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Notions générales
1-Définition d’un fluide
• Un fluide est une substance qui se déforme de manière continue sous l’application d’une
force très faible. Cette propriété est appelée fluidité, elle est due à une grande mobilité
des particules fluides.
• Dans les solides, des forces importantes provoquent des déformations très petites, alors
que dans les fluides des forces faibles entraînent des déformations importantes.
• Dans la famille des fluides, on inclue à la fois les liquides et les gaz, dans lesquels les
molécules sont mobiles les unes par rapport aux autres. Un liquide, par exemple l’eau, est
un fluide pratiquement incompressible, tandis que l’air est un fluide compressible.
Suivant les deux modèles de fluide on distingue en général deux branches de la
mécanique des fluides, notamment la dynamique des liquides (ou hydraodynamique) et la
dynamique des gaz (ou aérodynamique).
Remarque 1 :
A l’échelle moléculaire, l’hypothèse de milieu continu n’a bien sûr pas de sens. Il est donc
sous-entendu que tous les phénomènes seront étudiés sous leur aspect macroscopique. Ceci veut
dire que l’on écarte a priori l’étude de tout phénomène dont la dimension caractéristique n’est pas
suffisamment grande par rapport à la distance intermoléculaire ou au libre parcours moyen des
molécules comme dans le cas d’un gaz (exemple : les écoulements polyphasiques, gaz raréfiés).
Remarque 2 :
Un milieu peut être continu par morceaux, ceux-ci étant séparés par des surfaces de
discontinuités (cas d’un contact entre deux milieux différents).
Remarques 3 :
En mécanique des fluides, on utilise la notion de particule fluide. Il s’agit d’un être tout à
fait fictif formé d’un ensemble de molécules contenu dans un volume dont la taille tend vers zéro
(en toute rigueur, cette ne peut pas être inférieure à l’échelle moléculaire).
Une particule fluide possède un volume et une surface et cette surface est d’une grande
importance physique puisque grâce à elle la particule fluide pourra subir des forces de contact.
2-2 Déformabilité des fluides
Du point de vue de la mécanique, les deux phases : liquides et gaz ont une caractéristique
macroscopique commune à savoir qu’elles n’ont pas de forme propre : les fluides épousent la
forme des récipients qui les contiennent, ils sont déformables.
Le liquide occupe le volume du récipient qui le contient et produit une surface libre quand
il est en contact avec l’atmosphère. Cette surface libre est un plan horizontal si le liquide ne subit
que le champ de la pesanteur.
2-3 Viscosité des fluides
La viscosité est une mesure de la résistance d’un fluide à l’écoulement, elle est due au
frottement entre les particules fluides en mouvement.
𝜌𝑉𝐷
𝑅𝑒 =
𝜇
Avec :
𝜌 ∶ La masse volumique du fluide (𝑘𝑔⁄𝑚0 )
𝑉 ∶ La vitesse caractéristique de l’écoulement (𝑚⁄𝑠)
𝐷 ∶ Le diamètre de la conduite (longueur caractéristique de la conduite)
𝜇 ∶ La viscosité dynamique du fluide (𝑘𝑔. 𝑚56 . 𝑠 56 ) (voir chapitre 3)
Ainsi pratiquement tous les moyens de transport requièrent une application des concepts
de la mécanique des fluides, par exemple :
5- Equations de base
L’étude de tout problème de mécanique des fluides est basée sur l’application des principes
généraux de la mécanique et de la thermodynamique. Il s’agit d’appliquer les lois de base
suivantes à un volume de fluide :
Ø Loi de conservation de la masse (principe de continuité)
6- Dimensions et unités
Les dimensions de base utilisées sont :
L’homogénéité d’une formule est vérifiée si, après avoir décomposé chaque grandeur des termes
de l’équation en ses dimensions de base, on retrouve les mêmes dimensions de chaque côté de
l’équation.
𝑚
𝜌=
Ω
Unité : 𝑘𝑔⁄𝑚0 , si 𝑚 est exprimée en 𝑘𝑔 et Ω en 𝑚0 .
