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ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE

Traité l'Électricité
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE JACQUES NEIRYNCK
Ce document est la propriété exclusive de Edison Marcelo Palacios (marcelo.palacios@yahoo.es) - 02 juillet 2018 à 23:25

VOLUMEXII

ÉNERGIE
ÉLECTRIQUE
Michel Aguet
et Jean-Jacques Morf

PRESSES POLYTECHNIQUES ROMANDES


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XII
ÉNERGIE
ÉLECTRIQUE
TRAITÉ D'ÉLECTRICITÉ
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TRAITÉ D'ÉLECTRICITÉ
DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE DE LAUSANNE
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE JACQUES NEIRYNCK
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VOLUMEXII

ÉNERGIE
ÉLECTRIQUE

par Michel Aguet


et Jean-Jacques Morf

PRESSES POLYTECHNIQUES ROMANDES


Cet ouvrage fait partie d'une série de vingt-deux volumes
dont les titres sont les suivants:

I INTRODUCTION A L'ÉLECTROTECHNIQUE
Il MATÉRIAUX DE L'ÉLECTROTECHNIQUE
I I I ÉLECTROMAGNÉTISME
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IV THÉORIE DES RÉSEAUX DE KIRCHHOFF


V ANALYSE ET SYNTHÈSE DES SYSTÈMES LOGIQUES
V l THÉORIE ET TRAITEMENT DES SIGNAUX
V I I DISPOSITIFS A SEMICONDUCTEUR
V I I I ÉLECTRONIQUE
IX TRANSDUCTEURS ÉLECTROMÉCANIQUES
X MACHINES ÉLECTRIQUES
X l MACHINES SÉQUENTIELLES
X I I ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
X I I I HYPERFRÉQUENCES
X I V CALCULATRICES
XV ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE
X V I ÉLECTRONIQUE DE RÉGLAGE ET DE COMMANDE
X V I I SYSTÈMES DE MESURE
X V I I I SYSTÈMES DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
X I X FILTRES ÉLECTRIQUES
XX TRAITEMENT NUMÉRIQUE DES SIGNAUX
XXI ÉLECTROACOUSTIQUE
X X I I HAUTE TENSION

Le Traité d'Electricité est une publication des


Presses polytechniques romandes, fondation scientifique
dont le but est principalement la diffusion des travaux de
l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.
Le catalogue de ces publications peut être obtenu aux
Presses polytechniques romandes, CH-1015 Lausanne.

Deuxième édition
ISBN (série): 2-604-00002-4
ISBN (ce volume): 2-88074-052-5
© 1987, Presses polytechniques romandes
CH-1015 Lausanne
Imprimé en France
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INTRODUCTION

Place de ce volume dans le Traité d'Électricité, d'Électronique et d'Électrotechnique.


Ce volume introduit le lecteur dans l'un des systèmes les plus complexes comprenant la
production, le transport, la distribution et l'utilisation de l'énergie électrique.
Parmi toutes les formes d'énergie utilisées par l'homme, l'énergie électrique présente deux
particularités : elle n'est pratiquement pas disponible dans la nature et elle ne peut pas être
stockée. En conséquence, chaque seconde, la totalité de l'énergie électrique utilisée par les
consommateurs appartenant au système considéré doit avoir été produite, transportée, distribuée
et comptabilisée dans le même temps. Ce système peut donc être considéré en gros comme la
réunion de trois ensembles complémentaires, l'ensemble des centrales de production d'énergie
à partir d'une source primaire d'énergie (pétrole, charbon, gaz naturel, énergie hydraulique,
nucléaire, etc.), l'ensemble des consommateurs qui l'utilisent pour en obtenir du travail, de la
chaleur, de la lumière, des réactions chimiques endothermiques, des signaux, etc., et, entre
deux, l'ensemble des lignes électriques et des transformateurs.
Les génératrices et les transformateurs des centrales de production sont l'objet du volume
Machines électriques. Les chaudières, les réacteurs , les machines thermiques et hydrauliques
entraînant les génératrices sortent du cadre du Traité mais ils sont évoqués dans les chapitres
1 et 8 de ce volume.
Les consommateurs d'énergie électrique sont partiellement décrits dans les volumes
Introduction à ΓÉlectrotechnique, Electromécanique et Machines électriques. Dans le présent
volume, on décrit plus spécialement leur comportement à l'égard du système, soit simplement
au cours du temps pour prévoir dans la mesure du possible l'évolution des puissances
demandées, soit leur réaction à des fluctuations de la fréquence et des tensions.
Le volume Électronique de puissance traite de la conversion des systèmes alternatifs aux
systèmes continus et réciproquement. Il donne les bases des sous-systèmes de transmission à
courant continu.

Organisation générale de ce volume


Le premier chapitre situe le rôle particulier de l'énergie électrique dans l'ensemble des
flux d'énergie naturels et domestiqués. Un double handicap doit être surmonté : la
multiplicité des unités d'énergie couramment utilisées par les spécialistes (une bonne centaine,
en dehors du joule) et l'ambiguïté de l'équivalence entre énergie mécanique et énergie
thermique. On verra que le recours simultané au premier et au second principe de la
thermodynamique est indispensable, ce qui conduit à distinguer l'exergie de l'énergie.
Vl ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Le chapitre 2 définit et permet de calculer les caractéristiques longitudinales et


transversales d'une ligne. On y verra notamment que la tension entre deux points éloi-
gnés n'a pas de signification et que l'inductance linéique peut fortement dépendre de
la fréquence. Les modèles mathématiques d'une ligne doivent être adaptés au problè-
me étudié et seront différents suivant qu'il existe ou non un courant dans le sol et sui-
vant la rapidité du phénomène. Ceci sera illustré par les chapitres correspondant au
fonctionnement triphasé équilibré (chap. 3 et 4), aux courts-circuits (chap. 5) et à la
propagation de surtension (chap. 6).
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Le chapitre 7 est consacré aux techniques de coupure des courants et aux dis-
positifs de protection contre les surtensions.
Enfin le chapitre 8 traite du fonctionnement du système dans des circonstances
normales et en cas de perturbation.
Les tables de conversion, les valeurs usuelles, les normes, les bilans énergétiques et
exergétiques sont groupés dans le chapitre 9.
Faute de place, plusieurs problèmes importants concernant les systèmes de pro-
duction, de transport, de distribution et d'utilisation de l'énergie électrique n'ont pu
être qu'effleurés.

Conventions
Le Traité d'Electricité est composé de volumes (vol.) repérés par un chiffre ro-
main (vol. V). Chaque volume est partagé en chapitres (chap.) repérés par un nombre
arabe (chap. 2). Chaque chapitre est divisé en sections (sect.) repérées par deux nom-
bres arabes séparés par un point (sect. 2.3). Chaque section est divisée en paragraphes
(§) repérés par trois nombres arabes séparés par deux points (§ 2.3.11). Les références
internes stipulent le volume, le chapitre, la section ou le paragraphe du Traité auquel
on renvoie. Dans le cas de la référence à une partie du même volume, on omet le numé-
ro de celui-ci.
Les références bibliographiques sont numérotées continûment par volume et repé-
rées par un seul nombre arabe entre crochets; les pages concernées sont éventuellement
précisées entre parenthèses : [33] (pp. 12-15).
Un terme apparaît en italique maigre la première fois qu'il est défini dans le
texte. Un passage important est mis en évidence lorsqu'il est composé en italique gras.
Un paragraphe délicat ou compliqué est marqué par le signe • précédant son re-
père numérique. Un paragraphe qui n'est pas indispensable à la compréhension de ce
qui suit est marqué par le signe • précédant son repère numérique.
Les équations hors texte sont numérotées continûment par chapitre et repérées
par deux nombres arabes placés entre parenthèses et séparés par un point (3.14); une
équation est mise en évidence par son numéro imprimé en caractère gras. Les figures
et tableaux sont numérotés continûment par chapitre et repérés par deux nombres ara-
bes précédés de Fig. (Fig. 4.12) ou Tableau (Tableau 4.13).
Les notes sont groupées en fin de volume. Elles sont appelées par un seul chiffre
placé en exposant à la fin d'une phrase.
TABLE DES MATIÈRES
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INTRODUCTION ν

CHAPITRE 1 RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE DANS L'ENSEMBLE


DES FLUX D'ÉNERGIE
1.1 Sources naturelles d'énergie 1
1.2 Energies utiles : consommation 8
1.3 Vecteurs d'énergie 20
1.4 Puissances et énergies électriques 24
1.5 Choix des systèmes de tension 28

CHAPITRE 2 CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES


2.1 Introduction 31
2.2 Caractéristiques longitudinales 38
2.3 Répartition non uniforme du courant dans les
conducteurs de phase et dans la terre 54
2.4 Caractéristiques transversales 66

CHAPITRE 3 MODÈLES DES LIGNES


3.1 Introduction 77
3.2 Régime triphasé symétrique : schéma équivalent en π . . . 80
3.3 Puissances transmises par une ligne 95
3.4 Ligne en régime sinusoïdal non symétrique 109

CHAPITRE 4 CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES


4.1 Introduction 117
4.2 Modèles analogiques et numériques 120
4.3 Choix des schémas équivalents des transformateurs . . . . 123
4.4 Modèles des charges aux accès 128
4.5 Réseau radial 139
4.6 Réseau maillé 143

CHAPITRE 5 CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT


5.1 Introduction 151
5.2 Machines synchrones en court-circuit 158
VlIl ÉNERGIK ÉLI-CTRIQUF.

5.3 Machines asynchrones en court-circuit 169


5.4 Transformateurs en court-circuit 171
5.5 Lignes en court-circuit 177
5.6 Autres installations en court-circuit 178
5.7 Court-circuit triphasé symétrique dans un
réseau radial 182
5.8 Court-circuit non symétrique dans un réseau radial . . . . 184
5.9 Extension de la méthode à un réseau maillé 186
5.10 Dangers et limitations des effets 188
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CHAPITRE 6 SURTENSIONS ET COORDINATION


DES ISOLEMENTS
6.1 Introduction 197
6.2 Propagation de phénomènes transitoires sur
les lignes 203
6.3 Surtensions internes temporaires 212
6.4 Mode de connexion du point médian à la terre 217
6.5 Surtensions internes transitoires (de manœuvre) 219
6.6 Surtensions externes transitoires de foudre 231
6.7 Essais diélectriques 236
6.S Coordination des isolements 239

CHAPITRE 7 APPAREILLAGE DE PROTECTION


7.1 Introduction 245
7.2 Matériel de protection contre les surintensités 247
7.3 Méthodes de protection contre les surintensités 270
7.4 Matériel de protection contre les surtensions 276
7.5 Postes de couplage 289

CHAPITRE 8 EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU


8.1 Introduction 293
8.2 Fonctionnement d'un système comportant
un groupe producteur 294
8.3 Intérêt des interconnexions 299
8.4 Fonctionnement d'un système à forte
interconnexion 301
8.5 Effets d'une modification brusque 305
8.6 Réglage des tensions et des puissances réactives 312

CHAPITRE 9 ANNEXES
9.1 Equivalences énergétiques, bilans 319
9.2 Rayons et distances : moyennes géométriques 325
9.3 Valeurs usuelles pour contrôle sommaire des
calculs 326
TABLK DKS MATIKRKS IX

9.4 Niveaux d'isolement normalisés pour le matériel 328


9.5 Matériel de protection contre les surtensions et
les surintensités 334

BIBLIOGRAPHIE 335

INDEX ANALYTIQUE 341


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GLOSSAIRE : SYMBOLES LITTÉRAUX 347


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CHAPITRE 1
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RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE


DANS L'ENSEMBLE DES FLUX D'ÉNERGIE

1.1 SOURCES NATURELLES D'ÉNERGIE

1.1.1 Introduction
La Terre peut être considérée comme un corps noir ou gris approximativement
en équilibre thermique. D'une part elle émet dans l'Univers un rayonnement de l'ordre
de 180 000 000 GW, d'autre part elle reçoit du Soleil un flux d'énergie équivalent, de
sorte que la surface du Globe se maintient à une température plus ou moins constante
située entre 200 K et 350 K. Sans le rayonnement du Soleil, la surface du Globe tombe-
rait au voisinage de 40 K puisque seule l'activité nucléaire à l'intérieur de la Terre, esti-
mée à 35 000 GW, subsisterait. Une telle température excluerait toute vie.
Baignant dans ce flux d'énergie solaire, les techniciens de l'énergie se préoccupent
de capter, transformer, stocker, transporter, utiliser, en un mot de domestiquer des flux
d'énergie beaucoup plus modestes. En cette fin du 20e siècle, la totalité des flux d'énergie
domestiqués est de l'ordre de 10000 GW. Donc l'Homme vit dans un ensemble de flux
d'énergie naturels et artificiels infiniment complexe dont seule la partie artificielle relati-
vement infime semble le préoccuper. Le recours à l'électricité, vecteur d'énergie pure-
ment artificiel, ne constitue lui-même qu'une modeste part, soit un quinzième des flux
d'énergie domestiquée.
Dans la section 1.1 figurent les principales sources naturelles d'énergie dont on
peut tirer de l'énergie thermique, mécanique, puis électrique. On distinguera clairement
les sources inépuisables constamment renouvelées dont les limites sont exprimées en
termes de puissances, soit en GW, et les sources épuisables dont les réserves sont estimées
en termes d'énergies, donc en exajoules (10 18 J) ou pour des raisons de commodité en
terawattan (1 TWan « 31,6 EJ).
La section 1.2 est essentiellement consacrée à l'usage final de tous les flux d'éner-
gie domestiqués. A titre de repère un million d'habitants consomment sous cette der-
nière forme utile entre 0,1 et 20 GW (soit entre 3 et 600 PJ/an, suivant le pays).
La section 1.3 traite les vecteurs d'énergie reliant les sources naturelles aux der-
niers consommateurs d'énergie. Parmi ces vecteurs, l'électricité et l'hydrogène sont pro-
duits artificiellement à partir de sources primaires d'énergie.
Les sections 1.4 et 1.5 sont centrées sur l'énergie électrique et servent d'ouverture
aux chapitres suivants.
2 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1.1.2 Flux solaire


La principale source d'énergie dont dépend toute la vie sur la Terre est le Soleil.
La puissance thermique émise par le Soleil sous forme de rayonnement est estimée à
390· 1015 GW.
Cette énergie provient essentiellement de la fusion nucléaire et correspond à une
perte de masse d'environ 4· 106 tonnes par seconde.
Au voisinage de l'orbite terrestre, le flux d'énergie solaire est de l'ordre de
1400 W/m2 = 1,4 GW/km2 [I]. La Terre reçoitenv. 180000000 GW [1] dont un tiers
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est réfléchi directement par les couches supérieures de l'atmosphère et deux tiers par-
viennent à la surface du Globe. Une partie infime, environ 1 % o , est absorbée par photo-
synthèse. Le reste est renvoyé dans l'Univers, par réflexion et par rayonnement en pro-
duisant au passage les phénomènes météorologiques (vents, évaporation, précipitations).

1.1.3 Combustibles fossiles d'origine solaire


On estime à environ 200 000 GW [2] la part de l'énergie solaire transformée en ma-
tière combustible par photosynthèse en passant par le règne végétal et animal. Ces matiè-
res se transforment lentement en produits combustibles, bois, tourbe, lignite, charbon,
pétrole, gaz naturel.

1.1.4 PCS et PCI : définitions


On désigne par pouvoirs calorifiques supérieur (PCS) et inférieur (PCI) la quantité
d'énergie thermique dégagée lorsqu'on brûle un kg de combustible en condensant les
vapeurs d'eau dégagée (PCS) ou sans les condenser (PCI). Des valeurs numériques sont
données en annexe (§9.1.4).

1.1.5 Estimation des ressources d'énergie primaire d'origine fossile


Les figures 1.1 et 1.2 donnent une évaluation des ressources énergétiques primaires
disponibles dans la nature.
On notera que le bois est considéré comme une source constamment renouvelée.
Sa valeur énergétique doit être exprimée en EJ/an ou en GW (fig. 1.2) tandis que le char-
bon, le pétrole et le gaz naturel constituent des ressources épuisables à l'échelle humaine
et doivent être exprimés en EJ ou en TWan (fig. 1.1). Les évaluations tirées de [3] et de
nombreuses autres publications sont très diverses. Les estimations les plus faibles se rap-
portent aux gisements dont l'existence est prouvée et qui peuvent être exploités à des
prix admis dans le système économique actuel, les estimations les plus élevées sont tirées
de spéculations géologiques sans se préoccuper des coûts d'extraction. Pour les conver-
sions d'unités se référer aux paragraphes 9.1.1 à 9.1.5 en annexe.

1.1.6 Ambiguïté de la valeur énergétique des combustibles


Le flux de chaleur ou puissance thermique que l'on peut tirer d'un combustible
est évidemment donné par le produit de son débit-masse (kg/s) et de son pouvoir
calorifique (J/kg); il s'exprime en J/s = W.
Après déduction des pertes de chaleur et des imbrûlés par la cheminée, le solde du
flux de chaleur Q, disponible à la température absolue T, peut être utilisé de trois façons :
ROLK DK L'KNKRGIK ELECTRIQUE

I
."j lithium

[ ~ deuterium

uranium 235

"2 gaz nature]


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"2 pétrole

charbon


ι 1

10 b 10 9 10 12 l'o" TW�an

"Ί » ' 1 ' ' Γ-


10" ιο3 ΙΟ6 ΙΟ9 ΙΟ12 ΙΟ15 EJ

Fig. 1.1 Ressources naturelles épuisables : ι ι, estimation des énergies disponibles; ZZZ υ , valeurs
contestées.

0
charbon
°p 0 . [ \ consommation 1975
gaz naturel
° uranium 235

bois et tourbe

<» • marées

t c éolienne

ο ^] hydraulique

] solaire

LZI] géothermique
>r> O Ό O
O CO m OO
0\ ON ON ON
GW
10 3
10 6
Î0y

EJ/an
π—'—'—Γ —1 1 1 1 1 ι ι τ
ΙΟ�3 1 ΙΟ 3 ΙΟ6 ΙΟ9

Fig. 1.2 Ressources naturelles renouvelées : °, puissances moyennes effectivement utilisées aux
environs de 1975; I, consommation totale de 1905 à 1980; l l, estimation des puissances
exploitables.
4 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• entièrement à l'usage du chauffage


• pour du chauffage et de la production d'énergie mécanique ou électrique
• uniquement pour de la production d'énergie mécanique ou électrique avec un
rejet thermique important dans la nature.
Le deuxième cas est le plus intéressant. En désignant par Q2 la puissance thermique
utilisée ou rejetée à la température absolue T2 à des fins de chauffage et par Pmecl2L
puissance mécanique utile obtenue, le premier et le second principes de la thermodyna-
mique permettent d'écrire les relations (1.1) et (1.2) (voir aussi fig. 1.7).
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Pmec + 0 2 = Gl W (1.1)

Pmec<^Z^'Ùi W (1.2)
T1
On voit donc que la puissance thermique Q χ disponible ne peut pas être assimilée
à la puissance mécanique.
La technique actuelle permet d'atteindre Pmec = 1/3 Qi et Q2 = 2/3 Q1 mais il
faut alors choisir une température T2 si basse que le flux de chaleur Q2 n'est pratique-
ment plus utilisable et devient un rejet thermique.
Afin d'éviter des erreurs allant du simple au triple, il est essentiel de préciser
dans chaque cas si l'on parle de conversion en énergie thermique ou en énergie mécanique.

1.1.7 Pollutions liées à l'utilisation des combustibles fossiles


En brûlant de la tourbe, du charbon, du pétrole ou du gaz naturel, on rejette dans
l'atmosphère du gaz carbonique CO2 et des produits toxiques tels que CO, SO x , NOx et
leurs composés qui présentent des inconvénients directs ou indirects.
Outre cette pollution de caractère chimique, il y a lieu de tenir compte de réchauf-
fement de l'atmosphère locale ou des cours d'eau. Ce problème concerne la production
d'énergie électrique dont les deux tiers proviennent de centrales thermiques.

1.1.8 Autres utilisations du rayonnement solaire


- On peut domestiquer directement ou indirectement l'énergie solaire par divers
moyens :
• utilisation des ressources hydrauliques (moulins à eau, turbines hydrauliques);
• captage direct du rayonnement solaire, transformation en énergie thermique
(chauffage de locaux, chauffage de l'eau), transformation en énergie mécani-
que (moteur Stirling, turbine à vapeur), transformation en énergie électrique
(cellules au silicium); la puissance thermique peut atteindre 1 000 W/m2 en
pointe et 50 à 300 W/m2 en moyenne;
• utilisation de la puissance des vents (moulins à vent, éoliennes). On envisage
aussi d'utiliser la puissance des vagues.
La figure 1.2 donne une idée des limites d'utilisation possible de ces diverses res-
sources naturelles. Leur principale caractéristique est qu'elles dépendent des conditions
météorologiques et que leur disponibilité est aléatoire.
Après la période des moulins à vent est venue celle des turbines hydrauliques qui
couvrent actuellement 2 % des besoins énergétiques mondiaux (1976).
ROLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 5

L'énergie hydraulique peut être transformée en énergie mécanique avec un fac-


teur de transformation 2 à 3 fois plus élevé que pour l'énergie provenant des combus-
tibles. Certains auteurs valorisent l'énergie hydraulique par un facteur 2,5. Dans cette
optique, elle couvre 5 % des besoins énergétiques mondiaux (1976).

1.1.9 Puissance des marées


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Les marées proviennent d'un phénomène plus complexe que le simple jeu des
attractions de la Lune et du Soleil. La masse d'eau de certains bassins marins entre en
résonance avec la fréquence de l'attraction lunaire environ 2 par jour, avec un harmo-
nique ou avec un sous-harmonique.
On a cherché à évaluer la puissance théorique maximale que l'on pourrait tirer
des marées, on l'estime à environ 60 GW [4]. Elle permettrait d'obtenir en moyenne
une puissance électrique de 6 à 9 GW [3]. Actuellement, les seules usines marémotrices
sont celles de la Rance (F) et de Kislaya (URSS), elles fournissent une puissance électri-
que moyenne totale inférieure au GW.
Le principe de fonctionnement est essentiellement basé sur le remplissage d'un
bassin à travers des turbines à marée montante et la vidange du bassin à travers les mêmes
turbines tournant en sens inverse à marée descendante. On peut utiliser les mêmes
groupes turbines-génératrices en fonctionnement inverse, soit en moteurs-pompes, et
accumuler ainsi de l'énergie sous forme hydraulique pendant les heures de faible consom-
mation d'énergie électrique.
La mer donne lieu à d'autres phénomènes. On peut utiliser la différence de tem-
pérature entre la surface et le fond, les vagues, la houle ou encore les courants marins.
Ces formes d'énergie tirées indirectement de celle du soleil semblent trop difficiles à ex-
ploiter pour présenter un intérêt économique réel.

1.1.10 Géothermie
Le centre du globe terrestre est le siège de phénomènes nucléaires radioactifs et
de fission [4]. Il produit un flux thermique qui traverse l'écorce terrestre. On estime ce
flux à 35 000 GW, ce qui semble à première vue énorme mais reste cinq mille fois
plus faible que la puissance solaire reçue par le Globe.
En moyenne cela représente 0,00 007 GW/km2, alors que le rayonnement solaire
peut atteindre 1 GW/km2 au sol, à l'équateur, à midi.
L'énergie géothermique n'est en fait intéressante qu'en certains points du Globe
où les conditions hydrogéologiques produisent une forte concentration de chaleur avec
production de vapeur sous pression.
Actuellement (1979) une dizaine de sites sont exploités. La puissance thermique
obtenue est de l'ordre de 10 GW, la puissance électrique moyenne qu'on en tire est de
l'ordre de 1 GW.
Cette forme d'énergie semble surtout appelée à des développements géographique-
ment localisés et souvent limités à des usages thermiques tels que le chauffage des lo-
caux et la production d'eau chaude. Seuls les gisements à température supérieure à
500 K sont utilisés pour produire de l'électricité.
6 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1.1.11 Fission nucléaire


La fission de l'uranium 235 dégage une grande quantité d'énergie thermique qui
peut être utilisée pour fournir de la vapeur destinée à produire finalement de l'énergie
électrique, et éventuellement pour couvrir des besoins de chauffage à distance.
Ces processus ont lieu dans les réacteurs nucléaires dont le fonctionnement a posé
des problèmes nouveaux qui n'ont pas de précédent dans l'histoire des moyens de pro-
duction d'énergie. Les techniciens qui ont conçu les réacteurs nucléaires, les fabricants,
les exploitants et les gouvernements responsables ont pris conscience, dès le début, des
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dangers liés à la radioactivité produite. Il s'agit surtout des déchets radioactifs et des
divers rejets gazeux et liquides qui accompagnent le fonctionnement des centrales. Ces
dangers ont provoqué des réactions passionnées dès les années 70.
On distingue principalement les réacteurs à eau bouillante (BWR), les réacteurs à
eau sous pression (PWR), les réacteurs à gaz à haute température (HTGR) et les surgé-'
nérateurs qui, en plus de la production d'énergie, transforment de l'uranium 238 non
fissile en plutonium 239 fissile et du thorium 232 en uranium 233. Comme l'uranium
238 est 140 fois plus abondant que l'uranium 235, on mesure tout l'intérêt que présen-
tent les surgénérateurs.

1.1.12 Réserves énergétiques correspondant au minerai d'uranium


On estime entre 2·10 6 et 20· 106 tonnes la quantité d'oxyde d'uranium
U 3 O 8 qui pourrait être extraite de l'écorce terrestre [3]. Or une tonne d'U 3 0 8 contient
environ 6 kg d'U235 fissile et 840 kg d'U238 non fissile, mais transformable en matière
fissile si Von admet Vutilisation de surgénérateurs. Il en résulte de très grands écarts
d'estimation de la réserve d'énergie thermique correspondante, suivant la filière nuclé-
aire envisagée (fig. 1.1).

1.1.13 Pollutions liées à l'utilisation de l'uranium


Comparées aux centrales thermiques classiques, les centrales nucléaires présen-
tent les caractéristiques suivantes :
• aucune pollution chimique (comparer au § 1.1.7);
• échauffement local de l'atmosphère ou des cours d'eau semblable à celui des
centrales à combustibles fossiles;
• déchets radioactifs de quelques tonnes par année, pour une centrale de 3 GW
thermiques/1 GW électrique, qui posent des problèmes de stockage technique-
ment résolus mais politiquement contestés. A titre de comparaison, une centrale
au charbon de même puissance envoie dans l'atmosphère dix millions de tonnes
de gaz carbonique par année.
Une vue d'ensemble des précautions à prendre quant à la radioactivité, dès l'ex-
traction du minerai d'uranium jusqu'au traitement final des déchets, est donnée par [5].

1.1.14 Fusion nucléaire


La fusion nucléaire est la réunion de noyaux d'atomes d'hydrogène (deutérium,
tritium) qui engendre des atomes plus lourds. Cette réaction a lieu naturellement dans
le soleil et constitue sa principale source d'énergie. Toute la difficulté est de provoquer
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 7

cette réaction dans une installation qui permette à la fois de contrôler son déroulement,
de l'entretenir de façon continue ou répétée et finalement de transformer l'énergie dé-
gagée sous forme de chaleur et de rayonnement en une forme plus commode d'énergie.
La principale difficulté [4] consiste à confiner la réaction dans une enceinte capable de
supporter une température voisine de 108 K. Le confinement du plasma où la réaction
doit avoir lieu est assuré par des champs magnétiques très intenses, de l'ordre de
10 teslas.
Si l'on arrive à maîtriser cette forme d'énergie, les ressources énergétiques dont
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on disposera seront pratiquement inépuisables. Le problème sera de limiter la consom-


mation globale d'énergie de façon à ne pas perturber les conditions de vie sur la terre.

1.1.15 Répartition géographique des ressources naturelles d'énergie


Sans entrer dans les détails, on retiendra que certaines ressources énergétiques
sont très inégalement réparties :
• le charbon, essentiellement en URSS (40%) et aux USA (20%);
• le pétrole, essentiellement au Moyen Orient (50%);
• les grandes ressources hydrauliques en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.
La Conférence mondiale de l'énergie a établi des mappemondes illustrant la répar-
tition des principales ressources énergétiques [1] et [3].

1.1.16 Transport et stockage


Les formes d'énergie naturelles les plus faciles à transporter sont l'uranium, le
pétrole, le gaz naturel et le charbon.
Les plus facilement stockables sont l'uranium, le charbon, le pétrole et l'énergie
hydraulique.
La constitution de stocks d'énergie peut avoir trois raisons :
• une nécessité technique;
ο une opportunité économique ;
• une précaution stratégique.

1.1.17 Energies primaires, moteurs primaires : définitions


Dans le présent volume, on désignera par sources primaires d'énergie ou énergies
primaires les formes d'énergie telles qu'elles sont captées, dans la nature, ou apprêtées
sans en modifier la nature fondamentale. Sont considérées comme énergies primaires le
pétrole et les produits pétroliers, le minerai d'uranium et les barres d'uranium enrichi,
les cours d'eau aménagés. A ce point de vue, l'électricité ne sera jamais considérée com-
me une source primaire d'énergie.
Un moteur primaire est un moteur alimenté directement (Diesel) ou indirecte-
ment (turbine à vapeur) par une source primaire d'énergie, et destiné à entraîner une
génératrice électrique.

1.1.18 Vue d'ensemble des sources primaires d'énergie


En conclusion de la section 1.1, l'électricien peut présenter les principales sources
primaires d'énergie comme suit :
8 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

les combustibles classiques tels que charbon, lignite, tourbe, pétrole, gaz natu-
rel qui couvrent actuellement la plus grande partie de la production d'énergie
électrique dans le monde. Ces combustibles sont relativement faciles à trans-
porter. Ils sont tous aussi faciles à stocker (sauf le gaz);
les combustibles nucléaires tirés des minerais d'uranium et de thorium. Ils
sont très faciles à transporter et à stocker vu leur très faible encombrement,
mais ils impliquent la construction de grandes centrales de 0,1 à 1 GW;
l'énergie hydraulique qui couvre environ un quart de la production d'éner-
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gie électrique dans le Monde. Elle n'est disponible que dans certaines régions
privilégiées, elle peut être stockée par accumulation derrière un barrage, mais
elle n'est pas transportable à grande distance;
d'autres sources naturelles telles que le bois, les énergies géothermique et
éolienne, les marées, les gaz de fumier ne jouent et ne pourront jouer qu'un
rôle local;
le rayonnement solaire pourrait jouer un rôle important pour l'obtention
d'énergie domestiquée. Cependant l'étendue et le coût des capteurs solaires
et des systèmes de stockage indispensables en font pour le moment une des
sources d'énergie les plus coûteuses;
la fusion nucléaire, si on arrive à la maîtriser, pourrait constituer une source
d'énergie pratiquement illimitée en puissance et en durée. Elle impliquera
vraisemblablement des unités de production de plusieurs GW et des investis-
sements à l'échelle internationale.

1.2 ENERGIES UTILES. CONSOMMATION

1.2.1 Consommation globale d'énergie au cours du temps


La consommation d'énergie primaire brute mondiale a pris de l'importance à la
fin du XIXe siècle. Depuis 1900, cette consommation s'est constamment accrue d'une
façon pratiquement exponentielle, c'est-à-dire selon une progression géométrique. Les
informations dont on dispose à ce sujet sont peu précises, mais on peut admettre que
cette consommation a grosso modo doublé tous les 15 ans. Ce qui donne approxima-
tivement le tableau suivant (tab. 1.3).

Tableau 1.3 Estimation de la consommation d'énergie en puissance


moyenne annuelle.

Année Puissance Observation


moyenne

1900 250GW
1915 500GW
selon loi du doublement en 15 ans
1930 1 000 G W (valeurs difficiles à vérifier)
1945 2 000 G W
1960 4 000 G W
1975 8 000 GW chiffre repère assez bien vérifiable
1990 16 000 G W
selon loi du doublement en 15 ans, aboutit
2005 32 000 G W nécessairement à une impossibilité.
2080 (1000 000 GW)
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 9

A ce sujet plusieurs remarques doivent être faites :


• on peut admettre que l'homme n'a aucune limite raisonnable naturelle, l'indi-
vidu est capable de consommer toujours plus de puissance (1968 : 0,1 kW/In-
dien; 3 kW/Suisse; 10 kW/Américain; 1,75 kW/habitant de la terre) :
• 1 kW = 31,56 GJ/an 1 GW = 31,56 PJ/an
• il est impossible de définir les besoins de la population, on peut tout au plus
constater que plus la contrée considérée est développée, plus la consommation
d'énergie par habitant augmente;
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• le doublement tous les 15 ans aboutit à des absurdités évidentes (fig. 1.4);
en effet, cela signifierait que la puissance consommée par l'Humanité serait
multipliée par 1000 tous les 150 ans, par un million tous les 300 ans; en d'au-
tres termes, la consommation d'énergie en l'an 2200 dépasserait le flux total
d'énergie solaire interceptée par le Globe qui prendrait de ce fait une tempéra-
ture insupportable;

EJ/an {

2000 -

1500 -

1000 -

500 -

1900 1950 I 2000 2050 2100


1970

Fig. 1.4 Evolutions possibles de la consommation mondiale d'énergie exprimée en puissance


moyenne brute au cours du siècle prochain : (1) hypothèse de doublement tous les 15 ans (4,7%
par an); (2) hypothèse de progression arithmétique (300 GW par an); (3) hypothèse logistique
impliquant une réglementation mondiale (la limite proposée de 30 000 GW est arbitraire).

1.2.2 Energies utiles : définition


Outre l'énergie solaire qui lui est abondamment distribuée (40 000 kW/hab)
l'Homme désire disposer de diverses formes d'énergie au lieu et au moment où il le
désire.
On désigne par énergies utiles, les dernières formes que prend l'énergie domes-
tiquée avant d'être rendue à la nature sous forme de rejets thermiques inutilisables.
On peut proposer les catégories suivantes :
• énergie thermique à 20°C pour le chauffage des locaux habités;
• énergie thermique à 50°C pour la production d'eau sanitaire;
10 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

énergie thermique à 100°C ] pour divers procédés de fabrica-


énergie thermique entre 100°C et 1 000°C • tion allant de la cuisson à la
énergie thermique à plus de 1 000°C j fusion de cristaux;
énergie mécanique pour la traction des véhicules, pour les monte-charge, les
travaux d'usinage, la production du froid, etc.;
énergie pour assurer les réactions chimiques endothermiques, par exemple pour
fabriquer de l'aluminium ou de l'hydrogène;
énergie lumineuse.
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1.2.3 Consommation énergétique par habitant


Pour survivre, l'Homme a besoin d'un peu de nourriture et de très peu d'énergie
domestiquée. Mais il a pris l'habitude de consommer un peu plus de nourriture et beau-
coup plus d'énergie qu'il n'en a réellement besoin pour vivre. Ce qui fait que la notion
même de besoin est discutable. L'habitude de consommer de l'énergie fait qu'on finit
par appeler besoin ce qui n'est en fait qu'un désir de confort.
On peut chiffrer approximativement la consommation brute d'énergie primaire
et d'énergie utile par million d'habitants aux environs de 1970 (voir tab. 1.5).

Tableau 1.5 Consommation d'énergie primaire et d'énergie utile par million


d'habitants en puissances moyennes.

Période Consommation Consommation


1968-1972 d'énergie primaire d'énergie utile

Pays peu développés 0,1 à 1 GW/Mhab 0,05 à 0,5 GW/Mhab


Pays d'Europe 2à5 l à 2,5
Canada, USA 8 à 12 4à6

Il convient de remarquer qu'une consommation de 10 GW/Mhab correspond à


10 kW/hab; comme si chaque habitant recourait à la puissance musculaire de 100 per-
sonnes imaginaires fournissant chacune 100 W en permanence nuit et jour, ce qui im-
pliquerait le travail musculaire de 300 personnes par habitant, en trois équipes. Pour
le moment, seuls les pays industrialisés se permettent une telle consommation
d'énergie.
Ces consommations sont de natures diverses et varient beaucoup d'une région à
l'autre. Il convient de se faire une idée des proportions entre les différentes catégories
d'énergie utile demandées.

Tableau 1.6 Consommation d'énergie utile en Suisse en 1974.

Catégorie d'utilisation Consommation moyenne annuelle utile

Usages thermiques à
toutes les températures env. 9 GW ou 280 PJ/an
Puissance mécanique moy. env. 2,1 GW ou 65 PJ/an
Procédés chimiques env. 0,44 GW ou 14 PJ/an
Lumière env. 0,03 GW ou 1 PJ/an
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 11

1.2.4 Exemple de demandes d'énergie utile


Le tableau 1.6 donne un exemple de répartition entre catégories d'utilisation.
Pour l'éclairage, on a estimé, pour simplifier, qu'une lampe électrique qui absorbe
100 W de puissance électrique transforme 90 W en chaleur inutile et seulement 10 W
en lumière.
Le paragraphe 9.1.6 donne une image du bilan énergétique de la Suisse en 1974.
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1.2.5 Choix des unités : exemple


Les consommations d'énergie n'ont de signification que si l'on précise la durée
pendant laquelle on les a utilisées. Il convient donc de toujours préciser l'unité de
temps à laquelle on se réfère ou alors d'exprimer la puissance moyenne en watts ou en
multiples du W.
Dire que l'on consomme 8 766 kWh/an revient à dire que l'on absorbe en moyenne
1 kW puisque l'année a 8766 h. Ainsi 1 kW = 1 000 J/s = 3,6 MJ/h = 86,4 MJ/jour =
31,5576 GJ/an. Pour d'autres types de conversion on consultera l'annexe (sect. 9.1).

1.2.6 Commentaire : ambiguïté sur la valeur à attribuer à une prestation thermique


Il faut la même quantité d'énergie thermique (3,6 MJ = 1 kWh thermique) pour
chauffer 10 litres d'eau de 10°C à 96°C que pour chauffer 860 litres d'eau de 10°C à
11°C. Pourtant l'utilité des 10 litres d'eau à 96 °C est plus grande que celle des 860
litres à 11°C, puisqu'on peut obtenir la seconde prestation à partir de la première, mais
pas l'inverse.
On voit que la valeur d'une énergie ou d'une puissance thermique livrée ou reçue
dépend de sa température et de la température du milieu ambiant. Il convient donc de
compléter la notion d'énergie, commode en raison de sa nature conservative, par une
seconde notion tenant compte de l'écart de température avec le milieu ambiant. C'est
la notion d'exergie et celle de puissance exergétique qui répondent à cette exigence
(§ 1.2.7 et 1.2.8).

1.2.7 Relations entre puissances thermiques et mécaniques d'une chaîne énergétique


On imagine une chaîne énergétique définie par la figure 1.7.
Le premier principe de la thermodynamique, dit de la conversion de l'énergie,
donne : (

Q1 = Û2+Pméc W (1.3)
Pméc +Qs=Q* W (1.4)
Le deuxième principe de la thermodynamique, dit de l'irréversibilité, donne :
Pméc < ®A · Gi = Pi W (1.5)
Pméc > Θ* · Q4 = P4 W (1.6)
avec
QA=(T1�T2)IT1 1 (1.7)

®B = (T4�T3)IT4 1 (1.8)
12 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
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Fig. 1.7 Chaîne énergétique comprenant deux machines thermiques A et B. Les définitions sont
données au paragraphe 1.2.8.

On peut déduire des inéquations (1.5) et (1.6) :


04 < Qi · QAIQB W (1.9)
Le rejet thermique total est donné par la somme algébrique de tous les flux ther-
miques liés au milieu ambiant. Il est identique à Q1,
+ 0 2 - 0 3 + 0 4 = Gi W (1.10)
Cette dernière équation est obtenue en éliminant Pméc entre (1.3) et (1.4).

1.2.8 Définitions
Dans la figure 1.7, les symboles littéraux ont la signification suivante :
• A est une machine thermique fonctionnant en moteur réel si Pméc < ®A*Q\
ou idéal ûPméc = ®A -Q1 =PX\
• B est une machine thermique semblable à A mais fonctionnant en pompe à
chaleur; une pompe à chaleur est une machine qui extrait de la chaleur d'un
milieu extérieur relativement froid pour l'injecter dans un milieu plus chaud;
elle est réelle si Pméc > <dB · Q4 et idéale si Pméc - Θβ · Q 4 = P 4 ;
• Q1 est le flux de chaleur reçu d'une source quelconque (géothermie, combus-
tible classique ou nucléaire) à la température absolue T1 ;
• Q2 est le flux des rejets thermiques de la machine A dans l'atmosphère ou
dans un fleuve appelés sources froides à la température T2. Les relations (1.3),
(1.5) et (1.7) donnent Q2 >Q\·Τ2/Τχ, il est donc exclu d'annuler ces rejets
thermiques, à moins de les utiliser comme source de chauffage à basse tempé-
rature ;
• Pméc e s t l a puissance mécanique transmise de la machine A vers la machine B;
si la distance est grande, on remplace cette liaison mécanique par une liaison
électrique comprenant une génératrice, une ligne et un moteur électrique. Dans
ce cas, on peut remplacer Pméc par P^i dans les équations (1.5) et (1.6) indé-
pendamment du fait que la génératrice et le moteur électriques soient idéals ou
réels;
• Q3 est le flux de chaleur tiré de la source froide, en général gratuite, à la tempé-
rature T 3 ; les relations (1.4), (1.6) et (1.8) donnent Q3 <Q^'T3/T4. Comme
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 13

T3 < Γ 4 , il est exclu d'extraire la totalité du flux de chaleur désiré Q4 d'un mi-
lieu dont la température T3 est inférieure à celle que l'on désire obtenir T4. Un
minimum^ de puissance mécanique est de toute façon nécessaire;
• Q4 est le flux de chaleur utile que l'on désire obtenir à la température absolue
T4 ; il peut être plus grand que Q1, mais il est limité par (1.9);
• ΘΑ et Θβ sont les facteurs de Carnot correspondant aux températures absolues
des sources chaudes et froides des machines thermiques A et B;
• PI = QAQI est la valeur exergétique du flux de chaleur Qx (à la température
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T1 pour une température de référence T2);


• P 4 = ΘΒ Q4 est la valeur exergétique du flux de chaleur Q 4 (à la température
T4 pour une température de référence T3) ou plus simplement la puissance
exergétique utile. Elle définit clairement la prestation demandée.

• 1.2.9 Exemple numérique


Admettons que la source primaire d'énergie puisse livrer la puissance thermique
Q1 = 100 kW à la température T1 = \ 000 K (727 °C), la température extérieure (source
froide) étant T2 = T3 = 280 K (7 0 C).
Quelles seraient à la limite la puissance mécanique Pméc (ou électrique P&) maxi-
male, puis la puissance thermique Q 4 maximale que l'on pourrait atteindre sachant
qu'on veut obtenir le flux Q 4 à la température T4 = 350 K (77 0C)?

(1.7) et (1.8) donnent ΘΑ = (1 000 � 280)/1 000 = 0,72,


ΘΒ = (350 � 280)/350 = 0,2 ; l'équation (1.5) donne Pméc < 0,72 · 100 kW = 72 kW
(la technique actuelle permet d'atteindre 40 kW); et l'équation (1.9) donne
Q 4 < 100 kW·0,72/0,2 = 360 kW (on peut arriver à 120 kW).

Cet exemple montre la multiplicité des valeurs qui peuvent être attribuées à une
source primaire d'énergie suivant le point de vue adopté. On part d'un débit d'un com-
bustible exprimé en kg/s dont on croît bien connaître le PCS ou le PCI (§ 9.1.4) et
on précise encore qu'on obtient le flux thermique de 100 kW à 1 000 K.
Le puriste exergéticien attribuera d'emblée une valeur de 72 kW à cette source,
le praticien lui attribuera la valeur de 40 kW pour tenir compte des techniques exis-
tantes, le thermicien dira qu'on doit lui attribuer la valeur de 90 kW qu'on pourrait en
tirer en l'affectant directement au chauffage du bâtiment après déduction de 10% de
pertes par la cheminée, ou mieux de 120 kW puisqu'on y arrive avec une bonne pompe
à chaleur ou encore de 365 kW en considérant la limite exergétique théorique corres-
pondant à T1 = 1 000 K, T2=T3= 280 K, T4 = 350 K.
Un choix doit être fait et clairement défini. Pour l'évaluation des combustibles
primaires on a, dans la règle, utilisé le PCI et on a admis une température de flamme in-
finie donc T1 = °° et Θ4 = 1. Pour l'utilisation finale de l'énergie, le facteur de Carnot
correspondant à la température réellement nécessaire à l'usage final et à la température
extérieure permet de définir l'exergie utile.

• 1.2.10 Puissance exergétique utile d'un chauffage : définition


On définit par puissance exergétique utile la puissance mécanique minimale théo-
rique qui serait absorbée par une pompe à chaleur idéale pour fournir le flux de chaleur
14 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

demandé à la température désirée, compte tenu de la température extérieure à l'instant


considéré.

1.2.11 Exemple : bilan exergetique


Au paragraphe 9.1.6 on trouve le bilan exergetique de la Suisse en 1974. Pour
établir ce bilan, on a évalué séparément les consommateurs d'énergie thermique et
d'exergie en attribuant des facteurs de Carnot tenant compte de l'usage final (chauffa-
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ge de locaux à 293 K, d'eau sanitaire à 323 K, etc.) ainsi que de la température exté-
rieure suivant la région, l'altitude et la période considérée. Les valeurs moyennes sont
calculées sur une année.
On remarquera les énormes pertes exergétiques (9,2 GW) provenant essentielle-
ment du chauffage au mazout, dont le rendement exergetique avoisine actuellement 4 %.
Ces pertes pourraient être réduites en combinant la production d'énergie électrique
avec un chauffage urbain et un emploi systématique de pompes à chaleur [6].

1.2.12 Variations des puissances énergétique et exergetique nécessaires pour climatiser


un bâtiment
La figure 1.8 illustre les variations du facteur de Carnot Θ Β , du flux thermique
Q 4 et de la puissance exergetique utile P4 pour un bâtiment dont la constante de dé-
perdition thermique est κ = 5 kW/K, ce qui introduit une nouvelle équation :
Q4 = K-(T4-T3) W (1.11)
Θ Β et P4 sont donnés par (1.8) et (1.6).
On remarque que le flux thermique Q4, c'est-à-dire la puissance énergétique
utile, est une fonction pratiquement linéaire de l'écart de température (T4- T3), tan-

température désirée T4 — 293 K

Fig. 1.8 Caractéristiques d'un bâtiment à maintenir à 20 0 C.


RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 15

dis que la puissance exergétique utile P4 est une fonction quadratique de cet écart. En
effet d'après (1.6) (1.8) et (1.11) on obtient :
P4 = (KlT4)-(T4-T3)2 W (1.12)
Il en résulte que la puissance exergétique nécessaire pour climatiser un bâtiment
est toujours positive, que la température extérieure T3 soit inférieure à la température
T4 désirée (chauffage) ou qu'elle soit supérieure (réfrigération).
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• 1.2.13 Réfrigération
Lorsque la température extérieure T3 est supérieure à la température désirée T4,
Q4 et S4 deviennent simultanément négatifs, de sorte que P4 et a fortioriPméc restent
positifs selon (1.6). Cela correspond bien à la notion de service rendu. L'équation (1.4)
donne Q3 = Q4 - Pméc Comme dans le cas considéré Q4 est négatif et Pm^c positif,
il est évident que Q3 devient négatif. En valeur absolue IQ3I= IQ4I + \Pméc L il faut r e '
jeter dans l'air ambiant la somme de la chaleur extraite du local à refroidir et de la puis-
sance mécanique de la pompe à chaleur B fonctionnant en réfrigérateur (fig. 1.7).
En conclusion, la notion de puissance exergétique utile couvre correctement les
prestations de chauffage par temps froid et les prestations de réfrigération par temps
chaud.

1.2.14 Remarques
On retiendra finalement les deux remarques suivantes :
• les bilans énergétiques ordinaires ne tiennent compte que du premier prin-
cipe de la thermodynamique; ils sont relativement faciles à établir;
• les bilans énergétiques tiennent compte du premier et du second principe de
la thermodynamique; ils sont souvent difficiles à établir, mais rendent mieux
compte de la réalité.

1.2.15 Variation des demandes en fonction du temps


Les demandes d'énergie utile comme les demandes d'exergie utile sont essentielle-
ment variables au cours de la journée et au cours de l'année. La figure 1.9 montre la
consommation d'énergie thermique des utilisateurs d'un réseau de chauffage à distance,
heure par heure, au cours de quelques journées caractéristiques de l'année 1973 à Lau-
sanne. Dans le cas présenté, on constate que la moyenne horaire de la puissance thermi-
que demandée oscille, en décembre, entre 65% à minuit et 100% à 8 heures, alors qu'au
mois d'août, elle oscille entre 15% à minuit et 30% à 8 heures. Exprimée en termes
d'exergie, la différence serait encore plus marquée puisque la température extérieure
oscille autour de 0°C en décembre et autour de 20°C en août.

• 1.2.16 Importance de la puissance de pointe


Cette variation considérable entre l'hiver et l'été et au cours des 24 heures de la
journée pose un problème économique fondamental : toutes les installations de pro-
duction, de transport et de distribution d'énergie doivent être dimensionnées pour la
puissance de pointe P qui ne sera effectivement demandée que quelques heures au cours
16 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

charge

40

MW

30
décembre
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janvier
février

10

heure

Fig. 1.9 F l u c t u a t i o n de la puissance t h e r m i q u e d e m a n d é e aux centrales de chauffage à distance


de L a u s a n n e e n 1 9 7 3 p e n d a n t les j o u r s ouvrables des d o u z e mois.

de Vannée. Si l'on reporte les frais d'amortissement et l'intérêt des capitaux investis
sur l'unité d'énergie vendue, le prix de revient de cette unité est d'autant plus élevé que
la durée d'utilisation de la puissance installée est faible. Cette remarque vaut pour
toutes les formes d'énergie transportée et distribuée par des réseaux dépourvus de
moyens de stockage, comme on le verra dans la section 1.3.

1.2.17 Durée d'utilisation de la puissance de pointe : définition


Le prix de revient de l'unité d'énergie produite par les installations fonctionnant
à puissance constante jour et nuit durant toute l'année est minimal. De telles installa-
tions fournissent la puissance de pointe 8 766 heures par année.
Pour toutes les autres installations, on calcule une durée fictive annuelle d utili-
sation de la pointe de puissance en divisant l'énergie consommée au cours de l'année
par la puissance de pointe appelée :
Dfu = Wm/P s/an, h/an (1.13)
Wan est l'énergie consommée en une année et P la puissance de pointe.
Il est usuel d'exprimer Wan en kWh/an et P en kW, dans ce cas on obtient Df11 en h/an.
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 17

1.2.18 Exemple numérique


Consommation annuelle d'énergie thermique : 172 000 Gcal = 200 000 MWh.
Puissance de pointe demandée (ou installée) : 34,4 Gcal/h = 40 MW. Durée fictive
d'utilisation de la pointe : (200 000 MWh/an)/(40 MW ) = 5 000 h par an.

1.2.19 Facteur d'utilisation de la pointe : définition


On peut aussi définir un facteur d utilisation de la pointe comme le quotient de
la puissance moyenne annuelle Pm par la puissance de pointe P. Ce facteur donne le
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même renseignement que la durée fictive d'utilisation :


Fu = PmIP 1 (1.14)

1.2.20 Exemple
En partant des mêmes données que sous 1.2.18 on trouve une puissance moyen-
ne Pm = 200 000 MWh/an = 200 000 MWh/8 766 h = 22,8 MW. Le facteur d'utilisation
est donc de 22,8 MW/40 MW =0,57. On remarque qu'il y a identité entre plusieurs
formes d'écriture :

5 0 0 0 h „ 5 000h Ξ 0 ; 5 7 Ξ 5 7 %

1 an 8 766 h

1.2.21 Coût annuel d'un système destiné à satisfaire une demande énergétique,
rapporté à la puissance de pointe /
Lorsqu'on connaît ou qu'on a évalué la puissance de pointe P qui sera deman-
dée par un ensemble d'utilisateurs, on peut construire le système de production, de
transport et de distribution (PTD) nécessaire. On constate que le coût annuel d'un tel
système est en général composé d'un premier paquet de dépenses fixes Cf et d'un se-
cond paquet de dépenses proportionnelles à la consommation effective d'énergie Cp.
Le terme Cf comprend les intérêts et les amortissements fixés pour le capital in-
vesti, la création d'un fond de démantèlement, les salaires et l'entretien minimaux qui
ne dépendent pas de la consommation effective d'énergie, le tout en valeur rapportée
au kW installé.
Le terme Cp comprend le coût du combustible primaire utilisé et toutes les dé-
penses plus ou moins proportionnelles à l'énergie effectivement consommée, donc au
facteur d'utilisation F11 de la puissance installée (en général égale à la puissance de
pointe supputée). Le coût annuel Ca est donné par
Ca=Cf+Cp Fr/(an-kW) (1.15)

1.2.22 Coûts rapportés à l'unité d'énergie utilisée


La figure 1.10 représente le coût ou le prix de revient annuel par kW de puissance
installée. Il croît avec la durée fictive d'utilisation. Il est aussi intéressant de rapporter
ce coût à l'unité d'énergie, il suffit pour cela de diviser l'équation (1.15) par DfU.
C C C
-£.=-£.+-£ Fr/kWh ou Fr/GJ (1.16)
Dfu Dfu Df14
18 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

tarif à l'énergie

binôme
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5000 h/an 7000 h/an 8766 h/an


Df11 estimé
Fig. 1.10 Coût annuel d'exploitation d'un système PTD rapporté à la puissance installée.

Le terme Cp/DfU est à peu près constant (0,05 Fr/kWh dans la figure 1.10). Le
terme Cf/Df14 décroît selon une hyperbole en fonction de Df11, donc en fonction de la
quantité d'énergie effectivement consommée. Le terme Ca/DfU donne le prix de re-
vient moyen du kWh ou du GJ, ce prix de revient est dégressif par nature (fig. 1.11).

Fr
GJ

20 -

10 -

ι r π 1 1 1 1 1 Dfn
0 5000 h/an 8766 h/an

Fig. 1.11 Prix de revient de l'unité d'énergie effectivement utilisée.


RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 19

D 1.2.23 Modes de facturation de l'énergie


La forme générale d'un tarif de facturation est donnée par (1.17) où F est le
montant de la facture annuelle en Fr/an, P une puissance de pointe en kW, W l'éner-
gie effectivement utilisée en kWh ou en GJ, a et h des coefficients à déterminer.
F = a-P + b W Fr/an (1.17)
Pour un seul producteur-consommateur a1 = Cf et bx = Cp/DfU la facture est
alors le reflet exact du coût annuel réel.
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• Tarif binôme idéal: s'il y a plusieurs utilisateurs la facture idéale serait (1.18):
Fy1 = O1 · Psi + δι Wi Fr/an (1.18)
où Wt est l'énergie effectivement mesurée par un compteur pour l'utilisateur i et
Psi est la part de chaque utilisateur à la puissance totale au moment de la pointe
générale ou installée (donnée par une mesure simultanée ou une estimation).

• Tarif binôme réel : comme la mesure simultanée de la puissance chez chaque


utilisateur est difficile, on la mesure indépendamment pour chaque utilisa-
teur. Il faut alors tenir compte du facteur de simultanéité (§ 1.4.10); la facture
annuelle binôme devient (1.19) :

F2i = "2 Pmesi + bx Wi Fr/an (1.19)


avec
#2 = Fsimp-Cf<a1

• Tarif forfaitaire à la puissance : lorsqu'on ne veut pas ou ne peut pas mesurer


l'énergie consommée par l'utilisateur, la facture est établie sur la base d'une
durée d'utilisation estimée et de la puissance de pointe installée, mesurée ou
estimée, dont on tire le forfait (1.20) :
F3i = a3Pi Fr/an (1.20)
t*3 = Ca (Dfu estimé). Sur la figure 1.10 Dfu estimé = 5 000 h/an. Cette
forme de tarif favorise les utilisateurs qui consomment plus d'énergie que ce
qui avait été estimé.

• Tarifa l'énergie : lorsqu'on ne peut pas ou que l'on ne veut pas faire payer
une taxe proportionnelle à la puissance de raccordement ou de pointe, la fac-
ture prend la forme (1.21)

F*i = b4 · Wi Fr/an (1.21)


avec b4 = Ca(Dfu estimé)/Df11 estimé. Ce tarif favorise les petits consomma-
teurs au détriment de ceux qui dépassent la durée d'utilisation normale esti-
mée pour l'établissement du tarif.

• Autres tarifs : on a imaginé encore des centaines d'autres tarifs tenant comp-
te de la saison, du moment de la journée, du coût des autres formes d'énergie
concurrentes et d'autres critères.
20 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1.3 VECTEURS D'ÉNERGIE

1.3.1 Transfert de l'énergie des sources primaires aux utilisateurs


Entre les sources primaires d'énergie décrites dans la section 1.1 et les formes
d'énergie finalement utiles à l'homme telles que les usages thermiques, mécaniques,
chimiques et lumineux décrits dans le paragraphe 1.2.2, existent des dizaines de che-
minements qui passent par diverses formes intermédiaires d'énergie.
Le tableau 1.12 fait notamment apparaître les formes usuelles d'énergie inter-
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médiaire.
On peut relever deux cas extrêmes : l'électricité est exclusivement un vecteur
d'énergie que l'on peut facilement affecter à n'importe quel usage thermique, mécani-
que, électrochimique ou lumineux avec un rendement relativement élevé. On dit que
l'énergie électrique est l'une des formes "les plus nobles" de l'énergie intermédiaire.
Inversement, l'usage thermique, surtout à basse température, peut être satisfait
directement par n'importe quelle forme d'énergie primaire ou intermédiaire. C'est donc
le plus "vil" usage d'énergie.
Le tableau 1.12 ne présente pas toutes les filières imaginables pour passer des
sources d'énergie aux utilisateurs, il existe parallèlement plusieurs systèmes de trans-
port d'énergie que l'on peut caractériser par le vecteur d'énergie utilisé.

1.3.2 Vecteur d'énergie : définition


Lorsqu'on transfère de l'énergie d'un endroit à un autre, la forme sous laquelle
on transfère cette énergie prend le nom de vecteur d'énergie. Le vecteur d'énergie
peut être stocké s'il est constitué par une matière (§ 1.3.3 à 1.3.8).

1.3.3 Vecteurs d'énergie solides


On peut citer : le charbon, le coke, le lignite, la tourbe, le bois, le charbon de
bois, les combustibles artificiels. Ces vecteurs sont faciles à stocker, mais souvent mal-
commodes à manipuler et sales.

1.3.4 Exemples
On notera les équivalences suivantes :
• 1 kg charbon = 8 kWh thermiques = 29 MJ
• 1 kg charbon/heure = 8 kW thermiques
• 1 kg bois/heure = 4 kW thermiques

1.3.5 Vecteurs d'énergie liquides


On utilise les huiles lourdes, les huiles légères, le mazout, le fuel, le pétrole, l'es-
sence, le kérozène, l'alcool, etc. Ces liquides sont faciles à stocker et à manipuler.

1.3.6 Exemples
On retiendra les équivalences suivantes :
• 1 kg pétrole s 10 à 12 kWh thermiques a 40 MJ
• 1 kg pétrole/h =11,5 kW thermiques
Tableau 1.12 Quelques formes intermédiaires d'énergie actuelles.

(U (U
(U
Sources primaires Formes d'énergie intermédiaires (vecteurs) σ� ST

d'énergie
(U
'c
Cd
O Ile

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(U
JS *<u oc
ο cd
(U
Οβ
cd
ε (U
bC
cd
ν*

£Λ (U ΕΛ "ο
V(U
cd 3
C/5

combustibles
bois apprêtés • •
tourbe solides
lignite
charbon gaz de ville • • •
butane

combustibles • •
pétrole liquides
hydrogène • • •
ι—z n_ •
> I carburants |—
gaz naturel • • •
méthane O
G
énergie
énergie
barres d'uranium | — thermique
énergie électrique • • • •
énergie nucléaire mécanique
I

énergie solaire

énergie hydraulique •
énergie éolienne •
énergie géothermique chanffaee à distance •
énergie-des marées
22 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1.3.7 Vecteurs d'énergie gazeux


On emploie le gaz naturel, le gaz artificiel, l'hydrogène, etc. Ces gaz sont faciles
à transporter, leur combustion est peu polluante, mais le stockage est encombrant à
pression atmosphérique ou nécessite des installations complexes de compression ou de
liquéfaction. Le danger d'explosion exige de grandes précautions.
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1.3.8 Exemples
On peut citer :
• 1 kg gaz nat. = 10 à HkWh = 40 MJ
• 1 kg gaz nat./heure = 12 kW thermiques
• 1 kg hydrogène/heure = 34 kW thermiques
On retiendra que l'hydrogène ne se trouve pas à l'état naturel. Sa production exige
inévitablement plus d'énergie primaire qu'il n'en contient (1,5 fois plus en 1977).

1.3.9 Rayonnements considérés comme vecteurs d'énergie


Toutes les formes de rayonnement peuvent être utilisées pour transmettre de
l'énergie; soit la lumière, les rayons ultraviolets et infrarouges, les rayons γ et X, et
d'une manière générale toutes les ondes électromagnétiques.
L'émission de rayonnements convient mieux à transmettre des informations que
de l'énergie proprement dite. Dans ce cas, on attache plus d'importance à la fidélité
des messages transmis qu'aux quantités d'énergie transportées et perdues.

1.3.10 Vecteurs d'énergie mécanique


Un arbre de transmission transfère à la fois un couple et un mouvement de rota-
tion du moteur d'entraînement jusqu'à l'utilisateur. La puissance transmise s'exprime
par la relation
P = Μω W (1.22)
où P est la puissance mécanique transmise en W, M est le moment du couple transmis
en Nm, ω est la vitesse angulaire de l'arbre de transmission en rad/s.
Une courroie de transmission transmet aussi une puissance mécanique
P=(F1-F2)V W (1.23)
où Fi et F2 sont les forces transmises par le brin tendu et le brin mou de la courroie
en N, ν est la vitesse de la courroie en m/s; on remarque que le diamètre des poulies
n'intervient pas.

1.3.11 Vecteur d'énergie pneumatique


On peut transmettre une puissance par compression ou décompression d'air dans
une conduite.
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 23

1.3.12 Vecteur d'énergie thermique, chauffage à distance


Le flux de chaleur est transmis par eau chaude, eau surchauffée ou vapeur. Pour
l'eau on a :
P = cmAT W (1.24)
où c est la chaleur massique de l'eau et vaut 4 186 J/(kg K), m est le débit massique en
kg/s, ∆ Γ est la différence de température en K.
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1.3.13 Energie électrique


L'électricité n'est qu'un vecteur d'énergie. L'électricité permet de transmettre la
puissance issue des génératrices aux multiples utilisateurs par l'intermédiaire de lignes
électriques.
L'ensemble du système électrique comporte donc, en gros, trois sous-systèmes :
• Production
• Transport, répartition et distribution
• Utilisation

1.3.14 Capacités de transport des vecteurs d'énergie : exemples


Plusieurs vecteurs d'énergie sont utilisés parallèlement et peuvent entrer en con-
currence :
• une ligne de chemin de fer à deux voies avec un train de 40 wagons toutes les
10 minutes peut transporter 6 000 tonnes de charbon par heure, ce qui cor-
respond à une puissance brute de 50 GW permettant d'obtenir une puissance
électrique de 17 GW;
• un oléoduc de 0,9 m de diamètre intérieur peut débiter 5 000 tonnes de pé-
trole par heure, soit une puissance brute de 60 GW permettant d'obtenir une
puissance électrique de 20 GW;
• un gazoduc de 0,9 m de diamètre intérieur sous la pression de 6,5 MPa (65
bar) peut débiter 600 tonnes de gaz naturel par heure, soit env. 7 GW (élec-
trique : 2,3);
• une ligne électrique triphasée à 735 kV de 36 m de large peut transmettre
une puissance électrique de 2 GW;
• une conduite de chauffage à distance composée de deux tubes de 0,9 m de
diamètre intérieur avec 120 °C à l'aller et 70 °C au retour peut transmettre
0,3 GW thermique (Vitesse de l'eau 8 km/h, débit massique 1 400 kg/s).

1.3.15 Capacité de stockage des vecteurs d'énergie : exemples


Chaque vecteur d'énergie pose son propre problème de stockage :
• le charbon peut être stocké en plein air, il suffît de disposer des surfaces né-
cessaires. L'épaisseur de la couche de charbon ne doit pas dépasser quelques
mètres pour éviter la combustion spontanée;
• les produits pétroliers nécessitent des réservoirs étanches et des mesures de
précaution pour éviter la pollution des nappes phréatiques et des cours d'eau.
Comme pour le charbon, il est relativement aisé de constituer des réserves de
24 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

pétrole au voisinage immédiat de chaque consommateur pour plusieurs mois,


voire pour plus d'une année, ce qui permet de répartir le transport d'une fa-
çon uniforme;
le gaz naturel ou artificiel se prête mal au stockage à moins de le comprimer.
Les gazomètres d'environ 20 000 m 3 situés aux abords des villes constituent
des réserves permettant de couvrir quelques heures de la consommation de
pointe. C'est pourquoi, les conduites de gaz doivent être dimensionnées pour
la plus grande des puissances moyennes horaires appelée;
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le chauffage à distance convient aussi mal que le gaz à l'accumulation au voi-


sinage de chaque utilisateur, les conduites doivent, par conséquent, être di-
mensionnées en fonction de la puissance de pointe appelée, quelle que soit sa
durée d'utilisation annuelle;
l'électricité ne présente qu'une très faible capacité d'accumulation en tension
continue (accumulateurs) et aucune en tension alternative. Tout le système de
transmission d'énergie électrique doit être conçu pour la plus grande puissance
instantanée appelée par les utilisateurs;
une batterie d'accumulateurs au plomb de 1 kg peut emmagasiner une énergie
d'environ 0,03 kWh, soit 400 fois moins qu'un kg de carburant, ce qui expli-
que le poids énorme et le faible rayon d'action des véhicules électriques à accu-
mulateurs.

1.3.16 Autres formes de stockage


On trouvera en annexe 9.1.7 une liste d'une cinquantaine de formes possibles de
stockage d'énergie.

1.4 PUISSANCES ET ÉNERGIES ÉLECTRIQUES

1.4.1 Nécessité d'avoir simultanément tension et courant


L'utilisateur d'énergie électrique qui désire s'éclairer, procéder à une électrolyse,
obtenir un travail mécanique ou de la chaleur, doit disposer à la fois de courant et de
tension, donc d'une certaine puissance électrique au moment et pendant la durée où il
en a besoin.

1.4.2 Tension continue


Dans les systèmes de distribution à tension continue, la puissance est donnée par
la relation
P = UI W (1.25)
où P est la puissance en W, U la tension en V maintenue entre certaines limites par le
producteur, / le courant en A appelé par le consommateur.

1.4.3 Tension alternative monophasée


Dans les systèmes à tension sinusoïdale, la puissance instantanée est
ρ = ui W (1.26)
ROLE DE L'ENERGIE ÉLECTRIQUE 25

la puissance moyenne ou active est


P = UI cos φ W (1.27)
la puissance réactive est
Q = UI un φ var (1.28)
la puissance apparente est
S = UI VA (1.29)
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Pour les définitions voir chap. 1.8.

1.4.4 Tensions triphasées


Dans les systèmes de transmission triphasés on a les relations suivantes
3
P=I U1U W (1.30)
1= 1

3
P = Σ UiIi cos φί W (1.31)
I= 1

3
Q = Σ U1IiSm φι var (1.32)
/ = 1

2
5= FF + β
2
< I [/,/,· VA (1.33)

où Ui est la valeur instantanée de la tension simple de la phase i, /,· la valeur instantanée


du courant dans le conducteur de phase i, CZ1- la valeur efficace de la tension simple de
la phase i, /,· la valeur efficace du courant dans le conducteur de phase i et <# l'avance
de phase de la tension W1- sur le courant i,·. Les valeurs instantanées et efficaces sont dé-
finies dans le volume I au chapitre 8. En systèmes non symétriques, certains auteurs
utilisent d'autres définitions de S et de Q.
Si le système triphasé est symétrique (chap. 1.9):

ρ = P = 3 UjIj cosψΐ � \/3UcompIi cosipi W (1.34)


où Ucomp est la valeur efficace de la tension composée (entre deux phases).

1.4.5 Energie : définition


L'énergie W produite, transportée, distribuée ou consommée pendant une pério-
de comprise entre ^1 et t2 est donnée par la relation :
2
W = Jf Pat J (1.35)
h
Cette énergie W, appelée quelques fois énergie active, correspond à un transfert
de travail ou de chaleur. Il est usuel de l'exprimer en kWh (1 kWh =3,6 MJ).
26 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1.4.6 Energie réactive : définition


On utilise parfois pour des questions tarifaires la notion à'énergie réactive défi-
nie par la relation :

Wq = J Q àt varh (1.36)

L'énergie réactive ainsi définie ne correspond à aucun travail, mais permet de


détecter les consommateurs qui surchargent inutilement le système et de les faire par-
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ticiper aux frais indirects qui en découlent.

1.4.7 Obligation contractuelle de maintenir la tension constante


Dans la règle, les services qui produisent et qui distribuent l'énergie électrique
s'engagent à maintenir constantes les valeurs efficaces et la fréquence des tensions,
quels que soient les courants demandés par les utilisateurs. On admet en général des
variations de ± 10% pour les valeurs efficaces et de ± 1 Hz pour la fréquence.

D 1.4.8 Obligation contractuelle de maintenir le courant constant


Dans les débuts des applications d'électricité on avait conçu des systèmes où le
courant continu était maintenu constant et où la tension augmentait ou diminuait
selon le nombre des utilisateurs connectés en série et selon la puissance qu'ils deman-
daient. Ces systèmes présentent des inconvénients : lors de la mise hors service d'un uti-
lisateur, il faut laisser passer le courant pour les autres. L'installation hors-service est
court-circuitée et reste sous tension. C'est la raison pour laquelle subsistent des expres-
sions fautives telles que "courant continu HOV", "courant alternatif 220 V".

1.4.9 Garantie de puissance


Le producteur-distributeur doit dimensionner les systèmes de production, de
transport et de distribution de façon à pouvoir livrer en tout temps les puissances acti-
ves et réactives demandées par l'ensemble des utilisateurs envers lesquels il a pris des
engagements. Il s'en suit que le coût de toutes ces installations dépend essentiellement
des puissances maximales qu'il sera appelé à fournir pour respecter ses engagements.

1.4.10 Facteur de simultanéité : définition


Lorsqu'un groupe d'utilisateurs est alimenté par un même transformateur, par
une même ligne, ou par une même génératrice, il est peu probable que tous demandent
simultanément la puissance maximale à laquelle ils ont droit. La puissance maximale
(active ou réactive) appelée par l'ensemble du groupe (1 à g) est inférieure à la somme
des puissances maximales appelées par chaque utilisateur particulier, d'où la notion de
facteur de simultanéité.

^ = Ί Γ ^ ~ 1 0�37)
Σ P m a x
·= 1 '

QmaX
Fsimq = g
1 (1.38)
2� *£ max ι
I=I
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 27

où Fsimp est le facteur de simultanéité de la puissance active du groupe, Pm3iX la puis-


sance active maximale appelée par le groupe, Pmax ,· la puissance active maximale appe-
lée par l'utilisateur i du groupe g et Q la puissance réactive (avec même signification
des indices).
Le facteur de simultanéité d'un groupe de consommateurs d'énergie électrique
est le quotient de la puissance (active ou réactive) maximale pouvant être appelée par
tout le groupe par la somme des puissances maximales demandées à des moments dif-
férents au cours du temps par chaque consommateur du groupe.
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1.4.11 Exemple
La figure 1.13 se rapporte à un groupe où P m a x = 4,5 kW alors que Σ P m a x / =7,5kW.
Le facteur de simultanéité vaut Fsimp = 4,5/7,5 = 0,6.

3 kW ,-! utilisateur 1
(chauffe-eau à accumulation)
!
Pmax 1 = 3 kW
' 6 12 18 ί 24 h

utilisateur 2
0,5 kW !
(éclairage)
I nj ΓΠ ! P m a x 2 = 0,5kW

4 kW I

l utilisateur 3
(cuisinière électrique)
/ W 3 = 4kW
!

4,5 kW

\ ! ensemble des 3 utilisateurs


h� Ί
J
du groupe
P w f l *=4,5kW
Γ1
Fig. 1.13 Diagramme journalier de charge de 3 utilisateurs et de leur ensemble.

Il va de soi qu'en groupant des utilisateurs de natures diverses, le facteur de si-


multanéité baisse et que les frais d'investissements du système de production, transport
et distribution peuvent être réduits. Ce facteur de simultanéité joue un rôle important
dans la planification (chap. 8) et dans la tarification (§ 1.2.23)
28 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1.4.12 Garantie d'énergie


Outre l'engagement de répondre à n'importe quel moment à l'appel des puissan-
ces actives et réactives de chaque utilisateur dans les limites convenues, le producteur-
distributeur s'engage aussi à l'assurer pendant une certaine durée. En d'autres termes,
il s'engage à livrer une certaine quantité d'énergie active W (§ 1.4.5) et d'énergie réac-
tive Wq (§ 1.4.6).
On reviendra sur l'obligation d'assurer la puissance réactive qui est liée à celle de
garantir le maintien des tensions au voisinage de leurs valeurs nominales (voir chap. 3 et 8).
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Seule l'énergie active est en relation directe avec la consommation d'énergie pri-
maire (§ 1.1.17). C'est au producteur d'énergie électrique qu'incombe le devoir de
constituer les réserves d'énergie primaire nécessaires pour satisfaire les désirs des utili-
sateurs qu'il dessert directement ou indirectement, compte tenu des pertes inhérentes
à l'ensemble du système de production, de transport et de distribution de l'énergie
électrique. Les plus grandes pertes d'énergie ont lieu dans les centrales thermiques de
production d'énergie électrique où elles atteignent le double de l'énergie électrique
produite à la sortie de l'usine.

1.4.13 Exemples de réserves d'énergie primaire


Pour assurer la livraison de 10 TWh sous forme d'énergie électrique, il faut à peu
près 13 TWh d'énergie hydraulique soit par exemple 4,8 · 10 9 m3 d'eau avec 1 000 m
de dénivellation (la Suisse ne possède que les 8/10 d'une telle réserve en lacs artificiels).
Si on a recours à des combustibles il faudra environ 30 TWh thermiques soit :
• 3,8 millions de tonnes de charbon à 8 kWh thermiques/kg;
• 2,6 millions de tonnes de pétrole à 11,5 kWh thermiques/kg;
• 50 tonnes de barres d'uranium enrichi à 600 000 kWh thermiques/kg.

1.4.14 Conséquences économiques d'une panne, valeur du kWh non livré : définition
Lors d'une panne du système on peut estimer la puissance qui aurait été transmi-
se à un utilisateur ou à un groupe d'utilisateurs s'il n'y avait pas eu de panne. En multi-
pliant cette puissance par la durée de la panne on obtient la notion d'énergie non livrée
ou de kWh non livrés.
En général cette panne engendre des inconvénients pouvant entraîner des man-
ques à gagner ou des travaux supplémentaires.
On peut estimer la valeur économique d'une telle panne en considérant le coût
des inconvénients précités. Cela peut représenter une somme de 10 à 100 Fr par kWh
non livré qui n'a aucune commune mesure avec le prix normal du kWh facturé aux
utilisateurs (5 à 50 centimes). Cette somme justifie les investissements engagés pour
les mesures de protection prises afin d'obtenir une fiabilité aussi grande que possible
de la distribution.

1.5 CHOIX DES SYSTÈMES DE TENSION


1.5.1 Système à tension continue
Le système à tension continue présente des avantages dans certains cas particuliers :
• distribution par un seul conducteur aérien et retour parla terre (trains, tramways);
RÔLE DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 29

• distribution à deux conducteurs (trolleybus);


• grande souplesse de fonctionnement des moteurs à courant continu, facilité
de régler le couple et la vitesse ;
• possibilité d'accumuler l'énergie électrique dans des accumulateurs;
• meilleure utilisation des câbles qui, pour une même épaisseur d'isolation, sup-
portent en général une tension continue trois à quatre fois plus élevée que la
tension alternative, d'où l'intérêt pour les transports sous-marins;
• l'utilité de choisir une très haute tension continue (plus d'un mégavolt) pour
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les transports de grandes puissances (plusieurs gigawatts) à de grandes distan-


ces (1 000 km) fait l'objet de nombreuses études [7] (tome 3, pp. 259 à 273).

1.5.2 Inconvénients majeurs de la tension continue


Les principaux inconvénients sont les suivants :
• les systèmes à tension continue excluent l'emploi de transformateurs ce qui rend
très compliqués les systèmes à différents niveaux de tension (voir § 1.5.3).
• les courants continus sont plus difficiles à couper que les courants alternatifs
(voir chap. 7);
• la circulation de courant continu dans le sol provoque la corrosion galvanique
des objets métalliques enterrés.

1.5.3 Système à tension alternative monophasée


On retrouve en monophasé certains avantages de la tension continue, d'autres
sont nouveaux :
• distribution par un seul conducteur aérien et retour par la terre ou le rail;
• distribution à deux conducteurs;
• possibilité d'utiliser des transformateurs relativement peu coûteux, nécessi-
tant peu d'entretien; on peut ainsi facilement élever la tension (par exem-
ple 20 kV) et abaisser le courant pour le transport à grande distance, puis
rabaisser la tension (par exemple 380 V/220 V) au voisinage des derniers
utilisateurs, afin de diminuer les dangers liés aux tensions élevées.
• les courants alternatifs sont plus faciles à couper que les courants continus
(voir chap. 7).
La fréquence choisie serait optimale au voisinage de 100 Hz avec les matériels dispo-
nibles en 1970; pour des raisons historiques on a choisi : 50 Hz en Europe, 60 Hz aux
Etats-Unis et 16 2/3 Hz pour l'électrification des chemins de fer en Suisse. Cette fré-
quence avait été choisie parce que, à l'époque, on n'était pas capable de construire de
bons moteurs de traction à 50 Hz. Aujourd'hui, on choisit 50 Hz ou 60 Hz pour les
nouvelles électrifications de chemins de fer. Dans les avions on utilise en général
400 Hz (miniaturisation).

1.5.4 Inconvénients majeurs du système monophasé


Les principaux inconvénients sont les suivants :
• les génératrices et les moteurs monophasés ont une forte composante alter-
native du couple;
30 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• les accumulateurs sont inutilisables à moins d'intercaler un convertisseur (re-


dresseur-onduleur) coûteux, encombrant et nécessitant un entretien délicat;
• le courant monophasé ne permet pas de créer un champ tournant sans arti-
fice;
• les moteurs à tension alternative se prêtent mal au réglage de la vitesse.

1.5.5 Système triphasé


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Le système triphasé à été décrit dans le volume I, au chapitre 9. Ses principaux


avantages sont les suivants :
• comme tous les systèmes polyphasés, le système triphasé permet de créer
facilement un champ tournant;
• les machines tournantes ne produisent pas de composante alternative du
couple;
• à couple égal, les génératrices et les moteurs triphasés sont moins encom-
brants que les machines biphasées et monophasées. Ils n'ont pas de collec-
teurs, sources d'ennuis des machines à tension continue;
• il est relativement aisé d'utiliser au choix les tensions simples (par exemple
220 V) ou les tensions composées qui sont \/3 fois plus grandes (dans notre
exemple 380 V);
• les transformateurs triphasés (ou les ensembles de deux ou de trois transfor-
mateurs monophasés) permettent d'élever les tensions pour le transport à
grande distance (Canada 735 kV), puis de les rabaisser pour la répartition
régionale (par ex. 130 kV) et pour la distribution urbaine par quartier
(20 kV) ou dans les immeubles (380 V);
• les transformateurs triphasés permettent l'utilisation de nombreux coupla-
ges différents.

1.5.6 Inconvénients du système triphasé


Les principaux inconvénients sont les suivants :
• les lignes de transmission nécessitent au moins 3 conducteurs, 4 si l'on veut
disposer des tensions simples et même 5 si l'on veut disposer d'un conducteur
de protection (mise à la terre) distinct du conducteur neutre;
• les machines synchrones ou asynchrones ne peuvent fonctionner qu'à la vites-
se du synchronisme ou au voisinage de cette vitesse. Le réglage de la vitesse
n'est réalisable que par des artifices coûteux;
• les interrupteurs doivent être tripolaires.
CHAPITRE 2

CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES


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2.1 INTRODUCTION

2.1.1 Rôle des lignes électriques


Le transport de l'énergie électrique du producteur (centrale électrique) au con-
sommateur (ville, quartier, maison, ensemble industriel) se fait à l'aide de lignes électri-
ques, qui constituent les artères d'un système d'énergie électrique.

2.1.2 Définition : ligne électrique


Une ligne électrique est un ensemble de conducteurs, d'isolants et d'éléments
accessoires destinés au transport de l'énergie électrique. Les conducteurs sont en général
en aluminium, en cuivre, en aldrey, en bronze. Les isolants ont une partie solide (por-
celaine, verre, papier, matière plastique) combinée avec un gaz (air, SF 6 ) ou un liquide
(huile).

2.1.3 Types de lignes


Les lignes électriques peuvent être classées suivant plusieurs critères :
• situation dans l'espace : lignes aériennes, lignes souterraines (câbles);
• classe de tension : lignes à basse tension (< 1 kV) et lignes à haute tension
(>lkV);
• nature de la tension: continue, alternative monophasée ou triphasée.

2.1.4 Définitions : lignes aériennes et conducteurs


Les lignes aériennes sont constituées par des conducteurs de phase (R, S, T)
fixés par des isolateurs (I) sur des pylônes métalliques, des poteaux en béton ou en
bois (fig. 2.1,2.2,2.3).
L'air assure l'isolement entre conducteurs et par rapport à la terre. Les isolateurs
fixent les distances entre conducteurs. Ils sont en porcelaine, en verre ou en matière
synthétique.
Le conducteur de garde (G) relié à la terre à chaque pylône, sert essentiellement
à protéger les conducteurs de phase contre les coups de foudre.
Le métal des conducteurs des lignes aériennes est écroui (dur). Ces conducteurs
sont généralement constitués de brins toronnés, ce qui assure la souplesse nécessaire
au conducteur appelé à être enroulé et déroulé pendant la fabrication. Les conducteurs
en aluminium, cuivre ou aldrey ont souvent une âme d'acier qui assure la résistance
mécanique.
32 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
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Fig. 2.1 Pylône métallique, Fig. 2.2 Poteau en béton, Fig. 2.3 Poteau en bois,
ligne 220 kV en tonneau. ligne en nappe-voûte ligne 20 kV.
6OkV

2.1.5 Définitions : lignes souterraines et câbles


Les lignes souterraines sont constituées par un ou plusieurs câbles unipolaires ou
par un câble multipolaire.
Un câble unipolaire (fig. 2.4) comprend un conducteur de phase central en cuivre
ou en aluminium entouré par un isolant (papier imprégné à l'huile, gaz sous pression,
polyéthylène), une gaine métallique, une protection contre l'humidité et les agressions
mécaniques et chimiques.

conducteur en cuivre ou aluminium


semi-conducteur extrudé
isolation polyéthylène
enduit semi-conducteur + ruban graphité
ruban de cuivre
gaine thermoplastique

Fig. 2.4 Câble unipolaire.

Un câble tripolaire (fig. 2.5) est composé de trois conducteurs de phase isolés et
groupés sous une gaine métallique commune (vol. XXII).
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 33

câble unipolaire —
bourrage thermoplastique —
fils de fer méplats galvanisés -
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Fig. 2.5 Câble tripolaire avec armure de traction.

Les câbles sont utilisés pour le transport de l'énergie électrique à l'intérieur des
localités, pour faire la liaison entre une ligne aérienne et un poste de couplage, et pour
la traversée de larges fleuves ou bras de mer. Dans ce dernier cas, il est préférable d'uti-
liser une tension et un courant continu (§ 1.5.1).

2.1.6 Définition : lignes transposées et non transposées


Lorsqu'une ligne triphasée dépasse une certaine longueur, il est jugé souhaitable
de symétriser la disposition des conducteurs. Cette opération porte le nom de transpo-
sition des conducteurs. Elle consiste à permuter cycliquement la position des conduc-
teurs de phase. On en trouve un exemple dans la figure 2.20. Une ligne non transposée
introduit des asymétries d'autant plus gênantes que la ligne est longue.

2.1.7 Définition : conducteur en faisceau


A partir de 200 kV, un conducteur de phase est constitué par un faisceau de
deux ou plusieurs cordes (maintenues entre elles à une distance de 0,2 à 0,6 m par des
entretoises). Le principal but de cette disposition est de réduire le champ électrique à
la surface des conducteurs en dessous de la limite d'ionisation (3 kV/mm), et d'éviter
ainsi l'effet de couronne (§ 2.1.8).

2.1.8 Définition : effet de couronne


Si le diamètre des conducteurs de phase est trop petit, ou si la tension est trop
élevée, le champ électrique au voisinage des conducteurs dépasse la limite d'ionisation.
Les conducteurs de phase sont alors entourés d'une zone ionisée lumineuse qui provo-
que des perturbations radiophoniques et des pertes d'énergie. Ce phénomène est appelé
effet de couronne ([7] tome 1 § 7.4.4 et [8]).

2.1.9 Champ électrique et champ d'induction magnétique


Les courants qui circulent dans les conducteurs créent autour d'eux un champ
d'induction B tangentiel. Ce champ existe entre les conducteurs et dans les conducteurs.
De plus, à l'intérieur des conducteurs existe une densité de courant /, associée au
champ électrique E = pJ, où ρ est la résistivité.
34 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
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Fig. 2.6 Coupe d'une ligne composée d'un conducteur en cuivre avec retour par la terre.

A la surface des conducteurs apparaissent des charges variables qui correspondent


à un champ électrique extérieur ^,comportant une forte composante radiale, une faible
composante tangentielle (fig. 2.6) et une très faible composante axiale au voisinage de
la surface des conducteurs (sect. III 1.4). Cette dernière composante correspond à
ρ J dans le conducteur.

2.1.10 Exemple
La figure 2.6 représente en coupe une ligne de transmission d'énergie électrique
avec retour par la terre. Les champs électrique E et d'induction B ont des orientations
privilégiées conformes aux remarques suivantes :
• dans le conducteur en cuivre le champ électrique E est uniquement axial parce
que la densité de courant / ne peut avoir ni composante tangentielle, ni com-
posante radiale en raison de la géométrie du conducteur;
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 35

entre le conducteur en cuivre et le sol considéré comme conducteur de retour,


le champ E est essentiellement radial au voisinage du conducteur et vertical au
voisinage du sol; toutefois, une petite composante axiale dirigée dans le sens
du courant existe à la surface du cuivre et de la terre; elle correspond au
terme p / ;
dans le sol, le champ E est dirigé comme la densité de courant, donc en sens
opposé au champ E dans le cuivre ;
le vecteur B est tangentiel par rapport à l'axe du conducteur en cuivre dans les
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trois zones.

2.1.11 Non orthogonalité des spectres magnétique et électrique


Dans l'exemple de la figure 2.6, les lignes du champ d'induction B sont des cer-
cles concentriques, les lignes du champ électrique E sont des arcs de cercles non con-
centriques.
Les vecteurs B et E ne sont en général pas orthogonaux sauf à la surface du
conducteur et dans le plan vertical passant par l'axe du conducteur en cuivre. D'une
façon générale, B et E ne sont pas perpendiculaires et les méthodes de calcul liées aux
phénomènes inductifs (champ B) sont fondamentalement différentes de celles liées
aux phénomènes capacitifs (champ E).

ι 2.1.12 Courants variables, champ E rotationnel


Lorsque les courants circulant dans les conducteurs varient au cours du temps, le
champ d'induction B varie également. Dès lors, le champ électrique E ne peut plus être
considéré comme dérivant d'un potentiel puisque rot E = - bB/b t (§ III.1.2.1). Il en
résulte que la tension entre deux points η 'est pas une différence de potentiel; elle η 'est
définie qu'en précisant le chemin d'intégration choisi. Ceci est illustré par l'exemple
suivant.

2.1.13 Exemple : définitions de tensions


Soit une ligne monophasée comme on en rencontre pour les chemins de fer, com-
portant une caténaire et les rails (fig. 2.7).
caténaire

x\ X2

Fig. 2.7 Définition de tensions ne dérivant pas d'un potentiel.


36 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

On peut définir les tensions suivantes :


B

"AB = J E·d/ = RABi


A
C

"BC = I E- d/ = u(x2)
(2.1)
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"CD j E- d/ * R CD*

"DA = \ E - àl = -U(X1)
D
Or le champ E dans cet espace ne dérive pas d'un potentiel, puisque le champ
d'induction B, créé par le courant alternatif i et éventuellement par d'autres courants
voisins, varie au cours du temps. Il en résulte que les tensions définies par (2.1) dépen-
dent du chemin choisi pour calculer l'intégrale. Dans l'exemple choisi, la tension uAB
a été définie le long d'un chemin situé dans l'épaisseur de la ligne de contact. Comme à
cet endroit E = p / , on peut démontrer que cette tension n'est autre que le produit de
la résistance de la ligne de contact entre A et B et du courant /.
La tension UCD e s t définie le long d'un chemin situé dans le rail. Or le courant de
retour par les rails et le sol se répartit d'une façon non uniforme, qui dépend beaucoup
de la fréquence (voir sect. 2.3), pour calculer UQD 3 faut connaître la résistivité ρ du
rail et la densité de courant / le long du chemin d'intégration choisi.
Les tensions uBC et uAD - - uDA définies le long d'un chemin situé dans un plan
perpendiculaire à la ligne, sont les seules tensions qui peuvent être assimilées à des diffé-
rences de potentiel, parce qu'un plan normal à la ligne n'est traversé par aucun vecteur
d'induction B dû aux courants de la ligne (§ III.8.2.2).
En considérant maintenant la somme des quatre tensions définies par (2.1) on
s'aperçoit qu'elle ne répondent pas au modèle de Kirchhoff. Le second lemme de
Kirchhoff (§ IV. 1.2.8) doit être remplacé par une nouvelle équation:

UAB + "BC + "CD +"DA = ~ d<Wdf (2.2)

où Φ est le flux d'induction embrassé par le contour d'intégration ABCDA.


Il en résulte que la différence entre les tensions transverses (§ III.8.2.2) uAD et
uBC est donnée par la relation
" A D ~UBC = uAB +uCD +άΦ/άΐ V (2.3)

Les tensions uAB et UCD s o n t proportionnelles au courant i et à la résistance


des conducteurs. Le terme di^df correspond à l'effet inductif du flux Φ, lui-même
produit par le courant i (flux propre) et tous les courants des lignes voisines (flux
mutuels).

ι 2.1.14 Définition : tensions transverses


Dans la suite de ce volume, on utilisera exclusivement des tensions définies dans
des plans normaux à l'axe de la ligne. Dans l'exemple de la figure 2.7, il s'agit des ten-
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 37

sions verticales mesurées aux abscisses X1 et x 2 , soit u (X1) = - uDA et u (x 2 ) = uBc-


Ces tensions s'appellent tensions transverses (§ IH.8.2.2) qui dans la suite du volume
seront appelées tensions.
On s'interdira d'utiliser des tensions entre deux points d'abscisses différentes qui
sont mal définies telles que uAB,uAc> UBD> UCD- P a r contre, on calculera des différences
entre deux tensions transversales d'abscisses différentes.
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• 2.1.15 Définition : chute de tension


L'usage veut que lorsqu'on parle de chute de tension entre deux endroits d'abscis-
ses différentes, on entend par là la différence entre les valeurs efficaces ItZ(X1)I et
lt/(x 2 )l- Il ne faut pas confondre cette chute de tension avec le module de la différence
de tension complexe qui sera défini au paragraphe 3.3.2.
Contrairement à la différence de tension complexe qui est proportionnelle au
courant, la chute de tension η 'est pas une fonction linéaire du courant.

