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Laurent FEDI
Professeur Associé
CESIT - KEDGE Business School
En 2019, plus de onze milliards de tonnes ont été transportées par la voie
maritime1 malgré la pandémie de Covid-192. Ce mode de transport économique
« surfe » sur les besoins de la mondialisation face à des économies émergentes
consommatrices de matières premières et de produits finis. Le transport maritime
demeure plus que jamais l’un des vecteurs majeurs du commerce mondial. Dans
le tonnage total, si environ 50 % représente les vracs solides ou liquides, le
transport conteneurisé occupe une part marginale, moins de 20 %3. Pourtant, ce
secteur a connu une progression spectaculaire au cours des dernières décennies
modifiant profondément les chaînes logistiques et l’organisation des ports. Au
demeurant, le nombre de navires porte-conteneurs a augmenté de près de 700 %
depuis les années 1980 et leur taille a atteint des échelles considérables, jusqu’à
24 000 EVP4 (Equivalent Vingt Pieds) avec de nombreuses interrogations
relatives aux coûts induits par ces géants des mers tant pour les ports que pour
les infrastructures de transport en général5. Techniquement, ces Ultra Large
Container Ships (ULCS) pourraient atteindre 27 000 EVP mais ils seraient dans
l’incapacité d’emprunter le Canal de Suez6.
De manière corollaire, le segment conteneurisé dit des liners ou de lignes
maritimes régulières, a connu des changements structurels majeurs7. Parmi ces
changements, il convient de relever que le système conférentiel permettant à ses
membres de s’entendre sur les taux de fret et qui a pérennisé le développement
des lignes maritimes tout au long du 20ème siècle, s’est substantiellement affaibli.
151
LE DROIT, L’HOMME ET LES ACTIVITES MARITIMES
8
Marion BESANCON et Laurent FEDI, « La fin du régime des conférences maritimes : vers une
concurrence pure et parfaite du transport par mer au départ ou à destination de l'Union
européenne ? », Le droit maritime français, 2008, p. 791 – 803
9 Règlement CEE n°4056/86 du Conseil du 22 décembre 1986, J.O.C.E. L 378 du 31 décembre 1986.
L. FEDI, « L’abrogation des conférences maritimes dans l’Union européenne : premiers bilans et
perspectives d’évolution », Le droit maritime français, 2013, p. 697-711.
10
Philippe CORRUBLE, « Les autorités de concurrence face aux alliances maritimes mondiales », Le
droit maritime français, 2018, p. 2-14.
11
Règlement (CE) n° 906/2009 de la Commission du 28 septembre 2009 concernant l’application de
l’article 81, paragraphe 3, du traité à certaines catégories d’accords, de décisions et de pratiques
concertées entre compagnies maritimes de ligne (« consortiums »), J.O.U.E. L. 256 du 29
septembre 2009, p. 31 prorogé par le règlement UE n° 697/2014 de la Commission du 24 juin 2014
modifiant le Règlement (CE) n° 906/2009 en ce qui concerne sa durée d’application, J.O.U.E. L.
184 du 25 juin 2014, p. 3.
12
Règlement (UE) de la Commission du 24 mars 2020 modifiant le règlement (CE) n° 906/2009 en
ce qui concerne sa durée d’application, J.O.U.E. L. 90 du 25 mars 2020, p. 1.
13
Cf. les articles récents du professeur Philippe CORRUBLE parus dans Le droit maritime français, en 2018.
14
CA Paris (5ème ch. 4) 5 juillet 2017 n° 17/08926 SAS Terminaux de Normandie et à c/Sté NYK Group
Europe et a. commentaire Philippe DELEBECQUE, Le droit maritime français, 2018, p. 15-27.
152
L’HEGEMONIE DES ALLIANCES STRATEGIQUES
de leurs décisions à l’égard des tiers. Nous envisagerons quelles réponses peut
apporter le droit de la concurrence au niveau européen et international (II).
I. Le contexte et l’environnement juridique des alliances maritimes
Remontant aux années 1990, le phénomène de coopération entre armateurs par
les alliances dans le secteur des liners n’est pas nouveau15. En ce début de 21ème
siècle, sa consolidation et son importance traduisent les nouvelles échelles et les
enjeux stratégiques de ce secteur dont le contexte en réalité, n’est guère différent
des autres industries globalisées qui pratiquent les mêmes stratégies de
coopération (A). Cependant, face à son hégémonie sur les grands axes maritimes
mondiaux, le cadre juridique applicable aux alliances maritimes reste pour le
moins « fragile » tant au niveau européen qu’au niveau international (B).
