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Module:
Physicochimique des interfaces &Tensioactifs
• Interface : Zone limite située entre deux phases adjacentes. C’est la surface de séparation
entre:
deux états de la matière (deux phases d'un même corps pur)
des composés différents non miscibles.
Lorsqu’on agite le mélange, on obtient une dispersion de gouttes d’huile dans de l’eau.
C’est un mélange instable (émulsion instable), car, progressivement, les deux phases se
séparent de nouveau, c’est la démixtion
Introduction
En revanche, lorsqu’on ajoute au mélange eau et huile quelques gouttes de
liquide vaisselle ou de la lécithine de soja, on observe que l’émulsion obtenue
est stable, car les phases ne se séparent plus. Les espèces ajoutées pour
stabiliser une émulsion sont dites tensioactives et permettent de diminuer la
tension superficielle de l’eau.
Introduction
Les amphiphiles ou tensioactifs sont une classe d'entités chimiques organiques
ayant à la fois des propriétés hydrophiles et fractions hydrophobes .
Ils ont un pouvoir stabilisateur de surface réduisant la tension interfaciale .
Les tensioactifs ont la capacité de modifier les propriétés de surface du liquide
dans lequel ils sont ajoutés. La caractéristique principale est l'adsorption aux
interfaces en formant une variété d'agrégation micellaire à une concentration
appelée concentration micellaire critique (CMC).
Les propriétés de s’adsorber à l’interface et association en solution confèrent
aux tensioactifs un large domaine d’application, il sont utilisé dans plusieurs
domaines industriels à savoir: l’industrie de la détergence, cosmétique,
agroalimentaire, peinture, …..
Introduction
Tous les tensioactifs possèdent deux propriétés fondamentales :
ADSORPTION
aux interfaces
ASSOCIATION
en solution
Plan du cours
I- Définition
II- Classes des tensioactifs
Selon la tète polaire
Selon la partie hydrophobe
III- Mécanisme d’action d’un tensioactif
stabilisation des interfaces
Solubilisation des composés insolubles
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Agrégation en solution – Micelles :
Physicochimie des tensioactifs
Concentration micellaire critique (CMC)
Facteurs influençant la CMC
V- Choix de tensioactif
VI-Principales applications
I- Définition
Selon les applications envisagées, la structure de ces composés peut être très
complexe. La partie polaire peut être ionique (cationique, anionique, amphotère)
ou non ionique, alors que la partie apolaire correspond généralement à une
chaîne aliphatique ou aromatique. Cette chaîne est soit linéaire, soit ramifiée.
Il est également possible d’avoir plus d’une chaîne apolaire liée à la même tête
polaire ou plus d’une tête polaire sur la même chaîne.
II- Classes des tensioactifs
Les tensioactifs peuvent être classés selon leur partie hydrophile ou leur partie
hydrophobe. La partie hydrophobe est souvent une chaine hydrocarbonée
alkyle linéaire saturée CH3(CH2)n- ,mais peut être ramifiée , ou comporter des
insaturations (oléate, lécithines), des cycles aromatiques ou satures . La partie
hydrophobe peut aussi comporter plusieurs chaines alkyles, elle peut aussi
être fluorée, ou être un polymère.
Les tensioactifs anioniques
Les tensioactifs ioniques
Les tensioactifs cationiques
Selon la tête
polaire Les tensioactifs zwitterioniques
PHOSPHOLIPIDES
II- Classes des tensioactifs
Les tensioactifs non-ioniques :
Les tensioactifs non ioniques ne donnent pas naissance à des ions en solution
aqueuse. La solubilité dans l’eau des TA non ioniques est due à la présence
dans leurs molécules de groupements fonctionnels du type éther, alcool,
carbonyle ou amine ; ayant une forte affinité pour l’eau. Ces tensioactifs
occupent la deuxième place du point de vue de leurs applications industrielles.