2.1.16 Recours au modèle de Kirchhoff


Pour éviter les difficultés provenant de la tension induite - d<ï>/df dans le con-
tour ABCDA, on exprime que ce flux Φ est lui-même une fonction linéaire des cou-
rants de la ligne. Dans ce but on introduit des inductances propres et mutuelles qui
permettront de retrouver des modèles de Kirchhoff.

2.1.17 Méthode de découplage


Il est difficile de saisir d'un seul coup tous les phénomènes électromagnétiques
liés à la transmission d'énergie électrique par une ligne à η conducteurs. C'est pourquoi
on traite dans la section 2.2 les phénomènes provoqués par les courants, en négligeant
l'effet des charges à la surface des conducteurs. C'est l'étude de la ligne en court-circuit
(sect. 5.5).
La section 2.3 tient compte de la répartition non uniforme du courant dans les
conducteurs massifs et dans la terre.
Dans la section 2.4, on met l'accent sur la ligne à vide en négligeant cette fois
l'effet des courants, presque nuls, pour calculer l'effet des charges superficielles des
conducteurs et du sol.
Une fois connues les caractéristiques longitudinales et transversales, on pourra
s'attaquer à l'étude de la ligne en fonctionnement quelconque, ce qui est l'objet du
chapitre 3.

D 2.1.18 Vecteur de Poynting


Le vecteur de Poynting est défini par S = E χ H (sect. III.5.1). En l'absence de
corps ferromagnétique dans le voisinage Η = Β/µ0. Dans la figure 2.6, on peut donc
calculer le vecteur de Poynting en tout point de l'espace par S = Ex Β/µ0. On cons-
tate que ce vecteur est pratiquement nul dans les deux conducteurs (cuivre et terre).
Dans l'air, il est dirigé dans le sens du flux d'énergie électrique transmis par la ligne.
38 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

La puissance électrique transmise est égale au flux du vecteur Poynting. On peut ainsi
dire que cette puissance est transmise dans l'espace entre les conducteurs et non pas
dans les conducteurs. Une faible composante du vecteur Poynting entre dans le conduc-
teur et correspond à la puissance électrique transformée en chaleur par l'effet Joule.

2.2 CARACTÉRISTIQUES LONGITUDINALES


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2.2.1 Introduction
Pour rendre compte des effets produits par la résistivité des métaux, qui cons-
tituent les conducteurs d'une ligne électrique, et par la résistivité du sol, considéré
comme n-ième conducteur, on va introduire les notions de résistances rapportées à
l'unité de longueur ou résistances linéiques R'i,R'2 ···> R'n ·
Pour rendre compte des effets des flux d'induction magnétique circulant autour
et entre les conducteurs, voire à l'intérieur même des conducteurs, on introduit les
notions d'inductances linéiques propres et mutuelles. Une inductance est toujours le
quotient d'un flux, embrassé par un contour, par le courant qui en est la cause. Or on
peut définir plusieurs contours d'intégration en utilisant diverses fibres à l'intérieur de
l'épaisseur du conducteur. Cette difficulté oblige à calculer par approximations succes-
sives et à préciser chaque fois de quelles paires de conducteurs on parle en introduisant
des inductances linéiques du type M\i,M\^L\, ... .
Même dans le cas apparemment le plus simple d'une ligne constituée par un con-
ducteur cylindrique en cuivre avec retour du courant par le sol (fig. 2.6), la répartition
du courant de retour dans le sol est totalement différente suivant qu'il est continu, à
basse fréquence, à moyenne fréquence ou à haute fréquence. Or, il ne s'agit pas là
de phénomènes secondaires puisqu'en passant de OHz à 50 Hz, puis à 500 000Hz,
l'inductance propre linéique décroît de °° à 2mH/km, puis à l,5mH/km, alors
que la résistance linéique de cette ligne croît de 70ΐΐΐΩ/1αη à 113 πιΩ/km, puis à
36 000ηιΩ/1ατι(νοΐΓ § 2.3.12 à 2.3.21).
Il s'agit donc d'être précis dans les définitions de ces caractéristiques longitudina-
les et de garder présentes à l'esprit les limites de validité des diverses formules utilisées.

2.2.2 Induction magnétique créée par un conducteur seul


Le passage d'un courant électrique /, dans un conducteur cylindrique de longueur
supposée infinie, crée un champ d'induction magnétique circulaire dont la composante
tangentielle à l'extérieur du conducteur est (§ III.4.4.2) :
Βφ = VoH(27ir) T (2.4)
Les figures 2.8 et 2.9 représentent B^ = f(r) pour un conducteur plein et respec-
tivement creux, pour un courant continu i -I.

2.2.3 Induction magnétique créée par plusieurs conducteurs


Lorsqu'il y a plusieurs conducteurs, l'induction résultante est la somme des vec-
teurs induction produits par chaque conducteur, pour autant qu 'il η 'y ait aucun corps
ferromagnétique saturable dans le voisinage.
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 39

B (r) B{r)
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Fig. 2.8 Composante tangentielle de B conduc- Fig. 2.9 Composante tangentielle de B conduc-
teur plein. teur creux.

2.2.4 Définitions des grandeurs géométriques et électriques


Soit un ensemble de n conducteurs cylindriques et creux (tubes de faible épais-
seur) parcourus par les courants I1, J 2 ,... in (fig. 2.10). Le cas des conducteurs pleins
sera traité au paragraphe 2.2.23. L'assimilation du sol au conducteur n, pour une ligne
aérienne, sera traitée aux paragraphes 2.3.13 à 2.3.21.

I 'z
ι χ + dx
\x
I I
1
Un
i

ι
»
I I

2 (—•/2
I
!
I
k Om
3 — • h (χ ) / 3 ( * + dx)A UIn

j "3/i M j U3n(x + dx)

x
� " • I n = · �(M + 12 + ···)] ^
n

Fig. 2.10 Définitions géométriques et électriques de n conducteurs numérotés de 1 à n.

On définit les grandeurs suivantes qui se rapportent à la figure 2.10 : Τη = rjif la


distance entre axes de conducteurs i et j ; r,·,·, le rayon du conducteur i (i = 1 ... n);
eh l'épaisseur du tube i (e,- < r^); pif la résistivité du conducteur i ; i,·, le courant dans
le conducteur i, compté positivement dans le sens des χ croissants; Zn, le courant dans
le conducteur de référence n; uin, la tension transverse entre le conducteur i et le con-
ducteur de référence n à l'abscisse x; ui}-, la tension entre le conducteur i et le conduc-
teur j ; u'in = duin/dx, l'accroissement linéique de la tension uin;u!u - du^/dx, l'ac-
croissement linéique de la tension U^.

ι 2.2.5 Flux embrassé par deux conducteurs dans un système à n conducteurs


Comme la somme des courants doit être nulle, on peut toujours choisir l'un des
conducteurs comme conducteur de retour et comme conducteur de référence. Par la
40 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

suite, on désignera par n ce conducteur de référence et de retour avec :


in = "0Ί + h +h + ··· + in�i) A (2.5)
On obtient de cette manière un ensemble de (n - 1) dispositions similaires for-
mées par des paires de conducteurs 1 et n, 2 et n, ... (n - 1) et n. On peut donc se limiter
à l'étude d'une seule paire formée par un conducteur d'aller et le conducteur de retour n,
les phénomènes restant semblables pour les autres paires.
Par exemple pour la paire 3 et n (fig. 2.11), le flux élémentaire ∆Φ 3 „ embrassé
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par ces conducteurs sur la longueur Ax est :


∆Φ 3n ∆ Φ 3 Μ + ∆ Φ 3 „ ) 2 + ∆Φ 3 „ > 3 + ΑΦ3ηιη Wb (2.6)
où ∆Φ 3 π β8ΐ le flux d'induction embrassé par un rectangle ABCDA dont les côtés AB
et CD sont situés respectivement dans les conducteurs 3 et n à des endroits quelconques
à l'intérieur de ces derniers.

*3 — • A *
F- ^B
ι
I ∆Φ3π® ι
I . **—^�A<t>3n,3

U�
D
I
I Ax
I
I
l ΑΦ
3η,η P ° u r in < 0

µ� �I
χ χ 4� Ax

Fig. 2.11 Définition du flux élémentaire ∆Φ 3 „ embrassé par les conducteurs 3 et « sur la lon-
gueur ∆χ.

En précisant les limites d'intégration dans les expressions des ∆Φ 3 „ 5 Α : et en tenant


compte de l'équation (2.4), on trouve :

n
∆ Φ 3 Π ) 1 = Ax j µ0— àr = ∆ ι � In Ι — I ί, Wb (2.7)
rl3 2πτ 2π I r 1 3 /

∆ Φ 3 „ 3 =Ax J µ 0 — àr = Ax- InI-Z 3 Wb (2.8)


r33 2nr 2π \r33J

2.2.6 Remarques
Les côtés AB et CD du contour d'intégration peuvent suivre différentes fibres
des conducteurs 3 et n. Il en résulte que le flux embrassé est au minimum donné par
l'intégrale de (rl3 + r33 ) à (rln - rnn ) et au maximum par l'intégrale de (r 13 - r 33 ) à
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 41

(rin + rnn )> Ie A u x calculé selon l'expression (2.7) est donc une valeur moyenne de
tous les flux que l'on peut calculer pour chaque paire de fibres imaginables des conduc-
teurs 3 et n, il en est de même pour l'expression (2.8); la démonstration est faite aux
paragraphes 2.2.13 et 2.2.14.
Pour les lignes aériennes, les rayons des conducteurs peuvent être négligés vis-
à-vis des distances entre conducteurs, donc rH < rtj.
et
Les expressions de ∆Φ 3 „ 2 ∆Φ3ηη peuvent être déduites respectivement en
changeant l'indice 1 en indice 2 et en indice η dans (2.7).
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Le flux ∆Φ 3 „ ,· peut avoir le même signe ou un signe opposé au courant /,· sui-
vant la position relative du conducteur i qui détermine le signe du logarithme.
Le flux ∆ Φ 3 Π ) 3 a toujours le même signe que Z3, tandis que ∆Φ 3 „ „ a toujours
un signe opposé à In.

ι 2.2.7 Tension induite dans la boucle ABCDA


Choisissons un contour ABCDA qui passe à l'intérieur des conducteurs 3 et η et
aux abscisses x e t i + ∆χ (fig. 2.11).
La tension induite par la variation du flux d'induction dans le contour ABCDA
est égale à la dérivée du flux embrassé dû à tous les courants voisins, y compris le cou-
rant propre:
(1∆Φ3,
E . d/ = — V (2.9)
at
On peut exprimer ces deux grandeurs en remontant aux définitions de la figure 2.11.
B
\ E -àl = R3AxI3 V (2.10)

ou
R's = P 3 IS 3 Ω/m (2.11)
c
a
J E · d/ = u3n + — � Ax V (2.12)
B dx
D

J* E · d/ = �RnAXin V (2.13)
c
A
V (2.14)
ί Ε� al= �U3n
D

∆Φ 3 „ = X ∆ Φ 3 Μ Wb (2.15)
k = l

où ∆Φ 3 „ 5 Α : est la part du flux dû au conducteur k et ^ 3 et Rn sont les résistances linéi-


ques des conducteurs 3 et η définies par (2.17) où S1- est la section du conducteur i.
n
r ik^oAxar µ0 ∆ χ I rkn \
∆Φ3„,* = / — = I" — ik Wb (2.16)
/k3 2nr 2ir \ rk3!
R\ = PiIS1 Ω/m (2.17)
42 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Comme à partir de (2.8) on a


M 0 Ax
∆ Φ 3 rt , rt = — ι In — I i„ Wb (2.18)
2π \ rn3
en introduisant la valeur de in donnée par (2.5) on obtient :

∆ Φ 3«,Λ µ0Αχί Γ,ι3


I n � ( I + / 2 + ...+ <„�ι) Wb (2.19)
1

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ι 2.2.8 Matrices des résistances et inductances longitudinales linéiques


En introduisant les expressions (2.10), (2.12), (2.13), (2.14), (2.15), (2.16) et
(2.19) dans l'équation fondamentale de la tension induite (2.9), on obtient l'équation
matricielle (2.20) des accroissements linéiques de tension uin le long du circuit formé
par les conducteurs i et η dus aux résistances des conducteurs, ainsi qu'aux flux d'in-
duction mutuels ou propres créés par l'ensemble des η courants.

\R'i+R'n+pM'n) (*'„ + P Jlf 1 2 )...


(Rn + pM'21) (R2 +K + pM'22)

l
(n�l)w. n �1

matrice Z '
V/m (2.20)
où ρ = 3/31 est l'opérateur de dérivation par rapport au temps,
avec:

Μη = Μµ = — In H/m (2.21)
2ττ ^ij rnn
Mo
Mu
=
— In H/m (2.22)
Lu /*f/ rnn

2.2.9 Matrice des impédances linéiques longitudinales complexes


Si tous les courants sont sinusoïdaux et de même pulsation ω, on peut passer au
calcul complexe et remplacer ρ par jco. La matrice Z' devient alors la matrice des impé-
dances linéiques longitudinales complexes propres (diagonale i =j) et mutuelles (i Φ]).
(Z') = (*')+JCO(JIf') Ω/m (2.23)

12.2.10 Définitions
Dans (2.23) (R') est la matrice des résistances linéiques et (M') la matrice des induc-
tances propres et mutuelles linéiques. Les éléments de la diagonale Z'u =Ri+Rn +}ωΜ'α
constituent les impédances linéiques longitudinales propres, où M'a est Vinductance
propre linéique de la boucle constituée par le conducteur aller i et le conducteur de
retour commun n. Les éléments non-diagonaux Z\j -Rn + jcoJkf/y sont les impédances
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 43

mutuelles linéiques longitudinales où AfJ7- est Yinductance mutuelle linéique entre la


paire de conducteurs in et la paire de conducteurs jn. AfJ7- et AfJ/ sont donnés par (2.21)
et (2.22) pour des conducteurs creux, (2.47) et (2.48) pour des conducteurs pleins.

2.2.11 Résistance mutuelle


Il peut paraître surprenant de trouver un terme résistif dans une impédance mu-
tuelle, en fait il ne s'agit que de la résistance de retour du conducteur n, commune aux
(n -1) circuits considérés, à laquelle on peut donner le nom de résistance mutuelle.
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2.2.12 Extension du calcul au cas des câbles


Dans les paragraphes précédents, le calcul des différents flux a été fait en négli-
geant les dimensions des conducteurs par rapport aux distances entre les conducteurs
(r33 ^ rk3 e t rnn ^ rkn)- Cette simplification est valable dans le cas des lignes aérien-
nes, mais ne l'est évidemment plus pour les câbles souterrains où les distances entre
conducteurs sont du même ordre de grandeur que les dimensions des conducteurs. Il
convient donc d'établir des formules plus générales, applicables pour n'importe quelle
forme de conducteur.
Il est à noter que ces méthodes ne tiennent pas compte des effets pelliculaire et
de proximité (sect. 2.3) qui peuvent déjà intervenir aux fréquences industrielles.

2.2.13 Géométrie de conducteurs proches et de grosse section


Pour simplifier la démonstration, on considère un circuit a composé des conduc-
teurs 1 et 2 et un circuit b composé des conducteurs 3 et 4 (fig. 2.12). Chaque circuit
est parcouru respectivement par les courants ia et ib qui varient assez lentement pour
qu'il n'y ait ni effet pelliculaire, ni effet de proximité.

fibre S.

13 =-i4 = ib

® h =-/2='a
1
I - l a

Fig. 2.12 Définition géométrique de deux circuits voisins a et b; ry = distance entre une fibre du
conducteur i et une fibre du conducteur j .

Les sections des conducteurs Si, S2, S3 et S4 ont des formes quelconques et des
dimensions non négligeables par rapport aux distances r/;·. Chaque fibre élémentaire de
section dS est parcourue par un courant ai = J *àS où / est la densité de courant sup-
44 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

posée constante sur toute la surface. Chaque élément du circuit a couple son champ
avec chaque élément aller et retour du circuit b. Dans un élément US1 du conducteur 1
circule le courant ia US1IS1 et dans un élément dS 2 du conducteur 2 circule le cou-
rant -ia US2IS2.

2.2.14 Flux couplé


Le flux élémentaire sur une longueur ∆ χ entre les fibres k et β du circuit b dû au
courant (ia dSl/S) dans l'élément i du conducteur 1 est
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L
ΛΦ«/=— dS, f �• = ^ � �^dS1(IiIr14�IiIr13)
2π S1 ^ r
2π S1
Wb (2.24)
tandis que la contribution de l'élément j du conducteur 2 au flux élémentaire entre
k et β est
4
µ0∆* �ia ^ dr �µ 0
∆χι 8
d Φ/c// = uS
d S22 f — = dS2(ln r 2 4 � I n r 2 3 )
2π S2 / r 2π S2
Wb (2.25)
On observe que l'expression de chacun de ces flux élémentaires se compose de deux
termes, l'un se rapportant aux distances r 13 et r 2 3 entre le circuit a et la section S 3 et
l'autre aux distances r 14 et r 2 4 entre le circuit a et la section S 4 .
Pour calculer le flux entre les fibres élémentaires k et β dû au circuit a complet,
il faut intégrer sur les surfaces S 1 et S 2 :

Id0Ax ia / r diS| r dSi r dS 9


Qo
z 2
Φ/fc/.a
2π °1 � SJ lnr 2 4 ^—
1
\Si ^l Si 2
2

r dS2 \
+ J lnr23 Wb (2.26)
S2 ^2 /

2.2.15 Définition : flux couplé


L'expression (2.26) permet de calculer exactement le flux embrassé par les fibres
k et β du circuit b sous l'influence de la totalité des courants des fibres du circuit a. Tou-
tefois, ce flux embrassé est différent suivant la position des fibres k et β à l'intérieur des
sections S 3 et S 4 .
On appelle flux couplé Φ b a la moyenne algébrique des flux embrassés par l'en-
semble de toutes les paires de fibres contenues dans le circuit b sous l'influence du cou-
rant passant dans le circuit a. Selon cette définition on a:

µ0Αχ [(C dS t dS 4 r f dS,dS3


lnr m
$b,amoyen = U J j l4 ~ " J J ^13 ~ —
2π Is4S1 S1 S 4 S3S1 S1 ύ 3

� f f l n r a 4 ^ U f f l n r 2 3 ^ ^ ) Wb (2.27)
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 45

L'inductance mutueDe linéique entre les circuits a et b due à ia est alors :


^b,a moyen
M'ab = — H/m (2.28)
ia ∆χ
En introduisant (2.27) dans (2.28) on constate que Mab est indépendant de ia et que
M'ba=M'ab.
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2.2.16 Définition : distance moyenne géométrique


On désigne par gxy, la distance moyenne géométrique (DMG) de la surface Sx à la
surface Sy, définie comme suit :

Info, = — J IdSx j \nrxy dSy\ (2.29)


sxsy Sx\ sy !
où rxy est la distance entre un élément dSx de la surface Sx et un élément dSy de la
surface Sy.
C'est Maxwell [9] qui a introduit pour la première fois la notion de distance
moyenne géométrique dans le calcul des inductances.

2.2.17 Inductance mutuelle linéique


En utilisant (2.29), on obtient pour l'expression de l'inductance mutuelle linéique
entre le circuit a et le circuit b :

M'ab = fÎ2 i n *»J21 H/m (2.30)

Si l'on généralise, l'inductance mutuelle linéique entre le circuit in et le circuit jn de la


figure 2.11 sera:

Mi1 = — In ^ - ^ H/m (2.31)


2 π
gij gnn

où gin, gjn, gij sont des DMG, tandis que la signification de gnn est donnée au paragra-
phe 2.2.18. L'expression (2.31) est la même que l'expression (2.21) dans laquelle les
distances r/;· et le rayon rnn sont remplacés par gy et gnn.

2.2.18 Définition : rayon moyen géométrique


Pour calculer l'inductance propre linéique d'un circuit, il est nécessaire de définir
la distance moyenne géométrique d'une surface Sx à elle-même ou rayon moyen géo-
métrique (RMG) de la surface Sx :

Info, = -J5 J IdSx j \nrxx dSx (2.32)


Sx sx \ Sx I
où rxx prend toutes les valeurs possibles entre deux éléments dSx distincts de la sur-
face Sx.
46 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

2.2.19 Inductance propre linéique


L'inductance propre d'un circuit étant définie comme le rapport entre le flux
qui traverse le circuit dû au courant passant dans ce circuit et ce même courant, nous
allons superposer les deux circuits a et b de la figure 2.12 et appliquer (2.30) à la
figure 2.13.
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'"Il - > " 3 3 -''13 r22 ='44 = >*24

Fig. 2.13 Superposition des circuits a et b.

Dans ce cas on a r 14 = r23, S1 = S3, S 2 = ^4 > donc ^ 1 4 = g23 = £34 = £12 >
r
i3 = >*33 = '"n e t I e RMG de S3 est g33 avec :

In £33 In r33 dS3 (2.33)


^3 S3 \ S3
r
24 = r44 e t I e RMG de S 4 est donné par g 44 avec :

In ^ 4 4 = — J d £ 4 J In r 4 4 dS4 (2.34)
S
4 s4 \ S4 !
Une difficulté mathématique est liée au fait que In 0 = - °° ce qui exige de lever
une indétermination dans le calcul des expressions (2.33) et (2.34). L'inductance pro-
pre linéique du circuit b est alors :
Mo , £34
ML = — In H/m (2.35)
2π g33#44
ou en généralisant, l'inductance linéique propre de la boucle in de la figure 2.11 est
M g i n
JiA' ° 1 H/m (2.36)
Mn = —
2TT In gu gnn

expression analogue à (2.22) où l'on a remplacé la distance rin par la DMG g(n et les
rayons ru et rnn par les RMG gu et gnn.

2.2.20 RMG et DMG des configurations usuelles de conducteurs


On trouvera en annexe (sect. 9.2) les RMG et DMG de quelques configurations
usuelles de conducteurs, tirées de [9-14].

2.2.21 RMG des conducteurs toronnés


Pour les conducteurs constitués de brins toronnés, les valeurs du RMG peuvent
être calculées à partir de la section utile S du conducteur et du nombre de brins
(fig. 2.14 et tab. 2.15).
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 47

Fig. 2.14 Conducteurs toronnés à 3, à 7 et à 19 brins (coupes).


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Tableau 2.15 RMG de conducteurs toronnés.

Type gn = RMG

Conducteur de section circulaire pleine 0,4394 S 1/2


Corde circulaire à 7 brins 0,4642 S 1/2
Corde à 3 brins sans âme centrale 0,4750 S 1/2
Corde circulaire à 19 brins 0,4902 S 1/2
Corde circulaire à 37 brins 0,4982 S 1/2
Corde circulaire à 61 brins 0,5020 S 1/2
Corde circulaire à 91 brins 0,5038 S 1/2
Corde circulaire à 127 brins 0,5046 S 1/2

2.2.22 RMG des conducteurs en faisceaux


Ainsi qu'il a été mentionné (§ 2.1.7), un conducteur de phase peut être constitué
d'un faisceau de 2 ou plusieurs cordes de mêmes diamètres, disposées symétriquement
les unes par rapport aux autres. Dans ce cas, il est utile de connaître le RMG résultant
du faisceau (tab. 2.16).

Tableau 2.16 RMG de conducteurs en faisceau:


^ 11 = RMG de chacune des cordes;
G11 = RMG résultant du faisceau.

Cas Disposition Formule

(8nd)1
8ll 8\\

G — tri/S /72/3
il -Zn a

_ Λ 1/8 1/4 ^3/4


Ga=2»*gl»d a

£11

su
48 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

2.2.23 Application des RMG et des DMG au cas d'un câble triphasé symétrique
Une disposition particulière, mais intéressante, car elle est souvent rencontrée en
pratique, est constituée par un câble triphasé, le conducteur de retour étant la gaine en
plomb qui entoure le câble (fïg. 2.17). Les trois conducteurs en cuivre sont supposés
pleins.
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Dn=Di3=D23

Fig. 2.17 Câble triphasé.

On suppose que la gaine est mince par rapport à son diamètre {e < D) et que la
fréquence du courant est assez basse (par ex. 50 Hz) pour pouvoir négliger les effets
pelliculaire et de proximité dont il sera question plus loin (sect. 2.3). Si le système
triphasé est symétrique, on a:
I1 + Z2 + h = 0 (2.37)
donc
0 (2.38)

En utilisant (2.31), il est aisé de montrer que, dans le cas 2 du tableau 9.7, et les cas 1
et 4 du tableau 9.8, les inductances linéiques valent :
Mo , D
M12 = M 2 3 = M31 =
/ • ! / • ' ' — / — .

In . . - ' . —

In
' -

H/m (2.39)
2 Ή g\2Snn 2π 2 D12

En appliquant (2.36) et les cas 1 du tableau 9.8 et 1 et 2 du tableau 9.7, on trouve


que les inductances propres linéiques de chaque phase sont aussi égales. Af11 est l'induc-
tance propre linéique de la boucle constituée par le conducteur 1 (aller) et la gaine η
(retour) :
2
Mo gin
M'X1 = M 2 2
= M 33 = — � In
2π gngnn 2 π \ d 4
H/m (2.40)
L'accroissement linéique de la tension sur la phase 1 peut être écrit à partir de (2.20) :

-u{n = RIi1 + Ml1 -! + RnI1 + Rni2 + M{2 - ^ +RnI3 + Mi3 - ^


àt dr àt
V/m (2.41)
ou, compte tenu de (2.37) et de (2.39) :
d/,
- W1 RIi1 +(Mi1 - M{2) V/m (2.42)
àt
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 49

2.2.24 Définition : inductance cyclique


L'expression L\ = (Af11 - M'n) dans (2.42) est appelée inductance cyclique, ou
inductance équivalente par phase, ou encore inductance industrielle linéique. Pour les
autres phases, on définit d'une manière analogue les inductances L \ = M22 - M\2 et
L 3 = M'33 - M\2 qui sont égales dans le cas traité au paragraphe 2.2.23.
Une définition plus générale de l'inductance cyclique est donnée par [10] ou
par [15].
En utilisant l'inductance cyclique on peut donc, dans des cas particuliers qui
obéissent aux conditions (2.37) et (2.39), calculer les tensions de chacune des phases
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indépendamment des autres, comme s'il n'existait aucun couplage entre elles. La matri-
ce des impédances linéiques Z' de (2.20) peut être réduite dans ce cas à sa diagonale
comme dans (2.43) :

R\+L\V
0
0
R2 + L2P 0
\ r
0 0 R; + v,f U
"

V/m (2.43)

2.2.25 Différence d'inductance linéique pour conducteurs pleins et creux


En revenant au calcul du paragraphe 2.2.23, mais cette fois en remplaçant les
conducteurs pleins par des conducteurs creux, ^ 1 1 prend la valeur de d/2 au lieu de
(d/2)e - 1 / 4 selon le tableau 9.7. L'équation (2.40) devient alors :
Uo D
M[x = M22 = M^3 = — In — H/m (2.44)
2π d
En comparant (2.40) et (2.44), on constate par soustraction que le fait qu'un
conducteur soit plein et non pas creux produit tout simplement une augmentation de
l'inductance propre linéique, indépendante des dimensions du conducteur, donnée par :
Mo
AMi 1 = — = 0 0 5 mH/km (2.45)

2.2.26 Conducteur en acier ou en métal ferromagnétique


Si le conducteur plein est ferromagnétique de perméabilité relative \xr, le supplé-
ment d'inductance, par rapport au conducteur creux, devient :
U(\ Ur -Q
AMi1 = ^-^-^ = 50-10 µ, H/m (2.46)

2.2.27 Méthode de calcul


Les remarques des paragraphes 2.2.25 et 2.2.26 suggèrent que l'on peut calculer
en première étape toutes les inductances propres et mutuelles linéiques comme si tous
les conducteurs étaient creux, puis ajouter le supplément d'inductance propre et, le cas
échéant, d'inductance mutuelle correspondant aux conducteurs pleins. Dans ce cas, les
50 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

expressions (2.21) et (2.22) prennent une forme plus générale :


0 r r
ΆΛ> ΆΛ> ^ ι in jn . Vo µκη kn __. . . ._.
Mij� = Mn = — In — + H/m (2.47)

M11� = — In + + H/m (2.48)


2Ή ru rnn 8π 8π
où µγη et [iri sont les perméabilités relatives du conducteur commun η et du conduc-
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teur i. Les facteurs kn et kt sont nuls si les conducteurs correspondants sont creux, ils
prennent la valeur 1 s'ils sont pleins ou encore une valeur comprise entre 0 et 1 si le
tube conducteur est d'épaisseur non négligeable, ou lorsqu'on veut tenir compte de
l'effet pelliculaire décrit dans la section 2.3.

2.2.28 Inductance cyclique des cables tripolaires à une gaine


Dans le cas des câbles souterrains tripolaires à une gaine (fïg. 2.5) la disposition
symétrique des trois conducteurs permet de parler d'inductance cyclique (§ 2.2.24)
et de simplifier les formules générales qui donnent les valeurs de l'inductance linéique
propre ou mutuelle. Avec une disposition similaire à celle de la figure 2.17 et avec
(2.40) et (2.39) on trouve pour l'inductance cyclique :

L[ = *» ln m = υ» ( ln ^n + ι ) H/m (249)
2n gn 2π \ d 4 /

2.2.29 Inductance cyclique de trois câbles unipolaires à gaines court-circuitées


Lorsque la ligne est constituée par trois câbles unipolaires dont les gaines sont
court-circuitées aux deux extrémités, des courants induits circulent dans les gaines.
L'inductance cyclique de tels câbles subit une diminution due au fait que les courants
dans les gaines circulent en sens inverse des courants dans les conducteurs et tendent à
diminuer le flux qui entoure les conducteurs. Si rgl et rg2 sont les rayons intérieur et
extérieur de la gaine conductrice, D12 la distance entre axes de deux conducteurs et
^ 11 le RMG d'un conducteur, l'inductance cyclique linéique d'un tel câble est

µ g l 2 M
τ' I ° ι \ ' JJI ^ CfH
Lx = — In — 7 H/m (2.50)
\2ÏÏ gnJ 1+ (R^/coM'y
où M' dans le terme de correction représente l'inductance linéique mutuelle cyclique
par phase entre conducteurs et gaines :
M' = — In -2- H/m (2.51)
2π >>i + rg2
et Rg est la résistance linéique de la gaine :

R^ = Ω/iii (2.52)
rr(rg2 � rgl ){rg2 + rgl )
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 51

• 2.2.30 Matrice des impédances linéiques pour les lignes non transposées
Pour saisir l'avantage de la transposition des lignes aériennes (§ 2.1.6), nous allons
considérer le cas d'un système de courants triphasés symétriques. On suppose que le
conducteur de retour η est constitué par la terre représentée par un cylindre de très
grand rayon rnn. Comme :
h + h +Z3=O (2.53)
le courant de retour in est nul.
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Les trois phases 1, 2 et 3 sont disposées en une nappe à hauteur h au dessus du


sol (fig. 2.18).

4*2r

VX1 J7777777777777777777777777777777777777777,

Fig. 2.18 Conducteurs en nappe.

Le diamètre de chaque conducteur supposé plein est 2r. Pour simplifier l'écriture
par l'utilisation du calcul complexe, on supposera les trois courants sinusoïdaux. La
démonstration est cependant valable aussi pour des courants de forme quelconque.
Dans le cas de la ligne non transposée (fig. 2.19), l'accroissement linéique de la
tension sur la phase 1 est d'après 2.20 :
-U\n = R[I1 +JCoATi1Z1 + )ωΜ\2Ι2 + JCoJIf13Z3 +K(I1 +I2 + Z 3 )
V/m (2.54)

Fig. 2.19 ligne triphasée non transposée. Fig. 2.20 Ligne triphasée transposée.
52 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

En utilisant la relation (2.53), on trouve :


-U\n = R[I1 +JCo(Mi1 - M i 3 ) Z i +JCo(Mi 2 -Mi 3 )Z 2 V/m (2.55)
où les valeurs des inductances propres et mutuelles sont :
2
M1'! = — In — avec ^ 11 = r e x p ( - l / 4 ) H/m (2.56)
2π g\\gnn

M[2 = — In ^ ^ avec^ 1 2 =D H/m (2.57)


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2 7Γ g\2gnn

M^3 = ^ o ln £!«£3« a y e c ^i3 = / ) # 2 H / m ( 2 5 8 )

2π £i3£™
et
£1« = gin = g3n = h + r„„, #„„ = r w „ exp (�1/4)
on trouve
Mo / 2D 1\ M0
�^1« = ^ i i l + ίω — In — + � Z 1 + jco — (In 2) Z 2
2π \ r 4/ 2π
V/m (2.59)
Pour la deuxième phase, comme M 2 2 = M' n et M 2 3 = M'12, on obtient:

Mo / # 1 \
-Win = ^ i 2+ jco — In - + - Z2 V/m (2.60)
2π \ r 4 /
tandis que pour la troisième phase le résultat est similaire à celui de la phase 1:
JUo / 2Z) 1 \ Lin
-Usn = R'ili + jco — In — + - i 3 + jco — ( l n 2 ) / 2
2π \ r 4 J 2π
V/m (2.61)

ce qui donne sous forme matricielle la relation (2.62), valable à condition que
i l +Ii +Ii = o.

'^-H ° ^ +jw S( in 7 + î) ° li2


V/m (2.62)

2.2.31 Dissymétrie introduite par la ligne non transposée


On constate dans la matrice (2.62) que :
• l'inductance linéique Z/22 est plus petite que les deux autres inductances cycli-
ques de la diagonaleL'n -L'33 = i 2 2 + (µ0Ι2π)\η2;
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 53

• pour les lignes non transposées il existe un couplage entre les phases latérales et la
phase placée au milieu, couplage donné par le terme constant (]ωµ0/2π) In 2
typique pour une ligne en nappe;
• comme en général Djr > 2, les termes hors diagonale peuvent souvent être
négligés;
• si on impose des tensions symétriques, par exemple en imposant à chaque
extrémité de la ligne un système de tensions triphasé symétrique, ce sont alors
les courants qui ne le sont plus. Tout le calcul doit être repris à la base puisque
(2.53) n'est alors plus valable.
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2.2.32 Ligne transposée


La figure 2.20 indique comment on peut permuter les conducteurs 1, 2 et 3 au
tiers et au deux tiers d'une ligne de longueur / donnée.
La différence des tensions Uin (0) à l'abscisse 0 et Uin (l) à l'abscisse / se calcule
pour chaque section de longueur 1/3 en utilisant la matrice (2.62), mais en permutant
les indices 1, 2, 3 pour chaque tronçon. On obtient :

U1n(O)-U1n(I)= - ^ i i l + jw — In — + - I i i + j c o - — (In 2) I2
3 2π \ r AI 2n
l Mo / D 1
+ � R[I1 + jco — In � 4� �
3 2π \ r 4
/ µ0/ 2D l\ µ0
+� * i i i + J < o — In — + � i t + jco — (In 2) / 3
2π \ r 4 / 2π
3
V (2.63)
= as
or I2 + i 3 ""ii ( P ^e retour par le neutre) ce qui donne, en divisant par /, une
valeur moyenne : 3

Mo / rï D 1\
-Um = R[Ii + jco — In + " ii V/m (2.64)
2π \ r 4/
En raison de la disposition globalement symétrique des autres phases, les accroissements
U2n et U'3n seront similaires à (2.64) où i?i, / 1 sont respectivement remplacés par
R 2 , 1 2 puis par R 3 , 1 3 , ce qui, sous forme matricielle, permet d'écrire :

-u\
•u\

V/m (2.65)

2.2.33 Réduction du calcul triphasé à celui d'une seule phase


En comparant les résultats obtenus par (2.62) et (2.65), on voit que seule la ligne
transposée permet de réduire le calcul triphasé à celui d'une seule phase avec :
U\n = (R'+jœL')Il V/m (2.66)
54 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

où L' a la même valeur pour les trois phases. On peut donc déduire que si les trois cou-
rants de ligne forment un système symétrique, les accroissements des tensions en forme-
ront aussi un. Par conséquent, si les tensions simples ou composées en début de ligne
forment un système symétrique, elles formeront aussi un système symétrique au bout
de la ligne.

2.3 RÉPARTITION NON UNIFORME DU COURANT DANS LES


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CONDUCTEURS DE PHASE ET DANS LA TERRE

2.3.1 Introduction aux effets de proximité et pelliculaire


On a vu que les courants alternatifs qui circulent dans les conducteurs créent un
champ d'induction B qui existe non seulement entre les conducteurs, mais aussi à l'in-
térieur des conducteurs (fïg. 2.6). Ainsi, un contour fermé à l'intérieur d'un conduc-
teur embrasse un flux d'induction variable et se trouve être le siège d'une tension
induite qui provoque à son tour des courants induits dans le métal. Ces courants de
Foucault (vol. IX et X) modifient la répartition, du vecteur densité de courant / , admise
uniforme jusqu'ici en première approximation.
Plus la fréquence est élevée et l'épaisseur des conducteurs forte, plus l'effet des
courants de Foucault sera important. La répartition du courant à l'intérieur d'un con-
ducteur plein ou d'un faisceau de conducteurs est différente en courant alternatif de
ce qu'elle est en courant continu.
On verra que le courant alternatif a tendance à emprunter des chemins aussi voi-
sins que possible pour l'aller et le retour (effet de proximité). Pour des conducteurs
pleins concentriques, le courant utilisera essentiellement la surface externe du conduc-
teur intérieur (effet pelliculaire) et la surface interne du conducteur extérieur (effet de
proximité).
Ces effets se combinent et sont particulièrement marqués dans la terre. Les
courants alternatifs circulant dans la terre passent essentiellement en surface (effet
pelliculaire) et suivent le tracé de la ligne (effet de proximité).

2.3.2 Effet de proximité. Cas particulier


Il arrive fréquemment que l'on relie par des entretoises conductrices deux ou
plusieurs conducteurs en un faisceau pour conduire le courant d'une phase.
Afin de s'affranchir de l'effet pelliculaire on considère ici des conducteurs creux
à paroi mince.
La figure 2.21 représente le groupement des conducteurs 1 et 2 en un faisceau
pour conduire le courant i qui retourne par le conducteur η plus proche de 2 que de 1.
On obtient au moyen de (2.20) les équations suivantes :

-u[n = (/*(+ Rn) Z1 + M 11 — + Ki2 + M[2 — V/m (2.67)


àt dt

-U2n = Rn Z1 + M{2- + (R2 + Rn) Z2 + M22 — V/m (2.68)


dr df
avec Z1 + Z2 = z.
CARACTERISTIQUES DES LIGNES 55

-pnjdè L3 1
M+'2 I

r\n
rin M + W'∆ JC

Θ\ η
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If II
•in = h + *2 = *
r
nn

Fig. 2.21 Faisceau constitué par les conducteurs 1 et 2 supposés tubulaires.

En posant u\n = U2n = u\ en éliminant ι/ entre les deux équations et en sépa-


rant les variables Z1 et I 2 , on obtient :

Rlh+(Mn-Mi2) — = R^i2+(M22- M[2) — V/m (2.69)


dr àt
L',
d'après (2.21) et (2.22) on a:

H=
Mo . . I ^ +In P i H/m (2.70)

Mo
u 2π
1^1 � I n I ^
/•22 ''20
H/m (2.71)

Il est évident que si rn et r22 sont égaux, i j est plus grand que L2.
En général, on choisit les conducteurs du faisceau égaux, donc .Ri = R2 et
r
n = r 22 > m a i s l e s courants I1 et I 2 ne sont pas égaux. Dans le cas où les courants sont
sinusoïdaux, on obtient :
Z1 R2 + JCoL 2
(2.72)
I2 R[ + JCoZZ1
D'autre part :
I1 + 1 2 =1 A (2.73)
Pour co petit ( c o l ' < R') et avec Z?i = ^ 2 , on obtient par (2.72) et (2.73)

Io = - i (2.74)

donc le courant se répartit par moitié dans chacun des conducteurs du faisceau.
Pour ω élevé ( ω Ζ ' > R ' ) les relations (2.72) et (2.73) donnent :

/, = : / A (2.75)

L[
/, = (2.76)
Ll + Ll1
56 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

2.3.3 Exemple
Dans la figure 2.22 on a:
r = r = r
• U 22 nn= r

• rn = r2n = Ar
• rln=Sr
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2r
K®) (Jp \M
Ix+h=-L
Fig. 2.22 Disposition de l'exemple.

On obtient dans ce cas, pour ω élevé (ωΖ/ >R'):


Ar · Ar
In
I1 H1 r · Sr In 2 1
(2.77)
I2 A' 4r · 8r In 3
In
r · Ar
=
donc Z 1 = (1/4) I et T2 (3/4) 7. On voit que /β courant passe surtout dans le conduc-
teur du faisceau qui est le plus voisin du conducteur de retour.

2.3.4 Définition : effet de proximité


D'une façon plus générale, on pourrait démontrer que, pour les conducteurs mul-
tiples (faisceaux de 2 ou plusieurs conducteurs élémentaires), le courant alternatif se
répartit différemment du courant continu. Plus la fréquence est élevée, plus les courants
alternatifs ont tendance à choisir des chemins d'aller et de retour aussi voisins que pos-
sible. C'est ce que l'on nomme Y effet de proximité [16,17]. C'est ainsi que le courant
de retour par le sol suit le tracé de la ligne, même si elle n'est pas rectiligne.

2.3.5 Définition : effet pelliculaire


Le champ magnétique variable dans le temps dû à un courant variable dans un
conducteur crée des courants de Foucault qui changent la répartition du courant à
l'intérieur du conducteur. La densité de courant devient plus forte en surface qu'en
profondeur ce qui donne naissance à Y effet pelliculaire [18,19].

2.3.6 Effet pelliculaire : cas de conducteurs concentriques


Lafigure2.23 représente une ligne composée de deux conducteurs concentriques
parcourus par le courant i variable au cours du temps. Jusqu'à présent dans la
section 2.2, on a supposé que le courant i se répartissait uniformément dans la section
du conducteur considéré, du moins en première approximation. Or, cette hypothèse
simplificatrice amène fatalement à une contradiction. En effet, un contour ABCDA
à l'intérieur du conducteur numéro 1 (fig. 2.23) embrasse un flux d'induction %.BCDA
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 57
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Fig. 2.23 Conducteurs concentriques. Densité de courant / .

non nul et variable dû à l'induction B créée par le courant à l'intérieur du conducteur


(fîg. 2.6 et § IH.4.4.3). Or, la variation de ce flux crée une tension induite dans le
contour fermé ABCDA d'où la relation:

E · d/ = Φ A BCDA (2.78)
àt
58 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

qui est contradictoire avec l'hypothèse d'une densité de courant uniforme. En effet,
dans le conducteur E = ρ J et le calcul de la tension induite le long du contour fermé
donne :

§E-dI = ΕΑΒ�Αχ + 0�ΕΌ"-∆χ + 0 = ρ· &x(JAB�JDC)

qui doit être non nul en raison de (2.78), ce qui rend impossible l'hypothèse JAB = JDC.
On constate, par le calcul et par l'expérience, que la densité de courant JAB au
centre du conducteur central est plus faible en valeur efficace que la densité de courant
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JDC en surface (fig. 2.23). De plus, elle présente un certain retard de phase de sorte
qu'à l'instant où i = 0, la densité de courant en surface change de direction avant la
densité de courant en profondeur.
La mise en équation de ces phénomènes est traitée dans le volume IX. On se
contentera ici d'en donner quelques résultats fondamentaux.

2.3.7 Définition : profondeur de pénétration équivalente


Pour rendre compte de l'augmentation des pertes par effet Joule dues à l'effet
pelliculaire, on calcule une résistance effective R^, valable en courant sinusoïdal,
plus grande que la résistance en courant continu R_. Le calcul s'effectue en rempla-
çant le conducteur plein par un conducteur creux fictif de même diamètre extérieur et
d'épaisseur δ appelée profondeur de pénétration équivalente.

2.3.8 Formule approchée pour le calcul de la profondeur de pénétration équivalente


Lorsque les dimensions transversales du conducteur sont grandes par rapport à
la profondeur de pénétration, on peut utiliser la relation suivante [18] :

δ = \/2ρΙµ0µτω m (2.79)
7
où ρ est la résistivité en Ωηι, µ 0 = 4 π · ΙΟ" H/m, µΓ est la perméabilité relative du
conducteur, ω la pulsation en rad/s et δ la profondeur de pénétration en m.

Tableau 2.24 Profondeur de pénétration δ pour divers matériaux.

Matériaux f=50Hz 5 kHz 0,5 MHz

acier ρ = 100ηΩηι 1 mm 0,1 mm 0,01 mm


Mr = 500
cuivre 65 0 C ρ = 20 ni2m 10 mm 1 mm 0,1 mm
Mr = 1
aluminium ρ = 29 niîm 12 mm 1,2 mm 0,12 mm
Mr = 1
eau de mer à ρ = 2 iîm 100 m 10 m Im
Mr = 1
terre à ρ = 200 iîm 1000 m 100 m 10 m
Mr = 1
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 59

2.3.9 Remarque
On peut démontrer qu'à la profondeur δ, la valeur efficace de la densité de cou-
rant est réduite à J0Ie ( § III.6.2.2), où J0 est la valeur efficace de la densité de courant
à la surface du conducteur.

2.3.10 Ordres de grandeur de la profondeur de pénétration équivalente


Le tableau 2.24 donne quelques valeurs numériques de δ.
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2.3.11 Combinaison des effets pelliculaire et de proximité


Les conséquences combinées des effets de proximité et pelliculaire sont illustrés
dans les figures 2.25, 2.26 et 2.27.

/ /

Fig. 2.25 Barres parallèles. Fig. 2.26 Conducteurs concen- Fig. 2.27 Conducteurs cylin-
triques. driques voisins.

2.3.12 Conséquences des effets pelliculaire et de proximité


Les deux effets ont plusieurs conséquences:
• la résistance effective des conducteurs en courant alternatif augmente avec la
fréquence', pour les fréquences suffisamment élevées, la résistance effective
croît comme \ / / d è s que la profondeur de pénétration est plus faible que la
plus petite dimension de la section;
60 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• le calcul des DMG et des RMG traité en section 2.2 doit tenir compte des
effets de proximité et pelliculaire; les DMG diminuent et les RMG augmentent,
de sorte que les inductances mutuelles et propres linéiques diminuent lorsque
la fréquence augmente et tendent asymptotiquement vers des limites corres-
pondant à des conducteurs creux;
• en général, vu les distances entre conducteurs par rapport au diamètre, on peut
négliger l'effet de proximité pour les conducteurs de phase des lignes aériennes,
cette hypothèse n'est pas valable dans le sol;
• dans les câbles, le toronnage des conducteurs de phase annule l'effet de proxi-
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mité car la résistance transversale est plus élevée que la résistance longitudinale ;
• par contre, l'effet pelliculaire à 50 Hz ne peut pas être négligé pour tous les
conducteurs dont le rayon dépasse 10 mm; comme ordre de grandeur, on peut
dire que le rapport R^ /R_ défini au paragraphe 2.3.7 prend les valeurs sui-
vantes : 1,026 pour r = 10 mm, 1,324 pour r = 20 mm, 1,865 pour r = 30 mm
et 2,396 pour r = 40 mm [10];
• pour le conducteur terre, il est indispensable de tenir compte de l'effet de pro-
ximité et de Veffet pelliculaire [20].

2.3.13 Impédance d'uneligne dont le retour du courant s'effectue par le sol


Ce cas se présente pour les lignes monophasées ou lors d'un défaut à la terre pour
les lignes triphasées; par conséquent, les effets pelliculaire et de proximité ne peuvent
pas être négligés. La difficulté d'introduire dans les calculs le conducteur de terre pro-
vient du fait que les dimensions de la couche de terre par où passe le courant sont mal
définies, que la répartition du courant dans cette couche n'est pas uniforme et que la
résistivité du sol est irrégulière dans l'espace et variable au cours du temps. On doit
aussi s'attendre à trouver toutes sortes de canalisations enterrées (eau, gaz, câbles, gale-
ries, etc.), particulièrement au voisinage des tracés de lignes électriques. La résistivité
du sol peut ainsi varier suivant l'endroit et les conditions météorologiques entre 0,1
et ΙΟ 6 Ωηι.
L'influence de la distribution du courant dans le sol sur la valeur de l'impédance
linéique d'une ligne a été traité par plusieurs auteurs et finalement Carson et Pollaczek
sont arrivés, indépendamment l'un de l'autre, en 1926, à donner des formules qui per-
mettent un calcul proche de la réalité.
Ces formules supposent que le sol est un demi-espace infini et de résistivité uni-
forme.

2.3.14 Calcul d'après Carson


D'après Carson [20], l'expression des impédances propre et mutuelle linéiques,
dans le cas du retour du courant de ligne par le sol, est composée de deux termes :
• un premier terme qui est égal à l'impédance linéique propre et mutuelle que
l'on obtient dans le cas d'un sol parfaitement conducteur (p s o l -> 0) avec
effets pelliculaire et de proximité totaux;
• un terme de correction qui est fonction de la fréquence, du courant et de la
résistivité du sol.
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 61

I1 ^SK yik

ht
\î\.
N g/fc^N
) k

il \gik*
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> k*

Ô i*

Fig. 2.28 Conducteurs i et k et leurs images i* et k* dans le cas du sol parfaitement conducteur.

On aura donc pour l'impédance linéique propre du conducteur i (fîg. 2.28) :


Z'u = R'a + AR'a + j (X'u + AX'a) Ω/m (2.80)
et pour l'impédance linéique mutuelle entre les conducteurs i et k :
Z'ik = AR'ik + j (X'ik + AX'ik) Ω/m (2.81)
où R'a est la résistance linéique du conducteur i, X'u et X'ik les réactances inductives
linéiques propres et mutuelles pour un sol parfaitement conducteur; AR' et AX' les
termes de correction de Carson.

2.3.15 Cas d'un sol parfaitement conducteur


Pour établir l'expression des réactances linéiques propre et mutuelle dans le cas
d'un sol parfaitement conducteur, on utilise la méthode des images (sect. III.3.4) [21]
et [22] pour l'équivalence entre les charges électrostatiques et les courants. La méthode
des images, dans le cas présent, consiste à remplacer le sol de résistivité zéro par un
conducteur image disposé symétriquement au conducteur réel par rapport à la surface
du sol (fig. 2.28).
Pour le calcul du champ magnétique d'induction dans l'air, il faut tenir compte
du fait que le sol étant considéré comme parfaitement conducteur, la surface du sol
se comporte comme un miroir électromagnétique qui empêche toute pénétration des
ondes électromagnétiques dans le sol. Par conséquent, pour le calcul des inductances
propre et mutuelle des 2 lignes, i sol et k sol, il faut diviser par deux les valeurs des
flux calculés entre i et i* ou entre k et k* comme si le sol n'existait pas. On obtient,
à partir de la formule 2.36, l'impédance linéique propre :
2 Af
Xa = ω — In � Ω/m (2.82)
2π giï
et de la formule 2.30 l'impédance linéique mutuelle :
v, Mo gik* 0 /
X ik = ω — In — Ω/m (2.83)
2 TT gik
62 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

où hf est la hauteur de la ligne au dessus du sol (la valeur moyenne de A1- est égale à la
hauteur à mi-distance entre deux pylônes plus 1/3 de la flèche), gn le RMG du conduc-
teur i, gik* et gik les DMG entre les conducteurs i et k* (image de k) et respective-
ment i et k.

2.3.16 Corrections dues à la résistivité non nulle du sol


Carson a exprimé la correction due à la résistivité non nulle du sol par une
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intégrale dont l'expression générale est valable tant pour le terme de correction de
l'impédance linéique propre que pour le terme de correction de l'impédance linéique
mutuelle [20] :
OO

2 pi;
A#(p,q)+jAX(p,q) = 4 ω / (y/ν + j � v ) e" cos(q*0 dv Ω (2.84)
y= ο

où ν est une variable d'intégration et ρ et q deux paramètres définis comme suit :


• pour l'impédance linéique propre :
ρ = 2VMoCWp�A/ (2.85)
q = O
• pour l'impédance linéique mutuelle :
ρ = V M ω/ρ · (A1� + hk)
0
(2.86)
q = \Ζµ0ω/ρ�γίίζ
où les paramètres hh hk, yik en (m) sont définis sur lafigure2.28, /est la fréquence en
Hz et ρ la résistivité du sol en Î2m. La solution de l'intégrale de (2.84) a été donnée
par Carson sous la forme de séries infinies mais convergentes pouvant être calculées
numériquement [23]. Ce calcul est illustré par les figures 2.29 et 2.30 pour une ligne
composée par un conducteur de cuivre plein de 10 mm de rayon suspendu à 10 m du
sol.

P sol- 300 Ω m

ρsol � 2 Ω m

r\\ = 10 mm
Pi = 20 n f i m

Pso\=1 ... 300 Ω m

/[Hz]

ICf1 1 10 10 2 103 10 4 105 10 6

Fig. 2.29 Résistance linéique en fonction de la fréquence (selon formule de Carson).


CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 63

L'[mH/km]

p = 300£2m
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P= 2 Ωιτι

C
> r u = 10 mm
10 iT ι
Î2m I

77777777777777, Psol= 2 ... 300 Î2m


Pl = 2 0 η
retour sol
/[Hz]
�µ
�2 _1 1 2 3 4 s 6
1O 10 1 10 10 10 10 10 10

Fig. 2.30 Inductance linéique en fonction de la fréquence (selon formule de Carson).

2.3.17 Approximation utile de l'effet du sol


On peut cependant obtenir des résultats très voisins de ceux donnés par la for-
mule de Carson à l'aide d'approximations astucieuses convenables pour chacun des cas
particuliers considérés.

2.3.18 Approximation en courant continu ou à très basse fréquence


Imaginons que le sol, utilisé pour le retour du courant, puisse être assimilé à un
conducteur cylindrique plein de grand rayon, par exemple 1 000 km. Calculons R' et
L' pour la boucle constituée par le conducteur 1 (rn = 10~2m) et le conducteur η
(rayon rnn= 10 6 m) (fig. 2.31). On a /�,·„= 1 000 010 m, Ρ! = 20ηΩπι, Pn = IiIm.

R\ OHz 2 � 70 ιτιΩ/km (2.87)

Pn
K« OHz = 6�KT7 ηιΩ/km (2.88)
π rn
Mo 1 1 (Tnn+hY
L' OHz � In 3,8 mH/km (2.89)
+� + � r r
ll nn 4 4
Les deux termes µ0/8π sont présents puisque les deux conducteurs sont pleins (cuivre
et terre). De plus h < rnn, l'inductance linéique L'0Hz ne dépend pas de h.

2.3.19 Approximation pour 50 Hz


Pour 50 Hz, le calcul précédant n'est plus admissible car la profondeur de péné-
tration est pour le conducteur 1 en cuivre :
l/ 2-20-10" 9
δ
1
=
/ 7 "
1 0
mm (2.90)
7
V 4π·10" ·2π·50
ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

/Z= 10 m
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Pierre = 6 , 4 1 0 6 m

Fig. 2.31 Le conducteur terre supposé cylindrique pour / = 0.

pour le conducteur η (sol) :

2�2
δ„ = = 100 m (2.91)
4π·10~ 7 ·2π·50

Il faut réduire fortement la section fictive du conducteur de retour dans le sol, en l'assi-
milant par exemple à un conducteur de 100 m de rayon. On obtient :
Pn
Krc50Hz 2 70 ιτιΩ/km (2.92)
nr
nn
La résistance du sol, qui était négligeable par rapport à celle du conducteur à 0 Hz,
devient du même ordre de grandeur à 50 Hz. Simultanément l'inductance linéique est
réduite à la valeur suivante :

Mo , (Tnn+ h)2 1 1
L
50Hz - ~ In 1 1— mH/km (2.93)
2π ru �rnn 4 4
Ici h n'est plus négligeable et Z/SOHZ croît avec h.

2.3.20 Approximation en haute fréquence


A 0,5 MHz, la profondeur de pénétration est encore plus réduite: O1 = 0,1 mm,
δ„ = 1 m; on ne peut plus négliger ni l'effet pelliculaire dans le conducteur de cuivre, ni
l'effet de proximité dans le sol (fig. 2.32).
Pl
^10,5MHz 2 2
= 3 200 ηιΩ/km (2.94)
π [r n�^rn�S1) ]

Pn 2
Kη 0,5 MHz = 33 000 ηιΩ/km (2.95)
5 �6/7 1�60
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 65

où δ„ = 1 m et la largeur de la bande de terre est approximée à 6h = 60 m


Mo , 2Α + δ„ ,
LV5 MHz In +0 + 0 1,54 mH/km (2.96)

conducteur réel I
\ /
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\
/
\ / y
Bi* \ ^ —

surface du sol
%—sr— ®

retour réel du = 1 m
courant en surface
sous le conducteur
h*= 10m

image symétrique du
conducteur pour le
calcul de B (y,z)

Fig. 2.32 Effet pelliculaire dans le conducteur de cuivre, effet de proximité et pelliculaire dans
le sol.

2.3.21 Comparaison entre les approximations


Dans le tableau 2.33, on donne, à titre de comparaison, les valeurs de la résis-
tance et de l'inductance propre linéique obtenue à différentes fréquences par le calcul
approximatif ci-dessus et à l'aide des formules de Carson.

Tableau 2.33 Comparaison entre les valeurs obtenues par un calcul approximatif et
par un calcul à l'aide des formules de Carson.

Fréquence 0 Hz 50 Hz 0,5 MHz

Résistance formules 70mi2/km 140 m H / k m 36 000 m H / k m


linéique approchées
R'+Rn
formules 70miî/km 113 m H / k m 35 600 m H / k m
de Carson

Inductance formules 3,8 mH/km 2,0 mH/km 1,54 mH/km


linéique approchées
L'
formules 1,97 mH/km 1,57 mH/km
de Carson
66 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

2.4 CARACTÉRISTIQUES TRANSVERSALES

2.4.1 Introduction
Dans les sections 2.2 et 2.3, on s'est occupé des phénomènes liés aux courants
dans les conducteurs et aux champs magnétiques que ces courants créent, ce qui a per-
mis de définir les caractéristiques longitudinales linéiques R ', M\ L\ X\ Z'. Lorsqu'il
n'y a pas de courant dans le sol, notamment pour le calcul des impédances cycliques
linéiques, on peut complètement ignorer la présence du sol, ce que l'on n'a pas le droit
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de faire pour l'étude des caractéristiques transversales.


Les caractéristiques transversales rendent compte des effets des charges super-
ficielles des conducteurs de phase et du sol. Ces charges superficielles provoquent un
champ électrique perpendiculaire à la surface des conducteurs (fig. 2.6) qui engendre
des courants capacitifs lorsqu'il varie et éventuellement des courants de conduction si la
matière isolante entre conducteurs n'est pas parfaite (chap. II.4) ou si le seuil d'effet
de couronne est dépassé (§ 2.1.8).
Les phénomènes capacitifs liant les charges superficielles au champ électrique
transversal, donc aux tensions, sont représentés par des capacités linéiques C' de diffé-
rents types qui font l'objet essentiel de cette section.
Les phénomènes de conduction transversale entre conducteurs dépendent des
systèmes d'isolation utilisés pour maintenir les conducteurs isolés; on en tient compte
en introduisant dans les calculs des conductances linéiques G' en parallèle avec les
capacités linéiques C'. Les techniques d'isolation utilisées actuellement permettent
de considérer les effets de ces conductances transversales comme négligeables, sauf
pour les lignes à très haute tension de grandes longueurs. C'est pourquoi les méthodes
de calcul des conductances transversales ne sont pas traitées dans le volume XII (voir
vol. XXII).
Dans la section 2.4, on se limite à l'étude de phénomènes à fréquence suffisam-
ment basse pour que les distances entre conducteurs soient très petites devant la lon-
gueur d'onde λ des phénomènes étudiés. Ainsi, à toute paire de charges électriques de
signes opposés situées en surface de deux conducteurs voisins correspond un champ
électrique et une tension instantanément établis (fig. 2.6).
Π η 'est plus possible de faire abstraction du sol qui, dans cette section, sera tou-
jours considéré comme de résistivité nulle. Pour le calcul des capacités linéiques trans-
versales, les effets pelliculaire et de proximité sont toujours considérés comme totaux;
ainsi le fait qu'un conducteur soit creux ou plein ne joue ici plus aucun rôle.

2.4.2 Champ électrique d'un axe chargé


Soit un cylindre de longueur infinie (conducteur métallique fin et très long) dont
la charge linéique est q\ la permittivité du milieu environnant étant e = ereQ. L'espace
entourant le conducteur est limité par un second cylindre coaxial de rayon oo et portant
la charge -q'. Pour trouver l'intensité du champ électrique en un point situé à la dis-
tance r de l'axe (fig. 2.34), on fait passer par ce point une surface cylindrique de lon-
gueur ∆ χ dont l'axe coïncide avec l'axe chargé.
On applique l'équation de Gauss (§ III. 1.2.5) qui exprime que le flux du vecteur
D à travers une surface fermée qui renferme un volume V est égale à la somme des
charges qui se trouvent à l'intérieur de ce volume. La surface fermée, dans la figure
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 67

i ι

q' ^r [ "\ lr\\


+ + + + + + +/ +
I Vt + �t� + + + + + / + +\+ �ι� + +"+ + +
1 + / + + + + + + +V�H + /I+
ι
+ + + + + + "A V + + + +1,+ + +
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T
Ax

Fig. 2.34 Surface cylindrique entourant un axe chargé.

2.34, est constituée par la surface du cylindre et par les deux bases. La somme des
charges situées à l'intérieur du cylindre est (q 'Ax).
Le flux du vecteur D ne traverse que la surface latérale car le champ électrique
d'un axe chargé est radial. On obtient alors

j> D-dS = q'-Ax (2.97)

Or, l'intégrale vaut 2nr · ∆χ *D (r) donc :


q
D{r) = — C/m2 (2.98)
2 iir
ou encore :
I
a
E(r) V/m (2.99)
2�ne0err
Pour connaître le potentiel scalaire par rapport au conducteur d'un point quelconque
situé à la distance r de l'axe, il faut intégrer (2.99) de rn à r, on trouve
y t

ν (r) = � / E dr = —q In —r V (2.100)
ri 2ne rn
Cette intégrale n'est pas convergente pour r -> °°, ni pour rn -* O.

2.4.3 Champ électrique de deux axes parallèles dans l'air


Soit une paire d'axes parallèles j et j * de longueur infinie éloignés de tout autre
conducteur (fig. 2.35). Soit + q'j et - q'j les charges linéiques de l'un et de l'autre. En
un point P la résultante de l'intensité du champ Ej est égale à la somme vectorielle des
champs dus à chacune des charges avec :

V/m (2.101)
β02πηΡ

E* V/m (2.102)
"02πη*Ρ
où e 0 = 8,85 pF/m est la constante électrique du vide.
68 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Ej = E+ E*
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Fig. 2.35 Champ électrique E, dû à deux axes parallèles avec charges opposées.

Si η ρ et η*Ρ sont les distances respectives du point P à j et à j * , le potentiel du


point P dû à la paire de charges + qj et - q'j par rapport au plan médian sera, en sépa-
rant les influences de + q) et de - q) :

VP- f'JU-ir-'f'-^L dr* (2.103)


r e02nr
JP

Vp = *' InA 4j , rf*P


•In ^
Vi
In n*
i*P
(2.104)
2ne0 ΊΡ 2ne0 A/ 2πε 0 r
iP

Dans (2.103), la première intégrale a été calculée en suivant le chemin P B A et la secon-


de intégrale en suivant ACP (fig. 2.35).

2.4.4 Conducteurs de rayon fini


Si au lieu de deux axes chargés, on a deux conducteurs qui ont un certain rayon
r =r
iî i*j* » ^e Pr°blème peut être résolu en introduisant pour chaque conducteur une
charge linéique infiniment mince placée à une distance δ du centre de son conducteur
[24]. En général, δ est assez petit pour qu'on puisse poser δ = 0 sans introduire de
grandes erreurs (fig. 2.6).

2.4.5 Champ électrique d'une ligne au voisinage du sol. Méthode des images
Soit un système de (n -1) conducteurs très longs soumis à des tensions électriques
continues ou à basse fréquence. On peut considérer que les n conducteurs sont chargés
chacun par une charge linéique q \ (l'indice de la charge correspond au numéro du con-
ducteur). Les (n - 1 ) conducteurs métalliques sont tendus parallèlement à la surface du
sol. Le n-ième conducteur est le sol. Il est considéré comme un conducteur parfait et
on peut le remplacer par les images -q\ des (n -1) conducteurs (fig. 2.36), sans modi-
fier le champ électrique au-dessus du sol.
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 69
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Fig. 2.36 Coupe d'une ligne à η conducteurs.

Dans le plan de la coupe (fig. 2.36), qui n'est traversée par aucun flux d'induction
magnétique variable, les tensions dérivent d'un potentiel fixé par les charges situées à
la surface du sol et des conducteurs. Inversement, on peut dire que, pour faire apparaî-
tre les tensions entre conducteurs, il faut amener des charges à leur surface. Ces modifi-
cations de charges de surface engendrent à leur tour des courants capacitifs dans les
conducteurs. Voir paragraphe 2.4.15.

2.4.6 Tension due à une paire de charges linéiques


La tension entre un point P situé dans l'air et le sol, mesurée dans un plan normal,
est donc égale au potentiel du point P par rapport au sol. En remplaçant le sol par les
images des (n -1) conducteurs, le potentiel du point P sera donné par la somme des
potentiels dus au système de charges + q'j et -q'j où j = 1, 2,.. η -1.D'après (2.104),
la tension du point P due au conducteur j est égale à:

upn due à/ = -^- In - ^ - V (2.105)


2ve0 ηρ
Le cas des câbles est traité dans le paragraphe 2 A.19
70 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

2.4.7 Tension due à un ensemble de paires de charges linéiques


La tension totale du point P due aux (n -1) conducteurs et au sol sera alors :

uPn = - Σ Qj In — V (2.106)
2Ή!0 /=1 Γ ; ·ρ

où ηΡ et r;·*p sont les distances entre le point P et respectivement les axes du conduc-
teur j et de son image j * .
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2.4.8 Définitions : coefficients de potentiel ou coefficients d'influence


Si le point P est placé sur le conducteur k, la formule (2.106) permet de calculer
la tension entre le conducteur k et la terre :

ukn = 1 — Σ Qj In — V (2.107)
2πε0 j=i rjk
où rjk et rj*k sont les distances entre l'axe géométrique du conducteur k et respective-
ment les axes du conducteur j et de son image j *. Pour le terme j = k, rk *k - 2 hk repré-
sente la distance entre le conducteur k et son image; hk est la hauteur de l'axe de ce
conducteur par rapport au sol, tandis que rkk est le rayon du conducteur k.
Les coefficients des charges q) dépendent uniquement des dimensions géométri-
ques des conducteurs, de leur disposition réciproque et des propriétés diélectriques du
milieu. Si l'on pose :
Yj
Kkj = In ^~ m/F (2.108)
2ne0 rjk
la tension ukn s'écrit :
n-\
"Kn = Σ KkjQj V (2.109)
/=i
Puisque rf*k = rk}* et rjk = rkj, on a Kjk =Kkj.
Les coefficients Kjk sont appelés coefficients de potentiel ou coefficients
d'influence.

2.4.9 Définition : matrice des coefficients de potentiel. Premier groupe des formules
de Maxwell
A partir de (2.109), on peut obtenir un système d'équations qui permet de cal-
culer les tensions U1n ... ukn ... W(«-i)« par rapport à la terre lorsqu'on connaît les
charges linéiques q\, ... qj,... qn_x des (n -1) conducteurs. Ce système d'équations
est connu sous le nom de premier groupe de formules de Maxwell (ne pas confondre
avec les équations de Maxwell traitées dans le volume III), et il s'écrit en notation
matricielle :
1
In \ /Kn K\2 --^1(W-I)

'2n 1 = I K 2i K22 ... ^ 2 (M-D \[q2 I V (2.110)

^u(n-\)n' \-K(W-I)I K(M_i)2... K(„_i)(w_i)/ \qn-\


CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 71

La matrice K est la matrice des coefficients de potentiel et c'est une matrice symétri-
que car Kjk = Kkj. Les tensions entre conducteurs sont :
u
ik = ujn -ukn V (2.111)

2.4.10 Définition : matrice des capacités linéiques nodales. Deuxième groupe de


formules de Maxwell
Comme en général on connaît plutôt les tensions que les charges linéiques, il
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est utile de résoudre le système d'équations (2.110) par rapport aux charges. On peut
alors écrire :
(q') = (K)-1 (u) C/m (2.112)
En posant (CN') = (K)'1 on obtient en notation matricielle :

'«Ί \ /CfT11 CN'12 ...CW1(^1) \ /U1n


Q2 UlOVi1 CN'22 ...CN'2{n^ W u2n

K
Qn�V ^^^(n�l)l CN(n_^2 ... C A ^ . j ) ( „ � i / ^"(π�1)«^
C/m (2.113)
Ce système d'équations constitue le deuxième groupe de formules de Maxwell et les
coefficients CN'jk, qui ont la dimension d'une capacité par unité de longueur, sont
appelés coefficients capacitifs ou capacités linéiques nodales. On a la formule d'inver-
sion :
(CN') = (K)-1 = - i — (A) T F/m (2.114)
det (A )
τ
où det (K) est le déterminant de la matrice (K) et (Α) la matrice transposée des co-
facteurs (mineur avec signe) de la matrice (K). La valeur des capacités linéiques nodales
peut être déterminée aussi par voie expérimentale ; une des méthodes est décrite dans [24].

2.4.11 Signe des capacités linéiques nodales


D est possible de démontrer que tous les CN^ sont positifs tandis que tous les
CN'jjç sont négatifs.

2.4.12 Définitions : capacités linéiques partielles à la terre et entre conducteurs.


Troisième groupe de formules de Maxwell
Le système (2.113) peut être écrit sous une autre forme en introduisant à la place
des tensions à la terre uin les tensions entre conducteurs Ujk.
Pour la charge q'k, due à la tension Ujn, (2.113) donne:
CNkj ujn = CN'kj (Ujn - ukn + ukn) = - CN'kj ukf + CN'kj ukn C/m (2.115)
et par conséquent :

ϊκ = u k n
\ CN'kf+ χ (�CN'ki)ukj C/m (2.116)
/=i /=i
j¥=k
72 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Si l'on pose :
n-l
=
C'kk Σ CN'kf = somme de la ligne k de la matrice CN' F/m (2.117)

C'ki = �CN'kf F/m (2.118)


on peut écrire :

Qk ~ Ckk ukn + Σ Ckj 2½/ C/m (2.119)


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j*k

et sous forme matricielle, en tenant compte de ukj� = ukn � Ujn :

Λ; \ / ici, C12 ··· Cl(«�1) \

I «2 1 1 " S i Σ C*2/ · · . ~^2(„�ι) I • I "2n


)

\Qn�l/ \~C[n�i)i ~C[n�l)2 ··· Σ C{n�\)j /


/=1
W� 1)"/

C/m (2.120)

Ce système d'équations constitue le troisième groupe de formules de Maxwell.


Les coefficients C'kk sont les capacités linéiques partielles à la terre, définies par
(2.117), et les coefficients C'kj sont les capacités partielles entre conducteurs, définies
par (2.118).

2.4.13 Signe des capacités linéiques partielles


Du fait que Ckj- = - CNkj-f toutes les capacités partielles entre conducteurs
sont positives; on peut démontrer (vol. IV) que Ckk est positif, bien que tous les CNkj
soient négatifs pour j Φ k, ce qui signifie que
n�l
CN'kk > � Σ CN'kj
7=1
;*k

2.4.14 Addition, soustraction ou déplacement d'un conducteur


D'après les formules (2.108), (2.114), (2.117) et (2.118), on voit qu'en ajoutant,
supprimant ou déplaçant un conducteur de l'ensemble, on ajoute, supprime ou modifie
une seule ligne et une seule colonne de la matrice des coefficients K. Par contre, toutes
les capacités linéiques nodales et toutes les capacités linéiques partielles sont modifiées.

2.4.15 Liaison entre charges de surface et dérivée linéique du courant dans le conducteur
Pour le conducteur j (fig. 2.37), on a les relations suivantes :
3
(q'j djc) = ij- ( ij + — dx\ C/s (2.121)
bt
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 73

d'où:

C/sm (2.122)
3i

i(x,t) qj-éx /+ d.x


ι bx
| + + + + + + + + + + + + + + + I
I conducteur j
p
Γ I
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I I
ι + + + + + + + + + + �f + + + + I
x d x
!
x + d* I

Fig. 2.37 Variation du courant le long du conducteur due aux charges superficielles.

2.4.16 Exemple numérique


Une ligne triphasée en nappe est composée de trois cordes de 38 mm de diamètre
extérieur en aluminium avec âme d'acier. La distance entre conducteurs est de 6 m, la
hauteur au-dessus du sol varie entre 8 m et 15 m (fig. 2.38). Les conducteurs de phase
1, 2 et 3 sont transposés au tiers et au deux tiers de la ligne. On demande de calculer
les valeurs moyennes des capacités partielles linéiques à la terre et entre phases. Il n'y a
pas de conducteur de garde.
Puisque la ligne est transposée, la distance entre les conducteurs de deux phases
données est de 6 m sur deux tiers de la ligne et de 12 m sur le tiers restant, on fait ainsi
la moyenne arithmétique des flux (moyenne arithmétique de logarithme = moyenne

6m 6m

0 38 mm

15 m

Fig. 2.38 Ligne triphasée en nappe sans conducteur de garde.


74 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

géométrique de l'argument). On obtient:

Ί 2 = >"23 = >*3i = ^ 6 � 6 � 1 2 = 7,56 m (2.123)


Toutes les distances entre un conducteur de phase et les images des trois conduc-
teurs de phase varient entre 16 m et 32,3 m. Un calcul précis de distance moyenne géo-
métrique (DMG) n'a pas de sens à cause du relief du sol; on prend en général le double
de la hauteur minimum 8 m · 2 plus deux tiers de la flèche (15 m - 8 m ) 2/3 (§ 2.3.15)
et on obtient :
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r
l*l — r l*2 — r l*3 — r2*2 — r2*3 — r3*3 — 20,7 m (2.124)
Les rayons des conducteurs valent :
ru = >22 = r33 a 0,0185 m (2.125)
A l'aide des relations (2.108) et (2.110) on trouve :

1
(2.126)
2πε 0

car In (20,7/0,0185) a 7 et In (20,7/7,56) a l .


Le calcul de la matrice inverse selon (2.114) donne :

nef C/m (2.127)


27

Enfin, à l'aide de (2.118) et (2.117), on trouve les capacités linéiques partielles


entre phases et par rapport à la terre :
Ci 2 = C23 = C31 = +πβο/27 a 1 pF/m (2.128)
Cn = C22 = C33 = + 6ne0/27 = 6 pF/m (2.129)

2.4.17 Représentation schématique


Les effets capacitifs entre conducteurs de phase et par rapport à la terre peuvent
être alors représentés par l'un des schémas des figures 2.39, 2.40, 2.41. Les schémas
2.40 et 2.41 ne sont utilisables qu 'en l'absence de toute charge homopolaire (§ 1.9.6.5)
et, vu la symétrie, de toute tension homopolaire.

2.4.18 Exemple. Cas non transposé


Soit à déterminer les capacités partielles linéiques pour la même ligne en nappe
de la figure 2.38, mais non transposée. En appliquant la même méthode (§ 2.4.16),
on trouve C'n = C33 = 6,3 pF/m, C22 = 5,6 pF/m, Cn = C23 = 1,4 pF/m et
C3i = 0,5 pF/m. Vu la dissymétrie, il n'est plus possible de réduire le système à 3 capa-
cités linéiques équivalentes par rapport à la terre, même si U1n+ U2n + U3n = 0.
CARACTÉRISTIQUES DES LIGNES 75

C 3i =1 pF/m

Hh- \
. 1 pF/m 1 pF/πΛ
1
Hh�HH
1 2 3

T T 1
, 9 pF/m t 9 pF/m | 9 pF/m

T" ~r
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I I I
I I I
η
Fig. 2.39 Capacités linéiques partielles. Fig. 2.40 Simplification en Y. Seulement si
Schéma complet. U^n + U2n + U^n = 0.

3 pF/m

•Γ—Ii��),
\
X X
3 pF/m
V 3 pF/m
2
Fig. 2.41 Simplification en ∆. Seulement si ulw + U2n + W3n = 0.

2.4.19 Capacités linéiques des câbles à haute tension


Tous les câbles à haute tension, à partir de 20 kV, sont constitués par des con-
ducteurs toronnés dont la surface est rendue lisse par un ruban métallisé graphité, guipé
ou par un semi-conducteur extrudé (fig. 2.4). Cette précaution est nécessaire afin d'ho-
mogénéiser les champs électriques et minimiser les risques d'amorçage de décharges
électriques dans les interstices. De même lorsque trois conducteurs isolés pour la
haute tension sont assemblés dans une seule gaine commune (fig. 2.5), l'isolation de
chaque conducteur de phase est entourée par un écran métallisé graphité ou semi-con-
ducteur plaqué contre la surface de la matière isolante afin d'éviter tout vide qui serait
sujet à ionisation entraînant la dégradation de la matière isolante [25].
Le calcul des capacités linéiques partielles entre chaque conducteur de phase et
l'écran, nécessairement mis au potentiel de la terre est donc immédiat :

C 11 = 2ne0eT/\n— F/m (2.130)


'11
où er est la permittivité relative de l'isolement homogène du conducteur de phase
(4 pour le papier imprégné d'huile et 2,3 pour le polyéthylène), 2ne0 = 55,6 pF/m;
rn est le rayon du conducteur de phase et rg le rayon intérieur de la gaine métallisée.
Vu la présence des écrans, tous mis à la terre, et entourant complètement chaque
conducteur de phase, il n'y a aucune capacité linéique partielle entre les conducteurs
de phase.

2.4.20 Pertes diélectriques dans l'isolant


Les pertes électriques dans l'isolant conduisent à G' u = coC' n · tan δ (II, 4.6.5).
76 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

2.4.21 Capacités linéiques de câbles à basse tension


Pour les câbles à tension inférieure à 20 kV, on renonce souvent aux écrans; les
trois conducteurs de phase isolés sont alors entourés d'une ceinture isolante. Dans ce
cas, il convient de calculer séparément les trois capacités partielles entre chaque con-
ducteur de phase et la gaine métallique commune, et les trois capacités partielles entre
conducteurs de phase. La proximité des conducteurs et leur encombrement non négli-
geable dans l'espace isolant très restreint conduisent à des calculs compliqués [26]
Comme ces capacités linéiques ont des effets négligeables en basse tension, il n'en sera
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plus question dans le volume XII.


CHAPITRE 3

MODÈLES DES LIGNES


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3.1 INTRODUCTION
3.1.1 Modèle général d'une ligne
La figure 3.1 donne l'ensemble des caractéristiques linéiques d'une ligne dont le
n-ième conducteur est le sol. On peut vérifier que ce modèle permet de retrouver les
équations longitudinales (2.20) et transversales (2.113) ou (2.120). Pour être encore
plus général, on aurait pu représenter des conductances partielles transversales G\j dx,
chaque fois en parallèle avec C[j dx. Pour plus de commodité on rappelle ici les deux
équations matricielles fondamentales:

- - (uin) = (R')(i) + - (Af)(O V/m (3.1)


dx dt

- — ( / ) = (GN')(uin) +-(CW')(w/ J A/m (3.2)


dx dt
où uin est le vecteur des (n -1) tensions à la terre; i le vecteur des (n -1) courants;
R' et M'les matrices définies dans la section 2.2; CN' la matrice des capacités linéi-
ques nodales du paragraphe 2.4.10; GN' une matrice des conductances linéiques noda-
les dont l'effet peut en général être négligé, si les isolations sont convenablement dimen-
sionnées et l'effet de couronne réduit au minimum.

abscisse χ abscisse .v + d.v


Fig. 3.1 Modèle général d'un élément dx de ligne à (n — 1) = 4 conducteurs métalliques et retour
commun par le sol n.
78 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

3.1.2 Modèles simplifiés


Comme on l'a déjà dit dans l'introduction du Traité, la principale qualité d'un
modèle utilisé par l'ingénieur n'est pas d'être le plus complet possible; il lui faut par
contre être adapté au problème posé. Or, les paramètres du modèle de la figure 3.1
sont trop nombreux pour résoudre rapidement des problèmes particuliers. Il s'agit
donc de simplifier ce modèle en tenant compte de symétries, de conditions aux limi-
tes et en négligeant délibérément tout ce qui peut l'être. On retiendra que la nature du
sol est mal connue, variable au cours du temps et le long de la ligne. Il serait donc
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absurde, dans certain cas même fallacieux, de calculer des phénomènes avec une trop
grande précision apparente, en partant de caractéristiques qui sont de toute façon mal
connues par nature comme on l'a vu dans la section 2.3.

3.1.3 But du chapitre


Le chapitre 3 a pour principal but de présenter des modèles simplifiés, utilisables
dans des conditions particulières. Les paragraphes 3.1.4 à 3.1.13 évoquent les princi-
paux phénomènes rencontrés dans le fonctionnement des lignes électriques. La section
3.2 décrit le schéma équivalent en π et ses limites d'utilisation. La section 3.3 présente
le comportement de la ligne en régime triphasé symétrique. La section 3.4 passe à
l'étude des régimes non symétriques et se termine par une méthode de détermination
expérimentale des caractéristiques linéiques.

3.1.4 Définition : ligne à vide


Une ligne à vide est une ligne reliée à l'une de ses extrémités (début) à une source
de tension, alors que l'autre extrémité (fin) n'est reliée à rien. On constate que les ten-
sions qui s'établissent en fin de ligne sont en général plus grandes en valeurs efficaces
qu'au début de la ligne. Ce phénomène, appelé effet Ferranti, peut être expliqué aussi
bien par la méthode des ondes progressives et rétrogrades, que par un simple schéma
équivalent en π (§ 3.2.22 et 3.2.23). La chute de tension, selon la définition du para-
graphe 2.1.15, est négative. L'essai à vide permet de déterminer expérimentalement les
constantes linéiques transversales (§ 3.4.12).

3.1.5 Ligne en charge symétrique


Le calcul des courants et des tensions aux deux extrémités d'une ligne triphasée
de construction symétrique, et en régime sinusoïdal symétrique, peut être fait à partir
d'un schéma en π monophasé équivalent (sect. 3.2). On démontre que, pour une ten-
sion donnée et imposée au début de la ligne, les puissances actives et réactives que l'on
peut obtenir en fin de ligne sont limitées (§ 3.3.14). La chute de tension peut être
positive, nulle ou négative (chap. 4). Il y a en général deux solutions dont seule celle
qui comporte le plus petit courant doit être retenue.

3.1.6 Ligne en surcharge symétrique


Lorsqu'on surcharge la ligne en plaçant en fin de ligne des admittances dépassant
une certaine valeur critique, les tensions en bout de ligne, ainsi que les puissances acti-
ves et réactives, décroissent (sect. 3.3). On se rapproche du fonctionnement en court-
MODÈLKS DKS LIGNKS 79

circuit. Le fonctionnement en surcharge doit être limité dans le temps (chap. 7) pour
éviter réchauffement excessif des conducteurs (§ 5.10.7).

3.1.7 Ligne en charge déséquilibrée


Si les trois courants demandés en fin de ligne ne forment pas un système tripha-
sé symétrique, une méthode consiste à décomposer ces trois courants en composantes
symétriques (sect. 3.4 et § I. 9.6.5), on superpose les résultats obtenus séparément
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pour chaque composante. On doit s'assurer que dans toutes les relations, il y a propor-
tionalité entre causes et effets, sans quoi la méthode de superposition η 'est pas appli-
cable.

3.1.8 Ligne en court�circuit triphasé symétrique


Lors de l'apparition subite de courts-circuits simultanés entre les trois phases en
fin de ligne, on peut en général démontrer que la somme des trois courants de court-
circuit reste nulle même pendant la durée des phénomènes transitoires. Si tel est le cas,
on peut conserver les trois schémas en π équivalents aux trois conducteurs de phase et
calculer l'établissement des courants de court-circuit, soit en superposant les compo-
santes sinusoïdales et les composantes transitoires (chap. 5), soit par les transformées
de Laplace. Il faut vérifier que la somme des trois courants de court-circuit est bien
identiquement nulle. Si tel n'est pas le cas, l'étude doit être menée comme pour un cas
non symétrique.

3.1.9 Ligne en court-circuit non symétrique


Les défauts d'isolement font apparaître des courts-circuits non symétriques; dans
ce cas, le recours aux coordonnées symétriques est nécessaire (sect. 3.4 et chap. 5).

3.1.10 Télécommande centralisée à fréquences acoustiques


On utilise les lignes à basse et à moyenne tension (< 35 kV) pour transmettre
des signaux à des fréquences comprises entre 175 Hz et 2 000 Hz. Ces signaux, dont les
tensions sont relativement basses (1 à 5 % de la tension à fréquence industrielle), sont
détectés par des récepteurs comprenant à l'entrée un circuit accordé sur la fréquence
choisie pour le signal et bloquant le passage du courant à fréquence industrielle. Ces
récepteurs peuvent ainsi détecter et discerner des trains d'impulsions de signaux à
fréquence acoustique, émis selon des codes précis, permettant d'enclencher ou de
déclencher différentes catégories d'appareils à partir d'un poste central. C'est ce que
l'on nomme la télécommande centralisée [27]. L'étude de la propagation de tels
signaux sur les lignes doit être faite en choisissant pour les caractéristiques linéiques les
valeurs correspondant à la fréquence du signal utilisé.

3.1.11 Télémesure et télécommande par onde porteuse


On utilise fréquemment un ou plusieurs conducteurs de phase d'une ligne à
haute tension comme support pour la transmission de signaux modulés. La fréquence
de l'onde porteuse est de l'ordre de 0,5 MHz. Les schémas équivalents simplifiés utili-
80 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

ses pour la fréquence industrielle sont inutilisables pour l'étude de la propagation des
ondes porteuses le long de la ligne et doivent être adaptés.

3.1.12 Propagation des surtensions de manœuvre


Lorsqu'on ferme des interrupteurs, par exemple, on relie subitement entre eux
deux extrémités de conducteurs qui, avant la fermeture, n'avaient pas la même tension
à la terre. Cette fermeture provoque des ondes de tension non sinusoïdales qui se pro-
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pagent le long des lignes, se réfléchissent et se réfractent aux endroits où deux lignes de
caractéristiques différentes sont reliées, où plusieurs lignes sont raccordées à un même
jeu de barres ou encore aux endroits où la ligne s'arrête. Le calcul de la propagation de
ces surtensions de manœuvre est important pour le choix des isolements nécessaires
(chap. 6). Le front des ondes de manœuvre est de l'ordre de 250 MS OU 75 km. L'étude
de ces phénomènes recourt au modèle à constantes réparties, semblable au schéma
équivalent de la figure 3.1, où les valeurs numériques sont choisies pour une fréquence
de l'ordre de 1 000 Hz. Le terme de surtension est justifié par le fait qu'il s'agit d'un
supplément de tension qui vient s'ajouter localement et temporairement à la tension
correspondant au fonctionnement normal décrit sous 3.1.5.

3.1.13 Propagation des surtensions de foudre


Lorsque la foudre tombe sur une ligne, sur le conducteur de garde (§ 2.1.4), sur
un pylône ou simplement au voisinage de la ligne, des ondes de surtensions de foudre
se propagent à partir du lieu d'impact. Ces ondes sont réfléchies, réfractées et atténuées
comme les ondes de manœuvre décrites sous 3.1.12, mais le front de l'onde dure envi-
ron 1 MS et ne s'étale que sur 300 m. On choisit pour l'étude de ces phénomènes, non
symétriques par nature, des méthodes faisant appel aux propagations d'ondes, en choi-
sissant pour les caractéristiques linéiques des valeurs correspondant à 0,1 ou 1 MHz
(chap. 6).

3.2 RÉGIME TRIPHASE SYMETRIQUE. SCHEMA EQUIVALENT EN π

ι 3.2.1 Conditions de réduction d'un problème triphasé à l'étude de trois problèmes


monophasés
Le schéma équivalent de la figure 3.1 peut être ramené à l'étude d'un seul schéma
équivalent monophasé, lorsque les dix conditions suivantes sont satisfaites:
la ligne ne comporte que 3 conducteurs de phase régulièrement permutés ou
disposés de telle façon que les conditions (3.5), (3.6) et (3.7) soient satisfaites;
h +h +Z3=O A (3.3)
uln +U2n +U3n = 0 V (3.4)
M'12 = M'23 = M31 H/m (3.5)
C 12 = C 2 3 = C 31 F/m (3.6)
C 12 = C 2 3 = C 31 S/m (3.7)
R[ = R2 = R3 Ω/m (3.8)
MODÈLES DES LIGNES 81

Mi 1 = M 2 2 = M33 H/m (3.9)


C 11 = C 22 = C 3 3 F/m (3.10)
Cn = G'22 = C33 S/m (3.11)
La signification des symboles est donnée dans le chapitre 2.
Les conditions (3.8) à (3.11) ne sont pas indispensables si l'on traite séparément
chaque phase. Si les 10 conditions sont satisfaites, le schéma équivalent de la figure 3.1
peut être ramené à un seul schéma équivalent monophasé, donné par la figure 3.2, que
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Ton peut alors étudier séparément pour chaque phase ou par simple itération cyclique.
Dans ce schéma ramené à une seule phase, il faut introduire des valeurs différen-
tes de celles qui correspondent à une vraie ligne monophasée, à savoir :
R' = R\ Ω/m (3.12)
L' = M'n - M23 = M'22-M'23 =M'33-M'23 H/m (3.13)
C — C 11 + 3 C23 = C22 + 3 C 2 3 = C33 + 3 C 2 3 F/m (3.14)
C= Cn + 3 C 2 3 = G22 + 3 C 2 3 = C 3 3 + 3 C 2 3 S/m (3.15)
u (x, t) est la tension entre le conducteur de phase considéré et le sol (tension simple);
i(x, t) est le courant dans le même conducteur de phase, tous deux mesurés à l'abscisse
χ et à l'instant t.
R'dx L'dx ι + — dx
dx

conducteur de phase

sol de résistivité nulle


conducteur η

abscisse χ abscisse χ + dx
Fig. 3.2 Schéma équivalent d'un élément dx de la ligne rapporté à une seule phase.

La démonstration de l'identité, pour les inductances, des deux schémas équiva-


lents des figures 3.1 et 3.2, lorsque les dix conditions sont remplies, a été traitée au
paragraphe 2.2.32. Pour les capacités et les conductances partielles entre phases, on
remplace les trois éléments en triangle par trois éléments en étoile. Il faut alors encore
prouver, à l'aide des relations (3.4), (3.6) et (3.7) que la tension entre le point médian
de l'étoile ainsi constituée et le sol (conducteur n) est bien nulle, ce qui permet d'abou-
tir au schéma simplifié (fig. 3.2).

3.2.2 Equations des télégraphistes dans le cas de la ligne triphasée symétrique fonc-
tionnant sous les conditions 3.2.1
La figure 3.2 permet d'écrire les équations suivantes:
bu 3
= R'i + — (L'i) V/m (3.16)
dx dt
82 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

- — = G' u + — (C'u) A/m (3.17)


bx bt
En l'absence de vent L9 et C' sont constants, on peut en déduire en combinant (3.16)
et (3.17):
YuU
3 , t8b2 " , , o . W , ^
T r w
Ô W
LCC —
— 2r = L - 2 + (R'C + LG')— + R9G9U V/m2 (3.18)
bx bt ' bt
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Cette équation est celle des télégraphistes déjà rencontrée dans le volume III au para-
graphe 8.4.2. Les équations 3.16 et 3.17 sont valables pour chaque phase d'une ligne
symétrique répondant aux conditions du paragraphe 3.2.1.