Le liquide est appelé homogène si sa masse volumique est égale en tous les points.
𝛾 = 𝜌𝑔
𝑔 : l’accélération de la pesanteur, 𝑔 = 9,81 𝑚⁄𝑠 C .
Unité : 𝑁⁄𝑚0
Exemple : avec 𝜌 = 1000 𝑘𝑔⁄𝑚0 , 𝛾 = 9,81. 100 𝑁 ⁄𝑚0
1
𝑉V =
𝜌
Unité : 𝑚0 ⁄𝑘𝑔
• Densité spécifique ( ou gravité spécifique) d’un fluide est définie comme étant le
rapport entre la masse volumique du fluide et la masse volumique de l’eau à 4°𝐶.
ρ
SZ =
ρ\]^ à `°a
b) Module d’élasticité :
Le module d’élasticité donne une idée du changement de volume d’une masse constante
de fluide sous l’effet d’une pression, c’est-à-dire de sa compressibilité.
Le module d’élasticité 𝐾 est défini par :
𝑑𝑝
𝐾 = −
𝑑𝑉e
𝑉
Il est égal à l’inverse du coefficient de compressibilité volumétrique. 𝐾a les dimensions d’une
pression.
Exemple : eau à 20°𝐶, 𝐾 = 2,2 10gh 𝑃𝑎𝑠𝑐𝑎𝑙
L’intensité de l’attraction moléculaire par unité de longueur est nommée tension de surface 𝜎.
La tension de surface agit tangentiellement à la surface, elle est donnée par unité de longueur.
Elle dépend de la température.
𝜎 possède les dimensions 𝐹𝐿56 , et l’unité 𝑁⁄𝑚.
Exemple : soit une demi-goutte d’eau :
La tension de surface 𝜎 : la force développée par la tension de surface est 2𝜋𝑅𝜎. Cette force doit
être équilibrée par la force due à la pression : 𝑝 × 𝜋𝑅C . Donc :
𝑝 × 𝜋𝑅C = 2𝜋𝑅 × 𝜎
⇒
2𝜎
𝑝=
𝑅
Un phénomène associé se produit dans les tubes capillaires.
Effet de la capillarité dans les tubes minces.
Ø Toutes les forces externes développées sans contact physiques et distribuées selon le
volume du fluide sont appelées forces de volumes. Exemple, force de gravité, force
électromagnétique. On s’intéressera essentiellement aux forces de gravité. Pour un
élément de volume 𝑑Ω :
Ø Les forces de surface ou de contact : englobent toutes les forces agissant sur la frontière
d’un milieu par contact direct. Exemple la force surfacique de pression −𝑝𝑛r⃗
𝑝 : pression
𝑛r⃗ : vecteur normal
r⃗𝑑𝑆
𝑇
𝑛r⃗
𝑆
𝑀
𝑑𝑆
Soit 𝑑𝑆 un élément de surface entourant un point 𝑀 de 𝑆. La force de contact exercée sur 𝑑𝑆 par
le milieu extérieur est notée rrrrr⃗ r⃗ ou vecteur contrainte 𝑇
𝑑𝐹 . On appelle contraint 𝑇 r⃗ en 𝑀 sur
uv⃗
l’élément 𝑑𝑆, la limite du rapport uV
quand 𝑑𝑆 tend vers zéro.
𝑑𝐹⃗
r⃗ (𝑀, 𝑛r⃗) = lim
𝑇
uz→| 𝑑𝑆
𝑧
𝑑𝑥 B
𝑑𝑧 𝜎~•
A
𝜎~~
𝑥 𝑂 𝑑𝑦
C
𝜎~€
D
𝑦
Convention de notation :
• Le premier indice dans ces composantes indique l’axe perpendiculaire à la facette sur
laquelle la contrainte agit.
• Le second indice indique l’axe sur lequel on projette le vecteur contrainte.
𝑦⃗.
