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Concurrence 1

Concurrence
La concurrence économique est une situation où plusieurs agents proposent de vendre des biens ou des services
équivalents ou substituables. Les clients potentiels sont alors dans une situation de choix entre les différents produits
accessibles, à moins qu'ils ne produisent eux-mêmes.
Pour Montesquieu[1] « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports
entre elles ». Depuis Montesquieu et Adam Smith, la concurrence est un concept fondamental de la tradition libérale
et de la science économique. Selon ce point de vue, elle est un aspect de la liberté individuelle et donne non
seulement le droit mais aussi la possibilité matérielle aux agents économiques de pouvoir faire des choix et d'utiliser
leur raison[2] .
La concurrence favorise l’adaptation permanente entre offre et demande et l’innovation. Pour les néo-classiques, la
concurrence s'analyse à travers le cadre de la concurrence pure et parfaite, d'autres écoles insistent sur la concurrence
comme processus d'innovation (Friedrich Hayek[3] ) ou de destruction créatrice (Joseph Schumpeter).
Les divers agents économiques cherchent souvent à fausser la concurrence à leur profit au détriment d'agents plus
faibles ou moins bien organisés. Aussi, à partir de la fin du XIXe siècle, les économistes les plus influents des pays à
économie de marché[4] ne vont plus voir la concurrence comme dépendante d’un état de nature mais comme
s’inscrivant dans le cadre de ce que Jacques Rueff[5] appelle un marché institutionnel fait de normes juridiques
dépendantes de théories économiques (lois et économie) que des organismes quasi-judiciaires de contrôle sont
chargés de faire respecter dans le cadre de politiques de la concurrence. Ils veillent en particulier à éviter les ententes
entre entreprises (notamment en cas d'oligopoles) de sorte de maintenir les prix les plus bas possibles et d'éviter des
prix de monopole.

La concurrence dans l’histoire de la pensée économique

La notion de concurrence chez les économistes de l’école classique


Adam Smith dans la Richesse des Nations insiste sur deux aspects de la concurrence : sa plus ou moins grande
intensité a une influence sur le prix [6] , elle contribue à faire baisser les profits. « L’accroissement des capitaux en
augmentant la concurrence, doit nécessairement réduire les profits »[7] . Il reproche aux politiques mercantilistes en
vigueur de son temps :
• de restreindre la concurrence dans certains secteurs en empêchant l’entrée de concurrents (c’est ce que nous
appelons de nos jours les barrières à l’entrée)
• de trop aider certains secteurs et d'y augmenter ainsi de façon non justifiée économiquement le nombre d'acteurs.
Smith pense notamment aux aides données à certains enseignements qui conduisent selon lui à un trop grand
nombre d’ecclésiastiques et de gens de lettres[8] .
Pour George Stigler[9] la position des économistes classiques peut être ainsi résumée: « chaque propriétaire d’une
ressource productive cherchera à l’employer dans un secteur où il espère que le retour sur investissement (return)
sera le plus élevé. Il en résulte qu’avec la concurrence chaque ressource sera distribuée dans tous les secteurs de telle
sorte que le taux de retour (ou profit) sera le même partout». Cela conduira John Stuart Mill à écrire en 1848 «qu’il
ne peut y avoir deux prix sur le même marché [10] ». Les économistes classiques ne se sont pas réellement
préoccupés de donner une définition précise de la concurrence car alors les cas de monopoles étaient très rares.
Harold Demsetz n’a trouvé chez Adam Smith que peu de pages dédiées aux monopoles et une seule dans les
Principles of Political Economy de John Stuart Mill[10] .
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Montée des monopoles et concurrence pure et parfaite


À partir du dernier tiers du XIXe siècle, avec l’émergence des très grandes entreprises, notamment dans les chemins
de fer, l’acier, etc., les économistes vont être conduits à préciser ce qu’est la concurrence [11] . C’est Augustin
Cournot[11] qui le premier en 1838 dans son ouvrage Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des
richesses donna une définition précise non de la concurrence mais de ses effets : il y a concurrence quand le prix
approche le coût marginal de la firme. En 1871, William Stanley Jevons introduisit la notion de connaissance
parfaite des conditions de l’offre et de la demande. Francis Ysidro Edgeworth fut le premier économiste[11] à tenter
de définir de façon rigoureuse ce que pouvait être une concurrence parfaite. Pour George Stigler[12] , la longue liste
de conditions énoncées peut se réduire à deux : un nombre important de concurrents (déjà énoncée par Augustin
Cournot), et l’information parfaite déjà aperçue par William Stanley Jevons. La particularité d’Edgeworth réside
peut-être dans l’importance qu’il donne aux contrats. John Bates Clark[13] introduisit en 1899 la notion de mobilité
des ressources et finalement c’est Frank Knight qui en 1921 dans son ouvrage Risk Uncertainty and Profit [11]
énonça les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite que nous connaissons aujourd’hui. La concurrence pure
et parfaite est un élément central pour que, dans la théorie néoclassique telle qu’elle a été développée par Léon
Walras, Alfred Marshall, Vilfredo Pareto, l’économie puisse permettre à chacun d’obtenir une satisfaction maximale.
Toutefois, ces auteurs raisonnent dans le cadre d’une économie stationnaire. Quand Joseph Schumpeter va introduire
l’innovation et en faire l’essence de la concurrence en régime capitaliste les choses vont changer. Malgré tout et
malgré les tentatives d’Israel Kirzner, d’ Harold Demsetz et de John Maurice Bates Clark, le concept de concurrence
pure et parfaite demeure central en économie théorique[11] . Même les théoriciens des courants néokeynésien et
néoclassique; à travers « concurrence imparfaite », analysent les écarts entre la réalité de la concurrence et le modèle
de la concurrence pure et parfaite. Les recherches en économie portent désormais sur les situations d’asymétrie
d'information, les monopoles naturels, l’organisation de l’économie publique, etc.
Les seuls à s’être le plus éloignés de la théorie de la concurrence pure et parfaite sont l’école autrichienne et la théorie
des marchés contestables fondée sur les barrières à l’entrée et à la sortie qui gagne actuellement du terrain.

Les analyses micro-économiques de la concurrence


La concurrence pure et parfaite et l’équilibre général dans lequel elle s’insére sont au centre du clivage entre
économistes hétérodoxes et orthodoxes. Delfavard [14] distingue dans le domaine de la microéconomie deux grandes
familles. "La première regroupe les modèles de concurrence parfaite dont la vocation est depuis Walras idéaliste. Ils
construisent les échanges sociaux de sorte que chaque individu obtienne ce qui naturellement lui revient....La
seconde famille regroupe les modèles de concurrence imparfaite dont la vocation est depuis Cournot réaliste".
Malgré son idéalisme la concurrence pure et parfaite a un fort pouvoir normatif alors que la concurrence imparfaite
étudiée plus spécialement par la branche de la microéconomie nommée économie industrielle est plus utile pour les
agents dans leur vie quotidienne.

