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Plis, cannevas de plis et procedés dynamiques reliés, comme outils d'analyse et de modélisation

Les liens très étroits entre les mathématiques et l'origami ne sont plus à démontrer, et de
nombreux plieurs se sont déjà penché sur le sujet, tels Robert Lang (1), Ton Hull (2), ou Erik
Demaine (3), pour ne citer que les plus récents. Ce qui n'est, à première vue, « que du pliage de
papier », recèle en vérité de nombreuses applications; si vastes et si nombreuses, que les
découvertes ne sont encore qu'à leurs prémices.
Le CRIMP, centre de modélisation par le plis, travaille donc sur ces problématiques, et propose, ici,
quelques unes de ses récentes explorations. Ce ne sont pas encore des principes aboutis et fondés de
manière rigoureuse, mais plutôt des pistes de recherche ou de nouvelles perspectives.

a)PH modifiés

Parmis les curiositées origamiques, en lien avec les mathématiques, il y a la reproduction du


paraboloïde hyperbolique (PH) partiel (4). Grâce à un réseau de carrés concentriques, on peut en
faire une modélisation
approchée (voir ci-
contre). Le principe
est simple, élégant et
très saisissant.
On cherche, ici, à
faires toutes les
variantes possibles,
sur l'exemple du PH,
en gardant l'idée d'un
réseau de figures A gauche : paraboloïdes hyperboliques à droite : crease pattern
concentriques.
Tom Hull a déjà utilisé le principe du PH sur l'hexagone et l'octogone régulier (5); et Thoki
Yen, à, lui, utilisé des cercles concentriques avec son « middle of nowhere » (6). L'idée, est de faire
une généralisation beaucoup plus large, afin de modéliser une grande quantité de surfaces.
Il est intéressant d'observer le lien entre les canevas de pli (dans le plan) et la forme (dans l'espace),
afin de comprendre la formation de ces surfaces. Il y a aussi des applications physiques notables,
par exemple, telle modification accroit la résistance, telle autre créée un phénomène d'enroulement,
encore une autre va modifier la forme... (précisions en première annexe)
Avec ces différents aspects, compréhension
de la formation de la surface à partir du
caneva et comportement physique, on peut
commencer à concevoir des formes
déterminées avec des comportements
déterminés.
Ainsi, le CRIMP a utilisé cette technique
pour faire un essais de stand d'exposition,
dans le cadre du partenariat avec l'UTT.
Même si ce n'est pas encore aboutit, le
modèle atteint déjà deux mètres et est très
stable, les différents éléments du caneva
aidant à cette tenue (l'utilisation d'une base
en cerf-volant pour l'élancement,
l'utilisation d'un arc de cercle pour le
soutient de la pointe...).
A partir de ce principe, il est libre
d'imaginer toutes sortes de structures.
A gauche : le caneva à droite : la structure

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b)Pincements sur des courbes

On va commencer ce paragraphe en s'arrêtant sur l'une des


séquences de pli les plus élégantes, le one fold crease (voir ci-
contre). Quand on déplie, on obtient une portion de courbe,
fermée par un segment. C'est un mouvement assez simple qui
permet de créer une courbe. Mais pour la suite, on procède de la
façon inverse : on plie une courbe, fermée par un segment (qu'on
aura tracés) et on voit qu'elle forme on obtient (pour définir la
courbe à plier, on peut utiliser l'outil mathématique).
On retrouve le lien entre le caneva de pli, et la forme obtenue. Par
le tracé du caneva, on va recréer un type de pli; en pliant les
Le « one fold crease »
lignes du caneva, on va recréer le mouvment, et ainsi obtenir une
forme. On sait donc comment on a obtenu cette forme. Reste à savoir pourquoi on a cette forme. La
réponse ne sera par donnée ici, mais des éléments seront donnés, en traitant l'exemple ci-dessous.
(précisions en seconde annexe)
L'élaboration de cette technique de plis courbes
a ensuite permis la réalisation d'un tore ouvert.
Pour la conception, on acommencé par faire
une approximation : on a considéré un
découpage du tore en plusieurs tranches, qui
ont été assimilées à des sections de cylindre.
Ensuite on a cherché quelle courbe utiliser pour
obtenir, par pliage, un cylindre tronqué
obliquement par un plan. Après de nombreux
essais, il se trouve que c'est la sinusoïde qui
corresponde (précisions en troisième annexe).
Pour faire le tore, il suffit de multiplier des
périodes de sinusoïdes, en parallèle. On associe
ensuite un coefficient, pour régler le nombre de
« tranches » de cylindre (plus la sinusoïde est
« applatie » plus on va pouvoir mettre de
portions). Enfin, il suffit de régler la distance
entre les périodes de sinusoïdes, pour permettre
(ou pas) la présence d'un espace au centre du
tore. Néanmoins, (on le voit sur l'image) il y a
Tore : le modèle plié et le caneva une ouverture le long de la plus grande
circonférence. Elle est dûe à la tension du
papier, causée par son épaisseur.
Ce principe est interessant, car il met en relation directe, et de façon intuitive, des surfaces avec leur
version « dépliée » sur le plan. L'élégance du pliage est d'obtenir le tout dans une seule feuille, sans
la déformer, juste en la « pincant » à certains endroits.