A. Le contexte des alliances stratégiques dans l’industrie des liners
Le gigantisme des dernières générations de porte-conteneurs implique des
investissements considérables, avec de manière corollaire le besoin d’optimiser
les capacités de remplissage et donc de minimiser les coûts d’exploitation qui
sont devenus exponentiels en termes de combustibles, de frais de manutention et
de redevances portuaires. Les alliances stratégiques entre armateurs permettent
ainsi de gérer les fortes contraintes financières induites par la taille de ces navires
et d’en partager les risques qui ont proportionnellement augmenté16. Ces méga-
navires ont donc fait naître des méga-alliances entre les compagnies maritimes
sur l’ensemble des routes Est-Ouest (Asie-Europe du Nord, Asie-Méditerranée et
Asie-Moyen-Orient)17 et actuellement, les trois alliances 2M, THE Alliance et
Ocean Alliance regroupent les plus grands opérateurs de liners au monde. Ces
géants du shipping ont acquis une certaine dimension géostratégique car ce sont
les intérêts économiques d’Etats ou de régions qui sont aujourd’hui représentés à
travers les alliances18. Si les unions purement européennes (2 M) ou purement
asiatiques (The Green Alliance)19 ont pu exister, les « unions mixtes » sont
désormais une réalité telle qu’Ocean Alliance20.
Cette tendance forte des alliances dans le secteur des liners n’est pourtant pas
une singularité maritime. De nombreuses industries suivent cette tendance au
niveau international depuis la fin du siècle dernier : les autres modes de transport
15
Pierre CARIOU, Les alliances stratégiques dans le transport maritime de lignes régulières :
efficacité ou pouvoir de marché ?, thèse, Paris, 2000 et Mustapha EL KHAYAT, Pouvoir et
régulation : le cas des transports maritimes, thèse, Aix, ANRT Diffusion, 1992.
16
Rapport Allianz, « Safety and shipping review 2016 », p. 31. En cas de perte totale, un navire de
19000 EVP représente environ 1 milliard de dollars.
17
Philippe CORRUBLE, « Les autorités de concurrence face aux alliances maritimes mondiales »,
DMF, 2018, p. 6
18
Laurent FEDI et Margaux TOURNEUR, « Les consortia et les alliances (géo)stratégiques face aux
nouveaux enjeux du transport maritime conteneurisé », Le droit maritime français, 2015, p. 385-
399.
19
The Green Alliance regroupait Cosco (Chine), Hanjin (Corée du Sud), Kawasaki (Japon), Yang-
Ming (Taiwan), Evergreen (Taiwan).
20
Cette alliance regroupe CMA CGM, COSCO, OOCL et EVERGREEN.
153
LE DROIT, L’HOMME ET LES ACTIVITES MARITIMES
21
Philippe DELEBECQUE, « Les alliances maritimes », in Mélange en l’honneur du Professeur Michel
Germain, ed. LGDG, 2015, p. 259-271.
22
Vincent CALABRESE, « Le monde des alliances en recomposition », L’Antenne, numéro spécial
STIL, mars 2016, p. 6-7.
23
Lire les travaux de Philippe DELEBECQUE et Philippe CORRUBLE en particulier.
24
Philippe DELEBECQUE, « Les alliances maritimes », op. cit., p. 265.
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L’HEGEMONIE DES ALLIANCES STRATEGIQUES
des navires qui ne sont pas ceux du transporteur choisi peuvent réagir
négativement25.
En ce qui concerne le SCA, il s’agit d’un accord relatif à la mise à disposition
d’espaces à bord d’un ou plusieurs navires de lignes régulières entre deux
armateurs. Un armateur qui opère un service, vend de l’espace à bord de son
service (des slots) à un autre armateur qui loue cet espace. Pour le professeur
Delebecque, le SCA s’identifie comme un contrat de prestation de services régi
par le droit de l’affrètement maritime et non comme un simple contrat de
location26. Parmi les principaux avantages de ce type de contrat, on relève que
l’affréteur peut tester un nouveau marché avec un minimum de risques, avoir un
coût garanti quelles que soient les contraintes opérationnelles de la ligne,
bénéficier de la « connaissance terrain » et de la réputation du fréteur qui opère
le navire. Pour ce dernier, le SCA lui permet d’optimiser sa capacité de
remplissage tout en ayant des revenus garantis. Les inconvénients existent en
particulier pour l’acheteur d’espaces qui n’a pas la maîtrise du service
commercial et dont le coût de slot peut-être plus cher comparé à celui proposé
directement par le fréteur à ses propres clients.