La concurrence pure et parfaite et la microéconomie néoclassique d’inspiration


walrassienne
Le modèle de concurrence pure et parfaite permet de démontrer qu’il existe au moins un ensemble de prix qui permet
d’atteindre l’optimum de Pareto c’est-à-dire un état dans lequel on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu
sans détériorer celui d’un autre. La démonstration de l’existence de cet équilibre général ( ou pour parler comme au
XVIIIe siècle d’un meilleur des mondes économiques possible) a été faite dans les années cinquante par Kenneth
Arrow, et Gérard Debreu[15] en ajoutant aux cinq conditions suivantes d’autres hypothèses[16]
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Les conditions
Un marché de concurrence pure et parfaite est un marché qui satisfait 5 conditions :
• atomicité des agents : il y un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs qui empêchent toute coalition entre acteurs
économiques.
• homogénéité des produits : les produits sont semblables.
• transparence de l'information : toutes les caractéristiques du marché sont connues des acteurs.
• libre entrée et libre sortie
• libre circulation des facteurs de production.
Il s’agit donc d’un cadre très contraignant et constitue une simplification de la réalité pour permettre la modélisation
mathématique. Pour répondre à la question de la fixation des prix, les néoclassiques ont développé dans la théorie de
l’équilibre général l’idée d’une convergence progressive des prix vers le prix d’équilibre ; Léon Walras a introduit un
mécanisme de tâtonnements. Le concept est différent de la main invisible d’Adam Smith, [17] et semble plus proche
de la notion d’ordre que l’on trouve chez Malebranche[18] .

Utilisation
Si le modèle de concurrence parfaite occupe une place importante dans la modélisation économique, c’est d’abord
parce qu’il permet une analyse mathématique aisée à base d’optima, et aussi parce que les situations d’équilibre sont
des optima mathématiques vérifiant certaines propriétés d’efficacité allocative (efficacité selon Pareto). L’hypothèse
de concurrence pure et parfaite est utilisée dans la démonstration des deux théorèmes du bien-être.
À partir des propriétés de la concurrence, il est possible de démontrer dans un cadre théorique néoclassique que le
prix en concurrence parfaite est égal au coût marginal ( ) et qu’à long terme, le profit économique est nul. On
introduit pour cela l’hypothèse supplémentaire que chaque entreprise a pour objectif de maximiser son profit, ,
défini comme la différence entre la recette totale (ou chiffre d'affaires) et le coût total . Chaque
entreprise peut jouer sur la quantité produite mais elle est « preneuse » du prix de vente donné par le marché.
Mathématiquement, trouver le maximum d’une fonction correspond à annuler la dérivée de la fonction de profit :

À l’équilibre, le prix est donc égal au coût marginal. À court et moyen terme, s’il y a un secteur économique
bénéficiaire ( ), cette information va être diffusée (hypothèse de transparence de l'information). Des
entreprises vont entrer sur ce marché (hypothèse de libre entrée). L’offre va augmenter et par conséquent, les prix
vont baisser. Les profits des entreprises sur ce marché vont diminuer jusqu’à s’annuler.

Limites et critiques du modèle de concurrence parfaite


• Le théorème de Sonnenschein-Mantel-Debreu (1973-74) montre que l’équilibre général n’est pas stable. En un
mot rien ne conduit automatiquement vers le meilleur des mondes économiques possible et même si on l’atteint il
y a peu de chance d’y demeurer
• La concurrence pure et parfaite suppose que les agents économiques soient totalement rationnels. Actuellement à
la suite d’Herbert Simon et de Friedrich Hayek les économistes raisonnent plutôt dans le cadre de la rationalité
limitée
• Les conditions requises ne sont pas réalistes. Sur ce point, Milton Friedman[19] rétorque « la question adéquate à
poser concernant les « postulats » d’une théorie n’est pas celle de savoir s’ils sont empiriquement « réalistes », car
ils ne le sont jamais, mais s’ils constituent des approximations suffisamment correctes par rapport au but
recherché. et on ne peut répondre à cette question qu’en tentant de voir si la théorie fonctionne, donc si elle permet
des prévisions suffisamment précises»
• La concurrence pure et parfaite suppose que l’information des agents soit elle-même parfaite ce qui a amené dès
1937 Friedrich Hayek[20] à prendre ses distances dans un article où il montre la difficulté d’obtenir et de
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transmettre l’information (knowledge). D’une certaine façon, sur ce point, il a été précurseur. De nos jours de plus
en plus d’économistes se penchent sur l’asymétrie d'information
• En règle générale l’école autrichienne rejette la concurrence pure et parfaite[21] . En effet, pour eux elle repose sur
des hypothèses totalement irréalistes (atomicité, transparence...) et ne permet pas de rendre compte du véritable
cadre institutionnel du modèle (c’est-à-dire la forme d’organisation, les règles de ce modèle). Un exemple souvent
donné par ces économistes est le fait que, dans ce modèle où les agents sont tous preneurs de prix, cette
présentation ne permet pas de répondre de manière claire à la question « qui fixe les prix? », ce qui conduit à la
fiction du commissaire-priseur, dont le rôle imaginaire est de proposer des prix aux agents et de fixer les prix
d’équilibre.
• Cette présentation omet aussi de préciser les conjectures (croyances) des agents (chacun pense qu’il pourra
acheter et vendre tout ce qu’il désire aux prix affichés, indépendamment de ce que peuvent faire les autres),
l’absence d’incertitude concernant les biens et les revenus futurs (hypothèse dite de système complet de marché) et
l’inexistence d’indivisibilités et de coûts de transport (théorème d’impossibilité spatiale de Starrett[22] .)
Pour les marxistes, la concurrence pure et parfaite est une « fadaise » (pour reprendre les termes de Marx) dont le but
est uniquement de justifier le système capitaliste. Il ne faut pas y chercher une quelconque vraisemblance mais les
idées de la classe dominante pour asseoir sa domination.
D’une manière générale l’importance du modèle de la concurrence pure et parfaite semble surestimée par les non
économistes qui, notamment en France, le voient comme étant la quintessence de la théorie néoclassique. Daniel
Cohen de manière peut-être trop abrupte écrit « dans l’esprit de beaucoup, la science économique se résume pour
l’essentiel à ce modèle. Or, cela fait des années qu’il a été abandonné par les économistes dits, encore, néoclassiques.
» [23] . Il reste néanmoins à la base de l’enseignement universitaire de l’économie.

La concurrence imparfaite et l’économie industrielle


La concurrence imparfaite désigne toutes les situations où les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas
respectées. C’est celle de tous les jours, celle où les agents peuvent développer des stratégies de façon à maximiser
leurs gains. Ce champ est actuellement l’objet de recherche intense. Les interactions stratégiques entre agents sont
étudiées par la théorie des jeux

Le tableau de Stackelberg
Un tableau dit de Stackelberg recense les différents modèles de la concurrence sur un marché, en fonction de la
situation des acheteurs et des vendeurs.

Tableau de Stackelberg
Demande / Offre un vendeur quelques vendeurs nombreux
vendeurs

un acheteur monopole bilatéral monopsone contrarié monopsone

quelques acheteurs monopole contrarié oligopole bilatéral oligopsone

nombreux acheteurs monopole oligopole concurrence parfaite


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Présentation des cas les plus usuels de concurrence imparfaite


• Les oligopoles. Dans ce cas les entreprises seront tentées de s’entendre pour fixer des prix plus élevés que ceux
qui résulteraient de la concurrence pure et parfaite. Les ententes sont en général interdites. En France les
oligopoles privés (téléphonies, banques, grande distributions, professions réglementés) sont parfois rendus
responsables de la vie chère [24] . Deux situations d’oligopole ont été particulièrement étudiées :
• le duopole de Bertrand où les deux entreprises présentes sur le marché se font concurrence sur les prix
• Le duopole de Cournot où les deux entreprises présentes sur le marché se font concurrence sur les quantités.
Avec dans ce cas un raffinement le duopole de Stackelberg où une des deux entreprises est en position de
leader sur le marché
• Le monopole (du grec monos signifiant « un » et polein signifiant « vendre ») désigne une situation dans laquelle
un offreur est seul à vendre un produit donné à une multitude d’acheteurs. Dans une telle situation, l’offreur est
capable d’imposer seul le prix de vente du produit concerné. Il se retrouve alors dans une situation dite de
price-maker (faiseur de prix), tandis qu’une entreprise faisant face à la concurrence subit une situation de
price-taker (preneur de prix). Ce pouvoir sur le marché est très recherché par les entreprises, mais est considéré
comme nuisible aux consommateurs. Il est donc souvent combattu par les pouvoirs publics et dénoncé par une
majorité d’économistes. Les fusions-acquisitions permettent aux entreprises d’accroître leur pouvoir sur le marché
voir parfois d’arriver en situation de monopole.
• Dans le cas de la concurrence monopolistique les entreprises vont adopter des stratégies de différenciation de
façon à avoir en quelque sorte un monopole sur leur produit. Exemple, seul Rolls-Royce peut fabriquer ce type
d’automobiles.

