Édito
Du 25 septembre au 5 octobre 2019, le Salon
International du Livre Océanien va parcourir
la Nouvelle-Calédonie et fera escale à Koné,
Poindimié, Wé et Nouméa. Cette 12e édition du
SILO a été conçue autour du thème des « liens »,
ceux qui nous (re)lient, ceux qui nous unissent.
Des liens comme connexions multiples propices
à la découverte de soi et des autres. Des liens
qui nous apprennent à être sensibles au monde,
en quête ou reconquête de nos héritages,
à l’écoute de nos Anciens et de notre Histoire,
forts de la richesse de notre patrimoine. Des liens
passerelles avec le monde immatériel, l’invisible,
susceptibles de nous rendre plus humbles
et d’envisager l’avenir de manière originale.
Ce salon promeut le livre, outil de lien
par excellence. Mais également bien sûr
la lecture, ce voyage dont on revient forcément
différent. C’est ainsi que nous vous invitons
à être curieux, à venir à la rencontre de nos
invités pour mieux les découvrir et leur dire qui
nous sommes. Vous savez ce qui contribuerait à
la réussite, à l’innovation, au bien-être, à la santé
et à l’épanouissement du pays ? Que la lecture
devienne «  Grande Cause Calédonienne  »  !
La frontière entre utopie et réalité est souvent
ténue. En attendant, nous vous souhaitons
un excellent SILO 2019, de belles rencontres
et de précieuses lectures.
Jean-Brice Peirano,
Directeur
de la Maison du Livre NC,
organisateur du SILO
L’engagement des écrivains à travers
l’Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie
et l’engagement de la Maison du Livre de
la Nouvelle-Calédonie s’inscrivent dans cette
démarche  : organiser, susciter, participer,
dynamiser les rencontres entre écrivains d’ici
et d’ailleurs, entre écrivains, lecteurs et passionnés
du livre et de l’écrit, de la parole et du sens.
Car il faut toujours donner aux écrits
un sens, une pensée et parfois un futur.
C’est certainement ce à quoi s’attachent
les participants à ce salon du livre, conscients
qu’écrire n’est pas anodin, quel que soit
le genre auquel appartient un texte, ce n’est
jamais anodin, ce n’est jamais sans importance.
La responsabilité est grande alors de s’engager
à proposer un écrit.
« La poésie est une arme chargée de futur », écrit
le poète Gabriel Celaya.
J’aime cette phrase, elle est une phrase de paix,
une phrase d’art et d’engagement. Ce qui
est dit de la poésie est vrai de toute forme
d’art, de toute forme d’engagement pacifique,
seuls gages de futur heureux. Il en va de même
de l’Amitié, un art véritable car l’amitié est exigeante
d’abnégation, d’écoute, de don de soi, de justice,
de recherche du bien et d’abandon de son égo.
Si l’amitié ne nous guide pas, qu’est-ce qui portera
nos pas dans un présent d’équité et de paix ?
Nicolas Kurtovitch,
Écrivain, Président
de la Maison du Livre NC
sommaire
Édito 2
Invités internationaux :
Alice Zeniter, France 3
François Reynaert, France 4
Anna Funder, Australie 5
Drusilla Modjeska, Australie 6
Sébastien Lebègue, Japon 7
Adrian Muckle, Nouvelle-Zélande 8
Isabelle MERLE, France 9
Mireille Vignol, France 10
Les joutes de traduction 11
Nouveautés éditoriales 12
Les médiathèques de Poindimié, Koné et Lifou 14
Opération Livre mon ami 15
Invités locaux :
Sylvain DERNE  16
Guillaume BERGER  16
Les résidences d’écriture 17
Le trio de reporters itinérants 18
Hamid MOKADDEM  18
IMASANGO 19
Frédéric OHLEN 19
Alexandra RINCK RAMIREZ 20 
NIKO  20
Frédérique VIOLE  21
Isabelle RITZENTHALER 21 
Isa QALA 22
Luc DEBORDE 22 
Le Souffle des mots 23
Infos 24
Librairie, expositions, ateliers, rencontres
Koné/Koohnê 26
Programme du 25 au 27 septembre,
Poindimié/Pwêêdi Wiimîâ 27
Programme du 27 au 29 septembre,
Lifou/Drehu 29
Programme du 1er au 2 octobre,
Nouméa 30
Programme du 3 au 5 octobre
Contacts 32
 Consacrée par plusieurs prix prestigieux,
Alice Zeniter est une étoile montante
de la littérature francophone.
Également traductrice,
scénariste, auteure dramatique
et metteure en scène de théâtre,
cette jeune surdouée de l’écriture a reçu
en 2017, pour son roman L’Art de perdre,
le Goncourt des Lycéens.
Votre dernier roman, Home sweet home,
écrit à quatre mains avec Antoine Philias,
est un roman de littérature jeunesse.
Comment est née cette nouvelle aventure ?
Alice Zeniter : Depuis 2008, la crise des
subprimes et la manière dont elle a frappé
certaines villes américaines, créant le phénomène
des « shrinking cities », me fascinent. J’écrivais
une pièce de théâtre pour enfants qui en parlait
déjà (« Hansel et Gretel, le début de la faim »)
mais l’âge du public ne me permettait pas
de développer pleinement le sujet. J’ai donc
proposé à Antoine d’écrire un roman pour
adolescents sur Cleveland. Il se trouve
qu’il connaissait bien la ville et son histoire,
grâce aux BD de Harvey Pekar. Il a eu l’idée
de placer nos personnages dans un lycée
désaffecté et d’adopter un calendrier qui imite
celui de l’année scolaire.
Dans L’Art de perdre, Naïma, votre héroïne,
part en quête de son histoire familiale sur
fond de silence. La connaissance est-elle
indispensable pour se construire ?
Je pense que oui. Paradoxalement, si l’on veut
pouvoir refuser d’être entièrement déterminé
par une histoire (familiale ou plus vaste), il
faut d’abord prendre connaissance de celle-ci.
Il n’y a aucune dimension de choix dans le fait
de refuser une histoire que l’on ne connaît pas.
Alice
ZENITER
Écrivaine
et
dramaturge
France
C’est pour cette raison qu’au début du livre, Ce roman parle également, en creux, du
Naïma est bien moins libre que ce qu’elle ima- conflit des générations. Est-ce une douleur
gine. Elle n’a pas échappé à l’Algérie (mot qui nécessaire ? 
pourrait être ici utilisé pour désigner le sort
Le conflit de génération, c’est un conflit
majoritaire des familles algériennes immigrées
de civilisation : ce sont deux manières
en France), elle ne l’a jamais connue. Son père
de vivre et de penser le monde différentes
a tout fait pour qu’elle ne la connaisse pas
qui doivent cohabiter dans un espace commun.
et qu’elle se construise sans ces références.
Est-ce que ce conflit génère nécessairement
de la douleur ? Je ne sais pas. Peut-être que
Sur plus de cinq cents pages, dans une
les deux générations peuvent se contenter
langue puissante et effervescente, vous
de s’observer et si elles trouvent absurdes
explorez le thème du lien au pays d’origine
les us et coutumes qui régissent la civilisation
sur trois générations. Peut-on et doit-on,
de l’autre, cela n’empêche pas pour autant la
selon vous, s’affranchir de ce lien ? 
bienveillance et l’attention. Comme
Je veux croire qu’on le peut, dans tout rapport à l’altérité, peut-être,
qu’il s’agit d’un des possibles Ce qui est ce qui est potentiellement dangereux
qui s’ouvre à une personne potentiellement et douloureux, ce n’est pas qu’il existe
au moment de sa dangereux, un conflit entre les générations,
construction personnelle, ce n’est pas qu’il existe c’est que l’une veuille dominer
au moment où elle prend un conflit entre l’autre, l’absorber (l’intégrer ?),
les plis qui la détermineront les générations, trop sûre de son bon droit et de
tout au long du reste de sa c’est que l’une la validité de sa seule proposition.
vie. En fait, plutôt que de
veuille dominer
dire qu’on doit s’affranchir du
lien au pays d’origine, je dirais qu’on
l’autre.
ne doit pas le cultiver à tout prix. Il n’y a
aucun devoir moral, ici. On peut oublier
les pays anciens, si ça aide. Les faire ressurgir
du silence, si c’est ce qui paraît le plus
nécessaire.
3
 François
reynaert François Reynaert est journaliste
de presse écrite, radio et télévision.
Depuis une dizaine d’années, il publie des ouvrages d’Histoire.
Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises (2010)
est un best-seller. Il signe, avec Vincent Brocvielle,
Journaliste, Le Kit du 21e siècle (2012)
essayiste et Le Petit Larousse de la culture générale (2018),
et écrivain ouvrages qui offrent aux lecteurs une compréhension
France
du monde différente, teintée d’humour.

Dans votre dernier ouvrage, vous nous Par ailleurs, je pense que cette union entre à une sorte de petite manipulation politique
entraînez dans une déambulation à travers Européens est naturelle, car, pendant des qui était nécessaire il y a deux cents ans,
le passé de l’Europe*. Comment en arrive-t-on siècles - grosso modo jusqu’à la fin du Moyen- et qui ne doit plus l’être.
à produire une somme telle que celle-ci ? Âge - notre continent a été uni. Il peut donc
le redevenir. Comment votre métier de journaliste
Les Français ont tendance à regarder leur
influence-t-il votre regard d’historien et votre
histoire à travers un prisme national.
Pourquoi ne peut-on plus soutenir la théorie travail de romancier ?
Ils oublient trop souvent que les grandes étapes
selon laquelle nos ancêtres étaient tous
de cette histoire ne sont pas spécifiquement Il me paraît très important, en particulier
Gaulois** ?
françaises, mais appartiennent à tous quand j’écris des livres d’histoire. Je les écris
J’écris Pourquoi diable est-ce une fadaise ? comme un journaliste, c’est-à-dire avec
les Européens. Je voulais faire
un livre qui explique ça de façon avec l’obsession Tout simplement parce que c’est l’obsession de dire des choses exactes, vérifiées
simple et agréable à lire. de dire des choses une invention récente. mais qui sont toujours présentées de façon
exactes, vérifiées Je rappelle dans cet ouvrage** simple, attractive et compréhensible par
Comment cet ouvrage mais qui sont toujours que Louis XIV, par exemple, le plus grand nombre.
éclaire-t-il notre actualité présentées de façon ne pensait nullement avoir
européenne ? simple, attractive des ancêtres Gaulois. La seule
et compréhensible chose qui comptait à ses yeux
Le livre d’Histoire précédent
par le plus grand était son ancêtre à lui, le roi !
que j’ai écrit était une histoire
Il prétendait descendre de
du monde. Je voulais que les nombre.
Clovis, le premier roi franc baptisé,
Français, trop obsédés par eux-
autant dire choisi par Dieu car cela
mêmes, trop nombrilistes, aient conscience
justifiait son pouvoir « de droit divin ».
des changements énormes qui ont lieu
Au moment de la Révolution française,
partout sur la planète, et particulièrement
le peuple prend le pouvoir, devient souverain.
en Asie, avec la remontée en puissance
Il veut donc, comme les rois, avoir un ancêtre.
d’énormes pays comme l’Inde et surtout
C’est à ce moment-là (vers le début du XIXe)
la Chine. Face à ces mastodontes qui veulent
qu’on ressort justement ces Gaulois, qui * Voyage en Europe, de Charlemagne à nos jours
dominer la planète, notre France de 68
deviennent les « ancêtres » de tout le peuple. (2019), Fayard.
millions d’habitants pèse bien peu. C’est
Cela signifie simplement que leur apparition ** Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises
la raison pour laquelle je suis un fervent
dans les livres d’histoire correspond (2010), Fayard.
partisan de l’union de l’Europe.

