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REPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

Un peuple – Un but – Une foi


------------------------
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
………………………..
COMITÉ TECHNIQUE
…………………………
ELABORATION DU DOCUMENT DE STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE
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DOCUMENT DU GROUPE THÉMATIQUE 3

CREATION DE RICHESSE

Octobre 2001

AVEC L’APPUI DE
MGP Cabinet Conseil
MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire – octobre 2001
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SOMMAIRE

PREAMBULE 4

Première partie - INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ETUDE 5

Deuxième partie - LES PRINCIPAUX SECTEURS DE CREATION DE RICHESSE 9

LE SECTEUR PRIMAIRE 10

I - SOUS SECTEUR « AGRICULTURE » 10

1.1 - Présentation du secteur 10


1.2 - Les objectifs à moyen et long termes 10
1.3 - Les obstacles structurels 11
1.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté 12
1.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs 14

II - SOUS-SECTEUR « ELEVAGE. » 18

2.1 - Présentation du sous-secteur 18


2.2 - Les objectifs à moyen et long termes 18
2.3 - Les obstacles structurels 19
2.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté 20
2.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs 21

III - SOUS-SECTEUR « PECHE » 22

3.1 - Présentation du sous-secteur 22


3.2 - Les objectifs à moyen et long termes 23
3.3 - Les obstacles structurels 25
3.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté 26
3.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs 27

IV - SOUS-SECTEUR «Ressources Naturelles et Environnement » 29

4.1 – Présentation 29
4.2 - Les Objectifs à moyen et long terme 29
4.3 - Les obstacles structurels 29
4.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté 30
4.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs 30

SECTEUR SECONDAIRE 33

II
MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire – octobre 2001
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I – SOUS-SECTEUR « ARTISANAT » 33

1.1 - Présentation du sous-secteur 33


1.2 – Les Objectifs à moyen et long termes 33
1.3 - Les obstacles structurels 34
1.4 – Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté 36
1.5 – Stratégie proposées pour atteindre ces objectifs 36

II – LE SOUS-SECTEUR « INDUSTRIE » 38

2.1 – Présentation du sous-secteur 38


2.2 - Objectifs prioritaires 38
2.3 - Stratégie de développement industriel 39

III – LE SOUS-SECTEUR « ENERGIE » 42

3.1 – Introduction 42
3.2 – Stratégies proposées 42

IV – LE SOUS-SECTEUR « MINES » 44

4.1 – Présentation du sous-secteur 44


4.2 - Les objectifs à moyen et long terme 44
4.3 - Les obstacles structurels 44
4.4 - Les objectifs prioritaires de lutte contre la pauvreté 45
4.5 - Stratégies proposées 45

LE SECTEUR TERTIAIRE 47

I - LE SOUS-SECTEUR « COMMERCE » 47
II – LE SOUS-SECTEUR « TOURISME » 48
III – LE SOUS-SECTEUR « TELESERVICES» 49

Troisième partie : LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT 50

Quatrième partie : INDICATEURS DE SUIVI 59

ANNEXE

III
MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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PREAMBULE

Ce rapport final provisoire est articulé autour de quatre grandes parties.

L’introduction traite de la problématique « création de richesse, croissance et réduction de la


pauvreté ». Le Consultant propose au Groupe Thématique un argumentaire pour justifier le choix
de secteurs d’activités susceptibles de générer une croissance forte du PIB avec un effet positif sur
le recul de la pauvreté. Le Consultant a bien voulu tenir compte des avis pertinents des membres
du Groupe en élargissant ce choix sectoriel. Malheureusement, il n’a pas pu avoir possession de
toutes les contributions écrites qui étaient attendues sur ce point, notamment en ce qui concerne le
secteur de la distribution.

La seconde partie traite des secteurs économiques de création de richesse selon un plan d’exposé
comportant une présentation sectorielle générale (caractéristiques, principaux atouts, principales
entraves), un exposé des objectifs généraux et spécifiques à la lutte contre la pauvreté, les
stratégies et les plans d’actions subséquents. Les nouvelles orientations ont, dans certains cas, été
extraites des documents officiels (Conseils Interministériels, Discours-programmes du Premier
Ministre, Lettres de Politique Sectorielle) ou des résolutions des concertations nationales
sectorielles organisées, il y a moins d’un an.

La troisième partie porte sur les stratégies complémentaires ou de renforcement. Il s’agit là, de
domaines horizontaux d’intervention : développement des investissements, des exportations,
recours aux technologies HIMO, à l’emploi et à la fiscalité.

La proposition des indicateurs de suivi fait l’objet de la quatrième partie. Elle pourra être enrichie
et précisée à la lumière des résultats du Groupe macroéconomique et de celui sur le « suivi des
conditions de vie des ménages ». Cette coordination est nécessaire pour articuler les indicateurs de
programmes (niveau sectoriel), de résultats (macroéconomique) et les moyens de vérification
(sources de données pour observer et renseigner les indicateurs).

Le groupe a décidé de ne pas produire de plan d’action chiffré et de donner en annexe des
indications sur les programmes sectoriels en cours ou projetés.

Dans sa forme actuelle, le présent rapport final respecte les indications du plan d’exposé retenu
par le Comité technique pour les différents Groupes thématiques.

LA DIRECTION TECHNIQUE DE MGP-AFRIQUE

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Première partie

INTRODUCTION ET CONTEXTE
DE L’ETUDE

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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La pauvreté est un phénomène complexe qui comprend, dans tous les cas où elle est manifeste, une
dimension économique marquée par la faiblesse des revenus et de la consommation des
populations considérées comme « pauvres ».

Le diagnostic de la pauvreté au Sénégal a permis de connaître le profil caractérisé par :

ˆ une forte prévalence nationale : 65,3% de la population et 58% des ménages vivent en
dessous du seuil de pauvreté ;
ˆ une prévalence nettement plus forte dans les régions autres que Dakar où elle se situe
entre 68% et 87%.
ˆ une prévalence de la pauvreté en milieu rural : 80% des ménages pauvres résident en zone
rurale ;
ˆ une prévalence de 33,4% en milieu urbain et de 85,6% en milieu rural. Le phénomène est
donc préoccupant dans les deux milieux.

D’une manière générale, la pauvreté s’est aggravée entre 1990 et 1994, passant d’une prévalence
de 33% à 58% sur la période. Cette situation contraste avec les résultats macro-économiques
obtenus et conduit à s’interroger sur l’efficacité de la croissance réalisée sur la réduction de la
pauvreté.

Au Sénégal, les analyses faites pour tenter d’identifier les déterminants de la pauvreté montrent
bien l’importance du facteur « insuffisance de revenus » à côté d’autres, telles l’insuffisance voire
l’absence de l’accès aux services de base1. Mais malgré la croissance réalisée, celle-ci n’a pas eu
l’effet escompté sur l’amélioration des indicateurs sociaux.

Dans la mesure où la croissance conduit à une augmentation générale des revenus dans l’économie,
elle peut être considérée comme un élément déterminant de la lutte contre « la pauvreté de
revenus », à condition de satisfaire certains critères parmi lesquels celui d’avoir un impact positif
réel sur les revenus des pauvres.

A partir des données de l’ESAM2, on a pu vérifier l’assertion suivante: « sous l’hypothèse que
l’inégalité des revenus ne change pas, une hausse de 1% du PIB par tête entraîne une baisse de
l’incidence de pauvreté de 0,9%. »

Au-delà de l’accroissement de la richesse nationale, l’objectif recherché dans les programmes de


lutte contre la pauvreté doit aussi être la pleine intégration des pauvres comme sujets autant que
comme bénéficiaires dans le système économique domestique.

1
Diagnostic de la pauvreté au Sénégal ; Comité technique du DSRP ; mars-2001.
2
Voir « Diagnostic de la pauvreté au Sénégal » p.13

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Les stratégies pouvant conduire à l’atteinte de cet objectif doivent tenir compte de la structure
sectorielle (quels secteurs économiques vont porter la croissance) et spatiale (quelles zones
géographiques du pays ) des déterminants de la croissance.

Plus que le niveau de la croissance, ce sont les modes de création et de répartition de richesse qui
auront une influence plus décisive sur l’allègement de la pauvreté. Le mode de croissance
compatible avec une réduction significative et durable de la pauvreté doit tenir compte des
principales caractéristiques et des facteurs déterminants du phénomène.

Il s’agira de développer une stratégie de création de richesse qui tienne compte à la fois de la
nécessité d’avoir une valeur ajoutée nationale relativement importante et suffisamment
redistributive3. Cette redistribution en faveur des pauvres visant à réduire les inégalités dans la
répartition des revenus peut être appuyée par des mesures fiscales en faveur des pauvres
(incitations fiscales à l’entrepreneuriat, aux activités génératrices de revenus des programmes de
lutte contre la pauvreté et défiscalisation des faibles revenus). Dans ce cadre, le choix des secteurs
porteurs de la croissance à privilégier revêt une grande importance.

Les critères de ce choix seront dictés par l’impact du développement de ces secteurs sur les
populations, notamment les franges les plus exposées au phénomène de pauvreté : taille de la
population occupée par l’activité, potentiel de croissance de cette dernière et les effets de sa
croissance sur les revenus des pauvres. Les activités du secteur primaire (agriculture, élevage,
pêche et forêts), de l’industrie et de l’artisanat paraissent les plus aptes à satisfaire ces critères en
milieu rural.

Cependant, on assiste aujourd’hui au développement d’une « pauvreté urbaine autonome » générée


par le chômage chronique (jeunes et adultes), les pertes d’emplois, les réductions nominale et
réelle de revenus.

Il faudra s’attaquer à ces déterminants de la pauvreté en milieu urbain. Il s’agira, d’une part, de
favoriser les activités génératrices de revenus et d’emplois par la promotion des technologies à
haute intensité de main d’œuvre dans les travaux et investissements publics notamment et, d’autre
part, de stimuler le développement des initiatives privées grâce aux PME.

L’identification des activités ou domaines d’activités résultant de cette option de création de


richesse pour réduire la pauvreté porte à retenir :

3
Les effets de répartition ne peuvent plus être considérés comme des paramètres exogènes à la croissance et que la
règle fiscale viendra corriger par la suite. Le modèle « croissance d’abord et répartition ensuite » n’a pas été efficace.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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• le secteur primaire, dans une dynamique intersectorielle, avec tous les autres secteurs
susceptibles de contribuer à son essor : industrie, hydraulique, transports, artisanat, etc.
Le point de départ de cette activité est le lieu de la ressource qui se trouve fatalement en
milieu rural,

• l’industrie et l’agro-industrie pourront être développée aussi bien en milieu urbain et


qu’en milieu rural,

• les opportunités de développement des initiatives privées (génératrices d’emplois) dans


les autres secteurs économiques : mines, énergie, bâtiments et travaux publics,
nouvelles technologies. Ces opportunités peuvent être réalisées aussi bien en milieu
urbain qu’en milieu rural.

En définitive, la stratégie de création de richesse pour lutter contre la pauvreté en milieu urbain et
rural reposera sur les axes suivants :

ˆ une croissance économique forte, suffisante pour avoir un impact quantitatif remarquable sur
la prévalence nationale de la pauvreté ;

ˆ une croissance qui repose sur des secteurs qui ont un impact important et durable sur
l’amélioration des revenus en milieu rural ;

ˆ une croissance génératrice d’emplois, portée par l’investissement et les exportations.

Toutes les initiatives qui vont supporter la croissance doivent, naturellement, bénéficier d’un
environnement économique et institutionnel favorable et attrayant. Les stratégies
d’accompagnement proposées participent de cette logique.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Deuxième partie

LES PRINCIPAUX SECTEURS DE


CREATION DE RICHESSE

La prise en compte des facteurs tels que les caractéristiques et déterminants de la pauvreté au
Sénégal, les liens entre la croissance et le recul de la pauvreté, les indications du groupe
thématique sur le cadrage macroéconomique permettent d’identifier les secteurs d’activité qui
paraissent les plus propices à impulser une croissance forte, génératrice de revenus et d’emplois
pour les pauvres aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.

Il importe de préciser ici que les sous-secteurs ont été examinés sous l’angle privilégié de leur
apport à la lutte contre la pauvreté par la création de richesse. Il s’est donc agi d’une revue
sélective des politiques et stratégies de développement sectoriel.

Dans un premier temps, les secteurs les plus susceptibles de porter une croissance qualifiée ont été
identifiés et analysés dans le détail : le secteur primaire et quelques activités du secteur secondaire.
Les stratégies de développement des autres secteurs économiques, relevant du tertiaire notamment,
ont juste été rappelées. Sans être particulièrement ciblées par notre étude, elles participent
néanmoins à la création de richesse et vont aussi, dans une certaine mesure, contribuer à la
réduction de la pauvreté.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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LE SECTEUR PRIMAIRE

I - SOUS SECTEUR « AGRICULTURE »

1.1 - Présentation du secteur

L’agriculture sénégalaise occupe plus de 60 % de la population sénégalaise, mais traverse, depuis


plus de deux décennies, une crise structurelle profonde (décroissance de l’ordre de -2,6% sur la
période 1995/1998), qui affaiblit l’ensemble de l’économie nationale.

Au début des années 60, la contribution du secteur agricole à la constitution du PIB s’élevait à
30% ; elle atteint, aujourd’hui, à peine 10%. Malgré sa contribution réduite au PIB au cours de ces
dernières années, le secteur agricole continue de jouer un rôle majeur dans l'économie par son apport à
l'amélioration de la sécurité alimentaire nationale, par la fourniture de nombreuses matières premières
à l’agro-industrie (arachide, coton...), par l'absorption d'une partie de la production du secteur
industriel et semi industriel et de l’artisanat de service (engrais, pesticides, matériel agricole...) et par
l’occupation des deux tiers de la population active nationale.

1.2 - Les objectifs à moyen et long termes

Les objectifs et stratégies officiels sont, aujourd’hui, ceux issus du Programme d’Ajustement
Sectoriel Agricole (PASA) adopté en 1995 et clairement exprimés entre autres dans :

• la Lettre de Déclaration de Politique Agricole (LDPA) de 1996, qui poursuit un objectif de


sécurité alimentaire, d’accroissement des revenus en milieu rural et de durabilité des
ressources naturelles ;

• la lettre de politique institutionnelle du secteur agricole (LPI) en 1998 , axée sur la mise en
place d’institutions de développement agricoles capables de faire des Organisations de
Producteurs, les partenaires privilégiés du monde rurale, de promouvoir un entreprenariat
agricole dynamique et renforcé et de recentrer l’Etat sur ses missions de services publics.