3.2.3 Cas d'une ligne monophasée à un conducteur et retour par le sol


En supprimant les conducteurs de phase numéros 2 et 3 de la ligne triphasée
précédente, on obtient, comme schéma équivalent, la même figure 3.2, mais avec d'au-
tres valeurs numériques :
R'numo=R\+K Wm (3.19)
L'mono = M'n H/m (3.20)

C'mono = Cn + 2^" C
" F/m (3.21)
+
<-23 Wl

2G73 G 11
C n 0 = C11+ S/m (3.22)
^23 + ^"11

En comparant les relations (3.12) à (3.15) aux relations (3.19) à (3.22), on cons-
tate que R mono > R ,L mono ^ L , C mono < C , Gmono < G .

π 3.2.4 Influence des conducteurs de garde, des écrans et des gaines


Les conducteurs de garde (§ 2.1.4), les écrans conducteurs et les gaines métalliques
de câbles peuvent être considérés comme faisant partie du conducteur sol n. Une mé-
thode de calcul consiste à considérer en première étape tous ces éléments comme des
conducteurs supplémentaires, puis d'exprimer soit que la tension à la terre est nulle
tout au long de la ligne pour les conducteurs mis à la terre aux deux extrémités, soit
que le courant y est nul si le circuit est interrompu [28]. On voit que le mode de liaison
entre ces éléments et la terre peut modifier les caractéristiques de la ligne. On peut
constater les influences suivantes :
• augmentation des capacités partielles à la terre et diminution des capacités par-
tielles entre phases;
• augmentation de C9 dans le schéma de la figure 3.2.
De plus, lorsque ces éléments sont reliés à la terre et entre eux aux deux extrémi-
tés ou tout au long de la ligne, on constate :
• une diminution de L' (fig. 3.2);
• une augmentation de R ' lorsque ces éléments entourent les conducteurs de
phase ou en sont très voisins.
MODÈLES DES LIGNES 83

3.2.5 Solution des équations des lignes en régime sinusoïdal symétrique


En régime sinusoïdal, on utilise le calcul complexe. Les équations (3.16) et (3.17)
deviennent :
dU
-— =(£'+jo;Z/)/ V/m (3.23)
dx

-— =(G'+jcoC')tf A/m (3.24)


àx
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On retrouve les équations d'une ligne bifilaire (§ III. 8.3.2) toutefois avec une
signification différente pour R\ L\ G' et C' étant donné les conditions du paragra-
phe 3.2.1.
En posant :
Z' =R' + ]U>L' Ω/m (3.25)
Y' = G ' + JOJC' S/m (3.26)
y = VFT' 1/m (3.27)
Zc = y/Z'/Y' Ω (3.28)
et en séparant les variables U et £ on obtient le système :
à2 U
y2 U V/m2 (3.29)
àx'

——2 - y21 A/m2 (3.30)


àx
L'équation (3.29) admet pour solution toute tension Up ou Ur telle que
Up(X) = UP(P) e?x V (3.31)
x
Ur(x) = Ur(0) e1 V (3.32)
tandis que (3.30) admet pour solution tout courant Ip ouIr qui d'après (3.23) a pour
expression :
1 dUp(x) y Up(x)
R'+'^L' djc R'+ )o>Lr Zc
A (3.33)
1 dUr(x) y TJ Ur(x)
J_r = = Ur(x) =
R' + jcoZ/ dx R' + j w l ' " Zc
A (3.34)
La solution du système (3.23), (3.24) est alors donnée par
U(x) = Up (x) + Ur (x) V (3.35)

Up (x)~ Ur (x)
L(X) = ~P - ~rK - A (3.36)
Z.c
où les constantes Up (O) et Ur (Q) seront déterminées par les conditions aux limites. Si
84 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

celles-ci sont U(O) et 1(0) pour χ = 0, on obtient finalement à partir de (3.31), (3.32),
(3.35) et (3.36):
U(O) + ZcI(0) -yx
Up(x) = =-—^ e 1* V (3.37)

Ur(x) = e- V (3.38)
2
d'où
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£/(*) = Ç/(0) cosh ( T * ) - Z C 7(0) sinh ( γ χ ) V (3.39)

/ (JC) = � = � ^ sinh ( γ * ) +7(0) c o s h ( p ) A (3.40)

Pour une ligne de longueur / la tension et le courant au bout de celle�ci, en fonction de


la tension et du courant à son début et de ses paramètres, seront donc
U(I) = U(O) cosh(7/) -Zc 1(0) sinh (γ/) V (3.41)
U(O)
1(1) = � = � ^ sinh (γ/ ) + / ( 0 ) cosh(;y/) A (3.42)
Zc

3.2.6 Définitions des paramètres de propagation


Les paramètres définis par (3.25) à (3.28) ont les dénominations suivantes:
• Z' est Y impédance linéique cyclique complexe,
• Y' est Yadmittance linéique cyclique complexe,
• Zc est Y impédance caractéristique cyclique complexe,
• γ est Yexposant linéique de propagation cyclique.

On peut toujours poser :


7 = a+j/3 1/m (3.43)
avec
α = Re [7] néper/m (3.44)
et
β = Im [7] rad/m (3.45)

où α est Y affaiblissement linéique cyclique, et 0, le retard de phase linéique cyclique.


On retrouve des termes déjà utilisés dans le volume III au chapitre 6, mais appli-
qués cette fois à une ligne triphasée symétrique en régime sinusoïdal symétrique.

3.2.7 Définitions : ondes progressive et rétrograde


En régime sinusoïdal établi, la tension complexe entre un conducteur de phase
et le sol peut être donnée par l'une des expressions (3.35) ou (3.39), qui sont en fait
identiques. De même, le courant en tout endroit χ est donné soit par (3.36), soit par
(3.40), formules identiques, mais présentées de façon différente.
Si, dans les expressions (3.35) et (3.36) on ne considère que les termes Up (x) et
MODÈLES DES LIGNES 85

Up (x)/Zc =Ip (x), on constate que l'on est en présence d'une onde progressive de ten-
sion et de courant qui se déplace dans le sens croissant de x. En effet, selon (3.31) et en
réintroduisant les valeurs instantanées, on a selon le paragraphe I. 8.3.1 :
up (x, t) = Re [y/2 e J " ' Up (x)] V (3.46)
Compte tenu de (3.31) et de (3.43), on obtient alors en valeurs instantanées réelles:
Up (x, t) = y/ϊϋρ (0) e _ a * cos(cor + ap � βχ) V (3.47)
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où dp est une phase initiale.


On reconnaît une onde sinusoïdale qui s'atténue comme e~ax et qui se déplace
à la vitesse de phase (ξ III. 6.2.5) :
νφ = ω/β m/s (3.48)
Il s'agit donc bien d'une onde progressive.
De même on peut démontrer que
ur(x,t) = V2Ur(0)e+ax cos(coi + ar + βχ) V (3.49)
est une onde sinusoïdale se propageant à la vitesse de phase - ω/β (donc en sens inver-
se) et dont l'amplitude décroît lorsque x décroît. Cette onde rétrograde n'existe que
s'il y a une réflexion en fin de ligne.

D 3.2.8 Cas limite de la ligne sans perte


En recourant à des supraconducteurs, on obtiendrait :
Rf = O Ω/m (3.50)
G' =O S/m (3.51)
2 2
L'C' = µ060 µν er s /m (3.52)
où µγ et er seraient la perméabilité et la permittivité relatives de la matière isolante rem-
plissant tout l'espace entre les trois conducteurs de phase et la gaine. Dans ce cas idéal,
on obtient selon (3.25) à (3.28) :
y = VjcoZ/jcoC' = ]ω\/µ0"0 µ.γζγ = ]ω VM r e r /c 0 m" 1 (3.53)
Alors, l'affaiblissement linéique α est nul et la vitesse de phase vaut quelle que
soit la géométrie de la ligne :
νφ = c?0/VMrer m/s (3.54)
De plus, l'impédance caractéristique devient purement réelle. En effet, selon (3.28):
Zc = V(0+jcoZ/)/(0+jcoC') = y/L'IC' Ω (3.55)
Il en résulte que, dans une ligne sans perte, courant et tension progressifs sont en
phase, tandis que courant et tension rétrogrades sont en opposition de phase.

3.2.9 Ligne de longueur infinie


Si la ligne est de longueur infinie, il n'y a aucune onde rétrograde, donc
J_r (x) = 0 et Ur (x) = 0. Dans ce cas, les relations (3.35) et (3.36) donnent, compte
86 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

tenu de (3.31):
U(x) = Up (x) = Up (O) e-ï<*> V (3.56)
/(JC) = Up (x)IZc = Lp (0) e " ï W A (3.57)
Il en résulte cette singularité que le quotient U(x)/I(x) est égal à Zc quel que
soit x. Dans ce cas particulier, pour la génératrice connectée au début de la ligne infi-
nie, tout se passe comme si elle alimentait simplement trois impédances Zc en étoile,
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ou encore une ligne de longueur finie / terminée par trois impédances Zc en étoile
(voir charge adaptée au sens de la ligne, paragraphe IH. 8.5.2).
On peut aussi dire qu'en chargeant l'extrémité de la ligne par son impédance
caractéristique, on supprime l'onde réfléchie. Mais, si cela est la règle en téléphonie et
pour la transmission de signaux où l'on veut éviter des échos gênants, il n'y a pas de
raison d'user du même artifice lorsqu 'il s'agit de transmettre de l'énergie avec le mini-
mum de pertes. C'est pourquoi les lignes de transmission d'énergie électrique fonction-
nent pratiquement toujours avec onde progressive et onde rétrograde, de sorte que le
quotient U(x)/I(x) n'est plus égalàZc comme l'indiquent les relations (3.39) et
(3.40). Voir également les paragraphes 3.3.19, 3.3.20 et 3.3.22.

3.2.10 Définition : longueur d'onde λ


La distance entre deux maximums successifs de l'onde progressive (ou de l'onde
rétrograde) est appelée longueur d'onde λ correspondant à la fréquence utilisée. D'après
(3.47) ou (3.49), on retrouve :
λ = 2π/β m (3.58)
qui correspond à la définition du paragraphe III. 6.2.4.

D 3.2.11 Ordres de grandeur des caractéristiques linéiques longitudinales


La valeur de R' dans le schéma ramené à une phase (fig. 3.2) n'est pas toujours
négligeable en regard de ωL'. On a en général les valeurs suivantes :

• pour les lignes aériennes, quelle que soit la tension nominale


L' a l à 2 mH/km (3.59)
Ù)L' = 0,3 à 0,7 Ω/km (3.60)
où ω = 314 rad/s en Europe et 377 rad/s aux Etats�Unis pour la transmission
d'énergie électrique. La valeur presque constante de Z/ provient du fait que,
pour éviter l'effet de couronne (§ 2.1.8), on doit donner aux conducteurs un
diamètre d'autant plus grand que la tension est élevée. Ceci entraîne que le
rapport du diamètre à la distance entre conducteurs varie peu en fonction du
niveau de tension de la ligne. Par contre, R' est inversement proportionnel au
carré du diamètre. Il en résulte que sa valeur est très variable. Pour les conduc-
teurs utilisés en haute tension, on peut descendre à 0,01 Ω/km (ligne à 735 kV
d'Hydro-Québec); en basse tension, on peut monter à 2 Ω/km pour des fils
de 10 mm 2 , section pratiquement inutilisable en haute tension.
MODÈLKS DES LIGNES 87

• pour les câbles, de toutes tensions :


L' = 0,2 à 0,7 mH/km (3.61)
ω/,' a 0,06 à 0,25 Ω/km (3.62)
Suivant la valeur relative de R' par rapport à col/, les approximations de calcul
admissibles sont différentes. On retiendra les règles suivantes :
• pour les lignes à basse tension et les câbles à basse et moyenne tension:
R' > ωΖ/ Ω/m (3.63)
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• pour les lignes à moyenne tension et les câbles à haute tension :


R' a ω/,' Ω/m (3.64)
• pour les lignes à haute tension :
R' < ωΖ/ Ω/m (3.65)

• 3.2.12 Ordres de grandeur des caractéristiques linéiques transversales


La relation (3.52) peut être démontrée dans le cas où les vecteurs B et E sont
perpendiculaires en tout point de l'espace. Cela est le cas lorsque les effets pelliculaires
et de proximité décrits dans la section 2.3 se manifestent pleinement, ce qui implique
la libre circulation du courant et une résistivité nuDe dans les conducteurs de phase,
de garde, et dans le sol. Il s'agit d'une limite théorique vers laquelle on tend pour les
fréquences élevées. En réalité, le champ d'induction magnétique B pénètre plus pro-
fondément dans les conducteurs que le champ E et la relation (3.52) doit être rempla-
cée par une inéquation :
L'C' > M 0 e 0 M r e r = M,e r /c 2 s 2 /m 2 (3.66)
On peut poser :
L' = kpm \xrercZ\C H/m (3.67)
où kpm est un facteur de pénétration magnétique qui indique que le champ magnéti-
que peut aller au-delà des écrans et pénètre dans la plupart des conducteurs. On a en
général :
kpm = 1à 2 1 (3.68)
est
kpm particulièrement élevé lorsqu'on entoure chaque conducteur de phase d'une
gaine concentrique mise à la terre en un seul endroit, comme on le fait pour les câbles
[28]. La relation (3.67) permet de calculer rapidement L' quand on connaît C' et
réciproquement C' quand on connaît L'.
c" 2 = 11,11·10"18 s 2 /m 2 (3.69)
• Pour les lignes aériennes on a approximativement :
C = 6 à 12 nF/km (3.70)
œC' = 1,8 à 4,5 MS/km (3.71)
• Pour les câbles :
C = 3 0 à 800 nF/km (3.72)
88 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

coC" = 9 à 300 MS/km (3.73)


A la fréquence industrielle, la conductance G' peut être négligée :
G' <coC

• 3.2.13 Critère de vérification


Si, au cours des calculs, on constate que l'inéquation (3.66) n'est pas satisfaite,
on peut être certain d'avoir commis une erreur dans le calcul de L' ou de C'.
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• 3.2.14 Ordres de grandeur des paramètres de propagation


Compte tenu des définitions (3.25) à (3.28) et de l'inéquation (3.73), on peut
écrire :
i/jcoZ,' + R' i / Z , '
Zc — J / l - ]R'I (^L') Ω (3.74)
)coC'
7 7 1
7 = VjcoC'GcoL' + fl') = jco VZ C Vl�j#7(coZ/) m" (3.75)

Le facteur S/I-JR'/GÛL' qui apparaît dans les deux expressions, est très voisin
de 1; il comporte une partie imaginaire négative qui vaut à peu près �Ζ?'/(2ωΖ/) tant
que£'<o;Z/(fïg.3.3).
Compte tenu de (3.44) et de (3.45), et dans l'hypothèse (3.73), on a:
7 7
β = Im(T) = CoVL C Re [Vl � ji?'/(coZ,')] rad/m (3.76)
7
α = ReCy) = ooVZTc Im [�Vl � J#'/(OJZ/)] néper/m (3.77)
Au vu de la figure 3.3, on constate que si:
R'KcoL') < 0,5 1 (3.78)
on peut calculer β et a à 3 % près en utilisant les relations simplifiées :
β s ω VZTc7 rad/m (3.79)
7
R' R' C
a a 0 — néper/m (3.80)
2ωΖ/ 2
L'
On peut également calculer les parties réelle et imaginaire de Zc :
î/Z 7
Rc = Re (Z c ) a l·— Ω (3.81)

*� •.«.). �l/f ^ p Ω (3.82)

Pour la vitesse de phase v^, les relations (3.48) et (3.76) donnent :


1
V = ω/0 =
• ^ . Γ ^ Τz Τ ' / Λ , , ^
m / s ( 3
·83)
{Te Ρ
RQ[n Ρ
iR'KuL')]
On peut donc, compte tenu de (3.67), se contenter de l'approximation
MODELES DES LIGNES 89

I ' Im

/�2,0

�1,5

f �1,0

/�0,5
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Re

\ 0,5 1 • 1,5

\ 0,5 = Λ 7(£ω )

il.O

U,3 J �
,1,5

2,0

Q Z,J

j ' \3,0
fc^3,5
Λ)4,0

Fig. 3.3 Lieu des valeurs de >/l�j/?7(w^') dans le plan complexe.

νφ ^ 1/VZ/C = c^\\l[irerkpm m/s (3.84)


à condition que l'inéquation (3.78) soit vérifiée.
La longueur d'onde λ est donnée par (3.58) et (3.76) :

λ = 2Ή β = m (3.85)
' co^ Re [/T^WTI^T]
En remplaçant ω par 2 π/, on obtient:
λ = ν Jf m (3.86)
Le tableau 9.9 donne des valeurs usuelles de Rc, X0, α, β, νφ et λ pour les lignes
et câbles les plus courants, à 50 Hz.

3.2.15 Contrôle du calcul de Zc


En éliminant C' entre (3.67) et (3.74), on trouve :

, η� \R'KUL')
Zc C0L Ω (3.87)

Comme en général R' = 0, µκ = 1, kpm = l , o n a Z c = ^ c = C0LVVe/.


90 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

3.2.16 Schéma équivalent en π pour ligne longue


Pour de nombreux problèmes, seuls les tensions et les courants aux deux extré-
mités de la ligne présentent de l'intérêt. Lorsqu'une ligne symétrique de longueur quel-
conque / fonctionne en régime symétrique sinusoïdal, il est toujours possible de la
remplacer par un schéma en π équivalent.
Pour ce faire, imaginons une impédance Z et deux admittances Y1 et Y2 mon-
tées en π comme l'indique la figure 3.4. Ce schéma n'est pas, à proprement parler, un
quadripôle, mais le tiers d'un multipôle (§ IV. 5.5.2), car il est entendu que son étude
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implique la présence de deux autres schémas similaires correspondant aux deux autres
phases de la ligne, mais non représentés. De plus, il est convenu que les dix conditions
du paragraphe 3.2.1 sont satisfaites, ce qui limite l'emploi du schéma en π. On notera
que le schéma représenté sans ses deux voisins, fait apparaître un courant dans le sol
qui, en réalité, est identiquement nul.

/(Q) ? /(/)

U(O) j "] Ji Y21

Ii ) t.
777777777777π7777777777777777777!σ777777777777/

Fig. 3.4 Représentation symbolique d'une phase de la ligne symétrique.

Les équations de ce quadripôle sont :


U(I)=U(O)-Za(O)-Y1U(O)) V (3.88)
1(1) = i ( 0 ) " Y1U(O)- Y2U(I) A (3.89)
ou encore :
U(I)= #(0)(1+Z JO-ZJ(O) V (3.90)
/(O = 1(0) (I+ZY2)-U(0)(Y1 + Y2+ZY1Y2) A (3.91)
Ces deux dernières équations doivent si possible être identiques aux équations
(3.41) et (3.42) qui représentent la solution des équations générales d'une ligne de lon-
gueur / en régime sinusoïdal. Par identification, on obtient quatre conditions :
1+£Γι = I + ^ T 2 = cosh(7/) 1 (3.92)
Z = Zc sinh(;y/) Ω (3.93)
Xi +12+ZY1Y2 =� sinh(T/) S (3.94)
Zc
Ces quatre relations sont satisfaites si l'on choisit :
Z = Zc sinh(T0 = j Z c sin(�JT0 Ω (3.95)

X = Γι = Xi = � tanh I 2� I = � tan I �^=� S (3.96)


7

L'équation (3.96) η 'est pas valable si sinh τ/ = 0 et cosh y l = � 1. Dans ce cas particu-
lier, on af d'après (3.41) et (3.42), U(I)=- U(O) et 1(1) = - 7 ( 0 ) .
MODÈLES DES LIGNES 91

3.2.17 Validité du schéma en π


Les relations (3.95) et (3.96) sont valables quelle que soit la longueur de la ligne.
Toutefois, lorsque cette longueur devient comparable à la longueur d'onde sin(-)jl)
et t a n ( - j 7 / ) prennent des valeurs singulières.
En première approximation, si la condition (3.78) est vérifiée, l'affaiblissement
linéique a est voisin de 0 et le retard de phase linéique prend la valeur β = co\/L'C'
(§3.2.14), d'où:
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7 = <*+j0^j0 1/m (3.97)


L'expression - jyî vaut alors à peu près 4- /W et, compte tenu de (3.58), on trou-
ve finalement :
-j<y/ s βΐ = 2π//λ rad (3.98)

En introduisant cette approximation dans (3.95) et (3.96), on voit immédiate-


ment l'intérêt qu'il y a d'envisager des cas particuliers où : / = 0, λ/4, λ/2, 3λ/4, λ, etc.
On verra des cas où la tension efficace est la même aux deux extrémités alors qu'elle
est nulle au milieu de la ligne. Ce phénomène est escamoté lors du recours au schéma
en π puisqu'il ne donne aucun renseignement en dehors des deux extrémités.
Pour R' a 0 et G' s 0 (3.95) et (3.96) deviennent :
Z = jZcsm(2nl/X) Ω (3.99)

Y=� tan (π// λ) S (3.100)

L'équation (3.100) η 'est pas valable si l = λ/2 ; dans ce cas particulier U(I) =
� ^(O) et 1(1) = � /(0) selon (3.41) et (3.42).

3.2.18 Schéma équivalent d'une ligne de transport courte par rapport à la longueur
d'onde
Dans le cas où / < λ/10 on peut ne garder que le premier terme du développe-
ment en série du sinh (jl) et de la tanh (yl/2). On trouve, à partir de (3.95), (3.96),
(3.27) et (3.28) les valeurs des éléments du schéma équivalent :
Z = Zc jl = ΖΊ Ω (3.101)
1 γ/ Y'
Y= — • = � = — / S (3.102)
� Zc 2 2
Cette ligne courte peut être remplacée par un schéma en π à éléments concen-
trés tel que celui de la figure 3.5. Pour / = λ/10, les erreurs introduites sont inférieures
à 7 %, pour / = λ/20, inférieures à 2% et pour / = λ/30, inférieures à 1 %.

• 3.2.19 Ligne en quart d'onde


Pour / = λ/4, les relations (3.99) et (3.100), valables pour une ligne sans pertes,
donnent le schéma de la figure 3.6; Z = \ZC et Y-\\ZC d'où (Y)'1 = ~\ZC.
92 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

1(0) Λ7 JOJZ// /(/)


τ ~~
I

fi
Cl
. C7|

Uf
J0J
U(O) ^� ~T I
2
= tf(/)
ί
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Fig. 3.5 Schéma en π d'une phase de ligne courte.

Z = ]ZC
1(0) /(λ/4)

I I
I .7 1 .� ι I
c } C=
J(Q) —— Y ~ Y� ^ (λ/4)
I I

Fig. 3.6 Schéma en π d'une ligne en quart d'onde, sans pertes, / = λ/4, Z c = y/L'/C.

Le calcul de la ligne à vide (Z(I) = O) donne alors


U(O)
1(0) = }U(0)/Zc =—+ += - A (3.103)
\(ZC - Zc)
U(I) = -)ZcU(0)l\(Zc-Zc) = oo γ (3.104)

Ceci illustre le phénomène d'une ligne qui entre en résonance, à vide, lorsque sa
longueur est voisine du quart d'onde. Comme le calcul donne un courant infini, la résis-
tance linéique R' ne peut plus être négligée, ni la conductance G' 12 correspondant à
une tension U(I) très élevée provoquant à coup sûr un effet de couronne et très pro-
bablement des arcs entre conducteurs et la terre. Si l'on charge chaque phase de l'ex-
trémité de la ligne par une résistance R=Zc,on trouve
/(O) = U(O)IZ0 A (3.105)
j7r 2
U(I) = U(O) e" / V (3.106)
/(O = U(I)Iz0 A (3.107)
On retrouve les équations de la ligne de longueur infinie; il n'y a alors ni surten-
sion, ni surintensité.
En court-circuit: ί/(λ/4) = 0 et /(0) = 0; il n'y a aucun danger.

• 3.2.20 Ligne en demi�onde


Pour / = λ/2 et dans le cas d'une ligne sans pertes sinh (γ/ ) = 0 et cosh (7/ ) = � 1 .
Les conditions d'équivalence (3.92) et (3.94) ne peuvent être satisfaites simultanément,
il n'est donc pas possible de trouver un schéma en π équivalent. On peut tourner la dif-
ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 93

JZc
]Z
/(O) /(λ/4) c /(λ/2)

I
I
U(O) I ~}ZC �)ZC ; �)ZC �}ZC I ua/2)
iU(X/4)
1

Fig. 3.7 Schéma en deux π d'une ligne sans pertes, en demi�onde, / = λ/2, Zc = y/L'/C
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fîculté en subdivisant la ligne en deux tronçons de longueur λ/4, ce qui donne le schéma
en deux π de la figure 3.7.
On démontre facilement à l'aide de ce schéma en double π que la ligne en demi�
onde sans pertes a les propriétés suivantes :
• à vide /(λ/2) = 0; 7(0) = 0; /(λ/4) = U(O)I)Z c ; U(XH) = � U(O);
U(λ/4) = 0 de sorte que la tension présente un nœud au milieu de la ligne et
le courant un ventre;
• en court-circuit U(\j2) = 0;/(λ/2) = °°; U(X/4) = °°, on voit ainsi que, con-
trairement à la ligne en quart d'onde c'est le court-circuit qui présente le plus
grand danger pour une ligne en demi-onde;
• en chargeant l'extrémité de la ligne par trois impédances Zc = \JL'C' en étoile,
on trouve U(XIl) = - U(O) et/(λ/2) = �/(0).

3.2.21 Comportement réel des lignes en quart d'onde et en demi-onde


Comme en réalité R' > 0 et G' > 0, on peut réexaminer les problèmes des lignes
en quart d'onde et en demi-onde en utilisant les relations (3.95) et (3.96) sans négliger
R' ni G'. Le calcul montre que les phénomènes de surtension et de surintensité sont
atténués mais restent dangereux.

3.2.22 Effet Ferranti pour ligne courte


Une ligne fonctionnant à vide, en régime sinusoïdal présente une tension plus
élevée à l'extrémité libre qu'à celle qui est reliée à la source de tension. La démonstra-
tion recourt au schéma en π équivalent d'une ligne courte (fig. 3.5). En posant G' = 0
e t / ( / ) = 0, on obtient:
U(O) = U(I) + jcoC' W(I) [R' Λ�\ωϊ\ΙΙ1 (3.108)
que l'on représente dans le diagramme complexe de la figure 3.8.
Si l'on tient compte de la géométrie du diagramme, de l'inégalité R'i < coL'l et
de la relation (3.85), on peut déduire:

V
^ - ^ — - " s �ω L'Cl 12 a � 2 — 1 (3.109)
ICZ(OI W/
Cette dernière relation montre que la chute de tension, au sens de la définition du
paragraphe 2.1.15, est négative pour une ligne à vide et qu'elle croît comme le carré de
la longueur pour les lignes où / < λ/10.
94 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Cl

jcol7-jcoC7C/(/)/2
U(O)
1
R'hfaC'lUinU

U(I)
Fig. 3.8 Diagramme complexe d'une ligne courte à vide.
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3.2.23 Effet Ferranti pour lignes longues


On se propose de calculer la tension qu'il faut appliquer à l'extrémité d'une ligne
(x = l) pour obtenir une tension donnée au début de la ligne (x - 0). Dans ce cas on a :
1(0) = O5 U(O) donnée et on cherche U(I) et 1(1). Les équations (3.41) et (3.42) don-
nent la réponse :
U(O)
U(I) = U(0)cosh(yl) = =±-!-(e+2l + e-2l) V (3.110)

+ i/(0) U(O)
-1(1) = - ^ " SuIh(T/) = = - ^ (e+^-e~ll) A (3.111)
C C

Une étude de ces deux fonctions, pour 0 < / < λ, dans le cas particulier, où
R' = 0,2 ωΖ/ donne les résultats suivants, extraits de la figure 3.9:
• pour 0 < / < λ/4, la tension I U(I) I nécessaire décroît environ comme I U(O) I
cos (2π//λ); le courant � / ( / ) essentiellement capacitif croît environ comme
li/(0)/Z c lsin(27r//X);
• pour / = λ/4 la tension vaut U(I) = ]U(0)/6 en avance de π/2 par rapport à
U(0);le courant vaut - / ( / ) =}U(0)/Zc et il est pratiquement en phase avec
U(I)-,
• pour la génératrice placée en χ = λ/4, la ligne à vide en quart d'onde apparaît
comme une résistance valant à peu près Zc/6. La tension en bout de ligne
(x = 0) est six fois plus grande qu'au départ, ce qui correspond à un effet
Ferranti très marqué;
• pour λ / 4 < / < λ/2, la tension \ U(I)I croît environ comme li/(0) cos (2π//λ)I
mais cette fois elle est pratiquement en opposition de phase avec U(O); le cou-
rant décroît et se trouve cette fois en retard par rapport à la tension U(I). La
ligne à vide se comporte comme une charge inductive ;
• pour / = λ/2, on a à peu près U(I) = - 1,05 U(O), le courant - / ( / ) est de
nouveau en phase avec U(I) et vaut environ 0,3 I U (0)/Zc\. Pour la génératri-
ce, la ligne à vide en demi-onde apparaît comme une résistance valant 3,3 Zc\
• pour λ/2 < /< 3λ/4, la ligne apparaît de nouveau comme une charge capacitive;
• pour / = 3λ/4, U(I) = � j U(O)/2, l'effet Ferranti est de nouveau prononcé
puisque la tension au bout de la ligne à vide est double de celle qu'on mesure
aux bornes de la génératrice. Le courant est en phase avec U(I) et vaut envi-
ron 1,11 U(O)IZc I ;
• pour 3λ/4 < /< λ, la ligne apparaît de nouveau comme une charge inductive;
• pour / s λ, U(I) = 1,2 U(O) et � / ( / ) = 0,65 U(O)IZc, etc.
MODÈLES DES LIGNES 95
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Fig. 3.9 Diagramme complexe de la tension U(I) et du courant —1(1) nécessaires pour alimenter
une ligne à vide avec 12 //λ = 0,1,2,3,...,12,13. R' = 0,2ωΖ/, G ' = 0, a = 0,1 β.

3.3 PUISSANCES TRANSMISES PAR UNE LIGNE

3.3.1 Définitions; représentation unifilaire


On représente (fïg. 3.10) par un seul trait entre deux nœuds ρ et q, les trois con-
ducteurs de phase d'une ligne triphasée reliant deux jeux de barres ρ et q.
Chaque jeu de barres est relié à d'autres lignes, à des utilisateurs locaux et à des
génératrices.
Dans cette section, on se limite à l'étude de systèmes triphasés symétriques
répondant aux dix conditions du paragraphe 3.2.1. Π est donc licite de η 'étudier qu 'une
seule phase, la première, étant entendu que tout se passe identiquement dans la
seconde phase avec un retard Tj3 et dans la troisième avec un retard 2T/3.
On désigne par Up et Uq les premières tensions simples en valeurs efficaces com-
plexes aux nœuds ρ et q, avec Up et Uq pour modules, θρ et 6q pour arguments.
Up^1Uq à cause de l'impédance longitudinale non représentée.
Ipq est le courant entrant dans la ligne par l'accès p, Iqp le courant entrant
dans la ligne par l'accès q et / / le courant au milieu de la ligne. Ces trois courants sont
96 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

D
LP © accèsp *Ϋ I,© accès q

»P/3Tt 1 s
lj\ "'i'Tt
&j �Lpq
Spq/3 Sap/3
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Fig. 3.10 Schéma unifilaire d'une ligne triphasée.

mesurés dans le premier conducteur de phase. Comme les capacités linéiques transver-
sales ne sont pas représentées sur le schéma de la figure 3.10, il est à noter que
Lpq "£Il"£~lqp'
Spq =Ppq +iQpq et Sqp =Pqp +iQqp sont les puissances complexes triphasées
entrant dans la ligne par ses deux extrémités (voir §4.1.2).

3.3.2 Définition : différence de tension complexe


On peut remplacer la ligne pq (chap. 2) par un schéma équivalent en π en tenant
compte des hypothèses mentionnées dans la section 3.2. Dans ce cas, on passe d'un
système où la tension entre deux nœuds n'a pas de signification (§ 2.1.13) à un modèle
de Kirchhoff où la tension entre les nœuds ρ et q peut parfaitement être utilisée sans
ambiguïté. Dans le schéma équivalent en π de la figure 3.11, on a:

Up�Uq Z, h U,PQ (3.112)

nœud ρ s� ' nœud q


/ τ τ Zi ou Yi \
pq
I � �l f m ο
ύ^ρ/3
Spq/3
Y,/2ou2Z,
y,/2ou2Z, Sur/3

Up \ \ΰ«

Fig. 3.11 Schéma équivalent en π de la première phase d'une ligne pq.

Pour éviter toute ambiguïté, on désigne par différence de tension complexe la


grandeur complexe :

Upq =Up-Uq V (3.113)


par module de la différence de tension complexe la grandeur:
\Upq\ = \Up-Uq\ V (3.114)
MODÈLES DES LIGNES 97

et par chute de tension efficace la différence :


A\U\pq=\Up\-\Uq\ V (3.115)
En général, elle est plus petite que la précédente; elle peut même être négative
(§2.1.15).
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3.3.3 Impédances et admittances d'une ligne complète


Pour alléger l'écriture, on introduit les notions d'impédance cyclique longitudi-
nale Z1 et d'admittance cyclique longitudinale Yx qui, selon (3.95) et (3.101) ont les
valeurs suivantes :
Z ; eW = Z/ = Zc sinhCyZ) s Z7 Ω (3.116)
1
γ^�'m = Y1 = ZJ S (3.117)
Les lignes de longueur supérieure à λ/10 étant exceptionnelles pour 50 Hz et
60 Hz, les approximations (3.101) et (3.102) sont en général suffisantes.
De même on introduit les notions d'admittances cycliques transversales Yt et
d'impédances cycliques transversales Zt qui, selon (3.96) et (3.102), ont les valeurs:
YtQ-m = Yt = 2Z-1 tanh(7//2) = Y'I S (3.118)
i{ft 1
Zte = Zt = Y; Ω (3.119)
Le facteur 2, dans l'expression (3.118), découle de l'admittance transversale de
la ligne totale, répartie par moitiés aux deux extrémités ρ et q comme l'indique la
figure 3.11.
Toutes ces valeurs cycliques sous�entendent l'existence des deux autres phases
en régime symétrique direct ou inverse.

3.3.4 Equations des puissances d'une ligne


Les règles du calcul complexe (chap. 1.8 et 1.9) permettent d'écrire les relations
suivantes :

Up = uq+z,i, V (3.120)
Lpq = L + ItUp/2 A (3.121)
Lq ρ = �Li + XtUql2 A (3.122)
Spq = 3 Upl*q VA (3.123)
Sqp = 3 Uq Lqp VA (3.124)

3.3.5 Approximations usuelles


Dans la plupart des cas, les lignes ont une longueur inférieure au dixième de la
longueur d'onde à fréquence industrielle (6 000 km) :
/ < 0,1 λ m (3.125)
G' < 0,01 coC. S (3.126)
98 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Dans ce cas, on peut poser, selon (3.116) et (3.117):


Z1 = RΊ + ÎGJL'I = R1 + JX1 Ω (3.127)
Yt = jooC/ = )Bt S (3.128)
Ces approximations permettent de donner aux diagrammes complexes qui sui-
vent, des proportions correspondant à des lignes réelles. En fonctionnement normal, il
est rare que le module de la différence des deux tensions complexes Up et Uq dépasse
la moitié de la plus grande des tensions.
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3.3.6 Diagramme complexe des courants et des tensions


Lorsqu'on connaît les modules Up, Uq et les arguments &p, ùq des tensions aux
nœuds, la construction du diagramme complexe de la figure 3.12 est une suite d'opé-
rations élémentaires. On part d'une tension Up (représenté par le phaseur OA), main-
tenue constante par des moyens appropriés (§ 3.3.11). La tension Uq (phaseur OB)
peut être de module plus grand, égal ou plus petit que celui de Up et d'argument ûq
différent de ûp. Sur lafigure3.12, &pq = &p - ùq. La grille circulaire de centre O
représente la position du point B pour diverses valeurs de &pq et Uq/Up.

Fig. 3.12 Diagramme complexe des tensions et des courants pour Up donnée et Uq variable.
MODÈLES DES LIGNES 99

Quant aux courants, on a intentionnellement choisi une échelle telle que I Up I et


I UpIZi I soient traduits par la même longueur. On représente en premier lieu le cou-
rant de court-circuit J_ic - UpIZ1 (phaseur OC); il est en retard de l'angle φχ � arctg
(coL'IR* ) qui caractérise l'impédance longitudinale Z/.
Le courant// est donné par l'équation (3.120) :
uP-Uq (3.129)
//
11 = = lie UnIZ1
II
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Sur la figure 3.12, la grandeur (- UqIZx) est représentée par le phaseur CD et le courant
/ / par le phaseur OD.
Vu le choix particulier des échelles des courants et des tensions, il est aisé de
démontrer que le triangle ABO est égal au triangle ODC et que le point D peut être im-
médiatement trouvé sur une seconde grille circulaire de centre C. Cette grille permet
de dessiner immédiatement le phaseur OD représentant le courant//. Si l'on prend des
échelles différentes pour Up et IXc on obtient deux grilles semblables.
Si l'on désire encore connaître les courants entrant dans la ligne, les relations (3.121)
et (3.122) permettent de construire les phaseurs OE pour J_pq et OG pour£ q p en ajou-
tant le courant capacitif correspondant aux deux admittances transversales du schéma
équivalent en π (fig. 3.11). Très souvent, ces courants capacitifs sont négligeables vis-
à-vis de I//1. Ils ne peuvent pas être négligés lorsque la ligne est longue ou lorsqu'elle
fonctionne avide.

3.3.7 Calcul des puissances actives et réactives transmises


Les puissances active et réactive entrant dans la ligne par l'accès triphasé ρ sont
données par la relation (3.123). En traitant séparément la puissance active
Ppq = Re (Spq) et la puissance réactive Qpq = Im(S pq), on trouve :
Ppq = 3UpIi cos φρι W (3.130)
où φρι est le retard du courant// par rapport à Up (angle AOD de la figure 3.12). La
valeur (// cos φρΐ) est la projection orthogonale de// sur Up (soit OP sur la figure).
C'est aussi la projection de UpIZx (OC) plus celle de (� UqIZx) (CD). On en déduit :
1
PQ 3Un Lsin φχ\ +
U1
sin $PQ � � + Ψΐ
Vzx Zi
2
(3.131)
finalement W
3Up Ua
PQ cos φι COS ( ÛpQ + ψι ) W (3.132)
Un
On trouve de même :
2
3U uq 3UpBt/2
Q,PQ
sin ψ ι sin ( dpq + ψ, )
Un
var (3.133)
Le dernier terme tient compte de l'effet capacitif transversal et peut être négligé pour
les lignes de distribution. Dans ce terme Bt = u>C'l selon (3.128). En intervertissant
100 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

systématiquement les indices ρ et q, on trouve Pqp et Qqp. Enfin, lorsqu'on s'intéresse


à comparer les puissances utiles Put et Qut quittant la ligne en q vers les utilisateurs,
aux puissances Ppq et Qpq entrant dans la ligne en p, on peut utiliser les relations
(3.132) et (3.133) en permutant les indices ρ et q, en changeant le signe et en rempla-
çant ùqp par - ùpq ; on obtient alors:
r2
3 U' Up
Put Pqp - cos ψι + — cos ( dpq � φ ι )
Ua
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W (3.134)
3Ug UD
= -QdP = �sin^/ sin(# p < 7 � ^ 1 ) + 3i/^f/2
Z1 Ut
var (3.135)

3.3.8 Variation des puissances actives et réactives


On peut exploiter une ligne ou un réseau en maintenant constantes les tensions
efficaces à tous les nœuds. Si un nœud est relié à une machine synchrone voisine, c'est
le régulateur de cette machine qui ajuste le courant d'excitation de façon à maintenir
la tension constante en valeur efficace. S'il n'y a pas de machine synchrone au voisi-
nage, ce rôle est attribué à des compensateurs synchrones ou statiques (§ 4.4.14). On
peut étudier la variation de Put et de Qut pour Up et Uq constantes, lorsque ûpq
varie. Les figures 3.13, 3.14 et 3.15 montrent ces variations pour diverses valeurs de
R'/œL'; afin de simplifier la présentation, on a soustrait de Qut le terme :
AQ = 3 U\ C J C 7 / 2 var (3.136)
Ce terme est négligeable en première approximation.
Le paragraphe 3.3.11 montre qu'il est nécessaire d'injecter une puissance réactive
bien déterminée (Qut < O) au nœud consommateur de puissance active (Put > 0) si
l'on veut maintenir la tension constante.

3.3.9 Définitions : couple utile transmis par la ligne


Lorsque le maintien des valeurs efficaces des tensions aux deux extrémités ρ et q
est assuré, la ligne électrique se comporte comme un arbre de transmission qui a une
certaine flexibilité et un couple limite bien défini.
Le couple transmis utilisable à l'extrémité q est:
Mut = Put I ω Nm (3.137)
C'est le couple mécanique d'un moteur synchrone idéal, à une paire de pôles, sans
pertes et sans réactance interne, placé à l'extrémité q de la ligne. Il varie comme Put
(voir figures 3.13 à 3.15).
D'une façon plus générale, l'équation (3.134) donne:

3Uq Up / π
Mut = — sin \ûpq + ψι cos φι
ωΖ,
Uq \ PH 2
Nm (3.138)
MODÈLES DES LIGNES 101

Son maximum a toujours lieu pour &pq = φχ comme pour Put. Par image, on dit que
ûpq est la torsion de l'arbre électrique constitué par la ligne. Dès que cette torsion
dépasse l'angle φι = arctg(coZ//#' )> le couple transmis commence à décroître.
Une ligne principalement résistive (R' > ωL' ) est incapable de transmettre une
puissance active Put ou un couple Mut sans chute de tension. En effet, la figure 3.15
montre que, pour Put > 0, il faut avoir Up> Uq�
Enfin, les dérivées dPut/d&pq et dMut/dûpq peuvent être positives, nulle ou
négatives. On peut démontrer que la dérivée positive à pour effet de maintenir les
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machines au synchronisme.
L'expression dPut/d&pq s'appelle puissance synchronisante et l'expression
dMut/d&pq couple synchronisant ([7] tome 2, § 3.2.2.1).

3.3.10 Limites d'utilisation d'une ligne


Comme les machines (vol. X), les lignes ne sont utilisables que dans certaines
limites.
• La limite d'écart de phase ûpq max adm peut jouer un rôle important pour
vérifier si les conditions de maintien du synchronisme sont assurées entre
les machines raccordées aux extrémités de la ligne. En première approxima-

• Put
Qut-^Q
Up = 1,2 Uq

^Up=OS uq

3 UfIZ1

Fig. 3.13 PutOpq), Qut&pq) P o u r ΨΙ = Ι > ' < " '·


π 2 R L
102 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

3 U^IZi(\-cos φι)
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•3 U^ co^tl Zi ff/

�3 Uq sin<p//Z/

Fig. 3.14 Put&pq), Qut(Vpq) P o u r ΨΙ = W3, R' = ω Ι ' Λ / Τ .

Up = 0,8 i/^

Fig. 3.15 Put(Vpq),QutWpq)POUÎ */ = 0 , Λ ' > ωΖ,'.


MODÈLES DES LIGNES 103

tion, on doit s'assurer que :


-<Pi<*pq<<Pi rad (3.139)
mais on peut sortir de ces limites par des artifices de réglage.
• En aucun point la tension ne peut dépasser une certaine valeur limite Umax adm
(chap. 6). Si cette limite est dépassée, un arc électrique risque de s'amorcer
entre conducteurs, et la ligne doit être immédiatement déclenchée à ses deux
extrémités.
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• La limite de courant Imax adm n'est pas précise. Le courant tolérable pendant
une durée déterminée dépend de la température admissible pour le conducteur
et des conditions de refroidissement. Si les conducteurs sont froids, on peut
tolérer des courants élevés pendant quelques secondes. En conséquence, lors
de surintensité, il n'est pas nécessaire de mettre la ligne instantanément hors
service. Ceci peut être utile pour maintenir plusieurs machines au synchronis-
me entre elles.

3.3.11 Injection de puissance réactive


Soit ρ le nœud où sont situées les génératrices produisant de la puissance active
et q un nœud où ne se trouvent que des consommateurs. Pour maintenir les deux ten-
sions Up et Uq égales et constantes quelle que soit la puissance Put appelée par les
consommateurs du nœud q, on voit que (fig. 3.13,3.14) plus la demande Put augmente,
plus la puissance réactive Qut doit être négative. Ceci nécessite d'associer aux utilisa-
teurs un système consommateur de puissance réactive négative. On raccordera au
nœud q des batteries de condensateurs réglables, des moteurs synchrones aptes à être
surexcités, ou des compensateurs synchrones. La plupart des consommateurs faisant
simultanément appel à de la puissance active et à de la puissance réactive, il faut non
seulement compenser cette puissance réactive, mais en fournir davantage pour mainte-
nir la tension à la valeur désirée. D'une façon générale, on constate que, pour assurer
l'égalité des tensions efficaces aux deux extrémités d'une ligne induetivet la puissance
réactive doit transiter en sens inverse de la puissance active. Il faut donc injecter de la
puissance réactive au nœud utilisateur. Toutefois, si la ligne est résistive (fig. 3.15), ce
procédé est inutilisable ; il faut alors recourir à un transformateur réglable [29].

3.3.12 Chute de tension en fonction de la charge


Si l'on renonce à maintenir constante la tension Uq, il est intéressant de calculer
la chute de tension efficace (§ 3.3.2) entre ρ et q, pour une tension initiale Up donnée,
lorsque les consommateurs font appel à Put et à Qut. En général, le rapport Qut\Put
reste approximativement constant. On désigne par
φ^ = arctan (Qut/Put) rad (3.140)
le déphasage moyen des consommateurs du nœud q.
Au cours de la journée, ces consommateurs font appel à une puissance active
variable, mais le déphasage φ^ reste à peu près constant. De plus, on peut admettre
que la ligne est assez courte pour que l'on puisse renoncer à tout système d'injection
104 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

de puissance réactive (§ 3.3.11), de sorte que les points E et D de la figure 3.12 sont
pratiquement confondus. Cela revient à négliger les effets capacitifs de la ligne.
Sur la figure 3.12, l'angle BOD entre Uq et Li — ~Lqp représente le déphasage
φηί. Le triangle rectangle BHA représente la chute de tension RiLi + ]XiLi = ZiLi- Le
petit côté BH est parallèle au phaseur OD qui représente//. Il en résulte que l'angle
ABO est donné par la relation :
ABO = π + <put � φι rad (3.141)
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L'angle ψι � arctan(GjZ//.R') est constant, l'angle φηί est choisi comme para-
mètre constant, ce qui indique que l'angle ABO est constant. Il en résulte que B se trou-
ve sur un cercle passant par A et O. La figure 3.16 met en évidence les lieux de B, extré-
mité du phaseur Uq, pour diverses valeurs de <ρΜί, à savoir (iput - φ{) = O, � π/6, � π/3,
� π/2, � 2π/3 et � 5π/6. On constate que, pour les charges capacitives telles que
Ψ ut < Ψι ~ π /2, la chute de tension efficace I Up I � I Uq I est négative. Une charge ca-
pacitive fait monter la tension en bout de ligne, c'est l'effet Ferranti (§ 3.2.22).
La valeur des puissances active et réactive peut être donné par
g
Put = 3 cos<pwi W (3.142)
Ά
U q { Z l I l )
= 3 sin^r var (3.143)
Zi
Sur la figure 3.12 le segment OB correspond à Uq et BA à Z1Li. La géométrie du
diagramme 3.16 montre que, pour obtenir une certaine puissance utile Sut =Put~>t]Qut

Fig. 3.16 Lieux de Uq pour yut = constante.


MODELES DES LIGNES 105

il y a en général deux solutions, l'une correspondant au point B (voisine de la marche


à vide), l'autre correspondant au point B* (voisine de la marche en court-circuit). Il ar-
rive que cette dernière solution soit utilisée en traction pendant le démarrage.
La géométrie du diagramme montre aussi que, pour chaque valeur de φηί, il exis-
te une puissance maximale utilisable donnée par AB = OB (§ 3.3.14).

3.3.13 Pluralité des solutions


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Comme on l'a vu dans (§ 3.3.12) pour obtenir en bout de ligne une puissance
utile Sut -Put + ]Qut s o u s u n e tension Up donnée en début de ligne, il existe en prin-
cipe deux solutions. La solution voisine du court-circuit n'est pas désirée parce qu'elle
conduit à des courants en ligne et des pertes par effet Joule prohibitifs. Si la solution
du problème est résolue par un ordinateur, on s'assurera que la puissance demandée
n'excède pas le maximum possible (§ 3.3.14), auquel cas il n'y a pas de solution. Une
fois le résultat obtenu, il faut vérifier que l'on soit en présence de la solution la plus
proche de la marche à vide.

3.3.14 Puissance apparente maximale possible à tension initiale donnée


La puissance apparente maximale transmissible est donnée par la géométrie de la
figure 3.16.
S V A
ut max = — T ^ — Τ (3·144)
4Z / C os [(φξ � <put)l2]
Dans le cas où φι = \puU il s'agit du quart de la puissance de court�circuit (§ 3.3.15).
Pour φι � φηΐ > 2π/3 (charge capacitive), Sut max dépasse la puissance de court-circuit.

3.3.15 Définition : puissance de court-circuit au nœud q


On appelle puissance de court-circuit au nœud q le produit de la tension efficace
à vide Uq0 et du courant efficace en court-circuit I1 c. Il s'agit d'une tension et d'un
courant non simultané. Dans le cas étudié avec Up donné, on obtient :
Sqc = 3 ^ o hc = IUlIZ1 VA (3.145)
Lorsque la puissance apparente désirée Sut est inférieure à Sqc/4, il y a nécessai-
rement deux solutions mathématiques possibles.

3.3.16 Chute de tension en fonction du courant utile


Selon (3.122), le courant tiré du nœud q est :
lut = -lqp =Ii- XtUqn = Li A (3.146)
La figure 3.16 permet de représenter immédiatement Uq (segment OB) en fonc-
tion de // (segment AB) pour diverses valeurs de φηί. La figure 3.17 donne cette rela-
tion. En représentant îic par la même longueur que c7p, les courbes sont des ellipses.
Si φηΐ � φι, la chute de tension ∆ I ί/lest proportionnelle au courant Ix\ dans les autres
cas, c'est une fonction quadratique de //. On retrouve ∆ I U\ < 0 pour une charge ca-
pacitive pour autant que φηΐ < φχ � Ή/2.
On observe que l'on peut avoir Uq > Up et // >// c .
106 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
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- 5 π/6

/«if=/Ζ

Fig. 3.17 Tension Uq en fonction de Iut.

3.3.17 Calcul approché de la chute de tension


Il arrive fréquemment que Ton désire connaître la tension efficace Up nécessaire
pour assurer la tension Uq avec une charge connue Sut = Put+]Qut· Lorsque la ligne
est courte, le calcul peut être conduit comme suit (fîg. 3.18) :
• le segment OJ représente la composante réactive du courant//, soit Qut/3 Uq ;
• le segment JD représente la composante active du courant//, soit Put/3 Uq ;
• le segment BH représente le produit RiJ_i\
• le segment HA représente le produit jcoZ,/ Ty,
• le segment OA représente Up ;
• le segment KM = KH 4- HL 4- LM représente la chute de tension ∆I U\
cherchée.
En considérant le diagramme et les trois triangles semblables DJO, HKB et ALH, on tire
la relation suivante :
∆ It/I = Rfutl3 Uq + ωΣM3 Uq + Up(l�cos &pq) V (3.147)
En première approximation, ûpq est voisin de zéro et le dernier terme qui représente
la différence entre le rabattement et la projection de Up en Uq peut être négligé.
Finalement :
∆ΙΙ7Ι R1PM +OtL1QUt

Un 3Ul 1 (3.148)
Cette dernière relation permet de calculer rapidement la chute de tension en valeur
MODÈLES DES LIGNES 107
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Qut/3 uq

Fig. 3.18 Détermination de la tension de départ Up nécessaire. Commentaires au paragraphe 3.3.17.

relative. On notera que :


3U" Vl (3.149)
'q ^q comp
où Uq comp est la valeur efficace de la tension composée au nœud q.

3.3.18 Consommation de puissance de la ligne


Le schéma de la figure 3.11 montre que la puissance complexe consommée par
la ligne est la somme algébrique des deux puissances complexes entrant par les nœuds
ρ et q. Il est intéressant de calculer séparément la puissance active Pugne et la puissance
réactive Q ugne consommées par la ligne :
2
P ligne = Ppq +Pqp = 3#'// ζ W (3.150)

vl + vl
var (3.151)
Qligne = Qpq + Qqp = l^L'llf ~ 3coC/ �±—J�
On voit dans l'expression (3.150), que la puissance active perdue par la ligne est
,nécessairement positive, elle correspond aux pertes par effet Joule qui provoquent
réchauffement de la ligne.
Par contre, l'expression (3.151) montre que la puissance réactive absorbée par la
ligne est négative à vide (// = 0), nulle pour une certaine valeur de // (§ 3.3.19) et posi-
tive pour les valeurs élevées de //.
108 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

3.3.19 Définitions; fonctionnement à puissance naturelle


Chaque ligne est construite pour fonctionner normalement au voisinage d'une
certaine tension appelée tension nominale, tension de service ou tension assignée sui-
vant les auteurs. Lorsqu'on ne donne qu'une seule valeur numérique (par ex. 735 kV),
il est entendu qu'il s'agit de la valeur efficace de la tension composée. Si l'on donne
deux valeurs (par ex. 380/ 220 V), l'une est la tension composée, l'autre la tension simple.
On appelle puissance naturelle Snat d'une ligne, la puissance que cette ligne sup-
posée de longueur infinie absorberait si on lui appliquait la tension nominale. On peut
donc aussi dire que c'est la puissance transmise par une ligne chargée par ses trois impé-
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dances caractéristiques Zc, à tension nominale :


3 U2 U2
^ ^ nom ^nomcomp xrA . „ _.
Snat = — = ; VA (3.152)

3.3.20 Critère de la puissance naturelle


Selon (3.151), on constate que Qugne = 0 si:
U2+U2q
L'If = C -2- - J/m (3.153)

En choisissant (JJ2 + U2)/2 = U2om, on obtient la condition :

U nom
Ω (3.154)
I
On retrouve alors, pour la puissance transmise, l'expression (3.152); en d'autres termes,
pour que la puissance réactive consommée par les inductances longitudinales de la ligne
compense exactement la puissance réactive fournie par ses capacités transversales, il
suffît de la faire fonctionner à sa puissance naturelle.
• Les lignes qui fonctionnent à vide ou en dessous de leur puissance naturelle
sont productrices de puissance réactive. L'effet capacitif est prédominant.
• Les lignes qui fonctionnent en court-circuit ou en dessus de leur puissance
naturelle sont consommatrices de puissance réactive. L'effet inductif est prédo-
minant.
En règle générale, on fait fonctionner les câbles en dessous de leur puissance natu-
relle. Par contre, les lignes aériennes fonctionnent souvent en dessus de leur puissance
naturelle.

3.3.21 Modification artificielle des caractéristiques de la ligne


Pour diminuer la réactance longitudinale d'une longue ligne, on peut insérer en son
milieu des condensateurs en série Cs. Il faut alors remplacer Zx ( § 3.3.3) P^ Zicompense- :

Zicompensé = * ' / + j ( ω / / / � — J Ω (3.155)

Cette méthode est utilisée pour exploiter les longues lignes au-dessus de leur puissance
naturelle.
MODÈLES DES LIGNES 109

Inversement, lorsqu'on prévoit un fonctionnement fréquent en dessous de la puis-


sance naturelle, on place des inductances shunt Lp par exemple aux deux extrémités
de la ligne; il faut alors remplacer Yx par Yt compensé

S
Xtcompensé = j<0 ( ^ " ^ ) (3·156)

On trouvera plusieurs références dans [29].


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3.3.22 Définition : adaptation


On sait qu'il y a plusieurs types d'adaptation (§ III.8.5.2 et 8.5.5 et § IV.6.3.9
et 6.3.10).
La charge, adaptée au sens de la ligne, ou encore adaptée sans réflexion, corres-
pond à une charge des utilisateurs raccordés au nœud q telle qu'elle puisse être repré-
sentée par trois impédances Zc en étoile. C'est la marche à puissance naturelle traitée
au paragraphe 3.3.19. Elle est proche des fonctionnements normaux.
La charge qui correspondrait à Y adaptation conjugée serait composée de trois
impédances capacitives Zut=Ri - ]Xh elle ferait apparaître une tension Uq anorma-
lement élevée Uq = Up ZiIlRi (par exemple 5 Up) en général prohibitive. Si la ligne
est capable de supporter une telle surtension, la charge adaptée conjuguée donne la
plus grande puissance active que l'on puisse tirer au nœud q. Toutefois, la durée d'un
tel régime est limité par réchauffement des conducteurs dû à la surintensité corres-
pondante.

3.4 LIGNE EN REGIME SINUSOÏDAL NON SYMETRIQUE

3.4.1 Introduction
La plupart du temps, les réseaux de transport et de distribution d'énergie électrique
travaillent dans des conditions proches d'une symétrie parfaite. En effet, les trois phases
des alternateurs sont, par construction, symétriques. Les impédances propres et mutuelles
des différentes phases des transformateurs et des lignes aériennes ou souterraines ont des
valeurs approximativement égales. Enfin, les charges sont aussi en général symétriques,
car il s'agit de moteurs asynchrones ou synchrones dont les trois phases sont équilibrées
et de consommateurs monophasés en basse tension qui sont à peu près également répartis
sur les trois phases.
Des cas de déséquilibre existent cependant en régime de fonctionnement normal,
telle la présence dans le réseau d'importants consommateurs monophasés (fours à arc,
chemin de fer monophasé).
En plus, des situations de déséquilibre apparaissent d'une manière accidentelle
dans les réseaux : courts-circuits ou ruptures accidentelles d'une phase d'alternateur ou
d'une phase de la ligne de transport.
On notera qu'une ligne non symétrique fait apparaître des tensions non symétri-
ques pour un système symétrique de courants et réciproquement. Si rien n'est symétrique,
il faut recourir aux équations complètes (§ 3.4.2). Si seul un élément n'est pas symétri-
que, la méthode des composantes symétriques peut présenter de l'intérêt (§ 3.4.3 à
3.4.10).
110 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

3.4.2 Schéma équivalent d'une ligne triphasée courte


Par analogie à ce qui a été vu dans la section 3.2 et compte tenu du modèle de la
figure 3.1, une ligne de longueur /, petite vis-à-vis de λ, (inéquation (3.125)), peut être
remplacée par le multipôle de la figure 3.19.

accès aux jeux de barres ρ accès aux jeux de barres q


ipql C'y 1/2 in R'vl Mil·/ C'i/'l/2 iqpl
ι
^T1 / Q .,
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I "<?1
l
PQ2 R'i-l
K / M'n-l iqp2
ni 2'
JYYTL .I
Up\n ,Up 2 n � \ iM'23'l J_ / M
1
Pd 3 In RyI y y M 33 Ί iqp3
�Γ>Γ>Τ>Γ\�
I
UpZn HT�
Il \ R'n'l
t » ι
ï/n = - ( 1 / 1 + i / 2 + ï / 3 )

Fig. 3.19 Schéma équivalent d'une ligne courte à trois conducteurs de phase et retour par le sol n.

Si la ligne est munie de conducteurs de garde ou d'écrans mis à la terre, on doit


tenir compte de leurs effets (§ 3.2.4).
Si deux ou plusieurs lignes sont montées sur les mêmes supports, ou simplement
voisines, il faut modifier les capacités partielles C\jl en conséquence et tenir compte de
nouvelles inductances mutuelles [30].
Dans la plupart des cas, le schéma équivalent général de la figure 3.19 est inutile-
ment compliqué; il faut donc chercher à simplifier l'étude de la ligne lorsque certaines
symétries sont respectées.

3.4.3 Simplification en fonction de symétries


Dans la mesure où l'on peut prouver que les conditions (3.5 à 3.11) du paragraphe
3.2.1 sont satisfaites, l'étude du fonctionnement non symétrique d'une ligne symétrique
peut être ramenée à la superposition de deux études séparées. Dans ce cas, les équations
(3.3) et (3.4) ne sont pas respectées et on pose :
h +*2+*3 = 3 ι Λ ( χ , 0 A (3.157)
"ΐη+"2«+«3« = 3uh(x,t) V (3.158)
On peut alors décomposer chaque courant et chaque tension en deux composan-
tes, l'une aura l'indice di, l'autre l'indice h (le choix des indices est justifié aux paragra-
phes 3.4.4 et 3.4.5):

h - Hdi + îh
h =
hdi + ih (3.159)
h = hdi + ih
MODÈLES DES LIGNES 111

"in = "idi+Uh (3:160)


"3n = U3di+Uh

Il est évident que les courants et les tensions d'indice di répondent aux conditions
(3.3) et (3.4) du paragraphe 3.2.1, de sorte qu'en utilisant les valeurs cycliques de R' L' C'
et G ' définies par (3.12) à (3.15), les équations (3.16), (3.17) et (3.18) restent valables
pour les composantes de courant et de tension d'indice di.
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Par contre, pour les courants et les tensions d'indice h, le calcul doit être repris à
la base. La lecture du modèle de la figure 3.1, avec conducteur No 4 supprimé ou incor-
poré à n, selon le paragraphe 3.2.4, permet d'écrire les équations suivantes :

- ^ = (R\+3Rn)in + (M\1+M\2+M'l3)-^L V/m (3.161)


OX Ot
ai h , ouh
—Γ = ( G n ) ^ + ( C 1 1 ) � * � A/m (3.162)
OX Ot

On retrouve un schéma équivalent similaire à celui de la figure 3.2, mais cette fois
avec de nouvelles valeurs de R', L\ C' et G\ à savoir:

R'h = R\ + 3Rn Ω/m (3.163)


Ln = M'n +2M'23 H/m (3.164)
Cn = C11 F/m (3.165)
G'h = G'n S/m (3.166)

On notera que ces valeurs ne correspondent, ni aux valeurs cycliques du paragra-


phe 3.2.1, ni à celles de la marche en monophasé selon le paragraphe 3.2.3. On en déduit
les inéquations suivantes pour les lignes aériennes :

Ix
h ^ lx
mono >R' Ω/m (3.167)
T' ^> T ' >L' H/m (3.168)
J^n ^ ^1 m o n o

F/m (3.169)
C n *\ C mono
<c
^7Zi ^ ^*mono <G' S/m (3.170)

Il en résulte que, par comparaison avec (3.25) à (3.28) :

\R'h+]ù)L'h\ = \Zn\>\Z'\ Ω/m (3.171)


i G ^ + j c o C j J = \Y'h\<\Y'\ S/m (3.172)
1
ΙΤ/J = WZ'hXh\>h\ m" (3.173)

IcH = \\—, > le Ω (3.174)


' Xh
Pour les câbles à gaines transposées, il peut arriver que Ln < L' [28].
112 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

3.4.4 Définitions; utilisation des composantes directes, inverses et homopolaires


On sait que trois courants sinusoïdaux de même pulsation mais de phases rela-
tives et de valeurs efficaces quelconques peuvent toujours être considérés comme la
superposition de trois systèmes direct, inverse et homopolaire ( § 1 . 9.6.5). Voir égale-
ment [31-33].
Il en est de même de trois tensions sinusoïdales de même pulsation. Or on peut
démontrer que dans une ligne symétrique répondant aux conditions (3.5) à (3.11),
trois courants homopolaires n'engendrent que des différences de tensions homopolaires
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et réciproquement. De même, trois courants directs (inverses) n'engendrent que des


différences de tensions directes (inverses).
L'étude d'une ligne triphasée symétrique peut alors être décomposée en trois
études séparées :
• une étude des relations entre les composantes directes de tensions et de cou-
rants utilisant les caractéristiques cycliques globales Zx et Yx (§ 3.3.3);
• une étude des relations entre les composantes inverses de tensions utilisent les
mêmes caractéristiques Zx et Yx\
• une étude des relations entre composantes homopolaires de tensions et de cou-
rants utilisant Y impédance linéique homopolaire Z'h (3.171) et Yadmittance
linéique homopolaire Y'h (3.172).
Pour l'étude des composantes directes et inverses, il n'y a rien de nouveau par
rapport aux sections 3.2 et 3.3.
Pour l'étude des composantes homopolaires, on doit encore ajouter les notions
d'impédance homopolaire longitudinale Zlh et d'admittance homopolaire longitudi-
nale YXh, ainsi que celle Yadmittance homopolaire transversale Yxh et d'impédance
homopolaire transversale Zxh :
r
ih = Zlh = Zch sinh(T„ /) = Zhl Ω (3.175)
r 1
th = Zfn = 2Z;l tanh(2„ //2) s Y'hl S (3.176)

3.4.5 Rappel des formules de passage aux composantes directes, inverses et


homopolaires
En désignant par a l'opérateur de rotation défini par la relation suivante :
a = eJ 2 "/ 3 1 (3.177)
Les relations permettant de calculer les composantes directe Idi inverse /,· et
homopolaire Zh du courant Z1 dans la première phase sont données par :
IA Jl a an /I1X

T, J = - 1 a2 a · /2 A (3.178)

Inversement, pour retrouver les courants dans les trois phases on a :

I2 \ = I a 2 a 1 ) · ( Li ) A (3.179)
2
v/3/ \a a l/ \/h/
MODÈLES DES LIGNES 113

Pour simplifier les notations, on introduit la matrice de transposition (T) définie par :
/1 1 IX
2
(Γ) = I a a 1 1 (3.180)
2
\a a l/
En notation matricielle, les équations (3.178) et (3.179) deviennent:
(léiH) = ( Z T - ( Z i 2 3 ) A (3.181)
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et
A
(Zm) = (I)-G**) (3-182)
Les mêmes relations existent pour les tensions :
(UdH) = (Ir1-(U123) V (3.183)
Wn3) = (I) -(UdIh) V (3.184)

3.4.6 Calcul des puissances. Règle de séparation des composantes


En utilisant et résumant les relations (1.31), (1.32) et (1.33), on peut écrire :
S = U1nIt + U2nIt + U3nIt VA (3.185)
En remplaçant courants et tensions par leurs valeurs exprimées en composantes
directes, inverses et homopolaires tirées de (3.182) et (3.184), on trouve finalement :
S = 3UdI% + 3UtIf + 3Un Lh VA (3.186)
Au cours de ces calculs, il faut tenir compte des propriétés particulières de l'opé-
rateur rotation a, notamment des relations a* = a 2 ; a 3 = 1 ; a 4 = a; 1 + a 4- a 2 = 0, etc.,
qui sont immédiatement démontrables à partir de la définition (3.177).
On en tire la règle suivante : pour calculer la puissance complexe S, (active P),
(réactive Q) d'un système triphasé non symétrique, on peut soit la calculer séparément
pour chaque phase selon (3.185), soit calculer séparément la composante directe, la
composante inverse et la composante homopolaire selon (3.186). Le produit d'une
composante de tension par une composante de courant d'un autre type ne correspond
à aucun transfert de puissance active ni réactive.
Pour la puissance apparente S, on a les relations :
S s l S l < S d + S , + Sfc VA (3.187)
On notera que selon cette définition, un système triphasé direct de tension asso-
cié à un système triphasé inverse de courant donne P=O, Q = O, donc S=O quelles
que soient les valeurs efficaces des tensions et des courants. Ce type de charge se pré-
sente pour une capacité C entre phase 1 et 2 et une inductance L entre phase 2 et 3
avec ω 2 L C = I .

3.4.7 Passage aux composantes symétriques


Quelle que soit la ligne triphasée et quel que soit le régime sinusoïdal, on peut
toujours écrire :
114 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Zu Zn Zn
I Zi1 Z^2Zi3 I
Z31 Z32 Z33

Z 123
où la matrice (Z 123) est définie selon le paragraphe 2.2.9. De même, on peut
écrire :
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A/m (3.189)

± 123
où la matrice (Z123) e s t déduite des capacités nodales linéiques (CN' ) du para-
graphe 2.4.10 multipliées par jco et, si c'est nécessaire, d'une matrice des conductances
nodales (G' ) dont les effets sont le plus souvent négligés.
En désignant par 123 les vecteurs et matrices rapportés aux trois phases du sys-
tème et par dih les vecteurs et matrices concernant la décomposition en trois systèmes
direct, inverse et homopolaire, les équations (3.183), (3.182) et (3.188) permettent
d'écrire :
i-U'dih) = ( Γ Γ 1 i�U'm) = ( Γ ) ' 1 (Z'113 H J ) ( W

Zdih
V/m (3.190)
1 1
(�I'**) = ( I ) " ("/m) = (J)" (Jm)(J)OSiI*)
Xdih
A/m (3.191)

3.4.8 Définitions : composantes symétriques des impédances linéiques longitudinales


et des admittances linéiques transversales
La matrice (Zdih) apparaissant dans (3.190) et définie par (3.192) s'appelle
matrice des composantes symétriques d'impédance linéique longitudinale :

Zd Zdi Zdh '


I zld ζ� zlh I ;
^ZhdZhi Zh

La matrice (Xdih) apparaissant dans (3.191) et définie par (3.193) s'appelle


matrice des composantes symétriques d'admittance linéique transversale'.

Xd Xdi Xdh

I Tid Σι HH I
Xhd Xhi Xh
MODÈLES DES LIGNES 115

3.4.9 Simplification pour lignes symétriques


Les équations (3.190) et (3.191) sont valables pour n'importe quelle ligne à n'im-
porte quel régime sinusoïdal. Sous cette forme, elles n'apportent aucune simplification
par rapport aux équations (3.188) et (3.189). Par contre, si la ligne est symétrique
(conditions (3.5) à (3.11 ), le calcul fera apparaître des zéros pour tous les termes hors de
la diagonale, de sorte que les équations (3.190) et (3.191) se réduisent aux six équa-
tions suivantes :
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Ua = zd La
Ul = zl Li V/m (3.194)
UH = ZH LH

L'a = Xa Ua '
Ll = Xl Ui A/m (3.195)
LH = ΧΉ UH

3.4.10 Ligne proche de la symétrie


Si la ligne n'est pas parfaitement symétrique, le calcul de (Zj i n ) selon (3.192) et
de (Xdih ) selon (3.193) fait apparaître des termes non nuls hors de la diagonale, mais
qui restent en général petits devant les termes de la diagonale. On peut alors juger si la
prise en considération des termes hors diagonale apporte une modification significative
des résultats ou si leurs effets peuvent être négligés.
Pour les termes de la diagonale, on peut directement utiliser les valeurs suivantes :

Z'd = Zl = j (R[+R2 +R3 +JCo(Mi1 +M'22 +M'33 -JIf12 -M'23 -M'31))


Ω/m (3.196)
Z'h = �(R'i+Ri + * 3 +9K + Jw(Jf 1 1 +M22 +M33 + 2M'12 + 2M'23 + 2M31))
Ω/m (3.197)
Xd = Xl = �JCo(Ci 1 +C22 +C33 +3C12 +3C23 +3C^1)
S/m (3.198)
Xh = JjCo(Ci 1 +C22 +C33) S/m (3.199)

On a d'emblée négligé l'effet des conductances transversales.

3.4.11 Schémas équivalents en π, direct, inverse et homopolaire


Par analogie à ce qui a été fait dans la section 3.2 pour le régime triphasé symé-
trique, on peut établir des schémas en π pour chaque composante.
Pour les composantes directe et inverse, le contenu des sections 3.2 et 3.3 reste
valable dans la mesure où les termes hors de la diagonale des matrices (Z'dih ) et (Xdih)
ont des effets vraiment négligeables.
Pour la composante homopolaire, il faudra en général tenir compte du fait que
la vitesse de propagation homopolaire est plus petite que la vitesse de phase directe ou
inverse. Mais cette différence n'intervient que dans l'étude des lignes longues, voisines
116 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

du quart d'onde ou de la demi-onde. Pour les lignes courtes, (§ 3.3.5), on pose sim-
plement :
Zlh = Rn · / + jo>L'h · / Ω (3.200)
YtH =i<» Ck�I S (3.201)
En conclusion, on constate que des fonctionnements normaux ou anormaux en
régime non symétrique peuvent, dans la plupart des cas, être traités comme la super-
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position de trois fonctionnements symétriques. On notera qu'un phénomène non liné-


aire, par exemple l'apparition de l'effet de couronne (§ 2.1.8), ne peut pas être traité
par cette méthode. Il est en effet fort possible qu'aucune des composantes de tension
directe, inverse ou homopolaire ne justifie à elle seule l'apparition du phénomène alors
que la superposition des trois composantes montre qu'il doit apparaître. Dès lors les
conductances transversales linéiques G' ne sont plus négligeables à certains endroits.

3.4.12 Mesure expérimentale des caractéristiques d'une ligne


Lorsqu'on désire mesurer directement les caractéristiques d'une ligne, on peut
procéder à deux types de mesures monophasées.
On se réfère au schéma équivalent de la figure 3.19.
Une première série de mesures est faite en court- circuitant tous les conducteurs
de phase et la terre du côté q. On injecte successivement un courant J_pq\, puisZ p q 2 ,
puisZpq3, et on mesure chaque fois les tensions Upln, Up2n, Up3n e n module et en
phase relative au courant injecté. Cette première série de mesures permet de détermi-
ner les résistances longitudinales et les inductances propres et mutuelles longitudinales.
Dans un premier calcul, on néglige les courants capacitifs correspondant aux capacités
c;7.-//2.
Une seconde série de mesures est faite en supprimant les courts-circuits du côté q.
On applique alors successivement une tension d'essai Upln avec Up2n =UP3n= 0> puis
Up2n avec Upln = Up3n = 0, puis Up3n avec Upln = Up2n = 0, en mesurant chaque
fois les courants£ p q \>L p q 2 ,L P q 3 en module et en phase relative à la tension d'essai.
Ces mesures permettent de déterminer les six capacités partielles C 1 2 /, C23I, C31I,
C 11*9 C22I et C 3 3 / .
On calcule les courants capacitifs correspondant à l'essai en court-circuit et on
corrige au besoin les résultats correspondant à l'essai en court-circuit.
D'autres mesures sont imaginables; il est utile d'utiliser les nombreuses redondan-
ces pour contrôler l'exactitude des résultats obtenus. La présence d'une ligne voisine en
fonctionnement peut fortement compliquer les mesures.
CHAPITRE 4

CALCUL DE LA RÉPARTITION
DES PUISSANCES
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4.1 INTRODUCTION
4.1.1 Définition : réseau
Dans ce volume, le terme de réseau correspond à un ensemble de lignes triphasées
aériennes et souterraines et de transformateurs triphasés. Les bornes extrêmes des lignes
et des transformateurs sont connectées entre elles par des jeux de barres qui concréti-
sent les accès du réseau. Le réseau est donc exclusivement constitué par des éléments
passifs.

4.1.2 Définition : accès du réseau


Chaque jeu de barres triphasé du réseau constitue un accès du réseau triphasé
auquel on peut raccorder des producteurs, des utilisateurs (ou de nouvelles lignes et de
nouveaux transformateurs). Lorsqu'on représente les trois phases du réseau, un accès
triphasé correspond à 4 noeuds (un par phase plus la terre). Comme pour l'étude des
régimes symétriques le réseau peut être représenté par un schéma unifilaire se rappor-
tant à la première phase, on ne fait figurer qu'un seul nœud par accès (numérotés de 1
à N) avec un nœud (N + 1) représentant la terre commune à tous les accès (voir
§ IV. 5.5.2). Le réseau défini au paragraphe 4.1.1 est ainsi un (3 W + 1) -pôle au sens
de la théorie des réseaux de Kirchhoff.
Les quatre variables principales d'un accès ρ en régime symétrique sont Up, ûp,
Pp e t Qp, où par définition (fig. 3.10):
• Up = Up exp(jtfp) est la tension simple de la première phase à l'accès p;
• Lp ~Ip e x P [j (&p - Vp)] e s t Ie courant quittant la première phase de l'accès ρ
vers les utilisateurs et les générateurs locaux;
• Sp -Pp +')Qpest la puissance complexe sortant de l'accès ρ vers les utilisa-
teurs et les producteurs raccordés à l'accès p.
Selon cette règle, les génératrices productrices d'énergie électrique seront consi-
dérées comme des utilisateurs négatifs (Pp < 0). S'il s'agit d'une machine synchrone,
elle tirera de l'accès p une puissance réactive Qp positive en régime sous-excité et néga-
tive en régime surexcité et cela indépendamment du fait qu'elle fonctionne en moteur
(Pp > 0), à vide (Pp = 0) ou en génératrice (Pp < 0) (voir volume X).

4.1.3 Types de réseaux


Lorsque l'ensemble des lignes ne forme aucune boucle, on dit que le réseau est
radial ou en antennes. Si les lignes forment pour chaque phase un circuit fermé sur lui-
118 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

même, on dit que le réseau est bouclé; dans ce cas il suffît d'ouvrir un interrupteur
triphasé dans la boucle pour obtenir un réseau installé en boucle, mais exploité en radial
(boucle ouverte). Enfin, si les lignes forment plusieurs boucles, on dit que le réseau est
maillé.
On notera qu'en ajoutant les producteurs et les utilisateurs connectés à un réseau
radial on forme des mailles au sens de la théorie des circuits ( § IV. 1.2.4), mais le réseau,
dans le sens restrictif de ce chapitre, reste non maillé.
L'étude d'un réseau radial (sect. 4.5) est relativement simple, elle est souvent
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assimilée à l'étude d'une poutre encastrée à une extrémité et libre à l'autre (problème
statique). Dès qu'il y a une boucle ou des mailles, le problème se complique (sect. 4.6),
il peut être assimilé à la poutre à plusieurs appuis (nécessitant le recours aux méthodes
hyperstatiques).

4.1.4 Bilan actif du réseau et tenue de la fréquence


La somme des puissances actives sortant des accès du réseau est toujours négative.
Elle correspond à la somme de toutes les pertes de puissance active dans les lignes et
dans les transformateurs, changée de signe.
N N
- I Pp = I 3R1If+ I 3GpUp W (4.1)
P- 1 lignes P~ *
transformateurs
où p est le numéro de l'accès, allant de 1 à N; Rt est la résistance longitudinale d'une
phase de la ligne considérée (ou du transformateur); I1 est le courant longitudinal au
milieu de la ligne (pour les transformateurs voir § 4.3.5); Gp est la conductance résul-
tant de toutes les conductances transversales des demi-lignes incidentes à l'accès ρ (pour
les transformateurs, voir § 4.3.8).
Si l'on sépare l'ensemble des producteurs de puissance active et l'ensemble des
utilisateurs consommateurs raccordés aux accès du réseau, on peut encore énoncer la
règle suivante : la somme des puissances actives fournies aux accès du réseau par l'en-
semble des producteurs (ou si l'on préfère par l'ensemble des génératrices) est égale à
chaque instant à la somme des puissances actives absorbées par l'ensemble des utilisa-
teurs et des pertes actives dans le réseau.
Or cette somme dépend presque exclusivement des personnes qui utilisent
l'énergie électrique. Elle constitue la charge globale déjà évoquée aux paragraphes 1.4.9,
1.4.10 et 1.4.11. Comme l'ensemble des génératrices fournit cette même puissance, il
faut modifier à chaque instant le couple mécanique fourni par les moteurs primaires
aux génératrices. Ceci s'effectue au moyen du réglage manuel ou automatique des
moteurs primaires. Si le réglage des couples des moteurs primaires ne suit pas correc-
tement la demande dans son ensemble, la fréquence de tout le réseau s'écarte de sa
valeur nominale, mais elle reste la même pour tous les nœuds.
Ainsi, lorsque la puissance active totale demandée par l'ensemble des utilisateurs
augmente (diminue), il faut que l'un des moteurs primaires (§ 1.1.17) entraînant les
génératrices raccordées au réseau augmente (diminue) sa puissance mécanique. Le
groupe générateur composé de la génératrice et du moteur primaire chargé de mainte-
nir la fréquence à sa valeur nominale (en modifiant sa puissance pour compenser les
fluctuations de la demande) joue le rôle de chef d'orchestre. Le nœud qui représente
l'accès du réseau auquel ce groupe chef d'orchestre est relié doit normalement être
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 119

choisi comme nœud bilan (§ 4.4.22). Il apparaît dans les calculs comme une source
de tension triphasée idéale, à valeur efficace et argument constants.
Dans les grands réseaux, il n'est pas possible de confier à un seul groupe géné-
rateur le rôle de chef d'orchestre, car il devrait couvrir à lui seul les variations de la
puissance totale dépassant la puissance maximale qu'il est capable de produire. Toute-
fois, pour les calculs rien n'empêche d'attribuer le rôle de chef d'orchestre à un nœud
bilan quelconque à condition de vérifier que le résultat obtenu reste compatible avec
les données du problème.
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4.1.5 Bilan réactif du réseau et tenue des tensions


La somme des puissances réactives sortant des accès du réseau est en générai
positive en période de faible charge et négative en période de forte charge. Elle est
égale à la somme des puissances réactives produites par les capacités linéiques trans-
versales des lignes moins la somme des puissances réactives absorbées par les induc-
tances linéiques longitudinales.
N N
1 QP = 1 3BpUp2 -X 3X1Ij var (4.2)
p l
P=I ~ lignes
transformateurs
Bp est la susceptance résultant de l'ensemble des susceptances transversales des
demi-lignes incidentes au nœud ρ (pour les transformateurs voir § 4.3.8).
Xx est la réactance longitudinale de la ligne considérée ou du transformateur
considéré.
Comme pour la puissance active, on peut séparer l'ensemble des accès produc-
teurs de puissance réactive (machines synchrones surexcitées, condensateurs fixes ou
réglables) de l'ensemble des accès consommateurs de puissance réactive (machines
synchrones sous-excitées, inductances fixes ou réglables). L'équation (4.2) s'énonce
alors comme la règle suivante : la somme des puissances réactives produites par les four-
nisseurs est à chaque instant égale à la somme des puissances réactives consommées et
des pertes de puissances réactives de l'ensemble du réseau. Le problème réactif présente
les particularités suivantes :
• avant l'intervention des régulateurs des machines synchrones, une augmenta-
tion de la demande de puissance réactive entraîne une baisse des tensions aux
nœuds les plus proches de cette demande ;
• sans modification du courant d'excitation, une machine synchrone passe du
régime sous-excité au régime surexcité lorsque la tension du point auquel elle
elle est raccordée baisse (voir § X 7.4.8);
• la production de puissance réactive ne correspond pas directement à une
consommation d'énergie primaire, si ce n'est indirectement par les pertes de
puissance active supplémentaire qu'elle provoque dans les machines [29].

4.1.6 Problèmes de la répartition des puissances


Dans le présent chapitre on décrit diverses méthodes pour résoudre le problème
général suivant :
Etant donné :
• la structure topologique du réseau (lignes, transformateurs, accès, producteurs
et utilisateurs),
120 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• les admittances ou les impédances longitudinales et transversales des lignes


(§ 3.3.3),
• les rapports de transformation à vide, les impédances à vide et de courts-circuits
des transformateurs (§ 4.3.5 et vol. X),
• deux des quatre variables principales de chaque nœud ( § 4.1.2).
On cherche à calculer en régime permanent symétrique :
• les courants dans les lignes et les transformateurs,
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• les transits de puissances actives et réactives dans les lignes et les transforma-
teurs,
• les deux variables manquantes de chaque nœud,
• les pertes actives et réactives dans les lignes et les transformateurs.
On verra que la nature des deux variables données à chaque nœud conduit à des mé-
thodes de résolution différentes. Le cas le plus simple est celui où toutes les tensions des
nœuds sont connues en module (Up connu pour ρ = 1 à N) et en phase (# p connu
pour p = l à N). La solution de ce cas est triviale. En effet, des tensions de nœuds on
tire immédiatement les courants de lignes par (3.120), (3.121) et (3.122) puis les puis-
sances injectées par chaque accès dans les lignes qui lui sont raccordées par (3.123), il
suffît alors d'en faire la somme, accès par accès et de changer le signe pour obtenir les
Sp, les Pp et les Qp pour chaque accès.
Dans la réalité, le problème ne se présente jamais sous cette forme triviale. En
général, aucun angle de phase ûp n'est connu (on peut en fixer un arbitrairement).
Pour certains nœuds on connaît P et Q. Dans certains cas il existe 2 (N -1) solutions
possibles à un problème donné dont seule une solution est pratiquement réalisable [34].

4.2 MODÈLES ANALOGIQUES ET NUMÉRIQUES

4.2.1 Introduction
Compte tenu de la complexité des réseaux d'énergie électrique et de la taille de
ceux-ci, on s'est rapidement rendu à l'évidence qu'il était indispensable de pouvoir
prévoir leurs différents comportements et qu'il était exclu d'effectuer toutes les études
à l'aide du simple calcul manuel. Pour des raisons technologiques, la première idée mise en
œuvre fut celle des simulations en grandeurs analogiques ou réduites d'où la naissance
de différents modèles analogiques. Grâce au développement des ordinateurs, on utilise
actuellement de plus en plus souvent le modèle numérique.

• 4.2.2 Table de calcul à courant continu


Ce modèle permet d'étudier certains problèmes de répartition des puissances et
de courts-circuits en alternatif.
On sait que pour l'étude des régimes permanents symétriques, une ligne triphasée
symétrique peut être représentée par un schéma en π (section 3.2).
Compte tenu des ordres de grandeur rencontrés dans les lignes usuelles (§3.2.11
et 3.2.12), on néglige complètement les effets de G', C et R ' en regard du terme ωΖ/
qui subsiste seul en première approximation. C'est au prix de telles simplifications, et
en restant conscient des erreurs qui en résultent, qu'on peut calculer des chutes de
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 121

tension et des déphasages avec un modèle analogique comportant des résistances, des
sources de tension et de courant continues.
En effet, en posant G= 0, C' = 0, R' = 0, le schéma en π de la figure 3.11 se
simplifie à l'extrême (fig. 4.1).
χ = ω1 1
1PQ=1I ΐι > '
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SPQI* H > Q = £ > Sutβ �~Sqp/3


J I
V777777777777777777777777777777777777777777777,

Fig. 4.1 Simplification extrême du schéma en π d'une ligne aérienne à haute tension (R' < OJL' ).
Avec un tel dépouillement, la figure 3.18 voit le triangle BKH se réduire à un
point et donne la figure 4.2.
M

PutlWq

O Qut/3Uq

Fig. 4.2 Simplification extrême de la figure 3.18 (voir § 3.3.17).

La chute de tension efficace devient alors simplement :

∆|ί/| = IÇ/J - \Ua Qu, V (4.3)


3Un
Comme Up et Uq sont voisins de la tension simple nominale Un, on peut écrire
en valeur relative :
A\U\ \Up\-\Uq\ ^ J1
.2 Qu, 1 (4.4)
U'nn Un
"a -"Jn
De même le déphasage relatif ûpq entre les tensions des nœuds ρ et q est donné
par la géométrie de la figure 4.2.
AL X1P1,, Xi
ûpq = arcsin Put rad (4.5)
OA 3UqUp
122 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

On peut alors utiliser la table de calcul à courant continu de la manière suivante.


En premier lieu on ne cherche que les chutes de tension relatives selon l'équation (4.4).
En second lieu, on cherche les écarts de phase selon (4.5) en représentant la grandeur
(Xi/3 U„ ), correspondant à chaque ligne, par une résistance.
Chaque nœud est relié à la masse par une source de tension et une résistance ajus-
tables ou une source de courant ajustable.
Dans le premier cas, les courants tirés de chaque nœud du modèle (ou injectés)
représentent, à une échelle bien choisie, les puissances réactives tirées de chaque nœud
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du réseau (ou injectées). Les écarts de tension continue mesurés donnent une image
des chutes de tension efficaces selon (4.4).
A titre d'exemple, si les grandeurs (X//3 U„ ) sont représentées par des résistan-
ces à raison de 1 Ω pour (1/(100 GVA)) et si on choisit de représenter les puissances
réactives par des courants continus à raison de 1 mA pour ( 1 Mvar), les chutes de tension
continue entre les nœuds du modèle représenteront les chutes de tension relatives à
raison de 1 V pour (1 % de Un).
Dans le deuxième cas, les courants tirés de chaque nœud du modèle (ou injectés)
représentent les puissances actives tirées de chaque nœud du réseau (ou injectées). Cette
fois les écarts de tension continue mesurés donnent une image des déphasages relatifs.
Dans l'exemple précité on obtiendrait 1 V pour un centième de radian.
Il va de soi que les approximations faites introduisent des erreurs systématiques.
Le bilan réactif n'est pas respecté, on trouve que la somme des puissances réactives de
tous les nœuds est nulle contrairement à l'équation (4.2).

4.2.3 Table de calcul à courant alternatif


Il s'agit d'un modèle simulant le réseau réel composé de résistances, d'inductances,
de capacités et de transformateurs. Les consommateurs sont représentés par des impé-
dances de charge ajustables.
Ce modèle est alimenté en basse tension à une fréquence de l'ordre du kHz par
une ou plusieurs sources de tension dont la phase doit être réglable avec précision, ceci
pour traiter les problèmes de répartition des puissances. L'utilisation d'une fréquence
élevée réduit le volume et le coût des bobines d'inductance et des transformateurs
nécessaires.

4.2.4 Micro-réseau
Ce modèle est un véritable réseau à l'échelle réduite, avec ses charges, ses généra-
trices et ses régulateurs. Les turbines sont simulées par des moteurs à courant continu
munis de grands volants d'inertie. Il permet l'étude directe de certains régimes transi-
toires apparaissant dans les problèmes de stabilité, ainsi que celle du fonctionnement
des relais de protection [35]. Mais l'employer dans le cas de régimes normaux serait
un luxe superflu.

4.2.5 Modèles numériques


Les modèles numériques sont fondés sur une représentation mathématique des
éléments réels sous la forme de relations liant les différentes grandeurs physiques
en simulant leur comportement réel. Les interconnexions entre les éléments sont
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 123

représentées par des équations liant des grandeurs de même nature. L'ordinateur ne
sert qu'à la résolution des équations auxquelles on aboutit.
On voit que, contrairement aux modèles analogiques qui exigent un matériel
spécialisé pour chaque genre de calcul, l'ordinateur peut traiter n'importe quel modèle
qui lui est fourni, pourvu que sa taille soit suffisante.

4.3 CHOIX DES SCHÉMAS ÉQUIVALENTS DES TRANSFORMATEURS


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4.3.1 Définitions : niveaux de tension


Un réseau électrique (§ 4.1.1) peut être très étendu. A titre d'exemple, le réseau
d'Europe couvre douze pays (P, E, F, B, L, NL, DK, D, A, YU, I et CH), il n'est pas
possible de calculer en détail ce qui se passe dans chaque ligne, dans chaque transforma-
teur et à chaque accès de ce réseau très complexe. En général, l'étude sera limitée à un
sous-réseau, c'est-à-dire à une partie du réseau complet. Plusieurs critères peuvent être
choisis pour définir un sous-réseau, par exemple une région, un pays, l'appartenance à
une entreprise donnée. Dans la présente section, on subdivise le réseau en plusieurs
sous-réseaux suivant les niveaux de tension. Appartient au même niveau de tension
un ensemble de lignes et de jeux de barres pouvant être directement interconnectés
sans transformateurs. On désigne le niveau de tension considéré par sa tension composée
nominale. Les transformateurs apparaissent donc comme des interfaces entre sous-
réseaux à niveaux de tension différents. Lorsque deux sous-réseaux à niveaux de tension
différents sont reliés par un seul transformateur, il est aisé de traiter séparément cha-
que niveau de tension. Si tel n'est pas le cas, il y a nécessairement une ou plusieurs
mailles comprenant chacune deux transformateurs et des lignes appartenant aux deux
niveaux de tension. Il apparaît alors indispensable de tenir compte des deux niveaux
de tension, au moins pour chaque maille ainsi constituée. L'étude du réseau d'Europe
peut être limitée aux niveaux 380 kV et 220 kV, ce sous-réseau ainsi défini comprend
les transformateurs 380 kV/220 kV (fîg. 4.22). Par contre, les transformateurs qui
relient ce sous-réseau 380 kV et 220 kV à des réseaux de répartition et de distribution
à niveau de tension plus bas (150 kV, 132 kV, 110 kV, 66 kV, 45 kV, 20 kV, etc.)
non bouclés entre eux et traités chacun séparément doivent être considérés comme des
charges du réseau 380 kV et 220 kV. Seules les puissances que chacun de ces sous-
réseaux à tension plus basse tire du réseau d'Europe (ou lui injecte) interviennent dans
l'état du niveau 380 kV et 220 kV.