4
 Anna Funder est l’une des auteures
les plus célèbres et les plus récompensées
d’Australie. Son roman Tout ce que je
suis a remporté, entre autres, le prix Miles
Anna
Franklin et Stasiland, le prix Samuel Johnson
2004 du meilleur ouvrage documentaire.
Ces ouvrages sont des best-sellers
FUNDER
internationaux qui ont été publiés Écrivaine
dans plus de vingt-cinq pays. et
conférencière
Australie

Pour l’écriture de Stasiland vous avez
rencontré d’anciens agents de la Stasi et
leurs victimes. À partir de ce colossal travail
de recherche, comment avez-vous organisé
votre processus d’écriture et sa dimension
fictionnelle ?
Au départ, je voulais écrire un roman, mais
personne n’aurait cru ce que je savais pourtant
être vrai - ni le courage extraordinaire des
quatre protagonistes qui ont résisté au régime
communiste, ni la perfidie globale de la Stasi
et de ses méthodes. J’ai senti que mon livre
devait rapporter ces récits qui n’étaient pas
racontés et que mon travail constituait donc
une intervention (même modeste) dans
l’histoire. Surtout qu’à cette époque - en
1997, lorsque j’ai commencé à travailler
à Berlin - je voulais que tout ce que j’écrivais
soit parfaitement authentique.
Tout ce que je suis s’inspire de l’histoire
vraie d’Ernst Toller et de Ruth Blatt,
militants antinazis dès 1933. Pourquoi êtes-
vous allée puiser dans les heures les plus
sombres de notre histoire ?
J’ai effectivement l’impression d’être
particulièrement préoccupée par les heures les
plus sombres de notre histoire. Je suis avant
tout fascinée par le comportement
des êtres humains. Avec ces livres, j’ai surtout « suicidées pour des raisons de santé mentale
été intéressée par la conscience intrinsèque déficiente due à une déception amoureuse ».
et le courage des gens que l’on dit « ordinaires », Cela sonnait comme un camouflage honteux
particulièrement lorsqu’ils doivent faire face à et misogyne et j’ai ressenti l’impérieuse nécessité
un gouvernement effroyable. Tout ce que je suis de rendre hommage au courage de ces deux
et Stasiland honorent l’héroïsme. militantes politiques, en exil à Londres.
L’autre chose qui me touche, c’est la fragilité
de la démocratie. C’est un aspect important Dans votre dernier roman The girl with the
car les démocraties représentent la forme dogs, vous revenez sur les doutes quant aux
de gouvernement la plus juste jamais choix faits dans la vie. À quoi bon ce
inventée, mais leur ouverture aux questionnement si l’on ne peut pas
Si vous
idées, qui fait leur force, les rend revenir en arrière ?
ne savez pas
également vulnérables. Voilà une bonne question !
ou ne voyez pas
Dans ce même ouvrage, pourquoi vous faites Je suppose que la littérature
vous évoquez la résistance ou avez fait quelque renvoie à la fois à la vie passée
et future. Si vous ne savez pas
allemande, trop souvent chose, vous êtes
ou ne voyez pas pourquoi vous
oubliée, lors de la Seconde condamné à faites ou avez fait quelque chose,
Guerre mondiale. Pourquoi le refaire et vous êtes condamné à le refaire
avoir fait le choix de mettre à le revivre. et à le revivre. « Une vie sans
à l’honneur ces intellectuels
introspection ne vaut pas la peine
militants que le reste du monde
d’être vécue » disait Socrate.
n’a pas su écouter ?
Lorsque je faisais mes recherches, je suis
tombée sur la mort mystérieuse de Dora
Fabian et Mathilde Wurm. Elles ont été
retrouvées mortes empoisonnées dans une
pièce fermée d’un appartement également
fermé, à Bloomsbury, en mars 1935.
Le médecin légiste a déclaré qu’elles s’étaient

5
 Drusilla
MODJESKA
Écrivaine
et rédactrice
Australie
Dans Exiles at home, vous vous attachez
à rendre justice à des auteures australiennes
oubliées. Pourquoi ?
Quand je suis arrivée en Australie en 1971,
après quatre ans en PNG, je ne connaissais
rien de cet étrange pays des antipodes. Après
un premier cycle d’histoire à la Australian
National University (ANU), je me suis frayée
un chemin au sein de la fiction australienne.
J’ai découvert ensuite toute une génération
de femmes écrivains remarquables. J’ai pris
conscience à quel point peu de ces romans
étaient encore disponibles, leur rendre justice
m’est apparu comme une évidence.
Pourquoi donner une place majeure à la
figure maternelle et à celle de la femme
en général dans votre œuvre ?
J’ai grandi dans une famille de femmes à forte
personnalité, dont la plupart n’avaient pas eu
la possibilité de réaliser leur potentiel créatif
et intellectuel faute d’avoir fait des études et
par manque d’opportunités. Quand j’ai quitté
l’Angleterre à vingt ans, je me suis lancée – sans
le savoir à l’époque - dans ma propre quête
de liberté intellectuelle et créatrice. Et puis est
arrivé le Mouvement de libération des femmes
et j’étais tout à fait prête à embrasser cette
noble cause !
6
Auteure australienne,
Drusilla Modjeska a été
de nombreuses fois récompensée
pour ses romans, nouvelles et poèmes.
Elle s’inspire, en grande partie, de son
histoire familiale et de ses séjours en Papouasie
Nouvelle-Guinée (PNG). Elle s’investit dans
des actions culturelles en faveur
des populations papoues les plus reculées.
Malgré des problèmes de violence domestique Dans Maunten, je revisite cette période
et sexuelle en PNG, il existe là-bas des groupes de nombreuses années plus tard, en adoptant
et des lieux où les femmes âgées font preuve un point de vue très différent et à un stade
d’autorité et de force de caractère. très différent de ma vie. Au fur et à mesure
du processus d’écriture, les personnages ont
La fiction vous permet-elle de raconter plus évolué, ils ont vécu leurs propres expériences
librement la Papouasie Nouvelle-Guinée et ils sont devenus eux-mêmes, et non plus
d’aujourd’hui ? des bribes de telle ou telle personne.
Mon intention de départ était
Ce roman est votre premier ouvrage
d’écrire un récit documenté
traduit en français. Qu’est-ce que
de mes années en PNG Les livres recèlent cela représente pour vous ?
et, en particulier, de mon
un étrange pouvoir
passage à l’Université C’est un grand honneur et j’en suis
de Papouasie-Nouvelle-
et peuvent parfois ravie. J’ai hâte d’être à Nouméa
Guinée où mon mari, vous échapper. et d’en apprendre davantage sur
Nicholas Modjeska, enseignait le Pacifique français. Cela m’a
alors que j’étais étudiante. Nous toujours consternée de constater à quel
étions là-bas dans les premières années de point, dans le Pacifique anglophone, nous
l’université, avec des étudiants qui savaient connaissons mal le Pacifique français et à quel
qu’ils mèneraient leur pays à l’indépendance. point les écrivains francophones du Pacifique
Mais les livres recèlent un étrange pouvoir sont peu traduits et quasiment indisponibles
et peuvent parfois vous échapper : bien que en Australie.
j’avais dans l’idée d’écrire un témoignage, mon
livre est devenu une fiction, quasiment à mon
corps défendant.
Vous dites que Maunten n’est pas un roman
autobiographique. En quoi l’histoire de Rika,
votre héroïne, est-elle différente de la vôtre ?
 Attaché aux histoires humaines
et à la notion d’identité, Sébastien Lebègue
pose un regard attentif sur les individus et leur Sébastien
lebègue
environnement socio-culturel. La photographie l’oriente
vers le documentaire. Son reportage d’intégration
sur la coutume kanak donnera lieu à des expositions
et à un ouvrage publié en 2018, Coutume Kanak.
Sébastien Lebègue est publié dans la presse française
Photographe
et ses travaux sont présentés en salons, galeries
et auteur
ou musées à travers le monde.
documentaire
Japon

Pour Coutume Kanak, la photographie
a guidé votre travail sur la tradition kanak,
essentiellement orale et visuelle.
Cette démarche a-t-elle facilité vos relations
avec les hommes et les femmes que vous avez
rencontrés ?
Ma démarche comprend plusieurs écritures,
la photographie en est la première. Concernant
les relations humaines, l’outil, finalement,
importe peu. C’est avant tout une question
de position et d’attitude. Mon rapport à l’action
ou à la personne dans son intimité, passe
toujours par l’intégration – je suis avec
les gens – mais aussi par le retrait, car
lorsqu’un évènement se produit, j’essaie
de laisser se dérouler la scène sans intervenir.
Observer sans interférer permet une approche
plus sincère et des images plus justes, proches
de ce que les gens vivent au quotidien.
Vous avez observé les rites et cérémonies
qui définissent la coutume kanak. D’après
vous, comment ces traditions peuvent-
elles persister dans notre société hyper
individualiste et mondialisée ?
Mon travail est une photographie de ce
que sont – ou étaient – les rites observés
de 2013 à 2015. La coutume kanak n’est
pas figée. Elle était différente par le passé
et aujourd’hui déjà, des gestes ont changé,
évolué, pris d’autres formes. Chaque aire son particularisme permet à l’être humain
coutumière, ou même chaque clan, conserve de s’épanouir. En d’autres termes, il m’est
son savoir et ses manières de faire. J’ai très difficile de formuler ce qui me marque le plus
peu de recul pour répondre à la dans telle société ou dans telle autre.
question, mais j’imagine que J’aime de manière générale l’équité,
certains fondements resteront L’originalité le respect, la tolérance ou l’écoute,
immuables et traverseront de chacun fait sa des notions très présentes en Asie,
les époques, comme ils ont richesse ; conserver, et bien entendu dans la société
progressé dans l’histoire kanak.
affirmer et exprimer
du pays. D’autres
son particularisme
principes évolueront avec Votre humilité face à la Nature
la société. permet à l’être transparaît dans vos photographies
La coutume est fortement humain de et vos dessins. De quelle manière,
attachée à la notion s’épanouir. à votre niveau, tentez-vous de
d’identité et de groupe préserver l’environnement ?
sociétal. Si les personnes Il est évident que chacun est acteur de la protection,
et le groupe changent, de l’environnement. Trier et éviter de gaspiller
la coutume changera avec eux. sont des actes primordiaux. Mais là où je me sens
impuissant, c’est à l’égard de la production même
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans des déchets. C’est directement en amont de la
les sociétés tribales que vous avez chaîne de production qu’il faudrait agir, comme
rencontrées et dépeintes, qu’elles soient interdire le suremballage plastique, par exemple.
thaïlandaises, kanak ou japonaises ?
La différence entre les sociétés ou entre
les individus est finalement ce qui crée
leur proximité.
C’est ce paradoxe différence/proximité,
propre au genre humain, que j’aime observer.
L’originalité de chacun fait sa richesse ;
conserver, affirmer et exprimer