La réalisation de ces objectifs passe, entre autres, par la mise en œuvre d’actions de :

• relance des filières agricoles, notamment :

- les céréales qui contribuent directement à la sécurité alimentaire,

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- l'arachide, le coton, les productions horticoles, qui participent à la sécurité alimentaire


par l'amélioration du revenu en milieu rural ;

• limitation de la dégradation des ressources naturelles et le redressement de la fertilité des sols ;

• mise en œuvre d'un système de gestion des terroirs apte à garantir une exploitation pérenne et
rationnelle des ressources naturelles, à travers la régénération des sols, la mise en œuvre d'un plan
d'action foncier pour une gestion durable des ressources naturelles ;

• professionnalisation des acteurs ;

• plus grande efficacité dans la gestion des interfaces institutionnels (Etat, organisme inter-
professionnels, intégration des filières, secteur privé), mais aussi une plus grande articulation avec
le secteur agro-industriel.

Ces axes stratégiques sont mis actuellement, en œuvre dans les projets de nouvelle génération
soutenus par le Programme des Services Agricoles et d’Appui aux Organisations de Producteurs
(PSAOP), avec comme objectifs d’améliorer l’accès au marché des producteurs ou organisations
de producteurs, de promouvoir un cadre réglementaire et législatif approprié et de mettre en place
un service de conseil rural (ANCAR).

1.3 - Les obstacles structurels

L’agriculture Sénégalaise est confrontée à certaines tendances lourdes et plusieurs contraintes qui
continuent de peser sur ses performances. Ces tendances sont aujourd’hui :

• la baisse tendancielle de la pluviométrique :

• la baisse constante des prix aux producteurs, ce qui se traduit par la recherche d’une
augmentation de la production, par l’adoption de techniques peu utilisatrices en capital
(engrais), mais fortement destructrice du capital foncier du fait d’une forte pression.

• la baisse des rendements et des productions, la paupérisation et l’endettement croissant des


populations rurales ;

Les contraintes quant à elles, sont de différents ordres :

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• techniques (la régression du paquet technologique, la faiblesse voire l’absence


d’encadrement des populations, la dégradation des sols, la faible disponibilité en semences,
la vétusté du matériel agricole entre autres),

• institutionnel et social (les difficultés à rendre opérationnel, dans les délais, les
programmes et projets de développement comme le PISA perçu comme un catalogue de
projets, sans synergie, ni cohérence globale et stratégie d’ensemble, la faiblesse
manageriale des organisations inter-professionnelles dans les filières de production, le
croît démographique de 2,7% dépassant celui de la production agricole ; l’exode rural qui
réduit la main d’œuvre rurale, les difficultés d’accès de la femme rurale à la terre et aux
autres facteurs de production, mais également sa longue marginalisation dans les
programmes de développement ; du fait qu’en général, l’appui technique et la formation
développés bénéficient surtout aux hommes),

• financier et économique (la faiblesse des revenus limitant la capacité d’épargne et


d’investissement en milieu rural ; la détérioration des termes de l’échange des prix des
produits agricoles, le lourd endettement des producteurs, les coûts élevés des facteurs de
production limitant l’intensification agricole, l’inadaptation du crédit agricole etc.).

Conjuguées à d’autres facteurs (mauvaise organisation des circuits de commercialisation , absence


et/ou la mauvaise qualité des pistes de productions, d’infrastructures de stockages et de
transformation ; etc.), ces faiblesses de l’agriculture sénégalaise sont à l’origine du déséquilibre
financier et de l’absence de compétitivité des filières notamment celles tournées vers

1.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté

Etant donné que les causes de la pauvreté et du sous-emploi en milieu rural sont multiples et
cumulatives, il est nécessaire de proposer des orientations transversales et des stratégies globales
sur l’ensemble des facteurs qui conditionnent l’amélioration de la sécurité alimentaire,
l’investissement, l’éradication de la pauvreté et le sous-emploi en milieu rural.

Les principaux objectifs à retenir dans ce sous-secteur sont :

ˆ Réaliser la sécurité alimentaire ne procède pas uniquement de l'augmentation de la


production. La prévention et la réduction des pertes post-récoltes, une bonne transformation,
ainsi que de meilleures conditions de distribution y concourront également.

ˆ Rationaliser la commercialisation des produits agricoles qui embrasse la manutention et le

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transport, le conditionnement, le contrôle de qualité pour faciliter les opérations de vente et


répondre aux besoins des différents consommateurs, le stockage pour équilibrer les récoltes de
caractère saisonnier avec la demande à la consommation de caractère continu, est également un
impératif important de sécurité alimentaire.
La commercialisation agricole comprend aussi la vente aux agriculteurs des facteurs de
production et intrants. En effet, un bon système de commercialisation doit s’attacher à élargir
l’éventail de consommateurs et d’industriels desservis et ouvrir, ainsi, aux producteurs, des
débouchés en expansion.

ˆ Intensifier la production agricole : l'utilisation de nouvelles technologies pour la


modernisation des exploitations agricoles et l'intensification des productions végétales et
animales et l’amélioration des systèmes d’approvisionnement en intrants, ainsi que la
formation et le conseil agricoles.

• Adapter le financement de l’agriculture : les besoins de financement pour la soudure,


I’exploitation agricole, le stockage, les micro-réalisations, ne sont pas toujours couverts par les
mécanismes institutionnels du crédit et peuvent conduire à des emprunts onéreux et à une
relative dépendance des emprunteurs. Il est donc nécessaire de soutenir des approches
décentralisées d’épargne et de crédit en liaison ou en complémentarité avec la CNCAS.

ˆ Développer des synergies inter-sectorielles : il s’agit, à partir du moment où l’agriculture est


considérée comme un système socio-économique ouvert, de rechercher une plus forte
convergence des sous systèmes et de développer les dynamiques inter-sectorielles, existantes,
d’une part, avec le secteur de l’hydraulique rurale, les mines et l’énergie et ;d’autre part, avec
l’industrie et l’artisanat rural.

ˆ Développer l’agro-industrie, l'industrialisation de l'agriculture et le développement des


industries de transformation des matières premières agricoles sont deux processus
indissociables. Le potentiel de développement des industries agricoles et alimentaires tient au
fait que le pays possède beaucoup de potentialités dans le domaine des matières premières
agricoles.

ˆ Développer l’hydraulique rurale les importantes ressources en eau, sont irrégulièrement


réparties en qualité comme en quantité. D'importants besoins en eau restent à couvrir pour les
populations rurales et les secteurs de l'économie nationale à forte dépendance hydrique,
notamment l'agriculture. Aujourd’hui, le patrimoine national d'infrastructures hydrauliques

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rurales comprenant des barrages de retenue, des milliers de forages-puits équipés (motos-
pompes / pompes manuelles), doit être étendu.

ˆ Préserver l’environnement écologique ; les systèmes agricoles doivent être adaptés aux
conditions particulières de sol et de climat, ainsi qu'aux besoins de la population, pour
maximiser les rendements et réduire le plus possible la dégradation.

1.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs

ˆ Au plan institutionnel

Au niveau des organisations paysannes : il faut développer la professionnalisation des acteurs qui
passe par la création ou le développement d'une Organisation Professionnelle agissante et reconnue
tant par les agriculteurs, les pouvoirs publics que par les partenaires économiques.
Le renforcement des cadres de concertation interprofessionnels doivent être des lieux d'échanges
de données économiques et financières, de communication entre les partenaires impliqués dans
toutes les opérations de production, de commercialisation et de transformation.

ˆ Au plan du financement

Adapter et développer une approche décentralisée des « marchés financiers ruraux ». Car, les
activités agricoles s’insèrent dans un monde rural où de multiples relations techniques
commerciales et financières existent entre commerçants, artisans, transporteurs, paysans aisés et
petits producteurs agricoles. Il conviendra également de chercher à accroître le niveau des flux
financiers disponibles.

ˆ Au plan de la commercialisation

Il est capital d’organiser des systèmes de distribution qui répondent à leurs besoins. L’amélioration
des marchés et des circuits de distribution procède de mesures générales concernant :

• la formation et l’information des agriculteurs et des commerçants ;


• l’orientation de la production ;
• la création de marchés de gros bien équipés ;
• la normalisation et le contrôle de qualité des produits adaptés aux exigences des destinataires ;
• le désenclavement des zones de production ;

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• un fonds ou une ligne de crédit destinée à la réhabilitation du transport routier (camions et gros
porteurs).

ˆ Au plan foncier et des aménagements hydro-agricoles

Pour un développement durable de l'agriculture, en parfaite harmonie avec une gestion durable des
ressources naturelles, les mesures suivantes doivent être prises par les pouvoirs publics (Etat et
représentants collectivités locales) :

• assurer la sécurisation du producteur pour la jouissance des terres et des fruits de ses
investissements personnels en lui attribuant des garanties sur le sol ;

• délimiter les communautés rurales pour éviter les conflits ou les litiges éventuels, en dotant les
services du Cadastre de moyens suffisants pour accomplir cette mission ;

• créer un cadre juridique, au niveau des communautés rurales, qui incite réellement à la bonne
conservation et à la bonne utilisation des ressources naturelles dans le cadre d'une approche de
développement rural concerté à la base et pour une meilleure gestion des terroirs villageois ;

• la réalisation et la gestion des investissements structurants par l’Etat et les collectivités locales
avec la participation des bénéficiaires ;

• associer le génie militaire dans les grands travaux de masse (endiguement, chenaux, etc.) et la
promotion des Entreprises locales ;

• réhabiliter les aménagements les plus anciens ;

• mettre en place un fonds d’entretien des aménagements ;

• baisser le coût de la redevance hydraulique ;

• développer la petite irrigation autour des zones de forages et des bassins de rétention grâce à
une politique d’hydraulique rurale plus imaginative4.

ˆ Au plan de l’approvisionnement en intrants

Sans remettre en cause l’option de l’Etat de confier au secteur privé la commercialisation des
intrants agricoles, il est nécessaire d’accompagner cette orientation en :

4
Approfondir les concepts d’Oasis autour des forages et autres sources d’eau, et d’Agropole avec les
Projets du réseau hydrographique national, et le Projet Sénégal Agricole.

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• procédant à un contrôle de qualité des intrants agricoles,


• assurant une meilleure identification et expression de la demande d’intrants,
• procédant à un diagnostic sur le réseau réel de distribution par région et ses difficultés de
fonctionnement,
• soutenant par quelques actions bien choisies des programmes mobilisateurs d’intensification
qui comporteront :

- des lignes de crédit et des fonds spéciaux (garantie, bonification, calamités) et des
actions de renforcement sur le crédit décentralisé auprès des GIE, et coopératives ;
- un programme de soutien aux transporteurs routiers
- un renforcement des structures de concertation
- un organisation des achats groupés des intrants par les organisations faîtières.

ˆ Promotion de la petite industrie et de l’agro-industrie en milieu rural et semi urbain

Cette stratégie repose sur la promotion de petites et moyennes industries et la recherche des
synergies avec l’artisanat en particulier pour tout ce qui touche à l’approvisionnement de biens et
services et la mise à disposition du matériel agricole (machines et outils).

Les mesures nécessaires à la promotion des industries qui interviennent en amont et en aval du
processus de production agricole :

• une recherche d’allégement de la charge fiscale au niveau de la production (engrais,


pesticides, matériels agricoles, aliments de bétail, produits vétérinaires), de la transformation
(produits nécessaires au fonctionnement de l’industrie, son équipement et ses pièces
détachées) et de l’administration (ordinateurs et consommables) ;

• une disponibilité de l’énergie et de l’eau en milieu rural, comme à la ville, à un prix qui
facilite les activités de production (pompage de l’eau notamment) et de transformation
(fonctionnement des décortiqueuses et des moulins). Il est nécessaire, voire indispensable, de
promouvoir des programmes en matières d’énergies nouvelles et renouvelables (énergie
solaire, biogaz en zone sub-humides) ;

• une amélioration des conditions actuelles de transport par la mise en place d’un réseau routier
praticable toute l’année et simplification des contrôles routiers pour gagner du temps ; il
s’agira d’aménager les routes et pistes reliant les zones de production aux lieux de
transformation et de consommation.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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ˆ Promotion de l’hydraulique rurale

Stratégie de réduction des contraintes du secteur en :

• développant les programmes de barrage anti-sel ;


• mettant en place de programme de gestion et de maintenance des ouvrages hydraulique ;
• valorisant les bas fonds, des eaux de forages, des bassins de rétention ;
• créant des sociétés d’hydrauliques villageoises de fonçage de puits, etc. ;
• construisant des forages intégrant les besoins agricoles.

ˆ Préservation de l’environnement

Stratégie globale d'aménagement pour l'ensemble du terroir ou du bassin versant dans lequel on se
situe en agissant sur :

• la protection des bassins versants et la limitation des feux de brousse;


• la salinité des terres agricoles ;
• la désertification et la reconstitution du couvert forestier par l'agroforesterie ;
• l'aménagement des parcours du bétail, l'espacement judicieux des points d'eau et la
réglementation de la taille des troupeaux ;
• l'exploitation clandestine du charbon de bois et du bois de chauffe ;
• le défrichement des champs et la cueillette du miel sont ;
• la déforestation anarchique ;
• la gestion du domaine forestier (les formations forestières non classées, les forêts classées, les
périmètres de reboisement et de restauration) doit être confiée aux collectivités locales ;
• les actions de renforcement du potentiel de production des produits forestiers de cueillette,
notamment, par des actions villageoises de reboisement, de regarnis, d'enrichissement des
forêts naturelles, de protection de la régénération naturelle (lutte contre les feux de brousse et
la divagation du bétail).

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II - SOUS-SECTEUR « ELEVAGE. »

2.1 - Présentation du sous-secteur

Le sous-secteur de l’élevage constitue une composante importante de l’agriculture. Il peut se


décomposer en plusieurs filières représentatives des activités qui s’y déroulent. On peut citer,
principalement, les filières suivantes : bétail et viande ; lait ; cuirs et peaux ; avicole ; équine et
asine ; apicole.