4.3.2 Modèle idéal. Première approximation


La théorie du transformateur triphasé est traitée dans le volume X. Le modèle
donnant une image correcte du comportement du transformateur dépend du problème
posé. Dans ce chapitre on s'occupe essentiellement du fonctionnement en régime tri-
phasé sinusoïdal. En première approximation, il faut remplacer le transformateur réel
par un transformateur idéal généralisé déterminé à partir des rapports de transforma-
tions à vide et des groupes horaires définis dans le volume X. Ce modèle néglige les
effets des flux de dispersion, des courants magnétisants, des courants capacitifs et des
résistances d'enroulement. On verra en seconde approximation comment tenir compte
de ces effets, si nécessaire (§ 4.3.5 et 4.3.8).
124 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

D'une façon générale, un transformateur triphasé comporte neuf enroulements


(trois par phase) et sert de liaison entre trois niveaux de tension. Les trois enroulements
de phase appartenant à un niveau de tension peuvent être connectés en étoile, avec
point médian relié à la terre; en étoile, sans liaison du point médian à la terre; en trian-
gle; en zig-zag, avec ou sans point médian relié à la terre. La simple combinaison de ces
cinq modes de couplage par niveau de tension donne déjà 125 modes de couplage diffé-
rents. Il faut en plus savoir si le noyau magnétique est à flux obligés (3 colonnes) ou à
flux libres (4, 5 ou 6 colonnes). Dans le premier cas, il y a des couplages magnétiques
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entre enroulements de phase d'un même niveau de tension. Ces couplages entre phases
jouent un rôle important en cas de régime non symétrique et lors de phénomènes
transitoires.

4.3.3 Modèle idéal en régime triphasé symétrique direct


En régime triphasé symétrique direct, un transformateur idéal impose un rapport
complexe fixe u entre les premières tensions simples de deux sous-réseaux reliés par ce
transformateur. Il s'agit donc d'une généralisation du transformateur idéal à deux en-
roulements défini dans (§ IV. 1.1.14). La représentation schématique idéalisée est don-
née dans la figure 4.3.
Irpq nœud r

nœud ρ lpqr
ο »
(\/3)Spqr c=[>

JT
Fig. 4.3 Modèle idéalisé d'un transformateur à trois enroulements par phase pour le fonctionne-
ment symétrique direct.

On retiendra que les symboles utilisés dans la figure 4.3 représentent deux trans-
formateurs idéals à rapport de transformation complexe et non pas des inductances,
ni des enroulements. De même les bornes reliées à la terre ne correspondent à aucune
liaison à la terre lorsque les trois enroulements de phase du niveau correspondant sont
en triangle, ou en étoile sans point médian relié à la terre, ou en zig-zag sans point médian
relié à la terre. Ces mises à terre fictives ne servent qu'à définir plus clairement les ten-
sions simples des premières phases des niveaux de tension p, q et r. Si, dans la réalité,
aucune mise à la terre n'existe, le schéma pour un régime homopolaire doit être différent,
(sect. 5.4).
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 125

Les relations que l'on peut lire sur le schéma de la figure 4.3 sont les suivantes :
Up = »pq Uq V (4.6)
Uq = Èqr Ur V (4.7)
Spqr+Sqrp+Srpq = 0 VA (4.8)
Cette dernière relation exprime simplement que le transformateur idéal n'est le
siège d'aucune perte de puissance active, ni réactive. Les relations (4.6), (4.7) et (4.8)
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permettent de déduire (4.9)

]é.pq M.qr Lpqr "•" tiqr Lqrp 'Lrpq " (4.9)

4.3.4 Rapport de transformation complexe


On peut écrire upq = ùpq exp(j^ p g ) et uqr = ùqr exp(}ûqr). L'angle ûpq appa-
raît ainsi comme l'avance de la tension Up par rapport à la tension Uq ou le retard de
Uq par rapport à Up. Ce retard correspond exactement au groupe horaire indiqué sur
l'étiquette du transformateur (vol. X) multiplié par 30° ou par π/6.
Le module de u est le rapport des tensions simples du transformateur à vide qui
est différent du rapport des nombres de spires lorsque le couplage des niveaux ρ et q
est différent, voir par exemple (§ 5.4.4).
Les couplages ∆∆, YY, ZZ, ∆Ζ et Ζ∆ donnent des groupes horaires pairs. Les
couplages ∆Υ, Υ∆, YZ et Z Y donnent des groupes horaires impairs. On peut toujours
passer d'un groupe horaire impair à un autre groupe horaire impair par simple modifi-
cation des connexions extérieures.

4.3.5 Modèle avec impédances de court-circuit


Lorsque les courants dans les enroulements du transformateur font apparaître
des différences de tension non négligeables (cas des boucles, section 4.6 et courts-
circuits, chapitre 5), il faut compléter le schéma idéal (fig. 4.3) par les impédances de
R
ùqr:\ r +)Xr-Zr £rqp nœud r

lœudp Ipnr Rp+ÏXp Z1 lqrp nœud q

Fig. 4.4 Schéma équivalent du transformateur à trois enroulements par phase pour le régime symé-
trique direct (pour Y^ voir § 4.3.8).
126 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

court-circuit qui jouent un rôle analogue aux impédances longitudinales des lignes
(§ 3.3.3). Pour le régime triphasé symétrique direct, le schéma équivalent de la figure
4.4 peut convenir.
On notera que selon la figure 4.4 les résistances Rp,Rq et Rr correspondent à
celles d'un enroulement de phase si le couplage est en Y ou en Z et au tiers de la résis-
tance d'un enroulement de phase lorsque le couplage est en ∆. Suivant la construction
du transformateur l'une des trois réactances Xp, Xq ou Xr peut être nulle ou même
négative (enroulement concentrique situé entre les deux autres).
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La détermination des rapports de transformation se fait par des essais à vide, la


mesure des impédances du schéma 4.4 se fait par des essais en court-circuit (vol. X).

4.3.6 Impédances à travers un transformateur idéal


Dans le schéma de la figure 4.4, l'impédance Zp représentée à gauche du trans-
formateur idéal de rapport ùpq : 1 peut être remplacée par l'impédance ΖΛ placée à
droite du même transformateur idéal avec :
Zn
Zq Ω (4.10)
4±p ipq

De même Zr située à droite du transformateur idéal de rapport ùqr 1 peut être


remplacée par Z^ à gauche avec :
Zq = Z y Iqr ï±qr Ω (4.11)
Les grandeurs Z^ et Z? sont des impédances rapportées au niveau q à travers
le transformateur considéré. Lorsque le réseau étudié comporte deux niveaux de tension
raccordées par plusieurs transformateurs dont les rapports de tensions à vide ne sont pas
identiques, il faut prendre garde de choisir dans chaque cas le bon rapport de transfor-
mation dans les relations (4.10) et (4.11).
Compte tenu des relations (4.10) et (4.11), le schéma 4.4 peut être remplacé par
la figure 4.5.
Ir

Fig. 4.5 Variante du schéma équivalent 4.4.


CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 127

4.3.7 Transformateurs réglables


On distingue essentiellement les transformateurs à gradins qui permettent de
modifier le rapport de transformation en module et les transformateurs déphaseurs
qui permettent de modifier l'argument du rapport de transformation. Pour plus amples
détails on renvoie le lecteur au volume X.
Lorsque les enroulements correspondant à un niveau de tension ont un nombre
de spires invariable, il est préférable de rapporter les impédances à ce niveau de tension
pour éviter des complications de calcul. Dans la figure 4.5 on a supposé que les enrou-
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lements à nombre de spires variable étaient ceux des niveaux ρ et r.

4.3.8 Admittances transversales des transformateurs


L'admittance transversale Yf représentée sur les figures 4.4 et 4.5 correspond au
courant à vide comportant trois composantes :

• une composante active résistive, représentant les pertes dans le fer par hysté-
rèse et courants de Foucault;
• une composante réactive inductive, représentant le courant magnétisant néces-
saire à créer le flux magnétique principal;
• une composante réactive capacitive, représentant l'effet capacitif de l'isolation.
Lorsque le transformateur comporte des enroulements à haute tension, cette
composante peut être plus grande que la composante inductive.

Dans un grand nombre de problèmes, le courant à vide peut être négligé ; on pose
alors Yf - 0. Par contre, il faut en tenir compte en cas de surtensions et de ferroréso-
nance [36].

4.3.9 Autotransformateurs à gradins, survolteurs-dévolteurs


Pour l'étude du réseau en régime sinusoïdal permanent symétrique, les autotrans-
formateurs peuvent être traités comme des transformateurs avec un rapport de trans-
formation réel.
Les autotransformateurs à gradins ont un rapport de transformation variable.
Lorsque le rapport de transformation peut être choisi égal à 1 ou au voisinage
de 1, on parle de transformateur survolteur-dévolteur. Dans ce cas, l'impédance longi-
tudinale de court-circuit dépend beaucoup de la position du gradin, elle est nulle lorsque
le rapport de transformation est égal à 1.

4.3.10 Transformateurs déphaseurs


Il existe des transformateurs et des autotransformateurs munis d'enroulements
additionnels en série appartenant aux colonnes voisines. Ces transformateurs permet-
tent de modifier le module et l'argument de u. Ils permettent de mieux répartir les flux
de puissance active dans un réseau maillé.
128 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

4.4. MODÈLES DES CHARGES AUX ACCÈS


4.4.1 Définitions
Jusqu'ici, on a défini des modèles pour représenter le comportement des lignes et
des transformateurs qui relient entre eux les accès (§ 4.1.2) d'un réseau (§ 4.1.1) ou
d'un sous-réseau ( § 4.3.1) considéré. On doit encore définir les modèles qui conviennent
pour représenter l'ensemble de tout ce qui est raccordé à un accès, hormis les lignes et
les transformateurs faisant partie du réseau étudié. D'une façon générale, cet ensemble
comporte des groupes générateurs d'énergie électrique, des consommateurs d'énergie
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électrique, ainsi que des lignes et des transformateurs ne faisant pas partie du sous-
réseau étudié. La figure 4.6 représente un ensemble de producteurs et de consomma-
teurs afférents au nœud p. On retiendra qu'une même machine (synchrone ou
asynchrone) peut fonctionner en moteur M ou en génératrice G suivant que la machine
mécanique, qui lui est couplée, est une pompe P ou une turbine T. Par convention,
dans les volumes X et XII, les groupes producteurs d'énergie électrique seront considé-
rés comme des charges négatives, alors que les consommateurs d'énergie électrique
seront considérés comme des charges positives. Par analogie, les effets capacitifs cons-
tituent des charges réactives négatives et les effets inductifs des charges réactives
positives.
Les quatre variables principales, Up, ΰρ,Ρρ et Qp, qui définissent l'ensemble des
charges afférentes à l'accès p, ne sont pas indépendantes. De plus, elles sont fonction
de la fréquence (régulateur des moteurs primaires) et du temps (offre et demande
d'énergie). Les quelques exemples qui suivent montrent qu'il n'est pas toujours aisé de
choisir la donnée correcte correspondant à un problème posé.
Dans cette section on se limite à l'étude de régimes symétriques stationnaires ou
quasi-stationnaires.

4.4.2 Modèles des groupes générateurs


Lorsque l'ensemble afférent à l'accès ρ comprend uniquement ou essentiellement
des groupes générateurs, la puissance active est négative tandis que la puissance réactive
peut être négative (alternateurs surexcités), nulle ou positive (alternateurs sous-excités).
Comme il peut y avoir d'autres charges raccordées à l'accès p, on désigne parS^ =Pg +)Qg
la puissance tirée de l'accès p par le groupe générateur. La puissance active Pg dépend
essentiellement de l'ouverture de l'admission d'énergie primaire, à l'entrée du moteur
primaire, représenté par la turbine T dans la figure 4.6. Cette ouverture peut être elle-
même réglée par une autre variable. La puissance réactive Qg dépend essentiellement
de la tension Up et du courant d'excitation de l'alternateur G, qui peut être réglé par
une ou plusieurs autres variables. Les figures 4.7, 4.8,4.9 et 4.10 montrent l'influence
des fluctuations de la fréquence / et de la tension Up sur Pg et Qgi dans différents cas.

4.4.3 Groupe générateur sans réglage


Lorsque le moteur primaire n'est assujetti à aucun réglage, on peut admettre en
première approximation que la puissance active Pg ne dépend ni de /, ni de Up, pour
autant que l'on reste près des valeurs nominales /„ et Upn. Les figures 4.7 et 4.8 mon-
trent les valeurs de Pg pour différentes ouvertures de l'admission primaire (eau, vapeur,
carburant). Les courbes 0 correspondent à une admission nulle; dans ce cas, c'est le
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CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES

3
8
c

VO

SP
129
130 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

I ,p
g
Jη η

0 f

w -— 5
1

V-. /s '
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3
\ ^
\ ; /
\ / 4 ^

Fig. 4.7 / ^ ( / ) pour i / p w e t ^ = 0 ( § 4.4.3, Fig. 4.8 Pg(t/p) pour /„ et β^ = 0 ( § 4.4.3),


4.4.4, 4.4.5).

I >Qg I' 2 ,
\
\ /
N
v 7 /
'exe ~ ν >w /**c = 0
/

\ //
\ //
\ 8 y /
10 ^ ^ /
Iexc moyen _ _ S ^ . f
� ^ / ^Jl ?
^ ^ ^ W moyen^, ^ "

Χχ
',,

� 'f
"^ �^
\
\
\ 9
/«^maximal >v
7^ c maximal ^ *^2^\
\

Fig. 4.9 Qg(f) pour Up=Upn ex Pg=0 Fig. 4.10 β^(£/ ρ ) pour / = / „ et Pg = 0 (§ 4.4.3
(§ 4.4.3). et 4.4.7).

réseau qui entraîne le groupe à la vitesse du synchronisme (Pg > 0). Les courbes 1 à 4
correspondent à diverses ouvertures (1/4, 2/4, 3/4, 4/4) de l'admission primaire.
La génératrice synchrone absorbe une puissance réactive Qg qui varie en fonction
du courant d'excitation (courbes 7, 8 et 9) ainsi que de la fréquence (fig. 4.9) et de la
tension (fig. 4.10). La courbe 7 correspond à un courant d'excitation nul et ne peut
être utilisée qu'avec Pg = 0; il s'agit d'un fonctionnement en inductance synchrone.
Suivant le mode d'excitation de l'alternateur, le courant d'excitation peut lui-même
varier en fonction de / et de Up, ce qui modifie l'allure des caractéristiques. La courbe
9 correspond au courant d'excitation maximal admissible.

4.4.4 Définition: régulateurs asiatiques de turbine


L'admission d'énergie primaire à l'entrée du moteur primaire peut être réglée
manuellement ou automatiquement par le régulateur de la turbine rég T (fig. 4.6),
selon une consigne. On peut donner différentes consignes au régulateur, par exemple,
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 131

celle de maintenir la fréquence à sa valeur nominale f=fn. Si momentanément la fré-


quence est trop basse ( / < / „ ) , le régulateur augmente l'admission primaire (-Pg aug-
mente) et réciproquement. Dans cet exemple, la consigne de réglage correspond à la
caractéristique 5 de la figure 4.7, on parle alors de consigne asiatique avec, une fois
le réglage terminé :
f = fn Hz (4.12)
pour autant que :
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^g min ^"g^^gmax ** v*"·•*• ·*)

On peut démontrer les deux règles suivantes :


• dans un réseau synchrone, un seul groupe producteur peut recevoir une
consigne asiatique de fréquence;
• le groupe qui a la consigne asiatique assure à lui seul le bilan actif du réseau
(§ 4.1.4) dans les limites de ses moyens (4.13).

4.4.5 Définition : régulateur statique de turbine


Pour répartir les fluctuations de la puissance active totale appelée (par l'ensemble
des consommateurs afférents au réseau complet) entre plusieurs groupes producteurs,
il convient d'admettre que la fréquence du réseau peut varier entre deux limites toléra-
bles, par exemple : 49,9 Hz et 50,1 Hz. On donne alors à chaque groupe producteur qui
participe au réglage de la fréquence une consigne statique semblable à la consigne 6 de
la figure 4.7. Dans l'exemple choisi, on admet que le groupe générateur participe au
réglage de la fréquence entre la moitié et la pleine puissance nominale; la consigne
statique est alors une droite qui part de 50,1 Hz, pour la demi ouverture de l'admission
primaire, et aboutit à 49,9 Hz, pour la pleine ouverture. Si la fréquence tombe en des-
sous de 49,9 Hz, le groupe en question ne peut plus participer au réglage (courbe 4), si
la fréquence monte au dessus de 50,1 Hz, on renonce à le faire participer au réglage
(courbe 2). En effet, certaines installations de production d'énergie électrique ne fonc-
tionnent bien qu'entre deux limites de puissance (débit minimal et maximal admissible
d'une centrale au fil de l'eau, un jour donné; régime thermique minimal et maximal
d'une chaudière à vapeur).

4.4.6 Autre consigne du moteur primaire


On peut donner d'autres consignes au régulateur du moteur primaire, par exemple,
celle de maintenir constante une puissance active échangée entre deux parties du réseau
complet. Dans la figure 4.6, le régulateur rég T peut ajuster l'admission de la turbine T
de façon à maintenir Pp constant à condition que la mesure de Pp lui soit donnée.

4.4.7 Régulateurs des machines synchrones


Les régulateurs des machines synchrones rég G et rég M (fig. 4.6) modifient chacun
le courant d'excitation de la machine qu'ils règlent pour respecter une consigne donnée,
comme par exemple (fîg. 4.10) :
132 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• maintenir la puissance réactive Qg (ou Qm) à une valeur fixe quelle que soit
la tension Up, voir consigne 10;
• maintenir la tension Up à une valeur fixe quelle que soit la puissance réactive
Qg (ou Qm), voir consigne 12;
• imposer une certaine relation entre Up et Qg (ou Qm), par exemple les consi-
gnes 10,11, 12 et 13 de la figure 4.10;
• régler la tension ou la puissance réactive en un endroit éloigné de la machine
qu'ils commandent.
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4.4.8 Modèles de consommateurs


Il n'est pas possible de présenter tous les modèles donnant une bonne adéquation
des consommateurs d'énergie électrique. La tentation est forte de représenter la plupart
des utilisateurs comme de simples impédances invariables; on verra que, dans bien des
cas (§ 4.4.11 à 4.4.20), un tel modèle est le plus mauvais que l'on puisse imaginer et
qu'il conduit à des conclusions totalement erronées. Dans l'étude du fonctionnement
des réseaux triphasés, il est commode de représenter les utilisateurs par groupes, soit
en fonction de la topologie des lignes (villes, régions), soit en fonction de leur nature
(fonderies, industries métallurgiques, cimenteries, industries chimiques, artisanat,
appareillages domestiques, éclairage, etc.).
Si un utilisateur important, ou un ensemble d'utilisateurs, est raccordé à un seul
jeu de barres, il est intéressant de connaître les lois de la variation des puissances active
et réactive totales demandées au cours du temps (fig. 1.13) (diagrammes de charge,
études statistiques), mais aussi l'influence que peuvent avoir de faibles variations de
fréquence ou de tension sur ces puissances appelées. Quelques cas typiques vont être
évoqués.

4.4.9 Charges résistives


Les cuisinières électriques, les lampes à incandescence et les corps de chauffe
peuvent être considérés comme des résistances en parallèle dont le nombre varie au
cours du temps.
En désignant par Pr la puissance active consommée par ce groupe de charges,
on a:
w (4l4)
''-'-(0(IF -
où Prn est la puissance active que consommerait le groupe résistif à fréquence
et tension nominales. D'autre part, pour la puissance réactive, on a:
Qr = 0 var (4.15)
En se rapportant aux figures 4.11, 4.12, 4.13 et 4.14, on reconnaît le compor-
tement de telles charges par les courbes 16, 21, 28 et 33.

4.4.10 Bobines d'inductance


Les électro-aimants et les bobines d'inductance de compensateurs statiques de
puissance réactive (§ 4.4.14) peuvent être assimilés à des inductances pures en série
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 133

avec une résistance, négligeable ou non (pertes cuivre). Dans ce cas, on peut approxi-
mativement admettre les relations suivantes pour les puissances active et réactive
consommées Pbi et Qbi :
//\(-2à0) / u \ + 2

P aP w <416)
" »°\7j k)
/ / \<-'àl> / U \+2
Α 3 <4 17)
' ΉΖ) k) ™ '
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Toutefois, lorsque la bobine d'inductance comporte un noyau de fer et lorsque


le quotient Up/f dépasse le seuil correspondant à la saturation du fer, les deux puis-
sances active et réactive peuvent prendre des valeurs très élevées.
Les courbes 14, 22, 23 et 32 des figures 4.11 à 4.14 donnent l'image du compor-
tement de bobines d'inductance de bonne qualité (R <œL).
Lorsque les pertes dans le fer ne peuvent pas être négligées, il convient de les
traiter comme des résistances en parallèle (§ 4.4.9).

4.4.11 Moteurs asynchrones


Les moteurs asynchrones à induction tournent normalement à une vitesse très
voisine du synchronisme (vol. X). Il en résulte que la puissance mécanique demandée
à ces moteurs ne varie pratiquement pas lors de faibles fluctuations de tension, tant
que la fréquence ne change pas. Il en est de même de la puissance active que le moteur
demande au réseau (courbe 20, fig. 4.12).
Par contre, si la fréquence est modifiée, la vitesse du moteur change dans la même
proportion. La modification du couple mécanique, de la puissance mécanique et par
conséquent de la puissance active Pma dépend des caractéristiques de toute la partie
mécanique entraînée par le moteur.
Pour de faibles fluctuations de la tension et de la fréquence, on peut admettre
la relation :
/ / \ ( - * à + 10) / U \°
r w (4i8)
-·"—[?} y
Dans l'expression (4.18) Pma n est la puissance active que le moteur asynchrone
demande pour /„ et Un et non pas sa puissance nominale. La relation n'est valable que
pour de faibles fluctuations de / e t de U(± 10 %).
L'exposant de la fréquence peut prendre les valeurs suivantes (n étant la vitesse
de rotation) :
• - 2 , si le moteur tourne à vide (courbe 14);
• - 1 , si le moteur tourne à faible charge (courbe 15) ;
• 0, si le couple varie comme \\n lors de frottements secs (courbe 16);
•· +1, si le couple est constant, cas des monte-charges (courbe 17);
• +2, si le couple est proportionnel à n, lors de frottements visqueux (courbe 18);
• +3, si le couple est proportionnel à n2, pour la ventilation (courbe 19);
• +10, si le couple est proportionnel à n9, comme pour certaines pompes centrifu-
ges refoulant l'eau à une altitude donnée.
134 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

On retiendra que couple, puissance mécanique et puissance active peuvent devenir


négatifs lorsqu'on fait descendre des charges en les retenant par la machine asynchrone
qui fonctionne alors en génératrice asynchrone ou frein récupérateur (vol. X).

4.4.12 Puissance réactive des machines asynchrones


Qu'elles fonctionnent en moteur, à vide ou en génératrice asynchrone, les machi-
nes à induction sont toujours consommatrices de puissance réactive. Ces machines sont
une des principales causes des chutes de tension dans les réseaux à hautes et moyennes
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tensions (§ 3.3.17 et fig. 3.18).


Le comportement réactif d'un moteur asynchrone est difficile à prévoir. Lorsqu'il
tourne à vide, on peut l'assimiler à des bobines d'inductance (§ 4.4.10), il répond alors

Fig. 4.11 P c ( / ) p o u r Upn (§ 4.4.9,4.4.10, Fig. 4.12 Pc(Up) pour / „ (§ 4.4.9, 4.4.10,
4.4.11). 4.4.11).

Fig. 4.13 Qc{f) pour Upn (§ 4.4.9,4.4.10, Fig. 4.14 Qc (Up) pour fn (§ 4.4.9, 4.4.10,
4.4.11,4.4.13). 4.4.11,4.4.13).
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 135

aux équations (4.16) et (4.17). Lorsqu'il est en charge normale, les relations suivantes
sont à peu près vérifiées :
2 4 (4 19)
^ MJ U "" ·
Ces relations correspondent aux courbes 23, 24, 25, 26, 27 et 31 des figures 4.13
et 4.14.
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4.4.13 Moteurs synchrones


Un moteur synchrone en régime stationnaire a une vitesse rigoureusement égale
à celle du synchronisme tant qu'il n'a pas décroché (vol. X). Les variations du couple
mécanique, de la puissance mécanique et, aux variations des pertes près, de la puissance
active sont donc uniquement dépendantes des mécanismes entraînés et de la fréquence.
La relation (4.18) reste valable pour le moteur synchrone. Par contre, le comportement
de la puissance réactive est totalement différent; il est proche des caractéristiques de
la génératrice synchrone de la figure 4.10. On munit souvent un moteur synchrone
d'un régulateur qui ajuste le courant d'excitation de façon à avoir une puissance réac-
tive nulle ce qui diminue les pertes dans les enroulements (§ 4.4.7).
Les caractéristiques 29, 30, 34 et 35 sont celles d'un moteur synchrone surexcité
(fig. 4.13 et 4.14).

4.4.14 Définitions : compensateurs réactifs


L'utilité des compensateurs réactifs a été décrite dans le paragraphe 3.3.11 et
dans [29]. Lorsqu'il s'agit de produire de la puissance réactive, donc, selon la conven-
tion adoptée, de consommer une puissance réactive négative, on peut utiliser soit des
condensateurs statiques, soit une machine synchrone tournant à vide (P = 0) et surex-
citée, à laquelle on donne le nom de condensateur synchrone ou de condensateur
tournant. Mais, lors de fluctuations de fréquence ou de tension, le comportement d'un
condensateur synchrone est très différent de celui d'une batterie de condensateurs
statiques.
Lorsqu'il s'agit au contraire de consommer de la puissance réactive positive,
pour éviter, par exemple, une élévation trop forte de la tension en un accès, on peut
utiliser soit des bobines d'inductance, soit une machine synchrone tournant à vide
(P = 0), mais cette fois sous-excitée. On lui donne alors le nom d'inductance synchrone
ou tournante.
La même machine synchrone tournant à vide peut donc consommer une puis-
sance réactive positive ou négative, suivant qu'elle est sous-excitée ou surexcitée. D'une
façon générale on lui donne alors le nom de compensateur synchrone, par opposition
aux compensateurs statiques, composés d'un ensemble de condensateurs et de bobines
d'inductance commandés par des interrupteurs ou des thyristors. Pour tous les com-
pensateurs réactifs, on peut poser:
Pcr = 0 W (4.20)
Les figures 4.15 et 4.16 montrent comment varie la puissance réactive Qcr appe-
lée par différents compensateurs lors de faibles fluctuations de fréquence ou de tension.
136 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Les courbes 36 et 40 se rapportent aux bobines d'inductance déjà vues au paragraphe


4.4.10. Les courbes 37,38 et 41 se rapportent au compensateur synchrone. Dans les
trois cas, le courant d'excitation est le même, par contre la courbe 37 correspond à
une tension Up plus élevée que celle de la courbe 38. On voit qu'une simple baisse de
tension au nœud ρ fait passer le compensateur synchrone de la marche en inductance
à la marche en condensateur, ce qui est favorable au maintien de la tension.
Au contraire, les condensateurs statiques (courbes 39 et 42, fîg. 4.15 et 4.16)
réagissent à l'opposé des condensateurs synchrones (courbe 41, bas) lors de fluctua-
tions de tension, ce qui ne facilite pas le maintien de la tension Up dans des limites
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étroites. Pour les condensateurs statiques, on a :

var (4.21)
Qc
Jn

4.4.15 Influence du mode d'excitation des compensateurs synchrones


Les courbes 37,38 et 41 supposent un courant d'excitation indépendant de /
et de Up. Lorsque le courant d'excitation provient d'une excitatrice en bout d'arbre
(vol. X), il peut augmenter avec la fréquence. S'il provient d'un redresseur statique, il
peut augmenter avec la tension. Dans les deux cas, les réactions d'un compensateur
synchrone en sont profondément modifiées.

Fig. 4.15 Qc (/) pour Up = CZ1 ou CZ2, cas de Fig. 4.16 Qc (Up) pour /„, cas de la compen-
la compensation réactive (§ 4.4.14, 4.4.15). sation réactive (§ 4.4.14, 4.4.15).
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 137

4.4.16 Autres types de charges


La remarque du paragraphe 4.4.15 montre l'impossibilité de cataloguer toutes les
réactions possibles à une fluctuation de fréquence ou à une fluctuation de tension. Les
deux exemples qui suivent mettent en évidence le comportement totalement différent
de deux convertisseurs en train de charger une batterie d'accumulateurs.

4.4.17 Charge d'une batterie d'accumulateurs par redresseurs statiques non réglés
Dans ce cas, une variation de fréquence n'a aucune influence sur la valeur
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moyenne du courant de charge et par conséquent sur la puissance active demandée par
le redresseur. Par contre, une faible augmentation de la tension efficace Up augmente
fortement le courant de charge et la puissance active. Si Up diminue au-dessous d'une
certaine valeur, le courant de charge s'annule et la puissance active tombe à zéro; en
aucun cas elle ne devient négative.

4.4.18 Charge d'une batterie d'accumulateurs par groupe convertisseur tournant


La même batterie d'accumulateurs peut être chargée par une génératrice à cou-
rant continu entraînée par un moteur asynchrone ou synchrone (pour simplifier
l'exposé). Dans ce dernier cas, une fluctuation de la tension Up aux bornes du moteur
synchrone n'a aucune influence sur sa vitesse. Il en résulte que le courant de charge de
la batterie n'est pas modifié et que la puissance active n'est pas influencée par les fluc-
tuations de Up. Par contre, une faible diminution de la fréquence provoque le ralentis-
sement du groupe. La tension induite de la génératrice à courant continu peut
éventuellement tomber en dessous de la force électromotrice de la batterie. Dans ce
cas le courant continu changera de signe ainsi que la puissance active, qui elle, pourra
devenir négative.

4.4.19 Résumé des caractéristiques Pp (f,Up) et Qp (f,Up)


L'ensemble des charges afférentes à l'accès ρ est la somme de toutes les charges
réagissant différemment aux fluctuations de fréquence et de tension. Il convient d'ad-
ditionner séparément les puissances actives et les puissances réactives de toutes ces
charges :
PP = Σ Pi (f, Up) W (4.22)
i

QP= Σ Qi(LUp) var (4.23)


I

où l'indice i représente tour à tour toutes les charges afférentes à l'accès p.


Comme la fréquence et la tension au nœud ρ restent en général voisines de leur
valeur nominale, il convient de linéariser les variations de Pp et de Qp au voisinage du
point de fonctionnement prévu, calculé ou mesuré. En posant Af=f-fn et AU= U-Un
on a:
ί)Ρ λP
Pp = Ppn + �f Af + �I� AUp W (4.24)
a/ bup
dQP C)Qn
p
Qp = Qp η + — � ∆ / + — � AUp var (4.25)
bf dUp
138 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

On notera que, dans ces deux dernières équations, les dérivées partielles par rap-
port à / e t à Up caractérisent les charges afférentes à l'accès ρ et non pas le réseau. Ces
quatre paramètres dPp/df, dPp/dUp, dQp/dfet dQp/dUp peuvent tous être positifs,
nuls ou négatifs suivant la nature des charges prépondérantes et des régulateurs éven-
tuels qui leurs sont associés.

4.4.20 Définitions: énergie réglante, couple réglant


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La dérivée partielle dPp/df a un effet stabilisateur sur la fréquence si elle est


positive, et déstabilisateur lorsqu'elle est négative; certains auteurs l'appellent énergie
réglante des charges afférentes au nœud p. D'autres auteurs définissent la grandeur
bPpl(2vbf) et l'appellent couple réglant, il est prudent de vérifier dans chaque cas la
signification précise que l'auteur donne à ces termes ([7] tome 2, p. 252).

4.4.21 Exemple
Le 12.12.1974 à 12 h. 20, on a expérimenté les conséquences du déclenchement
de la plus grande centrale de production du réseau d'Europe, située à Biblis en Allema-
gne. Vue depuis l'accès de Biblis, la puissance active demandée par l'ensemble des
charges du réseau d'Europe a passé brusquement de 1200 MW (avant le déclenchement)
à 0 MW (après le déclenchement), alors que la fréquence a passé de 50,05 Hz à 49,99 Hz
en 3 secondes.
On peut dire qu'à ce moment, l'énergie réglante de l'ensemble des charges (posi-
tives et négatives) du réseau d'Europe, à l'exclusion de la centrale de Biblis, était de
-1200 MW/(- 0,06 Hz) = 20 000 MW/Hz. Cette valeur élevée est due au grand nombre
de groupes producteurs dotés de régulateurs de turbine à faible statisme. A ce moment
de la journée, la consommation du réseau d'Europe (ensemble des charges positives)
était d'environ 120000 MW. On peut estimer que les variations des tensions lors du
déclenchement de la centrale de Biblis n'ont pratiquement pas eu d'influence sur les
puissances actives.

4.4.22 Définitions : représentation usuelle des charges d'un accès


La représentation des charges par une impédance invariable, ou ne dépendant
que de l'heure considérée, est souvent la plus inadéquate que l'on puisse imaginer. En
général, il est préférable de choisir l'un des modèles suivants :
• charges à puissances active et réactive constantes', les variables Pp et Qp sont
données, il reste à déterminer les valeurs de Up et de ûp compte tenu du réseau
et des charges aux autres accès; ce cas se présente lorsque les charges sont
reliées à l'accès ρ à travers un transformateur réglable qui maintient la tension
constante chez les utilisateurs quelles que soient les fluctuations (lentes) de la
tension Up (voir figure 4.6, Sc est indépendant de Up). Il est toutefois excep-
tionnel qu'une variation de fréquence n'entraîne aucune variation de puissance
active lorsque la charge comporte des moteurs asynchrones ou synchrones;
• charge à puissance active et tension constantes; les variables Pp et Up sont don-
nées, Qp et ûp sont déterminés par le réseau et les charges aux autres accès;
c'est le cas d'un groupe générateur dont la turbine n'est pas réglée alors que
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 139

l'alternateur est équipé d'un régulateur dont la consigne est de maintenir la


tension constante. S'il n'y a pas de groupe générateur, la même consigne peut
être donnée à un compensateur synchrone ou statique muni d'un régulateur;
• charge à tension et phase constantes', les variables fixées sont cette fois Up et
ûp alors que Pp et Qp doivent assurer les bilans actif et réactif du réseau et des
charges à tous les autres accès (§ 4.1.4 et 4.1.5). Dans ce cas, l'accès ou le
nœud ρ considéré prend le nom de nœud bilan (§ 4.1.4), de source de tension
(§ IV 1.1.7) ou encore de chef d'orchestre si réellement il est le seul à assurer
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la fréquence fixe.
D'autres modèles peuvent être introduits lorsque les circonstances le justifient.

4.5. RESEAU RADIAL

4.5.1 Enoncé du problème


Un réseau radial (fïg. 4.17) est composé de lignes et de transformateurs dont les
impédances longitudinales, les admittances transversales et les courants admissibles
sont connus.
On connaît aussi les puissances actives et réactives que l'on désire tirer de chaque
accès, en différentes circonstances prévues. Un accès du réseau dispose de ressources
énergétiques plus importantes que les autres, soit qu'il soit relié à une centrale de pro-
duction importante, soit qu'il soit relié à un réseau plus important et souvent de tension
plus élevée. Dans la figure 4.17, cet accès est représenté par le nœud 1, choisi comme
nœud bilan.
On se fixe enfin pour chaque nœud les limites inférieure Uinf et supérieure Usup
admissibles pour le module de la tension.

ù: 1

Fig. 4.17 Réseau radial à 9 accès. Schéma unifîlaire.


140 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Le problème est de déterminer s'il est possible de satisfaire les demandes de puis-
sances actives et réactives prévues, compte tenu des contraintes de tensions, de puissan-
ces au nœud bilan et de courants dans les lignes. Si oui, on désire connaître les tensions,
les courants, les flux de puissance et les pertes.

4.5.2 Calcul par antenne


On calcule d'abord chaque antenne séparément en partant de son extrémité.
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Pour l'antenne 1-7-8-9 de la figure 4.17, on choisit arbitrairement la tension U9 la pre-


mière fois, en choisissant U9 = U9 inf et û9 = 1 radian.
Connaissant S 9 et U9 on en déduit :
I9 = S;i(3U;) A (4.26)
Dès lors on peut calculer la tension U8 grâce aux équations du paragraphe 3.3.4
où ρ = 8 et q = 9. L'équation(3.122) permet de calculer// 8 9 ,enpartant de J_98 =-I9 ;
l'équation (3.120) permet alors de calculer U8 et (3.123) donne S 8 9 . On connaît mainte-
nant la tension U8 correspondant au choix arbitraire de U9. On pose cette fois S S=S 8 +.S8 9
et on recommence le calcul pour la ligne 78 en posant cette fois ρ = 7 et q = 8. On
remonte ainsi jusqu'au nœud bilan (No 1 dans l'exemple choisi). Pour les bifurquations
(nœud 2) et les transformateurs (liaison 34) on renvoie aux paragraphes 4.5.6 et 4.5.7.

4.5.3 Simplification pour lignes peu capacitives


Dans de nombreux cas, l'effet des admittances transversales des lignes est faible
ou négligeable. Il convient alors d'assimiler l'effet capacitif, de toutes les demi-lignes
adjacentes à un nœud, à une charge capacitive absorbant une puissance réactive néga-
tive, proportionnelle au carré de la tension, et que l'on doit incorporer dans la puis-
sance réactive tirée de ce nœud. Dans ce cas, on pose Yt~0 dans les équations (3.121)
et (3.122), ce qui simplifie les calculs.

4.5.4 Calcul itératif des modules de tension


En partant, pour chaque antenne, de la limite inférieure admise au nœud terminal,
on trouve pour le premier essai autant de tensions différentes au nœud bilan que l'on
a choisi de tensions terminales. Il convient de réitérer le calcul en partant de nouvelles
tensions terminales plus élevées. Dans l'exemple de la figure (4.17) le calcul de chacune
des trois antennes en partant de U5 inf, puis de U6 inf et de U9 inf donnerait trois
tensions contradictoires au nœud bilan, par exemple U1 (6) > U1^ > U^sy L'indice 1
rappel ici qu'il s'agit de la tension calculée au nœud bilan 1 en partant d'une tension
arbitraire au noeud indiqué entre parenthèses. Les nouvelles tensions de départ seront
alors
U6 = U6inf (inchangée) V (4.27)
U9 = U9infHUl{6)-Ul{9)) V (4.28)
U5 = U5inf + (t/ 1 ( 6 ) - Ul(5))lù V (4.29)
Au bout d'une ou deux itérations selon le même principe, on obtient assez rapi-
dement £/i(6) — ^i(9) — ^i(5)· O n ^ 0 ^ t°lérer des écarts compatibles avec la précision
désirée.
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 141

4.5.5 Correction des phases


Si l'on désire connaître les différences de phase réelles entre les nœuds des anten-
nes (voir sect. 4.6), il convient de modifier les phases ϋ9 et û5 de façon à obtenir
l'identité des phases calculées au nœud bilan. Très souvent la connaissance des phases
des tensions ne présente aucun intérêt.

4.5.6 Bifurcations
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Lorsque deux ou plusieurs sous-antennes partent d'un autre nœud que le nœud
bilan, comme par exemple la sous-antenne 2-3-4-5 et la sous-antenne 2-6, on traite
provisoirement le nœud commun (No 2 dans l'exemple) comme un nœud bilan. Il est
alors indispensable de procéder à la correction des phases du paragraphe 4.5.5 avant
de remonter au nœud bilan numéro 1.

4.5.7 Transformateurs
Un transformateur, comme celui situé entre les nœuds 3 et 4 peut être supprimé
du calcul à condition de remplacer toutes les valeurs situées d'un côté du transforma-
teur par leurs valeurs rapportées à l'autre côté, c'est-à-dire vues à travers le transformateur
idéal selon les règles énoncées au paragraphe 4.3.6. Dans le cas de la figure 4.17, on
peut remplacer le symbole du transformateur par son impédance de court-circuit
(triphasée directe) rapportée au côté du nœud 3. Dans ce cas £/4 sera remplacée par
w t/ 4 ; U5 par u U5 ; S 4 et S5 restent inchangées. L'impédance longitudinale directe
de la ligne 4-5 devient ( Z / 4 5 u Ù* ). Lorsque tous les transformateurs, reliant un
niveau de tension donné à un autre niveau de tension, sont du même groupe horaire,
on peut annuler l'argument de leur rapport de transformation sans fausser le résultat
du calcul. Finalement, pour le calcul en valeurs rapportées, le transformateur est assimi-
lé à une ligne dont l'impédance longitudinale est remplacée par l'impédance de court-
circuit du transformateur rapporté au niveau de tension retenu pour le calcul.

4.5.8 Critères de faisabilité


La méthode décrite aux paragraphes 4.5.2 à 4.5.5 a permis de trouver une solu-
tion théorique du problème sans tenir compte de toutes les contraintes. Une tension
au moins est à sa limite inférieure (U6 = U6 inf dans l'exemple). Il reste à vérifier si
les autres contraintes sont satisfaites.

4.5.9 Critères des tensions


Si en un nœud le module de la tension est plus petit que la limite inférieure admissi-
ble, il faut procéder à une nouvelle itération du calcul, en rehaussant toutes les tensions
terminales de la quantité nécessaire.
Si en un nœud le module de la tension est plus grand que la limite supérieure
admissible, le problème n'a pas de solution, il faut modifier les données (§ 4.5.13 à
4.5.18).
142 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

4.5.10 Critère des courants


Si un des courants dépasse la limite admissible (§ 3.3.10), on peut encore cher-
cher une solution en relevant toutes les tensions de façon qu'aucune ne dépasse la limite
supérieure admise. Si après ce dernier calcul un courant est encore trop grand, le pro-
blème n'a pas de solution, il faut modifier les données. On notera que l'élévation des
tensions au maximum admissible a aussi pour effet de réduire les pertes par effet Joule
dans les lignes.
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4.5.11 Critère des puissances


Si la puissance active ou la puissance réactive du nœud bilan est en dehors des
limites admises, le problème n'a pas de solution sans modification des données.

4.5.12 Recherche d'une solution


Suivant les critères qui ne sont pas satisfaits ( § 4.5.8 à 4.5.11), les moyens suivants
(§ 4.5.13 à 4.5.17) peuvent être mis enjeu pour tendre vers une solution possible.

4.5.13 Transformateurs réglables, correction de certaines tensions


Lorsque le calcul ou l'exploitation réelle fait apparaître l'impossibilité de main-
tenir les tensions en certains nœuds dans des limites admissibles, pour tous les cas de
charges qui se présentent au cours du jour ou de l'année, on peut soit remplacer un
transformateur existant à rapport de transformation fixe par un transformateur à gra-
dins (§ 4.3.7), soit introduire un autotransformateur survolteur-dévolteur (§ 4,3.9).
Dans une antenne, un transformateur déphaseur (§ 4.3.10) n'a aucune utilité.
Dans l'exemple de la figure 4.17, il pourrait arriver que toutes les tensions puis-
sent être maintenues dans des limites tolérables, excepté les tensions t/ 4 et U5 qui
seraient par exemple trop basses en période de forte charge (pointe de jour en hiver)
et trop élevée en période de faible charge (creux de nuit en été). Le rapport de trans-
formation u : 1 du transformateur 3 -4 muni de gradins peut alors être modifié à volonté,
dans des limites que le calcul des cas extrêmes permet de prévoir.

4.5.14 Modification des puissances réactives


Dans les lignes à haute et très haute tension, la réactance longitudinale est plus
grande que la résistance longitudinale. On a vu (§ 3.3.11 et 3.3.17) que l'on peut
réduire et même annuler les chutes de tension entre nœuds en faisant circuler les puis-
sances réactives en sens inverse des puissances actives. Ceci revient à modifier les don-
nées du problème énoncé au paragraphe 4.5.1, en laissant le libre choix des puissances
réactives à chaque nœud. Il faut toutefois se rendre compte que la compensation, ou la
surcompensation, des puissances réactives demandées par les utilisateurs normaux, rac-
cordés à chaque accès, implique l'installation de condensateurs statiques ou synchrones,
dont le coût doit alors être justifié.
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 143

4.5.15 Modification des puissances actives


Par des astuces tarifaires, ou par des systèmes de blocage, on peut avancer ou
retarder l'appel de puissance active de certains types d'appareils. C'est ainsi qu'en blo-
quant des chauffe-eau ou des machines à laver, pendant les heures où la puissance
appelée augmente (superposition industrie + cuisinières électriques entre 11 h. 00 et
12 h. 00) on évite de dépasser les limites fixées décrites aux paragraphes 4.5.9 à 4.5.11.
On peut aussi délibérément renoncer à livrer l'énergie électrique pour certaines activités
peu fréquentes (installations ne fonctionnant qu'un ou deux jours par an).
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4.5.16 Renforcement des lignes et des moyens de production


Si l'on est tenu de livrer l'énergie demandée, il faut prévoir en temps utiles le
renforcement ou le doublement de certaines lignes, ou ajouter de nouveaux moyens
de production, si possible au voisinage des nœuds les plus chargés. Tous ces moyens
reviennent à modifier les données du problème énoncé dans le paragraphe 4.5.1.

4.5.17 Bouclage des lignes


Si les écarts de tensions, en fonction des divers cas de charge, sont trop élevés et
sortent des limites admises, on peut aussi ajouter de nouvelles lignes entre nœuds exis-
tants. Dans ce cas, il faut prévoir un transformateur et une ligne chaque fois que l'on
veut relier deux nœuds appartenant à deux niveaux de tension différents.
Dans l'exemple de la figure 4.17, les accès 6 et 9 pourraient être reliés par une
ligne de bouclage 6-9 (non représentée). Les accès 6 et 5 pourraient être reliés par une
liaison comprenant une ligne et un transformateur du même groupe horaire et de rapport
de transformation voisin de celui du transformateur 3 -4 existant.
Lors de l'introduction d'une boucle on peut maintenir l'exploitation en antenne,
par exemple en déconnectant la ligne 4-5 au moment où l'on introduit la liaison entre
6 et 5. Dans ce cas, la méthode décrite dans cette section, reste valable.
L'exploitation en boucle fermée fait l'objet de la section 4.6, elle conduit à des
calculs plus compliqués, les difficultés augmentent comme lorsque l'on passe du calcul
statique d'une poutre à deux appuis au calcul hyperstatique d'une poutre à trois appuis.

4.5.18 Commentaires
La méthode décrite dans la présente section peut conduire à une mauvaise
solution lorsque l'on admet au départ des différences de tensions complexes (§ 3.3.2)
dont le module est supérieur à la plus petite tension de nœud. On trouve alors une
solution à courants relativement élevés. Il convient dans ce cas de refaire l'essai avec une
tension de départ plus élevée, qui aboutit à une nouvelle solution à courants moins
élevés, meilleur que la précédente (voir § 3.3.13). Ce cas risque de se présenter pour des
charges élevées au bout de longues lignes telles que l'on en rencontre dans la traction.

4.6 RÉSEAU MAILLÉ


4.6.1 Enoncé du problème
Les données du problème sont semblables à celles du paragraphe 4.5.1, mais les
courants demandés par les différents nœuds disposent de plusieurs chemins. Diverses
méthodes sont utilisées.
144 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

4.6.2 Application de la théorie des réseaux de Kirchhoff


L'ensemble du réseau électrique, au sens du paragraphe 4.1.1 n'est constitué que
par des éléments passifs. Si toutes les conditions de symétrie énoncées au paragraphe
3.2.1 sont satisfaites, ce qui est généralement le cas en régime triphasé symétrique, cha-
que ligne peut être représentée par son schéma équivalent en π (sect. 3.2). De même,
chaque transformateur peut être représenté par son modèle adéquat (§ 4.3.5 et 4.3.6).
On obtient alors un multipôle passif à N accès, (N+1) nœuds. Le nœud (N +1) est
confondu avec la terre désignée par η dans la section 2.4. La terre apparaît ici comme
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une borne (N 4-1) et non plus comme un conducteur n, parce que, en régime symétri-
que, elle n'est parcourue par aucun courant. Dans ce cas, elle peut être considérée
comme équipotentielle. Il faut relever que ce multipôle ne représente qu'une phase du
réseau électrique. Les tensions CZ1 à UN sont les tensions simples des premières phases
aux accès, les courants Z1 à IN sont les courants tirés des premières phases de chaque
accès par les utilisateurs et les générateurs raccordés à ces accès.
Les figures 4.18 et 4.19 montrent un réseau à dix accès représenté par un schéma
unifilaire et par le multipôle correspondant.
Le multipôle ainsi défini peut être traité avec les méthodes classiques exposées
dans la section IV.5.5, moyennant l'inversion des signes des courants aux accès. Dans
ce multipôle, chaque ligne du réseau électrique est représentée par une impédance lon-
gitudinale Zlpq entre les nœuds ρ et q et deux demi�admittances transversales (Ytpql2)
selon les définitions du paragraphe 3.3.3. En groupant les admittances transversales cor-
respondant aux demi-lignes incidentes à un accès, le multipôle contient un nombre de
branches b = / + N + t où / est le nombre de lignes du réseau, TV le nombre d'accès et
t le nombre de transformateurs.

wi : 1

"Ί Γ

'r //50

Si0=O

U2A

Fig. 4.18 Réseau maillé à 10 accès. Schéma unifilaire. Il est convenu de choisir comme sens positif
des courants d'accès les courants sortant des nœuds; seul / 2 a été représenté.
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 145
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N+l

Fig. 4.19 Multipôle représentant le réseau maillé (fîg. 4.18) pour une phase (TV= 10).

4.6.3 Matrice d'incidence généralisée complexe


Lorsque le réseau électrique ne comporte que des lignes électriques, la matrice
d'incidence (Aa) et la matrice d'incidence réduite (A ) sont entièrement définies par
les paragraphes IV 4.2.1 et IV 4.2.4.
Lorsque le réseau électrique contient des transformateurs, il convient de rempla-
cer les éléments (-1) et ( + 1) par (— 1) et (4- 1/w) en appliquant les règles suivantes :
• pour un transformateur à deux enroulements par phase, à rapport de transfor-
mation variable, on fait correspondre u à l'enroulement dont le nombre de
spires est réglable et 1 à l'enroulement dont le nombre de spires est fixe;
• l'impédance de court-circuit Z c c est toujours rapportée au côté à nombre de
spires fixe (voir (4.30));
• on oriente systématiquement la liaison en partant de l'accès situé du côté de
l'enroulement fixe (1) pour aboutir à l'accès situé du côté de l'enroulement
à nombre de spires variable (U).
En suivant ces règles, en désigant par k et β les accès adjacents au transformateur
et en posant, dans la figure 4.5,

7 · - 7q 4- 7 Ω (4.30)

Yqt = 0 et I_rpq ~ 0, on obtient la figure 4.20. Dans cette figure, ùJg est le rapport de
transformation complexe du transformateur j pour le gradin g. Son impédance de court-
circuit, ZCCj est rapportée à l'enroulement fixe, (elle varie peu en fonction de la position
du gradin connecté et peut, en général, être considérée comme constante, sauf lors de
la mise en parallèle de transformateurs (voir vol. X).
ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Itjlâîg ûjg:\ éccj It


O ««

Uz Uz/âjt Uk

Fig. 4.20 Schéma équivalent du transformateur j à deux enroulements par phase en régime
symétrique direct.
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On obtient alors la relation :

V (4.31)

Il en résulte que dans la matrice d'incidence, la branche (kC) est représentée dans
la colonne correspondante par (- 1) à ligne du nœud k et par (+ u ~l ) à la ligne du nœud C.
La figure 4.21 donne les matrices d'incidences complète (Aa) et réduite (^4) corres-
pondant au multipôle de la figure 4.19 ou au réseau de la figure 4.18.

branches l o n g i t u d i n a les (lignes et t r a n s f o r m a t e u r s ) branches transversales (e ft'ets c a p a c i t i f s )

12 17 23 26 f, 45 50 68 78 89 h ι 2 3 4 5 6 7 8 9 10

-1 -1 |�1

+1 -1 -1 �1

+1 «Γ' �1 3

�1 �1 �1 4

+1 �1 �1 5

(Aa) = + ] �1 �1 6

+1 �1 �1 7

+1 +1 �1 �1 8

+1
+1
�A
�ι I
�1

�1
9

10

I + 1 +1 +1 +1 +1 +1 +1 +1 +1 4�1 (N + 1)

Fig. 4.21 Matrices d'incidences du multipôle (fig. 4.19), à 10 accès et 11 noeuds. En supprimant
la ligne (N+ 1) on obtient la matrice d'incidence réduite (^4) selon § IV 4.2.4.

4.6.4 Matrice des impédances et des admittances de branches


Le multipôle de la figure 4.19 ne contient ni source de courant, ni source de
tension. Il est donc aisé d'établir la matrice des impédances des (I + t + N) branches
qu'il contient (voir § IV 4.4.2). Dans des cas exceptionnels, il peut y avoir un couplage
magnétique entre deux lignes triphasées parallèles ou montées sur des mêmes supports,
il faut alors faire figurer des impédances mutuelles entre deux branches représentant
ces lignes voisines. Toutefois, en régime triphasé sinusoïdal symétrique, ces impédances
CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES 147

sont le plus souvent négligeables. Dans ce cas, la matrice des impédances de branches
(Zb) est diagonale.
La matrice des admittances de branches ( Yb) est définie par:
(Yb) = (ZbT* S (4.32)
On a déjà évoqué, dans le volume IV, les difficultés qui apparaissent lorsque ces
deux matrices ne sont pas diagonales (§ IV 4.5.1 et 4.5.2).
Pour les transformateurs, l'impédance de la branche (kfi) est l'impédance de
court-circuit Z c c rapportée au côté k.
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4.6.5 Tensions et courants de branches


En désignant par (U) = (U1, U2> ···> UN)' Ie vecteur des tensions aux accès, les
tensions de branches sont données par la relation :
(Ub) = -(A)-(U) V (4.33)
On vérifie au moyen des règles énoncées dans 4.6.3, que pour les branches repré-
sentant un transformateur, la tension obtenue est celle qui, dans le modèle, apparaît
aux bornes de l'impédance de court-circuit Z c c (§ 4.6.3).
Les courants circulant dans les branches sont alors donnés par le vecteur :
(Ib) = (Xb) (Ub) A (4.34)

• 4.6.6 Remarques
On notera que dans le graphe contenu dans le multipôle de la figure 4.19, il est
avantageux de choisir comme arbre un buisson dont toutes les branches partent du
nœud (N + 1) qui représente le sol. Il y a donc N branches d'arbre dont les tensions
sont confondues avec les tensions aux accès et (/ + t) chaînons correspondant aux
lignes et aux transformateurs du réseau réel. Le courant dans un chaînon, représentant
une ligne, est le courant dans la première phase, au milieu de la ligne. Pour obtenir les
courants aux deux extrémités de la ligne, il faut encore ajouter ou soustraire le cou-
rant de la demi-capacité transversale suivant que l'on considère le début ou la fin de
la ligne.
Les courants à vide des transformateurs doivent être représentés, si nécessaire,
par une admittance transversale à ajouter à l'un des accès adjacent.
Le modèle de la figure 4.19 fait apparaître des courants non nuls dans la connexion
au nœud (N + 1); en réalité, le courant dans le sol est identiquement nul partout, puis-
que le système est triphasé symétrique.

4.6.7 Courants aux accès et matrice des admittances nodales aux accès
Pour obtenir les courants sortant des accès 1 à N (fig. 4.19), on prémultiplie le
vecteur des courants de branches par la matrice d'incidence réduite conjuguée. En
effet, le courant/ ί ; · quittant le nœud k devientItjlHj en aboutissant au nœud fi, selon
le modèle représentant le transformateur j (fig. 4.20). On obtient donc pour le vecteur
des courants sortant des accès
(D= +(AY (Lb) A (4.35)
148 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

finalement, les équations (4.33), (4.34) et (4.35) permettent d'écrire :


(1) = - ( 4 ) * (Ia) (4)'OO A (4.36)
En posant
( D = (AY ( J 6 ) (A)' A (4.37)
on obtient finalement
(L) = - (J) (U) A (4.38)
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• 4.6.8 Définitions
Le vecteur (Z) = (Zi 5 /2 — / N ) ' s e r a appelé par la suite vecteur des courants
éjectés des nœuds d'accès. La matrice (Y) est la matrice des admittances nodales aux
accès. Le vecteur (U) = (U19U2 ... UN)' est le vecteur des tensions aux accès.
Ces désignations sont différentes de celles du paragraphe IV 4.5.7 quoique l'on
ait les correspondances ( / ) = - / „ , (Y) = - Yn et (U) = V.

4.6.9 Puissances quittant les accès


Lorsqu'on connaît (U) et ( / ) il est aisé d'en déduire la puissance complexe quit-
tant chaque accès triphasé. On a:
Sp = 3Up Lp VA (4.39)
d'où l'on tire :
Pp = R e [ S p ] W (4.40)
et
Qp = lm[Sp] var (4.41)

4.6.10 Discussion
L'ensemble des méthodes décrites dans les paragraphes 4.6.2 à 4.6.8 montre qu'en
disposant des caractéristiques du réseau à un moment donné, on peut définir la matrice
d'incidence (A), les matrices des impédances de branches (Z b ) et des admittances de
branches (Yb ), la matrice des admittances nodales aux accès (Y) et la matrice des im-
pédances nodales aux accès (Y)'1.
Dès lors l'équation (4.38) montre qu'à tout ensemble de tensions (U) donné
correspond un et un seul ensemble de courants (J ) et réciproquement. A première vue,
il semble que l'étude d'un réseau électrique ne devrait pas présenter de difficultés. En
réalité, des difficultés proviennent de plusieurs causes :
• l'étude d'un grand réseau électrique, comme celui d'Europe à 380 kV et 220 kV,
même fortement simplifiée, correspond à un multipôle comprenant plus de
300 nœuds et plus de 700 branches (fig. 4.22). Il est pratiquement impossible
de mettre en mémoire une matrice d'incidence (300 χ 700) ou une matrice
des impédances de branches (700 χ 700). Ces matrices sont très creuses, ce
qui permet d'utiliser d'autres méthodes;
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CALCUL DE LA RÉPARTITION DES PUISSANCES


149

χ
3

W
ο
>

>

'3
ω
150 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• d'heure en heure, certaines lignes et certains transformateurs sont mis en service


ou hors service. De plus, les transformateurs ont leur rapport de transformation
modifiés. Il est impossible de tenir à jour les matrices définies précédemment.
• il est pratiquement impossible de connaître directement les tensions aux accès,
en module et en phase, pas plus que les courants tirés des accès (voir § 4.4.1
et 4.4.22);
• dans la plupart des cas, on connaît à chaque accès ρ deux des variablesP p ,Q p ,
Up,ûp.U convient donc de fermer le multipôle de la figure 4.19 sur des sour-
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ces de puissances Sp lorsque Pp et Qp sont donnés ou sur des sources de puis-


sance-tension efficace lorsque Pp et Up sont donnés. Seul l'accès bilan No 1
est connecté à une source de tension complexe fixant la valeur U1 ;
• en fixant des puissances dans les données, on introduit nécessairement des
relations non linéaires entre tensions et courants. Un problème donné peut
ne pas avoir de solution ou au contraire plusieurs solutions [34], dont une
seule doit être retenue.
Toutes ces remarques ont conduit à des méthodes de calcul par approximations succes-
sives, dont le principe sort du cadre de ce volume [37].
CHAPITRE 5

CALCUL DES COURANTS


DE COURT-CIRCUIT
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5.1 INTRODUCTION

5.1.1 Définition : courants de court-circuit


Les courants de court-circuit prennent naissance dans les conducteurs d'un
système de transmission d'énergie électrique, lorsqu'un défaut d'isolation apparaît
entre deux ou plusieurs conducteurs. Le courant qui passe dans le défaut d'isolation
est en général la somme algébrique des courants de court-circuit provenant des généra-
trices et des courants de court-circuit provenant des utilisateurs, notamment des
moteurs qui se comportent en génératrices au moment du court-circuit.
On distingue les valeurs subtransitoires, transitoires et permanentes des courants
de court-circuit. Ces termes ont été définis (vol. X) et seront rappelés au paragraphe
5.2.2.
Chaque courant de court-circuit comporte en général une composante apériodi-
que et une composante sinusoïdale dont l'amplitude décroît (fig. 5.8).
Les valeurs de crête et les valeurs efficaces des courants de court-circuit sont en
général sans commune mesure avec les courants qui circulent en régime de fonction-
nement normal. Les effets dynamiques et thermiques peuvent être destructeurs
(sect. 5.10). Il convient de supprimer aussi rapidement que possible les courants de
court-circuit en mettant hors service une partie aussi petite que possible du système
(chap. 7).

5.1.2 Types de courts-circuits


On distingue plusieurs types de courts-circuit s:
• le court-circuit PT entre une phase du réseau et la terre (fîg. 5.1);
• le court-circuit PP entre deux phases du réseau (fîg. 5.2);
• le court-circuit PPT entre deux phases du réseau et la terre (fîg. 5.3);
• le court-circuit PPP entre les trois phases sans liaison à la terre (fîg. 5.4);
• le court-circuit PPPT entre les trois phases et la terre (fîg. 5.5).
Ces deux derniers types, appelés aussi triphasés symétriques, sont peu fréquents,
mais simples à calculer. Les trois premiers types sont plus fréquents et peuvent donner
lieu à des courants de court-circuit plus élevés que ceux d'un court-circuit triphasé
symétrique. C'est notamment le cas dans l'exemple du paragraphe 1.9.6.6 où Z = 0
représenterait un court-circuit du type PT.
152 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

En général, le défaut d'isolation est tel que la tension entre les deux conducteurs
à l'endroit du défaut est nulle ou pratiquement nulle. On parle alors de court-circuit
franc. Dans le cas contraire il faut tenir compte de l'éventuelle impédance du défaut,
qui peut être assimilée à une résistance de défaut (branche mouillée entre deux conduc-
teurs ou entre un conducteur et la terre, arc allongé le long d'une chaîne d'isolateurs).
Il arrive également que la nature du court-circuit change rapidement à cause des
mouvements désordonnés des conducteurs provoqués par la chute d'un arbre ou par
les forces électrodynamiques dues aux courants de court-circuit. On parle alors de
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défaut évolutif. C'est ainsi qu'en l'espace de quelques secondes on peut passer de PT
à PPT, PPPT, PPP et finalement à PP. Une évaluation correcte des phénomènes succes-
sifs lors d'un défaut évolutif est difficile.

5.1.3 Equations du défaut


Les défauts d'isolation à l'intérieur d'une machine (court-circuit entre spires
dans un transformateur ou dans une machine tournante) ne sont pas traités dans ce
volume. Seuls sont considérés les courts-circuits à un accès existant, au sens du para-
graphe 4.1.2, ou à un accès fictif c, imaginé pour la circonstance, à l'endroit du court-
circuit. La ligne défectueuse entre les accès a et b doit donc être remplacée par deux
lignes ac et cb dont les schémas équivalents en π peuvent être établis pour chacun des
régimes direct, inverse et homopolaire (sect. 3.1 et 3.4).
Les figures 5.1 à 5.5 illustrent les cinq types de court-circuit (§ 5.1.2) et sont
suivies des trois équations du défaut, exprimées une première fois en valeurs instantanées
rapportées aux 3 tensions et aux 3 courants du défaut (accès fictif c) et une seconde
fois aux premières composantes directe, inverse et homopolaire correspondant au même
défaut.
Lorsqu'on ne s'intéresse qu'aux composantes sinusoïdales des courants de court-
circuit et des courants dans le défaut, les équations instantanées peuvent être traduites
en valeurs complexes. Cela n'est explicité que dans le premier cas (5.4), (5.5), (5.6).

accès fictif c lieu du court-circuit


ica\ icbl
accès b

prise de
terre b
ν/Λν/7/Λν/7^ΛνΛν^Λν^^^ sol
Fig. 5.1 Défaut PT.
Les trois équations du défaut PT en valeurs instantanées sont :
ucl=0 V (5.1)
ic2 = 0 A (5.2)
iC3 = 0 A (5.3)
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 153

Les trois équations du défaut PT en valeurs complexes sont :

Ud= 0 V (5.4)
La = 0 A (5.5)
LcS= 0 A (5.6)
Les trois équations du défaut PT en composantes symétriques sont selon (5.4),
(5.5), (5.6), (3.178) et (3.183)
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Ud + Ui + Uh = 0 ν (5.7)

A (5.8)
Ln =Ld A (5.9)
Les résistances Ra, Rb, Rc représentent les résistances de terre locales. Elles peu-
vent être négligées pour l'évaluation des courants de court- circuit, mais pas pour celle
des tensions qui apparaissent à la surface du sol et qui présentent des dangers (§ 5.1.4
et sect. 5.10). Par exemple si le défaut est un contournement d'isolateur sur un pylône,
Rc est la résistance de terre entre le pylône et la terre profonde.

hb\ ica\ hbl


icbl hal icbl
icb3 ha3 icb3

jf 1C2 fî h3
Uc\ "cl Uc3

Π L Rc dcl+ k 3 )
Rc

77777777777777X777777777777/ 77777777777777.
Z777777777777777Z
Fig. 5.2 Défaut PP. Fig. 5.3 Défaut PPT.

Les trois équations du défaut PP en valeurs instantanées sont (fig. 5.2):


uc2 = uc3 V (5.10)
iel =0 A (5.11)
*c2 + *c3 = 0 A (5.12)
traduites en composantes symétriques en tenant compte de (3.178) et (3.183) elles
deviennent :
Ud = Ui V (5.13)
Id +Ii = 0 A (5.14)
Ih =0 A (5.15)
En valeurs instantanées on a pour le défaut PPT (fig. 5.3) :
uc2=0 V (5.16)
Uc3 = 0 V (5.17)
icl =0 A (5.18)
154 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

ce qui donne en composantes symétriques :


Ui = Ud V (5.19)
UH = Ud V (5.20)
La +L +Ih = ο A (5.21)

icb\ haï
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ical icbl ical


ica3 icb3 ica3
icVÎicl" 'c3fî

Ucl UC7 Uc3

RcU }o ^ n » Rc HcI +'c2 + 'c3)


V//7//À '
777777777777777777X77777777/ 7777777777777777^777777777/
Fig. 5.4 Défaut PPP. Fig. 5,5 Défaut PPPT.

Les équations du défaut PPP en valeurs instantanées sont (fig. 5.4):


uc2 = ucl V (5.22)
uc3 = ucl V (5.23)
ici +Ul +*c3 = 0 A (5.24)
en composantes symétriques elles deviennent
Ua = 0 V (5.25)
Ut-O V (5.26)
Ih =0 A (5.27)
Les trois équations en valeurs instantanées sont pour le défaut PPPT (fig. 5.5):
ucl = 0 V (5.28)
uc2=0 V (5.29)
uc3=0 V (5.30)
en composantes symétriques elles deviennent
Ua =0 V (5.31)
U1 = 0 V (5.32)
Uh=0 V (5.33)
On remarque que la tension, entre la prise de terre du défaut (pylône ou gaine
métallique d'un câble) et la terre profonde, est donnée par le produit Rc (icl 4- ic2 + / c 3 ) ,
la composante sinusoïdale de cette tension est 3RcI_h.
Dans le cas où tout le système de production, transport, distribution et utilisa-
tion est symétrique, ce qui est fréquent, le défaut PPPT donne une composante homo-
polaire de courant nulle. Si tel est le cas, le défaut PPPT et le défaut PPP ont les mêmes
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 155

effets. Il faut toutefois être certain que le court-circuit entre les phases 1 et 2 et entre
les phases 2 et 3 se soit produit au même instant. Dans le cas contraire il s'agit d'un
défaut évolutif qui doit être calculé par étape.

5.1.4 Courants et tensions dans le sol


Lors de défauts non symétriques avec liaison à la terre, tels ceux du type PT et
PPT, le courant qui pénètre dans le sol vaut :
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A
ic soi = ici + ici + iC3 ( 5 ·34)
et sa composante sinusoïdale peut être exprimée en valeur complexe :
le sol = la +la + / c 3 = 3/„ A (5.35)
puisque par définition la composante homopolaire est le tiers de la somme des trois
courants de phase, selon (3.178).
La valeur instantanée ic soi peut contenir une composante apériodique, des har-
moniques et des sous-harmoniques de la fréquence de base. Ce courant suit dans le sol
des chemins très différents suivant la nature des composantes considérées. Les compo-
santes continues, à basse fréquence et apériodiques à grande constante de temps (plu-
sieurs secondes) utilisent des chemins larges, profonds mais aussi courts que possible
entre le point d'injection, près de l'accès c (endroit du défaut), et les prises de terre des
accès sains, tels que a et b dans la figure 5.1.
Au contraire, en raison des effets de proximité (sect. 2.3), les composantes de
fréquence élevée et les composantes apériodiques à petite constante de temps (ns, MS,
ms) suivent des chemins étroits, peu profonds et relativement longs. Ces chemins sont
situés en surface du sol et suivent l'axe des lignes dont la composante homopolaire des
courants n'est pas nulle.
En conséquence, dès que les courants dans le sol ne sont pas négligeables, il faut
retenir les deux points suivants :
• la terre ne peut plus être assimilée à une sphère équipotentielle;
• lorsque les courants dans le sol sont alternatifs, le champ électrique à l'inté-
rieur de la terre ne dérive pas d'un potentiel; en conséquence, on ne peut pas
définir de différence de potentiel entre deux points de la terre.
On peut, par contre, toujours définir une tension entre deux points de la terre à
condition de préciser le chemin le long duquel on calcule la circulation du champ E = pJ.
Si l'on tient compte en outre de l'irrégularité de la résistivité du sol et des nom-
breuses canalisations qui le sillonnent au voisinage des lignes électriques en suivant des
tracés différents, on voit qu'il est difficile de savoir par quels chemins les courants de
sol se referment. Pour avoir une bonne appréciation des phénomènes on procède en
deux étapes :
• on calcule les courants de court-circuit et de défaut comme si la terre était
une sphère de résistivité nulle (approximation par excès);
• on imagine la répartition vraisemblable des cheminements du courant dans le
sol compte tenu des fréquences de chaque composante, des résistivités, des
effets de proximité (sect. 2.3) et des objets connus placés dans le sol.
156 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Ceci permet d'évaluer les tensions dans le sol (pouvant perturber les systèmes de
transmission d'information) et les tensions à la surface du sol (tensions de pas dange-
reuses § 5.10.15).

5.1.5 Définition : puissance de court-circuit


Dans le présent volume le terme de puissance de court-circuit ne sera utilisé
qu'en association avec un accès du réseau. Cette puissance est le triple produit de la ten-
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sion simple (U1 nom ) en régime sain nominal par le courant Icc du défaut PPPT, en
valeur efficace, pendant le court-circuit.
Pcc = 3UlnomIcc VA (5.36)

Il s'agit du produit de deux grandeurs à des moments différents, donc d'une


puissance apparente.
Cette notion de puissance de court-circuit présente deux avantages:
• la puissance de court-circuit d'un accès donné, vue à travers un transformateur,
reste conservative ;
• la puissance de coupure de tout disjoncteur protégeant une nouvelle ligne de
départ branchée à cet accès doit être au moins égale ou supérieure à la puis-
sance de court-circuit de cet accès (chap. 7).

5.1.6 Définitions : impédances de court-circuit


On définit plusieurs impédances de court-circuit pour chaque machine, chaque
transformateur, chaque ligne et chaque accès. D convient de différencier clairement les
impédances de court-circuit subtransitoires, transitoires, permanentes, longitudinales,
transversales, directes, inverses et homopolaires. Ces définitions seront données dans la
section 5.2.
Dans cette introduction on se limite à définir Vimpédance de court-circuit
directe transitoire associée à un accès donné.
Z ce = Ulnomlllcc V/A (5.37)
Il s'agit donc du quotient de la tension complexe de la première phase qui existe-
rait en l'absence du défaut par le premier courant de défaut en valeur complexe pour
un défaut PPPT.
Le module de cette impédance de court-circuit peut être directement tiré de la
puissance de court-circuit associée à l'accès considéré par la relation
Z 3U
cc = lnomlFcc = U
comp nomlPcc Ω
(5·38)
L'argument de Zcc est compris entre 80° et 90° pour les accès à tension nomi-
nale supérieure à 100 kV.
On retiendra que l'impédance de court-circuit directe transitoire vue à travers un
transformateur abaisseur de tension doit être réduite en la divisant par le carré du rap-
port de transformation à vide du transformateur (§ 4.3.6).
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 157

5.1.7 Limitation des puissances de court-circuit


A mesure qu'un système de production, transport, distribution et utilisation
d'énergie électrique se développe, on accroît le nombre de génératrices, de lignes, de
transformateurs et de machines fonctionnant en parallèle. Les mailles du réseau devien-
nent de plus en plus serrées et le nombre de lignes incidentes à un accès de plus en plus
*rand.
Ce renforcement du système présente l'avantage de réduire les fluctuations des
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tensions, lors de l'enclenchement et du déclenchement de gros utilisateurs. En revan-


che, la puissance de court-circuit aux accès augmente d'année en année. A un certain
stade du développement, la puissance de court-circuit en un accès atteint ou dépasse
la puissance de coupure des appareils de protection (chap. 7). Il faut alors soit rempla-
cer les appareils de coupure par de nouveaux appareils capables de couper des courants
plus élevés, soit limiter la puissance de court-circuit à l'accès considéré en interdisant
certains bouclages.

5.1.8 Effets des courants de court-circuit


Les effets des courants de court-circuit sont décrits en détail dans la section 5.10.
Dans cette introduction on se borne à les mentionner:
• efforts électrodynamiques (§ 5.10.1 à 5.10.3);
• mouvements violents des conducteurs (§ 5.10.2);
• échauffement des conducteurs (§ 5.10.4 à 5.10.8);
• ramollissement ou carbonisation de matières isolantes (§ 5.10.6);
• recuit du métal conducteur initialement dur (§ 5.10.6);
• allongement et déformation des conducteurs (§ 5.10.9);
• érosion des conducteurs et des isolateurs par les arcs (§ 5.10.10 et 5.10.11);
• perturbations électromagnétiques gênantes (§ 5.10.12);
• courants et tensions dangereux dans lesol(§ 5.10.13 à5.10.16);
• tensions de pas et tensions de contact dangereuses (§ 5.10.15).
On trouvera également dans la section 5.10 diverses mesures pour éviter ou
diminuer ces effets perturbateurs.

5.1.9 Nécessité d'évaluer les courants de court-circuit


Pour conclure cette introduction, on constate qu'il est nécessaire de disposer des
méthodes spécifiques de calcul pour évaluer correctement les courants qui prennent
naissance dans les conducteurs, dans les défauts et dans le sol, pour tous les types de
court-circuit qui risquent de se présenter.
Une évaluation approximative est en général suffisante. Une précision à ± 10%
est acceptable pour évaluer les mesures de protection à prendre et pour choisir l'ap-
pareillage de sécurité nécessaire à éliminer la zone défectueuse sans mettre en panne
tout le système [38].
Une évaluation plus précise est illusoire, car la configuration exacte de l'ensem-
ble du système lors d'un hypothétique court-circuit est difficile à prévoir.
Les modèles utilisés pour représenter les machines, les transformateurs et l'en-
semble du réseau pendant un court-circuit sont différents de ceux qui sont utilisés
pour l'étude du fonctionnement en régime normal traité au chapitre 4. Il convient en
158 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

effet de choisir des modèles capables de représenter correctement les fonctionnements


anormaux pendant la durée du court-circuit, c'est-à-dire pendant une durée trop brève
pour que les régulateurs des machines aient le temps d'intervenir.

5.2 MACHINES SYNCHRONES EN COURT-CIRCUIT

5.2.1 Similitude de comportement des moteurs et des génératrices


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Le moment d'inertie des rotors des machines synchrones et des autres machines
qui leur sont couplées (turbines, moteurs primaires, pompes) est en général suffisam-
ment grand pour que l'on puisse admettre, en première approximation, que la vitesse
du rotor ne change pas pendant la première seconde d'un court-circuit. Il en résulte
que les moteurs synchrones voisins d'un court-circuit se comportent initialement
comme des génératrices et contribuent à accroître les courants dans le défaut. Toute-
fois après quelques secondes, la vitesse des moteurs diminue et celle des génératrices
augmente de sorte que l'écart de phase entre les tensions induites augmente de plus en
plus (vol. X).

5.2.2 Définitions : phénomènes subtransitoires, transitoires, permanents


Le comportement des machines synchrones est différent suivant qu'il s'agit de
phénomènes à variation brusque ou lente. On distingue les phénomènes:
• subtransitoires qui ont lieu pendant les deux premières périodes (0,04 s) après
l'apparition du défaut;
• transitoires pour la durée de 0,1 s à 1 s;
• permanents pour les phénomènes qui subsistent plusieurs secondes après
l'apparition du défaut.

5.2.3 Etat avant l'apparition du défaut


On admet qu'avant l'apparition du défaut le système entier fonctionne en régime
stationnaire, stable et symétrique (chap. 4). Dans l'exemple choisi (fig. 5.6), une géné-
ratrice et un moteur synchrones sont reliés entre eux et au réseau voisin par un jeu de
barres 1, 2, 3, n. A ce même jeu de barres est relié un circuit auxiliaire (alimentant, par
exemple, des transformateurs de tension). On se propose de calculer les courants de
court-circuit sub transitoires, transitoires et permanents qui risquent de prendre nais-
sance dans les trois conducteurs de ce circuit auxiliaire, dès l'apparition d'un défaut de
l'un des types décrits aux paragraphes 5.1.2 et 5.1.3.
Pour le moment, on admet que la liaison avec le réseau est coupée et que les
courants icl, ic2 et ic3 sont nuls ou négligeables (état sain).
L'état antérieur au défaut est donné par le diagramme complexe de la figure 5.7.
Dans l'exemple on a admis deux machines de construction identique avec les valeurs
suivantes -U1=U1 nom'Jgi =Im\ =®$ Inom> c o s ^ = 0,9; pour les réactances perma-
nentes (synchrones) on a admis les valeurs suivantes relatives à Znom = U1 noml^nom '·
Xd = 1,4; Xq = 0,9; pour les réactances transitoires X' = 0,25 et pour les réactances
subtransitoires X" = 0,15. Pour plus de détails, on renvoie le lecteur au volume X. Pour
turbine
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Fig. 5.6 Génératrice et moteur synchrones reliés à un même jeu de barres.


(vers le réseau)

pompe

Ui
160 ÉNERGIK ÉLECTRIQUE
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Fig. 5.7 Etat sain antérieur au court-circuit (voir aussi sect. X.7.5 et 7.6).

le calcul des courants de court-circuit subtransitoires et transitoires, il est usuel de ne


pas différencier les valeurs longitudinales et transversales.

5.2.4 Phénomènes subtransitoires symétriques. Cas PPPT


Le court-circuit triphasé du type PPPT peut se présenter lorsqu'on enclenche, par
erreur, le disjoncteur d'une ligne de départ mise à la terre. Ce type de court-circuit don-
ne des calculs relativement simples.
Au début, soit immédiatement après l'apparition du court-circuit symétrique, les
neuf courants igU ig2, ig3, im\, /m2> ^3> *ci> z<?2 e t *c3 o n t chacun une composante
apériodique dont la constante d'amortissement est de l'ordre de 0,01 à 0,1 s et une com-
posante sinusoïdale que l'on peut calculer par phaseurs complexes selon les équations
subtransitoires suivantes;
Lg\cc L gi +iUilXg A (5.39)
Lmlcc Lmv +\UxUm A (5.40)
JLcI ~Lg\cc ~Lm\cc A (j.41)
Comme le système est entièrement triphasé symétrique et que le défaut l'est aussi,
il suffit de remplacer l'indice 1 par 2 ou 3, pour obtenir les équations correspondantes
des phases 2 ou 3.
Pour obtenir une image complète des courants subtransitoires, il faut encore
ajouter les composantes apériodiques aux composantes sinusoïdales. Les valeurs initia-
les des composantes apériodiques sont telles qu'aucun courant ne fait de saut brusque.
La figure 5.8 représente les phénomènes subtransitoires et transitoires pour la
génératrice. Tout à gauche on reconnaît les trois courants correspondant au régime
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 161

régime sain ~ il phénomènes subtransitoires transitoires permanents

2^2I1
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2>/2/£

2s/2Iïc

Fig. 5.8 Allure des trois courants de court-circuit de la génératrice pour un défaut PPPT ou PPP
(comparer au § X.7.6.6 (fig. 7.78)).

sain. Après l'apparition du court-circuit triphasé franc, on voit que les composantes
sinusoïdales des trois courants ont initialement une amplitude y2UxIX"\ dans l'ex-
emple donné, cette amplitude est 6,7 fois plus élevée que celle du courant nominal.
On remarque que les courants J_gl et / m l qui existaient déjà avant le défaut
sont négligeables par rapport au courant de court-circuit (fig. 5.7). De plus, ces cou-
rants sont dans la plupart des cas déphasés par rapport à la valeur }UX /X" (dans le cas
étudié /^ 1 est en avance de 64° et / m l en retard de 116°).En négligeant ces courants
en regard de U1/X", l'erreur de l'amplitude du courant est inférieure à 10% de la
valeur cherchée.
On remarque aussi que, dans l'exemple/ m l et I_gl sont égaux, mais opposés. Il
en résulte que le courant dans le défaut donné par (5.41) n'est pas influencé par les
courants existant avant le défaut.

Ici = "Jt/i T777 + T777 (5.42)

Dans l'exemple choisi Xg = Χ'ή. En d'autres termes, la génératrice et le moteur


fournissent chacun la moitié du courant subtransitoire dans le défaut.

5.2.5 Composante apériodique


Comme pour tout enclenchement d'un circuit fortement inductif sur une source de
tension sinusoïdale, la composante apériodique amortie dépend de l'instant d'enclen-
chement. Sa valeur initiale est l'opposé de la valeur initiale de la composante sinusoï-
dale. Il en résulte que si l'enclenchement a lieu à l'instant où l'une des tensions sim-
162 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

pies est maximale (ou minimale), la composante apériodique correspondante est nulle.
C'est le cas pour la phase 1 dont le courant de court-circuit est représenté au milieu de
la figure 5.8.

5.2.6 Cas du court-circuit PPP


On notera que la somme des composantes apériodiques est nécessairement nulle
dans le cas PPPT étudié, de sorte qu'il n'y a pas de courant dans la liaison neutre et
que le court-circuit PPP a la même allure que le court-circuit PPPT (exception : § 5.2.20).
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5.2.7 Phénomènes transitoires asymétriques


On verra au chapitre 7 les mesures à prendre pour limiter les effets des courts-
circuits. Un élément essentiel de protection est le disjoncteur qui doit être capable de
couper les courants de court-circuit les plus élevés probables au départ d'une ligne
donnée.
Or un disjoncteur ne coupe le courant qu'après plusieurs périodes. Ce retard pro-
vient, d'une part, du temps qu'il faut laisser aux systèmes de détection des défauts
pour déterminer le ou les disjoncteurs qui doivent s'ouvrir en priorité. D'autre part, les
pièces de contact du disjoncteur doivent être mises en mouvement, ce qui retarde
encore la coupure. Le courant que le disjoncteur doit être capable de couper est celui
qui subsiste au moment où les contacts commenceront à se séparer, soit au bout de
quelques périodes.
Le calcul des composantes sinusoïdales à ce moment se fait à l'aide des réactan-
ces transitoires X'g et X'm. Elles sont plus élevées que les réactances subtransitoires
(dans l'exemple des figures 5.7 et 5.8 on a choisi X' - 1,7 X" ).
Par analogie à ce qui a été dit au paragraphe 5.2.4, on peut écrire pour les com-
posantes sinusoïdales transitoires :

l'gicc = Igl +IU1IXg ^)U1IXg A (5.43)


ImICC=JmI +îUllXm = îUl/Xm A (5.44)
A
Ici = -J^if — + " Τ I (5·45)
j l
� \x'g XmJ
La figure 5.8 montre que même après 0,1 s (5 périodes) les composantes apério-
diques ne sont pas négligeables. Dans l'exemple choisi, il est probable qu'un disjoncteur
triphasé construit symétriquement coupera en premier lieu le courant de la phase qui
n'a pas de composante apériodique. Dès cet instant, le défaut PPPT est transformé en
défaut PPT. La présence d'une composante apériodique peut retarder ou rendre plus
difficile la coupure d'un courant de court-circuit [109].

5.2.8 Courants de court-circuit permanents symétriques


Seule une défaillance très grave du système de protection et de sécurité (défail-
lance multiple) ou un sabotage peut conduire à un court-circuit permanent. Pour de
nombreuses raisons, il est impossible de prévoir par le calcul les courants de court-circuit
dans les lignes et dans les défauts qui pourraient apparaître car :
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 163

• les courants d'excitation des génératrices et des moteurs synchrones qui ont
fortement augmenté pendant les phénomènes subtransitoires et transitoires
prennent finalement des valeurs différentes de celles qui existaient avant le
défaut;
• même si l'on suppose que les courants d'excitation reprennent les valeurs du
régime sain, et que l'on connaît les modules des tensions Usgl et Usml
(fig. 5.7), l'accélération du rotor de la génératrice en court-circuit et la décé-
lération de celui du moteur amèneraient ces deux tensions en opposition de
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phase, puis en phase et ainsi de suite.


Dans l'exemple de la figure 5.6, le courant de court-circuit permanent dans le
défaut PPPT peut prendre n'importe quelle valeur entre les limites suivantes :
Usg U Usm
</ < ** + A (5.46)
Xd8 %dm A
dg A
dm

5.2.9 Courts-circuits non symétriques


Lorsque le défaut n'est pas symétrique, une bonne méthode de calcul consiste
à remplacer le défaut par une source de tension triphasée directe U1, U2 = a 2 U1,
U3 = VLU1, correspondant à l'état sain, en série avec trois sources de tension directe U8,
inverse Ut et homopolaire Uh dont les valeurs dépendent de la nature du défaut
(fig. 5.9). S'il n'y a pas de défaut, on pose les équations du régime sain :
Us = Ui = Uh = 0 V (5.47)
ce qui donne
Ld =L =£h = 0 A (5.48)
La =lc2 =lc3=0 A (5.49)
Ud = Ui V (5.50)
où Ud est défini par (5.60) au paragraphe 5.2.11.
Dès l'apparition d'un défaut, les valeurs qu'il faut attribuer à U8, Uj et Uh dépen-
dent du type de court-circuit et des impédances internes du système.

5.2.10 Hypothèses fondamentales


Le calcul des écarts de courant et des écarts de tension, dus au court-circuit, se
base sur les hypothèses suivantes, qui sont en général proches de la réalité :
• à l'exception du défaut, l'ensemble du système ne comprend que des sources
de tension triphasées directes sinusoïdales, invariables en module et en phase
pendant le court-circuit',
• ces sources de tensions sont reliées entre elles par des éléments passifs linéaires
et identiques pour les trois phases',
• seul le défaut introduit une dissymétrie ;
• le défaut n'est pas évolutif et n'introduit aucun phénomène non linéaire (en
particulier, si le court-circuit est provoqué par un arc, la tension d'arc doit pou-
voir être considérée comme nulle ou du moins négligeable).
164 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Id+Ii+Ih ~Ic\ H W Ici

C(D *( Φ coordonnée saine


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U\
Ud (directe)

L
Ub
(φ�^φ coordonnée directe
de défaut

�(<cya�1 < o coordonnée inverse

—i�
de défaut

Uh
O coordonnée homopolaire
de défaut

Fig. 5.9 Simulation du défaut par coordonnées symétriques de tension.

Si ces conditions sont satisfaites, la coordonnée directe de tension ( U8, a2 U6, a CT5 )
ne produit que des écarts de tension et des écarts de courant directs dans le système
sain; la coordonnée inverse (£/,·, aCT/, a 2 Ç/z) n'engendre que des composantes inverses
de courant et de tension; enfin la coordonnée homopolaire (Uh,Uh,Uh ) n'engendre
que des composantes homopolaires de courant et de tension dans le système. Il existe
en plus des composantes apériodiques transitoires qui prennent naissance au moment
où le défaut apparaît.
Il s'agit maintenant de connaître le comportement des machines synchrones et de
tous les éléments du système soumis à une source de tension directe, inverse ou homo-
polaire.

5.2.11 Méthode pour système synchrone


Lorsque le système comporte essentiellement des machines synchrones (généra-
trices et moteurs) les hypothèses du paragraphe 5.2.10 sont proches de la réalité. La
méthode consiste à calculer séparément les effets de chacune des sources de tension
perturbatrices U8, JJ1 et Uh dans toutes les parties saines du système. Dans le cas de
l'ensemble choisi (fig. 5.6 et 5.9) :

Lgicc Igi +Ag +Lgi+Lgh A (5.51)


=
LgB UbI1Zgb A (5.52)
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 165

Lgi = U1IZg1 A (5.53)


LgH = Uhl Zgh A (5.54)
En remplaçant l'indice g par l'indice m les quatre équations précédentes expri-
ment ce qui se passe dans la machine de droite. Les impédances ZgS ,Zgi et Zgh seront
définies et commentées au paragraphe 5.2.18.
Compte tenu de ce qu'avant le défaut
Lg1 + / m i = 0 A (5.55)
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on déduit des cinq dernières équations le premier courant £cl dans le défaut :
Loi= Ld +L+ Lh A (5.56)
-Lc = UsIZgS + U6IZmS = UsIZ6 A (5.57)
-Li =UilZgi+ UiI Z mi= UiIZi A (5.58)
-LH =UhIZgh + UhIZmh = Uh/Zh A (5.59)
Les courants I_c2 et / c 3 se déduisent des équations classiques.
Pour résoudre le système des quatre dernières équations, il faut l'associer aux
trois équations du défaut correspondant au type de court-circuit auquel on a à faire
(§ 5.1.3). A ce propos, il convient de souligner l'identité suivante :
Uj = U1+ U6 V (5.60)
Cette identité a pour but de dissocier la composante directe de tension Ud à l'en-
droit du défaut en une composante saine U1 et en une composante d'écart. La tension
U8 est donc un écart de composante directe due au défaut.