7
 Adrian
Muckle
Historien,
spécialiste
de l’histoire
du Pacifique
Nelle-Zélande
Comment en êtes-vous venu à vous
spécialiser sur le Pacifique et la Nouvelle-
Calédonie en particulier ?
Le point d’orgue est arrivé à la fin de ma
licence en histoire, grâce à un professeur
qui m’avait demandé où se trouvaient les
écrivains kanak ou polynésiens dans l’histoire
et la littérature. Je n’en savais rien ! À ce
moment-là, je n’avais jamais étudié l’histoire
de l’Océanie. De ce fait, en 1994, j’ai
rédigé une mémoire de maîtrise en
trois parties : la réinterprétation
de la guerre de 1878-79, la
revendication identitaire kanak
et la littérature calédonienne
émergente. Plus tard, lorsqu’un
professeur à l’Université nationale
d’Australie m’a proposé d’étudier la
Nouvelle-Calédonie en 1917 pour mon
doctorat, je me suis lancé dans l’aventure.
Pour vous, la reconnaissance des « ombres
et des lumières » de la période coloniale en
Nouvelle-Calédonie, constitue-t-elle une
base assez solide pour construire un avenir
commun dans ce tournant de notre histoire ?
À condition de les explorer et de les étudier
vraiment, surtout avec les méthodes que nous
apporte la pratique de l’histoire aujourd’hui
et en tentant vraiment de jeter un éclairage
sur les « ombres » et un regard critique sur
8
Historien néo-zélandais,
spécialiste du Pacifique,
Adrian Muckle mène
ses recherches sur les sociétés coloniales,
la décolonisation et les relations inter-
ethnies. Il s’est associé à l’historienne
Isabelle Merle pour la rédaction
d’un ouvrage sur l’histoire de l’indigénat
en Nouvelle-Calédonie.
les « lumières », alors oui. Pour faire cette n’implique pas forcément que ça transforme
reconnaissance, il ne suffit pas de la proclamer. la manière dont les personnes en question se
Il faut reconnaître l’aspect structurel de comportent/se sentent dans leur vie quotidienne
la colonisation qui continue d’organiser par rapport aux communautés concernées.
les institutions et les rapports sociaux,
économiques, politiques, etc. Il y a un travail Dans l’ouvrage co-écrit avec Isabelle Merle,
en continu pour comprendre et mieux saisir vous évoquez la triste histoire de l’indigénat,
l’héritage du passé. de ses origines à ses héritages. Quelle est sa
particularité en Nouvelle-Calédonie ?
La société néo-calédonienne est
L’indigénat reste encore très présent dans les
pluriethnique, le métissage y est
esprits et dans les discours. L’indigénat, en
important. Vous traitez ce thème
Il y a un Calédonie, est très lié à la délimitation des
dans votre essai avec Benoît
travail en continu tribus/réserves, au cantonnement et à la volonté
Trépied Les transformations
pour comprendre de la «question métisse» en
de réduire la mobilité des Kanak. L’enfermement
et mieux saisir de la population a été très sévère. Dans les autres
Nouvelle-Calédonie (1853-
l’héritage du territoires qui ont connu l’indigénat, l’avenir
2009). Comment, d’après
de la population elle-même n’a jamais été en
passé. vous, reconnaître l’identité
question. Et ce qui pèse très fortement aussi c’est
métisse ?
le racisme et la disqualification très forte dont, à
Dans cet essai, nous avons retracé l’époque, les Kanak ont fait l’objet par les colons
les transformations historiques des discours et l’administration.
publics sur le métissage en Nouvelle-Calédonie,
de l’époque coloniale à nos jours. Ces discours
étaient souvent stigmatisants et ont contribué
à un « non-dit ». Nous avons noté une sorte
de reconnaissance ou d’affirmation d’une telle
identité dans les recensements qui, depuis 2009,
permettent aux personnes de s’identifier comme
appartenant à plusieurs communautés ou
ethnies. Même s’il n’est plus tabou d’évoquer
ou de parler d’une ascendance métisse, cela
 Historienne et directrice Isabelle
Merle
de recherche au CNRS, le
domaine d’expertise d’Isabelle
Merle concerne l’histoire de la
colonisation dans le Pacifique, plus
particulièrement en Nouvelle-
Calédonie. Elle dirige actuellement,
à Marseille, le Centre de recherche
et de documentation sur
l’Océanie (CREDO).
Votre dernier livre présente, pour la première les modes d’intervention de la métropole ont
fois, une histoire du régime de l’indigénat considérablement évolué depuis les événements
en Nouvelle-Calédonie depuis ses origines des années 1980, on ne peut nier que le pays est
jusqu’à nos jours. Qu’est-ce que cet ouvrage encore hanté par son passé et en particulier le
raconte de la société actuelle ? souvenir ou les traces laissées par l’indigénat.
Si le régime a été aboli en 1946 et le principe
Quels avantages ou désavantages y a-t-il
de l’égalité citoyenneté étendu au même moment
à travailler à quatre mains ?
à tous, il a laissé cependant de profondes traces,
difficiles à faire disparaître. Les ségrégations Le livre a été rédigé par deux auteurs de langues
résidentielles sont encore très fortes à Nouméa natales différentes, l’un anglophone et l’autre
ou en brousse. Les inégalités sociales sont francophone, ce qui a présenté un véritable
à l’évidence concentrées sur certains segments challenge linguistique. Si nous nous sommes
de la population calédonienne, les Kanak répartis le travail sur certains chapitres,
en premier lieu. La question d’une fiscalité plus nous avons travaillé dans une concertation
juste et plus redistributive soulève encore de étroite et sur un mode extrêmement collaboratif.
vives résistances. La prison du Camp Est, Ce livre est véritablement écrit à quatre mains
comme si se poursuivait une longue par deux auteurs assumant et partageant
tradition, est à 90 % remplie de jeunes l’ensemble du récit proposé. Ceci exigeait
Kanak. Le pays souffre d’une une parfaite confiance car nous avons
tradition répressive concernant partagé l’ensemble de notre matériel
Le pays
la jeunesse kanak, privilégiant archivistique. Nous sommes très
est encore hanté complémentaires à la fois par nos
trop souvent la répression
plutôt que la prévention,
par son passé approches, nos intérêts, chacun
l’accompagnement, et en particulier compensant les faiblesses de l’autre
l’amélioration des offres de par le souvenir ou et s’appuyant sur ses forces.
formation, l’adaptation de les traces laissées
l’enseignement, l’aide par l’indigénat.
à l’enfance en difficulté.
Si le fonctionnement démocratique et
la vie politique locale ainsi que
Historienne,
spécialiste
de l’histoire
du Pacifique
France
Qu’aimez-vous dans la littérature
calédonienne ?
J’aime surtout lire les archives, je dois dire,
ces descriptions laissées au fils du temps par
des acteurs plus ou moins élevés dans la
hiérarchie sociale selon les cas. J’ai un grand
plaisir à lire les lettres, qu’il s’agisse des lettres
de missionnaires ou de celles de Ludovic Papin
qui témoignent d’une vie quotidienne et des
relations de proximité nouées dans
les coins reculés de la Nouvelle-Calédonie.
J’aime aussi lire cette langue du 19e et début
du 20e siècle que savaient manier à la perfection
les inspecteurs des colonies ou les gouverneurs ;
langue que l’on retrouve dans des textes publiés
à l’époque par des observateurs tels que
les explorateurs, les géomètres ou autres. Je suis
encore plus impressionnée quand aux détours
de lettres, procès ou interrogatoires, émergent
les paroles très rarement retranscrites de Kanak
ou celles de « gens de peu » qu’on n’entend
guère, les bagnards, libérés, « Arabes »
ou travailleurs sous contrat.
9
 Mireille
vignol
Traductrice
littéraire,
modératrice
des joutes
France
Quelles libertés vous laissent auteurs
et éditeurs lors d’une traduction d’ouvrage ?
Les auteurs sont rarement impliqués, sauf
lorsque nous les sollicitons pour éclaircir
certains aspects ou qu’ils le demandent
expressément. Les éditeurs (ou directeurs de
collection), relisent et suggèrent
des modifications, puis c’est au tour
des correcteurs. C’est un processus qui enrichit
le texte, même s’il faut veiller à ne pas l’aplanir.
Si l’auteur prend des libertés, nous devons
en prendre aussi, et non pas lisser le texte.
Globalement, il s’agit d’instaurer un climat
de confiance et de dialogue avec l’éditeur.
C’est un processus d’affinage que j’aime bien.
Mais en fin de compte, les traducteurs signent
leur travail : auteurs de leur version, ils ont,
en principe, le dernier mot.
Quelles singularités doit posséder
une traductrice d’auteurs du Pacifique ?
Comme toujours, la traductrice doit entendre
la voix de l’auteur. Plus cette voix est familière,
mieux elle y parviendra. Il est aussi utile
d’avoir une idée de la société dont il est
question, des paysages, des problématiques
– pour mieux décrire ce qui s’y joue. Je crois
qu’il est important de former des traducteurs
littéraires océaniens, car, en Océanie, beaucoup
d’habitants jonglent déjà naturellement avec
plusieurs langues.
10
Lors de ses dix-huit années de vie en Australie,
Mireille Vignol a couvert l’actualité
du Pacifique Sud et de nombreux festivals culturels,
présenté et réalisé une émission hebdomadaire
d’affaires aborigènes puis de culture océanienne. Elle a traduit
plus d’une cinquantaine de romans, en particulier quelques
grands noms de la littérature australienne et océanienne.
Invitée de liaison avec l’édition 2018 du SILO,
elle arbitrera les joutes de traduction.
La traduction conduit-t-elle à une certaine océanienne, mais il manque peut-être le best-
complicité avec l’auteur ? seller qui donnera aux lecteurs l’envie de lire
Bien sûr, c’est un lien privilégié. Dans la plupart tout le reste.
des cas, les auteurs sont ravis de la lecture
approfondie que nous faisons de leurs œuvres Vous avez traduit plus de 50 ouvrages.
et ils nous aident de leur mieux. Je vais N’avez-vous jamais songé à écrire votre
rencontrer Drusilla Modjeska pour la première propre roman ?
fois au SILO, mais nous avons beaucoup C’est fait… et refait. Puis à refaire. Et peut-être
échangé par email. Quant à Anna Funder, même un jour à publier… mais pas encore.
c’est un cas unique car je la connaissais avant
de traduire Stasiland. Elle avait eu
une mauvaise expérience avec la traduction
de son livre en allemand et avait spécifié
dans son contrat qu’elle aimerait m’en confier
la traduction.
Quelle est la part de la traduction
dans le succès d’un roman étranger ?
Personne ne le sait. Il arrive que des romans
très mal traduits aient beaucoup de succès
et inversement que des textes superbement
traduits ne rencontrent pas leur public.
Cela dit, une mauvaise traduction peut couler
un livre et une bonne, le sauver…
Avez-vous noté une évolution dans l’intérêt
suscité pour la littérature océanienne
au niveau national et international ?
Pas autant que je le souhaiterais… Des éditeurs
(je pense en particulier à Au Vent des Iles) font
leur possible pour promouvoir la littérature
 Les joutes
de
En raison du succès rencontré lors du précédent
SILO, Mireille Vignol et ses fameuses joutes
de traduction reviennent en force, pour le
plus grand plaisir du public calédonien.
Le principe est simple et plutôt futé : quelques
jours avant l’épreuve, deux traducteurs
locaux reçoivent un texte en langue anglaise
(extrait de roman, de nouvelle ou de poème)
d’un auteur international invité sur le Salon.
Chacun s’attelle à la tâche en solo et, le jour J,
découvre en même temps que le public et
l’écrivain, la version de l’autre traducteur
ainsi que la sienne, projetées sur grand
écran, de part et d’autre du texte en anglais.
La présence de l’arbitre ou modérateur, en
l’occurrence Mireille Vignol, permet de
donner la parole alternativement aux deux
traducteurs qui défendent alors leurs choix,
se justifient et répondent aux questions
du public. Et elles sont nombreuses  :
Pourquoi ce titre, ce registre de langue, cet
emploi du passé composé au lieu du passé  ? Que
choisir : tutoiement ou vouvoiement ? Pourquoi la
suppression du point-virgule dans le texte initial ?
Comment réussir à déjouer les pièges de la répétition
ou parvenir à rendre le rythme et l’atmosphère
présents dans l’original ?
Autant de dilemmes pour lesquels chaque jouteur
plaide sa cause avec brio, sous le regard attentif
de l’auteur, toujours ravi et impressionné d’assister
à un décorticage aussi pointu de son travail.
Le public n’est pas en reste et relève les nombreux
questionnements qui mettent en exergue toute
la complexité et la richesse du processus de
traduction.
L’édition 2018 du SILO a vu s’affronter de jeunes
étudiants du département LLSH de l’UNC réunis
traduction
autour d’un texte de l’écrivain maori,
Witi Ihimaera. Une fois de plus, Mireille
tous les participants se sont étonnés
de voir combien deux traductions Vignol
pouvaient être différentes tout en
restant fidèles à l’original.
Autre grand moment du SILO 2018  : les
traducteurs, Billy Wapotro et Jean-Krist Ukeiwë,
se sont amicalement défiés pour donner la
meilleure version d’un chant. Avec humour et
bienveillance, traducteurs et animateurs ont
souligné et expliqué les subtilités du drehu : ses
vocables tabous que seul l’initié peut prononcer,
ses mots qui n’ont aucun correspondant
direct en français ou dont la signification est
différente selon l’intonation du locuteur…
Autant d’embûches linguistiques qui ont mis en
lumière la complexité et la richesse d’une culture
mélanésienne aux multiples facettes.
Les joutes de traduction (anglais/français)
de cette édition 2019 du SILO, se tiennent
à nouveau grâce à un partenariat avec
le département LLSH de l’Université
de la Nouvelle-Calédonie. Ainsi, ces joutes
s’engageront sur un texte d’Anna Funder
et impliqueront de jeunes traducteurs puisqu’il
s’agira d’étudiants de l’UNC, avec la coordination
d’Eléonore Lainé-Forrest, directrice du
département LLSH et maître de conférences
en littératures et cultures anglophones à l’UNC.
Quant aux joutes de traduction (langue kanak/
français) de ce 12e SILO, elles s’engageront
grâce à un nouveau partenariat associant
l’Académie des langues Kanak, avec des référents
locuteurs de l’ALK, des médiathécaires ainsi que
des auteur.e.s.
Pouvez-vous nous parler des joutes
de traduction qui auront lieu, à
votre initiative, pendant le SILO ?
Ce qui est intéressant, c’est que le
public compare deux versions françaises
du même texte, qu’il peut s’impliquer et
parfois trouver des solutions meilleures que
celles des traducteurs. En fin de compte, ça permet
de mettre en lumière les complexités de l’exercice
et le fait qu’il n’y a jamais une seule traduction.
L’an dernier, vous avez organisé pour la
première fois une joute de traduction à partir
du drehu. Qu’en avez-vous pensé et en quoi
diffèrent-elles de celles en anglais ?
La joute de traduction en drehu n’en était pas
une, mais ce qui s’est passé était encore plus
riche. Le texte (une chanson) était impossible
à traduire. En revanche, l’explication de texte
était passionnante. La complexité de chaque
terme, le contexte culturel et coutumier derrière
chaque terme, ont clairement montré les limites
de l’exercice. C’était plutôt une démonstration de
ce qui se cache derrière un mot, et les participants
nous ont fait voyager derrière chacun de ces mots.
C’était aussi un avertissement : on ne peut (doit)
pas forcément tout traduire. Car traduire, c’est
trouver un équivalent, et certains concepts n’ont
tout simplement pas d’équivalent.
Quelles qualités doit posséder un arbitre de ce
type d’exercice ?
Pour une joute classique, il s’agit de bien lire les
textes soumis par les traducteurs, de remarquer
les différences intéressantes pour les interpeller
sur leur choix. Il ne s’agit pas de dire «  cette
traduction est la meilleure », mais de montrer la
part de subjectivité, la multitude d’options, et
le fait que l’on va préférer certains passages chez
l’un, d’autres formulations chez l’autre.
11
 nouveautés
éditoriales
Le Souffle des invisibles
De Sylvain Derne.
Éditions Madrépores, 2019.
Ce premier roman, sensible et inspiré,
invite à une réflexion sur l’identité qui
se construit et se consolide parfois en se
confrontant à l’Autre, car, comme dirait
Maek [le personnage principal], « Il y
a des proches qu’on ne peut qu’aimer
mieux en s’éloignant d’eux. »
La Nouvelle-Calédonie au fil des cartes
D’André Brial et Fabien Brial.
Éditions Footprint, 2019.
La Nouvelle-Calédonie au fil des cartes
est une histoire du Caillou à travers les
cartes, de la « découverte » du Pacifique
à aujourd’hui. Cette histoire, accompagnée
au fil des cartes de la biographie des
cartographes, quelquefois familiers de l’île,
parfois totalement étrangers à ce territoire,
est tout autant un voyage dans le temps
qu’un voyage dans l’espace, propice à la rêverie,
à la réflexion et à l’évasion.  De Cillia Darmizin,
Basuco
De Guillaume Berger.
Éditions Humanis, 2019.
Dans ce récit partiellement
autobiographique, Guillaume Berger
décrit le parcours d’un jeune Calédonien
qui décide de se perdre en Amérique du
Sud, voguant de galère en galère jusqu’à
se trouver lui-même.
12
ABC des endémiques de Nouvelle-Calédonie –
An A to Z of New Caledonian Biodiversity
Texte de Nicolas Rinck et illustrations de Alejandra
Rinck Ramírez. Éditions De Bas En Haut, 2019.
Ouvrage jeunesse bilingue français-anglais.
Un abécédaire pour s’émerveiller
de la beauté de la nature
calédonienne, unique
par sa biodiversité et riche de tant
de trésors et de surprises.
Pour chaque lettre de l’alphabet,
une espèce endémique du Caillou
et des milliers d’autres à découvrir
par soi-même. Une invitation
à l’étonnement et à la curiosité,
pour de futurs scientifiques,
artistes, poètes ou les trois à la fois.
Œuvres incomplètes –
Incomplete Works
2008-2018
artiste plasticienne.
Éditions Arthothèque
de Nouméa / L’Éclectique, 2019.
Ouvrage bilingue français-anglais.
Ce catalogue présente le parcours
artistique des dix dernières années de Cillia
Darmizin, artiste néo-calédonienne,
regroupant diverses formes d’expressions
contemporaines telles que la photographie,
l’installation, la peinture ou encore
l’assemblage par détournement.
 réédition
Le pays du Non-Dit,
Regards sur la Nouvelle-Calédonie
Sillages d’Océanie 2019 – Les Autres
De Louis-José Barbançon.
Revue littéraire de l’Association des écrivains de
Éditions Humanis, 2019.
la Nouvelle-Calédonie. Ouvrage collectif avec une
vingtaine d’écrivains. Initialement paru en 1992, Le pays
Éditions AENC, 2019. du Non-Dit a connu un énorme succès
en librairie et s’est imposé comme
En 2018, un numéro spécial de la revue, intitulé
un ouvrage de réflexion majeur sur
Empreintes, fut l’occasion pour les écrivains, penseurs,
la Nouvelle-Calédonie, son passé,
citoyens et observateurs de s’exprimer sur l’enjeu
ses blessures et ses voies d’avenir.
majeur du référendum d’auto-détermination. À
Épuisé pendant plus de deux décennies,
l’occasion du SILO 2019, un nouveau numéro est
l’ouvrage n’a pourtant jamais cessé
publié sur le thème Les Autres, en collaboration avec
d’être cité et d’alimenter les propos
les éditions Humanis et en partenariat avec la Maison
et les débats qui l’ont suivi.
du Livre.