Les entreprises et la concurrence


La concurrence pousse les entreprises à adapter en permanence leurs produits/services aux attentes actuelles et
futures de leurs clients. Elle les pousse à innover et à chercher à réduire les coûts. La concurrence étant le plus
souvent imparfaite, elle les pousse à adopter diverses stratégies pour tirer au mieux leur épingle du jeu. Mais les
entreprises sont aussi des formes alternatives au marché qui remplacent la concurrence par le contrat ou la hiérarchie
comme l’ont montré Ronald Coase et Oliver Williamson.

L’entreprise structure alternative au marché et à la concurrence


Ronald Coase[25] va poser la question de savoir pourquoi les firmes existent. En effet si la libre concurrence
fonctionnait partout, il n’y aurait pas besoin d’entreprises, lieux où l’agent se soumet au pouvoir hiérarchique de son
supérieur. Pour Ronald Coase le recours à la firme s’explique parce que le fonctionnement du marché engendre des
coûts de transaction qu’une organisation comme l’entreprise permet de réduire. Pourquoi dès lors ne pas avoir qu’une
seule grande firme. Oliver Williamson[26] dans son livre Les Institutions de l’économie, montrera que la firme se
heurte à des problèmes d’incitations et de bureaucratie.
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Stratégies des entreprises


L’existence d’une forme de concurrence, même imparfaite, crée pour les entreprises, quelle que soit leur taille, une
situation de compétition vis-à-vis de leurs concurrentes qui les incitent à une recherche permanente d’une meilleure
efficacité économique, de produits novateurs capables de maintenir ou d’augmenter leurs parts de marché, et
d’augmenter leur taux de marge.
Dans les secteurs à changement technologique rapide, et donc d’obsolescence accélérée, la concurrence peut
conduire à des changements rapides dans les parts de marché des entreprises, et donc à une situation instable.
La stratégie des entreprises consiste par différents moyens, à se distinguer des concurrents et à s’éloigner des
conditions de concurrence parfaite :
• Stratégie de différenciation, par le marketing (adaptation au marché), l’innovation et les prix.
• le marketing passe par l’adaptation au marché des produits et services, du type de distribution, de la
communication et le développement de la notoriété et des marques. Une marque reconnue restitue à
l’entreprise qui la possède une sorte de « monopole » : seul Rolls-Royce peut fabriquer ce type d’automobiles.
Les appellations (AOC par exemple) entrent dans cette stratégie.
• l’innovation consiste à créer de nouveaux produits et donc de nouveaux marchés, sur lesquels l’entreprise
innovatrice sera seule, au moins pour un temps.
• elle consiste aussi à améliorer les méthodes de production pour réduire les coûts et améliorer la compétitivité
en matière de prix de vente.
• Stratégie de développement externe : par des alliances ou des fusions-acquisitions, l’entreprise cherche à grossir
en taille pour obtenir une part de marché dominante (position de leader ou coleader), pouvant aller jusqu’à
éliminer des concurrents moins bien placés, ou du moins les neutraliser.
• Information sur le marché : marketing et intelligence économique. Dans un marché concurrentiel, il est vital pour
une entreprise de saisir les attentes et les évolutions du marché (études de marché), mais aussi les stratégies des
concurrents (veille concurrentielle) et également les évolutions de la réglementation.
• Stratégie d’influence : il s’agit pour les entreprises d’obtenir des inflexions, voire des décisions qui leur soient
favorables.
• Internationalisation, forme particulière de développement tirant avantage de la mondialisation économique.

Les politiques de la concurrence


La politique de la concurrence désigne les actions pour éliminer ou du moins pour restreindre les comportements
publics ou privés visant à limiter la concurrence. Par ce biais, elles cherchent à favoriser la croissance et le bien-être
des citoyens. Les États-Unis ont été pionnier en ce domaine avec le Sherman Act de 1890. Si en Allemagne de telles
politiques ont été mises en œuvre dès la fin de la seconde guerre mondiale sous l’impulsion notamment des
ordo-libéraux, il faudra attendre le traité de Rome de 1957 pour qu’elles soient généralisées au niveau de l’Union
européenne.
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Les fondements

Quel « efficiency-mix » pour les politiques de la concurrence ?


Pour Brodley[27] , il est possible de distinguer trois sortes d’efficience :
• Une efficience productive
• Une efficience dynamique ou d’innovation qui vise à la création de nouveaux produits et de nouvelles
technologies
• Une efficience allocative
Le mix de ces diverses efficiences peut conduire pour Michel Glais[28] à trois types de politique de la concurrence :
• L’une va « privilégier la maximisation de la richesse sociale sans s’inquiéter de sa répartition entre producteurs et
consommateurs ». C’est plutôt l’optique de l’école de Chicago.
• L’autre va privilégier la lutte contre le pouvoir du marché et favoriser l’efficience allocative. C’est plutôt l’optique
de l’école structuraliste de Harvard
• Enfin, il est aussi possible de « reconnaître la nécessité de protéger, en longue période, l’intérêt des
consommateurs » mais d’«accepter que, dans certains cas, l’accroissement du bien-être de la société dans son
ensemble l’emporte sur l’intérêt à court terme des acheteurs finals ». Ce serait plutôt[29] la voie prise par les
autorités de la concurrence de nos jours [30] .