5.,2.12 Court-circuit phase-terre PT


En tenant compte des équations du défaut P-T (5.7), (5.8), (5.9) auxquelles on
ajoute les équations (5.56) à (5.60) on obtient successivement :
0 = Ud + Ui + Uh ^Ux-ZsU-Z1U-Zy1L11 V (5.61)
Ld =L =1H = U1I(Z8+Zi +Zh) A (5.62)
Ia= 3U1I(Z8 +Zt + Zh) A (5.63)

Si l'on désire connaître les tensions à l'endroit du défaut, on obtient :


Ud =υλ+υ8 = U1�Z8La = Ux(Zt +Zy1)I(Z8 +Zt +Zn) V (5.64)
Ui =� U1�ZJ(Z8 +Zi + Zn) V (5.65)
Uh = � U1'Zy1I(Z8 +Zi+ Zy1) V (5.66)
U01 = 0 V (5.67)
Uc2 = U1 (� j V J Zi + ( a * � I)Zn)I(Z8+Zi +Zh) V (5.68)
Uc3 = U1 (+jV3 Zi+ (Z�I)Zy1)I(Z8 +Zi + Zn) V (5.69)
Dans ces deux dernières équations, on a utilisé l'identité

a-a = jV3 (5.70)


166 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

5.2.13 Réduction des effets du court-circuit phase-terre


En donnant à Rg et Rm des valeurs très élevées (fig. 5.6) par exemple Rg =Rm = °°,
l'impédance homopolaire des deux machines est infinie. Dans ce cas on obtiendra
Zh = oo Ω (5.71)
et par (5.63)
Icl =0 A (5.72)
enfin par (5.68) et (5.69)
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2
Ua = (a " I ) U1 = U2�U1 V (5.73)
Uc3 = ( a � I ) U i = U3�U1 V (5.74)
Les courants de court�circuit sont alors nuls, mais les tensions de phase 2 et 3
sont v 3 fois plus élevées qu'en régime sain.

5.2.14 Court-circuit entre deux phases PP


En ajoutant les équations (5.13), (5.14), (5.15) aux équations (5.56) à (5.60)
on exprime le défaut PP :
0 = L·+L = -U6IZ8 -UiIZi = U1IZ8 -UdIZ8 -UiIZ1 A (5.75)
Ud = Ui = UiI(I +Z8IZi) V (5.76)
Li = -UiIZi = -UiI(Z8 +Zi) A (5.77)
Ld =~Li = +UiI(Z8 +Zi) A (5.78)
Lh = 0 A (5.79)
Ld = 0 A (5.80)
Lc2 = - j V 3 U1I(Z8 +Zi) A (5.81)
Les = +îV^ UiI(Z8 +Zi) A (5.82)
Pour les tensions du défaut on trouve selon (5.79) et (5.59)
Un = 0 V (5.83)
sauf si Zh = °°
Ua= 2UiI(I+Z8IZ1) V (5.84)
Ud = Uc3 = -UiI(^ +Z8IIi) V (5.85)

5.2.15 Court-circuit entre deux phases et la terre PPT


Pour le court-circuit PPT, les trois équations du défaut sont (5.19), (5.20), (5.21).
On obtient successivement :

Ud = Ui = Uh= UJK V (5.86)


avec
K =(l+Z5/Zi + ZsIZh) 1 (5.87)
Ud = 3 ΑΙ K V (5.88)
CALCUL DES COURANTS DE COURT�CIRCUIT 167

L· = UiIKZi + U11κzh A (5.89)


h = �U1IKZ1 A (5.90)
Lh =�υ,ΐκζΗ A (5.91)
La = o A (5.92)
La = � j V 3 U1 /KZi + (�1JS�jyffil) UJKZh A (5.93)
les = +jV3 UJKZi + (rlfi+i\/3l2)UJKZh A (5.94)
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Pour ces deux dernières équations on a utilisé (5.70) et (5.95)


(a-1) = (-l,5+j>/3/2) = ( a 2 - l ) * (5.95)

5.2.16 Exercice
Le lecteur vérifiera par le calcul et par un diagramme complexe que pour
Z8 =Zi=Zh on obtient/ c 2 = U2/Z8,Ic3 = U3IZ8 et Ucl =UV
D'autre part pour Zh = °°, on retrouvera les mêmes courants de défaut/ c 2 e t
lc3 Î d a n s I e c a s PP (§ 5.2.14), mais pas les mêmes tensions.
c ue

5.2.17 Court- circuit symétrique


On constate d'abord qu'en raison des hypothèses fondamentales (§ 5.2.10) le
court-circuit PPP donne le même résultat que le court-circuit PPPT. En effet (5.59)
donne

Uh = -ZHIH V (5.96)
donc si_/ft est nul, Uh l'est aussi. (En présence d'enroulements en zig-zag, pour lesquels
Zh = 0, la réciproque n'est pas vraie). Le cas des harmoniques 3 fait exception ( § 5.2.20).
Cela étant admis, les deux courts-circuits triphasés symétriques donnent :

Ua = U = Un = 0 V (5.97)
Us = -Ui V (5.98)
d'où
Ld = -UsIZs = +UilL· A (5.99)
L =Lh=o A (5.100)
La = UJZs A (5.101)
ce qui vérifie les résultats des paragraphes 5.2.4, 5.2.6 et 5.2.7.
En subtransitoire et pour l'exemple donné (fig. 5.6) on pose :
HZ8 = -HXg-HX'^ S (5.102)
et on retrouve (5.42).
En transitoire on pose :
VZ8 =-jlX'g-ilX'm S (5.103)
et on retrouve (5.45), c.q.f.d.
168 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

5.2.18 Définitions et commentaires


Dans les paragraphes 5.2.11 à 5.2.17, l'impédance Z8 est l'impédance de court-
circuit directe (subtransitoire ou transitoire) de l'ensemble du système vu depuis l'ac-
cès c où le défaut a lieu (fig. 5.6).
Dans l'exemple traité et puisque les deux machines sont de construction identi-
que, on a pour les impédances subtransitoires :
Z'ig = Z!lm =R+ )Xg = )Xg Ω (5.104)
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où R est la résistance d'un enroulement de phase. En général cette résistance est négli-
geable en regard de la réactance subtransitoire X". Dans ce cas (fig. 5.6)
ZJ' = (1/2) Z ^ Ω (5.105)
et la présence du moteur synchrone double le courant de court-circuit fourni par la
génératrice (§ 5.2.4).
Après quelques périodes, pour les impédances transitoires, on a:
Z's = (1/2) Z j g = (l/2)(R+jX' g ) ~ jX'/2 Ω (5.106)
où X' est la réactance transitoire.
L'explication de la différence entre la réactance directe subtransitoire et transi-
toire est traitée dans le volume X. Il suffit de rappeler ici qu'en injectant subitement
une coordonnée directe de courant dans les enroulements statoriques d'une machine
tournant au synchronisme, on produit subitement une solénation (force magnéto-
motrice) tournant dans le même sens et à la même vitesse que le rotor. Dans le cas du
court-circuit, cette solénation est démagnétisante. Elle induit dans les pôles massifs du
rotor, dans la cage d'amortissement et dans l'enroulement d'excitation, des courants
qui tendent à augmenter le flux ou plutôt à retarder sa diminution (sur-excitation par
induction). Les courants induits dans les pôles massifs et dans la cage d'amortissement
sont plus vite amortis que le surcourant dans l'enroulement d'excitation, ce qui
explique l'inéquation
X" < X' Ω (5.107)
En effet, le flux engendré par les courants de court-circuit directs traversera plus
facilement le rotor lorsque les courants induits dans la cage d'amortissement et dans les
pôles auront été amortis.
Si l'on injecte une coordonnée inverse de courant, la solénation engendrée tourne
en sens opposé du rotor et engendre dans les pôles massifs, dans la cage et dans l'en-
roulement d'excitation des courants de fréquence 2 / qui ne sont pas amortis pendant
la durée du court-circuit. Cela correspond aux réactances inverses Xgi et Xm{.
Dans l'exemple traité, Γ impédance inverse (de court-circuit) de l'ensemble du
système (fig. 5.6) vu depuis le défaut est
Z 1 = (1/2)(R + }Xgi) ~ jXgi/2 Ω (5.108)
en général
Xt = X" Ω (5.109)
Lorsqu'on injecte une coordonnée homopolaire de courant dans les trois enrou-
lements du stator, la solénation (force magnétomotrice) engendrée est puisante,
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 169

stationnaire à 3p paires de pôles. Elle peut être décomposée en deux champs tournants
à 3 ρ paires de pôles tournant aux vitesses + //(3p) et -f/(3p). Ces deux champs tour-
nants engendrent des courants induits dans les diverses parties du rotor aux fréquences
2/et 4/. Le champ magnétique créé par la composante homopolaire de courant ne
peut pratiquement pas pénétrer dans le rotor. Il en résulte que les réactances homopo-
laires Xgh et Xmh des machines synchrones sont plus petites que les précédentes. D'où
les relations :
Xgh <X" = Xi<X'<Xd^Znom Ω (5.110)
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Dans l'exemple traité (fig. 5.6), on a artificiellement augmenté V impédance


homopolaire (de court-circuit) Zh en ajoutant les résistances Rg et Rm. On obtient
ainsi :
Zgh =3Rg+R+]Xgh Ω (5.111)
Zm.h = 3Rm^R^]Xmh Ω (5.112)
VZh = VZgH + \\Zmh S (5.113)

5.2.19 Extension à un système plus complexe


Dans toute la section 5.2 et comme déjà dit (§ 5.2.3), la liaison du jeu de barres
c considéré avec le réseau voisin était supposée absente, pour simplifier l'exposé.
Si la liaison avec le réseau existe (fig. 5.6), toutes les machines du réseau voisin
vont aussi contribuer à alimenter les courants du défaut, en empruntant le chemin des
lignes et des transformateurs.
Dans son principe, la méthode exposée au paragraphe 5.2.11 peut être étendue
à l'ensemble de tout le réseau interconnecté (Europe ou URSS ou Amérique du Nord...)
pour autant que les hypothèses fondamentales (§ 5.2.10) correspondent à la réalité.
Il convient alors de définir les impédances directes, inverses et homopolaires des
divers éléments du système (machines asynchrones, lignes, transformateurs, etc.).

• 5.2.20 Harmoniques trois et multiples


On observe que les tensions simples des génératrices et des moteurs synchrones
contiennent souvent des harmoniques 3,9, 15, etc. qui forment des systèmes homo-
polaires. Ces harmoniques de tension apparaissent typiquement dans les tensions
u
c\ = uc2 = uc3 ^u défaut PPP (fig. 5.4). Si l'on tient compte de ces harmoniques, le
défaut PPP doit être traité différemment du défaut PPPT.

5.3 MACHINES ASYNCHRONES EN COURT-CIRCUIT

5.3.1 Similitude de comportement des moteurs et des freins-génératrices


Avant l'apparition d'un court-circuit, les machines asynchrones fonctionnent
soit en moteur (glissement positif, vitesse légèrement inférieure à f/p), soit en géné-
ratrice (glissement négatif, vitesse légèrement supérieure à f/p). Ce dernier cas est
fréquent lorsque le moteur retient une charge descendante. Lors d'un court-circuit
triphasé franc, il apparaît subitement des nouveaux courants dans le stator, qui ont
170 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

tendance à démagnétiser le champ tournant. Simultanément apparaissent des courants


magnétisants dans la cage d'écureuil du rotor. Comme pour les machines synchrones,
on admet que l'inertie du rotor et des masses entraînées est assez grande pour que l'on
puisse admettre une vitesse invariable du rotor. L'étude détaillée de ce qui se passe
dans la machine pendant la durée du court-circuit se trouve dans le volume X.
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5.3.2 Similitudes et différences par rapport aux machines synchrones


Comme les machines synchrones, les machines asynchrones ont une cage
d'écureuil qui se comporte un bref instant comme un circuit d'excitation, ce qui expli-
que l'apparition de courants de court-circuit sub transitoires. Par contre, contrairement
aux machines synchrones, on note les différences suivantes :
• le fer est lamelle, donc pas de courants dans les pôles;
• il n'y a pas de circuit d'excitation;
• le rotor tourne dès le début à une vitesse différente du synchronisme
(n = 0,95 f/p pour les moteurs et 1,05 f/p pour les freins);
• les courants dans le rotor sont rapidement amortis;
• en cas de court-circuit triphasé franc, la machine est complètement démagné-
tisée en moins d'un dixième de seconde;
• l'amortissement rapide des phénomènes sub transitoires permet d'attribuer à
la machine une impédance transitoire pratiquement égale à son impédance en
régime stationnaire.

5.3.3 Impédance subtransitoire directe


Pendant la première demi-période du court-circuit triphasé franc, la machine
asynchrone peut être assimilée à une source de tension triphasée symétrique
U1, a2 U1^U1 en série avec une impédance sub transitoire Z'^as
Z'sas =Rx+)uLol Ω (5.114)
où R1 est la résistance d'une phase du stator si les enroulements sont en étoile (le tiers
de la résistance de phase si les enroulements sont en triangle) et L01 est l'inductance
de fuite rapportée à un enroulement du stator en étoile (ou le tiers).
Cette impédance subtransitoire est proche de la moitié de l'impédance de court-
circuit.

5.3.4 Impédance transitoire directe


L'impédance transitoire directe est pratiquement égale à l'impédance permanente
correspondant au glissement s qui précédait le court-circuit. Comme on peut admettre
que la plupart des machines asynchrones ont un courant inférieur au courant nominal
avant l'apparition du défaut, l'impédance transitoire directe est en général supérieure à
l'impédance nominale.

Z δ as > Uvhnom Ω (5.115)


CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 171

5.3.5 Impédance inverse


L'impédance inverse de la machine asynchrone peut être calculée à partir du
schéma équivalent (vol. X) dans lequel la valeur du glissement s doit être remplacée
par ( 2 - 5 ) . Il en résulte que l'impédance inverse de la machine asynchrone est plus
petite mais très voisine de l'impédance de court-circuit. On a approximativement:
R'
lias = * ι + ] ω £ σ 1 + � ^ � + ί ω Ζ ' σ 2 Ω (5.116)
2�s
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où R2 et L'o2 sont la résistance et l'inductance de fuite du rotor rapportées à une phase


en étoile du stator (vol. X).

5.3.6 Impédance homopolaire


Dans une installation normale, le point médian des enroulements en étoile n'est
pas relié au point neutre du réseau. Il en résulte que l'impédance homopolaire d'une
machine asynchrone est infinie, quel que soit le montage Y ou ∆, d'où (5.120).

5.3.7 Approximations usuelles


En général on ne connaît que la tension nominale et la puissance nominale à
l'arbre des machines asynchrones. De plus, les courants en marche normale sont négli-
geables en regard des éventuels courants de court-circuit.
On se contente alors des approximations suivantes :
IL· -)V2compnoml(Pnom-10) Ω (5.117)
^ S " Ω (5.118)
Zt =iUlompnoJ(Pnom�5) Ω (5.119)
Zn = oo Ω (5.120)

5.4 TRANSFORMATEURS EN COURT�CIRCUIT

5.4.1 Comportement subtransitoire et transitoire direct


Pour tout court�circuit (PPP ou PPPT) les transformateurs peuvent être représentés
par le même schéma équivalent qu'en régime symétrique (sect. 4.3). A titre d'exemple,
un transformateur à trois enroulements par phase peut être remplacé par le schéma de
la figure 4.5, si l'on étudie les effets d'un court-circuit symétrique au niveau de tension q.
Il n'y a pas de différence entre impédance subtransitoire, transitoire et permanente.
Toutes les impédances directes du niveau de tension ρ (fïg. 4.5) peuvent être
représentées au niveau de tension q en les divisant par upqUpq = û2p quel que soit
le couplage. De même les impédances du niveau de tension r, peuvent être représentées
au niveau q en les multipliantpar u1 (§ 4.3.6).

5.4.2 Puissance de court-circuit aux enroulements tertiaires


Très souvent les enroulements tertiaires d'un transformateur (vol. X) sont prévus
pour une puissance nominale inférieure à celle des enroulements primaires et secondaires.
172 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Par contre, la puissance de court-circuit (§ 5.1.5) au jeu de barres tertiaire est en


général plus grande que les deux autres, parce que le court-circuit tertiaire est alimenté
simultanément par le primaire et le secondaire.

5.4.3 Comportement en système inverse


En régime inverse, le modèle du transformateur est semblable à celui de la figu-
re 4.5 dans lequel il faut remplacer upq par Upq\uqr par uqr et réciproquement. En
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d'autres termes si le couplage des enroulements donne un groupe horaire h en système


direct, il donne automatiquement un groupe horaire (12 -h) en système inverse.
On retiendra les règles suivantes :
• les impédances inverses d'un transformateur sont égales aux impédances directes;
• les impédances inverses du niveau de tension ρ ou du niveau r vues à travers
les transformateurs idéals (fig. 4.5) doivent être traitées comme les impédances
directes(§ 5.4.1);
• un défaut non symétrique vu à travers un transformateur de couplage autre
que étoile-étoile, donne d'autres équations que celles des paragraphes 5.1.3,
5.2.12, 5.2.14 et 5.2.15 (voir § 5.4.4).

5.4.4 Défaut vu à travers un transformateur Dy


La figure 5.10 représente un transformateur de couplage Dy 3 entre le jeu de
barres b, relié au réseau, et le jeu de barres c, affecté par un défaut non symétrique ou
symétrique. Pour simplifier le raisonnement, on admet en première approximation que
le transformateur est composé de trois transformateurs monophasés idéals à flux libres.
La numérotation des barres b a été permutée cycliquement pour obtenir un groupe
horaire 3, ce qui rend le rapport de transformation purement imaginaire.
Les équations du défaut au niveau de tension c sont données au paragraphe 5.1.3.
A ces équations s'ajoutent celles du transformateur idéal Dy :
Nbucl = Nc(ub2-ub3) V (5.121)
Nbuc2 =Nc(ub3-ubl) V (5.122)
Nbuc3 =Nc(ubl-ub2) V (5.123)
Nbib\ = Nc{ic3- C2) A (5.124)
Nbib2 = NcQc\ - ça) A (5.125)
Nbib* = Nc(ic2- O A (5.126)
S'agissant d'un transformateur idéal Dy, ces six équations sont valables quelle que
soit la forme des courants et des tensions. Elles entraînent, pour un régime sinusoïdal,
les relations suivantes exprimées en coordonnées symétriques :
uch =o V ubh V (5.127)
Ubd = Mbc Ucd V (5.128)
Ubi - Mbc Uci V (5.129)
Mbc = )Nbl(VSNc) = -Mbc 1 (5.130)
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 173

UbI
jeu de barres b

Nb spires/phase
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Nc spires/phase
jeu de barres c

défaut
§ 5.1.3

Fig. 5.10 Défaut à travers un transformateur idéal Dy 3.

Ibh =ο vich A (5.131)


Lbd
=
Icdlâbc A (5.132)
Lbi =
LcilËbc A (5.133)
Ces relations modifient fondamentalement les équations du défaut vu depuis le
jeu de barres b, par rapport à celles du défaut vu depuis le jeu de barres c (§ 5.1.3).

5.4.5 Défaut PT à travers un transformateur idéal Dy 3


Pour le défaut PT, les équations (5.1), (5.2) et (5.3) introduites dans les équations
(5.121) à (5.126) donnent au niveau b :

"62 = "63 V (5.134)


hx =ο A (5.135)
'62 + »63 = 0 A (5.136)
En coordonnées symétriques, les équations (5.7), (5.8), (5.9) introduites dans les
équations (5.127) à (5.133) donnent au niveau b :
Ubd = Ubi ν (5.137)
Ltd +Lb1 = ο A (5.138)
A (5.139)
174 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

En comparant aux équations (5.10) à (5.15), on remarque que le défaut PT, vu à


travers un transformateur Dy 3, se comporte comme un défaut PP. La réciproque n'est
pas vraie.

5.4.6 Défaut PP à travers un transformateur Dy 3


Pour le défaut PP, les équations (5.10) à (5.15) correspondant au niveau c, intro-
duites dans les équations (5.121) à (5.133) donnent pour le niveau b :
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2nM = tt*2+K*3 V (5.140)


ib2 = ib3 A (5.141)
ki+fci+fca = 0 A (5.142)
Ubd + Ubi = 0 V (5.143)
Lbd =lbi A (5.144)
IbH=O A (5.145)
On voit que ces équations ne correspondent à aucun des six cas traités au para-
graphe 5.1.3.

5.4.7 Défaut PPT à travers un transformateur Dy 3


Enfin, pour le défaut PPT en c, les équations (5.16) à (5.18) associées avec les
équations (5.121 ) à (5.126) donnent pour le niveau b :
ub2 = ub3 V (5.146)
ub3 = ubl V (5.147)
ï M + k i + k a =0 A (5.148)
On constate qu'en amont du transformateur Dy, tout se passe comme pour un
court-circuit symétrique PPP (comparer à (5.22) à (5.24)), alors qu'en aval le défaut
n'est pas symétrique. La réciproque n'est pas vraie.

5.4.8 Exercices
Vérifier qu'un défaut symétrique PPP ou PPPT reste symétrique à travers n'im-
porte quel transformateur triphasé à couplage symétrique, et quel que soit le groupe
horaire.
Démontrer que, par permutation des numéros des barres b et/ou des barres c,
on peut passer du groupe horaire 3 à n'importe quel groupe horaire impair.
Etablir les modifications des équations des défauts PT, PP et PPT vus à travers
des transformateurs ayant d'autres couplages, par exemple Yz, Dz, etc.

5.4.9 Modèles du transformateur en régime homopolaire


Les paragraphes 5.4.4 à 5.4.8 montrent l'influence primordiale du couplage des
transformateurs sur les courants dus à un court-circuit non symétrique. D'une part le
régime inverse donne lieu à un rapport de transformation complexe conjugué, ce qui
modifie fondamentalement la répartition des courants dans les trois phases en amont
CALCUL DES COURANTS DK COURT-CIRCUIT 175

et en aval du transformateur. D'autre part, une différence encore plus importante pro-
vient de ce qu'en régime homopolaire le transformateur triphasé ne se comporte plus
en transformateur, sauf pour un seul couplage rarement utilisé.
Le seul cas où l'effet de transformateur est maintenu en régime homopolaire
entre deux niveaux de tension ρ et q ne se présente que si les trois conditions suivantes
sont satisfaites :
• les enroulements de phase des deux niveaux de tension ρ et q sont montés en
étoile avec points médians connectés à la terre des deux côtés;
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• le troisième jeu d'enroulements r n'est pas en triangle;


• les trois flux sont libres (voir vol. X).
Dans tous les autres cas, le rapport de transformation entre ρ et q est indéter-
miné et l'accès du transformateur correspondant à un niveau de tension se comporte
soit comme un circuit ouvert, soit comme un court-circuit homopolaire franc, d'impé-
dance nulle ou voisine d'une impédance de court-circuit directe.
Le tableau 5.11 résume les cas possibles.

Tableau 5.11 Comportement d'un transformateur triphasé en régime homopolaire.

Couplage des trois enroulements du niveau de tension Comportement de l'accès ρ


considéré (accès p) et autres conditions. du transformateur idéal
[réel]

∆ Enroulements côté ρ en triangle Circuit ouvert


Y ou en étoile avec point médian non relié [impédance °° ]
Z ou en zig-zag avec point médian non relié

En étoile avec point médian relié à la terre ; Circuit ouvert

Y trois flux libres ; aucun triangle ni aucune


autre étoile à point médian relié à la terre
[impédance à vide]

En étoile avec point médian relié à la terre Court�circuit


et l'une au moins des conditions suivantes : [impédance homopolaire
- flux obligés (circuit magnétique à faible, voisine d'une
3 colonnes); impédance de court-
- ou enroulements du niveau q en ∆ circuit]
� ou enroulements du niveau r en ∆

En zig-zag avec point médian relié à la terre Court-circuit


(les deux demi-enroulements d'une même [résistance des enroule-
colonne sont parcourus par des courants ments sans composante
opposés) inductive]

Y
En étoile avec point médian relié à la terre, Effet de transformateur
enroulements q en Y avec point médian à entre ρ et q
la terre, enroulement r en Z (= court-circuit rapport de transformation
homopolaire en r), trois flux libres A
PQ

5.4.10 Conséquences pour le calcul de l'impédance homopolaire


Pour connaître, de façon précise, les impédances de court-circuit directe Ζ δ et
inverse Z, de l'ensemble du réseau interconnecté vu depuis l'endroit du défaut (accès c),
on devrait, à la limite, connaître les caractéristiques de tous les éléments du système.
176 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Pour le calcul de l'impédance homopolaire, il suffît de remonter du défaut aux premiers


transformateurs que l'on rencontre et qui ont soit une impédance homopolaire infinie,
soit une impédance homopolaire nulle, ou connue. Tout ce qui est situé au-delà de ces
transformateurs ne peut pas modifier Vimpédance homopolaire vue depuis l'accès c.
En particulier si un enroulement zig-zag est connecté au jeu de barres c, on peut poser
d'emblée Zh = 0 ou Uh = 0.
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5.4.11 Conséquences pour les courants de court-circuit


Dans les réseaux de transport à très haute tension (THT > 100 kV), la plupart
des transformateurs ont un enroulement tertiaire connecté en triangle. Ils présentent
au niveau THT une impédance homopolaire correspondant au court-circuit tertiaire,
donc très faible, car du côté THT les enroulements sont toujours en étoile avec point
médian relié à la terre.
Pour les systèmes de répartition à moyenne tension, il est, au contraire, usuel de
ne pas connecter les points médians à la terre. Lors d'un premier défaut entre une phase
et la terre, le système peut continuer à fonctionner, sans que le courant dans le défaut
soit élevé. En effet, en posant Zh=°° dans (5.63) on trouve I01 = 0 comme on l'a vu
au paragraphe 5.2.13. Pour obtenir Zh = °°, voir paragraphe 5.9.2.
Dans les réseaux de distribution à basse tension (BT < 1 000 V), l'alimentation
est en général assurée par des enroulements en étoile ou en zig-zag avec point médian
à la terre. Dans le cas de l'étoile, le primaire du transformateur du côté de la moyenne
tension est en triangle (fîg. 5.10).
Il est donc fréquent en THT et en BT que l'impédance homopolaire vue d'un
endroit proche d'un transformateur soit nulle ou pratiquement nulle. En posant Zh=0
dans (5.63), (5.88), (5.92), (5.93), (5.94) on trouve, pour un défaut PT :
la = 3U1I(Z6+Zi) A (5.149)
et pour un défaut PPT :
Ud = Uci = Ucs = 0 V (5.150)
I01 =0 A (5.151)
La =(-l,5-jV3/2)£ft/Z6 A (5.152)
les =(-l,5+jV3/2)£ft/Z6 A (5.153)
Le lecteur peut vérifier facilement que ces courants sont plus élevés que ceux du
court-circuit symétrique PPP ou PPPT.
Pour un défaut PP, les équations (5.80) à (5.82) restent valables, la nullité de Zh
n'a pas d'effet. Par contre si le groupe horaire est 3, ou impair (fîg. 5.10), on obtient
par (5.124) à (5.126)
Lbi = 2 £ W ( Z * + Z f ) A (5.154)
Lbi =lb3 = -UblsKZb8 + Z») A (5.155)
où Zg et Z? sont les impédances de court-circuit directe et inverse du réseau, vu depuis
le jeu de barres b et Ubls la tension en régime sain.
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 177

5.5 LIGNES EN COURT-CIRCUIT

5.5.1 Comportement subtransitoire


On a vu dans la section 2.4 que les tensions transverses entre les conducteurs
d'une ligne sont associées à des charges électriques à la surface des conducteurs (et du
sol). Le modèle adéquat pour représenter le comportement d'une ligne pendant les
premières microsecondes est donné par la figure 3.1. A l'instant où le court-circuit
apparaît, les charges superficielles des conducteurs voisins du court-circuit et éventuel-
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lement du sol se dirigent subitement vers le défaut en provoquant des courants de dé-
charge capacitive. Ces phénomènes donnent lieu à des ondes de tension et de courant,
à front raide, qui se propagent, se réfractent et se réfléchissent dans tout le réseau à la
vitesse de propagation d'onde (environ 300 m ^ s dans les lignes aériennes et 150 m/MS
dans les câbles).
La valeur initiale de ces courants de décharge est proportionnelle à la tension
instantanée juste avant le court-circuit et inversement proportionnelle à une impédance
caractéristique, qu'il faut définir de cas en cas, selon la configuration des conducteurs
et le type de court-circuit.
La fréquence propre du courant de décharge d'une ligne à vide raccordée à
l'accès c (endroit du défaut) est donné par:
fdéch = Vl(Al) Hz (5.156)
où ν est la vitesse de propagation d'onde et / la longueur de la ligne. Ces fréquences
sont de l'ordre de 102 à 10 4 Hz.
Les courants de décharges capacitives peuvent jouer un rôle important pour les
fusibles de protection des redresseurs à diodes ou à thyristors. En effet, ces fusibles
doivent couper les courants pendant le premier quart de la période qui suit un court-
circuit interne.
Par contre, ils sont rapidement amortis par les résistances linéiques élevées dues
à l'effet pelliculaire. Ainsi les courants de décharge sont pratiquement amortis au
moment où les contacts d'un disjoncteur de protection commencent à s'écarter.

5.5.2 Comportement transitoire des lignes


Pour évaluer les courants de court-circuit transitoires, il est en général suffisant
de remplacer chaque ligne par son schéma équivalent en π (§ 3.2.18 et 3.4.11) en an-
nulant les branches capacitives situées au voisinage immédiat du défaut, (ces capacités
feraient apparaître un courant de court-circuit à valeur initiale infinie, qui ne corres-
pond pas à la réalité).
Si la ligne dépasse λ/10 (600 km pour les lignes aériennes et 300 km pour les
lignes souterraines), il faut la subdiviser en deux ou plusieurs tronçons.

5.5.3 Impédances directe, inverse et homopolaire d'une ligne


Les capacités transversales jouent un rôle non négligeable pour l'étude des régi-
mes de fonctionnement normaux. Par contre, pour évaluer les courants de court-circuit
transitoire (0,1 s a i s après l'apparition du défaut), on peut négliger les branches trans-
versales des schémas équivalents en π sans introduire d'erreur appréciable. Chaque ligne
178 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

est alors représentée par une seule impédance longitudinale directe, inverse ou homo-
polaire. Pour deux lignes situées sur les mêmes supports, ou suivant des tracés proches
et parallèles, il faut éventuellement tenir compte d'une impédance mutuelle homopo-
laire.
Les impédances longitudinales directe et inverse pour une ligne à construction
symétrique sont :
Zu = Zu = [R'i + }<o(M'n - M'a)] I Ω (5.157)
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L'impédance homopolaire est :


Zlh = [R'1 + 3R'n+jcj(M'll+2M'n)]l Ω (5.158)
Pour plus de détails, on renvoie au paragraphe 3.4.10.
Pour l'impédance mutuelle homopolaire entre deux ternes, on a :
ZmH = ± [3K + JuMmoy] h Ω (5.159)
Où Rn est la résistance linéique du sol, des écrans métalliques et des conducteurs
de garde communs aux deux ternes; Mmoy est la moyenne des neuf inductances linéiques
mutuelles définissables entre une boucle phase-terre du premier terne et une boucle
phase-terre du second terne (§ 2.2.10); lc est la longueur du tracé commun. Le signe
positif doit être choisi si la composante homopolaire des courants de court-circuit est
de même sens; le signe négatif dans le cas contraire. En général I M'moy I < IM\ 2 1.

5.6 AUTRES INSTALLATIONS EN COURT-CIRCUIT

5.6.1 Contributions subtransitoires et transitoires diverses


On a examiné en détail les effets subtransitoires et transitoires des machines
synchrones, des transformateurs et des lignes (sect. 5.2 à 5.5). Les autres installa-
tions liées au système PTDU considéré sont encore passées rapidement en revue.
D'une façon générale, on doit retenir que seuls les effets subtransitoires de ces autres
installations ont une influence non négligeable sur les courants de court-circuit initiaux.
Les effets transitoires peuvent, dans la plupart des cas, être négligés.

5.6.2 Effets des batteries de condensateurs statiques


Les condensateurs statiques situés au voisinage immédiat d'un court-circuit
donnent lieu sur place à des composantes subtransitoires élevées et rapidement amorties.
Pour illustrer ce phénomène, on reprend l'installation décrite par la figure 5.6 à
laquelle on ajoute trois condensateurs statiques reliés au jeu de barres 12 3 par des
conducteurs de résistance très faible R (fig. 5.12). On examine l'effet d'un court-circuit
triphasé symétrique franc qui pourrait se produire lors d'un enclenchement sur une
ligne mise à la terre (erreur de manœuvre).
Avant l'apparition du court-circuit, donc en régime sain, les courants Igl,]_g2 et
Ig3 (fig. 5.7) de la génératrice sont diminués de leur composante réactive grâce aux
condensateurs qui absorbent les courants JCoCtZ1, JCoCU2 et jωCU3.
La figure 5.13 montre le nouveau diagramme en régime sain. On constate, en
comparant avec la figure 5.7 que les courants dans la génératrice ont été réduits grâce
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 179
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côté m

Fig. 5.12 Batterie de condensateurs au voisinage d'un court-circuit.

nouveau / \

ί A / >

J * " ! �''''

.Ά y ι
J�,7 ! /
JCoCiZ1
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^IgI ^T,
s IwI

V
/^a \sm\
l/
ι/

Fig. 5.13 Etat sain avec condensateurs, à comparer avec la figure 5.7.

à la présence des condensateurs. La tension synchrone Usgi a aussi été réduite, ce qui
réduit le courant d'excitation nécessaire et les pertes d'excitation (vol. X).
Au moment de l'apparition du défaut, les courants de court-circuit dans la gêné-
180 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

ratrice et dans le moteur synchrone ne sont pratiquement pas modifiés, ni en subtransi-


toire, ni en transitoire. Pour ces deux machines tout se passe comme on l'a vu aux
paragraphes 5.2.4 à 5.2.8.
Par contre, les courants icl, ic2 et ic3 dans le défaut sont très fortement modifiés
par la décharge des trois condensateurs. Dans le cas très simplifié de la figure 5.12, cha-
que condensateur de phase se décharge dès l'apparition du court-circuit à travers une
résistance et une inductance très faibles correspondant aux connexions très courtes
entre la batterie de condensateurs et le jeu de barres voisin sur lequel le défaut apparaît.
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Contrairement à ce qui se passe pour les courants de court-circuit de la généra-


trice et du moteur (§ 5.2.5), c'est le condensateur dont la tension est la plus grande en
valeur absolue à l'apparition du court-circuit, qui produit le courant de décharge sub-
transitoire le plus violent.
Le calcul des courants de décharge des condensateurs situés au voisinage immédiat
du défaut nécessite la connaissance complète de la géométrie des connexions. On ne
peut pas négliger les différences entre R1, R2 et R3, ni entre L1, L2 et L3. Les induc-
tances mutuelles entre phases ne peuvent pas être négligées; enfin, les différences de
longueur des connexions rendent illusoire le calcul par coordonnées symétriques.
Pour atténuer ces courants de décharge, on peut insérer des corps de résistance
en série avec chaque condensateur. Soit R1 la résistance en série avec la capacité C de
la première phase. Le courant initial de décharge de cette capacité sera U0IR1 où U0
est la valeur momentanée de la tension U1 juste avant l'apparition du défaut. Ce cou-
rant de décharge s'amortit exponentiellement avec la constante de temps JR1C. La
figure 5.14 illustre l'allure du courant icl dans le défaut pour le cas où l'inéquation
(5.160) est vérifiée
L1 < R\CjA H (5.160)

y/2 Ui
Rl

supplément subtransitoire
dû à la décharge du condensateur

y Xg XmJ

Xg Xm

R xC

Fig. 5.14 Modification du courant subtransitoire dans le défaut, dû à un condensateur statique voisin.
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 181

Compte tenu de cette donnée, le courant de défaut vaut


ici = -igicc-imicc+ (U0IR1)CXp(TtIR1C) (5.161)
Les courants - iglcc et imlcc ont déjà été décrits (§ 5.2.4 à 5.2.7). Dans l'exem-
ple choisi, le court-circuit a lieu à l'instant où la tension U1 est maximale, donc
U0 = y/2 U1. On voit que le courant subtransitoire dans le défaut peut être très forte-
ment influencé par le voisinage d'un condensateur statique. Ce phénomène est d'autant
plus marqué que l'on cherche à donner aux résistances de protection contre les déchar-
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ges de court-circuit des valeurs aussi petites que possible afin de réduire les pertes par
effet Joule en régime sain.
Pour le calcul des courants de court-circuit transitoires, donc après quelques
périodes, les capacités des condensateurs ne jouent, en général, plus aucun rôle appré-
ciable.

5.6.3 Effets des compensateurs synchrones


Le volume X du Traité permet d'assimiler les compensateurs synchrones à des
moteurs synchrones tournant à vide. Tout ce qui a été dit concernant le comportement
subtransitoire, transitoire, direct, inverse et homopolaire au sujet des génératrices et
des moteurs synchrones dans la section 5.2 reste valable pour les compensateurs syn-
chrones.
S'agissant de moteurs synchrones à vide, la puissance mécanique est nulle et la
puissance active en régime sain est nulle aux pertes près. Dans le diagramme complexe
de la figure 5.7 le courant J_ml du moteur à vide apparaît en retard de π/2 par rapport
à U1 si la machine est sous-excitée (Usml < U1) et en avance de π/2 par rapport à U1
si la machine est surexcitée (Usm 1 > U1 ). Dans le premier cas, le compensateur syn-
chrone prend le nom d'inductance synchrone et dans le second de condensateur
synchrone.
La présence au voisinage du défaut d'un compensateur synchrone augmente les
courants de défaut sub transitoire et transitoire.
On remarque la différence fondamentale des effets d'un condensateur statique
(§ 5.6.2) et ceux d'un condensateur synchrone (§ 5.6.3).

5.6.4 Effets des moteurs à collecteur


Lorsqu'un moteur à collecteur (voir vol. X) est subitement court-circuité, il se
transforme instantanément en génératrice à courant continu, en court-circuit. Si l'exci-
tation est du type série, ce qui est généralement le cas, la tension induite dynamique
du rotor désexcite rapidement la machine.
A titre d'exemple, le cas d'un moteur monophasé à collecteur peut être résumé
par l'équation (5.162)
ai
u=Rtoti+Ltot — +Kni V (5.162)
àt
dans cette équation Rtot est la résistance des circuits d'excitation et d'induit en série,
Ltot est l'inductance résultante totale des mêmes circuits pour la machine arrêtée, η est
la fréquence de rotation et Kni la tension induite dynamique. Comme au moment du
court-circuit, la vitesse η ne peut pas varier brusquement en raison de l'inertie des mas�
182 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

ses en mouvement, le terme Kn reste constant. En introduisant


Réq = {Rtot + Kn) Ω (5.163)
l'équation (5.163) devient simplement
ai
u = Réq i + Ltot — V (5.164)

Dès l'apparition du court-circuit, la tension u devient subitement nulle et le cou-


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rant i décroît exponentiellement vers zéro avec la constante de temps Ltot/R^q. On


peut donc négliger la contribution des moteurs à collecteur aux courants de court-
circuit.

5.6.5 Effets des charges passives


Les charges passives peuvent être représentées par des éléments linéaires du type
R, L, C. L'impédance représentant ces charges, lors de l'apparition d'un défaut, est la
même que celle correspondant au fonctionnement normal. D'une façon générale, on
calcule les courants de défaut et de court-circuit comme si, avant le défaut, toutes les
charges passives n'existaient pas.

5.6.6 Effets des redresseurs statiques


Les redresseurs statiques comportant des diodes et des thyristors introduisent
des relations non linéaires entre courants et tensions. En général, l'apparition d'un court-
circuit en un lieu quelconque du réseau provoque des baisses de tension efficace dans
le voisinage du défaut et la disparition temporaire des courants demandés par les redres-
seurs, ce qui augmente d'autant les courants dans le défaut. Toutefois, ces suppléments
de courants de court-circuit au voisinage des redresseurs sont négligeables, sauf dans
des cas particuliers exceptionnels. Si l'influence de redresseurs statiques doit être prise
en considération, la méthode des coordonnées directe, inverse et homopolaire est inap-
plicable en raison de la non linéarité introduite par les redresseurs.

5.7 COURT-CIRCUIT TRIPHASÉ SYMÉTRIQUE DANS UN RÉSEAU RADIAL

5.7.1 Méthode
Pour calculer les courants de défaut et les courants de court-circuit provoqués
par un court-circuit triphasé franc au jeu de barres c, on remplace tout le système PTDU
par un ensemble d'impédances en série ou en parallèle vues depuis l'endroit du défaut,
en respectant les règles suivantes :
• les charges statiques et les redresseurs ne sont pas représentés (impédances
infinies);
• les génératrices synchrones et les moteurs synchrones sont représentés par
leurs impédances subtransitoires (ou transitoires) mises à la terre;
• les admittances cycliques transversales des lignes et des transformateurs
(§ 3.3.3 et 4.3.8) sont négligées;
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 183

les impédances cycliques longitudinales des lignes et des transformateurs sont


représentées en série ou en parallèle suivant leur disposition géographique;
toutes les impédances sont rapportées au niveau de tension du jeu de barres
considéré selon le paragraphe 4.3.6. Comme on ignore en général la position
exacte des gradins de transformateurs et leurs rapports de transformation
exacts, on se contente de les assimiler au rapport des tensions nominales;
on soumet ce schéma équivalent ainsi constitué à une seule source de tension
Us ~-U\nom s e l ° n Ie paragraphe 5.2.17, où Z 6 est l'impédance résultante
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de tout le schéma équivalent de court-circuit;


pour obtenir une évaluation complète des courants de court-circuit, il convient
d'ajouter les composantes apériodiques ( § 5.2.4) aux composantes sinusoïdales
données par le calcul complexe.

5.7.2 Application
En prenant pour exemple un court-circuit triphasé franc sur le jeu de barres No 2
de la figure 4.17, on s'informe de l'emplacement des génératrices et des moteurs syn-
chrones.
S'il y en a, par exemple, un au jeu de barres 4, dont l'impédance subtransitoire
[transitoire] directe de court-circuit est Z4 [Z 4 ], un au jeu de barres 2 avec Z2 [Z^],
un au jeu de barres 8 avec Zg [Zg] et mille à dix mille en amont du transformateur
principal alimentant le jeu de barres 1 (réseau d'Europe), alors, le schéma équivalent
est donné par la figure 5.15. Les impédances Z / 1 2 , Z / 1 7 , Z/ 78 , Z /2 3 sont les impédan-
ces cycliques longitudinales des lignes correspondantes, Z 4 3 l'impédance de court-
circuit du transformateur en valeur rapportée au jeu de barres 4, Z1EU l'impédance
de court-circuit du transformateur principal rapportée au jeu de barres 1 et ZccEU/ù \ υ
l'impédance de court-circuit du réseau d'Europe vue à travers le transformateur prin-
cipal.
Z\EU ZccEu/ÙEU

Us=-Ui

Fig. 5.15 Schéma équivalent pour court-circuit symétrique en 2.

5.7.3 Calcul rapide approché


Le jeu de barres 1 étant relié au réseau d'Europe par un transformateur de puis-
sance nominale élevée, on peut admettre que les impédances Z 1 EU e t ^CCEUI^EU
184 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

sont négligeables en regard de Zn2, à condition que la ligne 12 soit assez longue. En
annulant certaines impédances on surévalue les courants de court-circuit (ce qui en-
traîne le choix de disjoncteurs surdimensionnés), mais on simplifie ainsi beaucoup
les calculs.

5.8 COURT-CIRCUIT NON SYMÉTRIQUE DANS UN RÉSEAU RADIAL


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5.8.1 Méthode
Pour calculer les courants dans le défaut, on numérote les phases pour obtenir la
correspondance avec l'un des défauts types (fîg. 5.1 à 5.3).
On calcule l'impédance de court-circuit directe Z8 vue depuis l'endroit du défaut
(jeu de barres réel ou fictif) suivant la méthode exposée au paragraphe 5.7.1.
L'impédance de court-circuit inverse Z, peut être calculée de manière analogue
en remplaçant les impédances directes par les impédances inverses dans le schéma équi-
valent de court-circuit. En général, seules les impédances des machines tournantes sont
modifiées. A défaut de plus amples informations, on peut admettre que les impédances
inverses sont égales aux impédances subtransitoires. La source de tension U8 doit être
remplacée par Uf.
Pour l'impédance homopolaire Zh, le schéma équivalent est totalement modifié.
Deux cas extrêmes peuvent se présenter. Si, au voisinage immédiat du défaut, se trouve
un enroulement en zig-zag avec point médian relié à la barre de terre, l'impédance
homopolaire Zh est pratiquement nulle. Au contraire si aucun enroulement de tout le
niveau de tension concerné n'est mis à la terre (enroulements en triangle, en étoile ou
en zig-zag sans points médians reliés à la terre), l'impédance homopolaire Zn est prati-
quement infinie. Dans tous les cas, le système équivalent homopolaire vu depuis le dé-
faut s'arrête aux premiers transformateurs qui présentent une impédance homopolaire
nulle ou infinie selon le tableau 5.11.
Le calcul du courant dans le défaut est obtenu par (5.63), (5.81), (5.82), (5.93),
(5.94), suivant le type de court-circuit (§ 5.2.12 à 5.2.15).
On calcule les composantes U6, £/,· et Uh à l'endroit du défaut considéré, ce
qui permet d'évaluer toutes les tensions et tous les courants de court-circuit. On cons-
tate, dans beaucoup de cas, que la coordonnée homopolaire des courants de défaut suit
d'autres lignes et d'autres chemins que les coordonnées directes et inverses. Elle fait
apparaître des tensions à la surface du sol au voisinage des prises de terre et sous les
lignes à forte composante homopolaire de courant (§ 5.10.13 à 5.10.16).

5.8.2 Application
En reprenant l'exemple de la figure 4.17, mais cette fois avec un court-circuit
entre une phase et la terre du jeu de barres 2, on calcule l'impédance de court-circuit
directe Z 5 selon le schéma équivalent de la figure 5.15.
Pour Zh on utilise le même schéma, dans lequel on remplace Z2', Z4, Zg et
ZccEU par les impédances inverses Z 2 /, Z4i,Zsi et ZccEUi. En première approxima-
tion on peut prendre Z1- = Z8. De plus, il faut remplacer U8 par Uj.
Pour Zh, il est indispensable d'obtenir plus ample information. Supposons, par
exemple, que seul le jeu de barres 6 soit relié à un transformateur Z dont l'enroulement
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 185

primaire en zig-zag a son point médian directement relié à la prise de terre de la sous-
station 6. Dans ce cas, le schéma équivalent homopolaire, vu depuis le jeu de barres 2,
est donné par la figure 5.16 qui est totalement différente de la figure 5.15.

[R\ +JGJ(Af n + W 1 2 + ^ 3 1 ) ] / 2 6

Ί
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M Lh

Uh
O Q Rhz

T=

3Λί2 Un Ut6 3/?r6


3R'nh6
Ti
Ut 26
Fig. 5.16 Schéma homopolaire vu du jeu de barres 2.

Les barres 2 et 6 représentent les premières phases des jeux de barres 2 et 6. Les
barres t2 et t6 représentent les prises de terre des sous-stations correspondantes, cha-
cune présentant une résistance Rt2 ou Rt6 par rapport à la terre profonde.
L'impédance homopolaire de la ligne 26 est donnée par le paragraphe 3.4.10. Si
elle est symétrique on obtient

?.h26 3R'n I26 + R[I26 + JCo(Af11 + 2M'23)l26 Ω (5.165)


Enfin l'impédance homopolaire résultante est
Zh IRti + Zh26 + 3Rt6 + Rhzz Ω (5.166)
est
où Rhzz l'impédance homopolaire de l'enroulement en zig-zag.
Pour le défaut PT, les équations (5.62), (5.64), (5.65) et (5.66) permettent de
calculer les composantes directes, inverses et homopolaires des courants et des tensions
du défaut. On constate, dans le cas traité, que la coordonnée homopolaire des courants
dans le défaut est entièrement fournie par la ligne 26, alors que les coordonnées directes
et inverses proviennent des lignes 12,23 et de la machine synchrone connectée au jeu
de barres 2.

5.8.3 Evaluation des courants et des tensions de terre


L'exemple traité dans le paragraphe précédent fait apparaître trois tensions de
terre que l'on peut mesurer à la surface du sol et dont les valeurs peuvent être calculées
à partir des équations du paragraphe 5.2.12. On obtient
Un = 3U1 Rt2l(Z8+Z1 +Z h) V (5.167)
Ut26 = 3U1Kl26I (Z6 + Z1 + Zh) V (5.168)
Ute = -W1Rt6KZ6+Zt+Zh) V (5.169)
186 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

La tension Ut2 peut être mesurée entre la borne de terre 12 et un piquet métalli-
que planté en terre à une distance suffisante de la prise de terre et de la ligne 26 (envi-
ron 100 m).
La tension Ut26 P e u t ^ t r e mesurée entre deux piquets de terre placés sous la ligne 26
et en suivant le tracé de la ligne où circulent les trois courants homopolaires.
La tension Ut6 se mesure d'une façon analogue à Un.
Ces tensions présentent des dangers pour les conducteurs métalliques situés au
voisinage des prises de terre ou sous les lignes à forte composante homopolaire. Des
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tensions de plusieurs centaines de volts peuvent apparaître entre une conduite de gaz
protégée par une gaine isolante et le sol ou entre un câble téléphonique et le sol, d'où
l'importance de connaître les courants et les tensions dans le sol.
Dans l'exemple traité, le courant qui pénètre dans le sol par la prise de terre 12
est donné par
Loi = HH = 3U1I(Z5 +Zt + Zh) A (5.170)

5.9 EXTENSION DE LA MÉTHODE À UN RÉSEAU MAILLÉ

5.9.1 Réseau à très haute tension


Il n'est pas possible de connaître l'état complet d'un grand réseau électrique
couvrant plusieurs pays. Or pour évaluer les courants de court-circuit symétriques et
non-symétriques qui risquent d'apparaître à un jeu de barres donné, il est indispensable
de connaître l'influence des parties du réseau appartenant aux pays voisins. C'est pour-
quoi l'UCPTE [39] rassemble périodiquement les données nécessaires des réseaux inter-
connectés. On peut ainsi prendre en compte les puissances de court-circuit attachées
aux réseaux voisins qui ont une part importante dans l'amplitude des courants dans le
défaut considéré.
Chaque pays communique les impédances des lignes traversant ses frontières
ainsi que des schémas équivalents de court-circuit (direct, inverse et homopolaire) rap-
portés aux jeux de barres d'où partent ces lignes (nœuds frontières).
La transformation du réseau interne réel d'un pays où chaque ligne, chaque
transformateur et chaque machine synchrone est représentée par une impédance de
court-circuit en un multipôle équivalent où tous les nœuds internes sont supprimés,
s'effectue selon les méthodes évoquées dans la section IV 5.5. Il faut tenir compte des
bouclages internes comportant éventuellement deux niveaux de tension différents avec
les transformateurs correspondants. Pour l'Europe, le niveau de tension supérieur est
désigné par 380 kV (B, D, I), 397 kV (CH) ou 400 kV (F ) et l'inférieur par 220 kV
(B, D, I), 225 kV (F ) ou 240 kV (CH).
Les courants de court-circuit calculés au 15.1.1975 pour les 24 nœuds frontières
à 380 kV étaient compris entre 8 et 50 kA dans le cas PPPT et entre 6 et 40 kA dans
le cas PT. Pour les 35 nœuds frontières à 220 kV, les courants de court-circuit étaient
compris entre 4 et 33 kA dans le cas PPPT et entre 4 et 30 kA dans le cas PT.
En général, les réactances homopolaires des lignes aériennes sont trois à quatre
fois plus élevées que les réactances directes. La résistance homopolaire peut être dix
fois plus élevée que la résistance directe dans les régions granitiques. C'est pourquoi
les courants dans les défauts PT sont le plus souvent inférieurs aux courants dans les
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 187

défauts PPPT, sauf en quelques nœuds où la basse impédance homopolaire des trans-
formateurs ( ΥΥ∆) rend l'impédance Zh résultante inférieure à Z 5 .
Les puissances de court-circuit (§ 5.1.5) ont les ordres de grandeur suivants:
• 5 à 35 GVA pour le niveau 380 kV;
• 2 à 13 GVA pour le niveau 220 kV.

5.9.2 Réseaux à moyenne tension


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De nombreux réseaux de répartition à moyenne tension sont à point médian isolé


ou relié à la terre par une impédance élevée résistive ou inductive. Dans ce dernier cas,
on relie le point médian du réseau par une bobine d'inductance accordée à la capacité
homopolaire transversale de l'ensemble du réseau à moyenne tension (voir bobine
Petersen, [7], tome 2 § 4.2.3.5). Dans ce type de réseau, un défaut du type PT ne pro-
voque que de faibles courants de défaut et de court-circuit, en général inférieurs aux
courants nominaux. La phase défectueuse du réseau est mise au potentiel de la terre et
les deux autres phases prennent par rapport à la terre une tension v3~fois plus élevée
qu'en régime sain. Cet inconvénient est supportable pour des tensions nominales
jusqu'à 20 kV.
Pour l'évaluation des courants de court-circuit triphasés symétriques, il convient
de représenter le réseau amont de tension supérieure par son impédance de court-
circuit rapportée au niveau considéré, selon le paragraphe 5.1.6. La formule (5.38)
donne directement cette valeur si Ucomp nom est la tension composée nominale du réseau
considéré. En première approximation on peut admettre que le réseau amont a une
puissance de court-circuit infinie, donc une impédance de court-circuit nulle, ce qui
donne une évaluation des courants de court-circuit par excès.

5.9.3 Exemple
On reprend le réseau de la figure 4.18. En admettant les valeurs suivantes:
• tension nominale composée 20 kV pour les nœuds 1, 2, 3, 6 , 7 , 8 , 9 ;
• tension nominale composée 10 kV pour les nœuds 4, 5 et 10;
• transformateur principal Υ∆ 220 kV/20 kV de 50 MVA, tension de court�
circuit 8 %;
• aucun point médian relié à la terre (neutre flottant);
• puissance de court-circuit au jeu de barres 220 kV : 7 GVA.
On désire connaître le courant de court-circuit qu'un disjoncteur protégeant un
départ du jeu de barres 2 doit être capable de couper.
Comme le neutre est flottant, un défaut du type PT ne présente pas de grands
courants (Zh -°°). En admettant IZ 5 + Z,l > \ / 3 l Z 5 l , l e court-circuit triphasé symé-
trique présente le plus de danger.
L'impédance de court-circuit du réseau 220 kV vue du réseau à 20 kV vaut selon
(5.38):
(2OkV) 2
ZCCEU20 = J n ' = J 0,057 Ω (5.171)
7 GVA
Sur un réseau infiniment puissant, le transformateur de 50 MVA a une puissance de
court-circuit de 50 M VA/0,08 = 625 MVA, ce qui correspond à une impédance de
188 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

court-circuit vue du réseau à 20 kV :


0,08 (20 kV) 2
Zcar = j * — = j 0,64 Ω (5.172)
V
~c 50 MVA '
A titre d'exercice, le lecteur peut dessiner le schéma équivalent de court-circuit,
avec trois machines synchrones aux jeux de barres 4,2 et 8 comme au paragraphe 5.7.2,
mais en tenant compte des bouclages indiqués sur la figure 4.18. Seule une pratique
régulière de ce genre de calcul permet à l'ingénieur expérimenté de remplacer certaines
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impédances par zéro ou par infini, tout en garantissant l'évaluation correcte des cou-
rants de court-circuit.

5.9.4 Réseaux à basse tension


Dans presque tous les pays, les prescriptions de sécurité des réseaux de distribu-
tion à basse tension (380 V/220 V en Europe) exigent la mise à la terre du neutre dans
tous les postes de transformation (moyenne tension/basse tension). Pour assurer le
maintien de la tension simple lors d'une charge monophasée entre phase et neutre, les
transformateurs MT/BT sont du type triangle/étoile ou du type étoile (sans neutre
relié)/zig-zag. Il en résulte que l'impédance homopolaire de ces transformateurs ,vue
depuis le réseau à basse tension, est pratiquement nulle (tab. 5.11). Dans ces condi-
tions, un défaut du type PT au voisinage du transformateur donnera lieu à un courant
dans le défaut 1,5 fois plus grand que le défaut PPP ou PPPT. Il suffit de comparer
(5.63) à (5.101) en posant Z 1 = Z8 et Zn s 0.

5.10 DANGERS ET LIMITATION DES EFFETS

5.10.1 Forces électrodynamiques


La force dFqui s'exerce sur un élément conducteur de longeur d/, parcouru par
le courant i et situé dans un champ d'induction B provenant d'autres courants est
donnée par la relation
dF=idlxB N (5.173)
Lors d'un court-circuit, les forces électrodynamiques qui s'exercent sur les con-
ducteurs d'une ligne aérienne provoquent des mouvements violents qui risquent de
produire d'autres courts-circuits.

5.10.2 Exemple
La figure 5.17 indique les forces entre conducteurs d'une ligne à 220 kV à deux
ternes. Un court-circuit entre les phases 2 et 3 du terne de droite provoque un courant
de court-circuit de 40 kA (valeur efficace). Compte tenu d'une composante apériodi-
que, la première valeur de crête atteint 100 kA dans les deux faisceaux concernés, soit
50 kA par conducteur élémentaire. La distance entre conducteurs élémentaires d'un
faisceau est de 0,4 m et la distance entre phases 2 et 3 de 6 m.
On trouve une composante horizontale des forces tendant à rapprocher les deux
conducteurs élémentaires d'un faisceau. Cette force atteint 1 250 N/m en valeur de
CALCUL DES COURANTS DE COURT�CIRCUIT 189

OO OO

9I 9I "
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ι ;

0,4 m 6m

OO�"

terne gauche

Fig. 5.17 Forces électrodynamiques lors d'un court-circuit entre phases 2 et 3 du terne droit et
galops engendrés (g2 et #3).

crête. Une composante verticale de 330 N/m (165 N/m par conducteur élémentaire)
tend à écarter les faisceaux des phases 2 et 3 parcourues par le courant de court-circuit.
Cette force fait galoper la phase 2 vers le haut, ce qui risque de provoquer un contact
entre les phases 1 et 2 (voir défaut évolutif § 5.1.2).

5.10.3 Précautions contre les effets dynamiques


Pour éviter les inconvénients des effets électrodynamiques, diverses mesures sont
prises :
• augmenter les distances entre conducteurs de phase pour réduire les forces et
éviter le risque de collision, compte tenu du galop;
• éviter des courants de court-circuit trop élevés par débouclage du réseau, par
exemple en alimentant chaque ligne ou chaque terne par un groupe ou un
transformateur séparé;
• fixer très solidement les conducteurs dans et au voisinage des postes de coupla-
ge où les courants de court-circuit prévisibles sont élevés.

5.10.4 Echauffement des conducteurs


Soit un conducteur de section S [m 2 ], de résistivité ρ [Ωπι], de périmètre de
refroidissement ρ [m], de masse volumique γ [kg/m3], de chaleur massique c [ J/(kgK)].
La surface extérieure par laquelle ce conducteur peut se refroidir à un pouvoir de
refroidissement a [W/(Km2)] qui englobe le rayonnement thermique, la convection et
la conduction. L'énergie thermique dégagée par effet Joule est à chaque instant égale à
la somme de l'accroissement de chaleur contenue dans le conducteur (proportionnelle
à la rapidité d'élévation de sa température) et de la chaleur évacuée par refroidissement
190 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

(proportionnelle à l'écart de température ∆0 entre le conducteur et le milieu ambiant).


Cette relation s'exprime par :
pli2 d(A0)
= Slyc ——� +ρΙαΑΘ W (5.174)
S dt
La longueur / du conducteur considéré ne joue aucun rôle dans ce processus
d'échauffement à condition que le pouvoir de refroidissement a soit le même sur toute
la longueur considérée. Or ce pouvoir de refroidissement dépend fortement du vent, de
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la pluie et du soleil. D'autre part, la résistivité ρ dépend elle-même de la température


du conducteur que l'on veut déterminer.

5.10.5 Echauffement en régime normal


En régime normal on peut poser
i2 = I2n + I2n cos(2cof) A2 (5.175)
où /„ est la valeur efficace du courant en régime nominal. Le terme I„ cos(2cof) don-
ne naissance à une fluctuation de la température du conducteur de pulsation 2 ω et
d'amplitude si faible qu'elle ne présente en général aucun intérêt. Si l'on laisse ce terme
de côté, l'équation (5.174) devient en régime normal et après arrangement convenable
ά(Αθ) ∆0οο�∆0
K/s (5.176)
dt
avec P/
2

∆0οο = K (5.177)
et Spa
Sy c
τ = —� s (5.178)
pa
La résistivité ρ et le pouvoir de refroidissement a augmentent avec la température
du conducteur. En première approximation, on peut négliger ces variations.

5.10.6 Définitions
La figure 5.18 donne une construction simple permettant de calculer la dérivée
ά(ΑΘ)/άί et son intégrale ∆0 (intégration par tangentes successives). De t 0 à t 1} passe
dans le conducteur le courant normal de valeur efficace / „ . Pendant ce temps, le con-
ducteur s'échauffe et tend à atteindre un echauffement relatif normal Ad00n (corres-
pondant au fonctionnement normal) avec la constante de temps thermique r.
De tx à t2 le courant est nul, la valeur asymptotique ∆0οο l'est aussi et le con-
ducteur tend à revenir à la température ambiante avec la même constante de temps r.
(Si l'on tient compte des variations de ρ et de α en fonction de la température ou de
réchauffement relatif ∆0, on peut démontrer et vérifier expérimentalement que la
constante de temps de refroidissement est, en général, plus petite que celle d'échauf-
fement).
Pour une ligne aérienne, la constante de temps thermique est de l'ordre de quel-
ques minutes. L'echauffement relatif normal admissible est inférieur à 50 K, ceci pour
éviter le recuit des conducteurs et leur déformation permanente.
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 191
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V i
Icc

l
n !
1

Fig. 5.18 Echauffement du conducteur en cas de courant normal et en cas de court-circuit.

Pour les câbles, la constante de temps thermique est plus élevée et réchauffement
tolérable plus bas, pour éviter le ramollissement ou la carbonisation de l'isolant en con-
tact avec le conducteur.

5.10.7 Echauffement pendant le court- circuit


Lors d'un court-circuit, la valeur efficace du courant peut atteindre 10 à 20 fois
le courant normal. L'échauffement limite théorique selon (5.177) est dans ce cas 100
à 400 fois plus élevé, il est donc inadmissible de tolérer ces courants de court-circuit
pendant plus d'une ou deux secondes. Pendant ce court laps de temps, le phénomène
d'échauffement peut être considéré comme adiabatique, de sorte que le dernier terme
de (5.176) peut être négligé. On obtient par intégration
Pi
ΑΘ, Αθ0 + /• 7
àt K (5.179)
ycS
Dans cette intégrale, il faut tenir compte des composantes périodique et apério-
dique du courant de court-circuit, comme on le voit sur la figure 5.8.
192 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

En règle générale, on doit admettre une marge d'échauffement en cas de court-


circuit A6ccmaxadm supérieure à celle admise en régime normal. En d'autres termes, il
faut limiter la durée du court-circuit (Y3 - t2) de façon que l'on ait :

J pi2dt<(Aeccmaxadm-Ae2)ycS2 J (5.180)
U
Dans les laboratoires d'essais en court-circuit, il est usuel de mesurer systémati-
quement l'intégrale de i2dt afin de pouvoir vérifier si l'appareil de coupure est capable
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de couper le courant de court-circuit en temps utile.

5.10.8 Précautions contre les effets thermiques


Pour éviter les inconvénients d'un échauffement anormal du conducteur il faut :
• choisir des sections de conducteur suffisantes pour le courant normal ou
intensifier le refroidissement (ventilation forcée, refroidissement par circula-
tion d'eau);
• limiter la durée des courants de court-circuit ou choisir des conducteurs à
caractéristique ycS2/p élevée; à ce point de vue l'aluminium est plus avan-
tageux que le cuivre, à résistance ohmique égale;
• pour les faibles surcharges, il est indiqué de commander l'ouverture du dis-
joncteur par un relais à image thermique ayant la même constante de temps
que l'objet à protéger (ligne, câble ou machine).

5.10.9 Dangers
Lors de la deuxième panne de New York [38] des lignes surchargées sont devenues
rouges et se sont allongées au point de mettre en danger les personnes passant sous les
lignes. C'est un exemple de conception insuffisante de la sécurité.

5.10.10 Dégâts provoqués par les arcs


Un arc électrique est amorcé entre deux conducteurs d'une ligne ou entre un
conducteur et le support métallique de la chaîne d'isolateurs, à la suite d'un coup de
foudre, de la chute d'une branche ou de fiente d'oiseau. Une fois amorcé, l'arc est
entretenu par les génératrices du réseau et dure jusqu'à son élimination par les disjonc-
teurs voisins.
Les extrémités de l'arc provoquent la fusion du métal. L'érosion et les cratères
ainsi formés sont visibles à l'œil nu (inspection par hélicoptère).
Les arcs touchant une chaîne d'isolateurs peuvent faire éclater la porcelaine ou
le verre.

5.10.11 Précautions contre l'effet des arcs


Pour éviter les dégâts provoqués par les arcs on utilise les méthodes suivantes :
• pose de parafoudre pour éviter la naissance d'arcs ou pour réduire leur proba-
bilité (§ 7.4.24);
• pose d'éclateurs pour protéger les chaînes d'isolateurs (§ 7.4.23);
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 193

• limitation de la durée de courts-circuits par un système judicieux de disjonc-


teurs et de relais (sect. 7.2 et 7.3);
• pose de hérissons pour empêcher les oiseaux de se poser au-dessus des chaînes
d'isolateurs.

5.10.12 Perturbations électromagnétiques des arcs


Les arcs électriques sont des phénomènes non linéaires, ils s'éteignent à chaque
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passage du courant d'arc par zéro et se réamorcent à une tension relativement élevée
qui retombe à une faible valeur dès que le courant s'est rétabli.
La figure 5.19 donne l'allure de la tension et du courant dans un arc en série avec
un circuit inductif-résistif et une source de tension sinusoïdale. La figure 5.20 donne la
relation entre le courant d'arc et la tension d'arc pour un arc répétitif stabilisé.

Fig. 5.19 Tension d'arc et courant d'arc en fonction du temps.

Fig. 5.20 Tension d'arc en fonction du courant d'arc.


194 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

En plus des inconvénients du court-circuit franc, le court-circuit par un arc émet


une forte perturbation électromagnétique à spectre de fréquences étendu et propagé
par l'ensemble des lignes voisines.
Ce genre de perturbation, limité dans le temps (1 à 2 secondes) grâce au système
de protection, est passagèrement gênant pour la radio et la télévision.
Si la ligne électrique est simultanément utilisée pour la transmission de mesures
et d'ordres par onde porteuse, il faut s'assurer que de telles perturbations ne compro-
mettent pas le système de télémesure et de télécommande au moment précis où on en
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a le plus besoin.

5.10.13 Effets des courants et des tensions dans le sol


On a déjà vu qu'un défaut d'isolation du type PT ou PPT (§5.1.2,5.2.12,5.2.15,
5.4.5, 5.4.7, 5.4.11, 5.8.3, 5.9.1 et 5.9.4) produit des courants et des tensions gênants
dans le sol et à la surface du sol.
A tous ces cas il faut encore ajouter celui où un contact accidentel a lieu entre
deux conducteurs de phases appartenant à deux lignes différentes. Dans ce cas, on peut
observer un courant de terre circulaire qui suit les tracés des lignes affectées par le dé-
faut; le courant induit se refermera sur lui-même, il n'y aura ni entrée de courant homo-
polaire dans le sol, ni sortie. Ce cas présente des problèmes de protection très difficiles
à maîtriser, il faut donc tout faire pour éviter le contact fortuit entre conducteurs de
deux lignes différentes.
Certaines roches à résistivité très élevée doivent être assimilées à des diélectri-
ques et posent des problèmes particuliers non négligeables, notamment pour les lignes
alpines en régions granitiques.
Mis à part ces cas particuliers, on peut considérer que la résistivité du sol est suf-
fisamment basse pour admettre la relation
v
Esoi = PsoiJsoi /m (5.181)
La plus grande difficulté et les plus grandes confusions proviennent de ce que ce
champ ne dérive pas d'un potentiel. Il est donc illusoire et souvent totalement faux
d'assimiler les tensions dans le sol à des différences de potentiels, sauf dans des cas
particuliers.

5.10.14 Approximations
D'une façon sommaire, on peut retenir les deux règles suivantes:
• sous une ligne parcourue par une coordonnée homopolaire de courant, le
champ Esol ne dérive pas d'un potentiel, aucune méthode rhéographique n'est
utilisable, il n'existe pas de surface, ni de lignes équipotentielles;
• au voisinage d'une prise de terre, mais loin de toute ligne électrique à forte
composante homopolaire, le champ dans le sol peut être considéré, en pre-
mière approximation, comme dérivant d'un potentiel; dans ce cas, on peut
utiliser des méthodes rhéographiques pour déterminer des surfaces équipoten-
tielles.
CALCUL DES COURANTS DE COURT-CIRCUIT 195

5.10.15 Dangers des tensions de sol


Au voisinage d'une prise de terre, la tension de pas (tension entre deux pieds à 1 m)
peut être dangereuse. Tout conducteur métallique allongé et isolé par rapport au sol
peut faire apparaître des tensions dangereuses s'il est placé dans le sens du champ Esol
qui existe en l'absence de conducteur.
Ces tensions deviennent dangereuses dès qu'elles dépassent 50 V et que le risque
existe de faire passer plusieurs milliampères dans le corps d'une personne (ou d'un
animal).
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Ces tensions peuvent aussi perturber les systèmes téléphoniques, de télémesure


et de télécommande.
Un soin tout particulier doit être apporté aux installations modernes de traite-
ment de données qui doivent assurer le bon fonctionnement des systèmes de protec-
tion du réseau en cas de court-circuit. Ces installations comprennent des télémesures,
des microprocesseurs et des télécommandes qui doivent bien fonctionner lorsque des
défauts d'isolation font apparaître des courants et des tensions de terre.

5.10.16 Mesures de protection contre les tensions de sol


Pour éviter ou pour atténuer ces effets, on peut utiliser une ou plusieurs
des mesures suivantes :
• prises de terre métalliques très étendues et profondément enfoncées dans le
sol, pour réduire les tensions assimilables à des différences de potentiels au
voisinage des centrales et des postes de transformateurs;
• conducteurs en cuivre enterrés le long des lignes (méthode canadienne des
"contre-poids");
• translateurs d'isolation pour 4 000 V pour toute liaison téléphonique entrant
ou sortant d'un poste à risque de courant homopolaire élevé;
• groupement des microprocesseurs et de toute l'électronique sensible dans des
cages de Faraday isolées des prises de terre de service avec transmission des
mesures et des commandes par fibres optiques.
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CHAPITRE 6

SURTENSIONS ET COORDINATION
DES ISOLEMENTS
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6.1 INTRODUCTION
6.1.1 But
Ce chapitre met en évidence et permet de résoudre les problèmes posés par la pré-
sence de surtensions dans les installations de production, de transport et de distribution
d'énergie électrique.

6.1.2 Moyens techniques


Pour mener à bien la coordination des isolements, il est nécessaire de connaître
les types (sect. 6.1) et les valeurs des surtensions qui peuvent apparaître dans un réseau
électrique (sect. 6.3, 6.5 et 6.6) et de calculer la propagation de ces surtensions dans le
réseau (sect. 6.2). Sur la base du comportement des systèmes d'isolation (sect. 6.7) et
du matériel de protection contre les surtensions (sect. 7.4), il est possible d'effectuer
une coordination judicieuse des isolements, soit de façon classique, soit de façon proba-
bilistique (sect. 6.8).

6.1.3 Définition : coordination des isolements


La coordination des isolements est l'ensemble des dispositions prises en vue d'évi-
ter que des perforations et des dommages ne soient causés au matériel électrique par des
surtensions de diverses origines. On localisera notamment les contournements, qu'il est
impossible d'empêcher pour des raisons économiques, en des endroits où ils ne causent
pas de dégâts irréversibles.
La coordination des isolements est basée sur une corrélation entre les conditions
de tenue de l'isolation du matériel électrique et les caractéristiques des dispositifs de
protection [7,40].

6.1.4 Moyens économiques


La coordination de l'isolement constitue un élément de la sécurité des réseaux.
Le renforcement de l'isolation d'un matériel, pour éviter son claquage n'est pas
nécessairement une solution à retenir. D'une part, parce qu'il gêne le refroidissement,
ce qui peut le rendre inefficace et, d'autre part, parce que son coût peut devenir plus
élevé que les dépenses relatives à des avaries suffisamment rares.
Le choix économique d'une politique de coordination de l'isolement part du ni-
veau de fiabilité désiré pour le transport de l'énergie électrique (valeur du kWh perdu),
ainsi que du coût de remplacement du matériel pouvant être endommagé par des sur-
tensions.
198 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.1.5 Gassification
Une classification des contraintes diélectriques subies par le matériel peut être
établie suivant divers critères tels que l'origine, la durée, la forme.
Les appareils constituant le réseau sont soumis à des contraintes de tension,
d'une part en permanence du fait de la tension de service et, d'autre part pendant des
durées courtes du fait de surtensions provoquées par diverses causes que l'on va passer
en revue. Ces différentes contraintes peuvent provoquer le claquage d'une isolation,
soit lentement, soit brutalement.
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6.1.6 Définition : surtension


On qualifie de surtension toute tension fonction du temps entre un conducteur
de phase et la terre ou entre deux conducteurs de phase, dont la ou les valeurs de crête
dépassent la valeur de crête (Umy/2/\/3 ou Um\/2 respectivement) correspondant à la
tension la plus élevée pour le matériel (§ 6.1.11) [41].

6.1.7 Origine des surtensions, définitions


On distingue d'abord :
• les surtensions d'origine externe, dont la cause est extérieure au réseau, essen-
tiellement dues à la foudre;
• les surtensions d'origine interne, dont la cause réside dans le fonctionnement
(correct ou défectueux) de l'un des appareils constituant le réseau (disjonc-
teur, etc.).

6.1.8 Durée des surtensions, définitions


La tension de claquage dépend sensiblement de la durée d'application de la
contrainte diélectrique et c'est donc aussi sur la durée et l'allure des surtensions que
l'on base leur classification.
On distingue donc :
• les surtensions temporaires à fréquence de service qui durent plusieurs secon-
des (voire plusieurs heures); ces surtensions peuvent contenir des harmoniques
de la fréquence de service;
• les surtensions transitoires répétitives ou non qui ont des durées de l'ordre de
la milliseconde ou du dixième de seconde.
Les surtensions transitoires sont elles-mêmes subdivisées en deux catégories :
• les surtensions de manœuvre, provoquées par les manœuvres de disjoncteurs
dans le réseau;
• les surtensions de foudre, provoquées par la chute d'un coup de foudre sur la
ligne ou sur le poste de couplage ou dans leur proximité [7].

6.1.9 Définition : tension nominale d'un réseau


La tension nominale est la tension efficace (en général composée) par laquelle un
réseau est dénommé et à laquelle certaines caractéristiques de fonctionnement de ce ré-
seau sont rattachées (tab. 6.1) [41].
SURTENSIONS 199

6.1.10 Définition : tension la plus élevée d'un réseau


La tension la plus élevée est la tension efficace composée maximale qui se présen-
te à un instant quelconque et en un point quelconque du réseau dans les conditions d'ex-
ploitation normales. Cette valeur ne tient pas compte des variations transitoires, par
exemple dues aux manœuvres dans le réseau, ni des variations temporaires de la tension
(ligne à vide, ferrorésonance, etc.) [41].
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6.1.11 Définition : tension la plus élevée pour le matériel


La tension la plus élevée pour le matériel est la tension efficace Um la plus haute
pour laquelle le matériel est spécifié en ce qui concerne son isolation (tab. 6.1).
La tension efficace la plus élevée pour le matériel est égale ou supérieure à la ten-
sion la plus élevée du réseau.
La tension la plus élevée pour le matériel dépend du facteur de défaut à la terre
du réseau [41].

6.1.12 Définition : facteur de défaut à la terre


ht facteur de défaut à la terre kt en un emplacement déterminé d'un réseau tri-
phasé est le rapport entre la tension efficace la plus élevée à la fréquence du réseau en-
tre une phase saine et la terre pendant un défaut à la terre (affectant une phase quelcon-
que en un point du réseau) et la tension efficace entre phase et terre à la fréquence du
réseau qui serait obtenue à l'emplacement considéré en l'absence du défaut.
La valeur de ce facteur dépend du mode de mise à la terre (sect. 6.4) du point
médian du réseau (mise à la terre directe kt = 1 ; isolé kt = y/3) [41].

6.1.13 Facteur de surtension entre phase et terre


Le facteur de surtension entre phase et terre kst est le rapport des valeurs de crête
d'une surtension entre phase et terre et de la tension entre phase et terre qui correspond
à la tension la plus élevée pour le matériel (soit t/ m \/2/\/3). On peut définir également
un facteur de surtension entre phases [41].

6.1.14 Tensions normales d'après les normes de la CEI


En service normal, la tension aux différents points d'un réseau est voisine de sa
valeur nominale. Cette tension varie d'un point à un autre et dans le temps. Il serait très
compliqué (donc onéreux) de tenir compte de toutes ces variations. Il est plus simple
d'imposer que tout appareil destiné à un certain réseau soit capable de supporter, sur la
durée de vie prévue de l'installation (20-30 ans), la tension la plus élevée du réseau
pouvant apparaître en service normal (§ 6.1.10).
Il existe dans des régions voisines, des réseaux de tensions nominales voisines aux-
quels il est économiquement justifié de fournir des appareils identiques. Les appareils
destinés à ces réseaux sont donc alignés sur la tension la plus élevée de l'ensemble de
tous ces réseaux. Par exemple les matériels des réseaux 13, 14, 15, 16, 17.5, 20 et 22 kV
ont la même tension la plus élevée pour le matériel, soit 24 kV.
200 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

L'isolation des appareils et matériels doit donc être conçue pour tenir l'une de ces
tensions efficaces les plus élevées pour le matériel prise dans la gamme normalisée par la
Commission Electrotechnique Internationale (CEI) (tab. 6.1).

Tableau 6.1 Classes des tensions efficaces normales recommandées par la CEI pour des
fréquences de service de 50 et 60 Hz [41].
Niveau Gamme Tension nominale Tension (composée) la plus
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de tension de tension (composée) du réseau élevée pour le matériel


kV e f f kVeff
Suite I Suite II

Moyenne A O)(I) (3,3) ( |> (3,6);;;


tension (6) (1)
(6,6) (1 > (7,2) ( 1 )
(MT) 10 11 12
(15) - (17,5)
20 22 24
33(2) 36<2>
^5<2> 40,5<2>

— (45) (52)
Haute B 69 66 72,5
tension 115 110 123
(HT) 138 132 145
- (150) (170)
230 220 245

Très C 300 _ (362)


haute 400 380 420
tension _ _ 525(3)
(THT) 735 750 765<4>

Ultra 1200 ( 5 )
haute
tension
(UHT)

Ces réseaux sont en général des réseaux à trois conducteurs. Les valeurs indiquées dési-
gnent la tension composée entre phases. Les valeurs indiquées entre parenthèses doivent
être considérées comme non préférentielles. Il est recommandé de ne pas utiliser ces
valeurs pour les nouveaux réseaux à établir à l'avenir.
(1) ces valeurs ne devraient pas être utilisées pour les réseaux de distribution publique;
(2) l'unification de ces valeurs est à l'étude;
(3) la valeur 550 kV est aussi utilisée;
(4) l'augmentation de cette valeur jusqu'à une limite de 800 kV est à l'étude;
(5) la normalisation au-delà de 765 kV est à l'étude.

6.1.15 Surtensions internes temporaires


Les surtensions internes temporaires dépendent des génératrices, des utilisateurs
et des caractéristiques du réseau électrique. Il s'agit de régimes quasi permanents, justi-
fiant l'emploi du calcul complexe.
Les principales causes de ce genre de surtensions sont décrites dans la section 6.3.
SURTENSIONS 201

6.1.16 Surtensions externes temporaires


Les surtensions externes temporaires sont indépendantes des caractéristiques pro-
pres du réseau électrique considéré.
Elles peuvent durer de quelques secondes à quelques heures.
Les causes principales sont :
• influence entre lignes de tensions différentes [42];
• contact entre lignes de tensions différentes.
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Il faut tout faire pour les éviter. Les dispositions constructives appropriées sont citées
dans [108]. Ce type de surtensions ne sera pas envisagé par la suite dans ce volume.

6.1.17 Surtensions internes transitoires (de manœuvre)


Les surtensions internes transitoires dépendent uniquement des caractéristiques
propres du réseau électrique, des génératrices et des utilisateurs raccordés. Elles se ma-
nifestent par des ondes de choc ou des oscillations amorties assimilées conventionnel-
lement à l'onde de choc positive ou négative normalisée de la figure 6.2.

II

100%

50% /-

Ter I

Th
-^ ^-j

durée du front : Tc
durée jusqu'à la mi-valeur : 7! = 2 500 ± 1500 µβ.
Fig. 6.2 Onde de choc de manœuvre 250/2500 MS.

Les ondes de choc de manœuvre peuvent être uniques ou répétitives, à des inter-
valles quelconques dans le temps. Elles sont dues à des manœuvres dans le réseau en-
traînant un phénomène de surtension transitoire amorti.
C'est la montée en tension (front de l'onde) durant 200 à 300 MS qui est la plus
dangereuse pour l'isolation. Les valeurs de crête de surtensions d'origine interne peu-
vent atteindre 4 fois la tension nominale.
Pour les appareils dont la tension nominale est inférieure à 220 kV, l'isolation
normale est généralement suffisante pour résister aux surtensions de manœuvre.
Dans les réseaux à plus haute tension, il est apparu nécessaire de prévoir des ap-
pareils protégeant l'isolation normale contre les surtensions de manœuvre.
Les causes des surtensions de manœuvre sont décrites dans la section 6.5.

6.1.18 Surtensions externes transitoires (de foudre)


Les lignes aériennes sont particulièrement exposées à la foudre [43]. Chaque
coup de foudre tombant sur un conducteur de phase ou un pylône ou simplement à
202 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

proximité de la ligne engendre dans celle-ci directement ou par induction, un courant


de choc très élevé. Le courant de crête de foudre peut avoir n'importe quelle valeur
jusqu'à environ 300 kA avec une valeur moyenne de 50 % située vers 30 kA. Suivant les
cas, il passe entièrement dans le conducteur touché ou bien il engendre un arc entre le
conducteur touché, les conducteurs voisins et le sol.
Si / est la valeur du courant de choc engendré dans le conducteur, la surtension
résultante avant toute réflexion d'onde est donnée par :
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u = Zn V (6.1)
ou :
L',
Ω (6.2)
Cr,

^U éicmono est l'impédance caractéristique de la ligne composée par le conducteur et le


sol (entre 100 et 1000 Ω); voir paragraphe 3.2.3.
Les surtensions externes transitoires de foudre sont du type onde de choc ou
oscillations amorties, positives ou négatives. Conventionnellement on assimile les sur-
tensions de foudre à une onde de choc positive ou négative normalisée de la figure 6.3.

100%

durée du front : T1 = 1,2 ± 0 , 3 6 MS


durée jusqu'à la mi-valeur : T2 = 50 ± 10MS
oscillations : δ 5 % dans la région voisine de la tension de choc
δ 10% dans la région entre 0 et 50% de la valeur de crête.

Fig. 6.3 Onde de choc de foudre 1,2/50 µ s.

Ces surtensions se propagent, guidées le long de la ligne à des vitesses proches de


celle de la lumière. Au cours de cette propagation ces phénomènes sont amortis par :
• l'effet de couronne;
• des pertes Joule dans les conducteurs;
• l'effet pelliculaire;
• des amorçages successifs le long des chaînes d'isolateurs (limitation à la valeur
de la tension de contournement de ces chaînes) [44].
On assimile aussi aux surtensions de foudre les surtensions de manœuvre qui au-
raient des fronts d'onde du même ordre, c'est-à-dire de une ou quelques microsecondes,
ce qui arrive rarement. Les surtensions de foudre font l'objet de la section 6.6.
SURTENSIONS 203

6.2 PROPAGATION DE PHÉNOMÈNES TRANSITOIRES


SUR LES LIGNES
6.2.1 Introduction
Lorsque la longueur d'onde des phénomènes transitoires étudiés est du même or-
dre de grandeur ou inférieure à la longueur des lignes parcourues, il est nécessaire de re-
courir à la résolution des équations aux dérivées partielles.
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6.2.2 Exemple
Le tableau 6.4 présente les quarts de longueurs d'ondes et les fronts d'ondes cor-
respondant à diverses formes d'ondes.

Tableau 6.4 Durée et étendue de fronts d'ondes pour lignes aériennes.

Type d'onde Γ/4 Durée du λ/4 Etendue du


front d'onde front d'onde

sinusoïde 5 0 0 0 MS 1500 km
50 Hz

sinusoïde 2 5 0 MS 75 km
IkHz

onde de choc 2 5 0 MS 75 km
250/2 500 MS

sinusoïde 1,25 MS 375 m


200 kHz

onde de choc 1,2 MS 36Om


1,2/50 MS

sinusoïde 0,25 MS 75 m
1 MHz

6.2.3 Cas extrême d'une ligne sans perte


En partant des équations (3.16) et (3.17) du paragraphe 3.2.2, il s'agit, quelle
que soit la forme d'onde, de trouver des fonctions u(x,t) et i(pc,t) satisfaisant à ces
deux équations [45]. La principale difficulté provient du choix convenable des valeurs
à donner aux paramètresL!\R\ C' et G1 suivant le mode de propagation de l'onde
considérée. Pour les surtensions de manœuvre lors d'un enclenchement simultané des
trois phases, les conditions du paragraphe 3.2.1 peuvent être admises comme proches
de la réalité. Si la foudre tombe sur un seul des conducteurs de phase, il faut prendre
les valeurs du paragraphe 3.2.3; si elle tombe à la fois sur les 3 conducteurs de phase,
celles du paragraphe 5.5.3 correspondant au mode homopolaire. Le modèle de la figu-
re 3.1 est le plus général, mais difficile à résoudre.
Dans le cas particulier d'une ligne sans perte : R' = 0 et G' = 0, ou lorsque les
phénomènes transitoires sont très rapides on 2LR'Î<L'di/dt dans (3.16) et
G1U < C'bu/bt dans (3.17). D'où :
204 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

d2u b2u
= L'C V/m2 (6.3)
bx2 bt2

2 2
A/m2 (6.4)
bx bt
Pour décrire la nature des phénomènes observables, on se limite à l'étude d'une
propagation d'onde sur une ligne en admettant que le mode de propagation réponde
soit aux conditions du paragraphe 3.2.1, soit à celui du 3.2.3, soit à un mode homopo-
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laire(§ 5.5.3).
De plus, on admettra en première approximation que les effets de R ' et de G*
sont négligeables, ce qui est éloigné de la réalité, mais permet de décrire simplement
les phénomènes de propagation et de réflexion.
Les équations 6.3 et 6.4 admettent des solutions du type :
u (x,t) = up (x - vt) + ur {x + vt) V (6.5)
i (x,t) = ip (x - vt) + ir (x + vt) A (6.6)
où les indices ρ et r indiquent respectivement l'existence d'ondes progressives et rétro-
grades et où ν est la vitesse de propagation de l'onde (fîg. 6.5).

onde rétrograde ur O + vt) onde progressive up(x-vt)

ligne
infiniment longu

ir = - urlZc ip = + UplZc

I
(X + Vt) = CtQ (X -Vt) = CtQ
Fig. 6.5

6.2.4 Vérification
Vérifions la validité de (6.5) en posant y = x-vtetz = x+vt
D'après (6.5) on peut écrire :
bu d un d ur
2 2
V/m2 (6.7)
bx dy ~d?
d2un d2ur
L'C' 2
L'C'v 2
2
+ L'C'v 2
À
V/m2 (6.8)
bt dy dz
Par identification avec (6.3), on a : L' C4 v2 = 1.
Ce qui implique que :
1
ν � y/Tu1 m/s (6.9)

On voit donc qu'en choisissant pour ν l'expression (6.9), (6.5) est bien une solu-
tion générale du système étudié.
SURTENSIONS 205

Une méthode identique permettrait de vérifier l'hypothèse (6.6) relative au courant.


Il faut remarquer que les fonctions up{y) et ur(z) sont des fonctions quelconques
(fonctions d'intégration dont le rôle est semblable aux constantes d'intégration des
équations différentielles), elles sont déterminées par les conditions aux limites.

6.2.5 Relations entre tensions et courants progressifs et rétrogrades


L'équation (3.16), dans le cas d'une ligne sans perte, permet d'établir l'identité
suivante :
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bu , bi ,
— = -L'— V/m (6.10)
bx bt
Or d'après l'expression de u(x,t) selon (6.5), on a :
bu àur dun
— = —+—E- V/m (6.11)
bx dz ày
et d'après l'expression de i(x,t) selon (6.6), on a :
. 3* , dL , àiD
-L'— = -L1V--+L'v-2· V/m (6.12)
bt dz ày
Par identification des expressions (6.11) et (6.12), quelles que soient les fonc-
tions, progressives ou rétrogrades, on peut déduire les relations suivantes entre les ten-
sions et les courants (progressifs et rétrogrades) :

ip = - ^ - +este A (6.13)

ir = ��γ� + este A (6.14)

6.2.6 Impédance caractéristique d'une ligne sans pertes


D'après (6.9) :
7
^r Ί
Γγ
^ = 1/�^7 =1/� =ZC V/A (6.15)

On retrouve la valeur de l'impédance caractéristique d'une ligne sans pertes que


l'on avait déjà obtenue dans le cas sinusoïdal (§ 3.2.8). Cette impédance est réelle.
Par conséquent :
uD (x -vt) ^ x
L
ip (x-vt) = -^ A (6.16)
Zc
-ur(x +Vt)
ir (x + vt) = — A (6.17)
Zc

6.2.7 Remarque
En général i Φ u/Zc, sauf si l'on est sûr qu'il n'existe aucune onde rétrograde, donc
qu'il n'y a aucune réflexion d'onde, ce qui est rarement le cas dans les réseaux électri-
ques de puissance.
206 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

conducteur
H ^ -

I "UA, O
R=OO
x=0
y////////////^^^^ é XA

sol

^A w(x,/o)ii
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\300m/Ms
incidence d'une onde
\ rétrograde
\

I I U (JC, O
, w (0,0

/
/ ^K . "UA,O
/ I^ ^ // -S
/ / ^ .
/ /
\ ( ι
I
/ I
I
:^
Î0 ^l t2 t3 t

Fig. 6.6 Cas de la ligne ouverte. Réflexion positive de Tonde de tension. Doublement de la tension
au point 0.
SURTENSIONS 207

x=0 χ = ΧΑ conducteur

R =O
Γ T
! u(xA,t)
I

^TVA^T^ZW^ sol
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incidence d'une onde


rétrograde +

Fig. 6.7 Cas de la ligne court-circuitée. Réflexion négative de l'onde de tension. Doublement du
courant au point 0.
208 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.2.8 Réflexion et réfraction d'onde


Dans le cas d'une ligne sans perte, on a au bout de la ligne, soit à l'abscisse χ = 0
d'après (6.5)
U0 = Kp (0,f)+ "r (0,0 (6.18)
d'après (6.16) et (6.17):
. Up (0,0 1/,(0,0
*o =ip+h = — (6.19)
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ZJC LC

d'autre part la fonction :


f(u0ii0,t) =0 (6.20)
définit l'objet situé au bout de la ligne à l'abscisse χ = 0. Cette dernière équation est
différente pour chacun des cas considérés (fig. 6.6 à 6.12).
Lors d'une onde incidente (par exemple rétrograde), l'objet situé au bout de la
ligne (en χ = 0) provoque en général une réflexion d'onde; si l'objet est une ligne à im-
pédance caractéristique non nulle, il y a en plus réfraction d'onde.

