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Introduction

De manière générale; le T.F désigne tout salarié qui exerce son activité professionnelle, sur le territoire d'un
État membre et réside sur le territoire d'un autre État membre, où il retourne en principe chaque jour ou au
moins une fois par semaine.

Chapitre 1 : La notion du T.F


Un frontalier: est une personne qui travaille dans une autre État que celui où elle réside habituellement.

Section 1 : Critères de définition (Retenus par les conventions bilatérales)


Les définitions données dans les différentes conventions sont très proches et font états de critères communs;
A- Le critère d'extranéité: (Situation juridique d'un étranger dans un pays donné)
•Dans toutes les conventions bilatérales le frontalier est celui qui réside ds un des Etats contractant et qui
travail ds l'autre Etat partie. Être le résident d'un des deux Etats contractants : Est une condition évidente et cela
simplement pour bénéficier de l'application de la convention.
=> Nous rappellerons ici que si une personne physique est considérée comme résident de chacun des Etats
contractants, il est fait application de critères successifs:
- le foyer d'habitation permanent
- le centre des intérêts vitaux
- le séjour habituel
- la nationalité..
•Il est nécessaire que le TF: exerce une activité professionnelle ds l'autre Etat que celui dont il est le
résident. Il peut s'agir d'un emploi privé ou d'un emploi public.
B- le critère géographique: "c'est la zone frontalière"
Si l'élément d'extranéité est essentiel, il n'est pas suffisant par ce que le plus souvent les conventions
bilatérales spécifient bien que le lieu de résidence et le lieu de travail doivent se situer ds une zone frontalière
qui est définie de manière précise par les conventions. La Z.F est donc une zone géographique d'un pays
présentant des avantages fiscaux afin d'attirer l'investissement et de développer l'activité économique.

Section 2 : Le statut fiscal des travailleurs frontaliers


En effet le frontalier en passant de l'autre côté de la frontière voit sa propre situation juridique
communautarisée en qui va avoir un certain nombre de conséquences,
Notamment:-->L'application des règles du droit communautaire
-->Et la compétence de la cour de Luxembourg en cas de litige
A- Le droit communautaire et la définition des frontaliers:
•Le règlement N°1612-681 relatif à la libre circulation des travailleurs au sein de la communauté prévoit
que les ressortissants d'un Etat membre bénéficient sur le territoire d'un autre Etat membre des mêmes
avantages fiscaux que les travailleurs nationaux.
•Le règlement N°1408-71 relatif à la coordination des systèmes de sécurité sociale parle expressément des
travailleurs frontaliers; Il définit le TF par rapport à la résidence, et par rapport au retour quotidien ou
hebdomadaire au domicile.
b- Le droit communautaire et les critères de répartition des droits d'imposer:
Le projet de proposition de directive de 1979,ce projet de directive a finalement été retiré et la Commission
l'a remplacé par une recommandation du 21 décembre 1933, la Commission constate que la libre circulation des
personnes peut être entravée par des dispositions en matière d'impôt sur le revenu des personnes physiques
ayant pour effet d'imposer une charge fiscale plus lourde aux non-résidents qu'aux résidents se trouvant dans
des situations comparables.

Chapitre 2 : Résolution des problèmes fiscaux posés par les travailleurs frontaliers