On estime à 300.000 ménages, soit 30% du nombre total, la population qui s’occupe de l’élevage
toutes filières confondues. Les activités d’élevage sont pratiquées sur toute l’étendue du territoire
de manière extensive, avec cependant quelques expériences d’intensification très localisées.

La valeur ajoutée moyenne procurée par le sous-secteur de l’élevage est estimée, durant les dix
dernières années, à 113,4 milliards de FCFA ; cela correspond à 6,5% du PIB et 35,25% du PIBA.

Une Lettre de Politique de Développement de l’Elevage a été élaborée en juillet 1999. Le plan
d’action y annexé définit six objectifs stratégiques à atteindre à l’horizon 2003.

Le taux de croît des dix dernières années affiche une croissance moyenne de l’ordre de 2,86%,
supérieur au taux de croissance démographique du Sénégal. L’évolution positive de la contribution
du sous-secteur au PIB national montre que l’élevage contribue plus à la création de richesse qu’à
l’équilibre de la balance commerciale.

2.2 - Les objectifs à moyen et long termes

Le Sénégal s’est engagé dans une dynamique de rupture, à travers une série d’ajustements et de
reforme, pour créer les conditions d’une croissance forte et durable et d’assurer la viabilité
financière extérieure et intérieure du sous-secteur de l’élevage.

A cet effet, des mesures concrètes sont préconisées, il s’agit entre autres mesures, de procéder ou
favoriser :

• au plan du financement, l’état s’engage à faire passer, d’ici à 2005, la part de financement du
sous-secteur de l’élevage de 4,71% à 9,7% du volume total des investissements alloués au
secteur primaire ;

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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• au niveau du crédit, il est prévu la mise en place de lignes de crédits spécifiques pour le
développement des différentes filières pour favoriser et inciter le secteur privé à s’impliquer
d’avantage ;

• au plan de l’organisation, des mesures visant à améliorer les circuits de commercialisation


sont prises ;

• au plan sanitaire; il est question de structurer les services de l’élevage afin de leur permettre
d’assurer correctement les missions de contrôle et d’inspection ;

• au plan réglementaire, la poursuite de la politique de libéralisation des soins et de la


médecine vétérinaire est maintenue.

La réalisation des mesures arrêtées se fera par la mise en œuvre effective des instruments que sont :
le Programme agricole, les projets financés par le Budget Consolidé d’Investissement (PADA,
PACDAO), les projets bénéficiant de concours extérieurs tels : le PACE, le PAPEL, PRODAM , le
Programme Spécial National de Développement de l’Elevage (PSNDL), le Programme Nationale
d’Infrastructures Rurales (PNIR), le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA) et le
Programme de Soutien aux Services Agricoles et d’Appui aux Organisations de Producteurs
(PSAOP).

2.3 - Les obstacles structurels

L’offre nationale de viande est passée de 20kg/an/habitant à 11,6kg/an/habitant de 1960 à nos


jours. La filière lait connaît aussi une régression du niveau de consommation annuelle per capita
passant de 42 litres d’équivalent lait en 1993 à 26 litres actuellement. Ces tendances à la baise ont
pour origines certaines contraintes qui entravent la bonne marche du sous-secteur. Dans le cadre de
cette étude, on va sérier ces entraves en tenant compte des aspects techniques, institutionnels,
organisationnels et réglementaires.

2.3.1 - Obstacles techniques

Les contraintes techniques peuvent être analysées sur les plans sanitaire, alimentaire et génétique.

ˆ au plan sanitaire, malgré des efforts très louables sur le plan zoosanitaire, on note la
persistance de certaines maladies enzootiques ;
ˆ au plan alimentaire, la principale contrainte est liée à une insuffisance de pâturage et de
points d’eau fonctionnels. Les sous produits agricoles et l’aliment de bétail du fait de leur coût
élevé ne peuvent constituer une alternative au pâturage. En conséquence, cette carence
nutritionnelle occasionne une perte économique5 estimée à environ 20 milliards FCFA .
ˆ au plan génétique, il convient de signaler les faibles performances laitières et viandeuses de
nos races locales.

5
Source :DP : Travaux préparatoires du Xe Plan (Septembre 2000).

19
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2.3.2 – Obstacles liés au financement et au crédit

La principale contrainte identifiée est liée à la faiblesse des investissements publics en direction du
sous-secteur de l’élevage ; le volume des investissements6 publics annuellement impartis au sous-
secteur de l’élevage tourne autour de 4% du volume global des investissements du secteur agricole.
En outre, le système de crédit en vigueur au niveau de la CNCAS est jugé inadapté par les
professionnels du sous-secteur.

2.3.3 - Obstacles organisationnelles

Du fait de la transhumance des éleveurs, c’est un maillon important de la chaîne qui ne peut
bénéficier d’information et de formation spécifique. L’éloignement entre les zones de production
(Ferlo : zone sylvo pastorale ) et celles de consommation constitue un handicap.

2.3.4 – Obstacles réglementaires

La principale contrainte est l’inadéquation des textes législatifs et réglementaires dans le contexte
de libéralisation actuelle. La libéralisation a aussi entraîné la reprise de l’importation,
principalement de la viande de volaille sous forme de «morceaux de découpe» (cuisses, ailes), ce
qui met en péril la production locale moins compétitive.

2.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté

Dans la perspective d’une meilleure contribution du sous-secteur à l’objectif global de lutte contre
la pauvreté, les objectifs stratégiques7 suivants sont fixés :

ƒ l’assurance par la sécurité alimentaire ;


ƒ l’efficacité économique (production, commercialisation, institutions) ;
ƒ l’équité dans les rapports de prix, les termes d’échange ville – campagne et l’accès à la terre
et aux ressources naturelles ;
ƒ la gestion de l’environnement pour un maintien du capital foncier, la préservation des bases
productives et l’amélioration des systèmes de production.

Les emplois créés par les investissements privés (agréés par le guichet unique), de l’ordre de 3
milliards de FCFA, génèrent annuellement environ 210 emplois8.

6
Source : Etude du Groupe de Réflexion Stratégique (GRS).
7
Direction de la Planification du MEF, Document Préparatoire Xe Plan.
8
Sources : Direction de la Planification :TP du Xe Plan.

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D’un point de vue nutritionnel, l’élevage contribue à la sécurité alimentaire des populations rurales
par la fourniture de protéines animales en quantité importante.

Les activités d’élevage contribuent de 55 à 70% des ressources en milieu rural ; et au delà du fait
que l’élevage constitue une épargne sur pied très importante, il participe également, de façon
efficace, à la création de richesse.

2.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs

La stratégie de développement de l’élevage devra être fondée sur des espaces homogènes, de la
complémentarité entre l’élevage et les autres activités productives et aussi des dynamiques macro
économiques. A cet effet, la configuration des systèmes de production animale, les niveaux des
producteurs ainsi que leurs objectifs commandent une adaptation zonale des actions pour que les
contraintes et les potentialités soient prises en compte. Ainsi, il convient de retenir les quatre zones
suivantes : (i) la zone silvo pastorale, (ii) la zone du Sénégal oriental, (iii) la zone des Niayes, du
delta et de la petite côte et enfin (iv) les autres zones (bassin arachidier, Casamance, Moyenne et
Haute vallée, etc.)

Pour être opérationnelle, la stratégie de relance du sous-secteur devra prendre en compte


l’ensemble des espaces animales et des systèmes de production en recherchant le développement et
l’intensification du commerce des productions domestiques.

Aussi, les actions et mesures à entreprendre devront-elles être guidées par un véritable
aménagement du territoire qui exploiterait les différentes potentialités en tenant compte de leurs
inégalités et de leur complémentarité.

Enfin, des mesures d’accompagnement intéressant les acteurs des filières, les produits et les
consommations intermédiaires devront compléter le dispositif mis en œuvre dans le cadre de la
stratégie de relance.

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III - SOUS-SECTEUR « PECHE »

3.1 - Présentation du sous-secteur

Le sous-secteur de la pêche au Sénégal regroupe trois branches d’activités : la pêche maritime, la


pêche continentale et l’aquaculture. Cependant, l’essentiel des activités porte sur la pêche
maritime qui est d’un poids considérable sur l’économie du pays.

La pêche, par sa forte contribution dans les finances publiques et dans l’accroissement des
exportations et la création d’emplois dans le secteur, notamment en faveur des populations les plus
touchées par la pauvreté, joue un rôle important dans l’économie et au sein de la société. La pêche
procure une activité rémunératrice à 1 actif sur 6 (17% de la population active) soit environ 600
000 personnes au Sénégal.

La pêche maritime et ses activités connexes jouent un rôle crucial dans le processus de création de
richesse nationale en contribuant, de façon déterminante, à la formation du Produit Intérieur Brut et
à la croissance. C’est ainsi qu’en 1999, le chiffre d’affaires global du secteur à atteint 293 milliards
de FCFA, dont plus de 108 milliards de valeur au débarquement et 185 milliards de FCFA de
recettes d’exportation.

Actuellement, le sous-secteur représente environ 11% du PIB du secteur primaire et 2,5% du


PIB total.

La pêche artisanale réalise 77% des prises débarquées sur l’ensemble du littoral. Elle assure
l’approvisionnement du marché local et 50% des besoins des industries exportatrices basées à
Dakar (unités à terre). La pêche artisanale a des effets induits très remarquables dans l’économie
du pays :

• elle entretient plusieurs corps de métiers : pêcheurs artisanaux, transformatrices et mareyeurs.


Ces opérateurs sont la plupart du temps organisés en groupements ;

• elle génère des emplois directs et indirects qui profitent aux groupes cibles de la lutte contre la
pauvreté : femmes et jeunes ;
• elle contribue substantiellement à l’amélioration de la balance commerciale.

La pêche continentale constitue une branche où les activités, artisanales pour l’essentiel, se
pratiquent surtout dans la Vallée du Fleuve Sénégal, les bolongs du Sine-Saloum, la Moyenne et
Haute Casamance, les bassins de l’Anambé et la Haute Gambie. Elle présente les caractéristiques
suivantes :

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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• elle occupe entre 50 000 et 70 000 personnes et contribue au ralentissement de l’exode


rural ;

• les captures sont de l’ordre de 37 000 tonnes dont 14 000 tonnes en eau douce et le reste en
eau saumâtre ;

• ces tonnages débarqués contribuent à l’auto-suffisance alimentaire en poissons des


populations rurales.

L’activité comprend principalement trois composantes : la pisciculture, la crevetticulture et


l’ostréiculture). Elle a été introduite par le biais de projets mais son essor tarde à se concrétiser du
fait d’une absence de suivi, de coordination et d’un défaut de maîtrise des techniques vulgarisées.

3.2 - Les objectifs à moyen et long termes

Les objectifs de développement du secteur participent de la finalité d’un développement durable de


la pêche au Sénégal. Ils peuvent être regroupés en deux composantes essentielles que sont la
gestion des ressources halieutiques d’une part et, d’autre part, le développement du secteur avec la
participation des acteurs.

En matière d’appui institutionnel, les principaux objectifs concernant directement le Département


en charge du secteur sont les suivants :

• doter le MPTM de moyens lui permettant d’assurer efficacement sa mission d’orientation, de


réglementation et d’assistance du secteur ;

• ouvrir les voies d’un dialogue permanent et plus constitutif entre l’Administration des pêches
et la Profession.

En ce qui concerne les infrastructures de la pêche artisanale :

• permettre aux professionnels de la pêche artisanale, producteurs, mareyeurs, transformateurs,


d’exercer leurs activités dans des conditions optimales, compatibles avec un marché au
potentiel à l’exportation très important et mais également très exigeant en matière de qualité ;

• soutenir et renforcer l’effort de développement de la pêche artisanale, première source


d’approvisionnement des populations et des usines de traitement.

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Dans le cadre de la formation des ressources humaines du MPTM et de l’interprofession :

• renforcer la capacité analytique et décisionnelle du MPTM et de la Profession ;

• améliorer la compétitivité des différentes filières en renforçant le niveau de formation des


opérateurs et en l’adaptant aux évolutions du secteur ;

• préserver l’emploi des marins sénégalais sur les navires de commerce étrangers.

Dans le domaine de la protection et de la surveillance des pêches maritimes :

• doter le Sénégal d’un système de contrôle satellite qui permettrait aux services concernés,
outre leurs missions de protection et de surveillance de la ZEE, de mettre en œuvre des tâches
d’assistance à la sécurité maritime internationale, d’identification et de lutte antipollution.

En matière de recherche halieutique :

• apporter aux bénéficiaires et en particulier au MPTM, les avis de gestion sur la ressource et les
systèmes d’exploitation halieutique, afin d’optimiser les stratégies et tactiques des acteurs et
d’asseoir les conditions nécessaires à un développement durable du secteur pêche ;

• permettre aux utilisateurs de disposer d’éléments récents sur l’état des stocks halieutiques et
sur leur gestion optimale ;

En ce qui concerne les statistiques de pêche, les objectifs sont :

• améliorer la lisibilité à moyen et long terme du secteur (tant biologique qu’économique) sur
la base d’informations statistiques fiables et récentes.

Pour l’aquaculture, il est souhaité de :

• Créer un substitut significatif et pérenne à la pêche maritime en termes d’offre, de création de


valeur ajoutée et d’apport en devises.

En ce qui concerne le financement du secteur des pêches :

• améliorer l’éligibilité des dossiers présentés aux banques et aux caisses mutuelles de crédits
et à diminuer les taux de sorties appliqués aux professionnels du secteur des pêches
maritimes ;

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• permettre aux professionnels de la pêche industrielle, incluant les armateurs, les mareyeurs et
les transformateurs, de procéder aux investissements nouveaux pour le renouvellement de
leurs équipements, de rééquilibrer leurs besoins en fonds de roulement et de finaliser leurs
programmes de mise aux normes européennes.

3.3 - Les obstacles structurels

Les contraintes majeures du sous-secteur, par branche d’activités, sont les suivantes :

ˆ Au niveau de la ressource

• l’exiguïté des zones de pêches face à l’importance des activités de pêche et la raréfaction de
la ressource, ce qui accentue la pression et exaspère les conflits ;

• la surexploitation des ressources démersales côtières ;

• la dépendance des programmes de recherches des ressources des accords de pêche avec
l’Union Européenne ;

• la faible connaissance de l’état actuel des différentes ressources de la ZEE ;

• la dégradation continue des zones côtières (pollution, destruction des habitats marins,
érosion côtière…).