6.2.9 Réflexion d'onde de tension positive en bout de ligne ouverte


Si la ligne est ouverte en χ = 0, l'équation (6.20) devient I0 = 0, et d'après l'équa-
tion (6.19) on a up = ur à l'endroit χ = 0. La figure (6.6) illustre les réflexions de ten-
sion et de courant dans le cas de la ligne ouverte en χ = 0, où d'après l'équation
(6.18):
W0(O = 2 ur (0,0 (6.21)

6.2.10 Réflexion d'onde de tension négative en bout de ligne en court-circuit


Au contraire, si la ligne est en court-circuit en χ = 0, on a u0(t) = 0 (voir fig. 6.7);
d'après l'équation (6.18) on a up = -ur en χ = 0, d'où d'après l'équation (6.19) :
I0(O = 2/,(0,0 A (6.22)

6.2.11 Ligne terminée par une résistance R


Si la ligne est fermée par une résistance R (fig. 6.8), on a pour (6.20) :
U0 = -Ri0 V (6.23)

en χ = 0, voir figure 6.8.


KO,/)
x=0

•f I
"(o,o

Fig. 6.8
SURTENSIONS 209

6.2.12 Facteurs de réflexion et de réfraction, définitions


En combinant (6.23), (6.18) et (6.19) dans le but d'éliminer U0 et i0, on obtient
à l'abscisse χ = 0 :
(up + ur) = �R(up �u r )lZ c V (6.24)
d'où:
R —Z
Up(OJ) = -—f-ur(0,t) V (6.25)
K +zc
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Dans ce cas, le facteur de réflexion de tension pR déjà défini (§ III 8.3.7 et


§ III 8.5.1) prend la valeur
= R-Zç_ i

On notera que cette valeur est réelle et valable pour n'importe quelle forme d'on-
de parce qu'on a supposé une ligne sans pertes. Tenant compte de (6.18) et (6.25), on
obtient :
2-ur
U0 = V (6.27)
° 1+ZJR
ou par (6.26):
U0 = ( l + p r ) i * r ( 0 , f ) V (6.28)
Le facteur de réfraction ou de transmission de tension TR est défini par :
2
TR = 1 (6.29)
1 +ZJR
Ce facteur permet de calculer l'onde réfractée sur une autre ligne d'impédance caracté-
ristique R (§ 6.2.16).

6.2.13 Ligne terminée par son impédance caractéristique


Si-R = Zc\ pR = 0 et TR = 1, alors le cas correspond à l'adaptation de la charge
sur l'impédance caractéristique de la ligne, empêchant tout phénomène de réflexion
(fîg.6.9).

6.2.14 ligne terminée par une inductance L


L'équation de l'objet (6.20) devient :
d/0
U0 = - L - - V (6.30)
Qt
i0· Zc = up-ur V (6.31)
U0 = Up + ur V (6.32)
Ce système d'équation peut être résolu lorsque l'onde rétrograde incidente est
décrite par une forme mathématique simple. Si l'onde rétrograde a la forme d'un
210 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

JC = O
I(*,0
T
conducteur
R= Zc u(x, t)

à
v////k/////////////////////////^^^^
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U(XJ0) T
300m/Ms

u(x,ii) •

r*-*. ^U(X,t3)\

I
L.

"(0,0
tension u en bout de ligne
U = O)

to t\ t2

Fig. 6.9 Cas de la ligne terminée par son impédance caractéristique. Pas de réflexion. Destruction
de l'onde de tension.

saut unité, on peut écrire :


w r (0,0 = U*e(x + vt) V (6.33)
Le résultat final est obtenu par la superposition de l'onde rétrograde donnée et
d'une onde progressive réfléchie illustrée à la figure 6.10.
On trouve en χ = 0
U0 = 2-£/-éT i/T -e(0 (6.34)
SURTENSIONS 211

Zr, L' ligne

«o

'ζζππτζππζζ^ ι sol
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+ U onde incidente
onde réfléchie par L

PPP5^ iFJ
vL/Zc=L/L' x= 0

Fig. 6.10 Cas de la ligne terminée par une inductance.

avec
T = L/Zc
On voit que l'inductance L se comporte tout au début comme un circuit ouvert
(réflexion de tension positive) et finalement comme un court-circuit (réflexion de ten-
sion négative).

6.2.15 Ligne terminée par une capacité C


Si l'onde incidente rétrograde est de la forme décrite par (6.33), la réflexion pro-
voquée par la capacité C est une onde progressive illustrée à la figure 6.11.
On trouve en χ = 0
t/T
u0 = 2�U�(l�e� )�e(t) (6.35)
avec
τ = CZn
On voit que la capacité C se comporte d'abord comme un court-circuit et finale-
ment comme un circuit ouvert.
zc, C ligne

I
: I «o

vCZc = QC
onde rétrograde incidente
+ U\

ΓΓΓΓΠΓΠΤΙΤΓΠΤΓΓΓΓ^—
�Ui
x= 0

Fig. 6.11 Cas de la ligne terminée par une capacité.


212 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.2.16 Jonction de deux lignes de longueur infinie et d'impédances caractéristiques


différentes
La figure 6.12 illustre ce cas particulier, l'excitation initiale est constituée par
une onde progressive upl (x,t) envoyée sur la ligne numéro 1 (x<0). En atteignant la
jonction (x = 0), l'onde upl engendre une onde réfléchie Un et une onde réfractée up2.

V V V V
Up\ • ur\ -^ x =0 **" up2 "^ u
r2 considérée comme
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-o nulle aux conditions


T ZC2 initiales
I h
I
I
I "o

Fig. 6.12

En prenant des conditions initiales nulles pour U^1 on a :


u = u
p2 p\ + wrl e nx = 0 V (6.36)

I'O = V ^ = —7 A (6.37)
Z
c2 **c\
En combinant (6.36) et (6.37) on obtient :

un = lC2llel '"Pi V
< 6 · 38 )

" P 2=- r--"Pi V (6.39)


z + Z
cl c2

Dans ce cas les facteurs de réflexion pZc et de réfraction rZc de tension sont :

Pzc = ^ i ^ - 1 (6.40)

τ zc = — 1 (6.41)
^c2 + ^cl
La variation des facteurs de réflexion pZc et de réfraction rZc de tension en fonc-
tion du rapport des impédances caractéristiques, à la jonction de deux lignes, est repré-
sentée à la figure 6.13 [10, 46, 47].

6.3 SURTENSIONS INTERNES TEMPORAIRES


6.3.1 Introduction
Les dangers des surtensions internes temporaires proviennent de l'amplitude, de
la durée et de la répétition de ces surtensions. L'importance des surtensions temporai-
res, en ce qui concerne la coordination de l'isolement, est double :
SURTENSIONS 213

à vide
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Z cil Z c

Fig. 6.13

• d'une part les caractéristiques des surtensions temporaires à l'endroit du para-


foudre présentent une grande importance pour le choix de celui-ci; en effet il
ne doit pas amorcer pour ce genre de tension;
• d'autre part, la répétition de crêtes de surtensions successives de polarités op-
posées, même si ces crêtes n'atteignent pas l'amplitude de certaines autres sur-
tensions, peut être déterminante pour la conception tant de l'isolation interne
des matériels (par exemple papier-huile) que de l'isolation externe (surfaces
exposées aux conditions atmosphériques).
Les surtensions temporaires sont dues en général à [40] :
• un défaut monophasé à la terre (phases saines portées au voisinage de la ten-
sion composée si le neutre n'est pas relié à la terre (§ 5.2.12 et 5.2.13);
• l'effet Ferranti (§ 3.2.22 et 3.2.23);
• l'effet des transformateurs en charge capacitive (voir vol. X);
• l'autoexcitation des alternateurs en marche sur charge capacitive (vol. X);
• une résonance sur un harmonique;
• la ferrorésonance (influence de la saturation des circuits magnétiques en com-
binaison avec les capacités (§ 6.3.6 et 6.3.7), [36].

6.3.2 Défauts à la terre


La surtension à fréquence industrielle sur les phases saines, en un point particu-
lier du réseau, lorsqu'une autre phase est mise accidentellement à la terre, dépend du
mode de mise à la terre du neutre du réseau. Elle est caractérisée par le facteur de dé-
faut à la terre (§ 6.1.12) en ce point [40].
214 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.3.3 Remarques
En théorie, il y a autant de valeurs particulières du facteur de défaut à la terre,
en un point donné, qu'il y a de configurations différentes possibles pour le réseau. Le
facteur déterminant au point considéré est la plus élevée des valeurs correspondant aux
différentes configurations du réseau qui peuvent se présenter en pratique.
Pour un ensemble de réseaux interconnectés, il peut être suffisant de retenir une
valeur unique du facteur de défaut à la terre, pour couvrir toutes les possibilités de si-
tuation du défaut dans l'ensemble des réseaux considérés.
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De nombreux réseaux ou installations appartenant à la gamme A et certains ap-


partenant à la gamme B (tab. 6.1) fonctionnent avec leur neutre mis à la terre à travers
une impédance de valeur élevée ou une bobine d'extinction (§ 6.3.4), ou encore avec
leur neutre isolé. Il faut alors tenir compte de la valeur élevée du facteur de défaut à la
terre (§ 6.1.12) pour la coordination correcte des isolements.
Indépendamment du facteur de défaut à la terre, des surtensions de valeur parti-
culièrement élevée peuvent se produire sur les réseaux appartenant aux gammes A et B
en cas :

• de défaut à la terre sur un réseau à neutre relié à la terre par bobine d'extinc-
tion (sect. 6.4);
• d'arcs intermittents à la terre sur un réseau à neutre isolé et parfois sur un ré-
seau à neutre à la terre par bobine d'extinction [40].

6.3.4 Définition : bobine d'extinction


La bobine d'extinction ou de Petersen installée en général dans les réseaux à
moyenne tension a pour but de limiter, voire d'annuler le courant de court-circuit lors
d'un défaut d'une phase à la terre. Cet élément permet par conséquent l'exploitation
temporaire d'un réseau ayant une phase à la terre jusqu'au moment où la réparation est
entreprise [7], (sect. 6.4).

6.3.5 Variations brusques de charge


Dans les conditions d'exploitation usuelles, la tension entre phases ne dépasse pas
la valeur de la tension la plus élevée du réseau (§6.1.10); mais des valeurs plus élevées
peuvent être temporairement atteintes en cas de coupure brusque de charges actives et
réactives importantes. Ces valeurs dépendent de la structure du réseau après perte des
charges et des caractéristiques des sources (puissance de court-circuit au poste, varia-
tion de vitesse et de tension des alternateurs, etc.).
De telles montées en tension peuvent être particulièrement importantes en cas de
coupure de charge à l'extrémité d'une ligne longue (à cause de l'effet Ferranti, § 3.2.22
et 3.2.23). Elles concernent principalement l'appareillage situé du côté du disjoncteur
ouvert.
Les surtensions de ce type sont dangereuses dans la gamme de tensions C et B à
cause des lignes longues et dans la gamme A à cause des circuits comprenant l'alterna-
teur et le transformateur [40].
SURTENSIONS 215

6.3.6 Résonance et ferrorésonance


Les surtensions temporaires dues à ces deux causes apparaissent généralement à
l'enclenchement de circuits absorbant une forte puissance capacitive (lignes, câbles, li-
gnes avec compensation série, § 3.3.21) et possédant en outre des inductances non li-
néaires (transformateurs, réactances shunt, § 6.3.7).
Pour les réseaux des gammes B et C (tab. 6.1), ces situations se rencontrent géné-
ralement dans les cas suivants :
• une ligne faiblement chargée, alimentée ou terminée par un transformateur,
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peut par exemple être le siège d'oscillations harmoniques et de surtensions, si


la fréquence naturelle du réseau correspondant à ses éléments linéaires est éga-
le à l'un des harmoniques des sources de tension;
• des oscillations et des surtensions subharmoniques peuvent apparaître dans les
réseaux compensés par condensateurs série avec des lignes fermées sur des
transformateurs de puissance peu chargés ou sur des réactances shunt;
• lorsque des filtres d'harmoniques sont connectés à un réseau comportant des
éléments saturables, des oscillations dues à des résonances entre ces éléments
et les condensateurs des filtres peuvent se développer.
Ces phénomènes de ferrorésonance provoqués par le régime transitoire de ferme-
ture du circuit peuvent être de caractère permanent ou durer pendant plusieurs pério-
des à fréquence industrielle, en fonction de la constante de temps du courant de mise
sous tension du transformateur.
Sur les réseaux de la gamme A (tab. 6.1), les causes de résonance et de ferroréso-
nance sont :
• résonance entre des éléments inductifs et capacitifs, par exemple lors-
qu'on utilise des condensateurs pour l'amélioration du facteur de puissance;
• ferrorésonance due à la fermeture ou à l'ouverture non simultanée des phases
d'un transformateur dont le secondaire n'a qu'une faible charge capacitive;
• ferrorésonance apparaissant sur un transformateur, sur le secondaire duquel
est branchée une charge inductive à noyau de fer, telle un transformateur de
tension, particulièrement lors d'une manœuvre d'enclenchement;
• ferrorésonance apparaissant lorsqu'une phase d'un circuit alimentant un trans-
formateur dont le primaire n'est pas à la terre est ouverte, en particulier s'il
s'agit d'un circuit de câbles; pour les valeurs les plus élevées de tension dans la
gamme A, la capacité de la traversée du transformateur peut suffire à provo-
quer la ferrorésonance [40].

6.3.7 Description sommaire d'un type de ferrorésonance, définitions


Un phénomène de ferrorésonance peut apparaître dans un réseau ou sur un grou-
pe de mesure lorsqu'une capacité équivalente C se trouve en série (ou en parallèle) avec
une inductance équivalente Ls à caractère saturable (transformateur, inductance à
noyau de fer, etc.) (fig. 6.14).
Dans le premier cas on parlera de ferrorésonance séné, dans le deuxième cas de
ferrorésonance parallèle. Une dualité tension-courant existe entre ces deux types de
ferrorésonance. On se bornera à étudier la première.
216 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

ULs Uc
URs „ .
i

Λ
Θ
τ—

Ls R
R s
II
C
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Fig.6.14

La ferrorésonance série, en l'absence de pertes actives, peut être mise en évidence


au moyen de la figure 6.14.
En négligeant en première approximation les harmoniques dus à la non-linéarité
de Ls, l'équation du circuit (pour la pulsation de base) s'écrit :
1
U= luLs + luRs + luc (6.42)
Dans un diagramme complexe on tient compte des déphasages entre les compo-
santes capacitive, résistive et inductive des tensions de base; on peut représenter le
comportement du module de l'onde fondamentale de tension en fonction de la valeur
efficace 1I du courant fondamental.
Sur la figure 6.15 on constate que lorsque le module de la tension d'alimentation
^augmente, une transition subite (basculement) apparaît du point A au point B. A
cette transition correspond un saut brusque de courant qui se traduit par exemple par
des surtensions du même ordre de grandeur aux bornes de la capacité. Les surtensions
peuvent entraîner la destruction des isolations de l'appareillage. Lors de la diminution
du module de la tension d'alimentation * U on passe brusquement du point C au point
D. Ce raisonnement très simplifié doit être complété par une étude des harmoniques
engendrés par la non linéarité [36].

-luLs

u=\luLs-luc\

La figure 6.16 présente la forme des tensions et du courant dans le cas d'une fer-
rorésonance série.
Le phénomène de ferrorésonance doit être évité dans toute la mesure du possible
dans un réseau électrique ou dans une installation électrique.
Si malgré tout on ne peut l'éviter il faut introduire des composantes résistives
supplémentaires pour l'amortir.
SURTENSIONS 217

Le diagramme de la figure 6.15 n'a plus de partie descendante entre A et C si la


résistance R est suffisamment grande. Ce faisant on évite la ferrorésonance au prix de
pertes supplémentaires par effet Joule [36, 48].
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Fig.6.16

6.4 MODE DE CONNEXION DU POINT MEDIAN A LA TERRE

6.4.1 Importance du mode de connexion


On a déjà vu, à plusieurs reprises dans le chapitre 5, l'importance du mode de
connexion du point médian à la terre pour les surtensions possibles dans le réseau. Il
convient d'examiner divers cas.

6.4.2 Réseau de répartition à moyenne tension


Imaginons un réseau à moyenne tension (fig. 6.17) dont le point médian est relié
à la terre par une admittance Ymt dont on cherche à établir les valeurs intéressantes.
Les capacités partielles entre conducteurs de phase et la terre sont C n /, C\2 L
C33 /où / est la longueur totale des conducteurs du réseau alimenté par la source tripha-
sée (secondaire d'un transformateur HT/MT par exemple).
218 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

charge quelconque sai


liaison avec la terre

source triphasée
II
en étoile U2n

:
1Ί—*"
»
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C11/ C22I C33I

ïmtÈ
"m/ ! D Rd

\ défaut PT sol ou gaines métalliques des câbles


reliées à la terre de résistivité
pratiquement nulle
Fig. 6.17 Réseau à moyenne tension avec un défaut PT résistif.

Le réseau est peu étendu, de sorte qu'on peut négliger les chutes de tension entre
source et charge. La résistivité du sol et des gaines métalliques des câbles est suffisam-
ment basse pour que l'on puisse négliger les tensions dans le sol. Aucune charge n'est
reliée à la terre.

6.4.3 Equations du circuit


En exprimant que la somme des courants entrant dans le système terre (sol et
gaines métalliques reliées à la terre) est nulle, on obtient :

+i<*c'33i(u3m + ymt) = o A (6.43)


Pour un réseau sain, on pose£ d = 0 d'où l'on tire :
/ω/ ( C n Ulm + C 2 2 U2m + C33 U3m)
Umt =� (6.44)
AoZ(Ci1+ C^2 + C33) + Ymt

6.4.4 Réseau symétrique sain


Si l'on s'arrange pour avoir C'n = C^2 = C33 et que de plus la source de tension
est symétrique, le numérateur de (6.44) est nul quel que soit Ymt. Par conséquent, Umt
est nul. Le réseau sain se comporte comme si le point médian était relié à la terre (har-
moniques multiples de 3 exceptés, voir paragraphe 5.2.20).

6.4.5 Effets d'un défaut PT franc


Si le conducteur de phase 1 est relié à la terre par un défaut d'isolation de résis-
tance Rdi il faut ajouter l'équation du défaut qui, dans ce cas, est

U = Œim + ymt)lRa (6.45)


SURTENSIONS 219

Pour le défaut franc Rd = 0 et ( Ulm + Umt) = 0, il suffît de remplacer Umt par


- Ulm dans (6.43) pour obtenir :
Ld = - ^ C i / ( a m + £^m+^3m-3a m )+^ l m -r m i A (6.46)
Pour une source de tension symétrique on obtient finalement
Ld = Uxm (P"C'nl+Ymt) A (6.47)

6.4.6 Discussion
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Lorsque le point médian m n'est pas relié à la terre, Ymt est nul, dans ce cas le
courant du défaut PT est proportionnel à l'étendue du réseau, il prend naissance par le
fait que les tensions des trois phases par rapport au sol ne sont plus symétriques. On
peut vérifier que Umt n'est autre que la composante homopolaire des trois tensions en-
tre phase et sol.
En choisissant intelligemment des valeurs particulières de Ymt on peut obtenir di-
vers cas intéressants.

6.4.7 Bobine de Petersen


Petersen a proposé de relier le point médian à la terre par une inductance aussi
pure que possible, telle que Ymt = -j 3 ω C'n I9 l'inductance correspondante étant

Lmt = (3CO 2 CV)" 1 H (6.48)


on obtient alors]_d = 0, la composante permanente du courant dans le défaut PT est
nulle. Il existe toutefois un phénomène de décharge de très brève durée au moment où le
défaut apparaît.

6.5 SURTENSIONS INTERNES TRANSITOIRES (DE MANŒUVRE)

6.5.1 Introduction
En général, une manœuvre (fermeture, ouverture de disjoncteur, etc.) effectuée
dans un réseau d'énergie, modifie l'état du réseau en le faisant passer des conditions
existantes avant la manœuvre à celles qui existent après exécution de celle-ci. Il en
résulte des phénomènes transitoires. La tension à fréquence industrielle peut avoir, avant
et après la manœuvre, des valeurs différentes par suite de la modification de l'état du
réseau. L'amplitude totale de la surtension due à la manœuvre peut être décomposée
en deux parties, à savoir une composante transitoire superposée à une composante à
fréquence industrielle.
Les surtensions de manœuvre (§ 6.1.8) peuvent être assimilées à un choc de
manœuvre de forme normalisée, c'est-à-dire à une onde apériodique dont le front a
une durée de l'ordre de quelques centaines de microsecondes et la queue de l'ordre
de milliers de microsecondes (fîg. 6.2). Elles exercent des contraintes diélectriques sur
les différentes parties d'une isolation sensiblement dans la même proportion que les
tensions à fréquence industrielle, mais elles ne sont pas répétitives. En général, on ne
prend en considération que la valeur d'une seule crête de l'une ou de l'autre polarité.
220 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Ces surtensions sont dues :


• à l'enclenchement et au réenclenchement d'une ligne (§ 6.5.2 à 6.5.7);
• à l'apparition et à la disparition du défaut (§ 6.5.8);
• à la coupure de courants capacitifs ou de courants inductifs (du § 6.5.9 au
§ 6.5.22);
• à la perte d'une charge (§ 6.5.23).
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6.5.2 Surtensions de manœuvre dues à l'enclenchement et au réenclenchement des


lignes
Ce type de surtensions apparaît lors de la mise sous tension d'une ligne ou lors
de la remise sous tension de la ligne à la suite d'une ouverture sur défaut. Dans le pre-
mier cas les surtensions de manœuvre sont essentiellement dues au phénomène de réflexion
d'onde. Dans le deuxième cas, des phénomènes dus aux charges résiduelles de la ligne
peuvent amplifier ces phénomènes de réflexion.
Les surtensions dues à l'enclenchement présentent une grande importance pour
le choix de l'isolement du réseau dans la gamme C (tab. 6.1).
Pour les autres gammes de tension, sauf cas particulier, ces surtensions présen-
tent moins d'importance.

6.5.3 Phénomène de base


Lorsqu'une ligne ou un câble de transport est mis sous tension par une source de
faible impédance interne, les réflexions d'un saut de tension appliqué à l'instant initial
créent à l'extrémité ouverte une onde de tension rectangulaire.
Si le disjoncteur se ferme au moment de la crête de tension alternative de source,
l'amplitude des ondes rectangulaires à l'extrémité ouverte approche le double de l'am-
plitude de la tension de la source excitatrice.
La fréquence fondamentale du phénomène est égale à l/(4r), r étant le temps de
parcours de l'onde sur la ligne. Les pertes ont pour effet de diminuer l'amplitude du
phénomène de surtension et d'amener la décroissance des amplitudes des oscillations
successives.
Si la ligne est fermée sur un circuit oscillant comportant une inductance et une
capacité en série, ce circuit est soumis à une excitation par chocs répétés. Par suite des
oscillations, la tension aux bornes de la capacité ou de l'inductance est susceptible de
dépasser la tension d'excitation. Les surtensions atteignent des valeurs maximales lors-
que la fréquence propre du circuit oscillant de charge est égale à la fréquence des ondes
rectangulaires se propageant sur la ligne [49].
L'étude de ces phénomènes dépend de la configuration du réseau, elle est com-
plexe et nécessite le recours au calcul, à la simulation ou à la mesure in situ.
Une théorie globale ne peut pas être entreprise, mais la statistique de cas parti-
culiers doit être effectuée.

6.5.4 Prévision des surtensions d'enclenchement


Soit un poste de couplage interconnectant un groupe de centrales G1- à une ligne
de transport à haute tension (fig. 6.18).
SURTENSIONS 221

G 2) < •——< • — - o ^ i y ° —
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L£ *o

Fig. 6.18 Disjoncteur avec résistance de fermeture Z?/et résistance d'ouverture R0.

Pour étudier le facteur de surtension kst (§ 6.1.13) à l'extrémité d'une ligne


ouverte lors de la fermeture du disjoncteur D, on recourt soit à des programmes de calcul
de propagation d'onde sur les lignes (vol. XXII), soit à des analyseurs transitoires.
Dans le cas du réseau de la figure 6.18, le facteur de surtension résultant est don-
né à la figure 6.19 [5O].
On constate (fig. 6.19) que le facteur de surtension est d'environ 2,5.

I' k
K
st

2,5 -
2 -

1 -
JPlV;
f ^[ms]
Ο· • I •' *\ j
Î'iOms \ • J
�1 �

-;

analyseur transitoire
méthode numérique

Fig. 6.19

6.5.5 Surtensions d'enclenchement mesurées


Les surtensions d'enclenchement ne prennent une importance relative appréciable
que pour des réseaux de tension supérieure à 220 kV. Dans le cas d'un réseau à 400 kV
lors du réenclenchement après élimination d'un défaut fugitif (exemple correspondant
à un courant de suite amorcé par un coup de foudre sur une chaîne d'isolateurs) on
obtient les facteurs de surtension des tableaux 6.20 et 6.21.
222 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 6.20 Cas d'un défaut monophasé, suivi d'une ouverture monophasée
de la phase affectée, puis d'un réenclenchement monophasé de cette phase [51].

Neutre R0: résistance Rf-. résistance de kst : facteur


d'ouverture fermeture maximal de
Valeurs-Temps Valeurs-Temps surtension
d'insertion d'insertion à l'extrémité
ouverte (1)
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isolé (2) sans sans 2,12


isolé (2) 10kn-20ms sans 2,12
à la terre (3) 10kn-20ms sans 2,28 (4)
à la terre (3) 10ktt-20ms 470 Ω�lOms 1,69(4)

(1) Les distributions sont obtenues avec 500 enclenchements aléatoires (dispersion
des enclenchements des pôles 1,5 ms).
(2) Ces deux cas sont évidemment identiques car la charge de la phase en défaut
est nulle.
(3) Le neutre du réseau d'alimentation est supposé à la terre du poste (§ 6.1.12).
(4) Ces valeurs concernent la phase en défaut, les deux phases saines étant moins
contraintes.

Tableau 6.21 Cas d'un défaut monophasé, suivi d'une ouverture triphasée,
puis d'un réenclenchement triphasé [51].

Neutre R0: résistance Rf�. résistance de kst : facteur


d'ouverture fermeture maximal de
Valeur-Temps Valeur-Temps surtension
d'insertion d'insertion à l'extrémité
ouverte (1)

isolé sans sans 4,70


isolé 10ki2-20ms sans 3,87
à la terre 10ktt-20ms sans 2,89
à la terre 10 k Ω�20 ms 470 Ω�lOms 1,75

On constate que la présence de résistances de fermeture, pendant une durée de


10 ms (1/2 période à f = 50 Hz) avant la fermeture du disjoncteur diminue le facteur
de surtension de l'ordre de 25%. L'effet est encore plus marqué en cas de déclenche-
ment et de réenclenchement triphasé (tab. 6.21).

6.5.6 Paramètres influençant le facteur de surtension


En comparant les valeurs des tableaux 6.20 et 6.21, on constate que suite à un
défaut monophasé une ouverture-fermeture monophasée permet de réduire le facteur
de surtension d'environ 55% par rapport à une ouverture-fermeture triphasée.
Le facteur de surtension dépend [52] :
• de la longueur de la ligne;
• du degré de compensation parallèle;
• du type de terminaison de la ligne (ouverte, fermée sur un transformateur, ou
sur une charge quelconque);
SURTENSIONS 223

• de la présence de résistances d'enclenchement;


• de la présence d'un reliquat de charges statiques sur les conducteurs;
• de la puissance de court-circuit de la source;
• du déphasage aux instants de manœuvres.

6.5.7 Paramètres influençant la forme des surtensions


En ce qui concerne les formes d'onde, elles dépendent fortement :
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• de la longueur de la ligne enclenchée;


• de la configuration du réseau d'alimentation (nombre de lignes en paral-
lèle, etc.).
Pour plus de détails, on renvoie le lecteur aux références [53-55].

6.5.8 Surtensions de manœuvre dues à des défauts et à leur suppression


Pour la gamme A (tab. 6.1), et pour certains cas peu nombreux de la gamme B,
dans les conditions énumérées aux deux derniers alinéas du paragraphe 6.3.3, des surten-
sions importantes peuvent apparaître à la naissance du défaut. Toutefois la marge de
sécurité des isolations dans ces gammes est suffisante pour supporter ce genre de surten-
sions.
Pour toutes les gammes de tension, des surtensions importantes peuvent se pro-
duire à l'occasion de défauts à la terre dans des circuits comprenant des lignes aérien-
nes et des transformateurs raccordés par câbles [56, 57].
Aux tensions les plus élevées de la gamme C, les marges de sécurité étant plus
faibles, on cherche en général à limiter les surtensions dues à l'enclenchement ou au
réenclenchement des lignes [40].

6.5.9 Surtensions de manœuvre dues à la coupure de courants capacitifs et inductifs


Dans la gamme A (tab. 6.1), la coupure de courants inductifs ou capacitifs peut
provoquer des surtensions nécessitant une attention spéciale, que ce soit dans les réseaux
de distribution ou dans des installations industrielles et des centrales. Pour les premiers,
des surtensions importantes peuvent se produire si le disjoncteur se déionise assez rapi-
dement pour provoquer un passage à zéro prématuré du courant, appelé arrachement
de courant.
Dans la gamme B, les surtensions provoquées par la coupure de courants capaci-
tifs (coupure de lignes à vide, de câbles ou de batterie de condensateurs) peuvent être
particulièrement dangereuses à cause des réamorçages dans le disjoncteur [40].
On doit spécialement prendre en considération les manœuvres suivantes :
• coupure des courants de démarrage de moteurs;
• coupure de courants inductifs, par exemple coupure du courant magnétisant
d'un transformateur ou d'une réactance;
• manœuvre et fonctionnement de fours à arc et des transformateurs associés,
au cours desquels peuvent se produire des arrachements de courant;
• manœuvre de câbles à vide et de batteries de condensateurs;
• coupure de courants par des fusibles à haute tension.
224 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Pour illustrer les surtensions de manœuvre de coupure, on étudie le comporte-


ment de la tension transitoire de rétablissement, à titre d'exemple (§ 6.5.10 à 6.5.21).

6.5.10 Définition : tension transitoire de rétablissement (TTR)


La tension transitoire de rétablissement ( TTR) est la tension qui apparaît aux
bornes de chaque pôle d'un appareil de coupure (sectionneur, interrupteur, disjoncteur)
immédiatement après la coupure du circuit.
Cette tension peut être considérée comme la somme de deux composantes : l'une
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qui est alternative à fréquence industrielle subsiste en régime permanent, l'autre qui
disparaît après un certain temps. Cette dernière composante de tension peut être oscil-
latoire (à une ou plusieurs fréquences) ou non oscillatoire (exponentielle) ou bien une
combinaison de celles-ci, selon les caractéristiques du circuit et de l'appareil de coupure.
Pour des appareils triphasés, la tension transitoire de rétablissement à prendre en
considération correspond au pôle du disjoncteur sur lequel l'arc s'éteint définitivement
en premier. En effet cette tension est généralement plus élevée que celles qui apparais-
sent sur les deux autres pôles, qui coupent le courant un quart de période plus tard.

6.5.11 Définition : vitesse d'accroissement de la tension transitoire de rétablissement


La vitesse d'accroissement de la tension transitoire de rétablissement ( VATR)
est un taux d'accroissement défini par une convention pour caractériser l'allure de
cette tension : elle s'exprime en volt par microsecondes.
Pour une tension transitoire de rétablissement comportant une seule fréquence,
et en particulier pour une TTR de référence, la VATR s'obtient par le quotient de la
valeur maximale umax de la tension atteinte par la durée tmax, qu'il a fallu pour
l'atteindre à partir de la coupure définitive du courant (fig. 6.22).
Plus la VATR est élevée, plus l'arc risque de réamorcer facilement et rapidement
après le passage par zéro du courant.

Fig. 6.22

6.5.12 Déclenchement d'un circuit résistif-inductif


Pour étudier la TTR (comportement de la tension u (t) pour t > 0), on va imagi-
ner un interrupteur idéal qui, lorsqu'il reçoit l'ordre de déclencher, ouvre les contacts
SURTENSIONS 225

d'un seul coup lors du prochain passage par zéro du courant. On fait pour commencer
les hypothèses les plus simples possibles et l'on vérifie après calcul s'il y a lieu de tenir
compte d'un élément initialement négligé. Soit le circuit de la figure 6.23.

r=0 \
U~T<£4�
IL
�t�**
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Θ �ζ'�: C1
Cn
=4= C2

_L
Fig. 6.23 Coupure d'un courant résistif-inductif : D , disjoncteur; C 1 , Ci, capacités en parallèle
équivalentes contre terre respectivement en amont et en aval de D\ C 1 2 , capacité entre les contacts
du disjoncteur en parallèle avec les condensateurs pilotes (§6.5.13) s'ils existent;/?, L, composantes
de la charge.

6.5.13 Avant la coupure (hypothèse de première approximation)


Les courants dans les capacités C1, C2 et C12 étant négligeables vis-à-vis du cou-
rant de ligne en charge on calcule comme si :
C1=C2= C12 = 0. (6.49)
Selon cette hypothèse :
i = h = 1L (6.50)
et l'équation du circuit s'écrit :

RiL-L V (6.51)
At
L'équation de l'interrupteur peut être exprimée de trois façons :
• si les contacts sont fermés :
u =0 V (6.52)
• si les contacts sont en train de s'ouvrir et qu'un arc a pris naissance :
u = uarc (i) = Rarc ( / ) · / V (6.53)
• si les contacts sont ouverts et que l'arc s'est éteint (t > 0) :
1= 0 A (6.54)

Si l'arc s'est éteint, la tension u dans (6.51) prend le nom de tension transitoire
de rétablissement (TTR). C'est celle que l'on désire connaître.
Au début l'interrupteur est fermé : u = 0. Ensuite il s'ouvre, mais, à cause de l'in-
ductance L, le courant ne peut pas s'annuler instantanément puisque (6.51) fait appa-
226 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

raître une tension u = ± °°. A l'un des prochains passages par zéro du courant, l'arc
s'éteint définitivement.
On choisit cet instant comme origine du temps t. Toujours selon l'hypothèse
(6.49) on a pour t>0:
i = iL = 0 A (6.55)
àiL
— = 0 A/s (6.56)
dt
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Selon (6.51), le calcul donne alors :


u = us V (6.57)
Donc, d'après l'hypothèse initiale (6.49), il y aurait à l'instant t = 0 un saut de
la tension u qui passerait de 0 à us (0). Ce saut est incompatible avec la présence des
capacités C12 et C2, car il impliquerait un courant infiniment grand. Dès cet instant
(t > 0) où i est nul et le reste, il faut tenir compte des capacités si petites soient-elles.
D'ailleurs il est usuel d'augmenter la capacité C12 par des condensateurs pilotes.

6.5.14 Définition : condensateur pilote


Les condensateurs pilotes, de l'ordre du nF, montés en parallèle sur les chambres
de disjoncteurs multiples (haute tension) facilitent la coupure et permettent une répar-
tition homogène des tensions sur chaque chambre après coupure.

6.5.15 Pendant la coupure (hypothèse de deuxième approximation)


En tenant compte de C1, C2 et C12 à partir de t = 0 on a :
ι =0 A (6.58)
du
h = i + cn— A (6.59)
dt

L — + RiL=us�u V (6.60)
L
àt
d
is = ÎL + Ci — (µ$�ύ) A (6.61)
at
us = \TÏ Us sin (ωί + φ) V (6.62)

Etant donné le choix de l'origine du temps, la tension simple imposée comprend φ


qui correspond à l'avance de phase de la tension us par rapport au courant i avant la
coupure définitive du courant.
La résolution du système (6.58) à (6.62), par rapport à u nous conduit à une équa-
tion différentielle du 2ème ordre :
d2u du d2w„ dwv
L (Cn^ C2)—γ z +R (Cn+C2)�� +u = LC2�Y�^RC 2�� +us
dt dt dtz dt
(6.63)
SURTENSIONS 227

on pose :
u = up+ut V (6.64)
2
1�CO LC2 +JCURC2
Un = ζ Us V (6.65)
l-œ2L (C12 + C2) + jcoR (C12 + C 2 )
p
~
Comme C12 et C2 sont très petites, l'équation (6.65) devient :
Up = Us V (6.66)
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et par conséquent :
up = us V (6.67)
La tension ut correspond à une composante transitoire, elle-même solution
générale de l'équation sans second membre, avec les deux constantes d'intégration cor-
rectement choisies. Si :
4L
Z?2 < Ω2 (6.68)
C\2 + C2
la composante ut est alors sinusoïdale amortie :

ut = \/2Ute-t/T-sm(uj0t + a t) V (6.69)
La pulsation est :

1 R2
CO0-I/ r- 1/s (6.70)
' L (C12 +C2) 4L2 J

et la constante de temps :
IL
τ= — s (6.71)
R
Les constantes d'intégration Ut et at sont choisies en tenant compte du fait que
la tension u ne peut pas faire de saut à cause de C12 et de C2 et que le courant iL ne
peut pas faire de saut à cause de L. On trouve finalement :
Ut = U s V (6.72)
0Lt = φ�π. 1 (6.73)

Pour ce type de circuit, la valeur maximale est inférieure à 2 \/2Us ; cette valeur
est atteinte en un temps de l'ordre de π/ω 0 , de sorte que la VATR est toujours infé-
rieure à 2\/2U s Co0/π = 0,9 Us co 0 .
On étudie par la suite les cas inductif-résistif (§ 6.5.16), inductif pur (§ 6.5.17),
résistif (§ 6.5.19), capacitif (§ 6.5.20 et 6.5.21).

6.5.16 Exemple de coupure inductive-résistive


Le cas particulier d'un circuit de charge inductif-résistif série correspond à la
figure (6.24) où : Uréseff = 7,5 kV; R = 100 Ω; L = 1,5 H; C 1 2 = 25 pF; C1 = C 2 = 0 pF.
Suite à l'ouverture des contacts du disjoncteur D et au moment où le courant /
passe par zéro, tous calculs faits, la TTR est représentée à la figure 6.24.
228 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

il Uj
enveloppe supérieure de u

tension de réamorçage u : tension transitoire


de Tare dans les disjoncteurs de rétablissement (TTR)
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enveloppe inférieure de u

Fig. 6.24

La TTR maximum Umax vaut 20,8 kV, sa fréquence propre vaut f0 = 25,9 kHz
et la VATR (§ 6.5.11) vaut:
Umax/tmax = UmaxK*l">o) = 1080V/MS

6.5.17 Déclenchement d'un circuit inductif pur


Si le circuit est purement inductif (R = O), τ = °°, il n'y a plus d'amortissement
(en réalité il y a toujours une petite résistance, donc un amortissement très lent) et ω 0
vaut donc :
1
1/s (6.74)
L (C 1 2 + C 2 )
La tension transitoire de rétablissement oscille autour de la tension du réseau avec
une fréquence propre f0 beaucoup plus élevée que celle du réseau :

/o = Tr=T^ = = !/ s (6·75)
2-nyjL (C12 + C 2 )
La VATRL vaut :
2 V 2 U,
VATRL = = 4f0V2Us= 2y/2Usoj0/n V/s (6.76)
τ0η

6.5.18 Modification de la fréquence propre par adjonction de condensateurs


On remarque, d'après (6.75) qu'en augmentant artificiellement soit la capacité C12
(condensateur pilote § 6.5.14), soit la capacité C2 (condensateur phase-terre, quel-
SURTENSIONS 229

ques nF), on peut diminuer la fréquence propre et réduire en conséquence la VATR.


On relève qu'un condensateur du type C12 n'est soumis à la tension que si l'interrup-
teur est ouvert, mais laisse passer un courant capacitif (qui peut être dangereux). Au
contraire, un condensateur du type C 2 ne fournit aucun courant à la charge, une fois la
coupure terminée, mais C2 est en permanence sous tension lorsque le circuit est
enclenché.
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6.5.19 Déclenchement d'un circuit résistif


Pour un circuit très résistif, on est amené à tenir compte d'une petite inductance
dont l'effet est négligeable pour le calcul du courant avant l'interruption (φ = 0), mais
qui empêche malgré tout l'arc de s'éteindre avant son passage naturel à zéro. D'autre
part, la condition (6.68) n'est pas satisfaite et le calcul doit être repris à ce stade. On
trouve finalement qu'à partir de l'extinction de l'arc, la tension transitoire de rétablis-
sement croît lentement de 0 à v ï U 8 en un quart de période correspondant à la fré-
quence de service. La VATR^ vaut :

VATR* = — ^ = Af \fî U8 V/s (6.77)

On dispose donc de 5ms ( / = 50 Hz en Europe) pour accroître la tension de


réamorçage de 0 à\2U8. Le courant résistif est le plus facile à éliminer.

6.5.20 Déclenchement d'un circuit capacitif


Il est assez fréquent de devoir déclencher des batteries de condensateurs qui
compensent des charges inductives.
Dans ces cas, les capacités entre contacts et contre terre sont négligeables devant
la capacité C de la batterie de condensateurs (fig. 6.25). En régime normal permanent
R8 et L8 peuvent avoir des effets négligeables.

Fig. 6.25

Par contre, lors de l'enclenchement ou d'un éventuel réamorçage de l'arc, il y


aura lieu de tenir compte des valeurs de R8, L8 et Rarc , aussi petites soient-elles.
Après la coupure, la capacité reste chargée à la tension qu'elle avait à ce moment-
là, soit ± y/2 U8. La tension transitoire de rétablissement oscille entre 0 et 2 \jl U8 ou
entre 0 et - 2 y/2 U8. La VATRC vaut :
2 y/2 U8
VATRc= Af\Î2 U8 V/s (6.78)
T12
230 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Elle est beaucoup plus faible que dans le cas d'une charge inductive. L'interrup-
teur est donc moins sollicité au déclenchement. Par contre, si un réamorçage a lieu avec
une charge capacitive, c'est-à-dire que la tension de réamorçage d'arc ne croît pas suf-
fisamment rapidement, le courant risque d'être si violent qu'il peut provoquer la fusion
du métal des contacts.
Lorsqu'il y a réamorçage de l'arc, la tension uc aux bornes des condensateurs est
brusquement ramenée à la tension us (t) (en fait us - uarc). Le courant qui passe est
alors très grand puisqu'il n'est limité pratiquement que par la résistance d'arc et de la
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ligne; sa variation est limitée par l'inductance longitudinale de la ligne et de la source.


Il faut aussi faire attention lors de l'enclenchement d'une batterie de condensa-
teurs :1e courant peut être si violent qu'il provoque la soudure des contacts. On risque
de ne plus pouvoir les séparer lors du prochain déclenchement désiré.

6.5.21 Exemple de coupure capacitive


Dans le cas particulier d'un circuit de charge capacitif-résistif série où :
Uréseff = 7,5 kV; R = 100 Ω ;
C = 5 µ F; C 12 = 25 pF, on obtient la TTR u de la figure 6.26.

4 1800 A = 18kV/100H

u réamorçage d'arc (coupure réussie)

Umax

/<0 t> 0

Fig. 6.26
SURTENSIONS 231

L'ouverture des contacts du disjoncteur D est supposée avoir lieu au moment où


le courant i passe par zéro.
La TTR maximum umax vaut 21 kV et la VATR (§ 6.5.11) vaut umax/tmax =
2,2V/jus.
La VATR est donc environ cinq cents fois plus faible que dans le cas inductif du
paragraphe 6.5.16.

6.5.22 Résumé sur la coupure des courants


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Lorsque la charge est purement résistive, il n'y a pas de grandes difficultés à cou-
per le courant lors de son premier passage par zéro; dans ce cas la TTR passe de 0 à
\2US en un quart de période;la VATRR vaut 4fy/2Us.
Si la charge est inductive, la TTR a une composante transitoire de fréquence / 0
élevée. La TTR peut atteindre jusqu'à deux fois la tension de crête du réseau (charge
purement inductive); la VATRL vaut 4 / 0 \fl Us. Il y a en général plusieurs réamorçages
jusqu'à ce que les contacts soient suffisamment séparés.
Lorsque la charge est capacitive, la tension de rétablissement atteint le double de
la tension de crête du réseau en une demi-période, ce qui est relativement lent, la
VATRC vaut 4 / v 2 Us. Mais il faut éviter qu'il y ait réamorçage sinon des pointes de
courant très importantes risquent de détériorer les contacts du disjoncteur.
Il est donc indispensable de préciser la nature des courants qu'un appareil doit
être capable de couper et de tester l'appareil de coupure avec les types de charges
correspondantes.

6.5.23 Surtensions de manœuvre dues à des variations brusques de charge


Les surtensions dues à des variations brusques de charge peuvent commencer par
une surtension de manœuvre importante et se poursuivre par une surtension temporaire
(sect. 6.3).
Des surtensions de cet ordre sont particulièrement importantes aux plus hautes
tensions de la gamme C (tab. 6.1) parce que la marge entre la tension d'isolement au
choc (§ 6.7.15) et la tension de crête en régime normal sain est relativement plus faible
pour la gamme C que pour les gammes A et B.

6.6 SURTENSIONS EXTERNES TRANSITOIRES DE FOUDRE


6.6.1 Introduction
Les surtensions de foudre (§ 6.1.8) qui sollicitent l'isolation du poste dépendent
de la construction de la ligne et de la configuration du réseau. Le schéma du poste pro-
prement dit a une grande importance si le temps de parcours de la surtension à l'inté-
rieur du poste n'est pas négligeable devant la durée du front de la surtension.
Suivant la configuration du réseau, des surtensions dont les caractéristiques de
durée se situent dans le domaine des surtensions de manœuvre (sect. 6.5) peuvent aussi
apparaître en cas de foudre.
Pour les gammes B et C (tab. 6.1), les coups de foudre qui provoquent des sur-
tensions dangereuses sont soit des coups directs sur les conducteurs de phase, soit des
coups sur les pylônes ou les câbles de garde suivis d'amorçage en retour (§ 6.6.3).
232 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Dans la gamme A, on doit aussi tenir compte des surtensions induites par des
coups de foudre proches. En outre, dans cette gamme de tension, les surtensions trans-
mises par les transformateurs d'un réseau à tension supérieure à un réseau à tension
inférieure doivent également être prises en considération [40]. Cette transmission de
surtension a essentiellement lieu par les effets capacitifs entre enroulements (vol. X
et XXII).

6.6.2 Effet du câble de garde


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Le câble de garde (fig. 2.1) ou câble protecteur est destiné à réduire la probabi-
lité de chute de la foudre sur les conducteurs de phase. Sa position optimale est établie
au moyen du modèle électrogéométrique ([58] et volume XXII).
Le câble de garde joue également un rôle :
• dans l'abaissement du potentiel statique des conducteurs dû aux nuages orageux;
• dans l'amortissement des surtensions transitoires;
• dans l'atténuation des champs magnétiques perturbant les télétransmissions
(téléphone, télécommande, etc.) durant les courts-circuits (vol. XXII).

6.6.3 Définition : amorçage en retour


Le câble de garde diminue fortement la probabilité d'amorçage de coups de
foudre sur les conducteurs de phase d'une ligne. Mais cette méthode de protection
présente des inconvénients. Une impédance (R, L) de mise à terre de valeur trop élevée,
entraîne, en cas de chute d'un coup de foudre i(t) sur la mise à la terre, des grandes
tensions locales u (t) entre le pylône et les conducteurs de phase (fig. 6.27).
L'équation (6.79) exprime cette tension:
ai
u(t) = Ri (t)+L (0 (6.79)
ât

coup de foudre câble de garde

Fig. 6.27
SURTENSIONS 233

La tension u(t) apparaît entre le sommet du pylône et le conducteur de phase


considéré; lorsqu'elle atteint le seuil d'amorçage, cette tension engendre un arc en
retour, parcouru par un courant de foudre. Cet arc risque de détériorer les chaînes
d'isolateurs.

6.6.4 Définition : courant de suite


L'arc en retour ionise localement l'air et permet le passage d'un courant de suite
à fréquence industrielle (50 Hz) délivré par le réseau, ce qui engendre un court-circuit.
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Ce courant de court-circuit devra être interrompu dès sa détection en moins


d'une seconde, au moyen d'un déclenchement rapide des disjoncteurs concernés (sect. 7.3)
suivi d'un éventuel réenclenchement temporisé pour limiter la durée de l'interruption.

6.6.5 Etude des courants de foudre


Les phénomènes de charge de nuages, en période d'orage et le développement de la
foudre feront l'objet d'un chapitre du vol. XXII.
On se bornera à étudier ici les courants de foudre (fig. 6.28) sous l'angle d'une
statistique expérimentale, seule méthode adaptée à des phénomènes naturels de cette
complexité.
nuages orageux

Fig. 6.28 Cas simplifiés de coups de foudre en plaine (foudre descendante).

Les expérimentateurs ont eu recours à deux méthodes :


• la méthode passive consistant à attendre patiemment la chute de coups de fou-
dre sur des tours élevées (pylônes, antennes, bâtiments, etc.) [59-61];
• la méthode active consistant à attirer la foudre au moyen de fusées tirées en
direction des nuages orageux et tractant des fils métalliques conducteurs per-
mettant l'amorçage artificiel de la foudre [62].
Dans les deux cas on mesure le courant de foudre sur une plate-forme équipée
au moyen de shunts et de boucles inductives, tenues prêtes à l'enregistrement en période
orageuse.
Ces méthodes expérimentales ont le désavantage de ne donner des informations
que sur le cas des foudres montantes, celles dont le traceur ionisé prend naissance au sol. Or
234 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

la plupart des coups de foudre naturels en plaine sont descendants, ils prennent nais-
sance dans l'atmosphère près des nuages et aboutissent presque n'importe où sur le sol.

6.6.6 Statistique des courants de foudre


Le tableau 6.29 donne les paramètres principaux mesurés des courants de foudre.

Tableau 6.29 Valeurs caractéristiques des coups de foudre


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relevées au Mont San-Salvatore par K. Berger.

valeurs polarité positive polarité négative


caractéristiques
mesurées val. moy. 1% des cas val. moy. 1% des cas

/ en kA 26 315 -26 -160

J idtenC 60 10 3 à l O 4 -5,8 -157

ftf
400-10 3 10 7 à l O 8 33-10 3 1,7-106
J i2 d t e n A 2 · s
tj
di/dt en ICA/MS 2 10 -30 -100

tj tf : temps initial, respectivement final des phénomènes enregistrés lors


d'un seul coup de foudre.

La distribution des amplitudes des courants de foudre a été établie pour des
nuages dont la hauteur, par rapport au sol se situe dans la fourchette de 1 000 à 2 000 m.
(fig.6.30).
99,9%
λ

Λ
99%

90
v\ N ν
80
70
60
VX
50

coups de foudre \ NN
N coups de foudre
20 •X\ ,
\
>vV y~ positifs
10
\ s/
,
5
\ 3 ,
0
1 N \
N(2)

0,5
\
0.1
50 100 200
\ 1000 k A

Fig. 6.30 Distribution des amplitudes des courants de foudre [58] : (1) et (2), résultats obtenus au
Mt San Salvatore (Lugano, Suisse); (3), courbe récapitulative des données mondiales.
SURTENSIONS 235

6.6.7 Forme d'ondes de courant de foudre


Les mesures expérimentales effectuées au moyen de shunts ont montré que les
formes moyennes des courants de foudre varient en fonction de la polarité (fig. 6.31
et 6.32).
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1(MS)

1(MS)

Fig. 6.31 Courant de choc positif: 20% des Fig. 6.32 Courant de choc négatif: 80% des
cas (courant de foudre nuage-terre en zone cas (courant de foudre terre-nuage en zone
tempérée). tempérée).

6.6.8 Définition : niveau kéraunique


La probabilité de chute de la foudre sur un endroit déterminé est fonction du
niveau kéraunique de cette région (tab. 6.33).

Tableau 6.33 Coefficients kérauniques.

Lieu d'observation NK
(jours orageux/année)
Cercle polaire 0,1
Europe centrale 11
Lausanne 32
USA 10...5O
Afrique centrale 150
Java 223
Kampala (Ouganda) 242

Le niveau kéraunique NK est défini comme le nombre de jours orageux par


année.
Un jour est qualifié d'orageux si l'on peut entendre au moins un coup de ton-
nerre au lieu d'observation fixé.

6.6.9 Exemple : probabilité de coups de foudre sur un pylône


D'après les calculs effectués au moyen du modèle électrogéométrique [63] on
peut dire que si tous les coups de foudre tombant à Lausanne étaient de 30 kA, la pro-
babilité de chute sur un pylône donné de 25 m. de hauteur serait de un en vingt ans.
236 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.6.10 Exemple : probabilité de coups de foudre sur une ligne


Sur une ligne de 220 kV en nappe et dépourvue de câble de garde, située en zone
montagneuse exposée à la foudre (Massif central français), on a mesuré 40 défauts attri-
bués à la foudre par 100 km de ligne et par année.
L'expérience a montré que le nombre moyen des défauts par année et par 100 km
de ligne passe de 10 sans câble de garde à 0,2 avec câble de garde [58].
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6.6.11 Relation empirique


On a établi, sur une base empirique, une relation liant le niveau kéraunique NK
avec le nombre de coups de foudre Nt touchant le câble de garde ou la ligne par km de
longueur et par année.
N1 = NK V(A/Im)/(400 km) coups/(an km) (6.80)
avec h : hauteur moyenne des pylônes en mètres.

6.6.12 Surtensions de foudre


Les courants de choc de foudre parcourant les lignes et les conducteurs de mise à
la terre déclenchent l'apparition de surtensions de choc de foudre (§ 6.1.18).
Les surtensions de foudre sont celles que l'on peut assimiler à un choc de foudre
positif ou négatif de forme normalisée, c'est-à-dire une onde apériodique dont le front
a une durée de l'ordre de la microseconde et la queue de l'ordre de quelques dizaines
de microsecondes (fig. 6.3). Du fait de la raideur de leur front, elles exercent des
contraintes diélectriques plus fortes que les ondes de choc de manœuvre sur l'isolation
longitudinale. Un front d'onde de 1µ8 correspond environ à 300 m pour une ligne
aérienne et à 150 m pour un câble. Mais du fait de leur courte durée, les contraintes
qu'elles exercent sont en général mieux supportées, à amplitude égale, par une isolation
donnée.

6.7 ESSAIS DIÉLECTRIQUES


6.7.1 Introduction
Afin que les diélectriques utilisés dans l'isolation des installations à haute tension
soient fiables pendant la durée de vie de l'équipement (10-30 ans) on doit recourir à
un certain nombre de tests de tenue aux surtensions prévisibles (sect. 6.3 à 6.6).

6.7.2 Définition : isolant


Un isolant électrique est une substance ou un corps dont la conductivité électri-
que est très faible (vol. II).

6.7.3 Propriétés des isolants


Un isolant est caractérisé par ses propriétés physiques du type : électrique, ther-
mique, mécanique, chimique.
Les diverses propriétés physiques que l'on souhaiterait obtenir ne sont pas attei-
gnables. Pour isoler les conducteurs d'un câble électrique, il serait idéal de trouver une
SURTENSIONS 237

matière électriquement bonne isolante et thermiquement bonne conductrice, or la


totalité des isolants électriques connus à ce jour sont aussi isolants thermiques. C'est
ainsi qu'une bonne isolation électrique correspond, en général, à une bonne isolation
thermique. Ceci pose de graves problèmes d'échauffement, particulièrement dans le
cas de l'isolation des câbles, des transformateurs et des machines électriques.

6.7.4 Propriétés électriques, définitions


Les éléments caractéristiques d'un isolant, du point de vue électrique, sont
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(vol. XXII):
• sa rigidité diélectriqueE'd (V/m) (tab. 6.34) [64, 65];
• sa résistivité ρ (Ω m) ou sa conductivité σ (S/m) pour son comportement sous
tension continue ou le facteur de pertes diélectriques tgô (-) pour son com-
portement en tension alternative [66];
• son taux de décharges partielles (tab. 6.34);
• sa permittivité absolue : e(F/m) ou relative er = e/e0 [66].

6.7.5 Définition : ligne de fuite


La ligne de fuite est la distance la plus courte, comptée à la surface d'un diélec-
trique solide, placé entre deux pièces conductrices entre lesquelles existe un champ
électrique.

6.7.6 Définition : cheminement


Le cheminement d'un arc est une formation progressive d'un parcours électri-
quement conducteur à la surface d'un isolant solide placé dans un isolant liquide ou
gazeux.

6.7.7 Isolation et système d'isolation : définitions


On définit Yisolation comme un groupement de matériaux isolants destinés à
assurer une bonne qualité d'isolement du matériel électrique soumis à des champs
électriques élevés. Le système d'isolation comporte en plus de l'association d'isolants,
des électrodes électriquement conductrices.

6.7.8 Définition : isolement


L'isolement d'une installation est la qualité obtenue par les isolations. Il est
susceptible de mesure (résistance en mégohms) et de repérage (tenue à la tension en
kilovolts).

6.7.9 Méthode
Les méthodes utilisées pour évaluer les champs électriques en haute tension
seront décrites dans le volume XXII.
On utilise des méthodes analytiques, numériques, graphiques, rhéographiques
et par brin de paille.
238 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 6.34 Evolution du comportement des isolants à champ électrique élevé.

Solides Liquides Gazeux

Rigidité diélectrique:
Propriété d'un isolant de s'opposer à la décharge disruptive; elle s'évalue par l'intensité du
champ électrique E^ ( V/m) susceptible d'amener la décharge disruptive.
Décharges partielles :
Décharges dont le trajet se développe sur une partie seulement de l'intervalle isolant séparant
des conducteurs.
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— — Effluve : phénomène de conduction


électrique dans les gaz qui se mani-
feste par une luminosité sans grand
échauffement, sans bruit et sans
volatilisation appréciable des élec-
trodes lorsque le champ électrique
dépasse une certaine valeur.

— — Aigrette : décharge intermittente


d'électricité ayant la forme d'une
houppe mobile, qui sort d'un con-
ducteur. Elle est généralement
accompagnée de sifflement ou de
crépitement.
Effet de couronne : forme particu-
lière d'effluves et d'aigrettes dans
le cas des lignes électriques ou des
appareils à haute tension.

Décharge disruptive :
(vulg. claquage)
Ensemble des phénomènes accompagnant la perforation d'un isolant lorsque la tension entre
deux conducteurs séparés par cet isolant dépasse une certaine limite.
Contournement :
Décharge disruptive se produisant le long ( § 6.7.5 ) ou à proximité d'une surface d'un isolant solide,
placé dans un isolant liquide ou gazeux

Perforation : décharge — Etincelle : phénomène lumineux


disruptive dans un isolant éclatant, de courte durée, qui
solide provoquant un caractérise la décharge disruptive
défaut d'isolation définitif. dans un gaz.

Amorçage:
(d'une étincelle ou d'un arc)
Régime variable pendant lequel l'étincelle ou l'arc s'établit.
Arc :
Décharge disruptive lumineuse caractérisée par une grande densité de courant et un
faible champ électrique provoquant souvent la volatilisation partielle des électrodes.

6.7.10 Définition : tension de tenue


La tension de tenue est une tension spécifiée qui doit être appliquée à un objet
à l'essai dans des conditions spécifiées au cours d'un essai de tenue (1 min par exemple)
durant lequel aucune décharge disruptive ne doit, en général, se produire.
SURTENSIONS 239

6.7.11 Définition : tension disruptive


La tension disruptive est la tension d'essai pour laquelle se produit la décharge
disruptive (claquage).
La tension disruptive étant sujette à des variations aléatoires, on précisera:
• les valeurs moyenne, maximale et minimale d'une série d'observations ou,
• la valeur moyenne et l'écart quadratique moyen (déviation standard) par
rapport à la valeur moyenne au cours d'une série d'observations ou,
• la relation entre la tension et la probabilité de décharges disruptives.
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6.7.12 Conditions spécifiées


Il s'agit du conditionnement du matériel en essai (traitement thermique, état de
surface, conditions atmosphériques d'essai (température, pression, humidité: essais à
sec, essais sous pluie normalisée)), faisant l'objet de conventions particulières passées
entre le fabricant et le client et respectées par les laboratoires d'essais à haute tension.

6.7.13 Définition : isolation externe


Visolation externe est constituée par les surfaces isolantes externes et l'air envi-
ronnant. La rigidité diélectrique (tab. 6.34) de l'isolation externe dépend des condi-
tions atmosphériques. Une chaîne d'isolateurs de ligne à haute tension constitue une
isolation externe.

6.7.14 Définition : isolation interne


U isolation interne est celle qui n'est pas exposée directement aux conditions
atmosphériques (par exemple l'intérieur de cuves de transformateurs ou de condensa-
teurs remplies d'huile isolante).

6.7.15 Définition: niveau d'isolement nominal


On comprend par niveau d'isolement nominal des matériels :
• les tensions de tenue nominale (§ 6.7.10) aux surtensions de choc de foudre
et de tenue nominale de courte durée à fréquence industrielle pour les installa-
tions des gammes de tension A et B (tab. 6.1);
• les tensions de tenue nominale aux surtensions de choc de manœuvre et de
foudre pour les installations de la gamme C.

6.8 COORDINATION DES ISOLEMENTS

6.8.1 Introduction
On parvient à la coordination des isolements (§ 6.1.3) en établissant les corréla-
tions nécessaires entre les conditions de tenue de l'isolation des matériels électriques et
les valeurs des surtensions auxquelles ces matériels peuvent être soumis en service,
compte tenu des caractéristiques des dispositifs de protection (éclateurs, parafoudres,
etc.).
240 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.8.2 Méthodes
Deux méthodes sont appliquées dans la pratique :
• la coordination conventionnelle des isolements (§6.8.3 à 6.8.6);
• la coordination probabilistique des isolements (§ 6.8.7 à 6.8.11).
La première méthode découlant de l'expérience pratique, fait appel à des facteurs
de sécurité très élevés, donc à des isolations surdimensionnées. Elles s'appliquent cou-
ramment aux gammes de tensions A et B (tab. 6.1).
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Par contre, pour la gamme de tension C où le coût des isolations devient propor-
tionnellement important par rapport au coût global du matériel, on aura avantage à
recourir aux méthodes probabilistiques se basant sur la statistique.

6.8.3 Concept
Dans une installation bien conçue, les isolements internes doivent être prescrits,
commandés, fabriqués et testés pour des surtensions nettement plus élevées que pour
les isolements externes.
En conséquence, il ne faut pas surdimensionner les chaînes d'isolateurs ou les
distances entre conducteurs d'une ligne aérienne. Des distances trop grandes entre con-
ducteurs aériens réduisent la probabilité d'un amorçage d'arc entre conducteurs, mais
augmentent le risque de perforation de l'isolement interne des machines et des appa-
reils raccordés à la ligne.
Pour coordonner grossièrement ces deux types d'isolement, on place des écla-
teurs dont on règle la distance à une valeur suffisamment basse pour que la tension
d'amorçage de l'éclateur soit inférieure en valeur absolue à la tension de perforation
du plus faible isolement interne. Cette coordination est toutefois difficile à réaliser
pour les motifs suivants :
• la tension de perforation du plus faible isolement interne est en général mal
connue. On peut toutefois admettre qu'elle est supérieure à la valeur prescrite
et testée, indépendante de la polarité et indépendante de la pression baromé-
trique;
• la tension disruptive d'un éclateur peut assez facilement être déterminée expé-
rimentalement, mais elle varie comme la densité de l'air et peut dépendre
beaucoup de la polarité de la surtension (du simple au triple pour un éclateur
pointe plaque, par exemple);

6.8.4 Limites
La difficulté de coordination des isolements provient essentiellement du dilemme
dû au choix de la distance d'éclatement. En choisissant une distance d'éclatement faible,
l'amorçage risque de se produire à la tension de service, ou lors d'une légère surtension
d'origine interne. Cet amorçage provoque des courts-circuits intempestifs qu'il faut éli-
miner chaque fois par une mise hors tension de l'installation. D'où des pannes de
courte durée, mais trop fréquentes.
On est donc amené à écarter suffisamment les éclateurs pour que la plus grande
surtension interne à fréquence de service considérée comme admissible ne provoque
pas l'amorçage de l'éclateur, même lorsque la pression barométrique est basse et ceci
SURTENSIONS 241

pour la plus faible des deux tensions disruptives. Malheureusement l'éclateur ainsi
réglé laisse passer des ondes de choc de polarité inverse beaucoup plus grande, surtout
par haute pression barométrique et tous les isolements internes (fig. 6.35) doivent être
conçus pour une tension d'essai encore plus élevée, ce qui devient très onéreux. C'est
pourquoi on a imaginé des parafoudres (chap. 7 ) qui constituent des points d'isolement
volontairement faibles.
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800
ligne aérienne (sèche)
ayant subi un choc
700 ayant subi plusieurs chocs

600 niveau d'isolement supérieur


niveau d'isolement moyen (humide)
500
valeur maximale
de la tension résiduelle au limiteur
400
niveau de protection (tension
d'amorçage des parafoudres)
300

200
•>/2 Um
y/2 Un

100
{y/21 y/3) Un

tension tension alternative


de choc valeur maximale
0,5/3 pendant une minute

Fig. 6.35 Coordination des isolements d'un poste 110 KV.

6.8.5 Niveaux d'isolement


On obtient ainsi trois niveaux d'isolement :
• le niveau d'isolement supérieur pour les isolements internes (niveau d'isolement
normalisé pour le matériel § 6.8.6);
• le niveau d'isolement moyen pour les isolements externes et les éclateurs;
• le niveau d'isolement inférieur pour les parafoudres (niveau de protection,
sect. 7.4).

6.8.6 Niveaux d'isolement normalisés pour le matériel


En annexe sont présentés les niveaux d'isolement normalisés pour la :
• gamme A (1 à 52 kV) au tableau 9.10;
• gamme B (52 à 300 kV) au tableau 9.11 ;
• gamme C (> 300 kV) au tableau 9.12;
242 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.8.7 Coordination probabilistique des isolements


Dans la gamme d'isolation C, afin de réduire le coût d'investissement des isola-
tions tout en conservant une bonne fiabilité de l'interconnexion, on est conduit à
entreprendre des études statistiques pour voir si le risque de destruction du matériel
se trouve dans des limites admissibles.
La méthode statistique de coordination probabilistique des isolements admet
que des défauts d'isolement peuvent se produire un nombre limite de fois (économi-
quement raisonnable). On cherche à chiffrer le risque de défaut.
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Une détermination précise du risque de défaut pour un type donné de surten-


sions nécessite que les contraintes dues aux surtensions et la rigidité diélectrique du
matériel (tab. 6.34) soient connues par leurs distributions statistiques [67].
Sous une forme simplifiée on utilise cette méthode en admettant que l'on suive
des courbes de probabilité gaussiennes (par exemple).

6.8.8 Probabilité de surtension à l'entrée d'un poste de couplage


La possibilité psp d'obtention d'une surtension dans un poste est donnée par la
relation suivante (fig. 6.36).
Psp (U ) = Pst (U)-pp (Uype (U) 1 (6.81)
où:
• Pst (U) : est la probabilité de surtension sur le réseau (risque d'obtenir une
surtension comprise entre U- AU/2 et £/+ ∆£7/2);
• Pp (U)'' est la probabilité de non amorçage des parafoudres;
• Pe (U) · est la probabilité de non amorçage des éclateurs.

100%

0%

Fig. 6.36 Probabilité de urtension dans un poste.

6.8.9 Probabilité de défaillance du poste de couplage


La probabilité de défaut pd du poste de couplage est égale à (fig. 6.37) :
Pd(U) = Psp(UyPc(U) 1 (6.82)
où pc (U) est la probabilité de claquage des isolations internes du poste de couplage.
SURTENSIONS 243
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Fig. 6.37 Probabilité et risque de défaut.

Tension
dans les conditions
gamme A et B normales :
tension de service O gamme C

(tab.6.1)

Paramètres
caractéristiques
du réseau
(chap. 4)
©
J~r TT
I
Mise en œuvre
Calcul de moyens propres Calcul
des surtensions
temporaires
(§ 6.1.15 et 6.1.16)
© à réduire
les surtensions
de manœuvre
Θ des surtensions
de manœuvre
(sect. 6.5)
' ! I
-I
l l
Calcul de l'isolement
Choix de la tension
ι ι en ce qui concerne . Effets possibles de
nominale
du parafoudre Θ I L.
�4 les tensions de service protection des
(chap. 7) Θ et les surtensions
temporaires
parafoudres et
I éclateurs (chap. 7) I

Choix des tensions Choix de la tension


de tenue nominales de tenue nominale
aux chocs de ma-
nœuvre et de
I I L aux chocs de ma-
nœuvre des appareils
foudre des appareils
des gammes A et B Θ Mise en œuvre de moyens propres
de la gamme C
(tab.9.12)
(tab.9.10 et9.11) à réduire les surtensions de foudre

-L
Calcul Niveau d'isolement Données Choix de la tension
des surtensions des lignes, sur les surtensions de tenue nominale
de foudre nombre de fils de foudre aux chocs de foudre
(sect. 6.6) de garde, éclateurs (§6.6.12) des appareils de la
aux entrées de ligne gamme C (§ 9.6.3)

Θ 10
Θ ©
Fig. 6.38 Organigramme de la conception et de la coordination de l'isolement (suite 1 à 12).
244 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

6.8.10 Définition : risque de défaut


Le risque de défaut Rd est donné par :
OO

Rd = f PAU) dU (6.83)
ο
Le risque de défaut Rd, pour une durée fixée, est représenté par la zone hachurée
de la figure 6.37. Ce risque est exprimé en nombre de défauts par poste de couplage et
par année.
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6.8.11 Définition : fiabilité


La fiabilité de l'isolement est définie comme la probabilité de fonctionnement
sans défaillance du réseau au cours d'un intervalle de temps déterminé :
F = \-Rd (6.84)

6.8.12 Organigramme de la coordination des isolements


La figure 6.38 présente un organigramme résumé du concept de la coordination
des isolements.
CHAPITRE 7

APPAREILLAGE DE PROTECTION
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7.1 INTRODUCTION

7.1.1 But
Ce chapitre traite de l'ensemble des moyens et des méthodes à mettre enjeu
pour protéger le matériel des réseaux électriques, les personnes, les animaux et les choses
[43] à l'instant et durant un défaut.

7.1.2 Définition : défaut


Un défaut est caractérisé par un phénomène non conforme au fonctionnement
normal du réseau et pouvant, dans certain cas, conduire à un effondrement électrique
de celui-ci et à la mise en danger de son environnement.

7.1.3 Causes
Les causes aptes à déclencher des défauts dans les réseaux sont nombreuses et
peuvent avoir pour origine :
• des phénomènes propres au réseau (par exemple rupture d'une colonne de sec-
tionneur, perforation d'une isolation interne de transformateur d'un poste par
fatigue diélectrique);
• des événements indépendants du réseau (par exemple, chute d'un arbre sur
une ligne ou rupture d'un poteau électrique à la suite d'un accident de voiture,
coup de foudre sur une ligne).
Seules les causes les plus fréquentes sont examinées dans la suite.

7.1.4 Interdépendance des surtensions et des surintensités


Il est fréquent qu'une surtension (chap. 6) produise un court-circuit (chap. 5)
(l'inverse peut aussi arriver). Un système de protection bien conçu doit donc tenir
compte de ces deux types d'anomalies et de leur interdépendance.

7.1.5 Concept de protection


L'organigramme de la figure 7.1 présente un concept général de protection des
réseaux électriques en montrant les états successifs du réseau et les conséquences
graves ou passagères entraînées par un incident.
246 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

PARTIE SAINE DU RÉSEAU


EN RÉGIME NORMAL
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par 1
par de ι de
surcharge court-circuit manœuvre ' foudre

coupure localisée ( 1 e) tous les isolements


temporisée , rapide supportent la tension Oui
NON

naissance d'un arc


réintégration extérieur (éclateur)
dans la partie coupure plus étendue NON
saine d'échelon supérieur (2e, 3e)
temporisée
amorçage d'un
parafoudre
OUI
NONi OUI

perforation d'une
isolation interne

conséquences élimination de vOUI


graves NON la surtension réussie

!Mf

NON OUI

partie éliminée
du réseau

première tentative de
remise en service
après 1 s

OUI
déclenchement
NON
définitif et
signal de panne

Fig. 7.1 Exemple de conception d'un système de protection.


APPAREILLAGE DE PROTECTION 247

7.1.6 Principes généraux


Quelle que soit la qualité des matériels utilisés et le soin avec lequel on les a
assemblés, l'apparition de défauts est inévitable. Les mesures de sécurité et de protec-
tion doivent répondre à certains principes qui sont par ordre de priorité :
• sécurité des personnes étrangères à l'installation électrique;
• sécurité des personnes non spécialisées utilisant l'installation;
• sécurité du personnel spécialisé entretenant l'installation;
• sécurité et maintien en bon état du matériel;
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• fiabilité de fonctionnement du système PTDU (production, transport, distri-


bution et utilisation de l'énergie électrique).

7.1.7 Moyens utilisés pour la protection


Les dispositions à prendre pour garantir la sécurité des personnes font l'objet de
lois, d'ordonnances, de prescriptions et de recommandations qui ne sont pas traitées
dans ce volume (voir § 5.10.15) [43, 68, 69].
Pour éviter la détérioration des matériels lors de surintensités, il faut disposer
d'appareils de coupure de courant (sect. 7.2) capables d'éliminer les courants de
court-circuit très rapidement (§ 7.2.11 à 7.2.28) ainsi que les surintensités plus
modestes avec une certaine temporisation.
Pour limiter les inconvénients dus aux surtensions, on utilise essentiellement
la coordination des isolements (chap. 6) en faisant appel à des parafoudres et à des
éclateurs (sect. 7.4).
Enfin, pour assurer une fiabilité suffisante garantissant la plus grande continuité
du service compatible avec la sécurité (qui reste prioritaire) on doit concevoir un systè-
me de détection des défauts capable de localiser la plus petite portion possible du sys-
tème PTDU qu'il faut couper de l'ensemble, afin d'éviter qu'une partie inutilement
grande du système PTDU ne soit mise hors service (sect. 7.3).

7.2 MATÉRIEL DE PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITÉS

7.2.1 Introduction
La coupure d'un courant n'est pas facile à réaliser et nécessite des appareils
d'autant plus complexes que l'intensité du courant à couper est élevée et que la tension
est élevée. Le coût des appareils de coupure est si élevé, qu'il s'avère opportun de sépa-
rer les appareils capables de couper les courants de court-circuit (disjoncteurs § 7.2.13
à 7.2.26 et fusibles, § 7.2.27 et 7.2.28), de ceux qui ne sont destinés qu'à couper les
courants normaux ou de faible intensité (interrupteurs, § 7.2.11).
Certains appareils simples, relativement bon marché et contrôlables à l'œil nu
sont uniquement destinés à modifier les liaisons entre divers systèmes en l'absence de
courant (sectionneurs, § 7.2.9 et 7.2.10).
Le principe de coupure d'un courant alternatif est fondamentalement différent
de celui d'un courant continu. Dans le premier cas, l'appareil attend le prochain passage
du courant par zéro et tente de le couper définitivement à partir de ce moment
(§7.2.2). Dans le second cas, c'est l'appareil lui-même qui doit amener le courant à zéro.
248 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

7.2.2 Principe de la coupure d'un courant alternatif


Pour couper un courant alternatif, on sépare les deux éléments conducteurs en
contact, ce qui produit un arc. Durant ce mouvement de séparation, le courant passe
obligatoirement par zéro et l'arc s'éteint deux fois par période. Si, à ce moment, la ten-
sion de réamorçage de l'arc (§ 7.2.3) est supérieure à la tension transitoire de rétablis-
sement (§ 6.5.10), l'arc reste éteint et la coupure est réussie. Dans le cas contraire,
l'arc se réallume, mais les contacts continuent à s'écarter et lors d'un prochain passage
par zéro du courant, celui-ci sera probablement coupé. Il est rare que l'appareil de
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coupure arrive à couper le courant lors de son premier passage par zéro, il y aura donc
plusieurs réamorçages avant l'extinction définitive de l'arc (fig. 7.2).

3,6kV

l,53kA

y ν
Tension nominale : 3,6 kV u : tension de contact, puis ic : courant de commande de
Courant nominal : 1500 A tension d'arc, puis tension séparation des contacts
Pouvoir de coupure: 150 MVA de rétablissement i: courant coupé au 9ème passage
a : déplacement des contacts par zéro, soit après 90 ms

Fig. 7.2 Oscillogramme d'une coupure unipolaire d'un courant inductif de 1530 A sous 3,6 kV
(valeurs efficaces) effectuée à l'aide d'un disjoncteur magnétique (50 Hz).

7.2.3 Tensions d'amorçage et de réamorçage : définition


La tension d'amorçage d'un arc [vol. XXII] entre deux contacts séparés dépend
d'un grand nombre de circonstances, notamment :
• du milieu isolant (air, huile, SF 6 , vide,...);
• de la température absolue T

un a a pression constante (7.1)

• de la pression ρ (loi de Paschen)

ua a au voisinage du vide (7.2)


P
APPAREILLAGE DE PROTECTION 249

ua = k3'p à la pression normale V (7.3)


(Ar1, k2, k3 étant des constantes du système considéré);
• de l'ionisation (si l'arc vient de s'éteindre, la tension de réamorçage sera
plus petite, car l'espace entre contacts sera encore ionisé);
• des surfaces de contacts (aspérité, pollution, température);
• de la polarité;
• de la distance entre les contacts.
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Une fois la tension d'amorçage atteinte, un arc s'établit, il y a volatilisation du


métal et forte ionisation. Il se forme une colonne de plasma à basse température (3 000 K
à 30 000 K) entre les contacts. Si l'arc s'éteint, la tension de réamorçage est moins
élevée que la tension d'amorçage [70].

7.2.4 Définition : pouvoir de coupure


Le pouvoir de coupure d'un appareil de coupure est le courant maximum que
cet appareil est capable de couper sous une tension de rétablissement à fréquence de
service et une tension transitoire de rétablissement (§ 6.5.10) de référence déterminée
et dans les conditions prescrites d'emploi et de fonctionnement. Il s'exprime par les
deux valeurs suivantes (fig. 5.8):
• le pouvoir de coupure symétrique, qui est la valeur du courant symétrique que
l'appareil peut couper;
• lé pouvoir de coupure asymétrique (ou total), qui est la valeur du courant
asymétrique que l'appareil peut couper (comprenant une composante apério-
dique et une composante sinusoïdale).
Le pouvoir de coupure doit être égal ou supérieur au plus grand courant que
l'appareil peut être appelé à couper.

7.2.5 Définition : puissance de coupure


La puissance de coupure d'un pôle de l'appareil de coupure est le produit du
plus grand courant qu'il est capable de couper en valeur efficace (pouvoir de coupure)
par la valeur efficace de la tension de rétablissement à fréquence de service qui apparaît
après la coupure (fig. 7.3).
[Puissance de coupure) = (Jeff · max avant coupure) · (Ueff. maxaprès coupure)
VA (7.4)

'effmax w Φo/ * s s ^ % =o N^
U
* \ *" À
V ^* s* s ^ *'
U9Jf = O Uarc ^ O Uefi Φ Q

avant coupure pendant coupure après coupure


Fig. 7.3

Rappelons que cette puissance est fictive puisqu'elle est le produit de deux gran-
deurs n'ayant pas lieu simultanément [70].
250 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Lorsque l'appareil est à trois pôles (triphasé), sa puissance de coupure est trois
fois plus grande.

7.2.6 Caractéristiques d'arcs


Pour saisir le fonctionnement d'un disjoncteur, il est nécessaire de connaître les
relations entre la tension et le courant d'arc, ceci pour les différentes positions des
éléments de contact du disjoncteur.
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Pour des valeurs modérées du courant et de la tension, l'équation entre le cou-


rant et la tension d'arc est donnée, à pression atmosphérique, par la formule empirique
de Ayrton (fig. 5.19 et 5.20) [71].

ω = * + Τ Γ � Τ V (7.5)
Uarc\
Le signe de uarc est toujours le même que celui de iarc.
Les valeurs a et b, caractérisant le système, sont liées à la longueur de l'arc par:
a = a + yl V (7.6)
b =β+δ·/ V (7.7)
où / est la longueur de l'arc en mm;a,/3,γ et δ sont des coefficients empiriques à peu
près constants.
Pour un arc entre électrodes de cuivre, dans l'air à la pression atmosphérique, ces
coefficients ont les valeurs suivantes :
a = 30 V, β = 10 VA, y = 1 V/mm, δ = 3VA/mm
La résistance électrique au passage du courant dépend de la section du tube de
plasma (zone ionisée [72]), de sa longueur, de sa température, de sa pression et de sa
nature. Plus le courant est élevé, plus l'ionisation est forte, plus la volatilisation du
métal est intense (parc diminue) et plus la section (Sarc) du tube de plasma est forte.
Ces trois effets contribuent à réduire fortement la résistance au passage du courant.

Rare= ^f^ Ω (7.8)


^ arc
de sorte que la tension diminue lorsque le courant augmente.
Mayr [71] constate que la puissance active dissipée dans l'arc est constante, con-
duisant à une caractéristique d'arc ua essentiellement hyperbolique (fig. 5.20).

7.2.7 Remarques
Selon la formule de Ayrton (7.5), la tension d'amorçage serait infinie pour iarc
nul, ce qui est évidemment faux; elle n'est valable qu'une fois le courant amorcé,
c'est-à-dire lorsque la tension a atteint la valeur d'amorçage et de réamorçage (§ 7.2.3).
La température des pièces de contact varie durant la période : elle est minimum
au moment de l'allumage et augmente ensuite puisque le courant échauffe le métal.
Puis elle diminue lorsque l'arc s'éteint, mais avec un retard. Au moment de l'extinction,
elle est donc plus élevée que lors de l'allumage, de plus la zone reste encore ionisée.
Ceci explique que la tension d'extinction de l'arc est plus faible que celle d'amorçage.
APPAREILLAGE DE PROTECTION 251

Si la fréquence est plus élevée, la diminution de température des contacts (essentielle-


ment la cathode) et la déionisation sont moins prononcées (entre l'extinction et l'allu-
mage), d'où un plus faible écart entre la tension d'amorçage et celle d'extinction. La
figure 7.4 présente l'oscillogramme type d'un court-circuit triphasé, coupé par un
disjoncteur.

avant pendant après


le court-circuit le court-circuit le court-circuit
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application
du
court-circuit

composante
apériodique

courant ,
composante alternative .

PHASEI \ / \i

tension tension de
rétablissement

tension appliquée
tension transitoire
de rétablissement

courant
tension transitoire
PHASE II de rétablissement

tension tension de
rétablissement

tension appliquée

courant
PHASE III

tension tension de
rétablissement

tension appliquée

tension transitoire
de rétablissement
Fig. 7.4 Oscillogramme type d'un court-circuit triphasé [70].
252 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

7.2.8 Classement des appareils de coupure


On définit les divers types d'appareils de coupure, par ordre croissant de puissance
de coupure (§ 7.2.5). Un classement des appareils de coupure selon le pouvoir de cou-
pure et la puissance de coupure est donné au tableau 7.5. Les symboles des appareils
de coupure, selon la commission électrotechnique internationale (CEI) sont donnés à
la figure 7.6.

Tableau 7.5
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Appareil de coupure Sigle Pouvoir de coupure


maximum kA

MT HT

sectionneur de ligne S/ ~0 ~o
sectionneur de terre S, ~0 ~0
interrupteur I 0,6 2
disjoncteur D 60 60
fusible F ~ OO 40

Fig. 7.6 Schéma de réseau avec appareillage de coupure.

• 7.2.9 Définition : sectionneur


Le sectionneur est un appareil destiné à interrompre la continuité d'un conduc-
teur ou à l'isoler d'autres conducteurs seulement lorsque le courant qui le parcourt est
très faible [73].
Par exemple, un sectionneur peut couper le courant absorbé à vide par un trans-
formateur de faible puissance ou par une ligne de faible longueur.
Le sectionneur sert simplement à isoler entre elles différentes parties d'une instal-
lation d'une façon visible à l'œil nu pour une mise hors service, lors d'entretien ou de
réparation. Son pouvoir de coupure est pratiquement nul, si bien qu'il ne doit jamais
être manœuvré sous charge, ni pour enclencher, ni pour déclencher (risque de soudage
des contacts, de fusion ou d'explosion). A cet effet, on prévoit des verrouillages empê-
chant la manœuvre lorsqu'un courant passe ou pourrait passer.

7.2.10 Types de sectionneurs


On distingue selon leur rôle :
• les sectionneurs de ligne, reliant deux parties du réseau;
APPAREILLAGE DE PROTECTION 253

• les sectionneurs de terre, permettant de relier galvaniquement à la terre des


parties flottantes du réseau.
Les sectionneurs sont commandés manuellement par des sytèmes pneumatiques,
hydrauliques ou par des moteurs électriques.
A l'intérieur d'un poste de couplage, certains sectionneurs de ligne jouent un
rôle d'aiguillage.
Du point de vue de la coordination de l'isolement, la tension de tenue de l'inter-
valle de sectionnement d'un sectionneur de ligne ouvert doit être supérieur à la tension
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de tenue contre terre pour des raisons de sécurité (§ 9.4.3).


Dans les installations blindées isolées à l'hexafluorure de soufre (SF 6 ) (vol. XXII)
les sectionneurs sont du type de la figure 7.7.

1 membrane d'éclatement contre-contact pour 9 cage du contact glissant


2 densimètre sectionneur de mise à terre 10 système d'entraînement
3 cartouche absorbante contre-contact pour 11 tube de contact mobile
4 carter sectionneur 12 sectionneur de mise à terre
5 isolateur conique colonne tournante

Fig. 7.7 Sectionneur SF6 (type S+S).

7.2.11 Définition : interrupteur


\Jinterrupteur est un appareil capable d'établir, de supporter et de couper des
courants de service ou de changer les connexions d'un circuit. L'appareil peut être prévu
pour établir, mais pas pour couper, des courants anormalement élevés, tels que les cou-
rants de court-circuit [74]. Commandé à la main ou par un relais, l'interrupteur a un
pouvoir de coupure (§ 7.2.4) (et une puissance de coupure (§ 7.2.5)) correspondant
au courant nominal assigné (et à la puissance nominale assignée) de la machine ou de
l'appareil qu'il relie au réseau. Il faut prévoir un verrouillage empêchant l'ouverture de
l'interrupteur si le courant qui le traverse dépasse son pouvoir de coupure. Par contre,
à la fermeture, on ignore l'état de santé de l'utilisateur. Il convient donc de prévoir un
pouvoir de fermeture au moins égal au plus grand courant de court-circuit prévisible,
254 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

afin d'éviter la soudure des contacts. En particulier, le temps de fermeture devra être
extrêmement rapide afin que l'arc n'ait pas le temps de faire fondre le métal. L'inter-
rupteur est un appareil de commande, contrairement aux disjoncteurs, aux coupe-
circuits à fusibles et aux sectionneurs, qui sont là pour la protection et la sécurité. La
réunion dans le même appareil des fonctions d'interrupteur et de sectionneur constitue
l'interrupteur-sectionneur parfois appelé sectionneur de charge.
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7.2.12 Principe d'interrupteur à vide


Plutôt que de mettre un gaz comme diélectrique, on peut utiliser les propriétés
du haut vide (10~2 Pa) dans la chambre de coupure (vol. XXII). On obtient un
disjoncteur à vide, appelé aussi interrupteur à vide (fig. 7.8). Celui-ci présente un temps
de rétablissement de la rigidité diélectrique de l'ordre de la microseconde. Il est ainsi
très peu sensible à la vitesse d'accroissement de la tension transitoire de rétablissement.
Dans cette chambre de coupure, l'arc ne trouve aucun support sur lequel s'appuyer et
c'est en fait la cathode qui fournit les électrons et la vapeur dans laquelle l'arc peut
se développer. Pour obtenir des interruptions satisfaisantes, sous vide, il faut contrôler,
de façon appropriée, l'élévation de température des surfaces de contact sur lesquelles
se produit la condensation des vapeurs métalliques dégagées par l'arc [75].
La faible tension d'arc dans le vide, due à la proximité des contacts, est une
caractéristique favorable, puisque l'énergie qui doit être dissipée est réduite. Ceci facilite
l'interruption des courants normaux et augmente la durée de vie utile de l'interrupteur.
Cependant, pour des intensités élevées, l'arc devient difficile à éteindre. Ainsi, une
paire de contacts de cuivre de 100 mm de diamètre a une limite, sous 15 kV, d'environ

support de l'électrode fixe

écran terminal

électrodes

support de l'écran

enveloppe isolante
écran de condensation

membrane flexible

tige mobile

Fig. 7.8 Coupe de l'interrupteur à vide.


APPAREILLAGE DE PROTECTION 255

10 kA. Pour augmenter le pouvoir de coupure au-delà de cette valeur, il est nécessaire
d'utiliser des géométries de contacts produisant un champ magnétique capable de souf-
fler l'arc.
Des essais ont montré que ces interrupteurs sont les dispositifs de coupure les
plus rapides et que leur fonctionnement est très sûr, pour autant qu'ils ne soient pas
appelés à couper des courants de court-circuit.
Pour couper des courants plus élevés, il faut recourir aux techniques des disjoncteurs.
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• 7.2.13 Définition : disjoncteur


Le disjoncteur est un appareil capable d'établir, de supporter et de couper des
courants de service ou d'établir et de couper automatiquement, dans des conditions pré-
déterminées, des courants anormalement élevés, tels que courants de surcharge élevée
ou de court-circuit [70].
De tels appareils sont généralement prévus pour fonctionner peu fréquemment,
cependant certains types sont capables de manœuvres fréquentes et peuvent aussi
être utilisés comme interrupteurs de commande.
La puissance de coupure d'un disjoncteur est très élevée (§ 7.2.5). Elle doit être
choisie en fonction de la puissance de court-circuit correspondant à l'emplacement
dans le réseau et non selon la charge nominale, qui n'a en général aucun rapport avec la
puissance de court-circuit (§ 5.1.5).
Pour couper le courant alternatif, le disjoncteur doit empêcher l'arc de se refor-
mer, sitôt après qu'il s'est éteint, en augmentant la tension de réamorçage. Pour ceci, il
faut écarter rapidement les contacts, chasser le plasma, augmenter la pression (ou le
vide pour les disjoncteurs à vide) et refroidir toute la zone afin de rétablir la rigidité dié-
lectrique de l'espace entre les contacts.

7.2.14 Types de disjoncteurs


L'agent utilisé pour l'extinction de l'arc permet d'établir une distinction entre
plusieurs types de disjoncteurs:
• le disjoncteur à faible volume d'huile (§ 7.2.15 à 7.2.17);
• le disjoncteur pneumatique ou à air comprimé (§ 7.2.18 à 7.2.20);
• le disjoncteur magnétique, [76,77], actuellement destiné aux coupures de cou-
rants continus, à la traction en courant continu, ou utilisé dans la distribution
en basse tension alternative;
• le disjoncteur à hexafluorure de soufre SF6 (§ 7.2.21);
• le disjoncteur à vide, que l'on espère obtenir par perfectionnement des inter-
rupteurs à vide (§ 7.2.12).