II- Classes des tensioactifs
Le tableau I regroupe quelques exemples de tensioactifs et leurs applications.
TA bolaformes TA asymétrique
tête chirale
TA géminis
III- Mécanisme d’action d’un tensioactif
Les tensioactifs peuvent s'adsorber aux interfaces et permettent la modification
des énergies interfaciales.
L'adsorption des tensioactifs provoque un abaissement de la tension interfaciale
ℽ, et permet ainsi de diminuer l’énergie libre des systèmes qui contiennent une
aire interfaciale importante (systèmes colloïdaux) et donc de les stabiliser.
De plus les tensioactifs peuvent s'auto- associer dans l'eau en agrégats (micelles,
phases lamellaires, vésicules), ce qui crée de petits domaines Hydrophobes en
solvant aqueux qui ont la capacitée de solubiliser des composés normalement
insolubles dans l'eau pure (solubilisation).
Les tensioactifs s'adsorbent généralement fortement aux interfaces, ce qui
permet de les utiliser à faibles doses dans les formulations.
III- Mécanisme d’action d’un tensioactif
On trouve donc des tensioactifs dans la majorité des applications où on
souhaite.
Stabiliser des interfaces ou des particules:
formulation d’émulsions
stabilisation de dispersions de particules
action antidéposition et/ou antistatique
modification de l’adhésion ou du mouillage
mousses
Interaction et courbure
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Les interactions entre parties de molécules de tensioactifs de chaque côté de
l'interface fixe la COURBURE préférentielle de l'interface (“courbure optimale”,
“courbure naturelle”).
Fortes répulsions entre parties polaires
Les molécules d'eau au centre sont attirées par toutes leurs voisines, dans toutes
les directions, ces attractions se compensent. Par contre, ce n’est pas le cas pour
les molécules d’eau situées à la surface. Ces molécules ne sont attirées que par
les molécules voisines, situées sur les côtés et en dessous. Il en résulte une force
qui les tire vers le centre.
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Tension superficielle
Les phénomènes observés précédemment sont dûs à l’existence de forces
existant à la surface libre du liquide
La norme F de la force est proportionnelle à la longueur L de la fente. On peut
donc écrire
Le coefficient γ s’appelle tension superficielle et se mesure en N/m.
Tension interfaciale
Quand deux liquides non miscibles sont en contact, ils auront tendance à
maintenir une petite interface en tant que possible (comme énergie
interfaciale associée à la formation d’une zone interfaciale) : c’est la
tension interfaciale. La rhéologie interfaciale consiste à étudier la tension
interfaciale en fonction de la variation d’aire interfaciale. Elle permet d’ob-
tenir des informations entre l’eau et l’huile et sur le tensioactif impliqué
dans cette interface.
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Concentration micellaire critique (CMC)
Une propriété importante pour la caractérisation des tensioactifs est la
concentration micellaire critique (CMC).
Lorsqu’un tensioactif est mis en solution dans l’eau, il vient se placer
immédiatement à la surface, avec la queue hydrophobe pointant à l’extérieur
de la surface.
Ce n’est qu’une fois que la surface saturée, et n’offrant plus d’espace disponible à
de nouvelles molécules de tensioactifs de venir s’y adsorber, que les tensioactifs
vont former des structures organisées au sein du liquide : ce sont les micelles.
La concentration de tensioactifs à partir de laquelle les micelles commencent à se
former est connue comme la concentration micellaire critique (CMC).
Principe de la tensiométrie
n (monomères) micelle
Paramètres de la micellisation
T = Température absolue
Г est l’excès superficiel
Pour les amphiphiles à chaîne n-alkyle, l’équation (1) peut se simplifier par la relation
avec et
donc l’allure de la courbe log CMC en fonction de n est une droite d’origine a appelée
incrément de contribution à la micellisation de la tête polaire et de pente b appelée
incrément de contribution à la micellisation d’un groupement –CH 2– .