Enfin, il peut également s’agir de Slot Exchanges ou SWAP agreements qui sont
des accords d’échange d’espaces entre opérateurs de lignes sur des services
différents pour une période déterminée27. Si l’échange de slots ne donne pas lieu
à un flux financier entre les bénéficiaires de l’échange, il offre une certaine
flexibilité aux opérateurs qui peuvent ainsi optimiser leur taux de remplissage et
tester un nouveau marché avec une prise de risques limitée.
La seconde source juridique des alliances réside dans le droit de la concurrence.
Nous rappelons de manière préliminaire que ce droit n’est pas harmonisé au
niveau international nonobstant des principes anti-trust communs. Au niveau
européen, ce droit se subdivise en deux catégories. Il s’agit tout d’abord du droit
commun de la concurrence, tel que codifié au Traité de Fonctionnement de
l’Union Européenne (TFUE), dont les articles 101 et 102 s’appliquent aussi bien
aux entreprises privées que publiques. Il s’agit ensuite d’un droit spécifique
inhérent aux ententes dites techniques ou consortia. Dérogatoire au principe de
l’interdiction des ententes, la légalité de ces accords est prévue par le Règlement
n° 906/2009 modifié en 2014 puis en 2020 portant renouvellement de
l’exemption par catégorie jusqu’au 25 avril 2024. Bien que ne désignant pas
expressément les alliances, les contrats qui les gouvernent entrent de manière
implicite dans son champ d’application eu égard à la définition large proposée :
« un accord ou une série d’accords connexes entre au moins deux transporteurs
exploitants de navires qui assurent des services maritimes internationaux
réguliers de ligne pour le transport exclusif de marchandises sur un ou plusieurs
trafics, dont l’objet est d’établir une coopération pour l’exploitation en commun
25
Pierre.-Edouard EZOUAN, La Commission Fédérale Maritime Américaine : la FMC légitime t’elle
l’immunité du transport maritime à la législation anti-trust Américaine ?, thèse professionnelle,
MS MMI, Kedge, 2013.
26
Philippe DELEBECQUE, « Les alliances maritimes », op. cit., p. 265.
27
Pierre-Edouard EOUZAN, La Commission Fédérale Maritime Américaine : la FMC légitime-t-elle
l’immunité de transport maritime à la loi antitrust Américaine ?, op. cit., p. 39 et suiv.
155
LE DROIT, L’HOMME ET LES ACTIVITES MARITIMES
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L’HEGEMONIE DES ALLIANCES STRATEGIQUES
décisions à l’égard des tiers, retiendront tout d’abord notre attention (A). Puis,
nous envisagerons les réponses du droit de la concurrence au niveau européen et
international (B).
A. Les contrats d’alliances : analyse interne et externe
a) L’analyse « interne » : entre coopération et intégration des membres
Il convient en l’espèce de s’appuyer principalement sur les Vessel Sharing
Agreement (VSA) et Slot Charter Agreement (SCA) qui formalisent et
organisent l’alliance. Bien que supposés confidentiels, ces contrats sont
disponibles sur le site internet de la Federal Maritime Commission lorsque leur
champ d’application concerne des services de transport au départ ou à
destination des États-Unis. Avant d’entrer en vigueur, les transporteurs ont en
effet l’obligation de notifier à la FMC tous leurs contrats quelle que soit leur
nature conformément au Shipping Act 1984. Ces contrats sont riches
d’enseignement33. Si au regard du droit maritime, les relations contractuelles
entre les opérateurs sont régies par les règles de l’affrètement d’espaces (VSA)34,
l’application du droit commun de la concurrence apparaît plus complexe.
