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Chapitre 3: Les Revenants

L’homme qui entre dans le mystère


de la mort en laissant aux vivants le
mystère de sa vie, a volé à la fois et
la mort et la vie.
STEPHANE ZANNOVITCH.
Depuis des siècles les écrivains ont médité sur les thèmes de la mortalité et de

l’immortalité. Ce sont les thèmes qui sont plus évoquées dans le domaine de la

philosophie et de la lettre. Surtout si on travaille sur ces thèmes, on soulève

fréquemment les questions telles que pourquoi on mort ? Peut-on échapper la mort ?

Qu’est-ce qu’il y a après la mort ? La littérature fantastique nous permette à réaliser

les réponses pour les questions ci-dessus. La plupart d’écrivains fantastique ont touché

ces thèmes de la mortalité et de l’immortalité. Ces œuvres soulignent en principe le

thème de la mort. La mort peut nous rendre craintif. On présente d’une part la mort

comme un aspect affreux et d’autre part l’immortalité devient un aspect souhaitable.

Dans ce mémoire, on concentre surtout de la peur. Pour plonger sur le thème de la

peur, dans ce chapitre on soulève l’aspect de la mort est en outre un aspect effrayant.

Donc la mort est liée avec la peur. Ce chapitre concerne la représentation de la mort

dans le roman Malpertuis. La représentation apparait comme des médiations qui

remplissent l’espace entre l’imaginaire et le réel. Mais les représentations sont

multiples ; comme le souligne Henri Lefebvre, un sociologue et un philosophe

français. Pour lui le système de représentations de la mort ne se conçoit que dans son

rapport à la vie.

La mort ne se représente que dans le mort-vivant, à


savoir le fantôme, le revenant, l’ombre, le double, le
masque, le héros ou le dieu ressuscité.1

1
Roberge, Martine. L’art de faire peur: des récits légendaires aux films d’horreur. Les Presses de l’Université
Laval. 2004. p.31
Tous ces éléments énumèrent en fait les images créées par le processus de

représentation. Ces figures-symboles agissent donc comme médiatrices pour faire

comprendre ce que peut représenter la mort comme l’affirme Lefebvre. La mort est

représentée dans plusieurs manières dans ce roman tel que les mort-vivants, les

revenants, l’inconnu et les monstres.

Lors de XXe siècle, les œuvres d’horreur discutent le thème de la peur contre le

surnaturel et l’inconnu. La mort devient au fur et à mesure une partie importante de

ce genre. La mort a été traitée en deux types principaux, l’un comme un personnage

et l’autre comme un thème tout au long du roman. Dans Malpertuis, la mort est

montrée comme un élément qui incite la peur. Normalement l’inconnu nous incite la

peur et la mort, mais on ne sait pas ce que se passe après la mort.

La relation entre la vie et la mort est ambigus dans les ouvres de Ray. Il s’interroge

sans cesse la finalité de la mort. Il considère que la mort n’est pas la fin. Son œuvre

montre qu’il croit à la résurrection. Pour lui la mort est complète avec la résurrection.

Ainsi le thème de résurrection est récurrent dans ses œuvres. La mort est souvent

surgir en tant qu’une forme de vie. Il constate qu’un cadavre peut avoir la vie, ce n’est

pas seulement la chair. Il croit que l’ambiguïté entre la vie et la mort, le corps et l’esprit

sont alliées inextricablement.

On croit que la mort est inévitable. Cette idée est prédominée dans l’œuvre de Ray.

La problématique de Malpertuis est que Ray nous montre la mort comme un aspect

inévitable et la résurrection. Au début, il montre la mort est la fin de toutes les choses.

Quand il raconte la mort de l’oncle Cassave, il ne nous donne aucune indication de la

résurrection. La représentation de la mort de l’oncle Cassave nous incite la peur. Il


affirme que « …mourir est une chose sérieuse, et il ne faut pas se presser. »2. Mais le

but de l’oncle Cassave, étant un sorcier, est d’éviter la mort. C’est pourquoi il étudie

les techniques de la résurrection et voudrait sauver les dieux antiques qui sont en péril.

Il n’achève pas son destin cependant il évoque la peur parmi les personnages de

Malpertuis. Selon l’abbé Doucedame-le-jeune, l’oncle Cassave n’est pas un démon, il

dit que :

Incarna-t-il le démon ? Je ne le crois pas, mais je pense que


le Malin a compté avec lui en lui abandonnant, comme un
fief, la maison maudite, Malpertuis, où il se livra à
l’épouvantable expérience.3

Donc on comprend que l’oncle Cassave est un sorcier malicieux et possède un savoir

énorme. C’est la raison que les personnages ont peur de lui. Même après sa mort, les

personnages n’ont pas le courage de parler les étrangetés qu’on y trouve. Pour montrer

la crainte des personnages, on peut citer la parole de l’abbé Doucedame-le-jeune.

