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Cycle de Formation :

Contrôle de Gestion
Module : 5

Intégrer les principes de


la Comptabilité Analytique

Animé par Mohamed LOTFI


Définition de la comptabilité analytique

La comptabilité analytique est un mode de traitement des données dont les objectifs
essentiels sont les suivants :
D’une part :
 Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l’entreprise ;
 Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits pour les comparer
aux prix de ventes correspondants ;
D’autre part :
 Etablir les prévisions de charges et produits courants ;
 En constater la réalisation et expliquer les écarts qui en résultent ;
Objectifs de la comptabilité analytique

1- La comptabilité analytique décrit les événements qui se produisent à l’intérieur


de l’entreprise.

Biens et
Entreprise Produits
services

Comptabilité Comptabilité Comptabilité


générale analytique générale
2 - La comptabilité analytique fournit des informations correspondant aux besoins
d’analyse propres à l’entreprise ;
3 - La comptabilité analytique fournit des informations fréquemment et rapidement ;
4 - La comptabilité peut décrire l’avenir, et ensuite, comparer les réalisations aux
prévisions.

Fournir à la direction des informations préalables afin que celle-ci prenne ses
décisions et exercer son pouvoir de contrôle.
Comparaison entre la CAE et la CG

Critères de comparaison Comptabilité générale Comptabilité analytique

Au regard de la loi Obligatoire Facultative


Vision de l’entreprise Globale Détaillée
Horizons Passé Présent - futur
Natures des flux observés Externes Internes
Documents de base Externes Externes et internes
Classement des charges Par nature Par destination
Objectifs Financiers Économiques
Règles Rigides et normative Souples et évolutives
Utilisateurs Tiers + direction Tous les responsables
Nature de l’information Précise, certifiée, Rapide, pertinente,
formelle approchée
La notion de coûts

Sommes de charges relatives à un élément défini au sein du réseau comptable. Un


coût est défini par trois caractéristiques suivantes.
 Le champ d’application du calcul :un moyen d’exploitation, un produit, un
stade d’élaboration du produit…
 Le contenu : les charges retenues en totalité ou en partie pour une période
déterminée ;
 le moment de calcul : antérieur ou postérieur à la période considérée.
Fonction économique
Administration, distribution,
production…
Moyen d’exploitation
Magasin, rayon,bureau, usine,
Champ atelier, machine…
d’application Activité d’exploitation
Marchandise vendue, produits
vendus, services vendus…
Responsabilité
Directeur technique, commercial,
chef d’atelier…
Autres champs
d’exploitation
La valorisation des stocks

1- Définition

Les stocks sont constitués de l’ensemble des biens qui interviennent dans le cycle
d’exploitation de l’entreprise pour être :
 Soit vendus en l’état
 Soit consommés au premier usage dans le processus de production de
l’entreprise
Stocks

Phase Phase de Phase de


d’approvisionnement production distribution

Marchandises Produits en cours Produits finis


Matières premières Produits intermédiaires Produits résiduels
Matières consommables Produits résiduels Marchandises
Emballages Emballages
2- l’inventaire permanent

 Il permet de connaître à tout moment les stocks en valeur et en quantité, grâce à


la tenue systématique des fiches de stocks.
 La méthode de l’inventaire permanent détermine le stock théorique. Celui-ci doit
être systématiquement comparé au stock réel calculé à partir d’un inventaire
physique à la fin de l’exercice comptable.

On constate le plus souvent un écart entre le stock final théorique et le stocks final
réel, constituant une différence d’inventaire.

Stock réel > stock théorique Différence d’inventaire favorable

Stock réel < stock théorique Différence d’inventaire défavorable


3- valorisation des mouvements de stocks

Pour évaluer les stocks, il est nécessaire de valoriser : les entrées et les sorties.

Achats Production Distribution


Stocks Stocks

Entrée en stock des Sortie de stock pour Entrée en stock de la Sortie de stock pour
approvisionnements la production production la vente
Entrées L1 C1 L2 C2 L3 C3 Sorties
évaluées pour
quels coûts ???