réédition
L’Épave
De Déwé Gorodé.
Éditions Madrépores, 2019.

L’Épave n’est pas un roman de plus : c’est une œuvre

fondatrice d’une écriture kanak contemporaine, inventive
et courageuse, la voix d’une femme qui brise le silence
autour des maux du sexe et des violences faites
à ses pairs. L’édition originale de ce premier roman kanak
a paru en 2005, à Poindimié, à l’occasion
du deuxième Salon international du livre océanien.
Microfictions calédoniennes
– 100 petits Cailloux
Ouvrage collectif avec Évelyne André-Guidici, Luc
Deborde, Firmin Mussard, Roland Rossero, Frédérique
Viole. Éditions Humanis, 2019.
Prix du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Popaï récompense des œuvres marquantes,
dans les catégories de la fiction (littérature),
du documentaire et de la jeunesse. Popaï est
attribué par un jury de professionnels du livre et
de la culture, véritable gage de qualité pour les livres
primés. Dans le paysage littéraire du Pacifique,
les titres primés font partie de la «  bibliothèque
idéale » du lecteur. Fin mal barrés ! et Calédoniens
sont les deux titres lauréats 2018.

À savourer debout ou assis, sur la plage, en voyage ou

dans votre lit, voici un superbe florilège de cent récits très
courts, composé par cinq auteurs de Nouvelle-Calédonie.
Ironiques, tendres, cruels, fantastiques, drôles ou acides,
ils vous invitent à regarder autrement cette île que l’on
dit « la plus proche du Paradis ».
13
 LES médiathèques
de POINDIMIÉ, KONÉ
ET Lifou
Siméï
PAALA
Poindimié et Koné
Siméï PAALA
Les missions
Les médiathèques du Nord et de l’Ouest,
respectivement Bibliothèque Bernheim
Poindimié et Bibliothèque Bernheim Koné,
s’inscrivent dans une volonté politique
partagée de la Province Nord et de la Nouvelle-
Calédonie à travers l’établissement public de
la bibliothèque Bernheim à Nouméa. Leur
objectif est de travailler au développement
de la lecture publique et de faciliter l’accès pour
tous à la lecture, en offrant à la population
du Nord, des équipements de proximité
avec un service de qualité et des collections
de documents diversifiées.
Le soutien au réseau
Les médiathèques du Nord viennent
en soutien aux communes dotées d’une
bibliothèque en apportant de la formation,
de l’accompagnement sur des actions et le prêt
d’un fonds de livres (depuis Poindimié). Elles
accompagnent la mise en place de bibliothèques
dans les communes, de bibliothèques centres
documentaires (BCD) dans les écoles,
de points-lecture en tribu, en apportant
un soutien technique en matière de conseils
et de formations.
14
Hélène
Thijine
SIO HANYË
Les actions
Afin de proposer un large panel d’actions
culturelles, les médiathèques s’appuyent
sur les compétences locales et des partenaires
comme les associations et les acteurs culturels.
Cette année, les nouvelles actions font écho
au plan Orsenna pour les bibliothèques qui
prévoit, entre autres dispositions, d’étendre
les horaires d’ouverture et de renforcer le rôle
des bibliothèques dans l’accès aux pratiques
culturelles. Au sein de la programmation
régulière nous pouvons citer les dépôts
de livres dans les écoles et lectures d’albums
dans les classes de maternelle, les tournées du
bibliobus, un service de proximité une fois par
mois (Hienghène, Touho et Ponérihouen),
de l’accueil de scolaires autour de l’exploitation
d’albums, de la maternelle au cycle 3.
Médiathèque LÖHNA de Lifou
Hélène SIO
La lecture publique est le premier réseau
culturel mis en place par la Province avec
le centre de théologie de Béthanie et le Centre
de recherche à Hnëxujia Hnadro.
La médiathèque est au centre de l’île
et de nombreuses tribus en sont éloignées, aussi
l’équipe mène des actions pour y remédier
comme des points lecture et des passe-livres
dans les endroits fréquentés. Outre les accueils
de classe, la consultation sur place et en ligne,
des animations ont lieu chaque mois telles
que des lectures de contes, des conférences,
des expositions. La bibliothèque est ouverte
les jours de marché et après les heures de travail,
ce qui permet une meilleure fréquentation.
En vingt années d’actions, la médiathèque
Löhna a intégré l’emploi du temps des habitants
de Lifou et accueille de plus en plus d’enfants
et de touristes, que ce soit pour la lecture
ou l’espace informatique.
La contribution à des évènements d’envergure
comme le SILO permet de créer des liens avec
les écrivains locaux et extérieurs ainsi qu’avec
les autres médiateurs du livre et de la lecture
à travers le pays.
 opération
L ivre, mon ami est un prix annuel
de littérature jeunesse créé en Nouvelle-
Calédonie en 1997. Il permet à des jeunes
de cours moyen deuxième année et de sixième,
de participer activement à la sélection d’un
ouvrage dont l’auteur primé est ensuite invité
sur le Caillou. L’objectif étant que l’écrivain
lauréat aille à la rencontre de ses lecteurs
du territoire. Ce prix est conjointement
organisé par le Vice-Rectorat, la Direction
de l’Enseignement de Nouvelle-Calédonie
et l’association Livre, mon ami.
Cette opération favorise la lecture plaisir,
développe des pratiques autour de l’écrit et de
l’oral, incite les enfants à affiner leurs percep-
tions du livre, à échanger leurs impressions
et constitue une liaison entre les écoles (CM2)
et les collèges (6e).
Peuvent s’inscrire à l’opération les élèves des
établissements publics et privés, par l’intermé-
diaire de leurs enseignants et des documenta-
listes, ainsi que les enfants de CM2 et de 6ème.
Chaque année, ce sont près de 9 000 jeunes
lecteurs calédoniens qui sont concernés.
Les sept ouvrages en lice sont sélectionnés
par un comité de lecture composé de bénévoles
et qui comprend une vingtaine de membres :
inspecteurs de l’enseignement, enseignants
de CM2 et de 6e, conseillers pédagogiques
ou chargés de mission, bibliothécaires
et membres de l’association Livre, mon ami.
Les livres retenus, écrits par des auteur(e)s
de langue française, ont été édités (ou réédités
dans les dix dernières années) et le récit doit
convenir à l’âge des futurs lecteurs. Tous les
genres littéraires sont acceptés.
Une grande première en 2019 : simultanément
à celui de Nouméa, un comité de lecture
des Îles Loyauté se tiendra à Lifou.
LIVRE, MON AMI
Les inscriptions des classes volontaires
se déroulent entre février et avril. La cotisation
par classe est fixée à 3  000 F et donne droit
à une série des sept livres sélectionnés.
Les livres, les marque-pages et les affiches
de l’opération Livre, Mon Ami sont disponibles
à la DENC.
Depuis 2017, le vote est numérique.
Tout se passe sur le site www.livremonami.nc.
Les votes argumentés se font directement
par les enfants, via le site ou, exceptionnellement
par fax, pour les classes ou les bibliothèques
qui n’auraient pas accès à Internet.
C’est pourquoi une adresse nominative
de courriel est indispensable, pour chaque
enseignant ou bibliothécaire dont la classe est
inscrite.
En 2019, suite au concours pour le visuel de l’affiche,
c’est le travail d’Olivier Deschamps qui a été retenu.
15 jours sans réseau, de Sophie Rigal-Goulard
est l’ouvrage plébiscité l’année dernière par près
de 8 000 élèves. Tout au long de sa tournée des
établissements scolaires, l’auteure a échangé
avec de jeunes lecteurs passionnés, sur son livre
et sa pratique d’écriture.
L’association Livre, mon ami lance également
annuellement un concours de lecture à voix
haute, ouvert à tous, dans les trois provinces.
Les livres de la sélection 2019 sont :
Ali Blabla d’Emmanuel Trédez. Éditions
Didier Jeunesse-2017. Thème : Humour.
Le ciel d’Homère d’Agnès de Lestrade.
Éditions Bulles de Savon-2015.
Thème : Société.
Le garçon qui parlait avec les mains
de Sandrine Beau. Éditions Alice-2015.
Thème : Handicap.
Le mystère Vandam Pishar
d’Anne-Gaëlle Balpe. Éditions l’École
des Loisirs-2017. Thème : Policier.
Opération Groenland d’Ismaël Khelifa.
Éditions Poulpe Fictions-2017.
Thème : Aventures.
Quatre de cœur de Yaël Hassan et
Matthieu Radenac. Éditions Syros-2016.
Thème : Amitié.
La Louve de Clémentine Beauvais. Éditions
Alice-2014. Thème : Album.
15
 Né dans le Var, Sylvain Derne arrive en
Nouvelle-Calédonie à l’âge de quatre ans.
Il grandit à Païta, y écrit ses premières
histoires et, dès l’obtention du
bac, s’envole pour l’Europe.
Après des études universitaires à
Montpellier et de journalisme à
Paris, il accumule les expériences
professionnelles dans divers
média (radio, télé et journaux)
et continue à produire des textes
littéraires (contes pour enfants,
romans et pièces de théâtre).
En 2015, direction le grand Ouest canadien
où, avec sa compagne Faustine, il travaille
pour une radio francophone, s’implique dans
des projets de correspondances scolaires
entre l’île de Vancouver et notre
archipel et apprend à récolter des
huîtres sur une ferme flottante.
Retour sur le Caillou (avec Faustine)
en 2018 où son ouvrage Le Souffle
des invisibles (éditions Madrépores)
obtient le prix Michel Lagneau du
premier roman. La même année,

Sylvain
Sylvain devient lauréat de la résidence
Particulièrement sensible aux d’écriture au Château Hagen. Pendant

sujets relatifs à la Nouvelle-Calédonie ainsi
qu’aux échanges humains, il réalise avec
Nunë Luepak, le film documentaire Imulal
et participe à la rédaction de l’ouvrage
Kaneka avec François Bensignor.
DERNE
cette période, il peaufine un récit de voyage
teinté d’humour et d’humanisme, compilation
de tranches de vies inspirées de ses rencontres
nord-américaines, Entre la route et la
routine.