L’oncle Cassave a voulu voler quelque chose à nos célestes


amis. Mais chut ! Il ne fait pas bon parler de ces choses, car
on ne sait jamais quelles sont les entités aux écoutes de nos
mots et de nos pensées.4

En outre, Jean Ray aussi croit qu’on peut surmonter la mort, comme il dit dans Le

Grand Nocturne :

Les hommes qui asservissent le temps en ne permettant pas


aux veilles d’être différentes des lendemains sont plus forts
que la mort. Ni Théodule Notte ni Hippolyte Baes ne le

2
ibidem. p. 09
3
ibidem. p. 91
4
ibidem. p. 26
disaient, mais ils le sentaient comme une vérité profonde
contre laquelle rien ne prévalait.5

Cette citation nous montre que celui qui est capable de surmonter le passé et le

présent pourrait dépasser la mort. Dans le monde parallèle de Ray, tous les êtres peut

ressusciter. Dans Le Grand Nocturne, Théodule les morts vivants a l’espace. Mlle

Marie revient de la mort pour que Théodule puisse l’aime. Donc si les personnes qui

sont décès pourraient ressusciter, la mort ne pourrait être la fin.

De même, dans Malpertuis, le thème des fantômes, des revenants et du mort-vivant

sont évident. D’abord on va voir l’effet de la peur quand Mathias Krook est mort.

Dans le chapitre précédent, on a vu l’étrangeté qui entoure Jean-Jacques quand il est

allé au magasin des couleurs a la recherche de Mathias Krook. Il commençait à

chanter le Cantique des Cantiques d’une voix épouvantable qui faisait frémir les

verres gradués du comptoir, la balance romaine aux lourdes conques de cuivre, les

milles choses qui ne bougent jamais. Au début Jean-Jacques pense qu’il est pendu

mais enfin on découvre que la tête de Mathias Krook a clouée au mur de la boutique

de couleurs.

-Mathias est mort… Il est pendu dans la boutique ! Derrière


la porte, j’entendis le bruit argentin d’une fourchette qui
tombait par terre, puis la chute bruyante d’une chaise ; les
voix ne s’élevèrent qu’après une longue minute d’énorme
silence. Entre-temps, je répétai avec fureur : -Pendu dans la
boutique ! Pendu dans la boutique ! J’allais ajouter : -Et il
chante toujours ! quand les deux battants de la porte
s’ouvrirent avec fracas : le monde se ruait en torrent dans le
corridor.
…Krook n’est pas pendu du tout… Il a la tête clouée au
mur !

5
Ray, J., Les 25 meilleures Histoires noires et fantastiques. Verviers : Marabout, 1961. p. 222.
Je répétai bêtement : -Il a la tête clouée au mur !6

Dans la deuxième partie du roman Jean-Jacques rencontre Bets dans une auberge.

Elle y travail comme une servante. Jean-Jacques y entend encore une fois la chanson

du Cantique des Cantiques. Soudain il entend la voix de Mathias Krook. Il réapparaît

devant l’auberge ou travaille Bets. Ray ne nous clarifie pas s’ils soient le rôle du

fantôme, de revenant ou du mort-vivant. Mais en tout cas, il les présente dans un

registre fantastique pour évoquer l’effet de surréel. Ainsi on peut voir le rencontre

avec le revenant dans cette citation :

Elle [Bets] sourit encore et, à ce moment, trois coups furent


frappes sur les volets. –Il ne faut pas sortir. C’est un mort
qui frappe ! Le Cantique des Cantiques montait comme une
marée d’immense douleur, et je reconnus la voix de Mathias
Krook. Bets avait fermé les yeux et tout son être frémissait.
La chanson s’envola soudain, se perdit dans les hauteurs.
Bets me regardait de nouveau et ses yeux étaient noyés de
larmes. –Non, non, murmura-t-elle, ce n’est pas un mort qui
chante. C’est quelque chose de plus terrible encore et de si
affreusement triste, que mon cœur se brise rien qu’à songer
que je l’ai entendu.7

La représentation de la mort de Charles Dideloo nous amène vers un élément

important du registre fantastique. Ce qu’on appelle le monstre. Le monstre est un

élément qu’on trouve dans ce genre. En présentant cet élément fantastique, on suscite

la peur aux lecteurs ainsi qu’on montre une chose inexplicable. Mais ici dans

Malpertuis, le monstre est désigné comme monstrueux. C’est-à-dire un être qui a une

certaine norme physique. Le monstre peut en outre résulter d’une hybridation

débouchant sur une ambiguïté identitaire apte à susciter la terreur. Tout au long du

6
ibidem. p. 35-36.
7
ibidem. p. 69.
roman, on ne voit pas ce monstre, mais dans chaque événement de mort on peut

remarquer cette chose monstrueuse. De plus, cet être cumulant les caractéristiques

du vampire, du démon et de la Gorgone. Quand Jean-Jacques suit Charles Dideloo à

l’hôtel de la mère Groulle, il observe ce monstre. Ce monstre croise Jean-Jacques

dans un couloir de l’hôtel de la mère Groulle.