L’école de Harvard
En réalité il a existé deux écoles à Harvard qui se sont intéressées à la politique de la concurrence : La Harvard
School of Law au début du vingtième siècle et la Harvard School of Government autour d’Edward Mason à partir de
la fin des années trente. Dans les deux cas c’est un peu sommaire de les appeler de Harvard car d’autres universités
ont également travaillé sur ce sujet.
Concernant la Harvard School of Law, des juristes comme Oliver Wendell Holmes, Louis Brandeis et Roscoe Pound
qui en fut le doyen de 1915 à 1936, ont compris qu’au-delà du domaine économique, le laissez-faire constituait
d’abord un défi à leur conception des lois et qu’il conduisait la Cour suprême des États-Unis à renier la tradition des
lois de Lord Coke[31] pour deux raisons.
• Les juges de la Cour suprême, à la fin du XIXe siècle, sous l’influence du laissez faire à la Herbert Spencer,
pensaient que leur mission était d’abord de protéger les droits naturels des hommes contre l’État et la société
laissant de facto l’homme concret désarmé face aux grandes entreprises qu’elle assimilait à des personnes
humaines de façon à leur appliquer la clause dite du due process[32] . Ce faisant elle empêchait l’adoption de toute
mesure sociale venant contre-balancer leur pouvoir et était donc un obstacle au principe des « check and Balance
»
• D’autre part, le laissez-faire pris dans un sens extrême à la Herbert Spencer suppose de s’en remettre à une force
supérieure censée nous conduire vers le meilleur des mondes possibles. Or dans la tradition de la loi de ces
juristes les lois ne sont ni des forces aveugles qui s’imposent aux hommes, ni l’incarnation d’une raison naturelle
toute puissante, elles sont trouvées à travers l’expérience et la raison entendue comme incluant un effort sur soi,
un certain détachement des passions. [33]
L’école structuraliste dite de Harvard, est venue d’une certaine façon dans un second temps donner aux juristes la
théorie économique sur laquelle ils peuvent s’appuyer quand ils ont à trancher des cas concrets. Elle a été marquée
par la personnalité et les travaux d’Edward Mason et ceux de Joe Bain. La thèse structuraliste est bien illustrée par le
modèle SCP d’Edward Mason où la structure du marché (S) influence le comportement des firmes (C) et les
performances des firmes (P)[34] . Les structuralistes ont une vision de la concurrence proche des néo-classiques et
comme eux, ils voient la concentration des firmes comme quelque chose dont il convient de se méfier car pour eux
cela conduit les firmes à accroitre leurs profits au détriment du consommateur. Par ailleurs, ils mettent l’accent sur
l’inefficience de la primauté des décisions managériales sur l’intérêt des actionnaires, ils développent la théorie de
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l’inefficience-X et se méfient des diversifications conglomérales[35] . Enfin, ils ne croient pas que le libre jeu du
marché permette de remettre en question les positions dominantes. Pour la théorie des marchés contestables
développée par William Baumol John Panzar et R. Willig, il n’est pas nécessaire d’avoir un grand nombre d’acteurs
la menace d’entrée de nouvelles firmes suffit. Pour John Panzar[36] cette théorie s’inscrit dans la continuité des
travaux d’Henry Demsetz et donc peut être perçue comme relevant de l’école de Chicago

L’école de Chicago
L’approche structuraliste d’Harvard va être contestée par l’école de Chicago dont les principaux auteurs sont Bork,
Richard Posner, George Stigler et Henry Demsetz. Trois idées sont avancées[37]
• Le monopole peut être une structure de marché naturelle en présence de fortes économies d’échelles
• La concentration industrielle n’est que le résultat d’un processus de sélection. La rente dont dispose les vainqueurs
n’est qu’une juste récompense qui doit disparaître rapidement sous l’effet de la concurrence. Ils ne croient pas au
paradoxe de la concurrence selon lequel une concurrence laissée sans règle s’autodétruirait[38]
• Le pouvoir de marché est propice à l’innovation à la Joseph Schumpeter
Pour Michel Glais,[28] "aux yeux de ces économistes le principe de concurrence représente la loi naturelle et efficace
du fonctionnement des sociétés organisées".

La politique de la concurrence aux États-Unis

Organisation et textes fondateurs


Les États-Unis ont été pionniers en matière de concurrence avec l’adoption dès juillet 1890 du Sherman Act suivi en
1914 du Clayton Act et du Federal Trade Commission Act. Suivront le Robinson-Paman Act de 1936 sur la
discrimination par les prix, et au niveau du contrôle des concentrations, le Celler-Kefauver Act (1950) et le Hart
Scott-Rodina Act de 1976 [39] Aux États-Unis, deux autorités sont principalement chargées de la concurrence : la
Federal Trade Commission et la division Antitrust du Department of Justice (DOJ). Cette dernière à la différence de
ce qui se passe en Europe peut engager des poursuites pénales[40] . D’une manière générale, les autorités judiciaires,
sont très présentes tout au long de la procédure. Par ailleurs, « les victimes de comportement anticoncurrentiels
peuvent engager un class action et la règle du « triple dommage » (treble damages) permet au plaignant de recevoir
jusqu’à trois fois le montant du préjudice qu’il a subi[40] »

Les grandes phases


David Encoua et Roger Guesnerie[41] distinguent plusieurs phases
• La mise en place des premières lois fédérales. La Cour Suprême tentant d’en limiter la portée car elle était
convaincue du bien fondé du « laissez faire ».
• Une certaine mise en sommeil (1915-1936). Notamment avec le National Industrial Recovery Act (NIRA) des
débuts du New Deal.
• Une période activiste liée à l’influence de l’école structuraliste de Harvard (1936-1972). À partir de 1936, Franklin
Delano Roosevelt va mettre en œuvre une politique de la concurrence très active qui sera poursuivie jusqu’en
1972[42] .
• Une période marquée par l’influence de l’École de Chicago (1973-1992) avec une très grande focalisation sur
l’efficacité économique
• La synthèse post Chicago et l’apport de la théorie des jeux
Suite à un rapport du MIT intitulé Made in Amerca : Regaining the Production Edge (1989) écrit notamment par
Dertouzos, Lester et Robert Solow, le National Cooperative Research and Production Act (NRCPA) de 1993 qui
lui-même faisait suite au National Cooperative Research Act (NCRA) de 1984, a posé le principe que les accords de
coopération en recherche et développement devaient être évalués en appliquant la règle de raison [43] . Enfin, en
1997 les lignes directrices sur le traitement des opérations de concentration ont été assouplies de même que celles
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portant sur la propriété intellectuelle [44]

Les politiques de la concurrence dans l’Union européenne


L’Europe va se doter avec le traité de Rome d’une politique de la concurrence le but était de « déterminer des règles
de concurrence permettant d’aboutir à un marché intégré, indépendamment des règles en vigueur dans chaque État
membre, en veillant à ce que le droit communautaire couvre les droits nationaux des États membres[45] . Le texte de
ce traité doit beaucoup à Pierre Uri et à Hans von der Groeben qui fut le premier commissaire allemand chargé de la
concurrence. Pour Jacques Rueff [46] le marché institutionnel des communautés européennes devait « rassembler les
partis que préoccupent, avant tout la liberté de la personne et ceux qui, tour en refusant la contrainte des volontés
individuelles, veulent, dans la répartition, moins d’inégalité et plus de justice[47] . Sur le plan théorique donc la
législation européenne de la concurrence est fortement marquée par l'approche structuraliste[48]

L’organisation
En Europe, c’est la Direction générale de la concurrence dirigée actuellement[49] par Nelly Kroes (commissaire
européen) qui est chargée d’instruire les dossiers. Les décisions de la commission européenne sont susceptibles de
recours devant le tribunal de Première Instance des Communautés Européennes ou devant la cour de justice des
communautés européennes. La censure de plusieurs décisions de la commission européenne par le tribunal de
première instance en 2002 (affaires Airtour -6 juin 2002-, Schneider Legrand - 22 octobre 2002-, et Tetra-Laval -25
octobre 2002-)a fait l'objet d'une double analyse.
• Pour Marie-Anne Frison-Roche[50] elle traduit la volonté de la juridiction européenne de ne pas s'en tenir à un
contrôle procédural mais à affirmer "son pouvoir de mener une analyse substantielle des concentrations, laquelle
se substitue aux analyses de la Commission."
• Laurent Cohen-Tanugi[51] fait un constat assez proche mais souligne également que la décision du tribunal devrait
amener la Commission à plus prendre en compte les théories économiques de l'école de Chicago.
Les décisions européennes s’appliquent à des entreprises dont le siège social n’est pas forcément en Europe. C’est
ainsi que le juge communautaire le 17 septembre 2007 a validé la décision de la Commission condamnant Microsoft
pour infraction aux règles de la concurrence[52] . Certains [53] voient dans ce jugement un manque de prise en compte
de l'innovation et d'une certaine façon, pour eux une trop grande prise en compte des thèses structuralistes.