Né en 1984 en Nouvelle-Calédonie, Pendant six ans, il va vivre en Argentine,

Guillaume Berger quitte le territoire
à dix-huit ans pour entreprendre des études
supérieures en France, mais abandonne
rapidement les bancs de l’Université pour
devenir écrivain.
Malgré des conditions de vie
difficiles, entre petits jobs
alimentaires et déceptions
éditoriales, il ne cesse d’écrire,
surtout la nuit. Pour cet amoureux
des livres, les grands romanciers
russes et américains sont une
dans une maison d’adobe, sans eau
courante ni électricité. C’est là qu’il écrit
ses deux premiers romans, L’Exil est
mon royaume et Les enfants de salaud
tiendront leur bière en enfer, publiés aux
éditions Humanis. En 2012,
il revient s’installer en Nouvelle-
Calédonie où il continue
de se consacrer à la littérature.
Lauréat de la première résidence
d’écriture en 2017, il peut ainsi
finaliser la publication de son
manuscrit Basuco, paru en 2019

Guillaume
source constante d’inspiration aux Éditions Humanis. L’ouvrage est
et l’univers cruel et magique de une quête de soi, de ce que l’on est

berger
Paris, une matrice pour et de ce que l’on voudrait être,
sa créativité. Puis, alors qu’il s’est envolé sur fond de rencontres et de problèmes
pour l’Amérique du Sud, il remporte, d’alcool et de drogue, une relecture lucide
à vingt-trois ans, avec une courte nouvelle, et crue des carnets, dans lesquels,
le concours d’écriture de la Province Sud. de l’Equateur à la Bolivie, il a consigné ses
aventures sud-américaines, réelles et imaginées.

16

L a Direction de la Culture de la province
Sud soutient, entre autres domaines, la
structuration et le développement des secteurs
du livre en province Sud.
Elle dispose, pour cela, de certains moyens,
dont les aides à la création pour l’édition,
et travaille également de concert avec
la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie,
partenaire central dans la mise en œuvre et la
coordination des actions de développement de
la filière du livre à plusieurs niveaux (création,
édition, médiation, professionnalisation).
Depuis 2017, les résidences d’écriture
permettent aux auteurs de prendre le temps
de la création dans le domaine de l’écriture.
Cette pratique exige recul, disponibilité
et isolement, trois éléments rares dans un
quotidien encombré d’impératifs divers et,
plus généralement, miné par la charge mentale.
LES RÉSIDENCES
d’écriture
Ce dispositif a déjà permis à deux jeunes
auteurs calédoniens de se concentrer sur leur
manuscrit et le premier résident 2017/2018,
Guillaume Berger, a pu ainsi voir son œuvre
éditée par Humanis ; le roman Basuco sera
présenté lors du SILO 2019.
Quant au second écrivain résident 2018/2019,
Sylvain Derne, son roman vient de paraître
sous le titre Le souffle des invisibles aux
éditions Madrépores.
La résidence se déroule sur trois mois
(usuellement de décembre à février),
sur le domaine du Château Hagen et plus
précisément dans la Maison Taragnat, mise à
disposition du lauréat. Il s’agit d’une résidence
de jour, et l’auteur perçoit pendant cette
période, une rémunération de 300 000 F par
mois. Le lauréat 2019 sera connu peu après la
12e édition du SILO.
Le but primordial de ce dispositif est
d’accompagner, de soutenir et de promouvoir
l’écriture calédonienne, sans qu’il soit
forcément question de la Nouvelle-Calédonie
dans les écrits produits. L’objectif étant que la
voix et le talent des auteurs locaux soient mis
en lumière.

Impressions
Guillaume des précédents résidents
Berger
Si on veut écrire un roman, il faut avoir le temps. Quand
on est plus jeune, ça ne pose pas vraiment de problème. On
se nourrit de tomates et de boîtes de maquereaux et on écrit
12 heures par jour dans le grenier d’un hôtel de passe. Mais
ensuite, quand on s’est bousillé l’estomac et qu’on vit avec la
femme qu’on aime, ça devient plus compliqué. Il faut gagner
un peu d’argent. Alors on écrit la nuit, ou le matin, très tôt,
avant de partir au boulot proprement dit. Ça va pour la
poésie ou les nouvelles mais, pour un roman, c’est plus délicat.
Il faut beaucoup d’application, de la rigueur, une routine
de travail intense et parfaitement maîtrisée. Exactement ce
que m’a offert la résidence au Château Hagen. C’est une
formidable aubaine dans la vie d’un écrivain.
Sylvain
Derne 
Cher Jean Taragnat, merci de m’avoir offert asile
pendant trois mois. Dehors on m’a recherché, la vie et ses
contingences voulaient me faire la peau. Entre les murs
blancs de ta baraque ressurgie du passé j’ai pu me planquer,
me concentrer, écrire un peu et raturer beaucoup. Le vent
joue dans les feuillages du manguier et couvre le refrain
très terrestre de la ville. Le Parc et ses hôtes, les endémiques
et les autres, sont des souffleurs utiles en cas de panne
d’inspiration : en même temps que je partais à la pêche de
quelques souvenirs nord-américains, j’étais aux premières
loges des petits rituels qui animent le Château.

17
 Le trio de reporters itinérants
Dans le bus parti à la rencontre des et les grands évènements du salon,

niko lecteurs du pays, le SILO tiendra cette

année le journal de bord de son périple.
en une chronique spontanée et poétique.

ozin Ce compte-rendu quotidien prendra Bien connu pour son travail de

la forme inédite de billets informels dessinateur et de scénariste de BD, Niko
est également un virtuose de la palette

mayeur
mêlant textes, dessins et photos.
Pour mener à bien cette mission, l’équipe
a fait appel à trois artistes, tous pros
Ozin Eatene, de l’instantané et du « pris sur le vif ».
Delphine Mayeur Autodidacte, passionnée d’écriture,
discrète et bienveillante, Ozin Eatene
& Niko laisse ses émotions et ses pensées guider sa
main quand elle retranscrit témoignages
et discussions entendus ici et là. Avec
naturel, elle restituera par écrit les petits
graphique et un croqueur de portraits
hors-pair. Ses illustrations rendront
compte de la richesse des moments
d’échange entre écrivains
et amateurs de livres.
Quant à Delphine Mayeur, dont
l’objectif photographique sait si bien
capter les regards et l’instant vrai, elle
donnera elle aussi sa vision des liens tissés
lors de cette belle tournée culturelle.

Hamid Mokaddem vit en Nouvelle-

Calédonie depuis 30 ans. Professeur
formateur à l’Institut de Formation des
Maîtres de Nouvelle-Calédonie (IFM-
NC) où il enseigne les sciences humaines
et la philosophie, il est également docteur
en anthropologie et en ethnologie. Il
milite activement pour des éditions
indépendantes et aide les auteurs du
pays à pouvoir faire entendre leurs
voix dans l’espace de publication
local. Il a ainsi créé, à Nouméa,
les éditions Expressions et, en co-
édition avec La Courte Échelle/
éditions Transit de Marseille, la
au devenir de la Nouvelle-Calédonie en
Océanie ainsi que dans l’espace francophone
et anglophone.
Il publie en 2014 Apollinaire Anova.
Une conception kanak du monde et
de l’histoire (1929-1966), (coédition
Expressions - La Courte Échelle/
éditions Transit), en 2016 Upiko
Hnawang. Peintre miniaturiste
de la Nouvelle-Calédonie, (aux
éditions Expressions) et en 2017,
Yeiwene Yeiwene. Construction et
Hamid
Révolution de Kanaky, (coédition
Expressions - La Courte Échelle/

collection Kanaky-Calédonie.
Auteur, éditeur, chercheur, il
entreprend des travaux sur
les trajectoires collectives et
individuelles d’acteurs océaniens majeurs.
Hamid Mokaddem, pour qui « l’écriture
est arpentage et cartographie du réel », est
l’auteur de nombreux articles et livres relatifs
Mokaddem
éditions Transit).
Trois ouvrages sont en préparation
(Djubeli Wea, Eloi Machoro et Jean-
Pierre Taïeb Aïfa) et il prévoit également de
réaliser avec Nüne Luepak, jeune cinéaste
kanak, un film documentaire sur le parcours
révolutionnaire d’Eloi Machoro.

18
 De sa Calédonie natale, Imasango Elle est l’auteure de trois
porte en elle tous les métissages. Après textes parus aux éditions
des études de lettres en Europe et en Bruno Doucey dans
Amérique du Sud, cette passionnée de l’anthologie Outremer
danse, de musique et de calligraphie, – Trois océans en poésie
revient sur le territoire et offre ses et a publié aux mêmes
écrits poétiques dans l’espace public, éditions, en 2011, Pour
de manière accessible à tous. tes mains sources et un
Elle promeut une poésie vivante, recueil à quatre mains avec
faite de partages et pour être Déwé Gorodé, Se donner
dite avant tout. Photographes, le pays, paroles jumelles en
plasticiens, musiciens ou septembre 2016.
sculpteurs, lors de ses prestations

imasango
scéniques et pour ses recueils de poèmes,
elle s’entoure de collaborations diverses,
abolissant les frontières entre l’écriture et
les autres arts. Enseignante très engagée
contre l’illettrisme et pour la culture, elle
parcourt son île pour faire vivre la poésie.
Elle signe également une nouvelle dans
Partir sans passeport, aux Éditions
Desnel et deux livres d’artistes illustrés
par Robert Lobet aux éditions
de La Margeride : Le baiser des pas de
nos silences et Le poète est nomade.

Frédéric Ohlen, poète et romancier, est
un auteur incontournable de Nouvelle-
Calédonie. Né à Nouméa, issu d’une famille
d’origine allemande et calédonienne depuis
six générations, il écrit son premier livre,
L’Ecureuil, à l’âge de 10 ans.
Étudiant à Paris, il milite contre
la torture et pour la libération
des dissidents soviétiques et
sud-américains en résidence
surveillée ou en prison. Après
des études de Droit et de
Sciences politiques, il revient
en tant que Volontaire à l’Aide
Technique à Bourail, dans
un lycée expérimental qui
accueille des jeunes en grande
difficulté. Il passe ensuite brillamment le
concours de professeur de Lettres-Histoire.
Très impliqué dans la vie culturelle calédonienne,
il est, en 1989, à l’origine du concours de
littérature de science-fiction TranspaSci-
Fique, mais également du Prix Orphée de
poésie. Son engagement au service de la
création et pour la promotion du livre et
de la lecture se traduit par de nombreuses
initiatives : ateliers d’écriture, édition
d’ouvrages collectifs, participation
à des soirées littéraires dans le cadre
du Printemps des poètes et autres
événements culturels.
Actuellement chargé de mission auprès
des inspecteurs pédagogiques régionaux
en Lettres et en Histoire-Géographie
(lycées professionnels), il œuvre pour
la maîtrise des langages et s’investit dans
Frédéric
ohlen
la lutte contre l’illettrisme. Officier dans
l’Ordre des Arts et des Lettres et titulaire
des Palmes académiques, il est applaudi par
de grands noms de la littérature comme Érik
Orsenna ou Antoine Gallimard.
Le travail de Frédéric Ohlen a été primé par Il publie, en 2014, son roman Quintet aux
de nombreuses récompenses, dont le prix éditions Gallimard, collection « Continents
Popaï du Gouvernement de la Nouvelle- noirs » puis, en 2016 et aux mêmes éditions,
Calédonie, obtenu à deux reprises. un recueil de poèmes, Les Mains d’Isis.