Une forme noire, immense, monta silencieusement les


marches, dépassa la rampe de l’escalier, glissa vers la
chambre d’amour ou Dideloo continuait à bramer. –Le
chaperon était tombé et découvrait la tête de l’intrus dans
toute son horreur. Elle était énorme, d’une blancheur de
craie et trouée par des prunelles sanglantes ou vacillaient
des flammes. La bouche, immense et noire, ricanait sur une
denture de félin, aux canines démesurées, que léchait une
étroite langue bifide. Une vapeur noire ondoyait en une
monstrueuse auréole autour de ce mufle d’enfer ; je la vis
monter et descendre comme la poix en ébullition et soudain
se piquer d’innombrables yeux fixes et cruels : des serpents
laqués de ténèbres se tordaient et se battaient autour de ce
crane démoniaque.8

Après cet effrayant rendez-vous avec le monstre, on trouve le corps de l’oncle

Dideloo. Il est mort et personne n’a plus parle de lui après cet incident. Les

personnages de Malpertuis se comportent normalement. Dans la même manière, le

golem Tchiek est tué par l’inconnu.

Tchiek se tenait immobile, comme un automate aux ressorts


brusquement rompus, les bras ballants, les jambes écartées.
Il ne bougea pas. Je lui touchai la main et la sentis froide et
dure comme de la pierre.9

8
ibidem. p. 50-51.
9
ibidem. p. 53.
Dans Malpertuis, d’un cote, on apprend que la mort est une chose inévitable. Par

exemple l’élixir de longue vie de Cassave. Tous les humains meurent. D’autre cote,

les personnages y demeurent essayer de vaincre la mort. Face à la mort, ils tentent

divers choses pour dépasser cette limite absolue. Une tentative présente un intérêt

particulier, celle de Philarète qui naturalise Mathias Krook, Dideloo et Tchiek. Tous

reviennent de la mort grâce au taxidermiste comme le souligne Joseph Duhamel10 dans

son article.

D’autre chose qu’on va remarquer dans ce chapitre est la violence et le meurtre. La

violence et le meurtre sont des thèmes pareils. On a déjà vu quelques meurtres dans

Malpertuis. On sait que le meurtre inclut la violence, la torture etc. En ce qui concerne

ici, c’est la douleur. La souffrance et la douleur nous incitent l’angoisse qui est le thème

central de ce mémoire.

Dans le chapitre précédent, on a vu le statut de Lampernisse. Dans la mythologie

grecque, Prométhée est enchaîné à la montagne et un aigle a déchiré ses chairs. De

même à la légende de Prométhée, un aigle éteint la lumière dans Malpertuis et tue

Lampernisse. On comprend la brutalité qu’il a subie avec cette citation :

Quelque chose marchait vers moi, du fond de la nuit, et une


griffe monstrueuse surgit à la hauteur de mon regard. Un
oiseau d’une taille démesurée, un aigle d’une majesté
terrible, à faire trembler les étoiles, se dressait dans la clarté
bleue. Ses yeux brulants me fixaient avec fureur, et son bec
s’ouvrit pour laisser passer l’épouvantable cri de rage qui
hantait Malpertuis depuis mon arrivée. J’entendis le
monstre se jeter sur sa proie et le bruit des chairs qu’il
lacérait.11

10
Duhamel, Joseph. Jean Ray: un narrateur dans le monde parallèle. 1993
11
Ibidem. p. 74.
Ray fusionne d’une part la mythologie grecque et d’autre part le fantastique

traditionnel. Malpertuis est un mélange de la mythologie grecque et le fantastique

traditionnel. Pour conclure, dans ce chapitre, on a soulevé les différentes

représentations de la mort. De plus, on a analysé la violence et la brutalité que les

personnages ont subies à cause de la mort. Donc la mort est un thème nécessaire dans

le genre d’horreur pour évoquer la peur. Ray aborde la mort d’une manière ambigu.

Selon lui, la mort est inévitable mais pas final.

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