (8 + be)
On définit les coefficients AN, ANN, AS, ASS, en procédant par analogie.
Méthode de résolution
Dans une formulation matricielle les coefficients sont regroupés sur cinq diagonales. Si
l'on choisit une méthcxie de résolution itérative du type Gauss-Seidel, on utilise les fonnules de
récursivité données par P.H. Gaskell et A.C.K. Lau [5.15]:
avec:
ai = A ww / Yi-2
f3i = [Aw - ai ~i-2] / Yi-l
'Yi = Ap - ai Âi-2 - f3i Ôi-l
~i = AE + f3i Âi-l
Âi = AEE
Vi = Fi - ~i Vi-l - ai Vi--2
et
Fi = -ANN aNN - AN aN - As aS - Ass ass + SUi
Au cours de la résolution, cet algorithme porte alternativement sur chacune des directions
de l'espace (0, x, y).
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