7.2.15 Principe du disjoncteur à faible volume d'huile


Dans ce type de disjoncteur, représenté à la figure 7.9, l'arc est éteint par un
puissant soufflage transversal au moyen à'huile sous pression. Les gaz dégagés par l'arc
dans l'huile, essentiellement de l'hydrogène, s'échappent par les fentes latérales de la
chambre de coupure. La bonne conductibilité thermique de l'hydrogène et l'écoulé-
256 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
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1 partie médiane du V 12 tulipe de contact a


2 élément de coupure glissement
3 condensateur de réparti- 13 bloc de soufflage
tion de la tension 14 capot d'élément de
4 réservoir d'huile à basse coupure
pression 15 porte-contact
5 vérin 16 tulipe de contact
6 tige du piston fixe
7 piston de la pompe 17 couvercle
8 contact mobile 18 soupape d'évent
9 étrangleur P circuit à haute pression
10 chambre de coupure R circuit de retour
11 pompe d'injection S circuit de commande

Fig. 7.9 Disjoncteur à faible volume d'huile; unité de coupure BBC F R - S E [781.

ment du gaz soutirent une telle quantité d'énergie à l'arc qu'il s'éteint au prochain
passage par zéro du courant.
Lorsque le disjoncteur est fermé, le contact est assuré par des doigts de contact
argentés, serrés par des ressorts, afin de permettre le passage du courant en limi-
tant réchauffement. Lorsqu'arrive l'ordre de déclenchement, un ressort armé entraîne
la tige mobile vers le bas par l'intermédiaire de l'arbre et de la bielle, qui lui communi-
quent une accélération élevée, de manière à augmenter aussi rapidement que possible
la distance entre les deux contacts. Le passage du courant à la tige est assuré par des
galets (ou couronne de contact) qui sont aussi chargés de la guider. Un arc s'établit
entre l'extrémité de la tige et le contact. L'énergie dissipée par cet arc vaporise l'huile
APPAREILLAGE DE PROTECTION 257

et la décompose, donnant naissance à des gaz (H 2 ), à des pressions pouvant atteindre


3 à 12 MPa (30 à 120 atm). Ces gaz soufflent l'arc longitudinalement ou transversale-
ment suivant la forme des chicanes, en matériau réfractaire, disposées dans la chambre
de coupure. Ce soufflage déionise la zone comprise entre les contacts et l'arc s'éteint
au prochain passage par zéro du courant. Les gaz produits s'échappent par l'orifice
prévu en haut du disjoncteur et l'huile se renouvelle grâce à la réserve contenue dans
le carter supérieur.
Pour des raisons économiques, la chambre de coupure joue, en même temps, le
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rôle de chambre de sectionnement, si bien que la tige de contact reste en position infé-
rieure tant que l'on ne réenclenche pas.
La quantité de gaz produite par unité de longueur d'arc croît avec le courant à
couper. Pour couper de petits courants, il faut allonger davantage l'arc. Si l'énergie
d'auto-soufflage ne suffit pas, une pompe d'injection d'huile peut entrer en action
(fig.7.10).

7.2.16 Avantages
L'arc dure environ 15 ms, alors que la durée totale de déclenchement est d'envi-
ron 65 ms.
Le disjoncteur à faible volume d'huile est en général meilleur marché et plus
silencieux qu'un disjoncteur pneumatique.

7.2.17 Inconvénients
Les contacts ainsi que les éléments de la chambre de coupure doivent être révisés
ou changés après trois à dix coupures de court-circuit, à cause de leur usure. Le niveau
d'huile doit être contrôlé et rétabli périodiquement afin de compenser les pertes par
dégagement de vapeur et par projection lors des coupures. Le contenu d'huile présente
des risques d'explosion et d'incendie, notamment si le disjoncteur est soumis à un
courant dépassant son pouvoir de coupure. Il ne convient pas pour les réseaux à très
haute tension ni pour des zones très froides (- 600C ).

7.2.18 Principe du disjoncteur pneumatique


Le disjoncteur pneumatique (fig. 7.11) ou disjoncteur à air comprimé utilise de
l'air comprimé comme agent extincteur. Cet air remplit plusieurs fonctions comme :
• agent de commande du disjoncteur;
• agent de refroidissement;
• agent de soufflage ;
• agent isolant.
L'ouverture des contacts est assurée uniquement par l'admission de l'air compri-
mé dans les chambres de coupure. Le contact mobile est fixé rigidement au plateau de
la soupape d'échappement. Lorsque l'air arrive, ce plateau est rejeté brutalement en
arrière, entraînant le contact, tandis que l'arc est soufflé. Pour réenclencher, on expulse
l'air et un ressort armé en permanence, ramène le plateau et le contact en position
enclenchée.
OO
14

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f^^y^

η
H
ο
a

15 14 3

(a) disjoncteur ouvert (b) fermeture (c) coupure de petits courants (d) coupure de courts-circuits

1 pompe d'injection d'huile 6 tige de contact mobile 10 bloc de soufflage 15 clapet d'aspiration d'huile
2 corps de pompe 7 corps de la chambre de 11 tulipe de contact 16 soupape de sûreté
3 chambre d'alimentation coupure 12 isolateur 17 clapet
de la pompe 8 trajet d'arc 13 chambre de détente 18 clapet de protection
4 tige du piston 9 canal de dégagement des gaz 19 soupape d'évent
5 piston de la pompe des gaz 14 séparateur d'huile

Fig. 7.10 Soufflage de l'arc dans un élément de coupure avec pompe d'injection d'huile [78].
APPAREILLAGE DE PROTECTION 259
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1 colonne d'isolateur 9 capot d'échappement 15 soupape d'échappement


2 tige de commande 10 piston de la soupape 16 disque de soupape
3 chambre de coupure de commande d'échappement
4 isolateur de chambre 11 soupape de soufflage 17 douille de la commande
5 contact fixe 12 piston de la soupape 18 ressort de la commande
6 contact mobile de soufflage 19 tube de commande
7 isolateur de commande 13 soupape retardatrice 20 borne de raccordement
8 soupape de commande 14 commande complète

Fig. 7.11 Disjoncteur à air comprimé [79].

Comme contact, on utilise une tuyère double (fig. 7.13) plutôt qu'un contact
plein et une tuyère simple (fig. 7.12), où a représente l'arc aux premiers instants, et b
représente l'arc après quelques ms (allongé).

ZZZZZZZZZZZÇ$\

Fig. 7.12 Contact plein, tuyère simple. Fig. 7.13 Tuyère double.

Une tuyère double s'usera moins vite qu'un contact formé d'une tige pleine et
d'une tuyère simple. En effet, les filets d'air radiaux se rejoignent à l'extrémité du con-
tact plein. Donc, à cet endroit, l'air s'écoule à faible vitesse et il a peu d'efficacité pour
souffler l'arc. Une des racines (pied) de l'arc a tendance à venir se fixer en permanence
en ce point; la fusion et la vaporisation du métal s'en trouvent accélérées. D'autre part,
cette zone chaude constitue, après l'extinction de l'arc, une zone d'émission thermo-
ionique intense, c'est-à-dire un endroit où un arc pourrait facilement se réamorcer
(réamorçage thermique dû au plasma par opposition au réamorçage diélectrique dû
à la tension). C'est pour cela que ce type de contact tend à être remplacé par le contact
à tuyère double. De plus, la tuyère double présente la caractéristique intéressante, que
les deux racines de l'arc sont rejetées en arrière, dans le sens d'écoulement de l'air, ce
qui réduit l'usure des contacts.
260 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Pour améliorer la tension tenue entre contacts, on cherche à accroître leur écarte-
ment. L'écoulement d'air ne conserve alors plus sa pleine efficacité; d'autre part, l'arc
s'allonge et son énergie thermique plus grande est mal évacuée. Il existe donc, pour une
tuyère donnée, une ouverture optimale des contacts. On est aussi amené à augmenter
le diamètre de la tuyère, pour améliorer le courant coupé. Mais là aussi on s'aperçoit
qu'il existe un diamètre optimal au-delà duquel les performances de la chambre dimi-
nuent au lieu d'augmenter.
Plus le diamètre est grand, plus la dépense d'air comprimé est importante. La
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pression de l'air comprimé peut varier de 1 à 3 MPa selon le type de disjoncteur.

7.2.19 Avantages
En moyenne, pour une bonne coupure, la durée de l'arc est de 10 à 15 ms, tandis
que la durée totale de coupure est de 40 à 50 ms.
La tension nominale par chambre de coupure peut atteindre 80 kV (123 kV pour
certains types de disjoncteurs à très haute tension). Les chambres à air comprimé per-
mettent de résoudre tous les cas difficiles de coupure, en particulier celui sévère du
défaut en ligne [7 ]. Il convient bien aux très hautes tensions, dans des zones très froi-
des ou en moyenne tension, lors d'usages fréquents.

7.2.20 Inconvénients
Le disjoncteur à air comprimé possède quelques inconvénients comme :
• son prix qui est plus élevé que celui du disjoncteur à faible volume d'huile,
principalement à cause des installations secondaires nécessaires;
• son fonctionnement bruyant, malgré les dispositifs pour atténuer le bruit;
• son risque d'explosion en cas de manque de pression d'air, lors d'un court-
circuit.
Le maintien d'une réserve d'air comprimé pendant des mois, voire des années,
nécessite une surveillance permanente.

7.2.21 Principe du disjoncteur à hexafluorure de soufre SF6


Une nouvelle série d'appareils à haute tension est apparue dans les années 60,
utilisant l'hexafluorure de soufre (SF 6 ) comme diélectrique.
Ce gaz, incolore, inodore, sans saveur, chimiquement inerte et physiologique-
ment sans danger, est intéressant pour deux raisons principales :
• sa rigidité diélectrique qui vaut 2,5 fois celle de l'air à pression égale;
• son coefficient de transmission de chaleur par convection qui est de 15 W/(m2 K)
(2,5 fois plus que celui de l'air) à pression atmosphérique.
Les propriétés intéressantes de ce gaz ont conduit à la réalisation de postes à
haute tension entièrement blindés, isolés au SF6 et de construction très compacte.
Le principe de fonctionnement d'un disjoncteur au SF6 est très semblable à celui d'un
appareil à air comprimé (§ 7.2.18 à 7.2.20), mais dans ce cas c'est le SF6 (sous pres-
sion de 0,5 à 1 MPa) qui remplit les fonctions de commande, d'extinction de l'arc,
d'isolation et d'évacuation de la chaleur.
APPAREILLAGE DE PROTECTION 261

La densité du SF6 étant plus grande que celle de l'air, sa vitesse d'écoulement est
plus petite. Le réservoir doit être placé le plus près possible de la chambre de coupure
et le diamètre des tubulures doit être plus grand que pour l'air. La figure 7.14 présente
un schéma de fonctionnement de la chambre de coupure.
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1 cylindre isolé 4 partie inférieure fixe du


2 partie supérieure fixe du contact principal
contact principal 5 chambre remplie de SF 6
3 partie mobile du contact 6 tuyère en matière isolante
principal 7 contact auxiliaire de rupture
8 contact mobile

Fig. 7.14 Représentation schématique de la chambre de coupure.

La chambre de coupure étant complètement fermée, la manœuvre des disjonc-


teurs est silencieuse et sans projection d'huile.
Le SF6 est avantageux lorsqu'il est utilisé comme isolant dans un champ électri-
que aussi uniforme que possible; c'est pourquoi on prend des précautions spéciales
pour la forme des pièces, pour leur état de surface et pour leur propreté. Une trop forte
ionisation à l'intérieur du SF6 amènerait rapidement la destruction de l'isolation.
Les techniques de coupure au SF6 s'améliorent et semblent en voie de supplan-
ter celles de l'huile et de l'air comprimé, depuis 1980.

7.2.22 Choix technologique des disjoncteurs


Le choix de l'une ou l'autre technique de coupure des courants de court-circuit
est plus lié à des paramètres de commodité, de limitation de prix et de stock, qu'aux
problèmes fondamentaux de la coupure.

7.2.23 Principe de la coupure multiple


On pourrait concevoir la construction de disjoncteur à grande puissance de cou-
pure à une seule chambre de coupure, mais celle-ci deviendrait très grande et coûteuse.
On a ainsi été amené, pour les très hautes tensions, à construire des disjoncteurs cons-
262 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

titués de plusieurs chambres de coupure connectées en série. Ainsi, chacune de ces


chambres doit offrir une rigidité diélectrique correspondant à une fraction de la ten-
sion de rétablissement (§ 6.5.10). Le problème est alors de répartir également la ten-
sion entre les différentes chambres.
En effet, après le passage par zéro du courant et l'extinction des arcs, la tension
ne se rétablit pas de manière égale et uniforme entre les différentes chambres, étant
donné le déséquilibre capacitif (capacités entre contacts Cc de quelques pF et contre
terre Ct de plusieurs dizaines de pF, voir fig. 7.15 et 7.16).
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" 3 ni U\

^ j % v > . 4 % N ^ τ 4^i>-î
' Il ' •~-ii-—"
ι ι c
\\cp
3ème chambre 2ème chambre
de coupure de coupure

Fig. 7.15 Schéma de principe : chambres de coupure multiples.

capacités et résistances
auxiliaires

Fig. 7.16 Schéma équivalent lors d'un court-circuit.

C'est pourquoi, lorsqu'on monte plusieurs chambres de coupure en série, il faut


prévoir des condensateurs en parallèle avec chaque chambre. Ces capacités auxiliaires
Cp (condensateurs pilotes de quelques 1000 pF) sont calculées afin de répartir uni-
formément la tension entre les chambres de coupure (§ 6.5.14).
En plus des capacités, on introduit encore des résistances parallèles pour assurer
l'égalité des tensions en basse fréquence. Du même coup on réduit la VATR (§ 6.5.11).
C'est au prix de telles adjonctions que l'on peut garantir la puissance de coupure
totale du disjoncteur à partir d'essais effectués sur des éléments séparés. En effet, il
APPAREILLAGE DE PROTECTION 263

est essentiel d'être en mesure d'assurer que la tension à laquelle chaque élément est
soumis n'est pas supérieure à la tension à laquelle il a été essayé séparément en station.
Les avantages de la coupure multiple sont :
• une fabrication en série d'éléments unitaires normalisés;
• une souplesse d'utilisation des éléments en série, voire en parallèle;
• des facilités d'essais.
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7.2.24 Cycle de fonctionnement des disjoncteurs


Dans la majorité des cas, un défaut apparaissant sur une ligne a un caractère fugi-
tif et disparaît dès que le défaut n'est plus alimenté, soit dès que le ou les disjoncteurs,
à travers lesquels cette ligne est alimentée, sont ouverts. Il s'agit alors de refermer rapi-
dement le disjoncteur afin de ne pas perdre le synchronisme; ceci est aussi important
pour assurer la qualité du service en réduisant le nombre et la durée des pannes.
C'est pour cela que le mécanisme de commande d'un disjoncteur est en général
prévu pour accomplir le cycle : ouverture-fermeture-ouverture, la dernière ouverture
n'ayant lieu que si le défaut n'a pas disparu. Après ce cycle, le disjoncteur ne doit pas
se refermer immédiatement. En effet, un système de sécurité l'empêche de se fermer si
l'énergie emmagasinée dans les ressorts (ou la pression dans la chambre de coupure)
n'est pas suffisante pour rouvrir immédiatement le disjoncteur en cas de nécessité.

7.2.25 Remarques
Il faut choisir un pouvoir de coupure supérieur au courant maximal prévisible.
Toutefois, s'il a un pouvoir de coupure trop élevé, le disjoncteur a tendance à arracher
le courant, donc à provoquer des surtensions de manœuvre (sect. 6.5) élevées qui peu-
vent entraîner des perforations des isolations.
Des surtensions apparaissent lors de la coupure de faibles courants inductifs,
mais elles restent, pour la plupart, inférieures aux tensions qui correspondent au niveau
d'isolement des installations et ne les dépassent que dans de très rares cas. Si l'on doit
limiter ces surtensions, on peut monter des résistances correctement dimensionnées en
parallèle avec les pôles du disjoncteur. On enclenche ces résistances peu avant la ferme-
ture du disjoncteur. On les déclenche un peu après l'ouverture du disjoncteur (§ 6.5.4).

7.2.26 Essais de disjoncteurs


Pour le développement des appareils de coupure, surtout des disjoncteurs, l'essai
en plate-forme est indispensable. On peut ainsi connaître ses caractéristiques techniques
telles que pouvoir de coupure, durée de l'arc, durée totale de la coupure, ainsi que son
comportement sous diverses sollicitations, telles que court-circuit sur une ou plusieurs
phases, coupure d'une ligne à vide, coupure lors d'un défaut en ligne (kilométrique),
coupure d'un transformateur à vide, etc.
Les essais qu'il est nécessaire d'effectuer sont spécifiés par des règles nationales
et internationales [70], qui sont soumises à de continuelles adaptations dues aux progrès
faits dans ce domaine. Les exigences croissantes, en ce qui concerne la puissance d'es-
sai, ont conduit à la construction de laboratoires (ou stations) d'essais de grande puis-
sance.
264 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Suivant la puissance de coupure de l'appareillage on recourt à des essais de cou-


pure [80] :
• directs sur le réseau;
• sur un alternateur de court-circuit;
• synthétiques, regroupant une source de courant (alternateur de court-circuit,
vol. X, générateur de choc de courant, vol. XXII) et une source de tension
(transformateur à haute tension, vol. X, XXII) indépendantes.
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7.2.27 Définition : coupe-circuit à fusible


Le coupe-circuit à fusible est un appareil dont la fonction est de couper, par la
fusion d'un de ses éléments appelé conducteur fusible, le circuit dans lequel il est inséré,
lorsque le courant qui parcourt l'élément dépasse une certaine limite qui dépend de la
durée (voir fig. 7.18 et [81]).
Le conducteur fusible est généralement en plomb ou en argent placé dans du
sable fin (fig. 7.17). Lors de très forts courants de court-circuit, le fusible se volatilise
avant même que le courant ait pu atteindre sa valeur maximale, en d'autres termes, le
coupe-circuit à fusible amène lui-même le courant à zéro par l'introduction presque
instantanée d'une résistance d'arc très élevée et ceci quelle que soit la valeur de crête
que pourrait atteindre le courant de court-circuit si l'on remplaçait le fusible par une
barre conductrice. C'est pour cela que l'on dit, un peu abusivement, que le fusible a
un pouvoir de coupure infini (tab.7.5). Il ne peut fonctionner qu'une seule fois.

(a)

(b)
Fig. 7.17 Coupe d'un fusible haute tension: (a) sain, (b) ayant fonctionné.

7.2.28 Caractéristiques du fusible


La caractéristique de fusion d'un fusible est celle de la figure 7.18. On voit que
pour de forts courants on a affaire à un échauffement adiabatique du fil fusible;
APPAREILLAGE DE PROTECTION 265
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0,0001s

Fig. 7.18 Caractéristique du temps de fusion d'un fusible rapide et retardé.

cette partie de la courbe s'exprime donc par :


Pt = cte (7.9)
et correspond à une droite dans la représentation logarithmique.
L'élément fusible en argent atteint une température d'environ 150°C en régime
nominal. Pour le faire fondre, il faut le porter à 950°C. Le temps nécessaire pour la
fusion et la volatilisation des conducteurs d'argent dépend, en premier lieu, de l'inten-
sité du courant, mais aussi des conditions de refroidissement, surtout pour de faibles
intensités (tab. 7.19).

7.2.29 Définition : sélectivité


Afin d'assurer une sélectivité, c'est-à-dire l'aptitude à déclencher uniquement la
partie de réseau cause du court-circuit dans les installations, on distingue :
• le fusible à caractéristique retardée (§ 9.5.2);
• le fusible à caractéristique rapide (§ 9.5.2);
• le fusible à caractéristique ultra-rapide (utilisé dans les circuits comportant des
semi-conducteurs, comme par exemple le redresseur de locomotive;
266 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• le fusible à caractéristique combinée (retardée en surcharge, rapide en court-


circuit, utilisé pour la protection des moteurs).
Ces différentes caractéristiques s'obtiennent en jouant sur la section du conduc-
teur fusible et sur l'isolation thermique.

Tableau 7.19
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Valeur efficace du courant Fusion assurée après r


de court-circuit

/ Exemple Fusible rapide Fusible lent


Inom = 100 A

Oà 1,3 Inom Oà 130A OO OO

1
>6 ^nom 160A 3600 s 3600 s
2 Iη om 200A 100 s 500 s
$ *nom 500A 0,3 s 2s
10 Inom 1000 A 0,02 s 0,1s
20 inom 2 000A 0,003 s 0,02 s
* ν Inom 5 000 A 0,0004 s 0,002 s
100 Inom 10 000 A 0,0001 s 0,0005 s

Pour les courants très élevés


supérieurs à 100 Inom

fi2
- este este = 1 s este = 5 s
I2nom

A courant nominal égal et pour une même surintensité les fusibles retardés
fondent environ 5 fois plus tard que les fusibles rapides, ce qui permet de
réaliser une protection sélective.

7.2.30 Comparaison entre le coupe-circuit à fusible et le disjoncteur


En comparant le comportement à la coupure, des coupe-circuit à fusible et des
disjoncteurs, les remarques suivantes peuvent être faites:
• le coupe-circuit à fusible est meilleur marché que le disjoncteur correspondant;
• il coupe plus sûrement et plus rapidement les forts courants de court-circuit,
alors que le disjoncteur est tributaire d'un relais qui peut ne pas fonctionner
au moment voulu;
• pour le moment (1980), on ne fabrique pas de fusibles en dessus de 30 kV;
• le coupe-circuit à fusible convient mal lors de fréquents courts-circuits, car il
faut le remplacer chaque fois;
• le coupe-circuit à fusible convient mal pour couper de façon sûre et précise les
surintensités faibles, par exemple pour protéger les machines contre les sur-
charges de 10 à 30%;
• on remplace parfois le disjoncteur par un fusible en série avec un interrupteur
(§ 7.2.11), ce qui est moins onéreux si le nombre de surintensités est petit
(installations à basse tension).
APPAREILLAGE DE PROTECTION 267

Sur la figure 7.20 on compare la coupure d'un courant de court-circuit par un


disjoncteur et par un coupe-circuit à fusible.

D.T.C
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t- 3 instant d'apparition du défaut


t_2 ordre d'ouverture du disjoncteur
t_ j début de séparation des contacts = début d'arc
t0 coupure définitive du courant par le disjoncteur
T.R. temporisation due au relais
D.O. durée d'ouverture des contacts (préouverture)
D.A. durée des arcs
D.T.C. durée totale de coupure du disjoncteur
P durée de préarc (échauffement du fusible)
A durée d'arc (fusible volatilisé)
T durée totale de coupure du fusible
* cep courant de court-circuit présumé coupé
* cce courant de court-circuit effectivement coupé

Fig. 7.20 Comparaison de coupure du courant de court-circuit par disjoncteur et par fusible.

7.2.31 Limitation des courants de court-circuit PT


Afin de limiter, voir d'annuler le courant de court-circuit monophasé lors d'un
défaut d'une phase à la terre (PT) on peut insérer une bobine d'extinction ou de Petersen
(§ 6.4.7) dans le neutre des transformateurs d'alimentation.
T τ i τ
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L_ Z —' 1
/>
> U>

T T T Ul relais de tension de défaut à la terre

t: L·.
^t GD ?�*
� � | / > | relais à maximum de courant

I ί=ι I relais à effet thermique

\u>\ relais à maximum de tension


/> />
I z\ relais de distance

0 relais différentiel

Fig. 7.21 Partie de réseau en antenne, schéma fonctionnel unifilaire, relais de protection.
Tableau 7.22 Choix de l'appareillage de coupure en fonction des objectifs fixés.
Fonction Appareil § Aptitude à couper des courants Remarques

Fai- Nomi- Sur- Court-

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ble naux charge circuit

Interconnexion de lignes, de jeux de sectionneur 7.2.9 * - - - élément de sécurité permettant de séparer visuellement des
barres et d'appareil à haute tension de ligne et portions de réseaux ou d'isoler des appareils pour des raisons
7.2.10 d'exploitation, d'entretien ou de réparation

Mise à la terre de lignes et d'appa- sectionneur 7.2.9 * - - - élément de sécurité pour le personnel d'entretien ou de
reils à haute tension de terre et réparation
7.2.10

Interconnexion de lignes, de jeux de interrupteur 7.2.11 * * * - élément de couplage permettant l'enclenchement et le


barres et d'appareils en moyenne 7.2.12 déclenchement de charges nominales
tension

Interconnexion de lignes, de jeux de disjoncteur 7.2.13 * * * * élément de sécurité permettant la coupure des courants de
barres et d'appareils en moyenne à court-circuit et de couplage permettant l'exploitation du
et haute tension 7.2.26 réseau

Protection de réseau basse et fusible 7.2.27 - - (*) * élément de sécurité à fonctionnement unique
moyenne tension à
7.2.30

Annulation du courant de court- bobine de 7.2.31 - - - limiter élément de sécurité permettant l'exploitation momentanée
circuit PT Petersen d'un réseau avec une phase à terre

Limitation des courants de court- réactance 7.2.32 limiter élément de sécurité permettant d'éviter l'augmentation des
circuit de limita- pouvoirs de coupure de disjoncteurs aval (industrie, etc.)
tion lors du renforcement de la puissance de court-circuit amont
(mise en parallèle de centrales) ou de jeux de barres
270 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

7.2.32 Réactances de limitation des courants de court-circuit


Lorsqu'on modifie la configuration d'un réseau électrique, on peut être amené à
mettre en parallèle deux jeux de barres voisins, normalement séparés et alimentés par
des lignes ou des génératrices séparées, pour limiter les éventuels courants de court-
circuit.
La mise en parallèle directe de ces deux jeux de barres risque de faire apparaître
un courant de court-circuit dépassant le pouvoir de coupure des disjoncteurs existants.
L'apparition d'un court-circuit franc pendant une telle opération serait catastrophique.
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Il est alors indispensable d'insérer en série dans l'une ou dans plusieurs des liaisons des
réactances inductives capables de limiter les éventuels courants de court-circuit à des
valeurs compatibles avec le pouvoir de coupure des disjoncteurs. Ces réactances peu-
vent être court-circuitées dès qu'un nouveau couplage modifié réduit la puissance de
court-circuit.

7.2.33 Choix de l'appareillage de protection contre les surintensités


Un ensemble PTDU est constitué par des sources d'énergie électrique, des trans-
formateurs, des lignes et des consommateurs (charges).
Ces différents éléments doivent pouvoir en tout temps, être rapidement connectés
ou déconnectés pour des raisons d'exploitation ou en cas de défaut. Lors d'entretien
ou de réparation les parties du réseau accessibles doivent être facilement reliées à la
terre aux deux extrémités. La figure 7.21 donne un exemple de réseau muni de l'appa-
reillage de coupure en place. Le tableau 7.22 présente d'une façon synthétique le
choix de l'appareillage de coupure en fonction des objectifs fixés.

7.3 MÉTHODES DE PROTECTION CONTRE LES SURINTENSITÉS

7.3.1 Introduction
La conception d'une protection efficace maintenant la plus grande disponibilité
possible d'un système PTDU, est un art qui ne s'acquiert qu'avec la pratique. On doit
tenir compte des incidents les plus fréquents qui se présentent et de leurs probabilités
(§ 7.3.2).
Certaines surintensités proviennent de faibles surcharges temporairement suppor-
tables, un simple signal d'alarme permet à l'homme d'intervenir pour réduire la charge
en temps utiles.
Des surintensités plus élevées apparaissent lors de modifications importantes dans
le système PTDU (perte d'une ligne d'interconnexion, d'un groupe de générateurs).
Dans de telles circonstances le personnel de surveillance doit être informé, il doit déci-
der et agir rapidement [82].
Enfin, en cas de court-circuit, des surintensités importantes apparaissent dans un
grand nombre de circuits à la fois. Les effets de tels courants sont connus (sect. 5.10),
L'objectif est clair, il s'agit d'éliminer le plus rapidement possible, la plus petite partie
possible du système PTDU.
Seul un ensemble de disjoncteurs et de fusibles (sect. 7.2) commandés par des re-
lais automatiques, (§ 7.3.3) correctement coordonnés, ou par un microprocesseur per-
APPAREILLAGE DE PROTECTION 271

met d'atteindre cet objectif. En résumé, il faut :


• des moyens de coupure adéquats en nombre correct;
• des moyens de mesure et d'information instantanés suffisants;
• des prises de décisions automatiques assurant le choix correct des ordres de dé-
clenchement et de leurs temporisations;
• des exécutions automatiques rapides;
• des réserves de sécurité.
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7.3.2 Perturbations des lignes


Les causes de dérangements [83] affectant les lignes sont:
• les perforations des isolants causées par leur vieillissement inévitable;
• les influences telles que coups de foudre, surtensions lors de manœuvres de
couplage, rebondissements des conducteurs brusquement délestés de leur
charge de givre et de glace;
• les influences d'animaux (oiseaux pour les lignes aériennes ou rongeurs pour
les câbles);
• la corrosion des câbles traversant des sols de nature aggressive, contenant des
acides ou des sels;
• les isolateurs souillés dans les régions poussiéreuses, enfumées, brumeuses ou
côtières;
• la destruction mécanique des lignes aériennes et des câbles respectivement par
la chute d'arbres ou par des travaux de terrassement;
• les surcharges thermiques (particulièrement pour les câbles);
• la rupture d'un conducteur avec ou sans mise à la terre;
• les défaillances humaines telles que l'ouverture d'un sectionneur sous charge
ou d'un enclenchement en opposition de phase.

7.3.3 Définition : relais


Un relais est un appareil qui reçoit une ou plusieurs informations à caractère ana-
logique (mesures de courants, de tensions, de températures, de pressions,...) et transmet
un ordre binaire (fermeture ou ouverture d'un circuit de commande) lorsque les infor-
mations reçues atteignent des valeurs supérieures (ou inférieures) à certaines limites fi-
xées d'avance. Le tableau 7.23 montre les avantages et inconvénients de diverses concep-
tions de relais.

7.3.4 Difficulté fondamentale en cas de court-circuit


Lors d'un court-circuit dans un endroit du système PTDU, les courants prennent
subitement des valeurs supérieures aux courants normaux dans un grand nombre de li-
gnes et de transformateurs.
En règle générale, chaque ligne est protégée par un disjoncteur en tête de ligne
(réseau radial) ou par deux disjoncteurs situés aux extrémités de la ligne (réseau bouclé,
maillé ou à plusieurs sources). Il en est de même des transformateurs et de tous les rac-
cordements aux jeux de barres.
272 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 7.23 Types de relais.

Technologie Avantages Inconvénients


de relais

relais électroméca- entretien facile, possibilités limitées,


niques (classiques) robuste, pas de lenteur
source auxiliaire
relais électroniques rapidité, choix des obligation de transfor-
(logique câblée) seuils facilement mateurs de mesure, entretien
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ajustables délicat, sensibilité aux


perturbations, possibilités
limitées, nécessité d'une
source auxiliaire permanente
microprocesseur rapidité, adaptable à nombre et type de fonctions
(logique programmée) plusieurs fonctions limités, lent, sensible aux
et décisions perturbations
programmées
ordinateur possibilité de calcul très coûteux, sensible aux
étendu, mise en perturbations
mémoire de la
chronologie des
événements

La première disposition à prendre consiste à associer à chaque phase de chaque


disjoncteur un relais d'intensité, qui donne un ordre dès que le courant dépasse une va-
leur assignée, correspondant au fonctionnement normal. Mais cela ne peut pas être un
ordre de déclenchement direct au disjoncteur, commandé par le relais. En effet, dans
l'exemple du paragraphe 5.7.2, le court-circuit au niveau du jeu de barres 2 du réseau
de la figure 4.17 provoque des courants de court-circuit dans toutes les lignes, tous les
transformateurs et toutes les génératrices implicitement contenus dans le schéma équi-
valent de court-circuit de la figure 5.15. Si tous les relais détectant un courant anorma-
lement élevé donnaient immédiatement l'ordre de déclenchement aux disjoncteurs
qu'ils commandent, le réseau s'effondrerait d'un seul coup. Dans l'exemple choisi, la
figure 5.15 indique que les liaisons suivantes seraient coupées : liaison à la génératrice
g2, ligne 12, ligne 23, transformateur principal, quelques lignes du réseau d'Europe, li-
gne 17, ligne 78, liaison au moteur synchrone 8. Or, dans le cas présent, seules les trois
premières coupures sont nécessaires, toutes les autres sont intempestives et ne doivent
constituer qu'une réserve de sécurité, intervenant avec des retards judicieusement éche-
lonnés dans le temps, pour le cas où les coupures des lignes 12 et 23 n'auraient pas pu
avoir lieu (relais défectueux, disjoncteur incapable de couper le courant).

7.3.5 Commande de protection centralisée


Deux conceptions fondamentalement différentes peuvent être envisagées pour
assurer une protection sélective garantissant la mise hors service rapide de la plus petite
partie du système contenant le défaut à éliminer : la commande centralisée et la com-
mande décentralisée.
Un organe de commande centralisé (microprocesseur ou ordinateur constamment
disponible) reçoit en permanence les mesures des valeurs instantanées des trois courants
APPAREILLAGE DE PROTECTION 273

et des trois tensions de tous les endroits importants du système (départs de lignes, arri-
vées de lignes, embranchements producteurs ou consommateurs, connexions primaires,
secondaires et tertiaires des transformateurs). Toutes ces mesures sont captées (trans-
formateurs de mesure, § 7.3.9), codées, transmises et reçues par l'organe central.
En fonction de toutes ces données, l'organe central calcule et localise l'emplace-
ment exact du défaut. Il en déduit le ou les disjoncteurs qui encadrent le défaut et leur
envoie un ordre de déclenchement immédiat.
La commande centralisée est applicable à une portion du système PTDU, dont
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l'étendue limitée permet de transmettre avec sécurité les télémesures et les télécomman-
des nécessaires.
Pour l'ensemble du réseau interconnecté d'Europe (fig. 4.22), une commande
centralisée serait trop coûteuse et exigerait vraisemblablement la mise à disposition
d'un système de télémesure et de télécommande uniquement pour récolter les informa-
tions et distribuer les ordres sur toute l'étendue de l'Europe. De plus, les retards de
transmission (jusqu'à 10 ms) feraient perdre un temps non négligeable pour éliminer
un défaut.

7.3.6 Commande de protection décentralisée


Dans un réseau étendu, il n'est pas possible de centraliser la totalité de la com-
mande de protection. On doit donc adjoindre à chaque disjoncteur un ensemble de re-
lais automatiques ou un microprocesseur permettant de décider dans chaque cas si le
disjoncteur en question doit immédiatement couper ou attendre un certain temps
(0,5 s, 1 s, 2 s, 5 s) avant de couper le courant.
Un ensemble de capteurs mesurent les tensions (transformateurs de tension) et
les courants (transformateurs de courant), puis un microprocesseur ou un ensemble de
relais permettent de détecter ou de différencier les phénomènes suivants :
• tension trop basse (relais à minimum de tension);
• courant trop élevé (relais à maximum d'intensité);
• détection des phases concernées;
• détection du type de défaut (§ 5.1.2);
• faible surintensité sans danger immédiat (mise en marche d'une temporisation);
• forte surintensité;
• la puissance entre-t-elle dans la ligne protégée? (relais directionnel de puissance);
• le défaut est-il dans la ligne protégée ou plus loin ? (relais d'impédance ou de
distance);
• le courant dans l'autre disjoncteur est-il de même sens ou opposé ? (relais dif-
férentiel);
• la température de l'objet protégé devient-elle trop élevée ? (relais thermique).

La figure 7.21 montre l'emplacement de tels relais.


L'ensemble de ces relais fait appel à toutes les techniques de mesure (vol. XVII),
ainsi qu'à certaines méthodes de télécommunication (vol. XVIII), de filtrage (vol. XIX),
de traitement des signaux (vol. XX). La tendance actuelle est aux microprocesseurs qui
remplacent une multitude de relais (vol. XIV). Les références [83-91] traitent en détail
des relais.
274 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

7.3.7 Définition : chaîne de protection


La protection des réseaux électriques, au niveau local ou à partir d'un centre de
contrôle, est en général constituée par une chaîne de réglage classique agissant par tout
ou rien. On la désignera par chaîne de protection (fig. 7.24).

capteurs relais ou microprocesseur commande


mesures - transmission évaluation commande - transmission exécution
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Fig. 7.24

7.3.8 Fiabilité du système de protection


L'ensemble des chaînes de protection (§ 7.3.7) doit être soit autoalimenté par le
défaut, soit alimenté par des sources auxiliaires fiables dans le temps et particulièrement
en période de défaut (batterie-tampon équipée de redresseurs-onduleurs).

7.3.9 Définition : transformateur de mesure


Contrairement aux transformateurs de puissance destinés à transmettre l'énergie
avec un minimum de pertes, les transformateurs de mesure doivent transmettre une in-
formation avec une précision garantie et assurer l'isolation entre le circuit primaire et le
circuit de mesure. Cette isolation doit supporter les tensions et les surtensions du réseau.
On distingue le transformateur de tension [92] et le transformateur de courant [93].
Il serait dangereux de brancher directement des appareils de mesure dans un cir-
cuit à haute tension, ou de réaliser des mesures de courant directement dans les conduc-
teurs à courants forts. En utilisant des transformateurs de mesure, le circuit primaire
(dont on désire connaître les tensions et les courants) est relié au circuit secondaire (où
l'on connecte les appareils de mesure) par le flux magnétique du noyau du transforma-
teur de mesure.
Le principe de fonctionnement des transformateurs de mesure est semblable à ce-
lui des transformateurs de puissance (vol. X); toutefois les transformateurs de tension
sont destinés à fonctionner presque à vide, alors que les transformateurs de courant doi-
vent fonctionner pratiquement en court-circuit pour garantir la précision requise (vol.
XVII). Une génération de transformateurs de mesure à potentiel libre est en développe-
ment. On utilise les transmissions par fibre optique pour la séparation galvanique, et des
méthodes de mesures électro et magnéto-optiques (effets Faraday, Kerr, etc.) [94].

7.3.10 Effet de la saturation sur les transformateurs de courant


Le noyau magnétique d'un transformateur peut se saturer lorsque l'une ou plu-
sieurs des conditions suivantes ont lieu :
• le courant primaire comporte une composante continue ou apériodique;
• la fréquence est trop basse;
• le courant primaire est trop élevé;
• la résistance ou l'impédance du circuit de mesure ampèremétrique secondaire
est trop élevée.
APPAREILLAGE DE PROTECTION 275

Dans tous ces cas, le courant secondaire n'est plus une image correcte du courant
primaire. On constate une déformation due à la saturation. La composante continue ou
apériodique du courant primaire n'apparaît pas ou est fortement réduite au secondaire.
Le courant secondaire contient des harmoniques inexistants dans le courant primaire,
sa composante fondamentale est réduite et avancée.
Lors de la conception d'un système de protection, il faut s'assurer que de tels
phénomènes n'ont pas lieu au moment où l'on a précisément besoin d'une image correc-
te du courant primaire.
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7.3.11 Lignes de télétransmission


La technique des télécommunications, utile pour l'échange d'informations
s'applique à la production, au transport et à la distribution de l'énergie électrique
(vol. XVIII et VI).
Les réseaux ne se conçoivent plus aujourd'hui sans un minimum d'interconne-
xions doublés par des canaux de transmissions d'informations entre les entreprises des
différents pays producteurs et consommateurs. Afin d'atteindre une conduite optimale
des réseaux interconnectés, il est indispensable que les centres de conduites de réseaux
soient informés à chaque instant sur certaines conditions d'exploitation des réseaux et sur
leurs changements éventuels.

7.3.12 Objectifs des télétransmissions


Les raisons essentielles de transmettre des informations sont principalement :
• la téléaction (ou télécommande d'exploitation) qui commande l'ouverture ou
la fermeture des disjoncteurs en cas de défaut et reçoit les quittances de posi-
tions des contacts (télécommande de postes satellites automatisés);
• la gestion d'ensemble (couplage, statistiques, gestion des réseaux hydrauliques
et du combustible, la mise sous tension programmée de secteurs, la planifica-
tion des extensions, etc.);
• la télémesure qui transmet les grandeurs mesurées pour effectuer les différents
types de réglage (tension, courant, fréquence, puissance) et les mesures
d'échanges d'énergie;
• la télécommande centralisée, dans les réseaux de distribution, permet d'enclen-
cher ou de déclencher des charges à heures fixes afin de régulariser le diagram-
me de charges et d'opérer des changements tarifaires au cours du temps.
La fiabilité d'un canal de télémesure et de télécommande est primordiale lorsqu'il
fait partie d'une chaîne de protection. Certains canaux doivent être doubles pour pal-
lier aux coupures lors d'entretien, de réparation ou de pannes.

7.3.13 Types de liaisons


La plupart des données (grandeurs d'entrées) proviennent de points éloignés du
centre de commande et les ordres sont destinés à des éléments du réseau également dis-
tant du centre de décision. Tous ces échanges sont réalisés par télétransmission au
moyen :
• de lignes téléphoniques privées ou louées;
276 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

• de liaisons par courant porteur, de l'ordre du mégahertz, sur les conducteurs de


phases [95];
• de liaisons par câble coaxial placé par exemple au centre d'un conducteur de
garde;
• de liaisons par faisceaux hertziens;
• de liaisons par fibres optiques.
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7.4 MATERIEL DE PROTECTION CONTRE LES SURTENSIONS

7.4.1 Introduction
Les types de surtensions pouvant apparaître dans un réseau ont été étudiés aux
sections 6.3 à 6.6. Pour limiter ces surtensions en amplitude, en durée et en nombre,
on peut agir sur le phénomène origine en recourant à des dispositifs :
• limitant les surtensions (dans le cas de la foudre, en installant des lignes sur des
tracés réputés à l'abri des coups de foudre comme par exemple dans les vallées);
• détournant les effets de surtensions (dans le cas de la foudre, en recourant à
l'utilisation du câble de garde évitant que le coup de foudre ne tombe sur les
conducteurs de phase);
• supprimantles surtensions (dans le cas de la foudre, en protégeant un poste de
couplage par un paratonnerre).
On peut agir aussi sur la propagation du phénomène par l'intermédiaire :
• de Y amortissement naturel (sect. 6.2) dû aux pertes résistives longitudinales et
transversales, à l'effet de couronne, à la présence du câble de garde, aux
amorçages de chaînes d'isolateurs réduites;
• de Y amortissement artificiel obtenu par l'intervention d'éclateurs et de para-
foudres.
Ainsi, on arrive à éviter les interruptions de service dues à des amorçages
d'isolations externes régénérables et surtout d'éviter la perforation d'isolations
internes.

7.4.2 Dispositifs de protection contre les surtensions


Les dispositifs de protection peuvent être groupés en deux classes :
• les éclateurs (§ 7.4.3 à 7.4.9);
• les parafoudres à résistance variable et à expulsion (non linéaire) (§ 7.4.10 à
7.4.20).
Le choix entre les deux types de dispositifs ci-dessus, qui ne fournissent pas le
même degré de protection, dépend de différents facteurs, tels que l'importance des ma-
tériels à protéger, les conséquences d'une interruption de service, etc.
Leurs caractéristiques vont être étudiées ci-dessous du point de vue de la coordi-
nation de l'isolement.
APPAREILLAGE DE PROTECTION 277

7.4.3 Définition : l'éclateur


\Jéclateur est un dispositif de limitation des surtensions, comportant un interval-
le d'éclatement d'air libre entre une électrode sous tension et une électrode à la terre.
Les éclateurs ont fait leurs preuves de façon satisfaisante sur des réseaux de ten-
sion inférieure ou égale à 245 kV dans les pays où l'activité orageuse est modérée. Le
réglage de l'intervalle d'éclatement est souvent un compromis entre protection et conti-
nuité de service.
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tension
disruptive
kV
2000

(pointe-plan)
1500

1000

manœuvre
foudre, pour
500 H=O

H/D (D = distance
d'éclatement en m)

0 1 2 3 4 5 6 7

Fig. 7.25 Tension disruptive de manœuvre et de foudre pour éclateur pointe-pointe à pointe-plan.

La tension d'amorçage (fig. 7.25) et le retard à l'amorçage (fig. 7.26) d'un écla-
teur (fig. 7.26) dépendent principalement de la distance entre électrodes, de la polarité
et de la raideur du front; ils sont influencés par la forme des électrodes ainsi que
par leur disposition et les distances relatives aux parties voisines sous tension et à
la terre [40].
Pour améliorer le fonctionnement des éclateurs soumis aux surtensions à front
raide et leur donner une caractéristique tension-temps d'amorçage plus plate, on modi-

Fig. 7.26 Influence de la raideur du front sur le retard à l'amorçage: r, retard à l'amorçage.
278 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

V////////////////A
2r
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Fig. 7.27 Eclateur de matérialisation à cornes de soufflage sur une chaîne d'isolateurs d'ancrage.

Fig. 7.28 Eclateur de protection sur une borne de traversée d'appareillage.


APPAREILLAGE DE PROTECTION 279

fie la configuration géométrique des électrodes pointe-pointe simples (par exemple grâce
à un choix judicieux des formes des électrodes et par aménagement d'une électrode auxi-
liaire centrale).

7.4.4 Eclateur de protection


Un éclateur peut être utilisé comme dispositif normal de protection du poste, ce
qui peut être admis dans certaines régions de sévérité orageuse modérée et lorsque le
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niveau des surtensions de coupure est relativement faible. Dans ce cas, on utilise de
préférence un éclateur séparé, installé à quelque distance de tout objet qui risque d'être
endommagé par l'arc (fig. 7.27); (lorsque l'éclateur est directement supporté par une
borne de traversée d'un appareil, on doit l'enlever pour effectuer l'essai diélectrique de
l'appareil, (fig. 7.28)).
L'écartement entre électrodes des éclateurs de protection est choisi de manière à
obtenir un niveau de protection nettement inférieur au niveau de tenue de l'objet à
protéger.

7.4.5 Eclateur destiné à matérialiser le niveau de choc d'une isolation externe


Un éclateur peut être utilisé pour abaisser la tension de contournement d'isola-
teurs surdimensionnés. Ce surdimensionnement est nécessaire pour résister à la pollu-
tion (fîg. 7.28). Un éclateur de ce genre peut être incorporé dans un appareil ayant
une isolation interne, dans l'intention d'assurer que tout amorçage se produira à
l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur ou par perforation. Un tel éclateur a pour rôle d'abais-
ser l'isolement externe d'un appareil peu au-dessus du niveau de tenue normal en onde
pleine [96]. On pourra donc généralement garder cet éclateur lors des essais diélectriques.
Un tel éclateur ne dispense pas d'un dispositif de protection contre les surtensions.

7.4.6 Eclateur incorporé de localisation d'arc


L'éclateur de localisation d'arc est chargé d'écarter les arcs des matériaux isolants
et de les empêcher de se fixer sur les parties vulnérables (fig. 7.29).

7.4.7 Tension d'amorçage d'un éclateur


La tension d'amorçage d'un éclateur dépend :
• de la distance d'amorçage d (distance la plus courte dans l'air entre les extré-
mités des électrodes);
• des conditions atmosphériques (essentiellement de la densité de l'air);
• de la forme des électrodes et de leur effet de polarité (on recherche une forme
telle que la dépendance de la polarité du choc soit aussi faible que possible);
• de leur situation par rapport à leur support et aux surfaces voisines conductri-
ces et isolantes;
• de l'usure des électrodes (dépendant du nombre de fonctionnements anté-
rieurs, des courants écoulés par l'arc et de leur durée.
Le comportement de l'éclateur à fréquence industrielle est caractérisé par sa ten-
sion d'amorçage, à sec, à fréquence industrielle (valeur de crête).
280 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
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Fig. 7.29 Cornes d'amorçage (éclateur) et anneaux de garde (diminution de l'effet de couronne).

Le comportement de l'éclateur au choc est défini en onde normalisée, 1,2 MS/50 µϊ,
pour la polarité qui donne la tension d'amorçage la plus élevée (en général c'est la pola-
rité à pointe négative).
Le comportement de l'éclateur aux surtensions de manœuvre est caractérisé par
la valeur de la tension d'amorçage pour ces surtensions. Cette valeur est intermédiaire
entre la tension d'amorçage à fréquence industrielle et la tension d'amorçage au choc.
Dans les deux derniers cas on peut définir ou la tension d'amorçage 100% en coordina-
tion des isolements classique (§ 6.8.3 à 6.8.6), ou la tension d'amorçage 50% et l'écart
type en coordination des isolements probabilistique (§ 6.8.7 à 6.8.11).
Ces tensions d'amorçage sont vérifiées par des essais [40].

7.4.8 Caractéristiques de protection d'un éclateur


Du fait:
• de la dispersion de la tension d'amorçage d'un espace d'air,
• de l'accroissement de la tension d'amorçage lorsque s'accroît la pente de la
surtension appliquée dans le cas où l'amorçage a Heu sur le front de l'onde
(fig. 7.26),
la protection obtenue par les éclateurs est moins précise et le niveau de protection ne
peut pas être donné de façon aussi exacte que le niveau de protection d'un parafoudre.
APPAREILLAGE DE PROTECTION 281

7.4.9 Limites d'utilisation des éclateurs de protection


Lorsqu'un éclateur fonctionne du fait d'une surtension et qu'un arc s'établit, cet
arc se maintient fréquemment jusqu'à ce qu'il soit coupé par les disjoncteurs de protec-
tion entourant le défaut; il en résulte un défaut à la terre dans le cas où le réseau a son
neutre directement à la terre, des contraintes mécaniques dans différentes parties des
installations du réseau et éventuellement des troubles pour les usagers.
L'éclateur est inacceptable du point de vue de la continuité du service si sa pré-
sence accroît notablement le nombre de défauts, dans le cas où les amorçages ne sont
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ni auto-extincteurs ni interrompus par des disjoncteurs à déclenchement rapide, suivi de


réenclenchement rapide.
Les éclateurs augmentent la probabilité d'onde coupée près des bornes de l'appa-
reil protégé, ce qui doit être pris en considération pour l'isolation des enroulements à
haute tension.
La disposition géométrique des éclateurs de chaque phase doit être choisie de fa-
çon à limiter le risque de l'extension d'un arc aux phases voisines qui transformerait un
défaut monophasé en défaut triphasé.

7.4.10 Définition : parafoudre


Le parafoudre est un dispositif installé dans les réseaux électriques pour la pro-
tection contre les surtensions transitoires et la limitation de la durée et de l'amplitude
des courants de suite (§ 7.4.15), dus à l'amorçage.
Dans la version classique, un parafoudre est constitué d'un éclateur (§ 7.4.2)
sous atmosphère contrôlée, mis en série avec une (ou plusieurs) résistance non liné-
aire (fig. 7.30).
Le parafoudre se distingue de l'éclateur, dans son fonctionnement, par les faits
suivants :
• il travaille en atmosphère contrôlée, c'est-à-dire que sa tension n'est pratique-
ment pas influencée par les conditions atmosphériques;

éclateur

résistance non linéaire

atmosphère contrôlée

porcelaine

capot en métal

Fig. 7.30 Elément de parafoudre.


282 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

ND
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A = point d'amorçage et arc formé L = arc au cours du processus ua = tension d'amorçage


par le courant de décharge d'extinction u^ = chute de tension dans
B = bobine de soufflage M = ligne de force du champ l'arc au cours du processus
E = électrode d'éclateur magnétique d'extinction
*A = courant de décharge Np = niveau de protection garanti up = tension résiduelle au cours
iN = courant de suite R = résistance non linéaires du processus de décharge
ig = courant de commande de en résorbite UR = chute de tension dans les
la répartition de la tension S = résistance commandant la résistances en résorbite au
K = paroi de la chambre répartition de la tension cours du processus d'extinction
d'extinction u - tension de service aux bornes Uj = tension de choc
de l'élément de parafoudre F = éclateur de shuntage

Fig. 7.31 Croquis expliquant le fonctionnement d'un élément de parafoudre avec éclateurs à souf-
flage magnétique et résistances non linéaires : (a) évolution des grandeurs électriques lors du processus
d'amorçage et d'extinction; (b) élément de parafoudre à l'état normal; (c) au moment du passage du
courant de décharge; (d) au moment du passage du courant de suite; (e) à l'état normal.
APPAREILLAGE DE PROTECTION 283

• contrairement aux éclateurs, il ne produit pas de front raide lors de son amor-
çage, grâce à la présence de la résistance non linéaire (fîg. 7.31);
• la résistance non linéaire placée en série avec l'éclateur limite le courant de
suite, qui est coupé lors du prochain passage par zéro de la tension.

7.4.11 Eléments de parafoudre en série


Pour les hautes tensions, il faut mettre plusieurs éléments en série, chaque élé-
ment comportant un petit éclateur en série avec la résistance non linéaire, en parallèle
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avec une grande résistance et avec une petite capacité qui ont pour mission d'assurer
l'égalité des tensions sur tous les éclateurs (fig. 7.32).

borne à haute tension


éclateur du parafoudre

résistance de
répartition de la tension

capacité
par rapport à la terre

5 résistance non linéaire


(résorbite)

Fig. 7.32 Schéma équivalent d'un parafoudre avec répartition imposée de la tension.

7.4.12 Caractéristiques tension-temps de retard à l'amorçage en régime transitoire


Les caractéristiques tension d'amorçage-durée (U, r) en régime transitoire (fîg.
7.33) se distinguent dans le cas du parafoudre par rapport à l'éclateur simple (fîg. 7.26)
284 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

par une caractéristique de la tension d'amorçage U peu dépendante de la durée de re-


tard à l'amorçage r, donc peu dépendante du front de l'onde incidente.
A l'heure actuelle, le parafoudre est considéré comme la méthode sûre et fiable
de protection du réseau électrique contre les surtensions.
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d= 1400 m

d=1200 m

d = 900 miT
parafoudre

d = 700mn

2 3 4 5 678910 2 3 4 5 678910 2 2 3 4 5 678910 3 ( µ § )

Fig. 7.33 Comparaison des tensions d'amorçage U d'un parafoudre et d'éclateurs de coordination
lors de l'application d'une tension croissant linéairement en fonction du temps (courbes tension-
temps de retard à l'amorçage).

7.4.13 Définition : tension nominale du parafoudre


La tension nominale d'un parafoudre est la valeur spécifiée maximum de la ten-
sion efficace à fréquence industrielle admissible entre ses bornes de ligne et de terre
ne présentant aucun risque d'amorçage (tab. 7.34).

Tableau 7.34 Tensions nominales normales des parafoudres en kV.

0,175 3 9 18 30 42 75 108 150


0,280 4,5 10,5 21 33 51 84 120 174
0,500 6 12 24 36 54 96 126 186
0,660 7,5 15 27 39 60 102 138 198

Les valeurs normales des tensions nominales des parafoudres sont données en
kilovolts, valeur efficace. Pour les tensions nominales supérieures à 198 kV, les valeurs
nominales des parafoudres seront déterminées suivant les indications figurant sous [97].
APPAREILLAGE DE PROTECTION 285

7.4.14 Définition : courant de décharge


Le courant de décharge est le courant écoulé par le parafoudre après un amor-
çage et provenant d'une onde de surtension propagée par la ligne.

7.4.15 Définition : courant de suite


Le courant de suite d'un parafoudre est le courant débité par le réseau et écoulé
par le parafoudre après le passage du courant de décharge.
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7.4.16 Définition : tension résiduelle d'un parafoudre


La tension résiduelle d'un parafoudre est la tension qui apparaît entre les bornes
d'un parafoudre pendant le passage du courant de décharge.

7.4.17 Définition : tension d'amorçage à fréquence industrielle d'un parafoudre


La tension d'amorçage à fréquence industrielle d'un parafoudre est la valeur effi-
cace de la plus basse tension à fréquence industrielle qui, appliquée entre bornes d'un
parafoudre, provoque l'amorçage du parafoudre.

7.4.18 Définition : tension d'amorçage au choc d'un parafoudre


La tension d'amorçage au choc d'un parafoudre est la valeur la plus élevée de la
tension qui est atteinte avant le passage du courant de décharge quand une onde de
forme et de polarité données est appliquée entre les bornes d'un parafoudre.

7.4.19 Essai de fonctionnement


L'essai de fonctionnement est un essai au cours duquel les conditions normales
de service sont reproduites en appliquant un nombre spécifié d'ondes de choc au para-
foudre, relié par ailleurs à une source d'énergie à la fréquence nominale et à la tension
spécifiée.

7.4.20 Niveau de protection aux chocs de foudre


Le niveau de protection aux chocs de foudre d'un parafoudre est caractérisé par
les tensions suivantes :
• la tension d'amorçage sous un choc de foudre plein normalisé (tab. 9.14);
• la tension résiduelle (de décharge) sous le courant nominal normalisé choisi
(tab. 9.14);
• la tension d'amorçage sur front d'onde (tab. 9.14).
Pour les besoins de la coordination de l'isolement, on prend pour niveau de pro-
tection aux chocs de foudre la plus élevée des trois valeurs suivantes :
• tension maximale d'amorçage au choc 1,2/50MS;
• tension résiduelle maximale au courant spécifié;
• tension maximale d'amorçage sur front d'onde divisée par 1,15.
Cette évaluation du niveau de protection fournit trois valeurs conventionnelles
qui constituent une approximation généralement acceptable.
286 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

7.4.21 Niveau de protection aux chocs de manœuvre


Le niveau de protection aux chocs de manœuvre d'un parafoudre est caractérisé
par les tensions suivantes :
• la tension maximale d'amorçage pour la forme d'onde normalisée;
• la tension totale aux bornes du parafoudre qui est maintenue par le parafoudre
au cours des décharges en surtension de manœuvre.
Le niveau de protection aux chocs de manœuvre est la valeur la plus élevée des
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deux [97].

7.4.22 Méthode de protection par éclateurs


La courbe représentant la caractéristique tension-temps d'amorçage au choc d'un
éclateur est habituellement beaucoup plus incurvée (fig. 7.33) que celles de certains ty-
pes d'appareils à protéger, en particulier, celles des transformateurs et des câbles.
Par suite de la forme incurvée de la courbe représentant la caractéristique tension-
temps d'un éclateur, la distance pour laquelle la protection est assurée pour toutes les
surtensions est généralement très faible, en général inférieure à quelques mètres.
Un éclateur est donc appelé à fonctionner assez fréquemment sous l'action des
surtensions de foudre, et de temps en temps sous l'action des surtensions de manœuvre,
dont les amplitudes sont inférieures aux tensions de tenue aux chocs de foudre des appa-
reils à protéger. Dans un grand nombre de cas, le fonctionnement de l'éclateur provoque
l'amorçage d'un courant de suite. Si l'alimentation peut être rétablie rapidement grâce à
des réenclenchements automatiques, on peut choisir un réglage de l'éclateur assurant un
degré de protection acceptable pour les appareils, sans provoquer pour les consomma-
teurs, un trop grand nombre d'interruptions gênantes de l'alimentation.
Des cœfficients de sécurité (§ 7.4.23) de l'ordre de ceux donnés pour les para-
foudres assurent en général une protection satisfaisante, à condition d'exclure la possi-
bilité d'ondes à front très raides.

• 7.4.23 Méthode de protection par parafoudres à résistance variable


Lorsque le parafoudre n'est pas placé à proximité de l'appareil à protéger, ce der-
nier est soumis à une surtension supérieure au niveau de protection du parafoudre.
Cette surélévation est due :
• à la chute de tension inductive dans les connexions du parafoudre et dans la
liaison entre parafoudre et appareil à protéger;
• à un accroissement de courte durée de la tension aux bornes de l'appareil par
rapport au niveau de protection du parafoudre, si la durée de propagation en-
tre parafoudre et appareil n'est pas négligeable devant la durée de front de
l'onde incidente.
Aussi, en règle générale, installe-t-on le parafoudre aussi près que possible de l'ap-
pareil à protéger. En particulier, il vaut mieux, soit monter le parafoudre sur la cuve du
transformateur, soit relier la borne à haute tension et la borne de terre du parafoudre
aux bornes correspondantes du transformateur par des connexions les plus courtes
possible.
De même, il faut placer les parafoudres à proximité des extrémités des câbles,
APPAREILLAGE DE PROTECTION 287

lorsqu'une telle protection est nécessaire, et disposer des connexions aussi courtes que
possible entre les bornes du parafoudre, d'une part, le conducteur de phase et la gaine
du câble, d'autre part.
Dans le cas où les parafoudres sont placés près de l'appareil à protéger, les coeffi-
cients de sécurité suivants sont recommandés :
• pour le matériel de gamme A (tab. 6.1, chap. 6), on prend un coefficient de sé-
curité de l'ordre de 1,4 entre le niveau de tenue aux chocs de foudre de l'appa-
reil à protéger et le niveau de protection aux chocs du parafoudre;
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• pour la gamme B, on prend généralement des coefficients de sécurité


d'au moins 1,2 entre les mêmes niveaux;
• pour la gamme C, on prend généralement des coefficients de sécurité d'au
moins 1,15 pour les surtensions de manœuvre et 1,25 pour les surtensions de
foudre.
Il est généralement plus facile d'installer des parafoudres à proximité de l'appa-
reil à protéger dans la gamme de tension A que dans les gammes de tension B et C.
La surélévation due aux différents facteurs cités ci-dessus dépend de plusieurs
conditions : distance du parafoudre, emplacement en amont ou en aval de l'appareil à
protéger, caractéristiques de la ligne, capacité de l'appareil à protéger, configuration du
poste et raideur de l'onde incidente. Cette surélévation est réduite par toutes les dispo-
sitions qui limitent la raideur de l'onde qui parvient au poste (extension des câbles de
garde, capacité localisée, câble même de courte longueur, grand nombre de lignes con-
nectées au poste).

7.4.24 Emplacement des éclateurs et des parafoudres


Le tableau 7.35 présente de façon simplifiée les emplacements à attribuer aux
éclateurs et parafoudres dans le réseau.

Tableau 7.35

Emplacement Eclateur Parafoudre

en ligne, parallèle à quelques


chaînes d'isolateurs
à l'entrée des postes
* 1),2)
sur les bornes de traversée
d'appareils
à l'entrée et à la sortie des
câbles débouchant par des
liaisons aériennes
1) protection de réserve;
2) prendre garde aux surtensions d'amorçage à front raide
pouvant endommager les isolations internes.

7.4.25 Choix des moyens de protection contre les surtensions


Le tableau 7.36 présente le choix des moyens de protection à effectuer en fonc-
tion du type de surtensions.
Tableau 7.36 Moyen de réduction des surtensions.

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(D
P

ο
(D
•a (D OO
O <D
S1 ^ B
a O

•si
O

as
(D O)
(D M
O 'S
(D O (D
+->
3 S3
O
O
S*
ss
ε .2 ο ο .52 CD ?2
Λ ο C O
(D a
O (D >»<o O υ SS
C C^(D on & ο.S W T 3
O O U
U
Surtensions Causes des surtensions

Temporaires Internes Effet Ferranti, surexcitation des alternateurs *


Défaut monophasé
Ferrorésonance * *
Défaut interne d'un appareil *

Externes Influence d'une autre ligne * * * * * O


Contact entre lignes à tensions différentes * * * * * G

Transitoires Internes Mise sous tension d'une ligne à vide * * * *


Remise sous tension par réenclenchement rapide * * * * *
Coupure d'une ligne à vide * * * *
Coupure de courants capacitifs ou inductifs * * * *
Apparition ou extinction d'un défaut * *
Perte d'une forte charge * * *

Externes Coup de foudre direct * * * * * * *


Coup de foudre indirect * * * * *
Phénomènes induits par des coups
de foudre proches * * * * *
Charges statiques * * * * * * *
APPAREILLAGE DE PROTECTION 289

7.5 POSTESDECOUPLAGE
7.5.1 Introduction
Le matériel de protection contre les surintensités et les surtensions est en général
installé dans les postes de couplage et de transformation situés à l'intersection des lignes
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\ 1

π π π η 245 k\

\ \ barres
χ \
Φ ο circuit de mise en parallèle des barres

(a) schéma d'un poste de couplage 245 kV

68 000

Γ S= # a] Ή~Γ •5B— -X
3 4 5
•=1
2 3 2 4
2<> �»�<S 14 000
2
2 ^ &Hlli âgxo>-

L.
(b) départ de ligne
*z=r
1 disjoncteur pneumatique, 245 kV, 4 parafoudre
2000 A, puissance de coupure 10 000 MVA 5 circuit bouchon et condensateur de
(pouvoir de coupure 23 000 A) couplage pour l'installation de télé-
2 sectionneur pantographe, 245 kV, 2000 A communication et de télécommande
3 transformateur de courant et de tension à onde porteuse

Fig. 7.37 Poste de couplage.


290 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

à haute tension. Les postes de couplage existent sous diverses exécutions :


• les postes de couplage extérieurs, à isolation à air;
• les postes de couplage intérieur, à isolation à air;
• les postes de couplage extérieurs et intérieurs, blindés à isolation SF 6 ;
• les postes de couplage extérieurs et intérieurs mixtes, comportant des isola-
tions à air (jeu de barres) et au SF6 (sectionneurs et disjoncteurs)

7.5.2 Poste de couplage extérieur à isolation à air


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La figure 7.37 présente un poste de couplage extérieur à isolation à air avec l'ap-
pareillage de protection en place.

) L · ! vH
\

o ι 3

vH"
T
(b)

1 barre omnibus 5 transformateur de courant


2 sectionneur 6 sectionneur de ligne
3 sectionneur manuel de mise 7 transformateur de tension
à la terre 8 interrupteur de mise à la terre
4 disjoncteur 9 boîte d'extrémité de câble

Fig. 7.38 (a) Poste blindé au SF 6 ; (b) schéma correspondant [98].


APPAREILLAGE DE PROTECTION 291

7.5.3 Définition : poste de couplage blindé, isolé au SF6


Grâce à l'hexafluorure de soufre (SF 6 ), on peut réaliser des postes blindés compacts
en zone urbaine, en zone restreinte ou à coût de terrain élevé. Un poste complet isolé au
SF6 pour une tension nominale de 245 kV occupe un quinzième à un dixième du volu-
me d'une installation de couplage traditionnelle. La figure 7.38 présente la coupe d'une
partie de poste avec un disjoncteur, des transformateurs de courant et de tension, plu-
sieurs sectionneurs et des barres omnibus.
Le tableau 7.39 présente les données techniques essentielles de ce poste.
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Tableau 7.39

Données techniques essentielles Gammes

tension nominale kV 145 à 170 245 à 300 420 et plus

fréquence Hz 50/60 50/60 50/60

courant nominal A 1250/2000/3150/4000

courant nominal kA 40/50/63 40/50/63 40/50/63


de déclenchement

courant de courte kA 63 63 63
durée, Is

tension d'essai, kV 325 460 630


50 Hz, 1 min.

tension de tenue kV 750 1050 1425


au choc,
1,2/50 MS

pression absolue du kPa 400 400 400


gaz à l'isolation
nominale
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CHAPITRE 8

EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU


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8.1 INTRODUCTION
8.1.1 Objectifs
Les entreprises électriques chargées de livrer l'énergie électrique dans une région
donnée se fixent un certain nombre d'objectifs, par exemple :
• assurer en tout temps et en tout lieu la livraison des puissances actives et réac-
tives demandées par les utilisateurs, dans les limites des contrats;
• maintenir un taux de défaillance inférieur à 10 h par an;
• assurer une durée moyenne entre deux défaillances supérieure à 1000 h;
• garantir les tensions entre 95% et 105% de leurs valeurs nominales;
• garantir la fréquence entre 99% et 101 % de sa valeur nominale;
• éviter que les perturbations dues à un utilisateur ne se répercutent sur les
autres;
• assurer un coût minimum, compte tenu des contraintes précédentes.

8.1.2 Moyens
Les moyens à disposition sont une ou plusieurs centrales de production. Les
types les plus courants sont les centrales thermiques classiques (charbon, lignite,
pétrole, gaz naturel), les centrales nucléaires, les centrales hydrauliques au fil de l'eau
et à accumulation. L'Europe dispose également de centrales géothermiques (Larde-
rello, I) et d'une centrale marémotrice (Rance, F) dont le diagramme de production
suit des règles particulières.
Des usines de pompage permettent de remplir les bassins des usines à accumula-
tion pendant les périodes à faible demande. Le problème du stockage et de la modula-
tion des puissances de pompage et de turbinage est traité dans [99] au chapitre 6.
Les coûts liés à ces différents types de centrales doivent être clairement séparés :
• en coûts fixes (indépendants du fait que la centrale fonctionne ou non);
• en coûts horaires fixes de fonctionnement;
• en coûts horaires proportionnels à la puissance livrée par la centrale au réseau.

8.1.3 Hiérarchie des contraintes


Les contraintes de sécurité pour les personnes et pour les choses sont prioritaires.
Elles sont traitées dans les chapitres 6 et 7.
Les contraintes de tension sont impératives pour certains usages. Une tension
trop élevée fait sauter les lampes à incandescence et détériore l'isolation des appareils
et des machines. Une tension trop basse provoque la surcharge de certains moteurs.
294 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Lorsque la tension ne peut pas être maintenue dans les limites convenables, il est préfé-
rable de couper totalement l'alimentation électrique des utilisateurs concernés.
La garantie d'un faible taux de défaillance et d'une longue durée de fonctionne-
ment entre deux défaillances (MTBF), joue un rôle plus important que la minimisa-
tion du coût de production de l'énergie livrée. Pour une salle d'opération d'un hôpital,
le coût d'un kilowattheure non livré par suite d'une panne est sans commune mesure
avec le coût de production du même kilowattheure, s'il avait été livré. Pour tenir
compte de ce genre de contraintes, on a défini la valeur du kilowattheure non livré
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(§ 1A14).

8.1.4 Exemple
Une fabrique consommant 500 kW subit une panne de 30 minutes pendant les-
quelles 175 ouvriers sont au chômage. Le salaire de ces ouvriers pendant ces 30 minutes
correspond à 1750 francs. L'énergie non livrée correspond à 250 kWh. La valeur du
kilowattheure non livré se monte à 7 Fr/kWh n.l. Si l'on prévoit qu'une telle panne
risque de se produire vingt fois par année, amenant à un total de 5000 kWh non livrés
par an correspondant à 35000 Fr/an, on peut juger s'il est opportun ou non d'installer
un groupe de secours pour réduire la durée de ces pannes. Si le groupe ou le système
de secours nécessite un investissement supérieur à 350000 Fr (ce qui sera probablement
le cas pour un groupe de 500 kW), il sera plus économique d'y renoncer.

8.1.5 Sommaire du chapitre


Le présent chapitre décrit et établit les équations du fonctionnement d'un sys-
tème PTDU comportant un groupe (sect. 8.2) ou plusieurs groupes de production
(sect. 8.3 à 8.5). Le problème spécifique de la tenue des tensions et de la fourniture
des puissances réactives est traité dans la section 8.6.

8.2 FONCTIONNEMENT D'UN SYSTÈME COMPORTANT


UN GROUPE PRODUCTEUR

8.2.1 Description du système


Une turbine (par exemple Pelton) entraîne une génératrice synchrone (vol. X) qui
alimente un ensemble de consommateurs (fig. 8.1). Les consommateurs font appel à
une puissance active P et à une puissance réactive Q variables au cours de la journée.
En première approximation, on admettra que PQtQ sont des variables indépendantes
de la tension et de la fréquence. Dans l'exemple, le jet de la turbine Pelton fournit une
puissance hydraulique Ph qui ne dépend que de l'ouverture de l'admission (position du
pointeau dans la tuyère) fixée par le régulateur de la turbine (homme ou automate).
En simplifiant à l'extrême, on peut dire qu'une augmentation de la puissance
active P demandée, provoque une baisse de la vitesse du groupe générateur et de la fré-
quence. Pour l'éviter, le régulateur de la turbine doit augmenter la puissance Ph en
ouvrant davantage l'admission (§ 8.2.2 à 8.2.4).
EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU 295
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Fig. 8.1 Système comportant un groupe générateur.

Une augmentation de la puissance réactive Q demandée, provoque une baisse de


la tension U. Pour l'éviter, le régulateur de la génératrice doit augmenter le courant
d'excitation Iexa (§ 8.2.8).
Pour la clarté de l'exposé on examinera séparément le réglage de la turbine T en
fonction de la puissance active P demandée et de la fréquence /désirée, puis le réglage
de la génératrice G en fonction de la puissance réactive Q demandée et de la tension U
désirée. En réalité, ces deux réglages ne sont pas totalement indépendants (exemple
§ 8.2.9).

8.2.2 Equation dynamique du groupe producteur


En régime stationnaire, la puissance Ph est égale à la puissance active P demandée
ajoutée aux pertes internes Ppertes de la turbine et de la génératrice (frottements, venti-
lation, pertes fer, pertes cuivre).

hstat ~ ivtnt ' P\pertes w (8.1)


Lorsque la vitesse croît, il faut encore tenir compte de l'augmentation de l'énergie
cinétique. On obtient:

Ph = P + Ppertes + JΩ dil/àt W (8.2)


Or, s'agissant d'une génératrice synchrone, la vitesse angulaire Ω des masses tour-
nantes de la génératrice et de la turbine est liée à la pulsation ω du réseau (ou à sa fré-
quence f = ω/(2π)) par le nombre de paires de pôles p.

Ω = ω/ρ = 2nf/p rad/s (8.3)

De (8.2) et (8.3) on tire


άω/àt = (Ph -P-Ppenes)/(uJlp2) rad/s2 (8.4)

L'expression (J/p2) est le moment d'inertie du groupe (T+ G) rapporté à une


paire de pôles et s'exprime en kgm2.
Cette équation montre bien que la pulsation ω est constante si Ph �P ^ Ppertes
(régime stationnaire) et qu'elle décroît pour toute augmentation de la puissance P
demandée, non compensée par une augmentation correspondante de Ph. Or P peut
croître ou décroître brusquement (enclenchement ou déclenchement d'utilisateurs)
296 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

alors que la modification de Ph ne peut se faire qu'avec un certain retard (inertie de


l'eau dans les conduites ou lenteur du réglage du moteur primaire).

8.2.3 Equation dynamique de la demande


L'ensemble des consommateurs de la figure 8.1 appelant la puissance S =P + fQ,
peut être composé d'une multitude de charges de natures diverses déjà décrites dans la
section 4.4. En se référant à la figure 4.6 dans laquelle les lignes vers a, vers b et vers q
sont supprimées, la puissance complexe S demandée correspond à l'ensemble (Sc+Sm)
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et par conséquent la puissance active P demandée correspond à l'ensemble (P c + Pm)


identique à (~Pg), vu l'absence des lignes vers a, b et q.
Cette puissance active demandée ne dépend pas uniquement de la volonté des
consommateurs (enclenchement et déclenchement des utilisateurs de toutes natures),
mais elle peut être influencée par des variations momentanées de la fréquence et de la
tension (§ 4.4.8 à 4.4.22). De plus, si l'ensemble des consommateurs comprend des
moteurs synchrones ou asynchrones à induction, l'inertie mécanique Jc de toutes les
masses entraînées joue aussi son rôle. Finalement on obtiendra :
bP bP άω
P = P(t) + — ∆ / + — r A U + J c u — W (8.5)
OJ ou ût
où P(t) est la puissance qui serait appelée, si la fréquence et les tensions restaient
invariables\JC est le moment d'inertie équivalent de toutes les machines synchrones et
asynchrones de l'ensemble des consommateurs, en valeur rapportée à une paire de pôles;
enfin, les facteurs dP/dfet dP/d U peuvent être positifs, nuls ou négatifs suivant la na-
ture des charges (§ 4.4.8 à 4.4.22), en première approximation on peut admettre
δΡ/9/^Oet dP/dU = 0.

8.2.4 Dynamique du système


En partant d'un régime stationnaire caractérisé par les valeurs Po,Qo,fo,
(ω0 = 2 Ï Ï / 0 ) , U0, Ph0, on cherche à prévoir ce qui se passe si la puissance active
demandée saute brusquement de la valeur P 0 à la valeur (P0 4- AP).
Comme avant le saut de puissance appelée, le système fonctionne à fréquence
/o invariable, άω/dt est nul. L'équation (8.4) donne dans ce cas :
W
PhO=Po+PpertesO (8'6)
L'ensemble des équations (8.2), (8.3), (8.5) et (8.6) donne, après le saut de puis-
sance AP:
dP bP
(JlP2 +Jc) ω άω/dt = APh�AP�APpertes� — Af�—AU
OJ ou
en général négligeable
W (8.7)
Le moment d'inertie total de l'ensemble du système PTDU s'exprime par :
Jt = Jlp2+Jc kgm 2 (8.8)
En introduisant cette valeur dans (8.7) et en négligeant la variation des pertes et
EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU 297

les variations de puissance appelée dues aux écarts de fréquence et de tension, on


obtient finalement :
dco/dr = (APn-AP)l(œJt) rad/s2 (8.9)
Or si un changement de puissance appelée AP peut se présenter subitement, il
n'est, en général, pas possible d'obtenir simultanément un changement de puissance
primaire APh (d'origine hydraulique ou thermique). Initialement APn est nul.
Donc si P augmente, AP est positif, dco/di négatif, la pulsation, la fréquence et la
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vitesse de rotation diminuent. Elles augmentent dans le cas contraire. La diminution


ou l'augmentation (de ω, / e t ή) sont d'autant plus faibles que le moment d'inertie
total de toutes les machines tournantes du système PTDU est grand, ce qui laisse plus
de temps au régulateur pour modifier la puissance primaire Ph, à sa nouvelle valeur,
selon une consigne à définir.

8.2.5 Réglage du moteur primaire


L'idéal serait qu'à chaque instant l'équation (8.6) soit satisfaite. Dans ce cas, la
pulsation, la fréquence et la vitesse du groupe générateur seraient invariables, selon
(8.4) on aurait άω/dt = O. Plusieurs raisons empêchent de modifier la puissance pri-
maire Ph aussi rapidement que la puissance demandée P. Dans le cas de la figure 8.1,
une ouverture de la tuyère ne provoque pas immédiatement une augmentation de Ph,
il faut laisser du temps à l'eau dans la conduite forcée pour augmenter sa vitesse. De
plus, pour éviter les coups de bélier dans la conduite, l'ouverture et la fermeture de la
tuyère ne peuvent pas être brusques. L'adaptation de Ph à sa nouvelle valeur (Pn +APn)
désirée peut nécessiter une, voire plusieurs secondes. Il en est de même pour les centra-
les thermiques (fig. 4.6). Le régulateur adaptera la puissance primaire Ph à sa nouvelle
valeur désirée avec un certain retard inévitable et en suivant une consigne.

8.2.6 Effet d'une consigne asiatique


Si le régulateur reçoit une consigne asiatique (§ 4.4.4), il modifie la puissance
primaire, de façon adéquate, jusqu'à ce que la pulsation et la fréquence aient repris une
valeur de consigne unique (314 rad/s, 50 Hz) quelle que soit la position de l'admission
primaire (pointeau, vannage, soupape d'entrée, carburateur ou flamme). En conséquence,
lorsque le régulateur aura terminé sa mission, le système aura retrouvé un nouveau
régime stationnaire, stable, à pulsation et fréquence nominales. Pendant le réglage, la
fréquence peut être temporairement en dessous ou au dessus de la valeur de consigne.
La façon dont le régulateur atteint le nouveau régime stable, rapidement, lentement,
du premier coup ou après des oscillations de fréquence, fait partie de la théorie des
régulateurs [100]. L'ordre d'ouverture peut être proportionnel à

(- ∆/) = f c o n s i g n e " / , à - d (Af)/dt et/ou à -fafdt

8.2.7 Effet d'une consigne statique


La consigne statique (§ 4.4.5) charge le régulateur d'aboutir à une valeur de
consigne dépendant de la position de l'admission primaire. Si, par exemple, la consigne
est de 50.1 Hz à puissance nulle et est de 49.9 Hz à pleine puissance, on dira que le sta-
298 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

tisme fixé par la consigne est de 0,4% de 50 Hz (entre puissance nulle et pleine puis-
sance). Inversement on peut dire que la consigne statique attribue une certaine énergie
réglante (§ 4.4.20) au moteur primaire réglé. L'énergie réglante est proportionnelle à la
puissance maximale que le groupe peut produire et inversement proportionnelle au sta-
tisme de la consigne du régulateur primaire. Dans l'exemple choisi et pour Pmax = 100 MW
on obtiendrait une énergie réglante de 100 MW/0,2 Hz = 500 MW/Hz, mais le groupe
générateur avec son régulateur statique n'est capable d'assurer le réglage qu'entre
49,9 Hz et 50,1 Hz et à condition que la puissance qu'on lui demande soit comprise
entre 0 et 100 MW.
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8.2.8 Réglage de l'alternateur


Le régulateur de l'alternateur (homme ou automate) ne peut agir que sur le cou-
rant d'excitation du rotor de la génératrice (en régime quasi stationnaire). En principe,
il ne peut pas modifier Ph ni P. Son rôle est soit de maintenir ou de ramener la tension
efficace U à une valeur de consigne fixe, soit de maintenir la puissance réactive Q dans
certaines limites, soit de suivre une consigne Q(U) plus ou moins compliquée (§ 4.4.7
etfig.4.10).
Lorsqu'il n'y a qu'un seul groupe générateur et aucun moyen spécial de produire
la puissance réactive demandée à d'autres endroits, la consigne du régulateur sera de
maintenir la tension à sa valeur nominale soit aux bornes de la génératrice, soit aux
bornes d'un groupe d'utilisateurs tolérant difficilement des écarts de tension.
On sait qu'un appel supplémentaire de puissance active AP a peu d'influence sur
la tension, alors qu'un appel supplémentaire de puissance réactive AQ provoque une
baisse de tension plus importante, si le courant d'excitation est maintenu constant (vol. X).

8.2.9 Interaction des deux régulateurs


Jusqu'à présent on a étudié séparément le problème actif (P, AP, Ph, APn, œ,f,
n, régulateur du moteur primaire) et le problème réactif ( β , AQ, Iexc, U, régulateur de
la génératrice). Dans certains cas particuliers, ces deux études ne peuvent pas être disso-
ciées. L'exemple le plus simple est une charge résistive pure constituée par trois résis-
tances R invariables.
En partant d'un régime stationnaire Ph0,P0 = 3 UQ /R, ω0, f0, n0, Iexc 0 , qu'ar�
rive�t�il si le régulateur de la génératrice augmente le courant d'excitation à (Iexc ο +
et ue e
∆Ι exe) °l I régulateur du moteur primaire est bloqué (ou très lent) ?
On verra qu'après une augmentation temporaire on retrouve les valeurs P 0 e t ^o
et que ω, / e t η prennent des valeurs inférieures. On en arrive alors à un paradoxe
apparent : le régulateur de la génératrice modifie la vitesse du groupe mais pas la ten-
sion. C'est pourquoi il est préférable de parler du régulateur du moteur primaire (ou de
la turbine) et du régulateur de la génératrice (ou de l'alternateur). L'ancienne termino-
logie (régulateur de vitesse et régulateur de tension) crée la confusion dans la plupart
des applications actuelles.

8.2.10 Définition : réserve cinétique


Lorsque la pulsation, la fréquence et la vitesse des groupes tournant sont en train
de diminuer, on tire temporairement de la puissance active de l'énergie cinétique de
EXPLOITATION DU SYSTEME PTDU 299

toutes les masses en mouvement. Cette réserve cinétique est proportionnelle à la somme
des moments d'inertie rapportés à une paire de pôles et à la baisse de fréquence que l'on
est prêt à accepter lors d'une demande supplémentaire AP.
Si l'on admet comme acceptable une baisse de fréquence Afadm, donc une baisse
de pulsation Αωα(2ηΐ, la réserve cinétique totale est répartie comme suit (voir § 8.2.4):

JtG>0Aa>adm = ( ; / ρ 2 ) ω 0 ∆ ω ^ + / , ω 0 ∆ ω α ^ J (8.10)

on distingue la part contenue dans le groupe producteur et la part disséminée dans


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l'ensemble des consommateurs.

8.2.11 Définition : réserve tournante


La différence entre la puissance active maximale permanente que le groupe pro-
ducteur est capable de produire (dans des circonstances données) et la puissance active
P 0 qu'elle fournit en régime stable à un moment donné s'appelle réserve tournante. Il
est évident que si les consommateurs appellent un supplément de puissance ∆Ρ supé-
rieur à la réserve tournante, il sera impossible de satisfaire cette demande sans recourir
à un groupe de secours ou sans couper la fourniture d'énergie électrique à certains con-
sommateurs non prioritaires. Sans quoi la pulsation et la fréquence continueront à chu-
ter en dessous de la limite inférieure (f0 ~^fadm) qu'on s'était fixée, ce qui peut avoir
des conséquences graves.
On retiendra que la réserve tournante est limitée en watts, tandis que la réserve
cinétique est limitée en joules (ou en watt-secondes).

8.3 INTÉRÊT DES INTERCONNEXIONS

8.3.1 Définition : ligne d'interconnexion


Au début de l'électrification d'une région (Europe en 1880), on développe de
petits réseaux électriques limités à une industrie ou à un quartier. Chaque réseau isolé
est alimenté par un ou deux groupes producteurs situés à proximité des consomma-
teurs (centrales Diesel, à gaz, à vapeur) ou à proximité de la source primaire (centrales
hydrauliques, à déchets de charbon, à lignite). Ces réseaux comportent des lignes et des
transformateurs de distribution, et une seule ligne de transport entre le centre produc-
teur et le centre consommateur (avec un transformateur élévateur et un transformateur
abaisseur de tension). Ces petits systèmes ont l'avantage d'être indépendants les uns des
autres et l'inconvénient d'être sujets à de nombreuses pannes ou de nécessiter une
réserve tournante disproportionnée ou encore des groupes de secours onéreux.
Il est apparu économiquement rentable de construire des lignes d'interconnexion
dont le but principal est d'être constamment prêtes à transporter l'énergie électrique
dans un sens ou dans l'autre, entre les partenaires interconnectés. La justification écono-
mique et la rentabilité des lignes d'interconnexion n'existent que dans la mesure où
elles permettent de réduire les réserves (tournantes ou à l'arrêt) des partenaires ou lors-
que les diagrammes de charge ou les diagrammes de production disponible sont diffé-
rents chez les partenaires interconnectés.
300 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

8.3.2 Augmentation du moment d'inertie total et de la réserve cinétique


La ligne d'interconnexion impose le synchronisme entre les deux systèmes inter-
connectés. Le moment d'inertie total disponible (rapporté à une paire de pôles) est la
somme des moments d'inertie des deux systèmes. De ce fait, un supplément de puissance
active AP demandé n'importe où par un consommateur est temporairement fourni par
toutes les machines tournantes appartenant à l'ensemble interconnecté, chaque machine
fournissant un supplément de puissance active proportionnelle à son moment d'inertie
rapporté à une paire de pôles (J/p2). On voit donc que la réserve cinétique (§ 8.2.10)
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est automatiquement augmentée par simple interconnexion.

8.3.3 Augmentation de la réserve tournante


La réserve tournante disponible est la somme des réserves tournantes de tous les
partenaires interconnectés, à condition que les lignes d'interconnexion soient aptes à
transmettre la puissance de secours demandée par un partenaire aux autres. Cette con-
dition pose des problèmes dans les réseaux faiblement interconnectés (Etats-Unis),
alors qu'on s'en occupe peu dans les réseaux fortement interconnectés (Europe de
l'Ouest).

8.3.4 Gestion économique des ressources naturelles


Les régions montagneuses disposent de ressources hydrauliques au fil de l'eau,
abondantes en été. Les lignes d'interconnexion entre zones montagneuses et zones
planes permettent d'utiliser rationnellement l'énergie hydraulique d'été en économi-
sant le combustible dans les zones planes. Inversement, en hiver l'énergie électrique
d'origine thermique produite en zone plane sera transportée par les interconnexions
en zones montagneuses lorsque les ressources hydrauliques au fil de l'eau sont réduites
à cause de l'étiage.

8.3.5 Fourniture rationnelle des puissances de pointe


Les centrales hydrauliques à accumulation sont situées dans les régions alpines
(Sierra Morena, Pyrénées, Alpes, Apennins). Ces aménagements sont très coûteux en
raison des barrages et des galeries construits en altitude. Leurs avantages sont leur mise
en marche facile et rapide (une minute), leur réglage facile (30 secondes pour passer de
la puissance minimale à la puissance maximale).
Au contraire, les grandes centrales thermiques nécessitent plusieurs jours pour
être mises en marche et plus d'une heure pour passer de la puissance minimale à la
puissance maximale. Les centrales nucléaires doivent de préférence fonctionner à puis-
sance constante, voisine du maximum, pour des raisons économiques (plus que techni-
ques).
C'est pourquoi les interconnexions entre régions alpines et régions de plaine per-
mettent de faire fonctionner les centrales thermiques et hydrauliques au fil de l'eau à
puissance presque constante alors que les centrales à accumulation fonctionnent à puis-
sance très réduite de nuit (en période de faible demande) et à puissance élevée de jour
(en période de forte demande, 1000 à 2000 h/an).
EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU 301

On évite de faire fonctionner les centrales à accumulation à leur puissance maxi-


male pour garder une réserve tournante très rapidement disponible. Le maintien de
réserves tournantes, de réserves à l'arrêt chaudes et froides, fait l'objet d'études inter-
nationales [101].

8.3.6 Mise à profit des heures légales décalées


Une interconnexion entre deux pays qui n'ont pas la même heure légale, présente
l'avantage que la puissance de pointe demandée par le pays à heure retardée, entre 11 h
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et midi, a lieu au moment où le pays à heure avancée demande une puissance réduite
(12 à 13 h), (faible compensation de tous les autres inconvénients).

8.3.7 Passage d'une situation normale à une situation anormale


En situation normale, les consommateurs font appel à des puissances voisines de
celles qui ont été prévues. Les centrales de production livrent chacune sa part de puis-
sance selon un plan établi par les responsables de chaque région. Ces plans tiennent
compte des échanges opportuns d'heure en heure.
Dès qu'un incident imprévu survient, chez l'un quelconque des partenaires inter-
connectés, une assistance instantanée s'établit. L'interconnexion permet ainsi de passer
du "chacun pour soi" au "tous pour un".

8.4 FONCTIONNEMENT D'UN SYSTÈME À FORTE INTERCONNEXION

8.4.1 Réseau interconnecté d'Europe


En 1980, le réseau d'Europe à 380 kV et 220 kV synchrone couvre les zones sui-
vantes : Portugal, Espagne, France, Luxembourg, Belgique, Hollande, Jutland, Allema-
gne de l'Ouest, Autriche, Italie, Suisse. A titre d'essai, les réseaux yougoslaves et grecs
sont aussi connectés. (Trois liaisons asynchrones à courant continu vers la Norvège,
l'Angleterre, la Corse et la Sardaigne permettent de procéder à des échanges d'énergie
sans imposer le synchronisme).
Propriété essentielle : c'est le réseau qui impose le synchronisme et non pas les
régulateurs des moteurs primaires. En conséquence, tant que le réseau d'Europe fonc-
tionne normalement, il n'existe qu'une seule fréquence dans les douze pays intercon-
nectés.
La somme des puissances appelées par l'ensemble des consommateurs et fournie
par l'ensemble des centrales de production varie entre 100 et 200 GW (moyenne appro-
ximative 1200 TWh/an = 137 GW = 4,3 EJ/an).
La production provient de cinq sources primaires couvrant chacune 15% à 25%
de la demande d'énergie électrique : charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire et hydraulique.

8.4.2 Partage des responsabilités


La responsabilité de la production, du transport, de la distribution de l'énergie
électrique est répartie entre plusieurs milliers d'entreprises, grandes (EdF, ENEL) ou
petites (services communaux), du secteur pubhc ou privé. Les entreprises privées sollici-
302 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

tent de l'autorité politique compétente une concession qui fixe les ressources naturelles
utilisables, la zone à desservir et Vobligfltion de satisfaire la demande de la zone attribuée.
Lorsque la demande croît de 7% par an, double en 10 ans et quadruple en 20 ans,
cette dernière obligation pose des problèmes ardus et souvent mal compris par le public.
Les responsables régionaux évaluent la demande probable de leur région à l'échelle
de la décennie, de l'année, de la semaine, du jour, éventuellement de l'heure suivante.
L'ensemble du système PTD doit être conçu d'une part pour être capable de
fournir la plus grande puissance qui risque d'être demandée par les utilisateurs, même
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si cette puissance de pointe ne sera demandée qu'une heure par jour et que quelques
jours par an.
D'autre part, les réserves d'énergie primaire doivent être suffisantes pour couvrir
la totalité de la demande en tout temps. Les responsables doivent donc garantir la puis-
sance de pointe (§ 1.4.9) et l'énergie totale demandée (§ 1.4.12).