ˆ Au niveau du contrôle et de la surveillance

• la difficulté d’assurer un contrôle permanent et efficace des zones de pêches ;


• l’insuffisance et la vétusté des moyens de surveillance.

3.3.1 - Principales contraintes de la pêche maritime artisanale

• l’insuffisance des infrastructures de base dans les centres de pêche (aires de débarquement,
moyens de conservation et de transport des produits, pistes de production…) ;

• l’importance des pertes après capture liée à la déficience de certaines techniques ou


technologies ;

• la mauvaise hygiène dans le traitement des produits ;

• l’insuffisance de la formation et la faiblesse organisationnelle des acteurs des différentes


filières ;

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• la réticence des pêcheurs artisans à l’application de mesures de sécurité en mer.

3.3.2 - Principales contraintes de la pêche industrielle

• l’état d’obsolescence de l’armement et de la flottille nationale ;


• les difficultés d’approvisionnement des unités à terre ;
• la faiblesse de la valeur ajoutée et de la productivité ;
• le manque de compétitivité de certains produits sur le marché international.

ˆ Au niveau institutionnel

• l’existence d’un cadre institutionnel et inapproprié face aux nouvelles exigences apparues
avec le développement du secteur ;
• l’inadaptation des systèmes de financement des activités de pêche artisanale et industrielle.

3.3.3 - Principales contraintes de la pêche continentale

Les entraves suivantes au développement de cette activité ont été identifiées :

• une baisse de production liée à la surexploitation de la ressource, à la baisse de


pluviométrie et aux modifications de l’écosystème, consécutives à la mise en place des
barrages ;
• un parc piroguier vétuste ;
• un recours à des techniques archaïques ;
• un enclavement des sites de pêche ;
• une absence d’un système de financement adéquat

3.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté

Parmi les objectifs assignés au secteur, certains paraissent plus directement liés à la réduction de la
pauvreté dans sa dimension économique :

• la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques ;


• la satisfaction de la demande nationale ;
• la valorisation maximale des ressources ;
• la qualification des professionnels du secteur ;

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• la mise à la disposition des professionnels du secteur, d’instruments financiers susceptibles de


satisfaire les besoins d’investissement et d’exploitation dans des conditions compatibles avec
la viabilité financière des activités de pêche.

3.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs

Les objectifs sus-mentionnés pourront être atteints grâce aux stratégies issues des concertations
nationales, sur le développement du secteur, initiées en novembre 2001.

La stratégie qui a été ainsi définie est axée sur une utilisation rationnelle et responsable des
ressources de pêche, une meilleure protection et un environnement institutionnel plus adapté aux
exigences de développement du secteur et une coopération internationale avantageuse.

Elle présente l’avantage d’avoir, sur une base de large consensus national et d’une approche
participative, identifié les problèmes et proposé des solutions à toutes les étapes du cycle de
l’activité de pêche, de l’amont à l’aval : captures, exploitation-transformation et
commercialisation.

3.5.1 - Assurer la gestion durable de la pêche et de l’aquaculture et la viabilité des


pêcheries

• Restaurer le patrimoine halieutique national dégradé ;


• prévenir les risques d’effondrement des stocks ainsi que de dégradation de l’environnement
et de la biodiversité aquatiques ;
• renforcer les capacités techniques et managériales des administrations et organisations
professionnelles de la pêche et de l’aquaculture.

3.5.2 - Satisfaire la demande nationale en produits halieutiques

• Développer la pêche continentale dans les zones hydro-géologiques favorables ;


• développer l’aquaculture vivrière et l’aquaculture de rente (marine et continentale) dans les
zones à fort potentiel aquacole, dans le respect des écosystèmes et de la biodiversité
aquatiques ;
• favoriser le débarquement des produits halieutiques sur le territoire national ;
• favoriser la diffusion des produits halieutiques sur toute l’étendue du territoire national ;

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3.5.3 - Améliorer et moderniser les conditions d’exercice de la pêche artisanale

• Améliorer l’approvisionnement du marché en équipements et matériels de production


(moteurs, pirogues, etc.) ;
• renforcer la sécurité des pêcheurs, des embarcations et de leurs activités en mer et en milieu
continental ;
• renforcer les capacités techniques et organisationnelles des pêcheurs ;
• aménager des infrastructures multi-fonctionnelles.

3.5.4 - Valoriser la production halieutique

• Réduire les pertes post-captures en mer et terre ;


• promouvoir et diversifier les produits et les marchés porteurs de forte valeur ajoutée ;

3.3.5 - Développer un système durable de financement de la pêche et des activités


aquacoles

• Développer un système durable de financement de la pêche artisanale, maritime et


continentale ;
• développer un système durable de financement de la pêche industrielle ;
• développer un système durable de financement des activités aquacoles.

3.5.6 - Renforcer la coopération internationale en matière de pêche et d’aquaculture

• Développer, avec les pays voisins, la coopération en matière de pêche et d’aquaculture.

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IV - SOUS-SECTEUR «Ressources Naturelles et Environnement »

4.1 – Présentation du sous-secteur

Le Sénégal, pays sahélien, est confronté à la problématique de la pauvreté dans un contexte de


relative abondance de ressources naturelles dont la valorisation permettrait d’asseoir les bases du
développement économique et social du pays.

On peut citer parmi les plus importantes :

• les formations végétales forestières qui varient, du nord au sud, allant du type sahélien au
type guinéen, avec toutes les variantes de peuplements de type soudanien. Si le domaine
classé représentait une superficie d’environ 31,71% du territoire, pour un potentiel estimé à
13.900.000 m39 de bois sur pied, il faut dire que la plupart de ces formations forestières est
dans un état de dégradation avancée10 ;
• les ressources en eau de surface (fleuve Sénégal, fleuve Gambie, casamance) offrent un
potentiel irrigable de plus de 300.000 ha ; Les ressources hydro-géologiques disponibles
sont importantes et estimées à 600 milliards de m3.
• les ressources halieutiques sont jugées abondantes
• le Sénégal recèle aussi d’importantes ressources minières jusque là inexploitées.

4.2 - Les Objectifs à moyen et long terme

La politique de gestion des ressources forestières et pastorales est axée autour de deux objectifs
fondamentaux à long et moyen terme que sont :

• la sauvegarde de la faune et de la flore par leur protection efficace ;


• la satisfaction des besoins socio-économiques essentiels des populations par une
exploitation rationnelle et durable de ces ressources.

4.3 - Les obstacles structurels

Cette politique de gestion des écosystèmes s’est heurtée à deux obstacles majeurs que sont :

• la sécheresse et ses corollaires ;


• l’action de l’homme eu égard à un croît démographique élevé.

9
source DEFCCS
10
Les ressources végétales ont baissé de 7,4% entre 1980 et 1990

29
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4.4 - Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté

Deux objectifs fondamentaux peuvent être assignés à la politique de gestion des ressources
naturelles et de l’environnement, dans ce contexte de lutte contre la pauvreté, à savoir :

• stopper la tendance à la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement, par une


plus grande implication des populations dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et
programmes de GRNE ;
• trouver un point d’équilibre entre la satisfaction des besoins des populations et le maintien de
la biodiversité.

4.5 - Stratégies proposées pour atteindre ces objectifs

La prise de conscience généralisée de l’état de dégradation avancé des RNE, a suscité l’élaboration
de stratégies et l’adoption d’outils tenant compte des préoccupations de durabilité dans la GRNE.

4.5.1 - Les Outils

Dans cette perspective, le pays s’est doté d’outils performants de référence dont l’appropriation
reste opportune.

‰ Le PNAE

Son élaboration est sous-tendue par deux objectifs principaux :

• intégrer les lignes directrices des politiques et programmes des différents cadres sectoriels,
dans les orientations stratégiques de planification et de gestion de l’économie nationale ;

• déterminer les mécanismes d’articulation du PODES aux autres exercices de planification


nationale à caractère sectoriel et identifier les procédures de prise en compte des mutations
qui caractérisent le contexte socio-économique par des réajustements fondés sur des
évaluations régulières.

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‰ Le PAN/LCD

C’est la composante « désertification » du PNAE. De par son caractère transversal, il a intégré les
orientations majeures contenues dans les autres exercices sectoriels tels que le plan d’action de
l’élevage, le plan d’action foncier, le plan d’action forestier.

4.5.2 - Stratégie pour la conservation de la biodiversité

Il s’agit des mesures prises par le Gouvernement pour la mise en place d’un système de
planification qui renforce la rigueur dans la gestion des ressources naturelles et de
l’environnement.

Ce plan a été élaboré en réponse aux facteurs dénaturants qui ont modifié, de façon sensible, le
potentiel de ressources naturelles et la biodiversité.

A coté de ces instruments, des projets ont été élaborés de façon à rendre opérationnels les principes
de GRNE contenus dans les différents plans : PGCRN ; PRVF ; PROGEDE ; ACACIA ;
CEINTURE VERTE ; CHANGEMENT CLIMATIQUE ; Etc.

4.5.3 - Mesures complémentaires

Pour réussir la coordination des interventions, des mesures complémentaires sont nécessaires ; il
s’agit essentiellement de :

• améliorer le cadre institutionnel et juridique en mettant sur pied un cadre


interministériel de coordination et d’harmonisation de la politique environnementale. Dans
ce sens, il faut renforcer les capacités du CONSERE ;

• reformer l’organisation du Ministère en déconcentrant les services centraux, pour tenir


compte du contexte de décentralisation ;

• articuler les systèmes de planification, en alliant surtout la planification régionale des


ressources naturelles et de l’environnement notamment celle décentralisée avec les
politiques industrielles, agricole, de l’éducation, de la santé, de lutte contre la pauvreté,
etc. ;

• intégrer l’agriculture et la GRNE, car la réussite de la politique de GRNE dépend


essentiellement des stratégies de développement du monde rural et du niveau d’intégration
des systèmes de production ;

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• renforcer la gestion décentralisée en matière d’aménagement de l’espace et en GRNE, en


vue d’accroître l’autonomie financière et opérationnelle des collectivités locales dans ces
domaines ;

• optimiser les interventions de l’Etat en définissant un cadre qui fixerait les normes et
priorités en matière d’audit, d’étude d’impact, de management environnemental, etc. ;

• valoriser les résultats de la recherche ;

• relever les défis en matière de déchets, de pollution et d’assainissement ;

• articuler la politique environnementale aux conventions internationales.

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SECTEUR SECONDAIRE

I – SOUS-SECTEUR « ARTISANAT »

1.1 - Présentation du sous-secteur

Le sous-secteur artisanat compte 77 927 entreprises regroupant au total 158 268 employés qui sont
répartis dans 111 corps de métiers11 (recensement de 1992). L’artisanat joue un rôle fondamental
de régulateur de la conjoncture dans le processus de développement. Il contribue pour 12% à la
production nationale avec un taux d’utilisation de la main d’œuvre urbaine qui varie de 30 à 60%.

Il est catégorisé en trois sections :

• la section production qui représente 68% des entreprises artisanales ;


• la section artisanat de services 19% ;
• la section artisanat d’art 13%.

Le sous-secteur artisanat est cependant caractérisé par son manque d’organisation. Les
regroupements sous forme de GIE, d’association et de coopératives sont limités (6% des
entreprises artisanales). Par contre, des organisations professionnelles fortes ont vu le jour. C’est le
cas de la Fédération Nationale des Professionnels de l’Habillement (FENAPH), de l’Association
des Femmes Restauratrices du Sénégal (AFRES), etc.

Depuis l’indépendance du Sénégal, la politique de l’Etat en matière de développement du secteur


artisanal a évolué dans plusieurs sens pour aboutir en 1977 à la création de l’Union Nationale des
Chambres de Métiers ( UNCM ) et les Chambres de Métiers Régionales (CMR) dont les organes
de délibération sont composés exclusivement d’artisans démocratiquement élus par leurs pairs.
Les chambres de métiers et l’union des chambres de métiers sont devenues fonctionnelles qu’à
partir de 1981. Ils ont connu dès leur démarrage des difficultés de fonctionnement à cause d’une
insuffisance de moyens financiers.

1.2 – Les Objectifs à moyen et long termes

L’objectif global du secteur est l’accroissement de ses performances en terme d’efficacité et de


compétitivité internationale, afin qu’il joue pleinement son rôle dans le développement socio-
économique du Sénégal et qu’il contribue efficacement à l’amélioration de la balance des
paiements. Pour atteindre cet objectif, plusieurs objectifs intermédiaires ont été identifiés parmi
lesquels on peut citer :

11
On dénombre actuellement 129 corps de métiers

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• le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire en le rendant plus favorable à


l’épanouissement du secteur. A ce titre, les chambres de métiers devront être réorganisés,
rendus financièrement autonome et offrant à leurs membres des services de qualité. De
même, l’environnement économico-juridique et réglementaire du sous-secteur devrait être
assoupli avec une meilleure protection de la profession et de ses acteurs ;

• la relance et la redynamisation des actions de formation en milieu artisanal où il sera


nécessaire de bien définir le statut de l’apprenti, de trouver les moyens de pérenniser les
actions de formation des artisans et de leurs encadreurs dans un cadre approprié ;

• la mise en place d’un système de financement attractif et adopté au secteur de


l’artisanat en assouplissant les conditions d’accès au crédit et en s’appuyant davantage sur
des structures de financement décentralisés (SFD) techniquement et financièrement plus
solides ;

• l’amélioration du niveau de commercialisation des produits et services artisanaux . La


réalisation d’un tel objectif passera nécessairement par une meilleure conquête du marché
local, des produits compétitifs au niveau international, une maîtrise des techniques
modernes de vente et d’exportation et un plus grand nombre de participation de nos artisans
à des foires, expositions et salons ;

• l’instauration d’un cadre de transmission fluide de l’information et de sensibilisation


permanente entre les différents acteurs de l’artisanat. Cela suppose que les artisans
adhèrent aux OPA et CM et qu’ils soient installés dans des sites aménagés, qu’il soit créé
un cadre de concertation entre les différents intervenants du secteur et que des statistiques
fiables sont disponibles avec l’existence de services d’information bien documentés et
accessibles à tous les artisans.