19
 Originaire du Chili, Alejandra Rinck
Ramírez est illustratrice. Architecte de
formation, elle exerce depuis plus de dix
ans en Nouvelle-Calédonie.
Elle a contribué à des projets
d’infrastructures du pays avant
de se consacrer principalement à l’art,
à la fois métier et passion.
Elle porte un intérêt tout particulier aux
œuvres pour
la jeunesse. En collaboration avec
son époux, Nicolas Rinck, elle
publie une libre adaptation de
l’un des Contes de Poindi de
Jean Mariotti dont Nicolas est un
descendant : La tourterelle et le
corbeau aux éditions De Bas En
Haut.
Elle a participé au projet
artistique et culturel du Médipôle de
Koutio et y a réalisé les œuvres murales
du Hall de Radiothérapie ainsi que celles
de l’Unité Douleur et de certaines salles
d’attente.
Sensible à la culture océanienne et
calédonienne, adepte d’une alimentation
saine, elle publie, en 2018, avec David
Cano, chef du restaurant Au Ptit Café, un
livre de recettes originales, imaginées avec
modernité et humour : Cuisine Couleurs
locales aux éditions
De Bas En Haut.
Mère de trois enfants, elle partage
son temps entre sa famille et ses
activités : livres illustrés pour la
jeunesse, expositions, évènements
artistiques et projets d’architecture.
Elle prépare actuellement un
abécédaire de la faune et de la flore Alejandra
rinck
calédonienne aux textes en français
et en anglais : ABC des endémiques
de Nouvelle-Calédonie (éditions De
Bas En Haut) pour les enfants de 5
à 10 ans. Faciliter l’apprentissage
de l’alphabet en utilisant la biodiversité,
si riche, de Nouvelle-Calédonie, voilà
l’objectif qu’elle s’est fixé !
Ramírez

Connu sous les pseudonymes de Niko et
Aj’na, Nicolas Martin dessine depuis son
plus jeune âge et publie dès ses seize ans.
Niko débute par des dessins de presse
avant de s’engager dans l’illustration
de bande dessinée. À ce jour, la série
Frimeurs des îles, en collaboration
avec l’auteur Solo, alias Sosthène
Desanges, est l’une des plus populaires
de Nouvelle-Calédonie avec plus de
soixante mille exemplaires en dix
albums (bientôt traduits en anglais).
À l’occasion des Jeux du Pacifique de 2011,
il a fait partie de l’équipe de concepteurs
de « NC 2011 ». Niko travaille pour des
magazines dont Actu.Nc, Tazar et Télé Nc,
ainsi que pour la Croix-Rouge
et le Gouvernement
de Nouvelle-Calédonie.
En 2018, une collaboration entre
le CREIPAC et des alliances
françaises de Nouvelle-Zélande
a permis à Niko et à son acolyte
Solo de présenter leur travail
respectif d’illustrateur et d’auteur

NIko Sa large palette graphique lui permet

de réaliser des visuels à la fois pour la
publicité et la communication mais aussi
d’intervenir comme illustrateur et créateur
de personnages ou de story boards.
de romans auprès du public
francophone et francophile kiwi. Une
magnifique opportunité de promouvoir la
créativité du Caillou auprès des scolaires et
d’autres illustrateurs de Nouvelle-Zélande.

20
 Frédérique Viole naît au Maroc, passe
son enfance à l’île de La Réunion puis,
adolescente, découvre la Nouvelle-
Calédonie où elle vit à présent.
Au travers des nouvelles qu’elle
écrit, elle tente de rendre
compte de la trame invisible qui
sous-tend nos vies minuscules,
rêvées, inventées, celles que
l’on tricote et détricote au gré
de l’imagination et, peut-être
même, du mensonge. Elle
a la dent dure, le regard et
la parole ironiques et, dans
ses écrits, la tendresse fuse,
en filigrane. Deux recueils ont été
publiés : Narafala aux éditions Écrire
en Océanie et Qu’on m’aime quand
même, aux éditions Humanis.
Elle est également l’auteure d’une
réécriture en français d’un
conte kanak, Nimurë, l’Igname
du chef, illustré par
Isabelle Ritzenthaler
aux éditions ADCK-
CCT ainsi que d’un album
pour enfants, Dors, petit Sam,
aux éditions Écrire en Océanie,
illustré par Mélissa Bazire. 
Sa dernière publication, Conte
Malpoli. La princesse Frédérique
VIOLE
au petit prout, illustrée
par Isabelle Ritzenthaler aux
éditions Plume de Notou,
revisite, à la façon calédonienne, un
conte d’Andersen, en écornant les
stéréotypes féminins.

et de la Rivière Bleue). Son talent

Isabelle Ritzenthaler découvre
la Nouvelle-Calédonie en 1994.
Après deux ans passés à Lifou,
elle réside également quelque temps
au Vanuatu.
De retour en France,
dans la région des Côtes du Rhône,
elle se spécialise dans le graphisme
en imprimerie et réalise,
zone de grands vignobles oblige,
des centaines d’étiquettes
pour bouteilles de vin !
Depuis son retour sur le territoire
en 2005, elle se consacre presque
Isabelle exclusivement au graphisme
et à l’illustration. En tant
Collection
s’exprime aussi dans le domaine
de la culture, pour le Centre culturel
Tjibaou et les musées de Nouméa,
en créant des visuels et des espaces
d’exposition. Ponctuellement,
elle participe à des projets
Frédérique Viole Isabelle
Ritzenthaler
scénographiques
et crée également des
déco-accessoires pour
le théâtre et le cinéma.
En tant qu’illustratrice,
elle collabore à la
réalisation de nombreux
albums jeunesse
Contes d’ici

et récemment,
avec Frédérique Viole,

RITZENTHALER que graphiste, elle intervient

essentiellement dans le milieu
de l’environnement, pour des
associations, et les Parcs de la province
au Conte malpoli -
La princesse au petit prout
aux éditions Plume de Notou
et à Nimurë, l’igname du chef
Sud (forestier, des Grandes Fougères aux éditions ADCK-CCT.

21

Isa Qala est originaire de la tribu de
Kirinata dans le district de Wetr à Lifou
où elle a passé toute son enfance.
Sa passion pour la littérature la conduit
à obtenir en 2008 une licence de lettres
modernes à l’Université de Nouvelle-
Calédonie. En quête de connaissances
et de rencontres, elle part en France
suivre un master en politique
culturelle. Diplôme en poche,
elle rentre en Nouvelle-Calédonie
et s’oriente vers l’enseignement.
En 2011 et 2012, elle est lauréate
du concours d’écriture de la
Province des Îles Loyauté pour
son récit Grand-mère Ihnimel paru
dans le recueil Cette nuit-là et le conte
Boneriridr, une plante du bonheur. En
2013, elle est lauréate du concours de
nouvelles de la Croix-Rouge de Nouméa
avec La Fille aux étoiles édité en 2017 par
Écrire en Océanie. Cette même année, elle
publie également son roman phare,
La Tribu des veuves, aux éditions Plume
de Notou.
À Lifou, Isa Qala mène un atelier
d’écriture, initié par la médiathèque
Löhna, auprès de collégiens de Hnathalo,
Havila et Laura Boula afin
de permettre aux jeunes
d’exprimer leurs pensées
et de se confronter à un
public. Leurs créations seront
valorisées lors de la clôture des
20 ans de la médiathèque en
octobre. Début 2019, Isa Qala
a représenté la Nouvelle-
Calédonie à Livre Paris, ainsi Isa
qala
qu’au Festival Rochefort Pacifique,
aux côtés d’autres écrivains océaniens.
En juillet 2019, elle a participé au festival
de littérature jeunesse L’île Ô Livres
et a lu des extraits de La Tribu des veuves
en musique avec des chants en drehu.

Après bien d’autres aventures, il fonde

Calédonien depuis son plus jeune âge,
Luc Deborde s’investit très tôt dans
les métiers de l’informatique.
Il y côtoie le monde local de
l’imprimerie ainsi que celui
de l’édition et tisse avec eux
des liens serrés. Formateur
en PAO, puis maquettiste, il
s’initie progressivement au
journalisme, domaine qui lui
Luc permet de se rapprocher d’un
univers qui l’attire depuis
les éditions Humanis en 2012 et se
consacre désormais à l’accompagnement
des écrivains. Il est l’auteur
d’un essai : 12 sentiers vers le
bonheur + 1 treizième en bonus,
paru aux éditions Quintessence,
d’une nouvelle autoéditée :
L’île maudite et de traductions
de nouvelles de H.P. Lovecraft,
autoéditées en deux tomes :
Le monstre sur le seuil et Je suis
d’ailleurs. Il a également cosigné

DEborde
toujours : celui de l’écriture.
C’est ainsi qu’il finit par
créer une agence de publicité en
1988, puis devient rédacteur en chef du
magazine Tazar entre 1996 et 1999.
L’affaire Jennifer Leight
avec Nicolas Kurtovitch et
collaboré à la rédaction du recueil
Microfictions calédoniennes, avec
quatre autres auteurs calédoniens.

22
 le souffle
L e SILO accueille Le Souffle des mots,
projet de l’association Lire en Calédonie
(LEC), maître d’œuvre d’un partenariat
unique, élaboré en collaboration avec le lycée
du Grand Nouméa (LGN) et la Ville de
Dumbéa.
Pour en parler, Marcela Lorena Pizarro
Minella, comédienne, metteuse en scène,
auteure, coach scénique et professeure
d’espagnol :
« Depuis mon arrivée en Nouvelle-Calédonie
en 2014, je poursuis un travail “d’artiste
à l’école” avec la conviction intime que l’art
et la culture constituent un apport essentiel
dans l’enseignement et la lutte contre
le décrochage scolaire. C’est donc tout
naturellement que je me suis impliquée dans
le projet Éloquence du LGN.
Parallèlement, l’Association LEC mettait
sur pied un espace d’oralité, “Le Souffle des
mots”,  pour son Festival LÔL et participait
des mots
Marcela
Pizarro
Pour le SILO, toujours sous la houlette
de Gaëlle et d’Emmanuelle, ces mêmes
élèves sont passés à la deuxième étape
Minella de leur projet Éloquence  : écrire un texte
argumentatif de leur cru qu’ils devront
défendre en fin d’année. Le SILO nous
à l’opération “Mots dits mots lus”. LEC donne ici une opportunité unique  : offrir
une scène publique où ces élèves auront,
a donc offert à une classe de 1re STMG,
la chance de participer à la Journée sidérale une nouvelle fois, un défi à relever et ce,
devant un jury composé de professionnels !
de lecture à haute voix et à la 3e édition
du Festival du livre jeunesse LÔL. Rien de mieux pour motiver ces jeunes qui
se verront proposer des ateliers avec Sosthène
Il restait à piloter 31 jeunes lycéens embarqués Desanges pour l’écriture argumentative
dans cette aventure pour les mener à bon et avec le comédien Matthieu Fleury pour
port. Un énorme défi, puisqu’au départ, ils les outils d’improvisation. Pour ma part,
n’étaient pas motivés ! Certains étaient très je présenterai mes techniques théâtrales
timides, d’autres, totalement désintéressés, de coaching individualisé, Gaëlle continuera
estimant que cette initiative ne leur était pas à leur donner des instruments de gestion
utile. Ce n’était pas un public gagné d’avance du stress et Emmanuelle — et nous tous —
et peu motivé par le travail des mots, de à les accompagner dans l’écriture de leur texte
l’expression littéraire… et dans leur déclamation, pour les emmener
au plus loin de leurs capacités. »
Au sein de l’équipe des professeures
concernées, avec Gaëlle Mouilleron,
Emmanuelle Vagner et Valérie Baule, nous
étions convaincues que la culture est une
réponse puissante au besoin de ciment social,
essentiel à notre époque de désordre. Et que
la parole, les mots et l’art de l’éloquence sont
autant de bouées salvatrices qui nous aideront
à demeurer plus libres et plus humains.
Nous nous sommes accrochées au gouvernail
et le soir de la première, tous les élèves étaient
présents et ont offert le meilleur d’eux-mêmes.
23
 Modération des langues kanak. Coordination l’action culturelle et les étudiants