Les Entrées Les Sorties

Achat Production Production Distribution

Coût Coût de
d’achat production À valoriser selon les trois
méthodes proposées
Exemple des mouvements de stocks

L’entreprise FANDENGO utilise une matière première pour la fabrication de


produits semi-finis dans un atelier.
Le mois de mars, les entrées et les sorties ont été les suivantes :
1. 3 / Stocks initial de 1 000 kg à 4, 45 dhs le kg
5. 3 / bon de sortie n° 1 de 200 kg
9. 3 / bon de réception n°1 de 600 kg à 4, 50 dhs le kg
12. 3 / bon de sortie n° 2 de 250 kg
20. 3 / bon de sortie n° 3 de 150 kg
28. 3 / bon de réception n°2 de 500 kg à 4, 60 dhs le kg
28. 3 / bon de sortie n° 4 de 600 kg
4- méthodes valorisation des mouvements de stocks

Les trois méthodes de valorisation des sorties de stocks sont :

 Méthodes du coût unitaire moyen pondéré en fin de période de référence ou


après chaque entrée (CUMP)

 Méthodes du premier entré / premier sorti (FIFO)

 Méthodes du dernier entré / premier sorti (LIFO)


Le passage des charges de la CG aux charges de la CAE

 La CAE doit fournir des informations économiquement significatives en matière de


coûts et de résultats. Ceci implique à l’évidence que les charges entrant dans son
réseau soient également économiquement significatives eu égard à l’activité de
l’entreprise.

 Les différences de conception entre la CAE et la CG conduisent à un retraitement


des charges de la CG pour déterminer les charges qui doivent entrer dans le réseau
de la CAE.
Les charges non incorporables :

Ce sont des charges qui ont été régulièrement comptabilisées en classe 6 suivant les
critères de la CG mais qui ne reflète pas les conditions normales d’une exploitation de
l’entreprise.
L’incorporation de ces charges viendraient artificiellement majorer le coût des
produits, empêchant de juger les évolutions significatives des coûts dans le temps.

Les charges supplétives :

Ce sont des charges qui n’ont été pas comptabilisées en classe 6 suivant les critères de
la CG mais que la CAE retient.
Il s’agit de charges prises en compte chaque fois qu’un facteur de production est
utilisée gratuitement c’est à dire sans généré de charges.
L’incorporation des charges :

Charges incorporées Charges de la Charges non Charges


en CAE = CG
- incorporables
+ supplétives
La méthode des coûts complets

 Ce sont des coûts obtenus en incorporant la totalité des charges incorporées.

 Les méthodes de coûts complets s’appuient sur la mise en place d’une typologie des
charges en directes et charges indirectes.
Charges incorporées de la CAE

Charges directes : leur affectation Charges indirectes : leur imputation


se fait sans hypothèses nécessitent un calcul intermédiaire
ou calcul intermédiaire avant leur imputation à un coût

Matières premières ; Dotations aux amortissements des


machines ;
Main d’œuvre directe ;
Frais d’entretien des machines ;
Frais de publicité spécifique à un
produit … Frais d’administration…
Traitement des charges indirectes :

Affectation Affectation
Charges
Grâce à des clés de En fonction des Objets de
répartition technico- unités d’œuvre coûts
Indirectes comptables (surfaces consommées par les
occupées, puissances objets de coût
installées…)

Centres d’analyse
Les centres d’analyse :

Un centre d’analyse est une division de l’unité comptable où sont analysés des éléments
de charges indirectes préalablement à leur imputation aux coûts des produits
intéressés.

Centre d’analyse

Centres d’analyse auxiliaires : Centres d’analyse principaux :


Dont l’essentielle de l’activité est Dont l’essentielle de l’activité
Constitué de prestations de s’exerce
services à d’autres centres sur des produits

Centres d’analyse
Principaux opérationnels : Centres d’analyse
Principaux de structure :
Dont l’unité d’œuvre est
Dont l’unité d’œuvre est
une unité physique une assiette de frais
Les unités d’œuvre :

 L’unité d’œuvre est l’unité physique permettant de mesurer l’activité déployée par
un centre et d’imputer ses prestations aux coûts de produits.
 Le choix de l’unité d’œuvre peut être :
 La main d’œuvre directe
 L’heure machine
 Le nombre de unités de matières …
 Le calcul du coût de l’unité d’œuvre, pour une période donnée, est le quotient :

Coût du centre d’analyse

Nombres d’unités d’œuvre fournies

 L’imputation du coût du centre aux coûts de produits se fera proportionnellement


au nombre d’unités d’œuvre consommées par le produits objets de coûts.
Les grandes étapes du calcul des coûts :

Coût d’achat des


matières et fournitures

Coût de production
des produits vendus

+
Coûts de distribution
=
Coût de revient
 Coût d’achat = prix d’achat +frais accessoires d’achat + les charges
indirectes d’approvisionnement

 Coût de production = coût d’achat des matières premières et fournitures


consommables + main d’œuvre directes + les charges indirectes de
production

 Coût de distribution = les charges directes commerciales + les charges


indirectes de distribution

 Coût de revient = Coût de production des produits vendus + Coût de


distribution des produits vendus + Coût hors production
Organisation générale de la méthode :

Charges de
Charges d’achat Charges de production Frais généraux
distribution

Charges Charges
directes CA CI CA CI CA CI CA CI
directes
Charges
directes
Coût d’achats de
matières achetées stocks

Coût de production des produits fabriqués stocks

Coût de Quote-part des


Coût de production des produits vendus
distribution frais généraux

Coût hors production


Coût de revient des produits vendus
Cas particulier de la méthode des coûts complets :

1- Les en cours de production


 Leur existence est due au découpage nécessaire de la vie de l’entreprise en
périodes analytiques . De ce fait, les productions commencées en début de période
ou durant la période, sont rarement toutes terminées à la fin de la périodes
analytiques.