1.3 - Les obstacles structurels

Le sous-secteur artisanat a traversé plusieurs péripéties dans la recherche de sa voie de salut. Elle
connaît, malheureusement, encore des difficultés pour son plein épanouissement. Ces difficultés
communes à l’ensemble des composantes du sous-secteur, sont d’ordre technique, institutionnel et
réglementaire.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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1.3.1 – Contraintes techniques

Les contraintes techniques du secteur sont observables dans divers domaines, parmi lesquels on
peut noter :

• le domaine de l’encadrement et des infrastructures de base, principalement en matière de


moyens de fonctionnement et d’autofinancement, mais également de disponibilité de sites
aménagés pour les artisans ;

• le domaine des marchés, dont l’accès est souvent difficile pour les artisans particulièrement
en matière de marchés publics ;

• le domaine du crédit, les difficultés d’accès sont principalement dues au manque de


confiance des banques vis à vis du secteur, mais également à l’absence de structures de
financement adaptées aux besoins du secteur ;

• la formation, la sensibilisation et l’information souffrent d’une insuffisance de moyens


alors que le niveau de formation des artisans est très faible et que les agents des structures
d’encadrement ont besoins de formation en gestion. Par ailleurs, la quantification du
secteur est rendu difficile par des réticences dans la transmission d’informations fiables.

1.3.2 – Contraintes institutionnelles et réglementaires

Les principales contraintes institutionnelles et réglementaires sont celles liées :

• à l’encadrement avec des faiblesses dans l’organisation, le fonctionnement et le


financement des structures destinées à cet effet ;

• aux tentatives d’organisation et de régulation du secteur dont les procédures utilisées sont
jugées complexes ;

• au statut social de l’artisan particulièrement en matière de protection sociale;

• à l’organisation de l’épargne du secteur principalement du fait que les systèmes d’épargne


et de crédit mis en place en rapport avec les artisans n’ont pas le même niveau de
structuration et n’offrent pas les mêmes garanties de fonctionnement que les banques de la
place. Ils ne sont pas encore suffisamment armés pour jouer le rôle véritable qu’on attend
d’eux.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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1.4 – Les objectifs prioritaires pour lutter contre la pauvreté

Les objectifs prioritaires retenus dans le sous-secteur et dont la réalisation contribuerait de façon
conséquente à l’accroissement des revenus des acteurs et par effets induits à la réduction de la
pauvreté dans son ensemble, apparaissent dans plusieurs domaines :

ˆ dans le domaine institutionnel, il s’agira de réorganiser les Chambres de métiers pour les
rendre beaucoup plus fonctionnelles, adaptées aux préoccupations professionnelles des artisans
et de renforcer leur capacité de production de services susceptibles de générer des ressources
suffisantes pour assurer leur autonomie financière ;

ˆ dans le domaine de la formation, l’objectif majeur est de trouver les moyens de pérenniser les
actions de formation des artisans et de leurs encadreurs en techniques modernes et simples de
production, de commercialisation, de gestion, de communication et d’encadrement, dans un
cadre infrastructurel approprié ;

ˆ dans le domaine du financement du sous-secteur, il s’agira de parvenir à mettre en place des


structures de financement décentralisés (SFD) techniquement et financièrement très solides, de
façon à gagner la confiance des artisans et de les amener à y adhérer massivement dès lors
qu’il s’agit de leur propre instrument de financement ;

ˆ dans le domaine de la commercialisation et des débouchés, l’objectif sera de mettre l’accent


sur la qualité des produits artisanaux afin de les rendre plus compétitifs sur le marché
international. Il s’agira, également, pour les artisans, de bien maîtriser les techniques modernes
de vente et d’exportation.

Dans le domaine de l’organisation et le fonctionnement du secteur, les priorités se résument en


l’aménagement systématique d’espaces réservés à l’artisanat dans les programmes de
d’urbanisation et la création d’un cadre de concertation entre les différents intervenants du secteur
(Organisations professionnelles, Etat, CM, UNCM, Bailleurs de Fonds…).

1.5 – Stratégie proposées pour atteindre ces objectifs

Pour atteindre les objectifs dans les domaines sus visés, un certain nombre de mesures devraient
être prises par les autorités publiques mais également par les différents acteurs du secteur :

ˆ au niveau institutionnel, législatif et réglementaire, les mesures à entreprendre tendraient à


créer de nouveaux services rémunérés au niveau des CM, à accroître le coût des services
existants, à inciter les artisans à adhérer aux CM et enfin à promouvoir un environnement
juridique et économique favorable à l’épanouissement de l’entreprise artisanale;

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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ˆ au niveau de la formation et du perfectionnement, il conviendrait de sensibiliser les


partenaires financiers quant à la nécessité de pérenniser les actions de formations en direction
de artisans et de leur encadrement, de réhabiliter et de moderniser les centres de formation ;

ˆ au niveau du financement du sous-secteur, il s’agira de renforcer les capacités managériales


des structures de financement décentralisées par la formation des agents et par le suivi-contrôle
de leurs activités et d’adapter leur système de financement aux réalités du secteur ;

ˆ au niveau de la commercialisation et de la promotion des produits artisanaux les mesures


à entreprendre viseraient à améliorer la qualité des produits, à couvrir le marché local en créant
un circuit de distribution ramifié à partir des villages artisanaux et en créant des centres de
distribution décentralisés. Il s’agira, également, de promouvoir ces produits sur le marché
international en participant au foires, expositions, manifestations culturelles, festivals, etc. ;

ˆ au niveau de l’information et de l’organisation du secteur, les mesures à prendre tendront à


multiplier les actions de sensibilisation, d’information, d’éducation et de communication en
milieu artisanal, à encourager les artisans à adhérer aux Organisation Professionnelles et à
renforcer les capacités de négociation des CM, OP et CNCM.

L’ensemble de ces mesures qui sont consignées dans la lettre de politique sectorielle de l’artisanat
n’ont pas encore été quantifiées par les professionnelles du secteur. Le ministère de tutelle est en
phase de préparation des assises du sous-secteur. Ces assises, prévues pour le mois d’octobre 2001,
devraient constituer la plaque tournante pour l’amorce d’un développement durable et harmonieux
du sous-secteur artisanal.

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II – LE SOUS-SECTEUR « INDUSTRIE »

2.1 – Présentation du sous-secteur

Dans la phase de croissance soutenue que connaît l’économie depuis 1994, les industries
exportatrices tirent avantage de la dévaluation pour autant que la baisse des cours mondiaux leur
en laisse une marge. Le fait que la plupart des grandes entreprises exportatrices restent
spécialisées dans l’exploitation d’avantages comparatifs naturels expose ainsi l’économie à une
relative vulnérabilité.

Cette situation appelle à mettre davantage l’accent sur la diversification de la production


manufacturière par le fait de PME/PMI d’exportation. Une telle restructuration de l’appareil de
production devrait, par ailleurs, permettre à la fois de remédier au caractère chronique de la
balance commerciale et de renforcer la capacité du secteur industriel à générer de nouveaux
emplois pour la résorption du chômage et du sous-emploi. Pour ce faire, l’amélioration du cadre
macroéconomique a besoin d’être accompagnée d’un renouveau de l’esprit d’entreprise. Les
objectifs prioritaires à atteindre sont définis en fonction de ces objectifs globaux.

2.2 - Objectifs prioritaires

L’expérience accumulée par le Sénégal et les autres pays en développement depuis plus de
quarante ans appelle à reconnaître comme prioritaires les objectifs ci-après :

• l’adoption d’une stratégie industrielle flexible à même de se concentrer, au fil des périodes,
sur les industries et entreprises à haut potentiel ;

• l’appui au relèvement du niveau technologique et à la formation de capital humain dans les


entreprises ;

• l’intégration des politiques de substitution aux importations et d’orientation vers les


exportations dans une démarche globale de promotion de la compétitivité de l’économie.

Pour atteindre ces objectifs, il importe de tenir compte des défis et des opportunités liés à la
mondialisation dans la mise en place de politiques efficientes de renforcement des capacités
technologiques, humaines et financières des entreprises, principaux acteurs du développement
industriel. Les actions ci-dessous concourent à la réalisation de ces objectifs :

• une plus nette orientation des investissements publics vers le relèvement de la productivité ;

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• le ciblage de l’appui technique et des politiques de l’Etat à des entreprises et des branches
judicieusement choisies ;

• l’appui aux industries liées à l’agriculture, notamment dans le but de réaliser la sécurité
alimentaire dans un contexte de réduction du coût de la vie donc de stimulation de la demande
solvable des populations pauvres ;

• l’établissement de relations de partenariat stratégique entre le secteur privé local et les


entreprises étrangères dans les secteurs clés ;

• l’exploitation des opportunités offertes par l’intégration régionale et la coopération avec les
pays voisins.

Les défis et opportunités liés à la mondialisation concernent, particulièrement, le commerce de


produits industriels, les flux de capitaux étrangers, le transfert de technologie, l’aide publique au
développement et des regroupements régionaux.

2.3 - Stratégie de développement industriel

La stratégie de développement industriel repose sur une politique industrielle globale, des
politiques de renforcement des capacités technologiques et organisationnelles, la formation de
capital humain, la promotion de l’esprit d’entreprise et des PME/PMI, des mécanismes de
financement appropriés et la participation du secteur privé au financement des infrastructures.

2.3.1 - La politique industrielle

La politique industrielle globale à privilégier comprend :

• l’identification des industries existantes ou potentielles qui peuvent être promues avec succès
avec les ressources limitées disponibles ;
• le renforcement des capacités humaines et technologiques dont ces industries ont besoin ;

• la mise en place d’une stratégie de financement des activités de renforcement des capacités qui
inclut la contribution des entreprises à ce financement ;

• la mise en place d’un dispositif d’appui aux entreprises et de suivi des performances de ces
entreprises.

Des capacités technologiques et managériales accrues sont nécessaires pour satisfaire une demande
de plus en plus éclatée et exigeante sur les marchés intérieurs comme extérieurs. Il faut davantage

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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innover, améliorer la qualité des produits sans sacrifier la compétitivité-prix. Les techniques
appropriées ciblant le client, sont généralement plus intensives en facteur travail mais requièrent
une coopération plus étroite entre l’Etat et les entreprises au sein desquelles des ressources
humaines de qualité sont nécessaires pour tirer tout le parti de cette collaboration.

A l’échelle de l’entreprise, le développement industriel nécessite une gamme étendue de


qualifications dans les domaines des finances, de l’exploitation, des approvisionnements, du
marketing et de la gestion.

Pour permettre à l’appareil de production d’accéder à un palier supérieur du développement


technologique, il y a lieu de généraliser l’éducation secondaire et la formation technique. Des
programmes de formation professionnelle sont à mettre en oeuvre dans les entreprises tournées
vers l’exportation. Des initiatives similaires doivent cibler les micro et petites entreprises. De
même, les grandes entreprises devraient être incitées à investir dans la formation, au besoin à l’aide
de fonds de qualification professionnelle, spécialement quand celles-ci sont disposées à faire
bénéficier de cette formation à des PME/PMI.

Par ailleurs, l’expérience internationale montre qu’il importe d’intégrer les modules de formation
professionnelle destinés aux PME/PMI dans des programmes comprenant l’accès aux crédit,
l’appui technique et l’assistance en marketing. La gestion de ces programmes par des institutions
de formation privées est mieux perçue par les associations d’entreprises.

Ces dernières s’avèrent être les meilleurs canaux de transmission aux entrepreneurs des
informations sur la technologie et des autres programmes de promotion de l’esprit d’entreprise et
des PME/PMI. Organiser autour des grandes entreprises des grappes de PME/PMI contribue à
accroître la compétitivité de ces dernières sur les marchés internationaux. Ainsi, relever le défi de
la mondialisation requiert une coopération plus étroite entre entreprises.

Au plan financier, l’accès insuffisant à un crédit formel approprié est une contrainte majeure au
développement des micro et petites entreprises. Un programme de micro-crédit approprié devrait :

• être sponsorisé par une grande banque commerciale locale ;

• fournir un crédit sous formes de paquets financiers ;

• viser à devenir entièrement auto-financé et compétitif sous un horizon de deux à trois ans ;

• être géré par des agents de micro-crédit entièrement responsabilisés et basés dans les localités
où le crédit est octroyé ;

• inciter au regroupement d’entreprises de même taille ou de taille différente.

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III – LE SOUS-SECTEUR « ENERGIE »

3.1 - Introduction

La disponibilité et l’accessibilité des différentes formes d’énergie favoriseraient un développement


certain des activités de transformation, la création de richesse et d’emplois, pour promouvoir un
développement durable en milieu rural et péri-urbain.

Dans le milieu rural, où l’incidence de la pauvreté est plus importante, l’électrification permet, non
seulement, de répondre à la demande énergétique pour les besoins vitaux comme l’exhaure,
l’irrigation, la transformation des produits agricoles et la création des PME/PMI, mais également,
de faire évoluer la population vers des conditions de vie meilleures.

Par ailleurs, le développement de l’approvisionnement en combustibles domestiques permet de


répondre au besoin vital de cuisson des aliments, mais également de générer des revenus pour les
populations tout en améliorant leurs conditions de vie.

3.2 – Stratégies proposées

Les axes stratégiques prioritaires peuvent se définir comme suit :

Axe stratégique N°1 : électrification rurale et création de richesse :

1. développer les capacités de production (promotion de la force motrice dans les activités
productives) ;
2. promouvoir le développement des activités de transformation et de conservation.

Axe stratégique N°2 : combustibles domestiques et création de richesse

1. responsabiliser davantage les populations dans la gestion des ressources forestières ;


2. mettre en valeur les ressources forestières au profit des populations riveraines ;
3. promouvoir la diversification des combustibles domestiques et de leurs vecteurs.

Axe stratégique N°3: électrification rurale et amélioration des conditions de vie des
populations

1. accroître le niveau de commodité/confort des populations rurales ;


2. favoriser l’accès à l’eau pour l’alimentation et la production ;
3. améliorer les conditions de séjour des patients et de conservation des médicaments dans les
centres de santé ;
4. améliorer les conditions d’études et l’accès à la communication ;

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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5. alléger les travaux de femmes pour qu’elles puissent s’orienter vers des activités génératrices
de revenus.