À la lecture de ces contrats, le premier constat qui s’impose est le fort degré de
coopération des membres bien que chacun est supposé conserver son autonomie
et son identité propre tant en matière commerciale (politique tarifaire et
marketing) que juridique (émission des B/L, responsabilité). Dans le cadre des
VSA, les membres ne se contentent pas de mutualiser une simple capacité de
transport, ils organisent le quotidien de tous les aspects des lignes couvertes par
l’alliance. Ils s’entendent sur la couverture géographique, le choix des ports
desservis, les terminaux concernés, le nombre et la taille des navires et ils se
mettent d’accord sur tous les changements éventuels35. D’un point de vue
opérationnel, ils doivent trouver des consensus journaliers et accepter certains
choix qui ne sont pas les leurs. Les membres vont par ailleurs négocier les
prestations avec les différents fournisseurs pour l’accueil des navires dans les
ports (remorquage, pilotage, lamanage, soutage), la manutention des
marchandises (terminaux, entrepôts, parcs à conteneurs, etc.) mais également
pour le transport terrestre. En synthèse, grâce à l’objet très large des VSA, les
membres peuvent ainsi répondre plus facilement à une stratégie commerciale
individuelle tout en profitant des avantages d'un regroupement en termes
d’économies d’échelle et de pouvoir de négociation. Au demeurant, ces contrats
permettent une veille concurrentielle stratégique des partenaires car chaque
armateur sait combien de conteneurs sont chargés à bord des navires sur les
lignes concernées. A l’exception des taux de fret, les communications et les
échanges d’informations entre les membres sont donc permanents et concernent
tous les domaines couverts par leur accord. A l’instar de certains contrats, le
33
Philippe CORRUBLE, « Les alliances maritimes mondiales entre le zist et le zest », Le droit
maritime français, 2018, p. 867-876.
34
Philippe DELEBECQUE, « Les alliances maritimes », op. cit., p. 265-267.
35
Cela peut concerner les évolutions législatives au regard de la qualité des combustibles, de la protection
de l’environnement notamment : Beverly S.Y. TAN and Vinh V. THAI, « Knowledge Sharing within
Strategic Alliance Networks and its Influence on Firm Performance : The Liner Shipping Industry »,
International Journal of Shipping and Transport Logistics, 6 :4, 2014, p. 387-411.
157
LE DROIT, L’HOMME ET LES ACTIVITES MARITIMES
36
THE Alliance art. 5.17.
37
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », OECD
2018, 127 pages, cf. Executive summary p. 8.
38
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », op. cit., p. 46.
39
Théo NOTTEBOOM, Francesco PAROLA, Giovanni SATTA, Athanasios PALLIS, « The relationship
between port choice and terminal involvement of alliance members in container shipping »,
Journal of Transport Geography, 64 2017, p. 158-173.
40
Cf. art. 15 .2 VSA THE Alliance. Lire Philippe DELEBECQUE, « Les alliances maritimes », op. cit.,
p. 265.
41
Philippe CORRUBLE, « Les alliances maritimes mondiales entre le zist et le zest », précité, p. 867-876.
42
CA Paris 5 juillet 2017, Sas Terminaux de Normandie et a. c. Sté NYK Group Europe et a., Le
droit maritime français, 2018, p. 15-27, commentaire Philippe DELEBECQUE.
43
Philippe CORRUBLE, « Les alliances maritimes mondiales entre le zist et le zest », op. cit., p. 874 et suiv.
44
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », op. cit., p. 48.
158
L’HEGEMONIE DES ALLIANCES STRATEGIQUES
45
Laurent FEDI et Margaux TOURNEUR, « Les consortia et les alliances (géo)stratégiques face aux
nouveaux enjeux du transport maritime conteneurisé », op. cit., p. 394.
46
Charles-Henri CHENUT, Le contrat de consortium, LGDG Paris, 2003, p. 112.
47
Considérant n° 9 du Règlement n°246/2009 du Conseil du 26 février 2009 relatif à l’application de
l’article 81, paragraphe 3, du traité à certaines catégories d’accords, de décisions et de pratiques
concertées entre compagnies maritimes de ligne (« consortia »), J.O.U.E. L.79 du 25 mars 2009, p. 1
48
Eric DEMANGEON, « Les chargeurs s’opposent à un nouveau règlement consortia », L’antenne du
19 mars 2014.
49
GSF, « Stakeholders in the maritime logistics supply chain call for a repeal of the consortia BER”,
19 février 2019. Site GSF : https ://www.globalshippersforum.com
159
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160
L’HEGEMONIE DES ALLIANCES STRATEGIQUES
53
Selon les experts, pour pouvoir desservir une ligne sur le trade Europe-Asie, il faut obligatoirement
positionner une flotte d’au moins 10-11 navires et coopérer dans le cadre d’une alliance. Rapport
ITF, p. 40.
54
Considérant 6 du Règlement (CE) n°906/2009, précité.
55
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », op. cit., p. 67-68.