INFOS
Anne-Claire Lévèque, journaliste
Luc Deborde, éditeur
Interprétariat anglais - français
Gilles Kaboha
générales Christophe Heral
Joutes en langue kanak
paicî - français
Référent de l’Académie
avec Olivier Fandos.
Le Paicî est la langue de l’aire
Paicî-Cèmuhi, région de
Poindimié, Ponérihouen, Koné
et Poya (province Nord). Pour en
savoir plus : https://www.alk.nc
Joutes en anglais – français
Partenariat avec l’Université
de la Nouvelle-Calédonie -
du département LLSH.
Coordination relais UNC
avec Eléonore Lainé Forrest,
Claire Kaczmarek et
Virginie Soula.
Sonorisation
Animation du Pacifique

La librairie itinérante Le Photobooth

La Caravane des livres proposera
des ouvrages neufs et d’occasion
Espace rencontres et dédicaces
Calédo-livres : ouvrages des invité.e.s
Ludik NC : BD et ouvrages jeunesse
La Bouquinerie du Nord :
ouvrages d’occasion
Les Bornes « Facile à lire »
Des livres conseillés par vos bibliothécaires
pour (ré)apprendre à lire avec plaisir
Les Expositions
Auteurs NC
Neuf panneaux présentent, au travers
de courtes biographies, une trentaine d’écri-
vain.e.s de Nouvelle-Calédonie, auteur.e.s
de renom et en devenir.
Dire le pays…
c’est aussi écouter, dialoguer, regarder.
Exposition photographique de Delphine
Mayeur – Création Médipôle, en partenariat
avec le SILO 2018. Cette expo met l’accent
sur quelques créateurs de Nouvelle-Calédonie
(écrivains, poètes, illustrateurs, performeurs
et médiateurs du livre).
Poulpe
Ton plus beau selfie avec
la mascotte du SILO
Si ta photo est plébiscitée
par l’équipe du SILO,
tu seras récompensé 
La filière du livre - pratiques de lecture avec… des livres !
Cette expo propose une illustration des liens Photo à envoyer à silo@maisondulivre.nc
entre les différents acteurs de la filière du jusqu’au 5 octobre inclus.
livre, de la création à la médiation.
De plus, l’expo propose un instantané sur les L’Urne Poulpe
pratiques de lecture à partir d’un échantillon
de lecteurs. Ton plus beau poème sur la thème des « Liens »
Appel à écriture sur la thématique 2019
Boîtes aux lettres des collégiens - du salon.
sur Nouméa uniquement. Si ton poème est plébiscitée par l’équipe du
À l’occasion de la Fête de la citoyenneté
et de l’école calédonienne, le 14 septembre
SILO, tu seras récompensé avec… des livres !
Texte à envoyer à silo@maisondulivre.nc
au Centre culturel Tjibaou - coordinnation jusqu’au 5 octobre inclus.
Vice-rectorat et direction de l’enseignement -
des établissements scolaires ont créé des boîtes
aux lettres pour recueillir des textes d’élèves Le Documentaire
sur la thématique « lien et partage ». La lecture est un voyage
Lors de la halte finale du SILO sur Nouméa, Réalisation : Alan Nogues – Production  :
ces boîtes seront exposées et une sélection
NC 1ère - Émotion Capturée - MLNC-SILO.
de textes sera présentée au public. Format : 52 minutes.
À l’occasion du SILO, rencontres d’auteur.e.s
de la jeune génération en Nouvelle-Calédonie.
Voyage au travers de leurs parcours, de leurs
regards et de leurs créations.

24
Les Ateliers du SILO – Les Tables rondes
sur inscription
Niko – illustrateur et intervenant artistique
Ateliers dessin (expressions et volume),
portrait BD, digital painting.
Luc Deborde – responsable des éditions
Humanis
Conseils d’écriture
Les bases de l’intrigue et de la narration
Comment envoyer son manuscrit à un
éditeur ?
Conseils pour vos démarches et la préparation
de votre envoi.
Alejandra Rinck Ramírez – illustratrice
Présentation et description du métier
d’illustrateur.
Présentation du livre ABC des endémiques de
Nouvelle-Calédonie à l’aide d’outils ludiques
et pédagogiques.
Le Souffle des mots
Action d’éloquence et de lecture à haute voix
Projet de l’Association Lire en Calédonie,
maître d’œuvre en partenariat avec le Lycée du
Grand Nouméa et la Ville de Dumbéa.
Les Prix littéraires
Prix Popaï du Gouvernement de la Nouvelle-
Calédonie
Catégories littérature, jeunesse et documentaire.
Remise samedi 28/09 à 17h30.
Prix Vi Nimö des lycéens, 7 édition, sélection
e Avec les Argonautes du Pacifique (Sylvain
2019 dans le genre du théâtre. Remise samedi
28/09 à 14h.
Prix Michel Lagneau du 1er roman, lauréat
2018, Le Souffle des invisibles de Sylvain Derne,
éditions Madrépores, 2019. Présentation tout
au long du salon.
Les Rencontres et animations
« Tête à tête » avec les invités du salon
Rencontre avec les auteur.e.s et illustrateur.
trice.s. Valorisation du parcours,
d’une nouveauté ou d’une œuvre marquante.
Joutes de traduction :
Modération par Mireille Vignol
(voir pages 10-11 du journal)
Tournois en langue kanak paicî/français
Tournois en anglais/français, à partir
d’un texte d’une auteure invitée.
Les joutes s’engagent en lien avec des collégiens,
lycéens, étudiants, enseignants et des interprètes.
Coordination en partenariat avec le Vice-rectorat-
DAAC, l’UNC, l’Académie des Langues Kanak.
Coordination Philippe Boisserand et Auriane
Dumortier (SILO), Eléonore Lainé Forrest
(UNC/LLSH-LLCER), Olivier Fandos (ALK),
Karine Marchand (Collège de Mariotti).
Lectures, paroles mêlées et contes
Lorgnier et Erwan Botrel). Découvrez
des extraits de textes des recueils Sillages
d’Océanie, Microfictions Calédoniennes
et des livres des invités extérieurs.
Performance de poésie perceptive
Poésie aux bols chantant et gestuelle au voile, avec
Imasango. « Faire corps avec la poésie devenue
offrande, déployer la parole poétique, révéler
le souffle enraciné où le corps offre un espace
interstitiel dans l’espace du poème ».
et conférences thématiques
Sur Koné
En partenariat avec Caledonia.
Jeudi 26/09, 11h-12h : La Culture générale du
XXIe s.
Jeudi 26/09, 18h-19h : L’Indigénat – Pratiques
en Nouvelle-Calédonie.
Sur Poindimié
Samedi 28/09, 16h30-17h30 – Comprendre
Comment l’accès au savoir contribue-t-il au vivre
ensemble ?
Dimanche 29/09, 10h30-11h30 – Imaginer
En quoi la littérature participe-t-elle à la
citoyenneté ?
Dimanche 29/09, 11h30-12h30 – Traduire
Quels enjeux pour le rayonnement des littératures
du Pacifique francophone ?
Sur Nouméa
Vendredi 04/10
16h40-17h40 – Penser l’avenir
Comment la connaissance de son histoire
contribue-t-elle à s’émanciper ?
Samedi 05/10
10h-11h – Témoigner ou inventer
De quelle façon l’Histoire doit-elle nourrir
la fiction ?
14h40-15h40 – Raconter en image
Quel subtil équilibre entre dire et montrer ?
25

KonÉ
Koohnê
À la médiathèque
Du mercredi 25 au vendredi 27 septembre
Merc. Ouverture
Coutume d’accueil et discours d’ouverture.
15h30 Présentation des invités et des rencontres
18h30 Interventions artistiques - tout public :
Paroles mêlées avec les Argonautes
Lecture Acoustik (lecture musicalisée),
avec Isa Qala et Tregölë
Poésie avec Pa Ozin de Nengone
Jeudi
Des liens à créer et à partager :
rencontres scolaires avec les invités
8h00 Lectures avec les Argonautes
17h30 Ateliers sur inscription : dessin,
illustration, écriture et édition
8h30-9h30
Dans mon panier d’invité du SILO…
Présentation des invités extérieurs
9h30-10h00
Rencontre avec Frédérique Viole,
nouvelliste et auteure jeunesse
10h00-10h30
Rencontre avec Anna Funder,
écrivaine et conférencière
10h30-11h00
Rencontre avec Drusilla Modjeska,
écrivaine et rédactrice australienne
11h00-12h00
Conférence sur La Culture générale
du XXIe s., avec François Reynaert
et Vincent Brocvielle
26
Scolaires et tout public
1ère halte Nord,
Mercredi 25/09, 15h30 – 18h30
tous à bord !
Jeudi 26/09, 8h30 – 19h00
Vendredi 27/09, 8h30 – 11h30
13h00-13h30
Rencontre avec Hamid Mokaddem, Vend. 8h30-9h00
Rencontre avec Niko, dessinateur
essayiste et auteur documentaire 8h00 9h00-9h30
13h30-14h00 11h30 Rencontre avec Isa Qala,
Rencontre avec Sylvain Derne, nouvelliste et romancière
romancier – Lauréat 2018 du Prix
9h30-10h00
Lagneau du 1er roman
Rencontre avec Alejandra Rinck Ramírez,
14h00-14h15 illustratrice
Joute Dictée en langue kanak (ALK)
10h00-10h30
14h15-14h30 Rencontre avec Luc Deborde,
Lectures (les Argonautes) éditeur et auteur
14h30-15h30 10h30-11h00
Joute de traduction anglais-français, Présentation de la Bouquinerie du Nord
avec Mireille Vignol (traductrice
11h00-11h30
littéraire) à partir d’un texte d’une
Lecture Acoustik,
auteure invitée
avec Isa Qala et Tregölë
15h30-16h00 Paroles mêlées avec les Argonautes
Rencontre avec Sébastien Lebègue, Poésie avec Pa Ozin de Nengone
photographe et auteur documentaire
Coutume d’au-revoir avec les invités
16h00-16h30
et intervenants du SILO
Rencontre avec Alice Zeniter,
écrivaine et dramaturge Clôture du SILO Koné
En route sur la Koné-Tiwaka,
16h30-17h30
direction Poindimié !
Joutes de traduction en langue kanak
- paicî/français, avec l’ALK
17h30-18h00
Paroles mêlées avec les Argonautes
18h00-19h00
Conférence sur L’Indigénat – Pratiques
en Nouvelle-Calédonie, avec Isabelle
Merle et Adrian Muckle - historiens
Tout public
Vendredi 27/09, 15h30 – 18h30
Samedi 28/09, 8h30 – 18h00
2ème halte Nord,
de lien en lien Poindimié
Dimanche 29/09, 8h30 – 16h30
Pwêêdi Wiimîâ
À la médiathèque
8h30-9h30
Du vendredi 27 au dimanche 29 septembre Dans mon panier d’invité du SILO…
Présentation des invités de Nouvelle-Calédonie

Vend.
Ouverture 9h00-9h20

15h30
Coutume d’accueil et discours d’ouverture
Présentation des invités et des rencontres Sam. Séance Bébé Kili, en cèmuhî et paicî, pour les enfants jusqu’à 4 ans
8h30 9h30-10h00
17h30 Interventions artistiques - tout public :
Paroles mêlées avec les Argonautes 18h00 Rencontre avec Alejandra Rinck Ramírez, illustratrice
Lecture Acoustik avec Isa Qala et Tregölë 10h00-10h30
Poésie avec Pa Ozin de Nengone Rencontre avec Imasango, poétesse
10h30-11h00
Sam. Lectures avec les Argonautes
Bâton de parole, créateur de liens (le Riaguri Nô)
Rencontre avec Isabelle Merle et Adrian Muckle, historiens

Dim. et Poésie perceptive, avec Imasango 11h00-11h30

Le Souffle des mots, avec Marcela Lorena Pizarro
Minella et des lycéens du Grand Nouméa
La Flûte enchantée, par Will Nehro : installation
interactive où le public souffle dans des flûtes en
bambou et les sons joués dessinent l’œuvre de façon
aléatoire sur un écran pour raconter peu à peu une
histoire autour de contes traditionnels kanak.
Rencontre avec Hamid Mokaddem, essayiste et auteur documentaire
11h30-12h00
Rencontre avec Frédéric Ohlen, poète et romancier
13h00-14h00
Le Souffle des mots, action d’éloquence et de lecture à haute voix,
avec Marcela Lorena Pizarro Minella et des élèves de 1ère STMG3
du Lycée du Grand Nouméa