Axe stratégique N°4 : Combustibles domestiques et amélioration des conditions de vie des
populations

1. améliorer et sécuriser l’accès des populations aux combustibles domestiques ;


2. promouvoir une gestion rationnelle des consommations de combustibles domestiques ;
3. adapter l’offre en combustibles domestiques aux capacités des ménages.

Axe transversal : mise en œuvre de la stratégie

1. capitaliser les acquis des projets et programmes du secteur ;

2. assainir l’environnement institutionnel du sous-secteur des combustibles domestiques ;

3. améliorer le système d’information et de planification de l’approvisionnement en combustibles


domestiques ;

4. contribuer à la mise en œuvre de la politique de décentralisation par la promotion de l’approche


participative de la gestion des forêts ;

5. développer les infrastructures et services énergétiques par une implication du secteur privé, des
associations villageoises et des collectivités locales ;

6. assurer le financement des activités de développement du sous-secteur énergétique.

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IV – LE SOUS-SECTEUR « MINES »

4.1 – Présentation du sous-secteur

Le sous-sol du Sénégal recèle une grande variété de richesses minérales : phosphates, attapulgite,
fer, or, cuivre, tourbe, silice, sables titanifères, calcaires, marbre et diverses roches pour la
production de granulats nécessaires à la construction locale.

Les ressources les plus importantes connues sont : le phosphate et l’attapulgite ; fer (824.7
millions de tonnes) ; cuivre (100Mt) ; sable titanifère (34,14Mt) ; or (2,6 Mt ) ; tourbe (23,
750Mm3 ) ; grès (3,450Mt ) etc . .

De cet important potentiel minier, seuls le phosphate, l'attapulgite et les matériaux de construction
connaissent actuellement une exploitation significative.

Le secteur minier représente globalement un chiffre d'affaires de plus de 100 milliards CFA et
emploie plus de 2500 salariés permanents ; il contribue pour moins de 2 % du P.I.B du secteur
secondaire et plus de 20 % des exportations des biens et des services.

Il est surtout caractérisé par un très faible développement de l'artisanat minier et de PME-PMI
minières génératrices de revenu pour les populations pauvres.

4.2 - Les objectifs à moyen et long terme

Les objectifs du secteur minier en rapport avec la réduction de la pauvreté au Sénégal à moyen et
long termes sont :

• assurer un développement durable pour une mise en valeur rationnelle des ressources minières
du pays ;

• favoriser l'émergence d'activités minières artisanales et semi-industrielles dans les régions à


faible potentiel de développement ;

• contribuer à diversifier les sources de revenu des populations rurales en mettant l’accent sur la
recherche de nouvelles applications aux substances à faible débouché ;

4.3 - Les obstacles structurels

Le développement du secteur minier du Sénégal est rendu difficile par de nombreux obstacles dont
les plus importants sont surtout de deux ordres :

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ˆ Au plan institutionnel

• un système de régulation et de promotion du secteur minier aux faibles capacités ;


• un code minier moins attractif que ceux des pays concurrents ;
• des procédures d’acquisition de propriétés minières lourdes ;
• absence d'une politique minière cohérente et soucieuse d'un développement endogène à
forte incidence sur les revenus nationaux .

ˆ Aux plans technique et infrastructurel

• faible articulation recherche-developpement ;


• des projets de développement trop lourds en termes d’ investissements ;
• des coûts élevés de l’ énergie ;
• inexistence d'infrastructures de transport efficientes dans les zones à potentiel minier
important ;
• une promotion insuffisante du potentiel et des ressources minières.

4.4 - Les objectifs prioritaires de lutte contre la pauvreté

Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faut non seulement appuyer les secteurs d'activités
des pauvres déjà existants, mais également, favoriser l'émergence d'autres types d'activités à forte
incidence sur la pauvreté. C'est pourquoi la lutte contre la pauvreté dans le secteur minier doit
commencer par :

• encadrer les populations pauvres dans le cadre de leurs activités artisanales : orpaillage, poterie,
taille de pierre, fabrication de briques etc. ;

• promouvoir et installer des PME-PMI orientées vers l'exploitation des ressources locales (or,
fer, tourbe, sables titanifères, marbre, phosphates etc.) ;

• l'utilisation des ressources brutes en phosphate, dolomie, calcaire pour l'amendement des sols
de culture pauvres, en particulier dans les régions à vocation agricoles ;

• rechercher de nouvelles ressources minérales.

4.5 - Stratégies proposées

Pour atteindre les objectifs prioritaires définis dans le cadre des activités minières, différentes
stratégies sont à mettre en oeuvre .

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Il s’agira de :

• mettre sur pied un fonds de promotion et de développement du secteur minier ;


• apporter un appui technique et financier aux orpailleurs du Sénégal ;
• étudier la faisabilité d’une exploitation semi-industrielle des petits gisement découverts au
Sénégal ( or, titane, fer etc.) ;
• améliorer les conditions d’approvisionnement des artisans potiers en argile ;
• orienter et encadrer les tailleurs de pierres vers des matériaux de meilleurs qualités esthétiques ;

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LE SECTEUR TERTIAIRE

I - LE SOUS-SECTEUR « COMMERCE »

Le secteur du commerce a été particulièrement dynamique ces dernières années. Il constitue le


domaine d’intervention du secteur informel et constitue le principal pourvoyeurs d’emplois en
milieu urbain. Le faible niveau de qualification et des investissements requis en font un domaine
d’activités particulièrement prisées par les sénégalais. La fonction « commerciale » a un effet
déterminant sur la viabilité économique des autres secteurs en amont. Au Sénégal, ce sous-secteur,
bien qu’ayant sa propre dynamique, demande à être mieux articulée à l’économie domestique,
notamment au développement de la PME/PMI.

La stratégie de développement de ce sous-secteur définie par les Autorités est bâtie autour de trois
axes :

• une meilleure accessibilité aux produits de consommation courante sur l’étendue du territoire
national ;

• une meilleure garantie de protection du consommateur par un renforcement du contrôle de la


qualité des produits mis à la consommation ;

• une meilleure participation des opérateurs économiques nationaux à la commercialisation de la


production domestique.

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II – LE SOUS-SECTEUR « TOURISME »

Le sous-secteur est d’un apport considérable dans les comptes économiques du pays. Il occupe la
seconde place après la pêche au rang des sous-secteurs pourvoyeurs de devises à l’économie
nationale. En 2000, les recettes brutes du « Tourisme » se sont élevées à quelques 97 milliards de
nos francs.

La stratégie de développement est consignée dans le « Plan directeur de développement intégré du


tourisme » que complète « le Programme d’investissement sectoriel » défini à l’échelle de chaque
région ou zone touristique du pays.

Cette stratégie vise le renforcement des acquis, l’implication des nationaux dans l’exploitation du
secteur et un objectif d’activités très ambitieux qui est d’attirer 5 000 000 de touristes au Sénégal
dans les cinq prochaines années. Les principales options stratégiques de développement de ce sous-
secteur se déclinent comme sui :

• mise en place d’un code touristique ;


• aménagement de nouveaux sites ;
• développement et diversification des produits et des marchés ; à ce titre des créneaux porteurs
comme « le tourisme cynégétique » basé sur la valorisation de nos potentialités naturelles dans
le domaine de la chasse notamment :

- développement du tourisme de luxe,


- développement de la chartérisation,
- renforcement de la politique de promotion : bureaux de promotion touristique à l’étranger.

Cette stratégie de développement du tourisme s’accompagne de mesures visant :

• la sécurisation du touriste ;
• la lutte contre les effets pervers d’une certaine forme de tourisme.

Cette stratégie sera couplée avec celle du développement du sous-secteur des loisirs
essentiellement axée sur la promotion et le soutien des expériences de loisirs communautaires et le
soutien au développement des métiers liés aux loisirs.

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III – LE SOUS-SECTEUR « TELESERVICES»

Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication figure au


rang des priorités gouvernementales en matière de promotion des services. Dans cette perspective,
l’Etat compte accélérer le développement des téléservices par l’augmentation des investissements
privés permettant, ainsi, la multiplication des accès au téléphone, et à l’Internet ainsi que la
création d’emplois.

Le Sénégal fut un des pionniers des téléservices en Afrique. Les « start-up » qui démarrèrent ce
type d’activités furent très réduites car utilisant pour la plupart moins de cinquante employés,
contrairement aux pays des îles Caraïbes ou de l’Asie (Philippine et Inde) qui emploient en
moyenne plusieurs centaines de personnes.

L’objectif stratégique qui se rattache au développement des téléservices s’énonce comme


suit : « Faire du Sénégal un pays fortement utilisateur de téléservices et exportateur important et
effectif de téléservices ».

Cet objectif stratégique majeur a été décliné en plusieurs objectifs intermédiaires :

¾ développer le marché public des téléservices à l’horizon de 2003 ;

¾ inciter le secteur privé à saisir les opportunités offertes dans le domaine des téléservices ;

¾ exporter dans les domaines suivants : télé-saisie, télé-traduction, télé-interprétariat, télé-


maintenance, télé-développement de logiciels, télé-surveillance, télé-médecine, télé-
services d’information et de médiation et les téléservices aux particuliers ;

¾ accroître et diversifier les prestations de téléservices sur les marchés internationaux.

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Troisième partie

LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

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Pour être durable, l’essor des secteurs productifs doit s’accompagner d’une stratégie
complémentaire de développement des secteurs et domaines de soutien aux activités sectorielles.

Cette stratégie complémentaire d’appui concerne les domaines suivants : l’investissement, les
exportations, le développement des unités de production (MPME) et le cadrage macro-
économique.

1 - La politique de promotion des investissements

La création de richesse pour lutter efficacement contre la pauvreté suppose la mise en valeur des
potentialités dégagées au niveau des différents secteurs ou branches d’activités qui ont été analysés
précédemment. Dans ce cadre, l’investissement privé national comme étranger a un rôle capital,
puisqu’il est l’instrument économique et financier de cette mise en valeur.

Les pays en développement ont compris cette nécessité et se livrent, en conséquence, une très âpre
bataille pour attirer les investisseurs potentiels, grâce notamment à des codes d’investissements qui
contiennent des avantages de toutes sortes en contre-partie de la décision d’investir et de créer des
emplois.

Au Sénégal, il y a déjà plusieurs structures chargées de la promotion des investissements : Guichet


Unique, SODIDA, SONEPI, ZFID. Leur efficacité a été jugée insuffisante au regard des exigences
de la mission de promotion des exportations qui suppose : la prospection des opportunités
d’investissements, la recherche d’investisseurs potentiels, l’assistance et le suivi des investisseurs
notamment dans leurs relations avec l’Administration, la disponibilité d’une banque de données
pertinentes sur les secteurs d’activités susceptibles d’attirer les investisseurs.

2 - La politique de promotion des exportations

Elle vise un meilleur positionnement des produits sénégalais sur le marché extérieur. Le Sénégal
évolue dans un contexte de vive compétition résultant de son appartenance aux ensembles
régionaux tels l’UEMOA et la CEDEAO qui sont en train de mettre en œuvre des zones
d’échanges préférentiels. Le Sénégal est aussi signataires des accords de Cotonou (Union
Européenne et ACP) ainsi que des accords de Marrakech (OMC).

Si pour tous ces ensembles, il existe des opportunités d’exportation pour l’économie sénégalaise,
celles-ci ne pourront être concrétisées que sous des conditions précises : image positive des
produits à l’étranger, supports de promotion, identification de débouchés, respect des normes
d’entrée, amélioration continue de la productivité des produits sénégalais, capacité de réponse
suffisante, respect des termes contractuels d’échange (délais et qualité notamment).

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Devant cette exigence, les entreprises locales ont besoin d’un appui conséquent pour accroître leur
compétitivité, développer leurs parts de marché, diversifier les destinations et exporter en toute
confiance. Des structures chargées de la promotion des exportations ont été créées pour répondre à
l’exigence de soutenir le positionnement des produits à l’étranger : Trade Point, CICES, Projet de
Promotion des Exportations Agricoles. Mais ce dispositif a révélé des insuffisances au niveau de
certaines fonctions essentielles de la promotion des exportations : appui au financement des
exportations et appui à la création de société de développement des exportations.

Comme dans beaucoup d’autres pays, le Sénégal entend profiter des synergies qui existent entre les
fonctions d’appui aux exportations et celles d’appui à l’investissement. C’est ce qui a motivé la
création de l’Agence nationale chargée de la Promotion des Investissements et des Grands Travaux
(APIX). Cette nouvelle structure (et celle qui sera probablement créée pour prendre en charge plus
spécifiquement la question du développement des exportations) devra mettre en œuvre la stratégie
axée sur les points suivants :

ˆ pour les investissements :

• susciter l’intérêt pour le Sénégal comme destination de l’Investissement,


• susciter et développer l’investissement local,
• préparer l’Administration (administration centrale et Collectivités locales), les entreprises
et les populations à accueillir les investissements ;

ˆ pour les exportations :

• développer les ventes des entreprises agricoles, industrielles et artisanales notamment sur le
marché international,
• susciter la vocation d’exportateur chez les opérateurs économiques,
• contribuer à sécuriser les transactions,
• assurer à l’industrie et au commerce un approvisionnement compétitif,
• contribuer à articuler le commerce informel à la production nationale,
• articuler les grandes entreprises aux PME locales.

L’APIX est appelé a jouer un rôle essentiel dans le renforcement et la rationalisation des structures
d’appui au développement des investissements et des exportations.

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3 - L’adoption d’une stratégie HIMO pour la réalisation de certains investissements

L’approche HIMO « suit une stratégie liant directement les objectifs d’emploi à la croissance
économique, à travers des investissements économiquement rentables basés sur la main d’œuvre et
les autres ressources locales et répondant aux besoins des populations au moyen revenu »12

Cette approche offre la possibilité de privilégier l’utilisation intensive de main d’œuvre locale dans
la construction, la réhabilitation et l’entretien des infrastructures productives, économiques et
sociales. Elle constitue une réelle réponse à la problématique de la pauvreté et à celle du sous-
emploi.

Le Plan National d’Action pour l’Emploi considère cette approche et les techniques qui la sous-
tendent comme autant de possibilités de créer des emplois, notamment pour les jeunes.

Partant des expériences antérieures (AGETIP) et au regard des objectifs des programmes de lutte
contra la pauvreté, le Sénégal, avec l’appui du BIT, a adopté une stratégie de promotion et de
développement des technologies HIMO dans les investissements publics principalement.