Les grands axes de la politique européenne de la concurrence[54]

Les ententes et les cartels


Tout partage de marché, toute fixation de quota de production, toute entente sur les prix entre entreprises sont
interdits en vertu de l’article 81 du Traité de Rome [55]. Sont donc interdites les ententes horizontales intervenant
entre opérateurs situés au même stade du processus économique (cartel) ainsi que les ententes verticales conclues
entre opérateurs situés à des stades différents du processus économique.
En réalité certains accords verticaux vont être évaluées à la lumière d’une « règle de raison », c’est-à-dire que l’on va
étudier si les avantages économiques seront supérieurs ou non aux inconvénients.
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Les abus de position dominante


L’article 82 du Traité de Rome[56] n’interdit pas les positions dominantes, il n’en interdit que l’abus. Sont considérés
comme abusifs :
• des prix abusifs
• les accords de vente exclusif
• Les primes de fidélité visant à détourner les fournisseurs de leurs concurrents.
La notion d'abus de position dominante doit beaucoup à l'école structuraliste de Harvard. Si certains veulent une
évolution vers les thèses de l'école de Chicago d'autres tel Paul Fabra[57] s'en inquiètent et souhaitent à ce que la
position dominante continue à se juger par rapport au nombre de concurrents. Ils tiennent l'évolution présente comme
un encouragement à ce qu'ils appellent les "investisseurs prédateurs". En 2006 la CCIP ( Chambre de commerce et
d'industrie de Paris) a publié une étude sur les évolutions souhaitables pour elle de l'article 82[58]

Les aides de l’État


Les aides de l’État sont contraires aux articles 87 et 88 du traité de Rome [59]. Toutes les aides susceptibles d'affecter
les échanges entre les États membres sont concernées (les subventions, les bonifications d’intérêt et les exonérations
d’impôt...) si elles dépassent 200 000 euros. Le contrôle des aides est en application de l’article 88 de la compétence
exclusive de la Commission. Celle-ci peut soit obliger l’État à ordonner la restitution de l’aide soit subordonner l’aide
à des engagements précis. Toutefois des dérogations sont permises dans trois cas précis :
• favoriser le développement économique de régions dans lesquelles le niveau de vie est anormalement bas
• promouvoir la réalisation d'un projet important d'intérêt européen commun ou remédier à une perturbation grave
de l'économie d'un État membre
• promouvoir la culture et l'intérêt général .

Les services d’intérêts économiques généraux


L’article 86[60] du traité de Rome assujettit les entreprises publiques gérant les services d'intérêts économiques
généraux aux règles de la concurrence. Toutefois ce texte n'a longtemps eu qu'une portée symbolique. La situation va
changer quand les États-Unis vont dérèglementer le transport aérien sous la présidence de Jimmy Carter et vont
démanteler en 1984 ATT qui détenait le monopole des télécommunications aux États-Unis. Peu à peu l'Europe verra
l'intérêt de telles politiques et à son tour commencera à introduire de la concurrence en faisant appliquer les textes
dans les secteurs du transport aérien et des infrastructures essentielles[61] : chemin de fer, lignes téléphoniques et
électriques notamment.

Les concentrations [62]


Le contrôle des concentrations a été tardivement généralisé dans le droit de la CEE, puisqu’il a fallu attendre pour
cela l’adoption en 1989 du règlement n°4064/89 remplacé depuis en 2004 par le règlement n°139/2004. Le contrôle
des concentrations occupe maintenant une place importante car les rapprochements d'entreprises ont le plus souvent
un caractère communautaire[63] . D'une manière générale, si les interdictions pures et simples sont rares, il est
fréquemment demandé aux entreprises de se soumettre à un certain nombres de conditions afin de garantir le
maintien d'une concurrence loyale. Par exemple lors de la fusion Air France KLM en février 2004, les entreprises ont
dû céder des créneaux aériens afin de ne pas réduire la concurrence sur certaines destinations.
Concurrence 11

La France et la concurrence
Pour Jean Quatremer[64] le débat en France sur la notion de « concurrence libre et non faussée » n'a pas beaucoup
agité les autres pays européens. Dans le même esprit, Mario Monti[64] notait en novembre 2007 que les sondages
avaient longtemps montré qu'il y avait en France une hostilité sans égale dans le monde à l'égard de l'économie de
marché. Pourtant, pour cet économiste, des signes d'une évolution des mentalités sont perceptibles à travers la prise
de conscience des dirigeants politiques que les gains de croissance passent par l'instauration d'une plus grande
concurrence. Selon Alain Lamassoure[64] , l'hostilité des français à l'économie de marché s'expliquerait par l'addition
de plusieurs traditions que sont une vision catholique selon laquelle « l'argent, c'est sale », le colbertisme, le
socialisme et le corporatisme qui selon lui aurait survécu au Régime de Vichy.

État de la concurrence
Dans leur ouvrage La Société de la défiance, Yann Algan et Pierre Cahuc[65] soulignent que « la confiance mutuelle
et le civisme sont essentiels au bon fonctionnement des marchés, car ils facilitent une concurrence pacifique et
équitable ». Or les enquêtes depuis plus de vingt ans montrent que les français se méfient plus souvent de leurs
concitoyens, des pouvoirs public et du marché que le reste des habitants des pays développés. Pour ces auteurs[66]
c'est le mélange de corporatisme et d'étatisme du modèle social français qui provoquerait à la fois cette défiance et
cet incivisme. Il y aurait comme un cercle vicieux où plus de défiance entraine plus de demande d'État qui crée plus
de barrières à la concurrence en donnant d'une certaine façon à ceux qui ont des moyens de protester des privilèges
qui à leur tour engendrent de la défiance parmi ceux qui n'en profitent pas ou qui estiment en profiter moins que
d'autres[67] .
Le Conseil de la concurrence condamne chaque année de nombreuses entreprises dans tous les secteurs d'activité en
général pour « entente frauduleuse »[68] . Une amende record en la matière a été infligée en mai 2008 aux trois
opérateurs de téléphonie mobile de métropole. La chambre commerciale de la Cour de cassation a confirmé une
condamnation de ces trois opérateurs à une amende de 442 millions d'euros pour « entente illicite » sur les prix de
2000 à 2002[69] . En 2002, l'Union fédérale des consommateurs - Que choisir avait initié une procédure devant le
Conseil de la concurrence qui avait abouti à un procès en novembre 2005[70] . Même chose du côté du marché de
l'électronique grand public et pour l'UFC Que Choisir « en dépit des beaux discours sur la libre concurrence, les
grandes enseignes et les fabricants font tout leur possible pour que les revendeurs les plus agressifs sur le plan des
prix s'alignent ou vendent en catimini, sans faire la moindre publicité sur leurs tarifs exceptionnels[71] ».
En décembre 2008, le Conseil de la concurrence a condamné à l'amende record de 575,4 millions d'euros « onze
entreprises du négoce de produits sidérurgiques ainsi que la Fédération française de distribution de métaux (FDDM),
le principal syndicat de la profession, pour entente »[72] .

La question de l'ouverture à la concurrence des infrastructures essentielles


Il s'agit de cas très particuliers, rencontrés en général dans le domaines des services dans lesquels l'existence d'un
réseau d'infrastructure unique est source d'efficience. Augmenter le nombre de concurrents ne permet alors plus de
financer les coûts fixes importants de l'activité. Par contre plus de concurrence amène plus d'innovations et parfois
une diminution des coûts.