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Exemple :
C12H25 – O – SO3- , Na+ TK= 16°
C12H25 – O – CO2 - , Na+ Tk= 36°
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Point de trouble
•Les amphiphiles non ioniques ne présentent
pas de température de Krafft. Ils sont
caractérisés par leur point de trouble.
•Lorsqu’une solution aqueuse de tensioactif
est chauffée, elle devient trouble et se sépare
en deux phases à une température T très
précise liée à la concentration en tensioactif.
•Le minimum de la courbe T = f(C) appelée
Point de trouble, est caractérisé par une
température critique Tc et une concentration Cc
•Ce phénomène se traduit par une ligne de Cette figure présente la ligne de
trouble qui décrit la solubilité en fonction de la trouble T=f( c) en solution dans
température. l'eau, le minimum de la courbe est
le point de trouble ou point
critique de démixtion
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Dynamique des micelles
Les micelles ne sont pas des entités rigides mais des systèmes qui se font et se défont
continuellement au cours du temps.
Les micelles sont en équilibre avec les monomères grâce à des processus d’association-
dissociation , mais cet équilibre n’est pas figé, il est très rapide, on peut considérer
qu’au bout d’un temps très court, d’autres tensioactifs auraient pris place dans la
micelle. Le temps de vie d’un tensioactif dans la micelle est de 10 -3s, donc le tensioactif
est labile. Cette grande labilité des tensioactifs défavorise toute la catalyse micellaire,
il faut donc essayer de figer cet équilibre. Pour cela on forme des micelles polymérisées
( TA figés dans la micelle), On peut dans ce cas diluer sans risque de détruire la micelle
car elle est figée.
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Nature des agrégats obtenus en solution
1-Micelles
Il n’y a pas pénétration d’eau dans le cœur hydrophobe et les têtes polaires
sont tournées vers le milieu aqueux.
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
Modèle de Hartley
On distingue généralement trois principales zones :
Zemb a proposé dans son modèle que la micelle est comme une goutte
d’huile confinée, fluctuante et désordonnée
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
2- Micellisation dans d’autres solvants
Solvants polaires :
Dans les solvants polaires tels que le formamide,
l’éthylèneglycole, ……., l’association des agrégats se
fait de la même manière que dans l’eau selon
des micelles directes.
Solvants apolaires :
Dans les solvants apolaires tels que l’hexane, le cyclohexane,…
on obtient des micelles inverses avec le cœur de la micelle
qui est constitué des têtes polaires pour fuir le contact avec
le milieu apolaire et les chaines hydrocarbonées qui sont en
contact avec le solvant apolaire.
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
3- Les vésicules :
Les vésicules formées à partir de bolaamphiphiles sont le plus souvent des vésicules
Monolamellaires ou bilamellaires.
La taille et la forme des vésicules sont influencées par le pH, la température, les contre-
ions
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
VI- Phénomène d’agrégation ou micellisation
4-Différents types d’agrégats au-delà de la CMC
Quand la concentration augmente, les structures sphériques peuvent évoluer vers
d’autres agrégats. La forme des agrégats donnés par les tensioactifs en milieu
aqueux a été étudiée de maintes façons et une prévision de leur structure globale
(micellaire, cylindrique, lamelles, micelles inverses,...) a été faite par Ninham et Israe-
lachvili qui ont proposé un paramètre d’empilement P d’un détergent, déterminé par
l’équation suivante:
Les tensioactifs sont utilisés dans les plus part des activités humaines. C'est le
cas notamment d’un grand nombre de produits de consommation courante
comme: Les mayonnaises pour l'agroalimentaire, les crèmes et shampoings
pour la cosmétiques, les bitumes et peintures pour l 'industrie de revêtement,
ou encore les produits détergents.
Détergents (13<HLB<15) :
Les composés chimiques capables d’enlever les salissures sur un support
solide grâce à leur pouvoir solubilisant.