Cette stratégie porte sur les axes suivants :

• orienter la politique d’investissement de manière à optimiser leur impact sur l’emploi et le


développement économique et social. Il s’agit de tirer profit des acquis de l’approche
HIMO au Sénégal, dans les autres pays africains et en Asie ;

• promouvoir les capacités nationales indispensables à l’exécution des travaux publics HIMO
par le secteur privé, tout en cherchant à améliorer les conditions de travail dans le secteur
informel. Il s’agit de développer l’information, la formation et l’aide à la programmation ;

• orienter les investissements économiques et sociaux au niveau local de manière à


maximiser l’impact sur la réduction de la pauvreté rurale et urbaine ;

• mettre en place un « guichet unique » qui sera une cellule qui centralisera toutes les
questions liées à la mise en œuvre de l’approche ;

• mise en place d’un réseau comprenant les différents points interlocuteurs et points focaux
(au niveau des ministères techniques).

12
Programmes d’Investissement à Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO) : une approche stratégique
pour la création d’emplois ; BIT 1999

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Cette stratégie connaît un début d’application avec la création d’une unité d’appui à la mise en
place d’une unité d’appui aux investissements intensifs en emploi (Cellule HIMO). Cette approche
devrait profiter aux PME du secteur des BTP chargés d’exécuter les travaux et investissements
publics et communautaire. A moyen terme, elle vise les objectifs suivants :

• établir une stratégie et des mécanismes pour une ré-affectation significative du PTIP vers
l’HIMO ;
• renforcer les capacités locales des PME-BTP notamment pour satisfaire la demande de
travaux HIMO ;
• crédibiliser l’approche.

L’approche HIMO devrait trouver un terrain d’application privilégié dans les travaux initiés par les
l’Etat et les Collectivités locales avec le concours de l’ADM et de l’AGETIP. Bien menée, elle
peut contribuer à lutter efficacement contre le sous-emploi des jeunes en ville, principale source de
leur pauvreté.

Dans son adresse au Parlement en juillet 2001, Madame le Premier Ministre a soutenu que « pour
permettre au secteur des BTP, secteur à haute intensité de main d’œuvre, d’avoir les incidences
escomptées sur l’ensemble de l’économie nationale, il sera mis en œuvre une stratégie qui
s’articulera autour de la promotion d’une politique de qualité architecturale pour améliorer notre
cadre de vie et le développement de l’industrie du BTP … »

4 - La politique d’appui au développement de la micro, petite et moyenne entreprise


(MPME).

Comme dans tous les pays en développement, les MPME ont un rôle capital à jouer dans la
croissance et le développement économique. Elles sont confrontées à des difficultés liées à
l’évolution de leur environnement économique : nouvelles technologies de gestion et de
production, concurrences des entreprises des pays communautaires, manque de capacités
managériales, etc. Cela justifie un soutien de l’Etat à cette catégorie d’agents économiques.

Le diagnostic du dispositif qui a prévalu au Sénégal jusqu’en 1998, en a identifié les principales
lacunes : offre très incomplète au regard de la diversité des besoins de cibles ; faiblesse de la
performance des structures (SODIDA, SONEPI et Chambres Consulaires) ; impact limité et
manque de coordination.
Les leçons tirées de l’expérience (au Sénégal et ailleurs) des différentes formes d’appui au
développement des PME et des initiatives privées ont conduit les autorités à adopter une nouvelle
stratégie. Elle est axée sur les points suivants :

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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• stimuler l’initiative entrepreneuriale ;


• revaloriser la considération de l’Entreprise auprès de l’Etat et du public ;
• organiser et faciliter l’accès aux services de conseil ;
• mettre en place une coordination du système global d’appui ;
• créer un maillage dense d’activités et d’entreprises performantes ;
• créer un environnement favorable au développement des entreprises ;
• coordonner l’appui international direct à l’entreprise.

L’instrument de mise en œuvre de cette stratégie sera l’Agence de Développement des PME
(ADPME). Elle aura pour cible : PME du secteur formel et informel, créateurs d’entreprises,
prestataires de services.

5 - Le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la


Communication (NTIC).

Doté de peu de ressources naturelles mais disposant de ressources humaines de qualité, le Sénégal
a, depuis toujours, misé sur les services, notamment, ceux pour lesquels il a un avantage
comparatif du fait de sa position géographique (port et aéroport) ou de ses conditions climatiques
(tourisme). Le processus de mondialisation en cours s’accompagne d’une explosion du secteur des
services et, particulièrement, dans le domaine des NTIC.

Les NTIC peuvent aider le Sénégal à relever plusieurs défis du développement :

• lutte contre le chômage ;


• lutte contre la pauvreté ;
• amélioration de la compétitivité de son économie par l’amélioration de la productivité des
entreprises ;
• amélioration de l’efficacité gouvernementale ;
• développement des exportations et amélioration de la Balance des Paiements.

Le Sénégal peut créer plusieurs dizaines de milliers d’emplois à court ou moyen terme grâce aux
NTIC. Dans le domaine des téléservices, une seule entreprise peut recruter des milliers d’emplois
pour satisfaire un seul client du Nord, comme ce fut le cas au Ghana, où une entreprise
nouvellement installée compte employer 4 000 personnes d’ici fin 2001 pour saisir journellement
des formulaires de déclaration de sinistres dans une banque de données d’une compagnie
d’assurance américaine.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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A la faveur d’une large concertation tenue en mars 2001 et regroupant tous les acteurs impliqués
dans le développement des NTIC, un plan d’action basé sur la vision stratégique suivante a été
élaboré : grâce notamment aux NTIC, le Sénégal deviendra, dans un horizon de cinq ans, un pays
émergeant avec une économie compétitive et moderne dont les ressources seront valorisées et
optimisées au niveau national, plus équitable des revenus et contribueront significativement à une
élévation du bien-être de la population sur le plan économique, social, culturel, sanitaire et
éducatif.

A partir de cette vision, les acteurs ont défini trois axes stratégiques de développement de la grappe
NTIC qui devraient canaliser tous les efforts du secteur public et privé afin de réaliser cette vision :
• Développer les téléservices sur le marché national et international
• L’Etat, utilisateur modèle des NTICs, facilitateur et accompagnateur
• Un système d’éducation et de formation adapté à l’évolution des NTICSs et aux besoins des
différentes filières.

6 - La politique de l’emploi en appui à la création de richesses

L’intervention de l’emploi est centrée sur des mesures de gestion de la main d’œuvre qui
contribuent à la fois à la création de richesse tant par le soutien qu’elles apportent à la croissance
économique générée par les différents secteurs d’activités que par la facilitation de la création
d’activités génératrices de revenus à l’initiative des groupes de pauvres et à la valorisation de
gisements d’emplois au niveau local.

I. Accroissement du contenu en emploi de la croissance et de sa capacité à réduire la


pauvreté.

1. améliorer la contribution des PME à la création d’emplois ;


2. appuyer, par des mesures spécifiques, les secteurs et filières à forte valeur ajoutée et à
grande capacité de création d’emplois ;
3. mettre au point et utiliser des mécanismes et instruments d’analyse et d’optimisation du
lien entre la croissance et l’emploi ;
4. accompagner l’émergence d’une économie communautaire et sociale par la valorisation
des bassins d’emploi au niveau local ;
5. promouvoir, de façon plus systématique, les approches HIMO.

II. Amélioration du fonctionnement du marché du travail pour soutenir la croissance des


secteurs

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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1. améliorer la gestion et de l’employabilité de la main d’œuvre (mise en place de


parcours qualifiants des demandeurs d’emploi, disponibilité et mobilité, information,
intermédiation/rapprochement offre et demande d’emploi, mise en place de systèmes de
gestions des emplois, métiers et compétences, etc.) ;

2. information sur le marché de l’emploi (production, traitement et diffusion de données et


statistiques générales grâce à une enquête nationale sur l’emploi, le sous-emploi, le
chômage, le revenu et la pauvreté au Sénégal, rapport annuel emploi et formation,
bulletin trimestriel sur le marché de l’emploi, études et enquêtes conjoncturelles et
ponctuelles, concertations sectorielles sur l’emploi et la formation, bourse de l’emploi,
communication sociale sur l’emploi, etc.) ;

3. mise en place d’une Agence Nationale de l’Emploi par l’implantation progressive


d’agences locales pour l’emploi intégrant les fonctions d’intermédiation et
d’information sur le marché de l’emploi (Système d’information sur le marché de
l’Emploi avec l’Observatoire des emplois, métiers et qualifications)

III. Accroître les possibilités d’accès des pauvres à l’emploi non salarié par la création de
nouveaux emplois ou la consolidation d’emplois existants

1. promotion de l’emploi indépendant en milieu rural


2. promotion de l’emploi indépendant en milieu urbain et semi urbain

IV. Augmenter l’employabilité des individus pour accroître leurs chances d’accès à l’emploi.

1. faciliter leur accès aux programmes « apprentissage et stage » de la Convention


Nationale Etat-Employeurs pour l’emploi des jeunes » ;
2. mettre à leur disposition des programmes de formation-insertion ciblés sur des métiers
porteurs ;
3. faciliter leur accueil et orientation professionnelle

7 - La fiscalité en appui à l’amélioration du cadre macro-économique

Le pouvoir redistributif de l’Etat grâce à la fiscalité a toujours été perçu comme un puissant moyen
de corriger les inégalités dans le partage des fruits de la croissance.

Les études disponibles sur la fiscalité au Sénégal montrent que celle-ci n’est pas particulièrement
avantageuse pour les pauvres.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Dans le contexte marqué par l’appartenance du Sénégal à des ensembles communautaires comme
l’UEMOA qui visent l’intégration économique des Etats-membres, ce pouvoir de manipulation de
la fiscalité tend à s’effriter au profit d’une politique fiscale communautaire.
Néanmoins, même si une réforme fiscale en profondeur n’est encore à l’ordre du jour13, des axes
d’amélioration peuvent être proposés afin de rendre la fiscalité plus équitable, plus stable et
simple :

• améliorer l’efficacité de l’impôt ;


• veillez à la stabilité de la règle fiscale ;
• veuillez à l’harmonisation des niveaux de fiscalité (administration centrale et Collectivités
locales) pour rendre celle-ci compatible avec la viabilité des personnes morales et le
préservation du pouvoir d’achat réel des populations les plus défavorisées ;
• améliorer l’efficacité de l’Administration fiscale dans le sens d’une plus grande équité ;
• lever les contraintes et promouvoir tous les facteurs de réussite d’une politique fiscale.

Une étude sur les meilleures voies et moyens de prendre en charge ces préoccupations dans le
contexte actuel paraît souhaitable. Cette étude devrait indiquer les mesures fiscales incitatives qui
pourraient être adoptées par les Autorités qui avantageraient, particulièrement, la création de
revenus dans le monde rural, la création d’emplois en milieu urbain.

13
Président de la République lors de sa dernière rencontre avec le Patronat

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Quatrième partie

PLAN D’ACTION ET INDICATEURS DE


SUIVI

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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La création de richesse pour lutter contre la pauvreté repose sur les considérations suivantes :

• une croissance forte entraînée par le développement des secteurs ciblés en priorité ;
• un développement de l’emploi ;
• un développement des initiatives privées par la création d’unités de productions de biens et
services viables.

Partant de ces considérations et des stratégies proposées, les indicateurs suivants peuvent être
retenus visant à mesurer l’impact des mesures retenues pour le recul de la pauvreté :

ˆ indicateurs de création de richesse : augmentation de 50% de la valeur ajoutée des secteurs et


sous-secteurs ciblés à l’horizon de 2015 ( soit une moyenne de progression réelle de 6%
environ) ;

ˆ indicateurs d’emplois : progression nette du nombre d’emplois durables en milieu urbain dans
les mêmes proportions que le PIB réel.

ˆ indicateurs de création de PME/PMI : augmentation de 50% du nombre de nouvelles PME-I


transformatrices des produits agricoles à l’horizon de 2015.

ˆ indicateurs de revenus : augmentation du revenu par tête en milieu rural de 50% à l’horizon de
2015.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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OBJECTIFS PRIORITAIRES DE STRATEGIES RESULTATS INDICATEURS A L’HORIZON 2015


LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
AGRICULTURE

La professionnalisation des acteurs Développer les systèmes de Producteurs agricoles Représentativité et dynamisme des cadres de
communication et d’information, et Acteurs ruraux concertation rendus opérationnels.
impliqués, avertis et
responsables

Dynamiser les cadres de Cadres fonctionnels et


concertation opérationnels :centres
de prise de décision

Sécurisation foncière
réelle et accrûe. Nombre d’Immatriculation foncières
Rendre le cadastre rural effectif.
L’octroi de garanties sur le foncier Agriculteurs maîtrisant
les techniques Augmentation de la production agricoles
Développer et renforcer le conseil culturales (toutes spéculations confondues).
agricole
Le développement de l’intensification Facteurs de production
agricole en rendant disponible les effectivement utilisés Produits agricoles diversifiés (maïs, niébé,
intrants agricoles et en plus grandes production horticoles) ;
Rendre les facteurs de production à quantités.
un coût supportable (mesures Augmentation du temps d’occupation du
fiscales). ruraux dans l’année (développement des
Evacuation des action non agricoles) ;
produits agricoles
facilités. Augmentation des revenus des ruraux (voir
la situation de référence) ;

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Développer les pistes rurales ;


Transactions Nombre de kilomètres de pistes rurales ;
commerciales des
Créer et aménager les marchés de produits améliorées. Développement de systèmes d’information
produits agricoles ; sur les marchés ;

Augmentation des sources de financement


adaptées ;
Facilitation
commerciale et
Créer des structures de volume d’échange .
La commercialisation et la distribution normalisation , d’entreposages, et accrûe.
des produits agricoles développer les systèmes
d’information sur les marchés ;

Amélioration du parcs
de véhicules utilitaires
Créer un fonds de soutien au en nombre et en
transport routier qualité.

Volume de
financement distribué
accrûe
Mettre en place un système de crédit
adapté associé d’un fonds de Efficience et Efficacité
garantie et de calamité accrûe du système de

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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crédit.