En adoptant la même convention dans les trois directions on peut dresser le tableau (1) suivant :
Projection sur 𝑜𝑥
rrrr⃗ Projection sur 𝑜𝑦
rrrr⃗ Projection sur 𝑜𝑧
rrrr⃗
Facette ⊥ 𝑜𝑥
rrrr⃗ 𝜎~~ 𝜏~• 𝜏~€
Facette ⊥ 𝑜𝑦
rrrr⃗ 𝜏•~ 𝜎•• 𝜏•€
Facette ⊥ 𝑜𝑧
rrrr⃗ 𝜏€~ 𝜏€• 𝜎€€
Ainsi, pour définir l’état de contrainte d’un fluide, on doit se donner les 9 éléments du tableau.
La matrice }𝜎…† • constituée par les 9 éléments du tableau (1) est la matrice des contraintes
appelée tenseur des contraintes, souvent notée :
r⃗ est le vecteur contrainte qui s’exerce sur un élément de surface unitaire de normale
Le vecteur 𝑇
𝑛r⃗ (𝑛r⃗ normale extérieure au domaine) est donné par (théorème de Cauchy)
Le tenseur des contraintes 𝑇 est symétrique, c’est-à-dire 𝑇…† = 𝑇†… (ou 𝜎…† = 𝜎†… )
Le vecteur contrainte qui s’exerce sur la facette de normale 𝑥⃗ :
9- Rappel
9-1 Notations indicielles
L’espace est rapporté à un repère orthonormé de vecteurs unitaires rrr⃗
𝑘“ , 𝑖 = 1,2,3. Les
composantes d’un vecteur 𝐴⃗ sont notées 𝐴… , 𝑖 = 1,2,3; celles d’un tenseur d’ordre deux 𝐴 sont
désignées par 𝐴…,† , 𝑖 = 1,2,3 et 𝑗 = 1,2,3, l’ordre des indices étant celui ligne colonne.
Sommation d’Einstein : Tout indice figurant deux fois dans tout groupement multiplicatif
implique sommation sur cet indice (celui-ci est dit ¨muet¨ ). Ainsi 𝐴… 𝐵… signifie :
…™0
𝐴… 𝐵… = ˜ 𝐴… 𝐵… = 𝐴6 𝐵6 + 𝐴C 𝐵C + 𝐴0 𝐵0
…™6
dimension d’un tenseur d’ordre deux, chaque indice 𝑖 et 𝑗 étant libre, ce qui signifie qu’il doit
prendre chaque valeur 1, 2 et 3.
Remarque :
L’indice est dit muet car la lettre qui le représente est sans importance : par exemple 𝐴… 𝐵… et 𝐴š 𝐵†
›œ•
• 𝐵 =
›~ž †
›Ÿ•ž
• =
›~ž
Symboles conventionnels
Symbole de Kronecker : correspond au tenseur unité d’ordre deux noté 𝛿…† , 𝑖 = 1,3
et 𝑗 = 1,3. On a donc
𝛿…† = 1, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑖 = 𝑗
¡
𝛿…† = 0, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑖 ≠ 𝑗
¤ 𝑑𝑖𝑣 𝐴⃗ 𝑑Ω = § 𝐴⃗ . 𝑛r⃗ 𝑑𝑆 = § 𝐴¨ 𝑑𝑆
¦ z z
𝜕𝐴…
¤ 𝑑Ω = § 𝐴… 𝑛… 𝑑𝑆
¦ 𝜕𝑥…
Enoncé :
Le flux d’un vecteur sortant d’une surface fermée est égale à l’intégrale de la divergence de ce
vecteur étendue au volume que limite cette surface.
𝑆 une surface orientable limitée par une courbe fermée 𝐶 sur laquelle on fixe un sens de
circulation.
Enoncé :
Le travail d’un vecteur 𝐴⃗ (ou la circulation de vecteur 𝐴⃗ ) le long d’une courbe fermée 𝐶 est égal
au flux de son rotationnel à travers une surface 𝑆 qui s’appuie sur cette courbe.