Ateliers sur inscription : dessin, illustration, écriture, 14h00-15h00

vannerie, sculpture, graph’ Remise du Prix Vi Nimö des lycéens en présence d’une délégation
d’élèves de la province Sud
15h00-15h15
Dictée en langue kanak (ALK)
15h15-15h30
Lectures (les Argonautes)
15h30-16h30
Joute de traduction anglais-français, avec Mireille Vignol
(traductrice littéraire) à partir d’un texte d’une auteure invitée
16h30-17h30
Comprendre - Comment l’accès au savoir contribue-t-il au vivre
ensemble ? Avec Anna Funder, Drusilla Modjeska, Frédéric Ohlen,
François Reynaert
17h30-18h00
Remise des Prix Popaï du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

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 Poindimié 2ème halte Nord,
de lien en lien
Pwêêdi Wiimîâ

À la médiathèque
Du vendredi 27 au dimanche 29 septembre

Dim. 8h30-9h00
Rencontre avec Guillaume Berger, romancier
13h00-14h00
Joute de traduction, en langue kanak - paicî/français,
8h30 9h00-9h30
avec l’ALK

16h30 Rencontre avec Sébastien Lebègue, photographe

et auteur documentaire
9h30-10h00
Rencontre avec Isa Qala, nouvelliste et romancière
10h00-10h30
Rencontre avec Frédérique Viole, nouvelliste
et auteure jeunesse
10h30-11h30
Imaginer - En quoi la littérature participe-t-elle
à la citoyenneté ? Avec Anna Funder, Guillaume Berger,
Sylvain Derne, Alice Zeniter
11h30-12h30
Traduire - Quels enjeux pour le rayonnement des
littératures du Pacifique francophone ?
Avec Mireille Vignol, Luc Deborde, ALK
14h00-14h30
Rencontre avec Drusilla Modjeska, écrivaine
et rédactrice australienne
14h30-15h00
Rencontre avec Anna Funder, écrivaine
et conférencière australienne
15h00-16h30
Lecture Acoustik avec Isa Qala et Tregölë
Paroles mêlées avec les Argonautes
Poésie avec Pa Ozin de Nengone
Coutume d’au-revoir avec les invités
et intervenants du SILO
Clôture du SILO Poindimié
En route pour l’aéroport de Magenta,
direction Lifou !

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Scolaires et tout public
Mardi 1er octobre, 8h00 ­– 18h30
Mercredi 2 octobre, 7h30 – 15h30
3ème halte Drehu, Lifou - Wé
nous est une île
En partenariat avec les 20 ans
de la médiathèque Löhna

À la médiathèque Löhna
et dans les établissements scolaires
Mardi 1er et mercredi 2 octobre
Ateliers (vannerie, sculpture),
rencontres et animations (conte, danse)
avec la médiathèque Löhna
Écrivains résidents sur Lifou -
Béatrice Camallonga, Waej Génin Juni,
Patrick Génin, Isa Qala, Wali Wahetra,
Wanir Welepane et Ykson
Invités extérieurs -
Alice Zeniter, François Reynaert,
Drusilla Modjeska, Sébastien Lebègue
Intervenants professionnels -
Luc Deborde, (éditions Humanis
et auteur) et Jean-Brice Peirano
(directeur de la Maison du Livre NC)
Coordination - Isa Qala et Tregölë
Le SILO sera accueilli à la médiathèque,
à la cyber tribu, à la Maison coutumière
de l’aire Drehu et dans six établissements
de l’île.
Merc. Rencontres scolaires de la matinée, Wé
Collège Havila (ASEE), lycée des îles
7h30 et collège Laura Boula : Rencontre avec
15h30 Sébastien Lebègue, Drusilla Modjeska,
Wali Wahetra, Béatrice Camallonga
et Macatre Wenehoua
Médiathèque Löhna : rencontres
et dédicaces avec les auteur.e.s invité.e.s
Rencontres scolaires de l’après-midi, Wé

Mar. 8h00-8h45 – à Wé, Maison de l’aire

Ouverture avec le geste aux coutumiers
8h00 de l’aire Drehu
18h30 Rencontres scolaires de la matinée
Hnathalo, collège catholique et école :
Rencontre avec Francois Reynaert,
Waej Génin et Ykson
Hnaizianu (ASEE), collège à la tribu de
Xepenehe : Rencontre avec Alice Zeniter,
pasteur Wanir Welepane, Luc Deborde
et J-Brice Peirano
Béthanie, à la tribu de Xepenehe, avec
les étudiants pasteurs : Rencontre avec
Alice Zeniter, Waej Génin Juni, François
Reynaert, Luc Deborde et J-B Peirano
Lecture Acoustik avec Isa Qala et Tregölë
Wé, restaurant Fetra sun :
Rencontre avec le chef Mika
Rencontres scolaires de l’après-midi
Wé, lycée des îles et collège public Laura
Boula : Rencontre avec Alice Zeniter,
Waej Génin Juni, Luc Deborde
et J-Brice Peirano
Havila (ASEE), collège et école de Wé,
lycée des îles : Rencontre avec François
Reynaert, Patrick Génin, pasteur Wanir
Welepane et Ykson
17h00-18h30 – à Wé, cyber tribu
Café littéraire et dédicaces. Rencontre
avec les écrivains extérieurs et locaux
Lecture Acoustik avec Isa et Tregölë
13h00-14h00 – Faré et Médiathèque
Löhna : Rencontres et dédicaces avec les
écrivains extérieurs et locaux. Rencontre
avec Luc Deborde (éditions Humanis
et auteur) et J-Brice Peirano (directeur
de la Maison du Livre NC)
14h00-15h00 – Maison de l’aire Drehu :
Rencontre avec Sébastien Lebègue
et les coutumiers de Drehu autour de son
ouvrage « Coutume kanak »
15h00-15h30 – Médiathèque Löhna :
Coutume d’au-revoir avec les invités du SILO
Clôture du SILO Drehu
et prolongement des festivités pour
les 20 ans de la médiathèque Löhna.

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 - Nouméa -

Nouméa Halte finale,

tout le monde
descend !

Hôtel Nouvata / UNC À l’UNC - espace SIGMA/B.U, Nouville

Ouvert à tous
Jeudi 3 octobre : réservé aux scolaires Mardi 1er octobre, 18h à 19h :
Vendredi 4 octobre et samedi 5 octobre Rencontre avec Isabelle Merle
et Sébastien Lebègue
Mercredi 2 octobre, 18h à 19h :
Lectures et Paroles mêlées, avec les Argonautes Rencontre avec Mireille Vignol
Bâton de parole et Poésie perceptive, avec Imasango Jeudi 3 octobre,18h à 19h :
Le Souffle des mots, avec Marcela Lorena Pizarro Rencontre avec Alice Zeniter
Minella et des lycéens du Grand Nouméa et Drusilla Modjeska.
Ateliers sur inscription : dessin et illustration
(avec Niko et Alejandra), écriture (avec Fabienne
Fabre, Pauline Pierrel et Luc Deborde)
À l’hôtel Nouvata - Anse Vata
Salles Océane, Beach et Deck

Jeu. Journée dédiée aux scolaires : nos liens à partager. Jeudi 3 octobre, 8h - 17h :
Journée réservée aux scolaires !
8h00 En coordination avec le Vice-rectorat/
Vendredi 4 octobre, 8h - 19h :
DAAC et Karine Marchand, en charge de la
17h00 cellule pédagogique Bernheim/MLNC-SILO. Scolaires et tout public
Établissements concernés : lycées du Mont-Dore, Code Bar (hôtel Nouvata) 18h30 - 19h30 :
Lapérouse et Pétro Attiti, Collèges Mariotti Concert du groupe Kaori, avec les musciens
et Baudoux. Thierry Folcher et Alexis Diawari 
www.kaori-officiel.com
Relais des scolaires : WebTV, WebRadio,
booktrailer, reportages, club presse et joute Samedi 5 octobre, 8h - 17h :
de traduction Tout public
Rencontres invités avec Sébastien Lebègue,
Imasango, Niko, François Reynaert, Alejandra
Rinck Ramírez, Frédérique Viole, Alice Zeniter
Rencontres pro avec Luc Deborde (éditions
Humanis) et J-Brice Peirano (directeur de la
MLNC), autour de la filière du livre et de l’édition
Joute de traduction anglais-français,
avec Drusilla Modjeska (écrivaine), Mireille Vignol
(traductrice littéraire et modératrice) et des lycéens.

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Ven. Scolaires et tout public :
de lien en lien, tisser l’avenir. Sam. Journée tout public : des liens et des Hommes.
8h00-8h40
8h00 8h00 Rencontre avec Sylvain Derne et Guillaume Berger (romanciers)
8h00-8h30
19h00 Rencontre avec Niko, dessinateur BD 17h00 8h40-9h20
Rencontre avec Alejandra Rinck Ramírez (illustratrice)
8h30-9h00
et Niko (dessinateur BD)
Rencontre avec Imasango, poétesse
9h20-10h00
9h00-10h00
Rencontre avec Luc Deborde (responsable des éditions
Rencontre avec Liliane Tauru (éditions Plume de notou),
Humanis et auteur) et Frédéric Ohlen (poète et romancier)
Frédérique Viole (nouvelliste et auteur jeunesse) et Isabelle
Ritzenthaler (illustratrice) 10h00-11h00
Témoigner ou inventer - De quelle façon l’Histoire doit-elle
10h00-10h40
nourrir la fiction ? Avec François Reynaert, Alice Zeniter,
Rencontre avec François Reynaert, essayiste et romancier
Frédéric Ohlen, Drusilla Modjeska
10h40-11h20
11h00-11h40
Rencontre avec Alice Zeniter, romancière et dramaturge
Rencontre avec Sébastien Lebègue (photographe et auteur
11h20-12h00 documentaire) et François Reynaert (essayiste et romancier)
Rencontre avec Isabelle Merle, historienne
11h40-12h00
13h30-14h20 Présentation des Prix littéraires 2019 : Popaï du gouvernement,
Le Souffle des mots, action d’éloquence et de lecture à haute Vi Nimö des lycéens, Lagneau du 1er roman.
voix, avec Marcela Lorena Pizarro Minella avec des élèves de
13h00-14h00
1ère STMG3 du Lycée du Grand Nouméa
Paroles mêlées avec les Argonautes
14h30-15h30 Lectures par les membres des ateliers d’écriture de la MLNC
Joute de traduction anglais-français,
14h00-14h40
avec Anna Funder (écrivaine) et Mireille Vignol (traductrice
Rencontre Drusilla Modjeska (romancière) et Frédéric Ohlen
littéraire) et les étudiants de l’UNC-LLSH
(poète et romancier)
15h30-16h30
14h40-15h40
Rencontre autour de l’édition alternative : autoédition,
Raconter en images - Quel subtil équilibre entre dire et
services payants, réseaux (Wattpad). Avec les témoignages de
montrer ? Avec Sébastien Lebègue, Niko, Alejandra Rinck-
plusieurs auteur.e.s. Modération par Luc Deborde, responsable
Ramírez, Isabelle Ritzenthaler.
des éditions Humanis.
15h40-16h20
16h40-17h40
Rencontre avec Alice Zeniter (romancière) et Frédérique Viole
Penser l’Avenir - Comment la connaissance de son histoire
(nouvelliste)
contribue-t-elle à s’émanciper ? Avec Alice Zeniter, Hamid
Mokaddem, Isabelle Merle, Drusilla Modjeska. 16h20-17h00
Rencontre avec Isabelle Merle (historienne)
18h30-19h30 – Code Bar du Nouvata
et Hamid Mokaddem (essayiste)
Concert du groupe Kaori
Clôture de la 12ème édition du SILO.

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CONTACTS
Organisation SILO Bernheim Koné
silo@maisondulivre.nc Morgane GOROMOEDO : 47 21 69
n-m.goromoedo@bernheim.nc
Direction MLNC / SILO
Jean-Brice PEIRANO : 94 73 73 Bernheim Poindimié
jbpeirano@maisondulivre.nc Siméi PAALA : 42 67 00
s.paala@bernheim.nc
Relais programmation et communication
Auriane DUMORTIER : 77 28 18 Médiathèque Löhna
debasenhaut@mls.nc Hélène SIO : 45 52 61
mediatheque-lifou@canl.nc
Relais logistique et relations publiques
Coordination SILO Drehu
Philippe BOISSERAND : 82 27 99
Isa QALA : 99 76 71
pboisserand@gmail.com

Direction de publication : Jean-Brice Peirano • Coordination éditoriale : Auriane Dumortier • Rédactionnel et interviews : Domi Pocthier •
Maquette : Isabelle Ritzenthaler • Illustration de couverture : Romain Flamand • Crédits photos : V. Bruyère, M. Castejon, A. di Crollalanza,
C. Hélie, Maison du livre, D. Mayeur, Polynésie 1ère, Province sud, Z. Schellenbaum, M. Le Chélard • Relecture  : Philippe Boisserand •
Impression : Pacifique Rotative • Tirage à 20 000 exemplaires • Septembre 2019 •