56
Philippe CORRUBLE, « Les alliances maritimes, filles de la mondialisation et d’une gestation par
anti-trust », Le droit maritime français, 2018, p. 704.
57
L'article 101-1 TFUE a pour objectif d'assurer une concurrence effective sur le marché européen.
« Sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits tous accords entre entreprises, toutes
décisions d’associations d’entreprises et toutes pratiques concertées, qui sont susceptibles
d’affecter le commerce entre Etats membres et qui ont pour objet ou pour effet d’empêcher, de
restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur du marché intérieur […].
58
Philippe CORRUBLE, « Les alliances maritimes, filles de la mondialisation et d’une gestation par
anti-trust », op. cit., p. 704.
59
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », op. cit., p. 39.
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60
Pour la Chine, en 2015, les groupes Cosco et China Shipping ont fusionné pour donner naissance à
China Cosco Shipping Corporation. Pour le Japon, les sociétés K Line, MOL et NYK ont fusionné
pour créer SONE en 2017. En Europe, en 2014, Hapag-Llyod et CSAV ont fusionné. En 2016,
CMA CGM a fait l’acquisition de Neptune Oriental Lines (NOL) et Hapag-Lloyd celle de United
Arab Shipping Company (UASC). En 2017, Maersk a fait l’acquisition de Hamburg Sud. Pour une
synthèse détaillée : P. Corruble, op. cit., p. 4-5.
61
Décision Commission M. 8594 Cosco Shipping / OOIL du 5 décembre 2017. Lire travaux Philippe
CORRUBLE publiés dans Le droit maritime français, en 2018, op. cit..
162
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62
Laurent FEDI et Margaux TOURNEUR, « Les consortia et les alliances (géo)stratégiques face aux
nouveaux enjeux du transport maritime conteneurisé », op. cit., p. 394-396.
63
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », op. cit., p. 78.
64
August J. BRAAKMAN, « Hub-and spoke cartels in the container liner shipping industry », The
Journal of International Maritime Law, 23, 2017, p. 50-56.
65
Marion BESANCON et Laurent FEDI, « La fin du régime des conférences maritimes : vers une
concurrence pure et parfaite du transport par mer au départ ou à destination de l'Union
européenne ? », op. cit.. p. 798.
66
Marie DUAULT : « » Les méga-alliances, à l’image des groupements d’entreprises de transport
maritime, en droit communautaire de la concurrence », Revue Neptunus Vol. 17, 2011/ 3, p. 9.
67
Tandis qu’en EU, ces parts de marché sont fixées à 30 %, elles sont à 40 % selon le droit singapourien.
163
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68
C’est le cas entre les États-Unis, l’Europe, le Canada et le Japon depuis 2012.
69
Site internet : https ://www.internationalcompetitionnetwork.org/about/
70
Pierre CARIOU, « Alliances stratégiques de lignes régulières : efficacité ou pouvoir de marché »,
JMM, 4 janvier 2002, p. 10-12.
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71
Robert REZENTHEL, « La création des grands ports maritimes », RFDA, 2008, p. 973. Lire
également : Anne GALLAIS-BOUCHET, « La coopération inter-portuaire en Europe : de nouveaux
modes de fonctionnement pour quelles stratégies ? », Annales IMTM, 2013, 147-152.
72
Francesco PAROLA, Claudio FERRARI, Alessio TEI, Giovani SATTA, and Enrico MUSSO, « Dealing
with multi-scalar embeddedness and institutional divergence : evidence from the renovation of Italian
port governance », Research in Transportation Business & Management, 22, 2017, p. 89–99.
73
ITF, « The impacts of Alliances in container shipping – Case specific policy analysis », op. cit., p. 81-82.
74
Laurent FEDI, « L’abrogation des conférences maritimes dans l’Union européenne : premiers bilans
et perspectives d’évolution », op. cit., p. 709.
165
LE DROIT, L’HOMME ET LES ACTIVITES MARITIMES
75
Commission européenne : « Communication sur une politique portuaire européenne », Bruxelles
18 octobre 2007, COM(2007) 616 final.
76
Pierre BONASSIES, « Les fondements du droit de la concurrence communautaire : la théorie de la
concurrence-moyen », Etudes dédiées à Alex Weill, Dalloz, 1983, 51 et du même auteur, « Le droit
de la concurrence maritime dans la perspective communautaire », Annuaire de droit maritime et
océanique, Tome XVI-1998, p.53.
166