›z
›~
⎛›z ⎞
Scalaire : 𝑆 rrrrrrrrrr⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑆 = r∇⃗𝑆 = ⎜›•⎟
›z
⎝ ›€ ⎠
›» ›» ›»
›~ ›• ›€
𝑢 ⎛ ›k ⎞
r⃗ ª v ¬
Vecteur : 𝑉 r⃗ = ∇
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑉 r⃗ = ›k
r⃗𝑉 ›k
⎜ ›~ ›• ›€ ⎟
𝑤 ›¼ ›¼ ›¼
⎝ ›~ ›• ›€ ⎠
1-2 Divergence :
𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤
r⃗ = 𝑑𝑖𝑣 𝑉
∇𝑉 r⃗ = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
1-3 Laplacien :
›¾ z ›¾ z ›¾ z
Scalaire : ∇C 𝑆 = ∆𝑆 = ›~ ¾ + ›• ¾ + ›€ ¾
1-4 Rotationnel :
𝜕𝑤 𝜕𝑣
⎡ − ⎤
𝚤⃗ 𝚥⃗ 𝑘r⃗ ⎢ 𝜕𝑦 𝜕𝑧 ⎥
r∇⃗ × 𝑉
r⃗ = 𝑟𝑜𝑡 r⃗ = ¿ 𝜕
rrrrrr⃗𝑉 𝜕 𝜕 ¿ = ⎢𝜕𝑢 − 𝜕𝑤⎥
⎢ 𝜕𝑧 𝜕𝑥 ⎥
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 ⎢ ⎥
𝑢 𝑣 𝑤 ⎢ 𝜕𝑣 − 𝜕𝑢 ⎥
⎣ 𝜕𝑥 𝜕𝑦 ⎦
2-1 Gradient :
›z
›Ë
⎛6 ›z ⎞
Scalaire : 𝑆 rrrrrrrrrr⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑆 = r∇⃗𝑆 = ⎜Ë ›Ì⎟
›z
⎝ ›€ ⎠
𝑉Ë
r⃗ •𝑉Ì Ž
Vecteur : 𝑉
𝑉€
6 › ›z 6 ›¾ z ›¾ z
Scalaire : ∇C 𝑆 = ∆𝑆 = Ë ›Ë Í𝑟 ›ËÎ + Ë ¾ ›Ì¾ + ›€ ¾
6 › ›ÏÐ Ï 6 › ¾ ÏÐ C ›ÏÑ › ¾ ÏÐ
Í𝑟 Î − Ëо + Ë ¾ ›Ì ¾
−
›€ ¾ ˾
+
∆𝑉Ë Ë ›Ë ›Ë ›Ì
⎛6 › ›ÏÑ ÏÑ ¾
6 › ÏÑ C ›ÏÐ › ¾ ÏÑ ⎞
r⃗ = •∆𝑉Ì Ž =
∆𝑉
Vecteur : ⎜Ë ›Ë Í𝑟 ›Ë Î − Ë ¾ + Ë ¾ ›Ì¾ + Ë ¾ ›Ì + ›€ ¾ ⎟
∆𝑉€ 6 › ›ÏÒ 6 › ¾ ÏÒ › ¾ ÏÒ
⎝ Ë ›Ë
Í𝑟 ›Ë
Î + ¾
Ë ›Ì ¾ + ›€ ¾ ⎠
2-4 Rotationnel :
1 𝜕𝑉€ 𝜕𝑉Ì
⎡ − ⎤
⎢ 𝑟 𝜕𝜃 𝜕𝑧 ⎥
r⃗ × 𝑉
∇ r⃗ = rrrrrr⃗
𝑟𝑜𝑡𝑉 r⃗ = ⎢ 𝜕𝑉Ë − 𝜕𝑉€ ⎥
⎢ 𝜕𝑧 𝜕𝑟 ⎥
⎢1 𝜕(𝑟𝑉Ì ) 1 𝜕𝑉Ë ⎥
⎣𝑟 𝜕𝑟 − 𝑟 𝜕𝜃 ⎦