Agents dispersants :
Les tensioactifs permettent de créer une dispersion de particules
hydrophobes en solution. Ces agents empêchent la floculation
(regroupement) des particules qui pourraient alors sédimenter.
• HLB de 4 à 6 = émulsion
eau dans huile
• HLB de 7 à 9 = mouillant
• HLB de 8 à 20 = émulsion
huile dans eau
• HLB de 13 à 15 = détergents
• HLB de 10 à 20 = solubilisant
V- Choix des tensioactifs dans la formulation
HLB permet un classement des divers surfactifs en fonction de I ‘influence relative
des groupes lipophiles et des groupes hydrophiles constituant le surfactif.
L'émulsifiant est caractérisé par son nombre HLB l'huile est caractérisée par son
“HLB requis”(RHLB).
A cause de l’échec relatif dans l’utilisation de HLB, un critère plus complet et nécessaires.
Il doit incorporer une compréhension plus proche de la réalité des propriétés des
tensioactifs. Ces propriétés ne dépend pas directement de la composition chimique de
tensioactifs mais des interactions entre molécules de tensioactifs au interface.
iV- Principales applications
Exemples formulations :
- Granulées à disperser : Ce sont des poudres (dispersion solide du pesticide dans une
charge inerte) additionnées de tensioactif et agglomérées.
Les tensioactifs entre dans la formulation de tous les détergents, ils représentent en
moyenne 20% de leur composition . Le tensioactif est adapté à l’usage et à l’aspect
souhaité pour le détergent, il peut se présenter sous forme de poudre ou de liquide.
La cosmétique rincée englobe les produits d’hygiènes lavant tels que les
shampooings, gels douche et dentifrices. Dans ce domaine la propriété
détergente du tensioactif est recherchée.
Métallurgie :
Les tensioactifs sont utilisés pour le nettoyage et le dégraissage de matériaux
mais également dans les formulations mises en œuvre pour les opérations de
formage, d’emboutissage et de découpage fin.
Pétrolière :
La plus part des opérations de l’industrie pétrolière, du forage au raffinage
nécessitent l’utilisation d’agents de surface de toute nature (anionique, non
ionique, cationiques).
Emulsion et microémultion
Emulsion et microémulsion
Définition
DISPERSIONS LIQUIDES
Pour mélanger deux liquides non miscibles, on fait une dispersion. Le cas
le plus courant est le mélange d'eau et d'un liquide organique insoluble
dans l'eau. On appellera ce liquide organique "huile", conformément à la
terminologie des professionnels. On utilise alors un tensioactif pour abaisser
la tension interfaciale entre les d ux liquides (l'eau el l'huile) afin de diminuer
l'énergie libre du système. On oblien ainsi une dispersion colloïdale
Emulsion et microémultion
Exemple de préparation
-Méthode de préparation des émulsions.
Les émulsions sont préparées en utilisant de l’eau distillée, huile d’argan commercial et le
tensioactif.
Dissolution du tensioactif dans l’eau distillée à 45°
Addition d’huile d’argan à la dissolution précédente par petite quantité durant 3
minutes, durant ce processus, le mélange est soumis à une agitation mécanique
utilisant un agitateur de turbine « Ulta Turrax » à 8000 rpm.
La préparation est ensuite conservée dans un réfrigérateur à 5°C.
RÈGLE de BANCROFT :
La phase dispersante est celle où l'émulsifiant est le plus soluble
D’un point de vu thermodynamique, une émulsion est instable en raison surtout de la grande
surface interfaciale que présente entre eux les particules de la phase dispersée.
Pour pouvoir augmenter la stabilité on utilise des agents stabilisants, qui augmentent la viscosité
du milieu et restreignent la mobilité des gouttes.
I- Définition
II- Force de Van der Waals
III- Mesure expérimentale
IV- Isothermes d’adsorption
Chapitre 2: phénomène de surface et interface