Les solutions retenues


Ces secteurs peuvent entrer dans le champ de la concurrence de deux manières :
• soit en séparant la gestion du réseau de celle de l'exploitation des services destinés aux clients finaux (principe de
la théorie des trois couches) : c'est la voie choisie en Europe pour l'électricité, le gaz et les chemins de fer : le
réseau reste un monopole, souvent public, et son accès est ouvert moyennant le paiement d'un péage aux
gestionnaires de réseaux, à des exploitants publics ou privés, concurrents entre eux ; on parle alors de concurrence
« dans le marché ». Une autorité de régulation indépendante ART pour les télécommunications, CRE pour
Concurrence 12

l'énergie. Dans le cas du rail, les voies ferrées appartiennent à un organisme d'État le Réseau ferré de France qui
ensuite les loue à des intervenants dont la SNCF
• soit par le régime de la concession : l'exploitation est mise aux enchères pour une durée limitée et renouvelée par
le même moyen périodiquement ; on parle alors de concurrence « pour le marché ». C'est le cas par exemple de
l'eau, et des transports urbains [73] qui bénéficie d'une concession longue de service public.

Les oppositions en France


Selon les analyses, des altermondialistes et des interventionnistes :
• le monopole public est préférable puisque l'État peut jouer le rôle de régulateur sur d'autres objectifs que ceux du
marché.
• la concurrence ne doit pas être étendue à tous les domaines, dont notamment la santé, l'éducation, la justice, la
culture, etc.
Les syndicalistes puissants dans ces secteurs EDF, France Telecom, SNCF semblent méfiants. Des syndicalistes de
France Telecom [74] avançaient en 2001 trois risques :
• Le risque de cartellisation. Il s'agit d'un risque réel. Les trois grands de la téléphonie mobile ont été sanctionnés
par le conseil de la concurrence (sanction confirmée en appel) pour ce fait[75] . Mais sur ce point les autorités de la
concurrence ont montré qu'elles veillaient
• L'asymétrie de puissance entre les entreprises et l'autorité de régulation. A contrario, des économistes en France
semblent davantage craindre la capture du régulateur par des cadres ayant fait leur carrière dans l'industrie régulée
ou dans l'ancienne administration de tutelle[76]
• La perte de synergie et l'instabilité de l'offre
Concernant l'énergie électrique l'ensemble des parties prenantes en France semblent peu désireuses d'aller de l'avant
et pour Bernard Salanié[77] la concurrence avancerait à reculons faisant peser une hypothèque sur notre capacité à
renouveler le parc de centrales nucléaires.

La concurrence dans la loi sur les nouvelles régulations économiques


La deuxième partie de la loi sur les nouvelles régulations économiques (2001) est consacrée à la concurrence.

Les critiques adressées aux politiques de la concurrence

La critique de certains libéraux


Pour eux les mécanismes censés garantir la concurrence :
• seraient inefficaces car rarement respectés;
• en partie incompatibles avec les fondements de la théorie libérale :
• la propriété privée : briser les cartels nécessiterait de modifier les droits de propriété d'une partie de l'entreprise
qui se trouverait scindée,
• la libre entreprise : le patron serait soumis à des règles ayant précisément pour but d'éviter que son entreprise
devienne trop puissante.
Plus profondément, certains libéraux, comme Pascal Salin, mettent en évidence que les politiques de concurrence
sont fondées sur la théorie de la concurrence pure et parfaite, qui est elle-même incapable de rendre compte des
mécanismes réels de l'économie[78] . Ainsi, les politiques de la concurrence chercheraient non pas à faire profiter
l'ensemble des acteurs économiques d'une réelle concurrence, mais à forcer l'économie à se plier à un cadre irréaliste.
Dans cette vision critique, la seule notion de concurrence qui rende compte des mécanismes réels de l'économie
serait celle de la libre entrée sur les marchés : il s'agit d'une vision dynamique. À l'inverse, la théorie de la
concurrence pure et parfaite n'appelle concurrence que la situation dans laquelle les producteurs (comme les
acheteurs) sont suffisamment nombreux et donc petits par rapport à la taille du marché pour n'avoir aucun pouvoir
Concurrence 13

d'influencer les prix. C'est la théorie atomistique, qui est une vision statique. Les réglementations qui en découlent
vont ainsi se préoccuper de définir un marché pertinent, pour en mesurer la taille, et déterminer la part de marché du
producteur, qui si elle est trop importante sera considérée comme une position dominante. Certains des
comportements de ce producteur seront alors qualifiés d'abusifs et sanctionnés comme tels.

La critique antilibérale
Les adversaires de la concurrence mettent l'accent sur les coûts.
• Les coûts liés à la production : dans un système concurrentiel, chaque entreprise peut choisir de développer ses
propres infrastructures (bâtiments, centres de recherche, usines, parfois réseaux…). Dans de nombreux cas, les
gaspillages peuvent être considérables. The Economist émettait ainsi l'hypothèse que « la cause ultime de la crise
dans le secteur des télécommunications [en 2002] est que trop de concurrents ont décidé de construire d'énormes
réseaux pour lesquels la demande était faible [79] ».
• Les coûts liés à la commercialisation : en situation de concurrence, la lutte pour la conquête de nouveaux clients
ou de nouveaux marchés nécessite des dépenses considérables (publicité, démarchage...) qu'un monopole, a
fortiori public, n'aurait pas à financer. Toutes ces dépenses n'apportent rien à la qualité du produit, mais
représentent une partie importante du prix final payé par le consommateur.
• Les coûts liés à la rémunération du capital : une partie du prix payé par le consommateur sera consacrée aux
dividendes des actionnaires si l'ensemble des opérateurs sur le marché sont privés.
• Les coûts de la recherche d'information : pour le consommateur, déterminer l'offre la plus adaptée peut
représenter un coût individuel très important dans des domaines où la comparaison des prix, les capacités des
nouveaux entrants à assumer les services proposés sont difficiles à déterminer.
• Les coûts du maintien de la situation de concurrence : les études empiriques consacrées aux tentatives de faire
fonctionner un « marché parfait », conforme à la théorie économique standard, témoignent de l'hypercentralisation
des décisions qu'un tel mode de fonctionnement implique[80] .

Concurrence et commerce international


Les États peuvent également chercher à faire émerger des « champions nationaux », en contrariant temporairement
ou plus durablement la concurrence internationale.
Les dirigeants politiques peuvent décider de mettre en place des barrières douanières et des réglementations afin de
limiter la concurrence des produits étrangers ; certains États utilisent également des moyens détournés, comme la
normalisation, ou la sécurité pour interdire de fait l'entrée de concurrents étrangers. En règle générale, les
investissements des non-résidents sont contrôlés de manière discrétionnaire ou par la loi. Jouent le même rôle les
règles d'accès à certaines professions, en matière de services notamment.
• Pratiques de discrimination positive : dispositions en faveur des sociétés nationales, leur réservant par exemple un
quota de contrats gouvernementaux[81] .
• Dépenses ou subventions versées par l’État ayant pour objectif de développer des secteurs d'activité protégés
(armement, agriculture, industries exportatrices…)
• Politiques de change visant à l'amélioration de la compétitivité nationale en agissant sur les parités des devises.
• Comportement tatillon ou partial des autorités nationales (respect environnemental[82] et réglementaire, sécurité
sanitaire[83] , moralité des affaires…).
Les États essayent également de négocier au mieux de leurs intérêts les réglementations reconnues au niveau
international : OMC...
Concurrence 14