c)Modélisation mathématique de froissages

Les modèles froissés, spécialité du crimp, paraissent difficiles à modéliser, car ils résultent d'une
méthode de pliage en partie aléatoire, le nombre de plis est beaucoup plus grand et donc le
comportement est plus difficile à comprendre. Mais en dégageant des principes simples et en les
combinant, on peut arriver aux formes complexes que l'on veut décripter.
Commençons par dégager une première approche mathématique d'un simple pli droit. Il résulte
d'une symétrie appliquée à une partie du plan; On peut l'illustrer avec la courbe représentative de la
valeure absolue f  x =∣x∣−a ; a∈ℕ . On appellera par la suite cette fonction, la fonction pli; et

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on définera la fonction accordéon, la composée successive de la fonction pli par elle même, c'est à
dire f ° f ° f °...° f  x=∣∣∣...∣x∣−a ...∣−a∣−a∣−a ; a ∈ℕ .

8
2
7
1,8
6
1,6
5
1,4
4
1,2
3
1
2
0,8
1
0,6
0
0,4
-1
0,2
-2
0

La fonction pli La fonction accordéon

Revenons aux paraboloïde hyperbolique. Dans ces derniers travaux, le crimp a réussit à en faire la
multiplication à partir d'une même feuille froissée. Pour modéliser cela, le principe est simple : on
va utiliser l'équation de la représentatation graphique du PH, que l'on va composer avec la fonction
accordéon. Cette méthode est proche de la réalisation sur le papier, car on doit faire un accordéon
dans l'horizontal de la feuille, auquels on fait un accordéon en horizontal, avant d'appliquer le
froissage.

1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1

Le PH multiplié en pliage la surface théorique : f  x ; y =∣∣x∣−2∣−1×∣∣y∣−2∣−1

Ainsi, en définissant des formes de bases, avec la relation pliage/modèle mathématique, on peut
combiner plusieurs de ces éléments de bases, et ainsi construire des fromes plus complexes qui
pourraient toujours être pliables.

Le pli est un intermédiaire formidable entre les surfaces planes et les surfaces de l'espace. En
décrivant mathématiquement le caneva de pli et la forme obtenue, et par une bonne compréhension
des liens les unissant, on arrive à concevoir une grande variété de formes, aux applications
multiples, mais qui ne sont pas encore cernées. L'étude approfondie de ces systèmes devrait
permettre des extrapolations dans des domaines et sur des matériaux les plus divers.

notes de référence :
1 Robert Lang : son dernier livre : Origami Design Secrets (2003)
2 Tom Hull : son site web : http://mars.wnec.edu/~thull/
3 Erik Demaine : son site web : http://erikdemaine.org/
(voir ces trois noms dans le film « between the folds » de Vanessa Gould (2009) a Green fuse film)
4 http://www.usd.edu/arts-and-sciences/math/upload/Project-1-2-Hyperbolic-Paraboloid-
hypar.pdf
5 http://www.flickr.com/photos/33761183@N00/419496626/in/set-72157601589358032/
6 The Middle of Nowhere : http://erikdemaine.org/curved/history/

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