8.4.3 Choix des centrales de production


A long terme, le choix des centrales de production fait l'objet d'études prévision-
nelles à dix ans d'avance. Il s'agit de prévoir quelle sera la demande d'énergie électrique,
avec les diagrammes saisonniers et journaliers probables et quelles ressources primaires
seront disponibles. Les méthodes utilisées sont décrites dans [99].
Pour les années en cours, on tient compte des diagrammes de charge saisonniers,
hebdomadaires et journaliers prévisibles pour chaque région, des centrales de produc-
tion existantes et en état de marche, des disponibilités, des coûts relatifs des énergies
primaires et des hmitations du système de transport et de distribution.
Compte tenu de toutes ces données, on fixe un programme annuel pour gérer
l'ensemble du système PTDU de façon rationnelle et aussi économique que possible
en respectant les règles suivantes :
• les centrales au fil de l'eau doivent fonctionner au maximum de la puissance
disponible correspondant au débit du jour, voire de l'heure;
• les centrales à accumulation saisonnière doivent être réservées en priorité pour
la période de faible hydraulicité (en Europe : octobre à avril);
• les centrales à accumulation journalière ou hebdomadaire pour les périodes de
pointe;
• les centrales thermiques doivent fonctionner d'autant plus longtemps et à puis-
sance d'autant plus élevée que le coût marginal du combustible utilisé est bas
(§8.4.8);
• dans chaque région, un nombre suffisant de centrales à accumulation ou à
combustible cher doit fonctionner à puissance réduite, prêtes à augmenter la
puissance produite en cas de défaillance d'une centrale quelconque, ou en cas
d'un accroissement imprévu de la demande (voir réserve tournante § 8.2.11).

8.4.4 Séparation des coûts liés aux puissances de pointe et des coûts marginaux
d'énergie
Comme pour toutes les formes d'énergie transportées et distribuées par des con-
duites, il convient de séparer clairement, d'une part, les frais liés aux investissements
nécessaires pour que le système PTD soit apte à fournir les puissances de pointe deman-
EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU 303

dées par chaque utilisateur et, d'autre part, les frais supplémentaires et marginaux liés à
la consommation d'énergie primaire nécessaire à la production d'énergie électrique à
une heure donnée. On retrouve les problèmes déjà évoqués aux paragraphes 1.2.15 à
1.2.23 à propos d'une autre forme d'énergie de réseau.

8.4.5 Coûts liés aux puissances de pointe


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Les divers utilisateurs alimentés par le système PTD ne font pas tous simultané-
ment appel à la puissance de pointe (voir facteur de simultanéité § 1.4.10). Il est donc
difficile de répartir équitablement et correctement les frais d'investissements liés aux
puissances de pointe entre les derniers consommateurs d'énergie électrique. S'il est évi-
dent que le coût de la dernière ligne et du dernier transformateur qui alimentent un
consommateur et un seul, doivent être entièrement à la charge de ce consommateur
(sous forme d'une dépense unique ou d'une location proportionnelle à la puissance ins-
tallée), la part que ce consommateur doit prendre à l'ensemble des investissements du
système PTD commun aux consommateurs de son quartier, de sa région, de son pays
et finalement de tout le territoire interconnecté est difficile à déterminer. Pour certai-
nes prestations non prioritaires et faciles à interrompre, le consommateur peut s'enga-
ger à ne pas demander d'énergie électrique au moment de la pointe.

8.4.6 Définition : facteur de participation à la pointe


En remontant d'un dernier consommateur à l'ensemble du système européen de
production, il convient d'évaluer à chaque niveau quelle est la part de puissance de
pointe qui est imputable à ce dernier consommateur. Le facteur de participation à la
pointe est la part d'un consommateur particulier (ou d'un ensemble de consommateurs
considéré) à la puissance de pointe d'un ensemble plus grand.

8.4.7 Exemple
Une fabrique fait appel à une puissance de 300 kW de jour et de 200 kW de nuit
pour sa production normale, qu'il est difficile d'interrompre. De plus, elle utilise un
procédé de fabrication non prioritaire nécessitant 800 kW, pouvant être réduit ou inter-
rompu sans inconvénient. La puissance de pointe de la ligne et du transformateur parti-
culiers alimentant cette fabrique est fixée à 1000 kW (200+800). Au moment de la
pointe régionale qui est de 5000 kW, la fabrique arrête le procédé de fabrication non
prioritaire, par convention avec le service électrique de la région.
Les facteurs de participation à la pointe sont de 1000 kW/1000 kW = 100% au
niveau de la dernière ligne et du dernier transformateur, de 300 kW/5 000 kW = 6% au
niveau de la région considérée. Il est correct de faire participer cette fabrique pour
1000 kW aux frais de puissance correspondant à la dernière ligne et au dernier trans-
formateur, alors qu'elle ne participera que pour 6% de 5000 kW, soit pour 300 kW aux
frais de puissance de l'ensemble de production et de transport qui assure la puissance
de pointe régionale.
304 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

8.4.8 Définition : coût marginal de production


Les coûts liés aux puissances de pointe évoqués aux paragraphes 8.4.5 à 8.4.7 ne
couvrent que les frais fixes correspondant aux intérêts à l'amortissement et à l'entretien
minimal des installations PTD. En plus, il faut ajouter les frais liés à l'achat et au stock-
age des combustibles, comme tous ceux qui sont effectivement proportionnels à la puis-
sance délivrée par chaque centrale de production. On peut définir pour chaque centrale
un coût marginal de production par l'économie réelle effective que l'on fait par heure,
pour un mégawatt de réduction de la puissance.
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8.4.9 Ordres de grandeur


En 1980, les coûts de puissance de pointe au niveau d'une région de 100000 ha-
bitants correspondent à des investissements de l'ordre de deux millions de francs suis-
ses par mégawatt de puissance de pointe pour le système PT. En comptant 10% par an
pour les intérêts et l'amortissement des capitaux investis, il faut compter 200 fr. par
kilowatt et par an pour la mise à disposition de la puissance de pointe.
En plus, vient s'ajouter le coût marginal de production fortement variable suivant
la saison et l'heure considérées.
Si le système en question ne comporte qu'une seule centrale de production, le
coût marginal de production peut être de :
• 0,00 fr./kWh pour une usine au fil de l'eau;
• 0,02 fr./kWh pour une centrale nucléaire;
• 0,05 à 0,20 fr./kWh pour une centrale thermique classique suivant la nature du
combustible utilisé et la vétusté de la centrale.
Pour les centrales hydrauliques à accumulation, il y a Heu de séparer les investis-
sements faits pour la conduite forcée et la centrale d'une part et ceux faits pour le bar-
rage et les galeries d'adduction d'eau d'autre part. Les premiers sont proportionnels à la
puissance de turbinage installée, les seconds dépendent de la quantité d'énergie que
l'on veut pouvoir accumuler. On peut ainsi calculer une valeur marchande des kilowatt-
heures accumulés sous forme d'eau dans le réservoir au 30 septembre (réserve saison-
nière), ou à 8 heures du matin (réserve journalière). Pour gérer rationnellement les
réserves hydrauliques accumulées, il convient d'attribuer une valeur marginale au kWh
accumulé [102].

8.4.10 Coût marginal d'un ensemble de centrales


Lorsqu'un ensemble de producteurs alimente à travers un réseau largement inter-
connecté un ensemble d'utilisateurs, le coût marginal de production à un moment
donné correspond au coût marginal le plus élevé de toutes les centrales de production
fonctionnant à ce moment. En effet, si la puissance totale demandée par les utilisateurs
diminue d'un mégawatt, on a intérêt à réduire d'un mégawatt la puissance fournie par
la centrale au combustible le plus cher. C'est donc cette centrale qui fixe le coût mar-
ginal de l'ensemble à ce moment, pour autant que les lignes d'interconnexion ne limi-
tent pas les puissances échangées.
EXPLOITATION DU SYSTÈME FTDU 305

8.4.11 Réserve cinétique totale d'un grand système interconnecté


Du moment que le réseau assure l'identité de fréquence de toutes les machines
synchrones interconnectées (treize pays du § 8.4.1), la réserve cinétique d'Europe de
l'Ouest est donnée par l'équation (8.10) étendue à l'Europe :
KinEU = JEUU>0&GJadm J (8.11)

JEU = Σ — kgm2 (8.12)


EU Pi
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La somme s'étend à toutes les machines synchrones (ou quasi synchrones) produc-
trices ou consommatrices du réseau interconnecté.

8.4.12 Réserve tournante totale


Tous les groupes producteurs qui ne fonctionnent pas à leur pleine puissance et
dont le régulateur primaire n'est pas bloqué par un limiteur, ont une réserve tournante
(§ 8.2.11). La réserve tournante totale disponible en quelques secondes est la somme
des réserves tournantes de tous les groupes producteurs. On doit toutefois en limiter
l'usage pour éviter la surcharge des lignes d'interconnexion. Lorsque la fréquence baisse,
les groupes, dont la consigne a le plus faible statisme, épuisent leurs réserves tournan-
tes les premières. La réserve tournante s'annule lorsque le groupe, à plus basse fré-
quence de consigne, a atteint sa pleine puissance. Dès lors il devient urgent, soit de
délester le réseau en coupant le courant aux utilisateurs non prioritaires (usines de
pompage par exemple), soit en mettant immédiatement en marche des groupes produc-
teurs d'appoint (turbines à gaz, diesels, moteurs à pistons libres).

8.5 EFFETS D'UNE MODIFICATION BRUSQUE


8.5.1 Régime stationnaire ou quasi stationnaire
La plupart du temps les puissances appelées par les consommateurs sont prévisi-
bles et prévues d'heure en heure. On connaît aussi les écarts probables par rapport à la
prévision lors de certains événements tels que changement de temps, vague de froid ou
de chaud, orage, début ou fin d'une émission télévisée à grand succès, grèves. En géné-
ral, ces écarts sont facilement couverts grâce à la réserve cinétique, à la réserve tour-
nante et à des ajustements de consignes décidés par les responsables de chaque région.
Au besoin, on peut mettre en marche ou arrêter certains groupes producteurs ou con-
sommateurs non prioritaires.
Par contre, on doit s'attendre, en tout temps, et plus spécialement par temps ora-
geux, à la perte d'une ligne importante ou d'un groupe producteur. C'est pourquoi on
maintient en permanence des réserves tournantes pour que la mise hors service de la
plus grande unité de production ou de n'importe quelle ligne d'interconnexion puisse
être compensée dans les quelques secondes qui suivent l'incident.

8.5.2 Perte de la plus grande unité de production


A titre d'exemple, on examine les conséquences du déclenchement imprévu de la
plus grande unité de production, soit 1200 MW et 600 Mvar (§ 4.4.21).
306 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

La disparition d'une production de 600 Mvar provoque une baisse des tensions
au jeu de barres de l'usine défaillante et aux jeux de barres les plus voisins. Cette baisse
des tensions n'est guère importante au delà d'un rayon de 300 km et ne modifie prati-
quement pas les puissances actives demandées par l'ensemble des consommateurs du
réseau d'Europe. Dans l'exemple choisi, le problème des nouvelles tensions et des nou-
velles puissances réactives circulant dans les lignes reste secondaire, il ne sera pas traité
ici. Par contre, il y a lieu de décrire ce qui se passe à la suite de la perte de 1200 MW.
On peut schématiser, en cinq étapes, la suite des phénomènes qui se succèdent
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lors de l'ouverture du disjoncteur reliant la génératrice de 1200 MW au réseau d'Europe :


• propagation de surtensions de manœuvre sur tout le réseau d'Europe à la vi-
tesse de 300 km/ms, avec réflexions et réfractions aux nœuds et amortisse-
ment pratiquement total après une demi période (10 ms)
• baisse générale de la fréquence dans toute l'Europe, pendant quelques secon-
des, recours à l'énergie cinétique (§ 8.5.3)
• intervention des régulateurs des moteurs primaires, réglage primaire terminé
au bout de 3 à 10 secondes, recours à la réserve tournante (§ 8.5.5 et 8.5.6)
• intervention retardée des régulateurs secondaires des réseaux régionaux modi-
fiant les consignes des régulateurs primaires pour rétablir certains échanges
programmés (§ 8.5.7 et 8.5.11)
• remise à l'heure du réseau (§ 8.5.12).

8.5.3 Recours à l'énergie cinétique


Pendant la première seconde qui suit le déclenchement, la pulsation de tout le
réseau d'Europe décroît selon l'équation (8.9) dans laquelle Jt doit être remplacée par
JEU selon (8.12). Chaque groupe tournant (synchrone ou quasi synchrone) fournit une
part des 1200 MW manquant, proportionnellement à son moment d'inertie rapporté à
une paire de pôles. Dans l'équation (8.9), APh = 0 (aucun régulateur primaire n'a encore
modifié la puissance de son moteur primaire) et ∆ P= 1 200 MW (manque de puissance
primaire correspondant à la centrale défaillante).

8.5.4 Oscillation des rotors autour d'une position synchrone moyenne


En réalité, pour les groupes synchrones voisins de la centrale défaillante, le phé-
nomène de baisse de fréquence apparaît une fraction de seconde plus tôt que pour
ceux qui sont éloignés. Il en résulte que les rotors des machines synchrones oscillent
autour d'une position synchrone moyenne et que la fréquence instantanée mesurée aux
bornes d'une machine synchrone peut osciller momentanément autour de la fréquence
d'Europe. Les écarts des roues polaires par rapport à la position médiane doivent être
limités en amplitude et rapidement amortis, sinon il y a risque de décrochage (voir sta-
bilité statique et stabilité dynamique [7]).

8.5.5 Intervention des régulateurs primaires


La plupart des régulateurs des moteurs primaires effectuent une mesure de l'accé-
lération (ân/dt ou df/dt ou άω/dt) et une mesure de la fréquence ou de la pulsation
(n o u / o u ω). Pendant que les 1200 MW manquant sont puisés dans l'énergie cinétique
EXPLOITATION DU SYSTEME PTDU 307

(§ 8.5.3), les régulateurs accéléro-tachymétriques de tous les moteurs primaires qui


participent au réglage constatent qu'il y a décélération et baisse de fréquence en des-
sous de la consigne. Ces régulateurs donnent l'ordre d'augmenter la puissance des mo-
teurs primaires (pour autant que leur réserve tournante ne soit pas épuisée). Tout le
système PTDU d'Europe tend vers un nouveau régime stable à fréquence légèrement
inférieure à celle qui existait avant la perte du groupe producteur de 1200 MW (voir
exemple au § 4.4.21). Les nouvelles puissances actives livrées par chaque groupe pro-
ducteur, lorsque le nouveau régime s'est établi et que tous les régulateurs primaires ont
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terminé leur travail (environ 10 s après l'incident) dépendent exclusivement des consi-
gnes et du statisme affiché pour chaque régulateur. Chaque groupe participe proportion-
nellement à l'énergie réglante de sa consigne.

8.5.6 Exemple numérique


La figure 8.2 permet de calculer la fréquence finale à laquelle se stabilise un
ensemble de quatre groupes producteurs en fonction de la puissance totale demandée
par l'ensemble des consommateurs, pour quatre consignes statiques données aux régu-
lateurs primaires.
On rappelle que les consignes de fréquence indiquent les limites stables vers les-
quelles le système tend lorsque le travail des régulateurs primaires est terminé. Tant
que le travail des régulateurs n'est pas terminé, la fréquence peut être temporairement
en dessus ou en dessous des consignes. La consigne résultante de l'ensemble s'obtient
en additionnant les puissances produites par chaque groupe pour une valeur donnée de
la fréquence de consigne.
Le tableau 8.3 indique comment chaque groupe participe au réglage. On notera
que pour les consignes données et suivant la puissance totale donnée, ce ne sont pas
toujours les mêmes groupes qui participent au réglage. Les groupes participant au ré-
glage sont indiqués sur la consigne résultante (fig. 8.2). Entre 500 et 550 MW seul le
groupe 3 participe au réglage, les groupes 1 et 2 ne fournissent aucune puissance, le
groupe 4 fournit sa pleine puissance (fil de l'eau ou nucléaire).

8.5.7 Régulateurs secondaires régionaux


Après l'intervention des régulateurs primaires, la fréquence a repris une valeur
stable un peu inférieure (ou supérieure) à la fréquence nominale (50 Hz ou 60 Hz). Cet
écart n'est pas gênant pour la fourniture d'énergie électrique. Par contre, comme on a
pris l'habitude d'utiliser la fréquence du réseau pour actionner des horloges synchrones,
il est utile de ramener la fréquence à sa valeur de consigne et même de compenser, le
cas échéant, les retards ou les avances accumulés par les horloges synchrones.
D'autre part, les puissances effectivement appelées par les consommateurs ou
produites région par région s'écartent du programme établi. Si une région donnée
demande 1200 MW de plus que prévu et qu'on se contente de l'intervention des régu-
lateurs primaires, ces 1200 MW sont fournis par toutes les régions d'Europe possédant
des centrales participant au réglage primaire. Cette nouvelle répartition des productions
et des puissances transitées dans les lignes n'est, en général, plus conforme à l'optimum
économique qui a été convenu entre les partenaires interconnectés.
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il
fréquences de consigne

50,0Hz
49,975Hz

100 200 300 400 500 600 700 900 1000

(-Pg)

Fig. 8.2 Consignes particulières et consignes résultantes de quatre groupes producteurs.


Tableau 8.3 Participation des quatre groupes producteurs au réglage pour une demande passant de 750 à 850 MW.

Groupe Puissance Domaine de Statisme Puissance Réserve Puissance Participation Energie Nouvelle
nominale participation fournie tournante fournie effective réglante reserve
au réglage à 50,0 Hz à 50,0 Hz à 49,975 Hz au réglage à 50,0 Hz tournante

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à 49,975 Hz
MW Hz Hz MW MW MW MW MW/Hz MW

1 100 49,95 à 50,05 0,1 50 50 75 25 1000 25


2 200 49,95 à 50,05 0,1 100 100 150 50 2 000 50
3 300 49,9 à 50,2 0,3 200 100 225 25 1000 75
4 400 50,1 à 50,3 0,2 400 0 400 0 0 0
ensemble 1000 49,9 à 50,3 - 750 250 850 100 4 000 150
310 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Chaque région est gérée par un organisme responsable (d'état ou privé) qui doit
modifier les consignes des régulateurs primaires pour rétablir les puissances échangées
entre régions voisines conformément au programme convenu, qui est aussi le plus éco-
nomique et le plus sûr pour l'ensemble des partenaires interconnectés.
Chaque région dispose pour ce faire d'un régulateur secondaire régional qui
mesure les quatre variables suivantes :
• excès de puissance active exportée APexp (§ 8.5.8)
• excès d'énergie exportée AWexp (§ 8.5.11)
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• excès de fréquence ∆ / ( § 8.5.8)


• avance des horloges synchrones At par rapport à l'heure légale (§ 8.5.12).
Chaque régulateur régional envoie des ordres de modifications de consignes à un
certain nombre de groupes de production qui lui sont subordonnés. Il suit une consigne
judicieusement choisie en fonction des buts fixés, qui sont en général de rétablir les
puissances d'échanges convenues et de rétablir la fréquence nominale dans tout le sys-
tème interconnecté.

8.5.8 Fonctionnement du régulateur régional


Le régulateur régional r est informé par télémesure de toutes les puissances acti-
ves transitant dans les lignes traversant les frontières de sa région. Il compare la somme
de ces puissances exportées à la somme des puissances qu'il est convenu d'exporter vers
l'ensemble des régions limitrophes (l'importation effective ou convenue a le signe néga-
tif). Il calcule la différence, donc l'excédent d'exportation.

^"expr ~ La *exprv ~ *·* ^exprvconvenu " to.UJ


v=voisins

On remarque que la somme des excédents d'exportation calculés par l'ensemble


des régulateurs régionaux est constamment nulle, car si une région exporte trop, il y a
nécessairement une autre région qui importe trop.
Tous les régulateurs régionaux mesurent aussi l'écart de fréquence Af=f-fnom,
identique pour tous.
L'ordre de modification des consignes primaires est envoyé aux groupes subor-
donnés par téléaction en fonction d'une simple table de vérité ou d'une consigne
mathématique fournissant un signal plus complexe.

8.5.9 Table de vérité du régulateur régional


A titre d'exemple, on imagine un système interconnecté limité à trois régions CH,
D et F. Chaque région est contrôlée par son régulateur régional qui suit une règle très
simple :
• si Af > 0 et APexp r>0, faire baisser lentement les consignes primaires de la
région r
• si ∆ / < 0 et APexp r<0, faire monter lentement les consignes primaires dans
la région r
• si ∆/et APexp r sont de signes contraires, laisser agir les régulateurs des
régions voisines.
EXPLOITATION DU SYSTEME PTDU 311

On remarque que dans le dernier cas il y a obligatoirement au moins une région


pour laquelle ∆/et APexpr sont de même signe. Si, par exemple, Af < 0 et APexpD< Q
alors que APexpCH et APexpF sont positifs, c'est bien la région D et elle seule qui doit
élever les consignes primaires de ses groupes générateurs, pour rétablir à la fois la
bonne fréquence et la puissance totale d'échange convenue avec les régions voisines.

8.5.10 Réglage fréquence-puissance. Définition


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Le régulateur régional r peut calculer un signal Afr selon l'expression (8.14)


Af, = Af+APexpr/kr Hz (8.14)
Le signal Afr est envoyé à tous les régulateurs primaires de la région r, subordon-
nés au régulateur régional, pour qu'ils abaissent leurs consignes primaires de la quantité
Afr. Il s'agit alors d'un réglage fréquence-puissance. Le facteur kr doit être choisi cor-
rectement. On prend de préférence une valeur proche de l'énergie réglante totale des
groupes primaires de la région r.
Dans l'exemple traité, et en supposant que seule la région D ait subitement besoin
de 1200 MW de plus, on constate qu'après la première intervention des régulateurs pri-
maires AfCH = 0, AfF - 0 et AfD < 0. Donc seul le régulateur régional D fait monter
les consignes primaires des groupes qui lui sont subordonnés. Ainsi la fréquence correcte
et les échanges convenus sont rétablis au bout de quelques minutes.

8.5.11 Réglage phase-énergie. Définition


Lorsque les régulateurs régionaux ont terminé leur travail selon la consigne fré-
quence-puissance définie au paragraphe 8.5.10, le système interconnecté a retrouvé sa
fréquence normale et les échanges de puissance convenus, mais il a accumulé un retard
de phase (par rapport à celle qu'il aurait eue, si la fréquence avait toujours été rigoureuse-
ment de 50 Hz) et les échanges d'énergie entre régions voisines sont différents de ceux
qu'on aurait eu, si les puissances échangées avaient été rigoureusement maintenues aux
valeurs convenues.
Le régulateur régional peut aussi calculer l'intégrale de Afr qui contient implicite-
ment deux termes :
t
Aùs = 2 π j Af dt rad (8.15)
T

AWexpr = { APexpràt J (8.16)

où ∆û s est l'avance de phase du réseau synchrone par rapport à la phase idéale et


AWexp r le supplément d'énergie exportée par la région r vers les autres régions de
l'ensemble interconnecté. L'envoi de ces informations vers les régulateurs primaires
permet de réaliser un réglage phase-énergie.

8.5.12 Remise à l'heure du réseau


Lorsqu'à la suite de tous les aléas de la journée, la fréquence n'a pas pu être cons-
tamment maintenue rigoureusement à 50 Hz (ou 60 Hz), les horloges synchrones ont
312 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

pris de l'avance ( ∆ / > O) ou du retard ( ∆ / < O) par rapport à l'heure légale. En admet-
tant qu'à l'instant tQ, toutes les horloges synchrones indiquaient l'heure légale exacte,
l'écart apparent est donné par (8.17)
ι ;
àtM = J Afdt s (8.17)
Jnom t

Les horloges synchrones accumulent des avances ou des retards de plusieurs


secondes en quelques heures. On peut remettre le réseau à l'heure exacte, chaque nuit,
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en modifiant temporairement la valeur affichée pour la fréquence nominale. Ainsi les


horloges synchrones continuent à donner une heure à peu près exacte tout au long
de l'année, sauf en cas de panne du réseau local.

8.6 RÉGLAGE DES TENSIONS ET DES PUISSANCES RÉACTIVES

8.6.1 Introduction
On a déjà vu (§ 3.3.17) que la chute de tension entre le départ et l'arrivée d'une
ligne contient un terme proportionnel à la résistance longitudinale Ri et à la puissance
active transmise et un second terme proportionnel à la réactance longitudinale Xx = coLi
et à la puissance réactive transmise (voir (3.148)).
En haute tension, les lignes ont une réactance quatre à treize fois plus élevées que
la résistance. De même les impédances de court-circuit des transformateurs à haute ten-
sion et les impédances internes (synchrones) des génératrices sont beaucoup plus induc-
tives que résistives. Il en résulte que les chutes de tension dues aux échanges de puissan-
ces actives jouent un rôle secondaire; elles peuvent même être entièrement compensées
lorsqu'on fait passer les puissances réactives en sens opposé des puissances actives,
comme on l'a vu au paragraphe 3.3.11. On se limite, dans cette section, à rappeler quels
sont les consommateurs et les producteurs de puissance réactive (§ 8.6.2 et 8.6.3),
quels sont les effets des demandes de puissances réactives aux divers accès du réseau
(§ 8.6.4 à 8.6.10) et quels sont les moyens disponibles pour limiter ou éviter ces effets
(§8.6.11).

8.6.2 Consommateurs de puissance réactive


Les consommateurs de puissances réactives les plus fréquents sont :
• les machines asynchrones fonctionnant en moteur, à vide ou en génératrice
(vol X);
• les machines synchrones sous-excitées (vol X);
• les fours à induction (assimilables à des transformateurs à secondaire court-
cir cuite);
• les systèmes d'éclairage à décharge (tubes fluorescents, lampes au sodium, au
mercure, au néon) dont le courant est limité par une bobine d'inductance
(ballast);
• les lignes électriques fonctionnant au-dessus de leur puissance naturelle
(§3.3.19 et 3.3.20);
• les transformateurs fortement chargés;
EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU 313

• tous les systèmes destinés à créer un champ magnétique alternatif ou tournant;


• les redresseurs réglés par thyristors (§ XV 4.2.6, section XV 9.4).
La puissance réactive appelée par ces consommateurs dépend de l'état de fonc-
tionnement (enclenché, déclenché, fortement chargé, faiblement chargé), de la tension
et de la fréquence (voir section 4.4) ou encore du courant transitant (pour les lignes et
les transformateurs).
Lorsque les courants ou les tensions ne sont pas sinusoïdaux, il η 'existe aucune
définition universellement reconnue de puissance réactive. Pour éviter toute confusion,
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on n'examine que le cas des tensions et des courants sinusoïdaux, pour lesquels les rela-
tions (L 28) et (L 32) sont sans ambiguïté.

8.6.3 Producteurs de puissance réactive


Les producteurs de puissance réactive (consommateurs négatifs) sont essentielle-
ment :
• les machines synchrones surexcitées fonctionnant en génératrice, en moteur ou
en compensateur (vol X);
• les condensateurs statiques;
• les lignes fonctionnant en dessous de leur puissance naturelle (§ 3.3.20),
notamment la plupart des câbles;
• tout appareil destiné à créer un champ électrique alternatif ou tournant.
On a vu, dans la section 4.4, les variations des puissances réactives produites
(consommation négative) par ces divers systèmes lorsque la tension ou la fréquence est
modifiée.

8.6.4 Effets des puissances réactives


La plupart des utilisateurs d'énergie électrique font appel à de la puissance active et
à de la puissance réactive. Ces deux formes de puissance doivent donc être produites, trans-
portées et distribuées, mais seule la première répond à un besoin utile (chaleur, travail,
lumière, transformation chimique). La puissance réactive demandée en plus par certains
utilisateurs a une série d'effets non souhaités qui se résument aux inconvénients suivants :
• chutes de tensions dans les lignes et les transformateurs (§ 3.3.17 et 8.6.5);
• supplément de pertes de puissance active et réactive dans les lignes, les trans-
formateurs et les génératrices (§ 8.6.6 à 8.6.8);
• augmentation du courant d'excitation nécessaire dans les génératrices syn-
chrones (vol X);
• limitation de la puissance active transmissible dans une ligne (§ 8.6.9);
• apparition d'oscillations et d'instabilités dans les systèmes comportant de
longues lignes ( § 8.6.10).

8.6.5 Règle sommaire des chutes de tension


Dans un réseau ne comportant pas de condensateurs série surcompensant la réac-
tance longitudinale [103], les tensions sont abaissées aux accès reliés à des consomma-
teurs de puissance réactive et élevées aux accès reliés à des producteurs de puissance
réactive.
314 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

8.6.6 Pertes actives attribuables au transit de puissance réactive


La puissance active perdue en ligne est donnée par (3.150) au paragraphe 3.3.18.
Or le courant// dans la ligne est immédiatement calculable si l'on connaîtP ut et Qut et
la tension simple Uq en bout de ligne. On a

en introduisant cette valeur dans (3.150) on obtient :


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Pligne = f + — ~ W (8.19)
8
3U2q 3U2q
Cette dernière expression montre que l'on peut séparer les pertes actives en ligne
en une part proportionnelle au carré de la puissance active transitée et une part propor-
tionnelle au carré de la puissance réactive transitée. Ce supplément vaut (R'lQutlUqCOmp).

8.6.7 Commentaire
Si l'effet capacitif de la ligne n'est pas négligeable (câbles à haute tension ou ligne
à très haute tension de grande longueur), il faut incorporer la puissance réactive néga-
tive consommée par la demi-ligne aboutissant à l'accès q et remplacer Qut par
(Qut - 3œC'lul/2) dans l'expression (8.19).

8.6.8 Pertes réactives attribuables au transit de puissance réactive


En introduisant (8.18) dans (3.151), on en déduit que le supplément de puissance
réactive dû au seul passage de Qut vaut un peu moins que (o)L,lQllt/UqCOmp). Dans
cette approximation, on a négligé l'effet de l'augmentation de Up pour assurer le passa-
ge de la puissance réactive dans la ligne.

8.6.9 limitation de la puissance transmissible


On sait que pour diverses raisons (échauffement, stabilité, § 3.3.10) la valeur
efficace des courants dans une ligne (ou dans un transformateur) ne doit pas dépasser
une certaine valeur/ /adm . En introduisant cette valeur dans (8.18) et en résolvant par
rapport à Put on trouve :

Putadm = V'9 U2qIj^-Qlt W (8.20)


A ce point de vue, on voit qu'il y a avantage à réduire, si possible, tout échange
de puissance réactive (positif ou négatif) au voisinage de zéro.

8.6.10 Instabilités des très longues lignes


Les lignes de transport ou d'interconnexion de plus de 500 km présentent divers
types d'instabilité.
L'effet Ferranti (§ 3.2.23) n'est pas négligeable, lorsque la ligne est déconnectée
de sa charge, la tension en bout de ligne à vide pouvant atteindre 1,15 fois la tension
de départ (500 km), ou même deux fois la tension de départ (1000 km) comme on le
voit sur la figure 3.9. Puisque l'effet capacitif d'une longue ligne n'est plus négligeable,
EXPLOITATION DU SYSTÈME PTDU 315

il devient indispensable de placer des bobines d'inductance (réactances shunt) en bout


de ligne, lorsqu'elle est à vide. Par contre, lorsque les consommateurs font appel à la
puissance active pour laquelle la ligne a été construite, le maintien de ces réactances
shunt combinées avec la charge utile provoquerait une chute de tension intolérable
nécessitant une compensation (§ 8.6.11).
D'autre part, l'expression (3.138) montre que le couple utilisable transmis par la
ligne (§ 3.3.9) diminue lorsque Z/ augmente, donc lorsque la ligne est longue. Pour
φι s π/2, ce qui est le cas pour ces lignes très longues à très haute tension, l'équation
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(3.138) devient

3UpUa
Mut ~ — E - * sm(ûp - &Q) Nm (8.21)

et le couple synchronisant devient

dMut 3UpUa ,
= — * - * cos(ûp - û) Nm/rad (8.22)
bûpq ωΖ/

Pour assurer la stabilité, il est essentiel de maintenir en permanence Up et Uq


aussi près que possible de la limite supérieure admissible, compte tenu de l'isolement.
Il faut placer aux deux extrémités de la ligne des dispositifs capables d'absorber (ligne
à vide) ou de fournir (ligne en charge) de la puissance réactive et capables de passer
rapidement d'un état à l'autre (§ 8.6.11), [103].

8.6.11 Moyens de compenser les effets réactifs


Plusieurs moyens sont utilisés pour compenser les effets décrits aux paragraphes
8.6.4 à 8.6.10. Le tableau 8.4 résume les avantages et les inconvénients de ces divers
moyens.
On notera que le choix du moyen adéquat dépend du but poursuivi. Si les chutes
de tensions sont sans importance, mais qu'on tient à réduire les pertes actives pour des
raisons économiques, des condensateurs shunt statiques, montés au voisinage des con-
sommateurs réactifs et fournissant une puissance réactive inférieure à celle qui est de-
mandée, sont justifiés.
Au contraire, si seule la tenue de toutes les tensions dans des limites étroites est
importante, on peut être amené à installer des condensateurs statiques shunt fournis-
sant plus de puissance réactive qu'il n'en est consommé sur place, ou des compensa-
teurs réglables inductifs et/ou capacitifs (statiques ou tournants), ou des transforma-
teurs à gradins.
Les condensateurs série surcompensant la réactance de la ligne ne conviennent
que dans des cas spéciaux, ils sont incompatibles avec la compensation par condensa-
teurs shunt.
En général, le moyen le plus simple, et souvent le plus économique, reste de sur-
exciter les alternateurs synchrones existant, pour fournir la puissance réactive deman-
dée, en choisissant les alternateurs les plus proches des demandes réactives. Pour plus
de détails, voir [103].
316 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 8.4. Moyens de produire la puissance réactive ou de compenser ses effets.

Mode de production Avantages Inconvénients


de la puissance réactive
ou de compensation

Alternateur existe de toute façon, doit être éventuelle-


coût initial nul ment surdimensionné
souplesse de fonction- Qmax P ° u r limite d'ex-
nement, citation
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facile à régler Qmin P o u r limite de


bon marché si stabilité
cher si
Q 1 P Q > ι Ρ
Mvar 2 MW Mvar 2 MW

• réglage négatif possible transit réactif par ligne


d'où pertes en ligne et
chute de tension

Condensateur shunt simplicité, réglage discontinu,


peut être installé au coût initial élevé
voisinage des utilisa- courant de décharge
}X
teurs subtransitoire très élevé
évite le transit en cas de court-circuit
}CJCU
réactif dans les lignes très cher si l'on veut
Ua (moins de pertes, moins annuler la chute de
de chute de tension, tension (surcompensation)
augmentation de la réglage négatif impossible
capacité de transport) effet diminué lorsque
la tension baisse

Bobine d'induc- utile dans certains cas, • réglage positif impossible


tance shunt s'il y a trop de puis- • pertes actives non
sance réactive produite négligeables
par les câbles et les
JX R I1 / lignes à haute tension
y
JCJZ,
Ud y

ol I i
Compensateur • reunion des avantages • très coûteux
statique à des condensateurs • fortes pertes actives
réactance shunts et des induc- dans le fer
réglable tances shunts

Compensateur peut être placé près coût initial élevé


synchrone des consommateurs machine tournante deman-
(machine synchrone facile à régler comme de un entretien
tournant à vide en producteur de puissance pertes actives relativement
régime surexcité réactive (rotor surexcité) importantes
ou sous-excité) ou consommateur (rotor contribution à l'augmenta-
sous-excité) tion de la puissance de
effet autorégulateur même court-circuit au point
sans modification du de branchement
courant d'excitation

(continue page suivante)


EXPLOITATION DU SYSTEME PTDU 317

Tableau 8.4 {suite)

Mode de production Avantages Inconvénients


de la puissance réactive
ou de compensation

Condensateur série • permet de réduire, nécessite des systèmes


voire d'annuler les de protection coûteux
chutes de tension peut provoquer des
sans retard instabilités
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• améliore la stabilité ne compense qu'une fai-


dans certains cas ble partie de la puissance
réactive demandée
incompatible avec con-
densateurs shunt en
bout de ligne (le transit
réactif en ligne doit être
parfois maintenu)

Transformateur à gradins • permet de compenser ne produit aucune part


les chutes de tension de puissance réactive
ne peut compenser les
chutes de tension
qu'avec un retard d'une
seconde environ
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CHAPITRE 9

ANNEXES
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9.1 EQUIVALENCES ENERGETIQUES ET BILANS

9.1.1 Définition : facteurs de conversion unitaires


Dans le présent volume, toutes les équations se rapportent aux grandeurs et non
aux nombres, c'est-à-dire qu'un symbole italique représente une grandeur physique,
produit d'un nombre et d'une unité adéquate (symbole romain). Selon cette règle,
écrire par exemple t = 1 min ou t = 60 s a rigoureusement la même signification et
(60 s/min) = 1. On peut donc dresser un tableau de facteurs de conversion unitaires,
tous identiques à 1, écrits de telle façon que toute valeur numérique affectée de son
unité de mesure puisse être multipliée ou divisée autant de fois qu'on le veut par
n'importe quel facteur de conversion unitaire sans modifier la valeur de la grandeur
physique considérée [104].

9.1.2 Facteurs de conversion unitaires de temps, énergie, flux d'énergie


Les tableaux 9.1 à 9.3 donnent des facteurs unitaires utiles pour les conversions
d'unités intéressant le présent volume. Ils permettent notamment de ramener la plupart
des unités hétéroclites rencontrées dans la pratique aux unités du SI, soit en l'occurence
s, J, W.

Tableau 9.1 Facteurs de conversion unitaires de temps.

seconde 1 = 60s/min = 3600s/h = 8 6 , 4 - 1 0 3 s/d = 604,8-10 3 s/sem = 31,5576-10 6 s/an


1 s 60 min/h = 1,44 · 10 3 min/d
3 3
minute Ξ 10,08 · 10 min/sem Ξ 525,96 · 10 min/an
heure 1 Ξ 24 h/d Ξ 168 h/sem Ξ 8766 h/an
jour (dies) 1 Ξ 7 d/sem = 365,25 d/an
semaine 1 = 52,1786 sem/an

9.1.3 Exemples d'application des facteurs de conversion unitaires


La consommation d'énergie électrique en Suisse pour l'année 1977 était de
32,068 TWh/an. On désire exprimer ce flux d'énergie en W. Le tableau 9.1 donne le
facteur de conversion 1 = 8 766 h/an, par lequel on divise la donnée brute sans en modi-
fier la signification,

32,068-10 12 Wh/an
= 3,658-10 9 W = 3,658GW
8,766-10 3 h/an
320 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 9.2 Facteurs de conversion unitaires d'énergie.

électronvolt ]L = 0,1602 •ΙΟ" 18 J/eV


wattheure ]L = 3,6 •103 J/Wh
6
kilowattheure ]L = 3,6 •10 J/kWh
3
wattjour L = 86,4 •10 J/Wd
6
wattan i = 31,5576 •10 J/Wan

Ces unités peuvent kilopondmètre 1L = 9,80665 J/kpm


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6
être utilisées jusqu'au chevalheure L = 2,648 •10 J/CVh
6
31 décembre 1984 horsepower hour L = 2,685 •10 J/HPh
[104] calorie ]L = 4,187 J/cal
6
thermie L = 4,186 •10 J/thermie
British Thermal Unit ]L Ξ= 1,055 •103 J/BTU
tonne équivalent L s 29,3 •109 J/TEC
charbon

Tableau 9.3 Facteurs de conversion unitaires de puissance.

Ces unités peuvent erg par seconde 1 = 1 •10~ 7 Ws/erg


être utilisées jusqu'au kilopondmètre 1 = 9,80665 Ws/kpm
31 décembre 1982 par seconde
[104] cheval 1 s 735,5 w/cv
horsepower 1 = 745,7 W/HP
kcal/s 1 = 4,187 •10 3 Ws/kcal
kcal/h 1 = 1,163 Wh/kcal
BTU/s 1 = 1,055 •10 3 Ws/BTU
PJ/an 1 = 31,688 •10 6 Wan/PJ

pour obtenir le flux d'énergie en P J par an, on peut multiplier la donnée par 1 = 3 600 s/h
Wh s
32,068-10 12 3 , 6 - 1 0 3 - = 115,445-10 15 J/an s 115,4PJ/an
an h
Afin d'éviter des erreurs grossières, il est bon de remplacer les préfixes usuels
par leur puissance de dix correspondante, [104] page 27, article 69. Par exemple
E = 1018 = exa, P = 1015 = péta, T = 1012 = téra,
6
G = 10 9 = giga, M = 10 = mega, K = 10 3 = kilo, etc.

9.1.4 Pouvoirs énergétiques


Le pouvoir calorifique ou énergétique des différentes ressources naturelles d'éner-
gie (tab. 9.4) a été estimé selon les règles suivantes:
• pour les combustibles classiques le chiffre inférieur correspond au PCI (§ 1.1.4)
des combustibles de qualité médiocre, le chiffre supérieur au PCS des com-
bustibles de haute qualité;
• pour l'U23 5 le chiffre de 0.6 TJ/kg correspond à la production d'énergie
thermique obtenue actuellement (1980) avec les filières à eau légère, le chiffre
de 40 TJ/kg correspond à l'utilisation des surgénérateurs;
ANNEXES 321

• pour le lithium et le deutérium on se réfère à des installations de fusion encore


hypothétiques, le chiffre le plus élevé correspond à la limite théorique;
• pour l'hydrogène H2 il s'agit du PCI et du PCS; on rappelle que l'hydrogène
ne peut être obtenu qu'à partir d'une source primaire d'énergie.

Tableau 9.4 Pouvoirs calorifiques ou énergétiques.

Bois 8 à 16 MJ/kg
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Charbon 23 à 34 MJ/kg
Gaz naturel 33 à 47 MJ/kg
28 à 42 M J/m 3 à 0 0 C et 760 mm Hg
Pétrole 33 à 47 MJ/kg
Hydraulique 9,77 à 9,83 kJ/m4
Uranium 0,6 à 40 TJ/kg
Lithium 50 à 360 TJ/kg
Deutérium 50 à 340 TJ/kg
Hydrogène 120 à 142 MJ/kg

9.1.5 Exemples de calculs


Dans le cas d'une installation hydraulique, la puissance correspondant à un débit
d'eau de 6 m 3 /s sous une chute de 400 m dans une région où le champ de gravitation
moyen est de 9,79 N/kg est de :
kJ m3 kJ
9 , 7 9 — -6 400m = 2 3 4 9 6 — s 23,5MW
m s s
il s'agit de la puissance hydraulique brute.
Un gazoduc est prévu pour transporter à travers la Méditérannée 14,5 · 109 m 3
normaux de gaz naturel par année. Calculer la puissance brute correspondante :

14,5-10 9 m 3 35-10 6 J an
3
an m 31,56-10 6 s

donnée pouvoir énergétique facteur de conversion


tableau 9.4 unitaire de temps
tableau 9.1
on biffe m 3 et an au numérateur et au dénominateur, le calcul donne alors
J
16,08 1O9 + 6 " 6 - - s 16GW
s

9.1.6 Bilans énergétique et exergétique de la Suisse


L'évaluation des deux bilans énergétiques et exergétiques des figures 9.5 et 9.6
a été établie à partir des données statistiques de 1974 concernant la vente des divers
agents énergétiques (combustibles, carburants et énergie électrique) entre les derniers
vendeurs et les derniers acheteurs. A ce niveau, la consommation de 21 G W (663 PJ/an)
est assez bien connue. Pour remonter aux formes primaires d'énergie (parties gauches
des deux figures) et pour aboutir aux dernières utilisations (parties droites), il a fallu
Niveau primaire
Pom- 0,18GW Niveau vente :env. 10 10 Fr./an Niveau utile

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page
lGW = 31,5PJ/an

~W 1,08 GW Exportation électrique


Hydraulique Centr. — 0,03 GW Lumière
3,94GW hydr.

s
3,35 GW
Bois 0,26 GW
i\ Import, élect. 0,75 GW E I

E
t
Nuclé. therm. Centr.
2,34GW nuclé.
0,25GW 0,44 GW Chimie
Centr.
therm.
Q!
2,03 GW Puissance mécanique
Pétrole brut Raffi-
7,85 GW neries

15,37GW
flux chaleur utile
8,99 GW Usages thermiques ο
10,3GW < 7,2GW c
Pétrole raffiné
8,64GW
pertesNTT
3,1GW >j
"^l 0,52 GW 1
Gaz naturel 0,47 GW fe_ " s Usines
à gaz
Charbon 0,45 GW i = I=T 0,69 GW

Pertes de transformation et de Pertes chez l'utilisateur


transport 3,69 GW 8,44GW
Total entrée :24,70GW (dont import :20,50GW) Total vente: 21,01GW (dont en Suisse: 19,93) Total utile : 12,57GW (dont en Suisse : 11,49)

Fig. 9.5 Bilan énergétique suisse en 1974. Puissances moyennes (1 GW =31,56 PJ/an).
Niveau primaire Niveau utile

lGW = 31,5PJ/an |
i ^ 1,08 GW Exportation électrique
Hydraulique 3,94 GW
E 0,03 GW Lumière

Ce document est la propriété exclusive de Edison Marcelo Palacios (marcelo.palacios@yahoo.es) - 02 juillet 2018 à 23:25
Bois 0,26 GW
Import, élect. 0,75 GW E

Nuclé. therm. 2,34 GW


0,44 GW Chimie

2,03 GW Puissance mécanique


Pétrole brut 7,85 GW

Jr 1,58 GW Usages thermiques

Pétrole raffiné 8,64 GW

Gaz naturel 0,47 GW


Charbon 0,45 GW

Pertes de transformation et de Pertes chez l'utilisateur


transport 3,69GW 15,85GW
Total entrée:24,70GW (dont import.:20,50GW) Total vente :21,01 GW (dont en Suisse : 19,93) Total utile: 5,16GW (dont en Suisse : 4,08GW)

Fig. 9.6 Bilan en puissances exergetiques correspondant au bilan énergétique de la figure 9.5.
324 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

évaluer des rendements et des pertes énergétiques et exergétiques arbitraires, mais


vraisemblables.
Les parties gauches des deux diagrammes énergétique et exergétique sont iden-
tiques si l'on admet comme limite idéale des matériaux supportant une température
infinie et des centrales thermiques travaillant à une température de flamme infinie. Sur
ce point on a utilisé les définitions de L.Borel [105] et non pas celles de A.Gardel [99].
Les parties de droite sont par contre très différentes. La différence provient essen-
tiellement du chauffage au mazout dont le rendement énergétique est de l'ordre de
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50% à 70%, alors que le rendement exergétique doit être évalué entre 2% et 7% sui-
vant l'installation considérée et la température extérieure.
Pour plus amples détails on renvoie aux paragraphes 1.2.7 à 1.2.14, ainsi qu'aux
articles [106] et [6].

9.1.7 Diverses formes de stockage d'énergie


Une liste non exhaustive de diverses formes de stockage d'énergie montre la
multiplicité et l'extrême complexité des moyens disponibles pour stocker l'énergie :
accumulateur d'eau chaude gaz liquéfié
accumulateurs électriques glace (réserve d'exergie)
air comprimé huiles (combustibles ou chaleur)
ammoniac hydrogène comprimé
barrages hydrauliques hydrogène liquéfié
batteries d'accumulateurs hydratation
bobines d'inductance ionisation d'atomes
(énergie électromagnétique) kérozène
boilers inertie des groupes tournants
bois oxydes d'uranium
briques chauffées paraffine (chaleur latente)
cailloux chauffés pétrole
cartouche de fusil piles électriques (énergie chimique)
cellules électrochimiques plutonium
chaleur latente ou sensible poids de pendule
changement de phase poudre
charge de poudre réservoirs de carburant
chauffe-eau à accumulation réservoirs de combustible
citerne à mazout ressort de montre
combustibles sels fondus (carbonates, chlorures,
condensateurs électriques fluorures, hydrures, nitrates)
(énergie électrostatique) sodium
eau chaude soude
eau en altitude stocks de combustibles
énergie cinétique thorium
explosifs uranium naturel
gaz naturel uranium enrichi
gaz de ville vapeur
gaz comprimé vide
gaz dissous volant, etc.
ANNEXES 325

9.2 RAYONS ET DISTANCES : MOYENNES GÉOMÉTRIQUES

9.2.1 Limite de validité


Le calcul des inductances linéiques avec les RMG et les DMG n'est valable que
dans la mesure où les effets pelliculaire et de proximité sont négligeables, c'est-à-dire
pour autant que la densité de courant à l'intérieur d'un conducteur puisse être consi-
dérée comme uniformément répartie. Si tel n'est pas le cas, on renvoie à la section 2.3.
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9.2.2 Rayons moyens géométriques RMG


Le calcul des RMG ( § 2.2.18) est souvent compliqué, le tableau 9.7 est tiré de [ 10].

Tableau 9.7 RMG des formes les plus usuelles de conducteurs.

Cas Configuration Formule

1
ι: 2r gn = r � e x p ( � l / 4 ) = 0.7788 τ = 0.4394 VF

2
£ )
Γ
I

[
2r *n =
r

B�:
gn i�S/4 � r J rj + rj [3/4 + In (r./r, )]
3 2/�2 In =
[ r2 {r\�r\r

|<
4
J 2
gn = <z�exp(�3/2) = 0.22313 �a

5
a
t� g n
= 0.44705 �a

I�
e
6 S11 = 0.578Û
a

9.2.3 Distances moyennes géométriques DMG


Les DMG données dans le tableau 9.8 partent de l'idée que le courant est unifor-
mément réparti dans chaque conducteur. On notera par exemple que si l'effet de proxi-
mité entre les deux conducteurs aller et retour est marqué, les DMG deviennent plus
petites; on tend vers T1, dans le cas 2, ce qui amène à des résultats très différents en haute
fréquence. Le tableau 9.8 est tiré de [10].
326 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 9.8 DMG des configurations les plus usuelles de deux conducteurs.

Cas Configuration Formule

,QZI 2r 8VL = r

Jhn \2 IMg1Jr2) =
In (rjr. l )
y '
(rjr,)2
\ -0,5
-1
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gl2 = d quelle que soit l'épaisseur du tube

gl2 = d quelles que soient les épaisseurs des deux tubes

1 / d2\ / a2 \ d a
In- -1.5 H— Il 2
I n I l + 2 + 2— arctan —
2\ al \ d' a d

lnte 1 2 /d) = 1,5 + ( 1 / 2 ) ( 1 + d/a)2 In(I + a/d) +


β d u
'µ ~\ + (1/2) [(d/a)�!]2 In[I�(a/d)]
barres creuses

gl2 s d pour d/a > 2 y compris barres pleines;

a gl2 = 1.00655 d pour d/a = 1


barres creuses

9.3 VALEURS USUELLES POUR CONTRÔLE SOMMAIRE DES CALCULS

9.3.1 Utilité des valeurs usuelles


La connaissance des fourchettes dans lesquelles se situent les diverses caractéris-
tiques des lignes existantes permet d'éviter certaines erreurs grossières lors des calculs
effectués à partir de formules, quelquefois difficiles à interpréter.
Le tableau 9.9 permet au néophyte de s'assurer que les calculs qu'il a effectués
donnent des résultats plausibles, (sans garantir toutefois que le résultat soit exact). Les
valeurs indiquées correspondent aux lignes symétriques en régime triphasé symétrique.
Pour une ligne monophasée à deux conducteurs, il suffît de doubler L\ CÛL'9R' et de
diviser par deux C' et ω C '.
ANNEXES 327

Tableau 9.9 Valeurs usuelles des paramètres de lignes aériennes et de câbles


en régime symétrique.
Grandeur Unité Câble; Lignes aériennes

Isolation Isolation Ecartement Ecai tement


faible forte faible fort

V µΗ/m 0,2 -+ 0,6 0,5 -* 2

ων Ω/km 0,06 -* 0,2 0,15 - 0,65


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à 50 Hz

"pm 1 3±2 1,1 ±0,1


§ 3.2.12

!
r 1 3± 1 1

C pF/m 1000 •- 100 25 «- 6

µ S/km 300 *- 30 8 + - 2
à 50 Hz

R' Ω/km 0,02 à 3 0,02 à 1


suivant la section suivant la section

\ZC\ Ω 15 - 80 150 600

R'I(LJL') 1 10 1 0,1 5 0,5 0,05


par exemple

RJ\ZC\ 1 0,74 0,92 1 0,77 0,97 1

-XJ\ZC\ 1 0,67 0,38 0,05 0,63 0,22 0,025

a néper/Mm 4,2 0,9 0,1 1,5 0,25 0,026


à 50 Hz

β rad/Mm 5 2,2 2 2 1,1 1,047


à 50 Hz (Kpm'!rz = 3,7)
λ km 1300 2900 3100 3100 5700 6000
à50Hz

νφ m/MS 65 145 155 155 285 300

9.3.2 Caractéristique linéique ne dépendant que des rapports de distances et de rayons


On a remarqué (sect. 2.4) que les grandeurs du type C'ou coC' ne dépendent
que du rapport entre distances et rayons des conducteurs. Donc en doublant simulta-
nément les rayons des conducteurs, leurs distances et leurs hauteurs au-dessus du sol,
on ne modifie ni les capacités linéiques (nodales, partielles, directes, inverses ou homo-
polaires), ni les susceptances linéiques.
Il en va presque de même des grandeurs du type Mψ M'a, L' (sect. 2.3), pour
autant que le facteur de pénétration magnétique kpm soit constant (§ 3.2.12).
Par ailleurs, la relation (3.52) indique immédiatement que le produit V C' est
le même pour toutes les lignes sans pertes, pour un même type d'isolation. Il en résulte
328 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

que plus les distances entre conducteurs sont grandes et les diamètres des conducteurs
sont faibles, plus les inductances linéiques augmentent et les capacités linéiques
diminuent.

9.3.3 Analyse de sensibilité


En multipliant par dix toutes les distances et tous les rayons de conducteurs, les
capacités linéiques restent inchangées et les inductances linéiques presque inchangées.
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Par contre, la résistance linéique est réduite de cent fois (conducteur plein sans effet
pelliculaire) ou de dix fois (conducteur creux d'épaisseur constante ou à fort effet
pelliculaire).
Comme repères, on retient qu'aux environs de 600C, un conducteur d'un milli-
mètre carré de section présente une résistance linéique de 20 Ω/km (cuivre) ou 30 Ω/km
(aluminium). Des sections supérieures à 1000mm 2 sont exceptionnelles.

9.3.4 Paramètres dépendant essentiellement du rapport R'/OJL'


Les six dernières lignes du tableau 9.9 donnent des valeurs qui ne dépendent
pratiquement que du rapport (R'/ωL' ) pour autant qu'il n'y ait pas de corps ferro-
magnétique entre les conducteurs de phase (µ,. = 1), que l'isolation soit d'un type
donné (e^ donné ) et que le facteur de pénétration magnétique kpm soit le même pour
la catégorie considérée.
Pour une ligne sans perte (G ' = 0, R' = 0), sans ferromagnétisme (µ,. = 1) et sans
diélectrique solide ni liquide (er = 1), la vitesse de phase est celle de la lumière dans le
vide (ν φ = 300 m^s). La longueur d'onde à 50 Hz vaut alors 6 000 km (5 000 km à
60 Hz). Tout écart par rapport à ce cas idéal ne peut que réduire la vitesse de phase et
les longueurs d'onde. Un résultat supérieur indique indubitablement une erreur de
calcul ou de donnée.

9.3.5 Cas exceptionnels


Le tableau 9.9 ne donne pas d'indications pour les cas exceptionnels ou peu inté-
ressants. Les lignes tubulaires isolées à l'hexafluorure de soufre (SF 6 ) peuvent être
assimilées à des câbles en posant er = \.
Les câbles de signalisation et à basse tension isolés au chlorure de polyvinyl (PVC)
ont une permittivité relative er = 8; de plus, la conductance transversale G' n'est sou-
vent plus négligeable.

9.4 NIVEAUX D'ISOLEMENT NORMALISÉS POUR LE MATÉRIEL

9.4.1 Niveaux d'isolement normalisés pour les trois gammes de tensions [107 ]
Pour les gammes de tensions A et B on part de l'idée que les surtensions de ma-
nœuvre sont sans autre supportables et ne nécessitent aucun essai particulier (tab. 9.10
et 9.11). A partir de 300 kV les deux types d'essais aux chocs de manœuvre et aux chocs
de foudre doivent être prévus (tab. 9.12).
Tableau 9.10 Niveaux d'isolement normalisés pour la gamme de tension A: IkV < Um < 52kV

Tension la plus élevée Tension nominale de tenue aux chocs de foudre Tension d'essai à la fréquence industrielle
pour le matériel, (valeur de crête) (valeur efficace)
um
(valeur efficace Contre terre et sur Sur les contacts Contre terre et sur Sur les contacts

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composée) les contacts ouverts du ouverts les contacts ouverts du ouverts
kV disjoncteur sous charge du sectionneur disjoncteur sous charge du sectionneur
kV kV kV kV

3,6 40 46 10 12
7,2 60 70 20 23
12 75 85 28 32
17,5 95 110 38 45
24 125 145 50 60
36 170 195 70 80

Tableau 9.11 Niveaux d'isolement normalisés pour la gamme de tension B : 52 kV < Um < 30OkV

Tension la plus élevée Tension nominale de tenue aux chocs de foudre Tension d'essai à la fréquence industrielle
pour le matériel (valeur de crête) (valeur efficace)

(valeur efficace (valeur de crête) Contre terre et !>ur Sur les contacts Contre terre et !sur Sur les contacts
composée) rr \ / 2 les contacts ouverts du ouverts les contacts ouverts du ouverts
m disjoncteur SOUÎj charge du sectionneur disjoncteur sous charge du sectionneur
Um V3 kV kV kV kV
kV kV

52 42,5 250 290 95 110


72,5 59 325 375 140 160
123 100 550 630 230 265
145 118 550 630 230 265
170 139 650 750 275 315
245 200 950 1050 395 460
245 200 1050 1200 460 530
330 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 9.12 Niveaux d'isolement normalisés pour la gamme de tension C: Um > 30OkV.
1

Tension la plus Base des valeurs Tension nominale de tenue Rapport entre les Tension
élevée pour le en pour un (p.u.) aux chocs de manœuvre tensions de tenue nominale de
matériel Um yjl (crête-phase-terre) aux chocs de foudre tenue aux chocs
(valeur efficace ^m ~τΞ et de manœuvre de foudre (crête
composée) p
(crête-phase-terre) '

kV p.u. kV
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kV kV

850

300- -245 950

362- -296 1050

420- -343 1 175

1300

525- -429

1425

1,32 ·
2,08- -1300- -1,19 1550
1,09 • >

1,38
765 • -625 2,28- -1425- -1,26 1800
1,16 >

2,48- -1550- -1,26 • 1950

1,47 2100

1,55 2400
Tableau 9.13 Niveaux d'isolement normalisés pour Um = 42OkV en Suisse.

Tension la plus élevée Tension nominale de tenue Tension nominale de tenue


pour le matériel aux chocs de manœuvre aux chocs de foudre
(valeur de crête) (valeur de crête)

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^m Ums/2/y/3 Contre terre et sur les Sur les contacts ouverts Contre Sur les contacts
(valeur (valeur contacts ouverts d'un d'un disjoncteur sous terre ouverts
efficace) de crête) disjoncteur sous charge charge et d'un d'un disjoncteur
et d'un sectionneur sectionneur pour ou d'un sectionneur
des performances
d'installation particulières
kV kV kV kV kV kV

1300 1300 + 240 = 1540


420 343 1050 900 + 345 = 1245
1425 1425 + 240 = 1665
ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Tableau 9.14 Valeurs maximales des tensions d'essai


d'amorçage au choc pour parafoudre de 5 kA et 1OkA.

Tension Raideur 10 kA service intensif


nominale du du front et non intensif et 5 kA
parafoudre pour F.O. *
kVeff. kV/MS N** F.O.
kV, crête kV, crête

(D (2) (3) (4)


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0,175 10
0,280 10
0,500 10
0,660 10
3 25 13 15
4,5 37 17,5 20
6 50 22,6 26
7,5 62 27 31
9 75 32,5 38
10,5 87 38 44
12 100 43 50
15 125 54 62

18 150 65 75
21 175 76 88
24 200 87 100
27 225 97 112

30 250 108 125


33 275 119 137
36 300 130 150
39 325 141 162
42 350 151 174
51 425 184 212
54 450 195 224
60 500 216 250
75 625 270 310
84 700 302 347
96 790 324 371
102 830 343 394
108 870 363 418
120 940 400 463
126 980 420 485
138 1030 460 530
150 1080 500 577
174 1160 570 660
186 1180 610 702
198 1200 649 746

•F.O. : essai d'amorçage sur front de l'onde;


*N : essai de tension d'amorçage en onde de foudre
normale.
ANNEXES 333

1
10 000
2h.
Ih. == =fp=p
1000 �

//\
y/
\
'/A
//H 1 1
100�
I V^'
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V
10
vi \
Temps 1
fusion (s) \ V\
VX�
v/
L


&
1 �
_\ΥΛ*\ —
ΓΛ ï ^ V A >~>A H^^ M^
> VO XOCrA ο^ίΐΊοΛ^^
YS 7 \ Ύ \Ύ\ιΎ VΎ \ Ύ\
•> \

0,1 � F WT
\~\pï
'V �Ί» \
''Av ^
0,01�
\ * v7s\_
\/;ν\
s x£y ' � I
0.001 .JJJ ^�
10 100 1000 10 000 100 000 A
Intensités de fusion (A)

Fig. 9.15 Temps de retard de fusion du fusible rapide.

Fig. 9.16 Temps de retard de fusion du fusible retardé.


334 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

9.4.2 Exemple des niveaux d'isolement normalisés pour la Suisse


Certains pays ont des exigences particulières, le tableau 9.13 n'est qu'un exemple.

9.4.3 Marge de sécurité pour les sectionneurs


Les sectionneurs ouverts permettent de contrôler visuellement l'isolement d'une
partie de réseau destinée à être mise à la terre pour contrôles, révisions et réparations.
Il est essentiel qu'en aucun cas un arc amorcé par une surtension de manœuvre ou de
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foudre ne risque de court-circuiter cet appareil important pour la sécurité du personnel.


Les tableaux 9.10, 9.11 et 9.13 montrent la marge de sécurité supplémentaire adoptée
pour les sectionneurs.

9.5 MATÉRIEL DE PROTECTION CONTRE LES SURTENSIONS ET


LES SURINTENSITÉS

9.5.1 Valeurs caractéristiques d'essais d'amorçage au choc [97]


Le tableau 9.14 montre que pour des raideurs de front élevées, la tension d'amor-
çage est environ 15% plus élevée qu'en onde normale.
Selon les normes européennes, les valeurs maximales des tensions résiduelles ne
doivent en aucun cas dépasser les valeurs de la tension d'amorçage en onde de foudre
normalisée (colonne 3).

9.5.2 Caractéristiques de fusion de fusibles


Les figures 9.15 (fusibles rapides) et 9.16 (fusibles retardés) donnent le temps de
retard de fusion pour différentes intensités du courant, en fonction des valeurs de cou-
rants assignées au fusible.
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INDEX ANALYTIQUE
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Accès au réseau, 117 Carson (calcul d'après), 60


Accroissement linéique de tension, 42 Chaînes de protection, 274
Adaptation de la charge Charges
— au sens de la ligne, 109 — aux accès (modèles des), 128
— conjuguée, 109 — négatives réactives, 128
— sans réflexion, 109 — positives réactives, 128
Admittance — résistives, 132
— cyclique longitudinale, 97 - ( t y p e s de), 138
— cyclique transversale, 97 Cheminement, 237
— linéique cyclique complexe, 84 Chute de tension efficace, 3 7 , 9 7 , 1 0 7
Affaiblissement linéique cyclique, 84 — en fonction de la charge, 103
Amorçage en retour, 232 Coefficients
Arcs (effet des), 192 — capacitifs, 71
Auto transformateur à gradin, 127 — d'influence ou de potentiel, 70
Compensateur réactif
Batterie de condensateurs statiques — statique, 135
(effet sur court-circuit de), 178 — synchrone, 135
Bilan Composantes symétriques (directe,
— actif du réseau, 118 inverse, homopolaire), 112
— énergétique, 15 Condensateur
— exergétique, 15 — pilote, 226
— réactif du réseau, 119 — synchrone ou tournant, 135
Bobine d'extinction Conducteur
(de Petersen), 214,219 — d'aller, 42
— de garde, 3 1 , 232
Câble(s) — de phase, 31
— unipolaire, 32 — de référence, 39
— tripolaire, 32 — de retour, 39
— (capacités linéiques des), 48 — de terre, 60
— (inductances linéiques des), 75 Consommation d'énergie, 8
Capacité (s) Consommateurs (modèles de), 132
— linéiques nodales, 71 Consignes
— partielles à la terre, 72 — asiatique, statique, 131
— partielles entre conducteurs - ( e f f e t des), 297
(entre phases), 72, 74 Coordination des isolements, 197
— de transport des vecteurs Coupe-circuit à fusible, 264
d'énergie, 23 Couple
Caractéristiques - r é g l a n t , 138
(ordres de grandeurs des), 86 — synchronisant, 101
342 ÉNKRGIK ÉLKCTR1QUK

— transmis utilisable, 1OO — (cycle de fonctionnement du), 263


Coupure — pneumatique, 257
— d'un circuit capacitif, 230 Distance moyenne géométrique
— d'un circuit résistif, 229 (DMG), 45
— inductive, 227 Dissymétrie de la ligne, 52
— résistive, 227 Durée fictive annuelle d'utilisation
— (pouvoir de), 249 de la pointe de puissance, 16
— (puissance de), 249 Dynamique du système, 296
Courant (s)
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— aux accès, 147 Echauffement des conducteurs, 189


— de court-circuit, 151 Eclateur, 277
— de décharge, 285 — (caractéristiques de
— de Foucault, 54 protection d'un), 280
— de foudre, 285 — de protection, 279
— de suite, 233 — (tension d'amorçage d'un), 279
Couronne (effet de), 33 Ecran (influence de P), 82
Court-circuit (s) Effet
— (courant de), 151 — des arcs (dégâts, précautions
— (effets des courants de), 157, 188 contre les), 192
- f r a n c , 152 — du conducteur de garde, 232
— (impédance de), 156 — de couronne, 33
— (limitation des effets de), 188 — de proximité, 56
— (machines synchrones en), 158 — Ferranti, 78, 93
— (machines asynchrones en), 169 — pelliculaire, 56
— non-symétriques, 163 — thermique (dégâts, précautions
— (puissance de), 156 contre les), 192
— (transformateurs en), 171 Energie (s), 25
— triphasé symétrique, 1 6 7 , 1 8 2 , 1 8 6 , — active, 25
— triphasé non symétrique, 184,186 — non livrée, 28
— (types de), 151 — primaires, 7
Coût — réactive, 26
— marginal de production, 304 - r é g l a n t e , 138
— annuel rapporté à la puissance, 17 — utiles, 9
— annuel rapporté à l'énergie, 18 Exergie utile, 11
Cyclique (inductance), 49 Exploité en radial (réseau), 118
Exposant linéique de propagation
Déclenchement d'un circuit cyclique, 84
— capacitif, 229
— inductif pur, 228 Facteur de
-résistif, 229 — Carnot, 13
— résistif-inductif, 224 — conversion unitaire, 317
Défaut (voir aussi court-circuit), 245 — défaut à la terre, 199
— à la terre, 213 — pénétration magnétique, 87
-évolutif, 152 — réflexion et réfraction, 209
Demande (équation dynamique — simultanéité, 27
delà), 296 — surtension entre phase et terre, 199
Directe (impédance transitoire, — surtension (paramètre influençant
subtransitoire), 168 le), 222
Disjoncteur, 255 — utilisation de la pointe, 17
— à faible volume d'huile, 255 Facturation d'énergie, 19
- a u SF 6 , 260 Faisceau de cordes, 33
INDEX ANALYTIQUE 343

Ferrorésonance, 215 Interrupteur, 253


Fiabilité, 244 — à vide, 254
Flux Inverse (impédance de
— couplé, 44 court-circuit), 168
— embrassé par deux conducteurs, 39 Isolants (propriétés des), 236
Front des ondes, 80 Isolation (système d'), 237
Fusibles (caractéristiques des), 264 — interne, externe, 239
Isolement(s), 237
Garantie — (coordination des), 197
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— d'énergie, 28
— de puissance, 26 Jeux de barres, 95
Géothermie, 5
Groupe (s) générateur (s), Ligne(s)
producteur(s), 118, 293 — aériennes, 31
— (modèles des), 128 — avide, 78
- d e fuite, 237
Homopolaire — d'interconnection, 299
— (admittance linéique), 112 — électriques, 31
— (impédance de court-circuit), 169 — en court-circuit, 177
— (impédance linéique), 112 — en demi-onde, 92
— (réactance de court-circuit), 169 — en quart d'onde, 91
Hydrogène, 21 — (impédance caractéristique
d'une), 205
Image (méthode des), 6 1 , 68 — infinie, 85
Impédance(s) — (propagation sur), 203
— caractéristique cyclique — sans pertes, 85
complexe, 84, 89 — souterraine, 32
— caractéristique d'une ligne Longueur d'onde, 86
sans perte, 205 Longitudinale (s)
— cyclique longitudinale, 97 -(admittance), 97, 112
— cyclique transversale, 97 — (caractéristiques), 38
— de court-circuit du -(impédance), 97, 112
transformateur, 125
— de court-circuit du réseau, 156 Maillé (réseau), 118, 143
— directe (transitoire, subtransitoire) Marées, 5
de court-circuit, 158,168 Matrice des
— directe, inverse, homopolaire d'une — admittances des branches, 146
ligne, 177 — admittances nodales aux accès, 147
— homopolaire de court-circuit, 171 — capacités linéiques nodales, 71
— inverse de court-circuit, 168 — coefficients de potentiel, 71
— linéique cyclique complexe, 84 — composantes symétriques d'impé-
— mutuelles linéiques longitudinales, dance linéique longitudinale, 114
mutuelles entre paires de — composantes symétriques d'admit-
conducteurs, 43 tance linéique transversale, 114
— rapportées (vues à travers — impédance des branches, 146
un transformateur), 126 — impédances linéiques longitudinales
Inductance cyclique, équivalente par propres et mutuelles, 42
phase, industrielle linéique, 49 — inductances linéiques propres et
— synchrone (tournante), 135 mutuelles, 42
Injection de puissance réactive, 103 — résistances linéiques, 42
Installé en boucle (réseau), 118 — de transposition (T)3 113
344 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Matrice d'incidence généralisée — exergétique utile, 13


complexe, 145 - n a t u r e l l e , 108
Modèle(s) — réactive consommée, 133
— analogiques et numériques, 120 — réactive des machines
— général d'un élément de lignes, 77 asynchrones, 134
Moteur primaire, 7 — (répartition des), 119
— synchronisante, 102
Niveau Puissance active, réactive, 25,142
— de tension, 123 — (modification de), 100,142
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— d'isolement nominal, 239 — (pluralité de solutions), 105


— d'isolement supérieur, moyen, — consommée par la ligne, 107
inférieur, 241
— kéraunique N k , 235 Radial (réseau), 117, 139
Nucléaire (fission, fusion), 6 Rapport de transformation
complexe, 124
Onde Rayon moyen géométrique (RMG), 45
— de choc de manœuvre, 201 Réactance (transitoire, su b transitoire,
— de choc de foudre, 202 inverse, 168
— porteuse, 79 Réfrigération, 15
— progressive, 85 Réglage phase-énergie, 311
— (réflexion et réfraction d'), 205 Réglage fréquence-puissance, 311
— rétrograde, 85 Régime
— symétrique, 80
Parafoudre, 281 — non symétrique, 109
— (tension nominale de), 284 Régulateur
Pertes actives et réactives, 314 — asiatique de turbine, 130
Phénomènes (subtransitoires, — des machines synchrones, 131
transitoires, permanents), 158 — secondaire régional, 310
Point médian (connexion du), 217 — statique, 131
Pompe à chaleur, 12 Rejets thermiques, 12
Poste de couplage blindé, 291 Relais, 271
Pouvoir calorifique inférieur, Réseau, 117
supérieur, 2 — (court-circuit symétrique du), 182
Primaire (énergie, moteur), 7 — (court-circuit non symétrique du),
Probabilité de 184
— défaillance du poste de - d ' E u r o p e , 149
couplage, 242 - m a i l l é , 118, 143
— surtension à l'entrée d'un poste - r a d i a l , 117, 139
de couplage, 242 — (tension nominale), 198
Producteur de puissance réactive, Résistance
103,313 — effective, 58
Profondeur de pénétration — en courant continu, 58
équivalente, 58 — mutuelle, 43
Propagation (ordre de grandeur des Retard de phase linéique cyclique, 84
paramètres de), 88, 327 Résonance, 215
Puissance Risque de défaut, 244
— apparente, 25
— complexe triphasée entrant dans Schéma équivalent en Π, 80
la ligne, 96 — cas symétrique direct, 90, 115
— de court-circuit, 105, 156 — homopolaire, 115
— de pointe, 15 — inverse, 115
INDEX ANALYTIQUE 345

— monophasé, 82, 111 — induite, 41


— pour une ligne courte, 91 — la plus élevée pour le matériel, 199
— pour une longue ligne, 90 — (niveau de), 123
Sectionneur (de ligne, de terre), 252 — nominale d'un réseau, 198
Sélectivité, 265 — nominale, de service, assignée, 108
Sol — normale (s), 199
— (retour du courant par le), 60 — ne dérivant pas d'un potentiel, 35
— (courant et tension dans le), 155, — transitoire de rétablissement
185,194 (TTR), 224
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Solaire (flux, rayonnement), 2, 4 — résiduelle d'un parafoudre, 285


Sources d'énergie, 1, 3 - ( t e n u e de), 119
— de puissance, 150 — transverses, 36
— froides, 12 — (vitesse d'accroissement de la), 224
Spectres (magnétique, électrique), 35 Transformateur
Surtension, 198 — à gradin, 127
— de foudre d'origine externe, 80,198 — (admittance transitoire du), 127
— de manœuvre d'origine interne, 80, — de mesure, 274
198,220 — déphaseur, 127
— externes transitoires de foudre, 201, — idéal généralisé, 123
231,236 — (impédance de court-circuit du),
— temporaire interne, 198, 201, 212 125,171
— temporaire externe, 198, 201 — modèle en régime homopolaire, 174
— transitoires internes, 198, 219 — schéma équivalent, 123
Système de tension (continu, — survolteur-dévolteur, 127
monophasé, triphasé), 28 Transposée (ligne), 51
Transposition des conducteurs, 33
Tarif Transversale (s)
— à l'énergie, 19 -(admittance), 97, 112
— binôme idéal, 19 -(impédance), 97, 112
— binôme réel, 19 — caractéristiques, 66
— forfaitaire à la puissance, 19
Télécommande centralisée, 79
Unifilaire (représentation), 95
Tension (s)
— (chute de), 97
— d'amorçage, 248, 285 Valeurs exergétiques du flux de
— de réamorçage, 248 chaleur, 13
— de sol (mesures de protection, Vecteur
dangers, effets des), 195 — de Poynting, 37
— de tenue, 238 — d'énergie, 20
— (diagramme complexe des courants — des courants éjectés des noeuds
et des), 98 d'accès, 148
— (différence de), 96 — des tensions aux accès, 148
— disruptive, 239 Vitesse de phase, 85
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GLOSSAIRE
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Symbole Unité Description Page Paragraphe


a = exp(j27r/3) 1 Opérateur de rotation 112, 3.4.5,
164 5.2.10
B T Vecteur induction magnétique 33, 2.1.9,
188 5.10.1
Βφ T Induction magnétique tangentielle 38 2.2.2
Susceptance transversale 98 3.3.5
Bt s Susceptance résultante des demi-lignes
Bp s
adjacentes au nœud ρ 119 4.1.5
b 1 Nombre de branches 144 4.6.2
C J/(kgK) Chaleur massique 23, 1.3.12,
189 5.10.4
C' F/m Capacité linéique transversale 66 2.4.1
(CN') F/m Matrice des capacités linéiques nodales 71 2.4.10
c
kj F/m Capacités linéiques partielles entre
conducteurs k et j 72 2.4.12
Ckk F/m Capacités linéiques partielles entre
k et la terre 72 2.4.12
Ca Fr/(ankW) Coût annuel rapporté à la puissance
de pointe 17 1.2.21
Cf Fr/(ankW) Ensemble de dépenses annuelles
fixes rapporté à la puissance de pointe 17 1.2.21
C0 = 3 0 0 � 1 0 6 m/s Vitesse de la lumière dans le vide 85 3.2.8
Cp Fr/(ankW) Ensemble de dépenses annuelles
proportionnelles à la consommation
effective d'énergie rapportée à la
puissance de pointe installée 17 1.2.21
D]fu s/an Durée fictive annuelle d'utilisation de
la puissance de pointe 16 1.2.17
DMG m Distance moyenne géométrique 45 2.2.16
d m Distance entre brins 47 2.2.22
D m Diamètre du câble 48 2.2.23
d m Diamètre du conducteur 48 2.2.23
D m Distance entre deux conducteurs 51 2.2.30
D As/m 2 Vecteur déplacement électrique 67 2.4.2
D{r) As/m 2 Module du vecteur D à la distance r 67 2.4.2
d m Distance entre conducteurs 326 9.2.3
E V/m Champ électrique 67 2.4.2
Ed V/m Rigidité diélectrique 237 6.7.4
Ci m Epaisseur du tube i 39 2.2.4
348 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Fu 1 Facteur d'utilisation de la pointe 17 1.2.19


F Fr/an Montant de la facture annuelle 19 1.2.23
FuF2 N Forces transmises par le brin tendu
et le brin mou 22 1.3.10
r s\mp>r $\mq 1 Facteur de simultanéité de la puissance
active, réactive 26 1.4.10
f Hz Fréquence 59 2.3.12
F N Force 188 5.10.1
Matrice de conductances linéiques
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(GN') S/m
nodales 77 3.1.1
G' S/m Conductance linéique transversale 80 3.2.1
Sxy, Sij m Distance moyenne géométrique 45 2.2.16
SXXiënn m Rayon moyen géométrique 45 2.2.18
êliël m Galop 189 5.10.2
H A/m Vecteur champ magnétique 37 2.1.18
hu hk m Hauteurs des conducteurs i et k
au-dessus du sol 62 2.3.16
h π/6 Groupe horaire du transformateur 172 5.4.3
h m Hauteur moyenne des pylônes 236 6.6.11
I A Courant en valeur efficace 24 1.4.2
i A Courant instantané 25 1.4.3
H A Valeur instantanée du courant dans
le conducteur de phase i 25 1.4.4
*Vi A Valeur instantanée du courant dans
le conducteur de référence η 39 2.2.4
Ip, Ir A Courant progressif, rétrograde en
valeurs efficaces complexes 83 3.2.5
Ipq A Courant entrant dans la ligne pq par
l'accès p, en valeur efficace complexe 96 3.3.1
Ii A Courant complexe au milieu de la ligne 96 3.3.1
Ile A Courant de court-circuit complexe 98 3.3.6
Id, Iu In A Courants direct, inverse, homopolaire
en valeurs efficaces complexes 112 3.4.5
J A/m 2 Densité de courant 33 2.1.9
k W/K Constante de déperdition thermique 14 1.2.12
k Nom donné à une fibre 44 2.2.14
Kn , Kj 1 Facteur exprimant l'épaisseur des
conducteurs 50 2.2.27
K
kj m/F Coefficients de potentiel ou
d'influence, élément de (K) 70 2.4.8
(K) m/F Matrice des coefficients de potentiel 70 2.4.9
K
pm 1 Facteur de pénétration magnétique 87 3.2.12
K 1 ( l + & / Z f + Z6/Zf) 166 5.2.15
kt 1 Facteur de défaut à la terre 199 6.1.12
kst 1 Facteur de surtension entre phase et
terre 199 6.1.13
K W/Hz Facteur d'énergie réglante du
régulateur régional r 311 8.5.10
L\ H/m Inductance linéique cyclique de la
phase i 50 2.2.28
C Nom donné à une fibre 44 2.2.14
GLOSSAIRE 349

ι m Longueur de la ligne, du conducteur 91 3.2.17


h H Inductance shunt de compensation 109 3.3.21
ι 1 Nombre de lignes du réseau 144 4.6.2
La H Inductance de fuite 170 5.3.3
M Nm Moment du couple transmis 22 1.3.10
m kg/s Débit massique 23 1.3.12
My H/m Inductance mutuelle linéique longitudi-
nale entre paires de conducteurs in et jn 42 2.2.10
(M') H/m Matrice des inductances propres et
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mutuelles linéiques 42 2.2.10


Mut Nm Couple transmis utilisable 100 3.3.9
η Conducteur sol 80, 3.2.1,
82 3.2.4
η 1 Nombre de conducteurs 39 2.2.4
(N+ 1) 1 Nom donné au noeud terre en régime
symétrique 117 4.1.2
η 1/s Fréquence de rotation 133, 4.4.1L
170 5.3.2
η Indice signifiant nominal
N 1 Nombre d'accès triphasés du réseau 144 4.6.2
Nb,Nc 1 Nombre de spires des enroulements
b et c 172 5.4.4
Nk jour orageux
par an Niveau kéraunique 235 6.6.8
Ni coup par Nombre de coups par année et
(km an) par km 236 6.6.11
PCI J/kg Pouvoir calorifique inférieur 2 1.1.4
PCS J/kg Pouvoir calorifique supérieur 2 1.1.4
P W Puissance de pointe 16 1.2.17
Pm W Puissance moyenne annuelle 17 1.2.19
P W Puissance moyenne ou active 25 1.4.3
ρ W Puissance instantanée 25 1.4.3
ρ 1/s Opérateur de dérivation par rapport
au temps 42 2.2.8
Pligne W Puissance active au milieu de la ligne 107 3.3.18
Pp W Puissance active sortant du réseau
par l'accès ρ 117 4.1.2
ρ 1 Nom donné à un accès ou au noeud 95, 3.3.1,
de la première phase correspondant 124 4.3.3
*g W Puissance active absorbée par le géné-
rateur (normalement négative) 128 4.4.3
P 1 Nombre de paires de pôles d'une ma-
chine synchrone ou asynchrone 295 8.2.2
ph W Puissance primaire (hydraulique ou
autre) 296 8.2.4
Put W Puissance active utile transmise 100 3.3.7
P m Périmètre de refroidissement 189 5.10.4
S2 ligne var Puissance réactive au milieu de
la ligne 107 3.3.18
Qp var Puissance réactive sortant du réseau
par l'accès ρ 117 4.1.2
350 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

q Nom donné à un accès ou au nœud 95, 3.3.L


de la première phase correspondant 124 4.3.3
Qg var Puissance réactive absorbée par le
générateur synchrone (positive en
sous-excité) 128 4.4.3
Qut var Puissance réactive utile transmise 100 3.3.7
Q W Flux d'énergie thermique, puissance
thermique 1.1.6
As/m Charge linéique à la superficie d'un
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conducteur 67 2.4.2
K Ω/m Résistance linéique du conducteur η 38 2.2.1
r m Distance entre axes des conducteurs
a ietj 39 2.2.4
m Rayon du conducteur i 39 2.2.4
RMG m Rayon moyen géométrique 45 2.2.1
m Rayon de la gaine conductrice 46 2.2.2
(R) Ω/m Matrice des résistances linéiques 42 2.2.1
r Nom donné à un nœud, à un accès,
à un jeu d'enroulements 124 4.3.3
s 1 Glissement 171 5.3.5
m 190 5.10/
2

S m
Section du conducteur
S=P + jQ W Puissance complexe 113, 3.4.6 :
296 8.2.3
S VA Puissance apparente 25 1.4.3
S W/m2 Vecteur de Poynting 37 2.1.1!
Si ™2 Section droite du conducteur i 43 2.2.1:
m
VA Puissance complexes triphasées
Spq, Sqp
entrant dans la ligne par les deux
extrémités ρ et q 96 3.3.1
J
qc
VA Puissance de court�circuit au nœud q 105 3.3.1Î
Sp=Pp�^iQp VA Puissance complexe sortant de l'accès ρ 117 4.1.2
T K Température absolue 4 1.1.6
T s Période 95 3.3.1
t 1 Nombre de transformateurs 144 4.6.2
Un V Tension pour le matériel 198 6.1.6-
6.1.11
Un Tension du point médian m 218 6.4.3-
en valeur complexe 6.4.5
U V Tension en valeur efficace 24 1.4.2
u V Tension instantanée 25 1.4.3
Uj V Valeur instantanée de la tension simple
de la phase i 25 1.4.4
Tension instantanée entre conducteur
i et j à l'endroit considéré 39 2.2.4

V Accroissement linéique de la tension wz/· 39 2.2.4


OX

Up.Ur V Tensions complexes progressive et


rétrograde 83 3.2.5
Vp>Uq V Premières tensions simples en valeurs
efficaces complexes aux nœuds ρ et q 96 3.3.1
GLOSSAIRE 351

U6 V Ecart de la tension directe due à un 5.2.9-


défaut 163 5.2.11
ud,uuuh V Tensions complexes directe, inverse, 112, 3.4.5,
homopolaire (premières composantes) 163 5.2.9
Rapport de transformation complexe
correspondant à la marche à vide idéale 124 4.3.3
u
a u
arc V Tension d'amorçage d'un arc 248 7.2.3
V m/s Vitesse de la courroie 22 1.3.10
V
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Vp Potentiel du point P 68 2.4.3


V m/s Vitesse de phase 85 3.2.7
V m/s Vitesse de propagation d'onde 177 5.5.1
V 1 Variable d'intégration 62 2.3.16
X Us Xik Ω Réactances inductives linéiques
propre, mutuelle 60 2.3.14
X/ Ω Réactance longitudinale de ligne 109 3.3.22
Xd i Xq Ω Réactances synchrones longitu-
dinale, transversale 158 5.2.3
χ',χ" Ω Réactances transitoire, subtransitoires
(moyenne entre longitudinale et
transversale) 158 5.2.3
Χι Ω Réactance longitudinale de la ligne
ou du transformateur 119 4.1.5
ϊ' S/m Admittance linéique transversale
cyclique complexe 84 3.2.6
Yi, It S Admittances cycliques longitudinale
et transversale 97 3.3.3
ϊυ,,ΖΉ S Admittances homopolaires longitudi-
nale, transversale 112 3.4.4
(Z') Ω/m Matrice des impédances linéiques
complexes 42 2.2.8
ζ' Ω/m Impédance linéique cyclique complexe 84 3.2.6
Zc Impédance caractéristique cyclique
Ω 84 3.2.6
complexe
ZhZt Impédances cycliques longitudinale,
Ω 97 3.3.3
transversale
Z ih. Zfh Impédances homopolaires longitu-
Ω 112 3.4.4
dinale, transversale
Zs. Zi, Zn Ω Impédances de court-circuit directe,
inverse et homopolaire 168 5.2.18
Kn J ou Wh Energie consommée en une année 16 1.2.17
W J ou Wh Energie active 28 1.4.12
wq vars ou Energie réactive 28 1.4.12
varh
α = Re [ γ ] Néper/m Affaiblissement linéique cyclique 84 3.2.6
OL W/(m2 K) Pouvoir de refroidissement 189 5.10.4
P = Im[T] rad/m Retard de phase linéique cyclique 189 5.10.4
1 1/m Exposant linéique de propagation
cyclique 84 3.2.6
y kg/m 3 Masse volumique 189 5.10.4
δ m Profondeur de pénétration 58 2.3.8
δ m Distance entre centre virtuel et centre 34, 2.1.9,
réel d'un conducteur 68 2.4.4
352 ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

tan δ ou tg δ 1 Facteur de pertes diélectriques 237 6.7.4


e = e0er F/m Permittivité absolue 67, 2.4.2,
237 6.7.4
e 0 = 8,85 pF/m Permittivité du vide, constante 67, 2.4.2,
électrique du vide 237 6.7.4
Cr 1 Permittivité relative 237 2.4.2,
6.7.4
1 Facteurs de Carnot des machines A et B 11 1.2.7
λ m Longueur d'onde 86 3.2.10
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Mo = 4 π · 1 0 " 7 H/m Constante magnétique du vide 37 2.1.18


Mr 1 Perméabilité relative 49 2.2.26
Mw 1 Perméabilité relative du conducteur i 50 2.2.27
*p,*q rad Argument de Up, de Uq 98 3.3.6
Ψι rad Argument de l'impédance longitudinale
de la ligne Z, 102 3.3.10
Vut rad Déphasage moyen des consommateurs
du nœud q 103 3.3.12
P £2m Résistivité 33, 2.1.9,
189 5.10.4
PZC y PR 1 Facteur de réflection de tension 209, 6.2.12,
212 6.2.16
T s Constante de temps thermique 190 5.10.5
TZc,TR 1 Facteur de réfraction de tension 209, 6.2.12,
212 6.2.16
Temps de parcours de l'onde sur la
ligne 220 6.5.3
Φ Wb Flux d'induction magnétique 36 2.1.13
Φ b, *moy Wb Flux couplé moyen entre circuit a et
circuit b 44 2.2.15
ω rad/s Vitesse angulaire de l'arbre de
transmission 22 1.3.10
ω = 2π/ rad/s Pulsation des phénomènes sinusoïdaux
Le Traité d'Electricité est l'œuvre collective
des membres du Département d'Electricité de l'EPFL,
assistés par quelques collaborateurs externes.
A ce volume ont collaboré plus particulièrement :

Jeanne Aguet: dactylographie du manuscrit


Michel Aguet: rédaction des chapitres 6 et 7, correction des épreuves
Roland Baertschi: correction des épreuves
Barbara Bergerioux : coordination du travail, correction des épreuves
Maurice Berney : contrôle des chapitres 1 et 2
Pierre-Alain Berthoud: ressources mondiales et bilan énergétique
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Olivier Bissât : critique du manuscrit,


calcul des courants de court-circuit
Gérard Brùlhardt : contrôle du manuscrit
Jean-Charles Cardinaux : établissement du bilan exergétique
Pierre-André Chamorel: critique du manuscrit
Jean Châtelain : critique du manuscrit
Claire-Lise Delacrausaz : secrétariat de rédaction
des Presses polytechniques romandes
Dominique Deppierraz : composition des formules
Liselotte Fazan : composition des textes et formules
Alain Germond: critique du manuscrit
Michel Groslambert: préparation du manuscrit
Kurt Hofer : dessins
Pierre Hoffmann : critique du manuscrit
Mircea Ianovici: rédaction du.chapitre 2 et contrôles
Christophe Inaebnit: composition des formules
Allen Kilner: mise en page et montage
Georges H. Marchai : critique du manuscrit
Jean-Jacques Morf: rédaction des chapitres 1, 3, 4, 5, 8 et 9
Jacques Neirynck : direction du Traité
Alain Perret: correction des épreuves
Renée Pittet: composition des textes et formules
Claude Rossier: collaboration au chapitre 4
Bruno Schaedeli : normalisation des symboles graphiques
Andrée Sentenac: dactylographie du manuscrit
Saul Dahinkonu : contrôles
Ida Wegmûller : montage des légendes et corrections

m
Imprimerie GAUTHIER-VILLARS, France
7460-87. Dépôt légal, Imprimeur, n° 3142
Dépôt légal : août 1987 Imprimé en France
Sources des illustrations et des tableaux

Commission Electronique Internationale


Tableau 6.1, Fig. 6.2, 6.3, 7.4.
Revue Brown-Boveri
Fig. 7.9, 7.10, 7.11, 7.14, 7.31, 7.32, 7.33,
7.38, Tableau 7.39.
Informations techniques
chez Sprecher, Sprecher & Schuh
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Fig. 7.7.
Gardy
Fig. 7.37, 9.15,9.16.
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