Favoriser l’accessibilité à tous les


Le renforcement du système de acteurs en adaptant le crédit aux Plus grande équité et
financement cycles culturaux, aux types élargissement du
spéculations et d’investissements champ de bénéficiaire.

Développer les systèmes financiers


décentralisés (SFD).

Plus grand nombre de


PME/PMI en milieu
rural.
Le développement de l’agro-industrie Développer une agro-industrie de
substitution aux produits importés.
Efficacité du soutien
des IA en milieu rural
Augmentation des unités de transformation
Octroyer un financement spécifique Diversification accrûe agro-industrielles
pour les agro-industries en milieu des produits agro-
rural. industriels, et
incitation à la
Alléger la fiscalité pour tout valorisation
processus de valorisation agro-
industriels des produits agricoles

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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Superficies aménagées
en nette augmentation

Le développement de l’hydraulique
rurale et de l’irrigation des terres Accélérer le rythme d’aménagement Extension des PIV, et
des terres de la vallée ; développement de la
maîtrise de l’eau

Développer la petite irrigation,


autour des forage, des bassins de
rétention et de toute autre forme de Maîtrise accrûe de
captures des eaux de ruisselle ment ; l’eau pour l’agriculture

Augmenter les
Créer des sociétés hydrauliques quantités d’eau
villageoise ( fonçage de puits et disponibles pour
aménagement des réseaux l’agriculture
d’irrigation) ;

Diversifier les sources d’énergie


pour appuyer l’hydraulique rurale
(systèmes d’exhaure).

Disponibilité accrûe de
la biomasse et des

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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réserves fourragères.

La sauvegarde de l’environnement et la Lutter contre les feux de brousse ; Extension des zones de Les tendances en pertes de ressources
lutte contre la désertification forêts naturelles sont inversées

Prise en charge
effective par les
populations .

Protéger les forêts, les bassins


versants ;

Développer les programmes


d’aménagement et d’agro-foresterie
dans une dynamique participative
avec les collectivités locales

Le développement du secteur privé en Développer l’entrepreneuriat rural ; Développement d’un


milieu rural secteur privé
dynamique en milieu
rural

Inciter les privés à s’installer en Plus grand équipement


campagne en facilitant les premières du monde rural
installations, en détaxant les
équipements lourds, et certains

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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équipements d’exhaure.

Favoriser la mécanisation agricole Mécanisation accrûe


en créant des centres de réparation et de l’agriculture.
de démonstration ;

Améliorer l’habitat rural Amélioration effective


de la qualité de vie en
milieu rural.

ELEVAGE
• L’assurance par la sécurité •
Développement de • Multiplication des • La consommation de viande
alimentaire. l’insémination artificielle ; centres (habitant/an) atteint ou dépasse 14 kg
• Amélioration génétique des d’insémination. (100 000T en 2000 à 144 600T en
• L’efficacité économique races locales ; • Application 2003) ;
(production, commercialisation, • Structuration et régulation des effective résultats de
institutions). marchés la recherche sur • Augmentation de la consommation
• Etablissement d’un système de l’amélioration des d’œufs > 30 unités per capita (22 œufs
• L’équité dans les rapports de prix, crédit adapté ; races. en 2000 à 30 à 2003) ;
les termes d’échange ville – • Crédit adapté au
campagne et l’accès à la terre et aux sous secteur de • Diminution de la facture laitière (30
ressources naturelles. l’élevage. milliards 1997) et augmentation de la
• Marché régulé consommation (27 à 35 litres per capita
• La gestion de l’environnement pour • Adaptation zonale en 2003) ;
un maintien du capital foncier, la des productions
préservation des bases productives • Augmentation de la production de miel
et l’amélioration des systèmes de (200T à 1000T) et de cire (50T à 150 T)
production. à l’horizon 2003 ;

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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OBJECTIFS STRATEGIES RESULTATS INDICATEURS


PECHE
• la gestion durable et la restauration • Assurer la gestion durable de la • Le stock de • Les ressources halieutiques augmentent
des ressources halieutiques ; ressources en dépit de l’effort de pêche ;
pêche et de l’aquaculture et la halieutiques est
viabilité des pêcheries préservé.
* • Le nombre des • Le secteur enregistre une baisse des
entreprises en faillites de 10%.
difficultés est très
réduit..
• la satisfaction de la demande • Satisfaire la demande nationale • Le marché local est • Les produits commercialisés sur le
nationale ; en produits halieutiques mieux marché local augmentent de 10%
approvisionné en • La part du marché local augmente de
produits 10% par an sur la période.
halieutiques
• Améliorer et moderniser les
• la qualification des professionnels • Les pêcheurs • Les achats d’équipements de production
conditions d’exercice de la
utilisent des augmentent
du secteur ; pêche artisanale techniques • Le nombre d’infrastructures de pêches
modernes augmentent
• Les pêcheurs sont
mieux formés aux
pratiques de
gestion.
• la valorisation maximale des • Valoriser la production • Le produit net des • Le taux de perte est en baisse de 10%
ressources captures est
halieutique amélioré.

• Existence de lignes • Le nombre de professionnels de la pêche


• la mise à la disposition des de crédits arrtisanale bénéficiant des crédits est en

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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professionnels du secteur, • Développer un système durable opérationnelles et hausse.


d’instruments financiers de financement de la pêche et diversifiées
susceptibles de satisfaire les des activités aquacoles
besoins d’investissement et
d’exploitation dans des conditions • Renforcer la coopération • Existence • Le nombre d’accords de coopération
d’accords de pêche signés avec les pays voisins ;
compatibles avec la viabilité internationale en matière de
avec les pays • Le nombre d’accord d’assistance
financière des activités de pêche. pêche et d’aquaculture voisins. technique dans les domaines de la pêche
continentale et de l’aquaculture.
• Baisse de la déforestation
ENVIRONNEMENT

1. Stopper la tendance à la dégradation Mettre en oeuvre des initiatives Amélioration du • Récupération des terres salées et acides (
des RNE hardies de revalorisation de la potentiel nbre d’ha)
biodiversité. environnemental
existant. • Réhabilitation de la faune (réapparition
des espèces menacées)

• Augmentation des forêts naturelles et


communautaires (nbre de forêts
aménagées) ;
2. Trouver un point d’équilibre entre la
satisfaction des besoins des Impliquer les populations dans la Une meilleure gestion • Augmentation du niveau d’utilisation
populations et le maintien de la GRNE de proximité de des énergies de substitution au
biodiversité. l’environnement charbon de bois (gaz, biogaz, fourneau
Ban ak souf, solaire) ;

• Amélioration de la gestion des


ressources en eau ;
• Restaurer et conserver le système agraire

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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et agrofestier (érosion, nbre d’ha


protégés) ;

• Diminution des feux de brousse (nbre


d’ha …)
ARTISANAT

Le renforcement du cadre - Accroître les ressources des CM Le cadre institutionnel -Les tarifs des prestations des CM relevés
institutionnel et réglementaire en le en vue de permettre leur répond mieux aux (taux de relèvement)
rendant plus favorable à autofinancement; aspirations du secteur
l’épanouissement du secteur -Accroître le nombre des artisans -Des services nouveaux et modernes créés
aux CM; dans les CM (nbr de services créés)
- Revoir les textes législatifs et
réglementaires; -Un système comptable léger et adopté : Nbr
- Promouvoir un environnement d’entreprises ayant un système comptable
juridique et économique favorable à
l’épanouissement de l’entreprise
artisanale;

-Généraliser la formation par


alternance;
-Re dynamiser le perfectionnement
administratif et technique de Les artisans et leur
La relance et la re dynamisation des l’encadrement intervenant dans le encadreurs bénéficient
actions de formation en milieu secteur à différents niveaux d’une formation -Des centres régionaux de l’artisanat biens
artisanal adoptée et continue équipés : nbre de centres
-Adopter le système de financement
aux réalités du secteur; -Le financement de la formation est bien
-Assouplir les conditions d’accès au couvert : Montant annuel
crédit;
-Les qualifications techniques
-Ramifier de la façon la plus étendue professionnelles et en gestion des artisans

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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possible les circuits de sont relevées : nbr d’artisans et encadreurs


commercialisation au niveau local, Les artisans assurent la formés
La mise en place d’un système de régionale et internationale; prise en charge de leur
financement attractif et adopté au -Promouvoir les produits au niveau autofinancement
secteur de l’artisanat national et international, en faisant
usage des techniques modernes de
ventes;
L’amélioration du niveau de -Les capacités des SFD sont renforcées (Nbr
commercialisation des produits et -Multiplier les actions de La demande est en d’agents formés, Nbr de dossiers traités,
services artisanaux sensibilisation, d’information, perpétuelle croissance Financement octroyé)
d’éducation et de communication en
milieu artisanal; -Le crédit est accessible aux artisans (
-Encourager l’organisation des Montant des crédits au secteur, Nbr de
artisans; bénéficiaires)
-Créer un environnement favorable à
l’harmonisation des interventions
dans le secteur. -Les villages artisanaux réhabilités : Nbr de
villages

-Les techniques de vente à l’exportation sont


L’instauration d’un cadre de maîtrisées : Quantités exportés
transmission fluide de l’information
et de sensibilisation permanente Fluidité de -Les artisans participent régulièrement aux
entre les différents acteurs de transmission de foires étrangères : Nbr de participation
l’artisanat l’information
-Les normes de qualité des produits sont
connues et maîtrisées : Chiffre d’affaire du
secteur

-Les CM et l’UNCM sont dotées de services


de documentation riches : nbr de Chambres
équipés

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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-Les OPA sont fortes et nombreuses :nbr


d’OPA fonctionnelles

-Les plans d’aménagement réservent des sites


à l’artisanat Nbr de sites réservés

-Les différents intervenants (OPA/


CM/Etat/Bailleurs/ONG) ont un cadre de
concertation : Nbr de rencontre par an.

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MGP-Afrique – Création de richesse – Rapport final provisoire– octobre 2001
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ANNEXE

DOCUMENTATION REÇUE DU
GROUPE THEMATIQUE

71
LISTE DOCUMENTATION RECUE DU GROUPE THEMATIQUE

N° TITRE SECTEUR NATURE SOURCE / DATE


COMMANDITAIRE
1 ETUDE SUR L’INITIATIVE 20-20 COMME OPTION 4 Rapport final Programme Elargie de Luttre EN/97/003, octobre 2000
STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT Contre la Pauvreté (PELCP) /
Direction de la Planification &
UNICEF
2 PROGRAMME NATIONAL DE PRISE EN CHARGE DES 4 Composante du Programme Primature janv-00
ENFANTS EN SITUATION DE RISQUE
3 RAPPORT DE L'ENQUETE SUR LES OBJECTIFS DE LA FIN DE MICS – II Gouvernement du Sénégal & déc-00
DECENNIE SUR L'ENFANCE UNICEF
4 POVERTY REDUCTION BEGINS WITH CHILDREN 4 Review (Plolicy and Planning) Division of Evaluation / March 2000
UNICEF
5 ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME 4 Analyse (Draft) Sénégal & UNICEF Draft juin 2001
AU SENEGAL POUR LA PERIODE 2000
6 PLAN D’ACTION NATIONAL POUR L’ENFANCE 4 Plan d'action MFEF & UNICEF juil-91
7 LA PAUVRETE ET LES ENFANTS : Bilan des dernières années 4 Examen des politiques Division de l'Evaluation des mai-01
dans les pays moins avancés Politiques et de la Planification
/ UNICEF
8 PARTENAIRES DANS LA TRANSFORMATION DU Groupe de la Banque Mondiale mars-00
DEVELOPPEMENT : NOUVELLES PERSPECTIVES DE
L’ELABORATION DE SRP MAITRISEES PAR LES PAYS.
9 MARCHES BETAIL – VIANDE EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU 1 CEMAC N°006 de 1998-1999
CENTRE Bulletin trimestrie
10 MARCHES BETAIL – VIANDE EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU 1 CEMAC N° 009 de Juillet-Septembre 2000
CENTRE Bulletin trimestrie
MARCHE BETAIL-VIANDE- PREMIER TRIMESTRE 2000 1 Note de synthèse N°7 Direction de l’Elevage – Bureau 2000
des Statistiques (Moussa
MBAYE/CMA/AVC et UE)

10 LE MARCHE DU BETAIL ET DE LA VIANDE EN 1999 1 Note de synthèse N°6 Direction de l’Elevage – Bureau 1999
des Statistiques (Moussa
MBAYE/CMA/AVC et UE)

11 ATELIER POUR L’ELABORATION DE LA LETTRE DE 3 Rapport de synthèse de l'atelier Direction de l’artisanat, févr-01
POLITIQUE SECTORIELLE SUR L’ARTISANAT Direction de la Planification,
Coopération Technique
Allemande (GTZ)
12 LETTRE DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR 3 Direction de l’artisanat déc-99
DE L’ARTISANAT
13 RAPPORT NATIONAL SUR LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL 4 Document national REPUBLIQUE DU SENEGAL déc-00
POUR LES ENFANTS 1990 - 2000
FAIRE DE L' AGRICULTURE LE MOTEUR DU 1 Younousse SEYE Ingénieur
DEVELOPPEMENT DU SENEGAL : ORIENTATIONS ET Agro-Economiste
14 STRATEGIES janv-00
15 STATEGIE DE LUTTE POUR LA REDUCTION DE LA 1 Contribution au DSRP Office National de
PAUVRETE:VOLET ASSAINISSEMENT l'Assainissement du SENEGAL
( O.N.A.S) Aout 2001
16 Ministère des Mines, de
l'Energie et de l'Hydraulique
17 LA STRATEGIE DE L'ASER 4 Contribution au DSRP Agence Sénégalaise
d'Electrification Rurale (ASER)

18 CREATION DE RICHESSES PAR LA VALORISATION 4 Contribution au DSRP Direction des Mines et de la


ARTISANALE ET SEMI INDUSTRIELLE DES RESSOURCES Géologie
MINERALES DU SENEGAL
19 CONTRIBUTION DU SECTEUR DE l'ENERGIE ET DU SOUS- 2 Contribution au DSRP Projet Sénégalo-Allemand
SECTEUR DES COMBUSTIBLES DOMESTIQUES A LA LUTTE Combustibles Domestiques /
CONTRE LA PAUVRETE : Création de richesse GTZ juil-01
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HYDROGRAPHIQUE
NATIONAL
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