 Les en cours portent sur des produits, des travaux, des études ou des prestations
de services.

 Ils correspondent à des biens ou services en voie de transformation ou de


formation n’ayant pas atteint un stade déterminé de leur réalisation leur
permettant d’entrer dans une nouvelle phase de production.

 Pour chaque type de coût des produits calculé, le coût des productions terminées
en période p est égal :

+ la valeur des en cours de début de période P


+ les charges de productions pour la période P
- la valeur en cours à la fin de la période P
2- Evaluation des en cours de production

Dans le cas des entreprises ayant une production répétitive :

la valorisation des en cours fait appel à plusieurs méthodes :


1 - Évaluation forfaitaire globale :
 On évalue l’en cours en considérant que ce dernier représente en moyenne une
fraction du produit fini. C’est la notion de production équivalente basée sur la
conversion en unités terminées des en cours de fabrication.
Exemple : le degré d’achèvement des en cours représente 25% par rapport à un
produit fini, donc 4 en cours sont équivalent à un produit fini.

2 - Évaluation forfaitaire des composants :


 On évalue l’en cours en évaluant approximativement ce qui a été consommé
par les en cours pour chaque composante de coût.
Exemple : l’en cours a consommé 100% de matières premières, 50% de main d’oeuvre
directe et 25% de charges indirectes.
Dans le cas des entreprises travaillant « sur commande »,

L’évaluation des commandes en cours se fait généralement directement au fur et à


mesure de l’exécution des commandes, sans recourir à la notion de production
équivalente, puisqu’en principe, les commandes ne se ressemblent pas.
2- Les produits résiduels :

 Les produits résiduels sont composés des rebuts et des déchets :

 Les rebuts : sont des objets fabriqués impropres à une utilisation ou à un


écoulement normal sur le marché. Ce sont des produits finis ne respectant
pas les normes de qualité.

 Les déchets : sont inévitables dans la mesure ou ils sont la conséquence du


processus de fabrication ou occasionnels résultants d’une défaillance
technique des machines ou de l’utilisation de matières premières défectueuses
; exemples les chutes de tissus, les sciures de bois...

 Sur le plan Comptable on peut distinguer plusieurs types de déchets :


Les déchets vendables
Les déchets utilisables
Les déchets inutilisables
Produits résiduels

Inutilisables Utilisables Vendables

Pour une autre Pour la même Après


En l’état
fabrication fabrication transformation
Frais d’évacuation

Frais de distribution
Frais de distribution
et de transformation

Moins le coût de P°
À ajouter au coût de
du produit d’origine À retrancher du coût À retrancher du coût
production Aucun
Et de production du de production
du produit traitement
À ajouter au coût de P° produit principal du produit principal
d’origine
du produit de destination
La méthode des coûts partiels

 Ce sont des coûts obtenus en incorporant qu’une partie des charges


pertinentes en fonction du problème traité.

 Les méthodes de coûts partiels s’appuient donc sur la mise en place


d’une typologie des charges

Charges Directes Charges Indirectes

Charges variables

Charges Fixes
 Ce sont des charges qui varient
Charges variables
avec le volume d’activité de
l’entreprise.

Charges fixes  Ce sont des charges indépendantes


du volume d’activité de l’entreprise.

charges charges

y=ax y=a

activité activité
Le compte de résultat différentiel :
L’utilisation des charges variables permet de mettre en évidence
des résultats intermédiaires par le calcul de coûts partiels et de
marges.

Résultat  Différence entre prix de vente et coût de revient

Marge  Différence entre le prix de vente et un coût partiel ;


on obtient plusieurs marges qui se définissent par
référence au coût partiel qui a permis leur calcul.
Par rapport à un coût variable ; on obtient une marge sur coût variable.

Chiffre d’affaires : CA
PxQ

Charges variables : CV

Marges/coûts variables
CA – CV

Charges fixes : CF Résultat


Les trois notions, chiffre d’affaire, charges variables et marges sur coûts
variables, sont proportionnelles aux quantités.