Voir aussi
• Compétitivité économique
• Main invisible d'Adam Smith
• Destruction créatrice de Joseph Schumpeter
• Anomalie de marché
• Concurrence imparfaite
• Entente illicite
• Droit de la concurrence
• Concurrence déloyale
• Prix prédateurs et théorie des jeux

Liens externes
• La concurrence [84] par Frédéric Bastiat
• Collectivités publiques et concurrence [85]
• http://www.finances.gouv.fr/DGCCRF/documentation/fiches_pratiques/fiches/dep_eco.htm

Bibliographie
• Montesquieu,1748, De l'Esprit des lois, La Pléiade tome 2, 1951.
• Adam Smith, 1776, La richesse des nations, GF-Flammarion, 1991.
• Jacques Rueff, 1958, "Le marché institutionnel des communautés européennes", Revue d'économie politique
Janvier Février.
• Jacob Viner, 1960, The Intellectual History of Laissez Faire, Journal of Law and Economics
• Louis Franck, 1967, La libre concurrence, Que sais-je, Puf
• Henry Densetz, 1982, Economic, Legal and Political Dimensions of Competition, North-Holland Publishing
Company.
• George Stigler, 1987, "Competition", The New Palgrave.
• John Panzar, 1987, Competition and efficiency, The New Palgrave
• Bernard Guerrien et Emmanuelle Bénicourt, 2008, La théorie économique néo-classique, La Découverte.
• Bernard Guerrien, 1992, Les bases de la théorie économique, Pour la science
• Oliver Williamson, 1994, Les institutions de l'économie, InterEditions.
• Michel Glais, 1992, Économie industrielle, les stratégies concurrentielles des firmes, Litec
• Milton Friedman,1995, Essais d'économie positive, Litec.
• Emmanuel Combe, 2002, La politique de la concurrence, La découverte.
• Pascal Salin, 1995, La concurrence, Que sais-je ?, Presses universitaires de France
• Emmanuel Combe, 2003, « État, marché et concurrence : analyse comparée des politiques de la concurrence
européenne et américaine», in Benoît Ferrandon, « Concurrence et régulation des marchés », Cahiers français
n°313.
• Michel Glais, 2003, « État, marché et concurrence : Les fondements d’une politique de la concurrence », in Benoît
Ferrandon, « Concurrence et régulation des marchés », Cahiers français n°313.
• Anne Perrot, 2003, « Concilier service public et concurrence : l’économie de la réglementation » in Benoît
Ferrandon, « Concurrence et régulation des marchés », Cahiers français n°313.
• Hervé Defalvard, 2004, Comment enseigner la microéconomie en 1° cycle universitaire, Problèmes économiques,
du 17 mars 2004. Article initialement paru in Revue d’économie politique N°5 de septembre octobre 2003 sous le
titre "Pour un nouvel enseignement de la microéconomie en premier cycle universitaire".
• "Libéralisation des marchés de l’énergie", Problèmes économiques et sociaux, La Documentation française, No
2.852, 26 mai 2004.
Concurrence 15

• Bernard Guerrien, avril 2005, « La concurrence parfaite : une drôle de concurrence ! », Alternatives économiques
• Emmanuel Combe, 2005, Économie et politique de la concurrence, Dalloz.
• Francis Urbain Clavé, 2005a, « Walter Lippmann et le néolibéralisme de la Cité Libre », Cahiers d’économie
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• Francis Urbain Clavé, 2005b, "Adam Smith face au système de l’optimisme de Leibniz", Revue de philosophie
économique.
• David Encaoua,2006, Roger Guesnerie, La politique de la concurrence, CAE n°60 Lire en ligne [86]
• Code de droit de la concurrence. Aspects belge et européen de Verdure, C. et Nihoul, P., Larcier, Bruxelles,
2005, ISBN 2-8044-1556-2
• Gilles Dostaler, 2007,«Ronald Coase, pionnier de la nouvelle économie institutionnelle», Alternatives
économiques, décembre.
• Yann Algan, Pierre Cahuc, 2007, La Société de défiance : comment le modèle social français s’autodétruit,
Éditions rue d’Ulm Lire en ligne [87]Note de lecture d’éconoclaste [88]
• Friedrich Hayek, 2007, Droit Législation et liberté, Puf (première édition française 1980)

Références
[1] Montesquieu De l’esprit des lois XX, 9
[2] Pour Hayek, 2007, p.745, « la concurrence est ce qui oblige les gens à agir rationnellement »
[3] Hayek (2007, p. 732)
[4] Mainstream en anglais en France certains diraient néoclassiques mais nous verrons que c’est trompeur
[5] « Si le marché institutionnel se distingue du marché manchestérien….c’est parce qu’il repose sur une vue totalement différente de l’évolution
des sociétés humaines. Pour les libéraux d’ancienne observance, la liberté est pour l’homme, l’état de nature. ….Pour le néolibéral, au
contraire, la liberté est le fruit, lentement obtenu et toujours menacé, d’une évolution institutionnelle… À l’opposé de Rousseau, il pense que la
grande majorité des hommes est née dans les fers, dont le progrès des institutions peut seul la sortir….Libéraux et néo-libéraux ont une foi
égale dans les bienfaits de la liberté. Mais les premiers l’attendent d’une génération spontanée…. alors que les seconds veulent la faire éclore,
croître et se développer, en la rendant acceptable et en écartant d’elle les entreprises qui tendent constamment à l’annihiler »in Rueff, 1958,
pp.8-9
[6] Smith, 1991, t1, pp.126-127
[7] Smith, 1991, t1, p.205
[8] Smith, t1, pp.208-211
[9] Stigler, 1987, p.532
[10] Cité in Stigler, 1987,p.532
[11] Stigler, 1987, p.533
[12] Stigler, 1987, p.534
[13] Stigler, 1987, p.534
[14] Delfavard, 2004, p.11
[15] Gérard Debreu a été appelé par Jean-Marc Vittori, l’homme qui calcula la « main invisible », Les Échos des 7 et 8 janvier 2005
[16] chaque ménage dispose d’une dotation initiale qui lui permet de survivre sans échanger, les préférences sont convexes et absences de coûts
fixes voir Bernard Guerrien, 1992
[17] confère Main invisible#La « main invisible », concept repris par les néoclassiques
[18] Clavé, 2005b, pp.50-53.
[19] Friedman, 1995, p.11
[20] F. Hayek,1937, Economic and Knowlege, Economica( Lire en Ligne (http:/ / www. mises. org/ web/ 88))
[21] voir Israël Kirzner (1973) Concurrence et esprit d’entreprise, Economica 2005
[22] Partant de ces bases, Starrett a démontré en 1978 le résultat suivant : Considérons une économie admettant un nombre fini d’agents et de
localisations. Si l’espace est homogène, si le transport réclame des ressources rares et si les préférences ne sont pas saturées localement, il
n’existe pas d’équilibre concurrentiel pour lequel les dépenses de transport sont positives. Si les activités économiques sont parfaitement
divisibles, alors il existe un équilibre concurrentiel et celui-ci est tel que chaque lieu opère en autarcie." (Thisse et Fujita, Cahiers d’économie
et sociologie rurales, n° 58-59, 2001)
[23] (voir interview (http:/ / www. scienceshumaines. com/ index. php?lg=fr& id_dossier_web=27& id_article=4256))
[24] Claire Guélaud, Les oligopoles privés rendus responsables de la "vie chères", Le Monde du 19 décembre 2006
[25] Gilles Dostaler, 2007, p.83
[26] Williamson, 1994, pp.165-196
[27] cité in Glais, 2003, p.21
[28] Glais, 2003, p.21
Concurrence 16