Section 1 - Analyse des difficultés fiscales

A - le problème de double imposition


Le droit européen reste muet sur le régime d’imposition applicable aux États membres et laisse à ces
derniers une liberté en la matière, afin de constituer une concurrence fiscale. Lorsqu’un revenu est perçu dans le
cadre d'un travail transfrontalier, plusieurs Etats peuvent, en vertu de leur propre souveraineté fiscale, prétendre
au droit de lever l'impôt sur ce seul revenu conformément à leur législation en la matière. Ainsi, ce revenu
transnational peut être taxé deux fois (double imposition).
B - le traitement inégal et problèmes de discrimination
2 hypothèses :
Imposition dans l'État de résidence
Cela pourrait poser un problème d’inégalité entre les contribuables. Selon les libertés inscrites dans le
traité CE et le principe de non-discrimination, le travailleur transfrontalier devrait normalement bénéficier du
même droit à déduction des frais pro ou pers exposés dans l'État de résidence ; c’est-à-dire comme s'il
s'agissait de son État d'emploi (pays de la source).
Imposition dans l'État d'emploi (même s’il a sa résidence fiscale dans un autre État)
En cas d'imposition du frontalier dans le pays de travail, la plupart des Etats membres appliquent un
régime d'imposition différent de celui réservé aux résidents, à savoir le régime dit des non-résidents. Ce
régime comporte une imposition supérieure à celles des personnes exerçant les mêmes activités dans leur pays
de résidence et ne prévoit pas l'octroi des avantages fiscaux accordés aux résidents en raison de leur situation
familiale, ni des différentes déductions dont bénéficient ceux-ci, partant de l'idée que ces avantages devraient
être accordés par le pays de résidence. En même temps, ces frontaliers ne peuvent pas non plus bénéficier des
avantages correspondants dans leur pays de résidence, du fait de l'absence ou de l'insuffisance des revenus
imposables dans ce pays. Cette situation, ainsi que le manque de coordination des réglementations en matière
de fiscalité directe, porte atteinte au principe de non discrimination, désormais affirmé aussi en matière fiscale
par la Cour de Justice CE sur la base surtout des articles 48 et 52 du Traité CE .
Section 2 - Les solutions adéquates
A - Les modalités retenues par le modèle de convention fiscale (OCDE)
Ce modèle est une base pour les conventions bilatérales.Il prévoit comme règle générale « l’imposition à
la source », c.à.d. l’imposition des revenus dans l’Etat de travail. En ce qui concerne les travailleurs des deux
Etats contractants le modèle propose dans les articles 23A et 23B deux méthodes différentes :
La méthode d’exemption : les revenus provenant de l’Etat de travail sont exonérés d’imposition dans
l’Etat de résidence. Ce dernier a toutefois le droit de prendre en compte les revenus exemptés, afin de
déterminer le taux moyen d’imposition de revenus. Cette règle du taux effectif permet de conserver le
caractère progressif de l’impôt.
La méthode d’imputation : l’imposition à la source (Etat de travail) des revenus tout en les imposant
dans l’Etat de résidence. Mais le contribuable bénéficie au titre des impôts acquittés à la source d’un crédit
d’impôt égal au montant de l’impôt payé.
B - Les modalités d’imposition des frontaliers issues des conventions internationales
1. Imposition dans l’Etat de résidence des travailleurs frontaliers
La convention fiscale franco – allemande (Article 13 al. 2)
La Convention fiscale franco – belge (Articles 19A par. 2 et 19B par. 2.)
L’accord du 11 avril 1983 entre la France et le Conseil Fédéral de Suisse (Canton de Genève exclu)
La convention franco –espagnole du 10 octobre 1995 (Article 12 du Protocole de ladite Convention)
Protocole de la Convention franco–italienne du 5 octobre 1989 (Article 15 par.4 et le point 9)
2. Imposition à la source des travailleurs frontaliers : Convention franco - suisse
Celle du 9 septembre 1966, entre la République française et la Confédération de Suisse applicable
aujourd’hui aux seules personnes résidant ou exerçant leur activité dans le canton de Genève. Exemptés de
l’imposition de l’Etat de résidence, les revenus perçus dans l’Etat de travail sont imposés dans ce dernier.
3. Conventions fiscales bilatérales ne contenant pas des clauses particulières pour les frontaliers
Aux relations fiscales entre la France et ces pays, en matière des travailleurs frontaliers, la règle générale
d’imposition à la source est applicable. C’est le cas L’article 14 al. 4 de la convention entre la France et le
Luxembourg du 1 avril 1958, qui prévoyait un régime spécial pour les travailleurs frontaliers a été abrogé par
l’article 7 de l’avenant du 8 septembre 1970.
La Convention entre la France et le Royaume-Uni aussi que celle entre la France et le Monaco n’édictent
pas de dispositions différentes pour les travailleurs frontaliers.

Conclusion
Le régime juridique en vigueur qui règle le statut des travailleurs frontaliers présente certains désavantages
conduisant parfois à leur traitement défavorable. Les conventions bilatérales passées par les différents Etats
membres n’ont pas pu éliminer la possibilité de la double imposition dans certains cas particuliers.
Seul le droit communautaire soucieux d’assurer l’effet utile de la libre circulation des travailleurs peut jouer
un rôle unificateur en ce qui concerne le statut des contribuables passe-frontière. Mais en son état actuel, il ne
comporte pas de dispositions concrètes concernant la fiscalité directe des citoyens des états membres de la
Communauté Européenne. En outre, il semble que les Etats intéressés, attachés à leur souveraineté fiscale, ne sont
pas encore disposés à donner une solution définitive aux problèmes causés par la réglementation actuelle.

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