Ainsi sont définis :


 Rapport des charges variables totales sur le
Taux de charges variables
chiffre d’affaires.

TCV = CV / CA

Taux de marges sur  Rapport entre la marge sur coût variable et


coûts variables le chiffre d’affaires.

TMCV = MCV / CA
Le Seuil de Rentabilité

 Le seuil de rentabilité d’une entreprise est le chiffre d’affaire pour lequel


l’entreprise couvre la totalité de ses charges (CV + CF ) et donc dégage un
résultat nul.

 Cette définition entraîne trois relation qui permettent de connaître le seuil


de rentabilité :

SR CA = CV+CF

SR résultat = 0

SR MCV = CF
Le Seuil de Rentabilité et Sécurité

Il est possible de définir plusieurs indicateurs de rentabilité et de sécurité.

Point mort  C’est la date de réalisation du seuil de rentabilité.


 Plus le PM est atteint tôt dans l’année civile, plus
l’entreprise est à l’abri d’un retournement de
tendance qui ferait chuter ses ventes.

PM = SR x 12 / CA
 C’est le montant de chiffre d’affaires qui
Marge de sécurité peut être supprimé par une conjoncture
défavorable sans entraîner de perte pour
l’entreprise.

MS = CA – SR

Indice de sécurité  C’est le rapport entre la marge de


sécurité et le chiffre d’affaires

IS = CA – SR / CA
 Plus la valeur de cet indice est faible,
Indice de prélèvement plus l’entreprise peut facilement
atteindre son seuil de rentabilité.

IP = CF / CA
Cas d’application n°1

L’entreprise X vous donne les informations suivantes :


Chiffre d’affaires : 1 200 000
Taux de marges sur coût variable : 40%
Charges fixes : 220 000
Calculer le seuil de rentabilité,
Faire la représentation graphique du seuil de rentabilité,
Calculer le point mort, marge de sécurité, indice de sécurité, indice de
prélèvement.
Cas d’application n°2
L’entreprise X vous donne son CPC différentiel :
Chiffre d’affaires : 650 000
Marges sur coût variable : 250 000
Charges fixes : 175 000
Calculer le seuil de rentabilité, le point mort,la marge de sécurité, l’indice de
sécurité et l’indice de prélèvement.
L’entreprise a une activité saisonnière. Le chiffre d’affaires annuel se
décompose comme suit :
Hypothèse 1 Hypothèse 2

Période C.A Période C.A


Trimestre 1 270 000 Trimestre 1 50 000
Trimestre 2 230 000 Trimestre 2 100 000
Trimestre 3 100 000 Trimestre 3 230 000
Trimestre 4 50 000 Trimestre 4 270 000
Les coûts partiels : variables ou directes
 Les méthodes de coûts partiels s’appuient donc sur la
mise en place d’une typologie des charges
 Les différentes méthodes de coûts partiels vont
privilégier l’une ou l’autre des deux classifications.
Charges Directes Charges Indirectes

Charges
variables

Charges
fixes
Il existe trois variantes :

1- la méthode des coûts variables :


Charges Directes Charges Indirectes
Charges
variables

Charges fixes

La méthode des coûts variables ne retient que les charges variables,


qu’elles soient directes ou indirectes, dans le coût des produits.
2- la méthode des coûts directs :

Charges Directes Charges Indirectes


Charges
variables

Charges fixes

La méthode des coûts directes intègre dans les coûts


uniquement les charges affectables sans ambiguïté aux
produits qu’il s’agissent de charges variables ou de charges
fixes.
3- la méthode des coûts spécifiques :

Charges Directes Charges Indirectes


Charges
variables

Charges fixes

La méthode des coûts spécifiques prolonge la démarche de


celle des coûts variables. Elle impute, à chaque produit, les
charges directes fixes qui lui sont propres. Elle permet ainsi de
dégager une mage sur coûts spécifiques qui doit couvrir les
charges fixes indirectes.
Coûts Complets – Coûts Partiels
• Il est évident que chaque méthode a des avantages et des
inconvénients. Le choix doit se faire en fonction du contexte de
l’entreprise et des objectifs poursuivis.

– Travail à la commande, devis, établissement d’un tarif pour un


produit n’ayant pas un prix sur un marché et évaluation
d’éléments d’actifs réclament des coûts complets mais la
répartition des charges indirectes est aléatoire.

– Une réflexion sur les produits peut se faire à l’aide de la notion de


couverture des coûts que l’on peut répartir correctement

– Une prise de décision à court terme et une réflexion à long terme


n’utilisent pas les mêmes éléments d’appréciation.

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