[29] C’est ce que Michel Glais (2003, p.22) appelle le bilan économique)
[30] Michel Glais, 2005, p.27
[31] Clavé, 2005a, p.96
[32] Clavé, 2005a, p.99
[33] Clavé, 2005a, p.99
[34] Combe, 2002, p.14
[35] Michel Glais, 2003, p.22
[36] John Panzar, 1987, p.543
[37] Combe, 2002, p.15
[38] Michel Glais, 2003, p.21
[39] Emmanuel combe, 2003, p.30
[40] Combe, 2003, p.29
[41] Encaoua et Guesnerie, 2006, pp.26-35
[42] Encaoua et Guesnerie, 2006, p.27
[43] Encaoua et Guesnerie, 2006, p.30
[44] Encaoua et Guesnerie, 2006, p.34
[45] Encaoua et Guesnerie, 2006 , p.33
[46] Rueff 1957, p.7-8, « Au « laisser-passer » total, ils ont préféré un marché limité au domaine géographique dans lequel la création des
Institutions sans lesquelles le marché ne pourrait, ni exister, ni durer, était possible… Le marché institutionnel est ainsi l’aboutissement et le
couronnement de l’effort de rénovation de la pensée libérale, qui, a pris naissance il y a une vingtaine d’année, qui sous le nom de
néo-libéralisme ou de libéralisme social, voire de socialisme libéral a pris conscience, progressivement, de ses aspirations et des méthodes
susceptibles de les satisfaire
[47] Rueff, 1957, p.9
[48] Glais, 2003, p.23
[49] En 2008.
[50] Marie-Anne Frison-Roche "L'encerclement juridictionnel du contrôle des concentrations" Les Échos des 11 et 12 avril 2003
[51] Laurent Cohen-Tanugi, « Contrôle des concentrations : le temps des réformes », Les Échos du 29 octobre 2002
[52] Voir Sylvie Goulard, « Microsoft, ou l’Europe par la preuve », Le Monde du 27/09/07
[53] voir notamment Claire Vanini Fondation Robert Schuman Lire en ligne (http:/ / www. robert-schuman. org/ question_europe.
php?num=qe-80& lg=fr#ancre_5)
[54] Lire en ligne (http:/ / www. touteleurope. fr/ fr/ union-europeenne-en-action/ les-politiques-europeennes/ concurrence. html)
[55] http:/ / eur-lex. europa. eu/ fr/ treaties/ dat/ 12002E/ htm/ C_2002325FR. 003301. html#anArt81
[56] http:/ / eur-lex. europa. eu/ fr/ treaties/ dat/ 12002E/ htm/ C_2002325FR. 003301. html#anArt82
[57] Paul Fabra, « L'Europe dépossédée », Les Échos des 28 et 29 octobre 2005
[58] Étude CCIP Lire en ligne (http:/ / www. etudes. ccip. fr/ archrap/ pdf06/ kre0603. pdf)
[59] http:/ / eur-lex. europa. eu/ fr/ treaties/ dat/ 12002E/ htm/ C_2002325FR. 003301. html#anArt87
[60] http:/ / eur-lex. europa. eu/ fr/ treaties/ dat/ 12002E/ htm/ C_2002325FR. 003301. html#anArt86
[61] Pour Glais, 1998, une infrastructure essentielle doit avoir un caractère indispensable et incontournable, doit être très difficilement duplicable
et se trouve sous le contrôle fonctionnel d'une entreprise ou d'un groupe d'entreprises en situation de monopole
[62] lire en ligne (http:/ / www. touteleurope. fr/ fr/ union-europeenne-en-action/ les-politiques-europeennes/ concurrence. html)
[63] Pour plus de précisions Lire en ligne (http:/ / europa. eu/ scadplus/ leg/ fr/ lvb/ l26096. htm)
[64] Compte rendu de la journée de Travail sur « la France et l'Union européenne face à la politique de concurrence » organisée par le
Mouvement Européen-Franceet le Ceri-Sciences Po Lire en ligne (http:/ / www. mouvement-europeen. eu/
La-France-et-l-Union-europeenne-face-a-la-politique-de-concurrence,26)
[65] Yann Algan, Pierre Cahuc, La Société de la défiance, 2007, p.57.
[66] Yann Algan et Pierre Cahuc, op. cit., p.8
[67] Pour plus de précisions voir Yann Algan et Pierre Cahuc, op. cit., pp.95-96.
[68] « Le Conseil de la concurrence plus sévère en 2007 » (http:/ / www. lefigaro. fr/ conso/ 2008/ 07/ 04/
05007-20080704ARTFIG00223-le-conseil-de-la-concurrence-plus-severe-en-. php), Le Figaro, 4 juillet 2008.
[69] « La justice confirme l'entente illicite entre Orange, SFR et Bouygues » (http:/ / tempsreel. nouvelobs. com/ actualites/ medias/ multimedia/
20070629. OBS4345/ la_justice_confirme_lentente_illiciteentre_orange_sfr_e. html?idfx=RSS_medias), Le Nouvel Observateur, 9 juin 2008.
[70] « La condamnation d'Orange, Bouygues et SFR confirmée en appel » (http:/ / www. lexpansion. com/ economie/ actualite-high-tech/
la-condamnation-d-orange-bouygues-et-sfr-confirmee-en-appel_118147. html), L'Expansion, 12 juin 2006.
[71] « Concurrence entravée », Que Choisir, n°465, décembre 2008, page 44.
[72] « Une amende record est infligée à un cartel de négoce d'acier » (http:/ / www. lemonde. fr/ economie/ article/ 2008/ 12/ 16/
une-amende-record-est-infligee-a-un-cartel-de-negoce-d-acier_1131652_3234. html), Le Monde, 16 décembre 2008.
[73] sauf la RATP
[74] Une autre idée des télécoms, Éditions Vie ouvrière, Paris, 2001, p.61-62.
[75] Claire Guélaud, Les oligopoles privés rendus responsables de la "vie chère", Le Monde du 19/12/2006
Concurrence 17

[76] Perrot, 2003, p.55


[77] Bernard Salanié, La concurrence à reculons Lire en ligne (http:/ / bsalanie. blogs. com/ economie_sans_tabou/ concurrence_et_rgulation/
index. html)
[78] La Concurrence, Pascal Salin, 1995, Que sais-je ?, Presses universitaires de France
[79] The Economist, 20 juillet 2002.[réf. incomplète]
[80] Voir par exemple, Garcia Marie-France, « La construction sociale d'un marché parfait : le marché au cadran de Fontaines en Sologne »,
Actes de la recherche en sciences sociales, n°65, 1986, p. 2-13.
[81] Cf. Small Business Act de 1982, programme d'aide aux PME des USA.
[82] Cf. contrats de BP en Russie…
[83] Comme par exemple, l'autorisation ou non de médicaments, etc.
[84] http:/ / bastiat. org/ fr/ concurrence. html
[85] http:/ / www. conseil-etat. fr/ ce/ rappor/ index_ra_li0202. shtml
[86] http:/ / www. cae. gouv. fr/ rapports/ dl/ 060. pdf
[87] http:/ / www. cepremap. ens. fr/ depot/ opus/ OPUS9. pdf
[88] http:/ / econo. free. fr/ index. php?option=com_content& task=view& id=18& Itemid=2& codenote=178
Sources et contributeurs de l'article 18

Sources et contributeurs de l'article


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